Ayelle_de_chenot Le bal pour l'anniversaire d'Aulbane, une jeune femme qui avait su être là pour moi quand j'en avais eu le plus besoin. Ce bal venait en plein deuil. Je ne devais pas y aller. Net et précis : On ne va pas danser quand on est en deuil. Point.
Mais voilà, Mère m'avait écrit dans ses dernières volontés qu'elle m'interdisait de faire le deuil. Père aussi. "Le deuil c'est dans le cur et jamais tu ne feras le deuil de ta mère" m'avait-il dit, "alors vis ta vie".
Facile à dire tout cela, mais il y avait le poids sociétal, je me targuais de ne point m'en occuper. Était-ce si vrai ? J'avais si longtemps souffert de la solitude. Est-ce que je pourrais vivre en marge à nouveau de cette société si imparfaite mais si indispensable à la fois. Je ne savais pas. Je réfléchissais.
Plus tard, je ne savais toujours pas ce que j'allais décider mais j'entrais dans mon bureau et j'écrivis à mon ami d'un soir, mais une nuit que je n'oublierais jamais, je lui écrivis et lui demandais d'être mon cavalier. Finalement, j'avais pris ma décision.
J'étais en train de travailler mon violon quand on vint m'annoncer sa visite.
Je demandais à le faire entrer au salon, j'allais descendre le recevoir.
Mes sentiments étaient embrouillés envers Enric, c'était un ami cela était certain mais il y avait quelque chose d'autre que je ne pouvais définir. Je ne voulais pas être amoureuse. Je ne voulais pas me remarier surtout que mon premier mariage n'était toujours pas dissout, je n'allais pas me remarier sitot qu'il sera fini. J'avais tout juste quinze ans, je voulais garder cette liberté à laquelle je m'étais attachée. Et surtout je voulais construire quelque chose de durable, je voulais que l'on me fasse la cour, je voulais être conquise et conquerir moi-même aussi. Pour l'instant rien de tout cela ne sembler se profiler à l'horizon. Mon amie Seve, m'a dit qu'il fallait de la patience. La patience, mon chapelin m'avait appris à en avoir. Je continuerais donc d'attendre.
je descendis et retrouvais Enric. Je n'arrivais toujours pas à comprendre qu'il fut si grand alors qu'il n'avait que deux ans de moins que moi. Comment sera-t-il à vingt ans ?
Trêve d'observation, j'entrais dans la pièce et le saluais
- Bonjour Prince, comment allez-vous ?
Je m'avançais vers lui, sourire aux lèvres, réellement enchantée de le voir, lui tendant ma longue et fine main.