Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

Auberge du Second réussi

Eliance
L'auberge accueille le voyageur à l'entrée de la ville, sur la première place que les pieds fatigués foulent dès les portes franchies. Là, se dresse une baraque en bois bordée de hêtres, en peu bancale, décolorée par les intempéries, les planches de guingois, se tenant – on ne sait comment – debout avec tout de même une certaine propension pour la fuite en avant. Une petite enseigne bat le vent, pour annoncer la couleur. Enseigne utile, parce que le troquet ne ressemble pas à un vu de dehors et que l'aspect général présage du pire et non du meilleur pour l'intérieur.

La lourde porte grinçante ouvre sur une vaste pièce assez sombre. Éclairées de deux petites fenêtres, quelques tables et chaises posées au hasard recouvrent le sol de terre battue, affirmant par leur présence qu'il s'agit bien d'une auberge et non de quelque taudis à l'abandon. D'ailleurs, le cadavre d'une chaise gît par terre, complètement défoncée par le postérieur d'un géant trop lourd, trônant au centre comme pour rappeler au dit géant qu'il est dangereux pour le matériel qu'il s'en serve. Au fond, un comptoir en bois domine le tout, avec à sa droite une cheminée fumante par temps hivernal. La poussière est le premier invité dans le lieux, s'y faisant une place de roy notamment sur le siège à coussins réservé aux nobles personnes. Mais qui franchit le seuil est là pour se sustenter et non pour apprécier le cadre. Et à boire, il y en a toujours.

Dans le coin gauche, un escalier aussi malade que le reste de la construction amène aux chambres de l'auberge, grinçant, craquant, couinant sous les pieds qui osent l'emprunter malgré sa fragilité et ses planches quelque peu vermoulues. Les chambres sont à l'image du reste de la bicoque. Sales, sommaires, meublées d'une simple paillasse. Les plus confortables se voient affublées d'un tabouret et d'une table bancale. Et c'est tout.

La Ménudière est fière de son troquet, première acquisition rimant avant indépendance. Les visiteurs la trouveront attablée, inactive, les yeux perdus dans le vague la plupart du temps, mais un fin sourire inondant constamment son visage pâle. Si l'auberge est sombre et poussiéreuse, la propriétaire est son inverse et sa tignasse ambrée est une source de luminosité au même titre que la flambée dans l'âtre qui fera oublier à tout un chacun l'insalubrité du lieu.

_________________
Eithann
Cette taverne , c'est comme chez lui , mais en mieux , sans pour autant qu'il y soit dépaysé , ça lui change du taudis mais sa l'empêche pas de s'assoir au pied du bar , car banni du mobilier traditionnel ... La chaise , c'est lui et le géant aussi , il s'endort parfois au pied de ce même bar , comme un gardien de temple ...

Il est chez lui et sais le faire savoir , ses deux mètres dix et sa centaine de kilogrammes n'hésitent a montrer que même si ce n'est pas lui le patron , il peux quand même se faire respecter , il a su se faire quelques amis ici a défaut d'adopter le mobilier , il a bien vu l'escalier mais il as aussi compris que son poids lui interdisait l’accès ...

Au premier abord , on oserai pas entrer en le voyant la , mais une fois qu'on connais ce gentil géant ... On se sens mieux , rassuré , rassasié qu'il n'ai pas mangé votre part , sa paillasse a coté de la cheminée montre qu'il dort ici , n'en n'ayez pas peur tant que vous ne touchez pas aux siens , si jamais cela arrive , vous ne pourrez pas vous plaindre de ne pas avoir été prévenus ...


Mhhhhh ... m'vla bien ici ... 'change du taudis ...
Eliance
Il lui a pissé dessus. Le truc, qui lui sert de fillot et dont elle a la garde le temps que sa mère amnésique retrouve son passé perdu et en même temps sa maternité, lui a pissé dessus alors qu'elle lui torchait son postérieur. Une fois. Passe encore. Après un regard sévère et un changement de chemise, la Ménudière a entrepris d'achever l'emmaillotage. Et là, c'est le drame. Second pissou intempestif sur la chemise proprette de Marraine. Le drame se solde donc par des cris. La patience, elle a, mais quand c'est pas votre mioche et qu'il vient de ruiner en quelques minutes l'intégralité d'une garde-robe, le sang froid n'est plus de mise.

'tain ! C'pas possible un garn'ment pareil !
Tu veux que j't'en colle une ?
...
Ah, et en plus ça t'fait marrer, 'spèce de... de... t'fais chier ! Voilà !
J'vais t'rendre à ta mère, elle va t'oublier dans un coin, tu f'ras moins l'malin une fois dans l'ravin !


Malgré les paroles acerbes, elle l'a posé doucement dans le panier, le temps de trouver quelque chose pour remplacer la seconde chemise souillée. Mais quand on est pauvre, on n'a pas grand chose. Elle a beau fouiller partout, rien ne s'invente au fond de sa besace. Plus de chemise. La cape trône sur le lit. Ça sera suffisant. La rogne lui fait écarter sa pudeur quelques instants, et c'est vêtue de ses jupons et de sa simple cape, bien refermée au milieu et maintenue cependant à une main, qu'elle descend l'escalier, non sans ronchonner encore un peu sur ses dernières mésaventures marrainiesques.

Un sourire est d'abord adressé au géant, parce qu'elle l'aime bien ce type. Du genre gentil et balourd. À côté de lui, elle se sent intelligente, c'est pour dire. Et puis d'après la Teigne, elle aime tout le monde. Donc, elle aime bien le Eithann qui est là, dans son auberge et est ravie de l'y voir. Mais ça, c'était avant de remarquer la paillasse posée nonchalamment devant la cheminée. Les sourcils se froncent et se braquent sur le géant. Oui, d'un pouce il pourrait lui éclater la cervelle, mais oui, elle va gueuler, l'inconsciente...


Eithann ! C'quoi ça !!!
T'as cru qu'mon auberge c'un taudis ?!
Tu m'montes ça dans la chambre 4. De suite !
Sans quoi l'premier gueux d'passage va v'nir pioncer ici. Alors non merci hein !
C'pas vrai c'te journée d'm*rde...


Fallait pas lui pisser dessus. Le géant n'aura qu'à s'en prendre à la crevette dans son panier, tiens.
_________________
Eithann
Eithann ! C'quoi ça !!!
T'as cru qu'mon auberge c'un taudis ?!
Tu m'montes ça dans la chambre 4. De suite !


Le géant en question pionçait assez bien pour une fois , ça le changeait du taudis ... Sauf que la .. La patronne avait dégainée sa gueulante-du-fond-du-coeur et au réveil ... ya de quoi faire obéir les morts !!


Gné ...?! s'quoi s'bordel'a ...? chamb'4 ...? 'peux pas la ... s'calier 'a casser s'non ... groumphh ... 'peu pas dodo ailleurs moi ...

Il voyait Eliance partir en colère avec le panier sous le bras , surement un mioche , il la voyait mal ramener autre chose qu'un mioche en étant aussi en colère ...

Pou'quoi t'grogne cont' moi la ...? j'fais quoi d'mal ...?

Il se dépliait comme il le pouvait en se grattant les yeux essayant de comprendre pourquoi il venait de se faire ramasser ...
Eliance
Elle teste son autorité. Paraitrait qu'elle est capable de filer des ordres comme Mike. Qu'il suffit d'y croire. C'est Atro qui l'a dit. Alors elle essaie plus ou moins de l'appliquer ou du moins de voir si oui ou non ça peut fonctionner. Ça, c'était plus tôt dans la journée. Parce que devant les chemises ruinées et le géant installé dans la pièce commune, elle fait pas exprès franchement de pousser une gueulante. Disons que c'est plus fort qu'elle et qu'elle a le cervelas en ébullition qui appuie sur le point sensible des émotions.

Elle saisit moyennement le sens des premières phrases ou mots du géant qui n'a pas l'élocution claire et net dans ses principales qualités. Par contre, elle comprend très bien les dernières questions. Alors elle répète, en se calmant un peu, mais en restant bien ferme.


T'as l'droit à une chambre. Comme tout l'monde.
Donc tu prends ta paillasse et tu la montes dans la 4 où y a personne qui dort. Ce s'ra la tienne.


Les marches amenant aux chambrées sont pointées d'un doigt inquisiteur tandis que le ton reste sec. Elle ne s'imagine même pas que le géant puisse passer à travers les escaliers pourris. Elle ne pense pas qu'il n'a pas pris possession d'une pièce pour une bonne raison sécuritaire. Elle ne pense pas qu'il puisse réfléchir un minimum, le balourd. Et surtout pas à ce genre de choses. D'ailleurs, le fait qu'il ne sache pas lire et donc ne puisse orienter son esprit dans le couloir d'en haut où les piaules sont numérotées n'effleure pas son esprit colérique.
Elle le regarde une dernière fois d'un œil teinté de détermination mais d'excuses aussi, parce qu'elle commence à se rendre compte du ton sur lequel elle lui parle.


Y a même une couverture dans la 4. T'y dormiras mieux qu'ici.
Allé. J'reviens quand t'auras monté l'tout.


Toujours tenant les pans de sa cape de ses doigts, elle a tourné les talons, bien décidée à ne pas lui faire subir d'avantage sa mauvaise humeur.

_________________
Eithann
T'as l'droit à une chambre. Comme tout l'monde.
Donc tu prends ta paillasse et tu la montes dans la 4 où y a personne qui dort. Ce s'ra la tienne.


Les marches amenant aux chambrées sont pointées d'un doigt inquisiteur tandis que le ton reste sec

Y a même une couverture dans la 4. T'y dormiras mieux qu'ici.
Allé. J'reviens quand t'auras monté l'tout.


D'ccord 'Liance ... j'vais l'bas ... j'tais bien la moi ...

Notre géant favori se déplie doucement , ce dirigeant vers l'escalier en question , d'un pas mal assuré pose son pied doucement sur la marche qui grince déjà a la sollicitation , mais bon , a la mine , même les cailloux grincent alors bon , pas de quoi s’inquiéter , son ascension continue , 3 -4 marches , tout va bien ... avant dernière marche ... CRAKKKK Houston on perd un géant , et un escalier en passant ! Et l'géant qui passe ... au travers de l'escalier !!!! Son corps massif fracasse les marches qui sont sous lui alors qu'il part a la renverse ...

'Liance ... Atro ... quequ'un ...? 'coincé ...
Edoran.
[ Un peu plus tard, dans l'après midi ]

La scène se rejouait sous ses paupières closes. Le géant passant au travers d'un escalier plus que grinçant. Le pauvre homme, Amadheus et lui avaient été obligé d'aller l'aider. Déblayant les gravas, et surtout usant de leur force pour relever l'homme qui les dépassait en taille et en force de loin. Le barbu sourit à cette pensée avant d'ouvrir à nouveau les yeux. S'il trainait ainsi, l'escalier ne serait jamais remplacer. Après avoir débarrassé l'auberge de la belle Eliance, Edoran avait commencé par trier les débris. Ce qui pouvait être à nouveau utilisable, il avait gardé, le reste, avait fini en un tas pour le feu.

Installé depuis quelques heures dans l'atelier d'un vieux charpentier, le huitième des Rosenthals, contempla son ouvrage. Qui ne ressemblait pas à un escalier pour le moment. Non, il avait juste rassemblé tout ce qu'il avait trouvé pouvant faire office de planche. Il en avait taillé beaucoup. A vrai dire, c'était une activité qui lui avait toujours plu. Si gamin, il ne s'était jamais attaché aux leçons, il avait toujours apprécié s'enfermer avec son père dans son atelier de maréchal ferrant ou d’orfèvre selon les jours. De la fratrie, beaucoup ignoraient d'ailleurs, que certains ouvrages vendus par leur père, étaient en réalité, l'oeuvre de ses mains d'adolescent. Plus tard, il avait découvert la charpenterie et le travail du bois. Il avait adoré. Malheureusement, il n'avait pas été jusqu'au bout de cette voie. Pourtant, il n'en avait rien oublié.

Sa main effleura le bois , suivant ses courbes délicats, caressant ses cercles apparent. Un sourire apparut sur ses lèvres, il devait commencer à assembler tout cela. Heureusement pour lui, Eithann arriva peu après, et de ses grandes mains, il maintient les structures, le temps pour Edoran de les fixer entre elles. Ils y passérent bien deux heures. Le travail était long et fastidieux. Finalement Edoran annonça qu'ils finiraient demain, appréciant l'aide de géant. Il prit même soin de le féliciter pour son aide . Eithann semblait béta et maladroit mais il avait un bon fond. Le barbu épongea son front.


« Demain, nous faudra des poutres, si tu peux ramener ça des mines, ça serait nickel ! »
Eliance
L'escalier détruit, le géant sain et sauf, la journée a repris son cours. Triste cours où la Ménudière se sent seule. L'auberge est animée. Les uns vont et viennent, les conversations s'animent tantôt énergiques, tantôt gaies, et pourtant, Eliance est seule dans son âme. Elle se sent comme ce monticule de planches vermoulues et déchiquetées par le poids du colosse.

Kachi est loin, près de son mari et en quête de frissons et autres gaietés.
Diego est loin, près de son amante et en quête de sa nouvelle fille.
Atro...

Seule et si entourée à la fois. Pas un instant ne se fait où aucune voix ne s'élève dans l'auberge. Une échelle en bois a pris la place de l'ancien escalier. La solution est toute trouvée. peu pratique, quand les bras sont chargés de mouflets et de chats, mais la solution fonctionne et l'étage est accessible.

Seule et pourtant, personne ne la laisse de côté. Edoran et Eithann s'affaire à lui confectionner un nouvel escalier. Si le tonton a parlé de son passé de brigand, de son avenir d'intendant, il a caché son atout-bois, le sortant au moment proprement propice. Les lettres qu'elle reçoit de Diego et Kachi la font sourire à chaque fois et la présence d'un mari et d'une amie supplémentaire n'est pas à négliger. Amadheus semble s'inquiéter de son sort et semble vouloir la connaître un peu plus derrière deux mots de camouflages grinçants, allant jusqu'à l'inviter à les suivre quelques temps pour prendre l'air.

Si elle se sent seule, c'est bien à cause de sa famille à elle. Les batailles, Atroliance en a essuyé. La tornade Kachi, le désespoir ménudiérien face aux infidélités de son mari et ses envies falaise, le passé envolé de la Teigne... Mais toujours, l'une a soutenu l'autre, l'a aidé dans l'adversité et les choses sont entrer dans l'ordre. Cette fois-ci, c'est différent. Après des jours, des semaines à travailler l'Atro pour qu'elle se concentre sur son présent et non sur son passé oublié, et donc sur Mike et ses enfants, Eliance se retrouve seule, avec pleins de reproches formulés. Atro va mieux, a retrouvé son Mike, mais c'est comme si elle mettait toute son énergie en lui, oubliant qu'elle a aussi une amie, oubliant de se confier même sous les incitations ménudiériennes.

Alors Eliance est seule. La Teigne ne lui racontant plus ses tourments, elle ne se sent pas le courage de se confier à son tour. À quoi bon quand tout ce qui est entrepris pour la rapprocher de ses oncles est perçu lointainement avec une jalousie mal placée et colérique. Amadheus lui conseille de prendre soin d'elle, ou du moins, de prendre l'air ailleurs. Diego la somme dans sa dernière lettre d'arrêter de s'occuper des autres et de penser à elle. Sileo disait la même chose.

Elle réfléchit, la blondi-roussâtre. Elle réfléchit dans le bordel ambulant qu'est sa caboche à comment prendre soin d'elle sans s'occuper des autres. L'affaire n'est pas mince. Si une solution existe, peut-être la trouvera-t-elle. En attendant, Louis a faim...

_________________
Edoran.
[Le Lendemain après midi ]

Edoran laissa Eithann gérer le transport. l'escalier était terminé. Il y avait mis du soin et surtout, cela lui avait permis de s'évader un peu. Depuis deux jours, il avait l'impression de ne plus avoir sa place à Poligny. Une impression qui lui venait, sans trop comprendre pourquoi. Il savait que leur départ avancé allait être compliqué mais c'était surement mieux ainsi. Il ne regrettait pas d'avoir fait la connaissance de sa nièce, pas plus qu'il regretterait d'avoir de ses nouvelles au contraire. La jeune femme lui plaisait. Mais il ne supportait pas qu'on s'en prenne aux autres membres de sa famille. Eunice... avait été blessé, Amadheus aussi. A croire que chaque pas fait en avant était suivi de cinq pas en arrière. Et dire qu'après cela, c'était une soeur, qu'ils allaient devoir rencontrer. Edoran n'était pas sûr d'en avoir envie.

Dans l'auberge d'Eliance, Eithann et lui, positionnèrent les poutres, puis l'escalier pour le maintenir. Il fût fixer solidement, et Eithann l'essaya même. Le chêne utilisé pour les marches était solide. Il sourit au géant. Au moins, il pourrait à présent profiter des lieux. Le barbu admira son œuvre, avant de tapoter la hanche du géant, y avait que ça à porter de main. Il était content d'avoir pu travailler avec lui. Après un remerciement, Edoran quitta les lieux, peut certain d'y revenir. Il avait promis, il avait fait, il n'avait plus rien à y faire a présent. Sa place était auprès d'Eunice, de Ombe, ou de Dheus..


voir l'escalier ici
Kachina
Le ciel est de ce gris d'automne, chargé et bas et la ligne d'horizon montre les brumes qui cachent les cimes des grands sapins.
D'un geste de la main, elle rabat la capuche qui l'a protégée du froid de la nuit. Impatiente de revoir ceux pour qui elle a fait toute cette longue route, depuis ce sud au climat doux jusqu'à ces terres de rivières et de lacs, aux forêts immenses et touffues.

Les voici à nouveau en Franche Comté. Et la Louve est juste ravie de se poser un peu. Retrouver la chaleur et le confort d'une chambre d'auberge. Ses bottes martèlent les dalles de pierre , alors qu'elle cherche du regard une enseigne. Elle aborde une ménagère, son panier plein d'oeufs sous le bras, l'arrête un instant :


- L'Auberge du second réussi, c'est de quel côté s'il vous plait ?
- Drôle de nom pour une auberge ça. Le second quoi ?
- Qu'est ce que j'en sais, moi ! Un truc qu'on rate, qu'on recommence à nouveau pour le réussir. Ou un truc qu'était si bon, qu'on en veut un second. Non ?

Avec un haussement d'épaules, elle poursuit sa route. Jusqu'à découvrir l'enseigne qui se balance doucement. Elle se fige un instant, contemple la bâtisse, s'approche d'une fenêtre et pose son front sur le verre froid. Eliance est là, solitaire et songeuse.
Quelques pas qui l'emmènent vers la lourde porte d'entrée, qu'elle pousse d'un geste impatient.


La chaleur du feu, des odeurs de cuisine, et une rousse . Le voyage est terminé. Il est venu le temps des retrouvailles. Le sourire s'affiche sur la frimousse aux traits tirés.

- Oh là ! C'est ici qu'on ripaille ?

Le regard étiré en amande, effleure la silhouette de la rousse, pas besoin de mots. L'échange se fait en silence : Je suis là !!!

_________________
Eliance
Le timbre de la voix ne permet aucun doute. Les mots employés non plus.
La Louve est là. Elle n'est plus aussi loin que la Meringue le pensait il y a peu. Elle est là, avec sa bonne humeur comme présent venu tout droit du Sud. Eliance sait tout ça sans même se retourner. Elle l'imagine même boueuse jusqu'au cou, la natte en bataille, des mèches s'en échappant, les frusques empestant le cheval et la sueur. Kachi, elle est comme ça. Vivante jusqu'au bout des bottes.

Quand Eliance se retourne, c'est déjà avec un grand sourire épanoui. Elle lui a promis des retrouvailles heureuses, elle leur fera une fête, une grande. Une où tout le monde s'amusera. Et Kachina sera heureuse de ses retrouvailles tant espérées.

Mais voilà. Rien n'est jamais comme on a prévu. Et après l'accueil souriant s'en sont suivis les ennuis. Les cris, les vexations, les reproches et une crise. Une collective, bien collective. Une de plus, en tant qu'apogée de cette journée catastrophiquement décevante pour l'entourage ménudiérien.

Et un besoin urgent a montré le bout de son nez. Pour Eliance, mais pas seulement Kachi a besoin aussi de son remontant. Une grotte et une falaise seront donc demandées et recherchées ardemment. Les cap auront aussi leur place. Mais plus tard.

Ce matin-là, Eliance s'est levée aux aurores et a déambuler dans la cambrousse alentour. Et elle a trouvé. Elle est entrée à son auberge en courant, a grimpé les marches quatre à quatre, sans avoir peur de passer à travers cette fois, l'escalier de Edoran étant plus que costaud et est entrée en trombe dans la chambre de Kachi. Chambre qui comprend aussi Boulvau et p'tit Boul', mais ça, Eliance n'y a pas pensé sous l'enthousiasme de sa trouvaille. Et c'est sans vergogne qu'elle s'approche du lit conjugual et secoue l'épaule de la Louve endormie. Si Diego la voyait comme ça, il répèterait à l'envi que c'est une belle femme. Vraie qu'elle est belle, la brune endormie, les cheveux en bataille.


Kachiii... V'nez, j'ai une surprise...


Les frusques pêchées au pied du lit par une main dont Eliance ne préfère rien savoir sont tendues à la Louve.

Allez, dépêchez !


Si le barbu se réveille, il la pend sans pitié. Si le mioche se réveille, même sort. Bref, elle a intérêt à avoir les dieux de son côté, comme lui a annoncé Luzia...
_________________
Kachina
Il faut être totalement inconsciente ou s’appeler Eliance pour oser entrer comme ça dans la chambre des de Fragon. Il faut dire que la Belle a l’avantage d’être la tenancière de l’auberge où se repose le couple, ce qui peut expliquer la chose.
Le sommeil a tardé à venir. Le corps trop fatigué, les muscles noués qui refusent de s’abandonner. Et toutes ces questions… la famille d’Atro, qui déjà repart vers d’autres cieux. Sileo absent , Eliance qui semble perdue, partagée. Et l’enfant. L’enfant au regard clair. Si semblable. Elle a fini par sombrer dans un sommeil agité peuplé de cauchemars où on lui arrachait son dernier né. Et le visage du fils du Jok se mélangeait soudain à celui d’Arthur.


Elle a entendu grincer l’escalier, ouvert un œil sur la lumière du jour , puis sur l’enfant endormi à quelques pas du grand lit, avant de décider qu’elle ne se lèverait pas de suite. Elle a à peine le temps de se couler dans la chaleur de son Barbu Brun, et de se laisser aller à nouveau, qu’une main la secoue sans ménagement. Les yeux s’ouvrent à nouveau, pour découvrir une Eliance impatiente et excitée.

- Foutez moi la paix, Eliance ! j’ai besoin de dormir encore un peu !

Mais il y a chez ce petit bout de femme, tant d’obstination et de forces insoupçonnées, que la Louve se retrouve vite, assise au bord du lit à enfiler bas, chemise et autres frusques chaudes.
Les amandes fougères accrochent le regard d’Eliance, l’interrogent :
Une surprise ? Pour moi ? Hum ?

Les surprises avec ceux là, elle a appris à s'en méfier. Toujours un truc qui foire, qui tourne à l'orage ou à l'aigre. Elle a dès son retour ressenti les tensions qui existent. Elle ne veut plus tout ça. Elle veut juste vivre... Vivre au mieux..

Quelques ablutions plus tard, un regard à l’homme endormi et la courtine doucement relevée sur l’enfant et la voici qui suit Eliance dans le couloir. Silhouette Brunes et Rousses brisant le calme du lieu de leurs talons sur les planches. C’est comme si elle s’étaient quittées la veille, la complicité se retrouve. Un sourire s'affiche sur le visage aux traits tirés de Kachi.

Elle s’arrête en haut de l’escalier, se baisse pour relacer une de ses bottes, et descend les marches. Celui qui a réparé ça, a vraiment fait du beau boulot.


- Vous m’emmenez où Eliance ?

_________________
Eliance
La Louve est pressée un peu. La coquetterie, ce sera pour un autre jour. Eliance s'impatiente à la voir lacer ses bottes tranquillement. Elle trépigne sur place comme une gamine. Dès que la brune a fini sa petite affaire, la main est chopée et elle l'entraîne, ou plutôt la traîne, sans ménagement. Le pas est rapide, entre la marche et la course, Eliance contente d'elle. Pour pas tout dévoiler de suite, elle cause, évitant de balancer trop tôt le mot magique.

J'me suis l'vé tôt, c'matin. En fait non, j'pas dormi. Alors dès qu'on y a vu à deux pas, j'suis sortie et j'ai cherché. Alors j'pas tout trouvé c'que je cherchais, hein... mais j'trouvé des trucs. Enfin non. J'ai trouvé un truc. Un truc très important. Un truc pour vous.

Vous allez voir c'que vous allez voir. Vous savez que c'pas évident hein. On en trouve pas partout...

Le moulin est lancé et ça ne lui ferme pas jusqu'à se trouver devant le fameux sésame. Elle s'arrête, regarde Kachi et s'exclame toute contente.

Voici v'nu... une grotte !!!

Ladite grotte n'est sans doute pas la même que celle de Saint-Bertrand-de-Comminges. Celle-là n'a pas une magnifique cascade qui en camoufle l'entrée. Celle-là n'a rien de gigantesque. Bien au contraire, celle-là est... rachitique. L'entrée peut éventuellement se pratiquer courber en deux pour les gens de petite taille (nains et Atro compris) ou bien en progressant à quatre patte. Ensuite, la grotte s'élargit un peu. Mais alors juste un peu. La tête peut se relever, l'intrus éventuellement s'asseoir dans ce qui s'apparente plus à un terrier qu'à une grotte.

Mais Eliance est fière. Elle a trouvé une grotte à la Louve. Elle a la sensation de l'aider, ainsi, avec ce mioche qui ressemble à feu son fils mais qui ne peut être lui, tourmentant la caboche de la mère. Elle imagine déjà Kachi dedans, à se ressourcer, à pleurer aussi, à en ressortir mieux. Une grotte, c'est ça. Même fonction qu'une falaise. En plus sombre, moins venté et moins dangereux. Quoique, celle-là a de la terre qui s'effrite un peu des parois et ne semble pas rassurante.

Les yeux clairs épient les réactions de la Louve.


Alors... ? Pas belle, ma grotte ?
_________________
Kachina
- Hum !!!

Elle s'est laissée entrainer, sans trop savoir où, noyée sous les paroles d'une Eliance excitée comme c'est pas permis. Et c'est si bon de la voir comme ça, que Kachi s'est prêtée au jeu. Jusqu'à quitter la ville, emprunter les sentiers, et arriver enfin devant cette grotte qui ressemble plus à un trou de blaireau qu'autre chose.

Nan, parce que comprenez, dans une grotte digne de ce nom, on peut y faire du feu, y passer la nuit, y dormir quand plus rien ne va. S'isoler du moins, être à l'abri des regards, seule avec la nature.

Elle retient une petite moue, s'apprête à mentir, dire que c'est une grotte sublime. Ne pas froisser la Belle Abimée qui a voulu lui faire plaisir. Mais cette grotte là doit regorger de rongeurs de tous poils et seuls quelques rares initiés le savent, mais la Brune a une frousse bleue des souris et surtout des rats.


Les amandes fougères se tournent vers Eliance, alors qu'elle cherche ses mots. Elle n'a pas envie de peiner Eliance, mais pas envie de lui mentir non plus. Si entre elles des liens forts doivent se créer, qu'ils soient honnêtes et vrais.

D'un geste spontané, elle vient embrasser la joue fraiche d'Eliance, lui murmurant un merci, avant de la tirer par la main jusqu'à cette grosse pierre plate sur laquelle elle s'assied, invitant de la main Eliance à faire de même :


- C'est une jolie grotte. Mais croyez vous que vous pourriez m'y rejoindre un soir de cafard, où j'aurais disparu ? Croyez vous que vous pourriez venir m'entourer de vos bras, me dire que ça ira mieux demain ?

Mais tout en parlant, elle réalise la différence avec la falaise d'Eliance et sa grotte à elle. Eliance pleure au grand jour, sous la pluie, le vent, face au ciel. Face au vide. Kachi, elle, se cache, se protège et se terre comme un animal blessé quand elle souffre. Mais elle n'accepte jamais les ténèbres. Elle continue d'une voix douce : Dans ma grotte, faut que je puisse faire du feu. Que je voie encore la lumière, la chaleur, même quand j'ai froid et que tout est noir, comprenez ? Et puis au fond, j'espère toujours que quelqu'un qui m'aime aura compris et saura me chercher, m'y trouver, me consoler. Il faut de la place pour deux.

Elle ne dira pas la toute première fois. La nuit passée à pleurer , recroquevillée sur le froid de la roche, jusqu'à ce que celui qui l'avait fait souffrir la retrouve....
Ni cette fois où un Barbu Brun l'a blessée et qu'elle s'y est réfugiée.
Elle pourrait conter l'épopée avec Néo, quand elles avaient récupèré le magot caché . Elle s'apprête à raconter, comment un jour avec Ana, elles avaient pendant un orage trouvé refuge dans une grotte et déniché les restes d'un pillage, des malles de vêtements magnifiques.

Mais elle se fige soudain, presse la main d'Eliance, réalisant ce que celle ci vient de lui dire :
Vous n'avez pas dormi ? Hum....

Elle marque une petite pause, le temps de lire sur le visage aux traits tirés qui lui fait face, les heures à écouter sonner les heures au clocher, les yeux ouverts sur la nuit. Et Kachi reprend, dans l'espoir qu'Eliance se confiera un peu. Parce que dire le chagrin, c'est déjà le sortir un peu de soi.

-Regardez l'abri que nous font les arbres.Et si on imaginait qu'on est dans ma grotte. Personne ne nous voit, personne n'entend. On est seules, vous et moi. Vous me racontez ce qui cause vos nuits blanches ?

Après tout la grotte est là , tout près. Le cadeau est beau. Et la Louve touchée, bien plus qu'elle ne le montre. Mais elle n'ose plus croire en l'amitié, de peur d'être à nouveau blessée.
_________________
Eliance

      [9 décembre, chambre de la patronne]


Chat ! Viens ici ! De suite !

Un postérieur pointe vers le haut tandis que les mains d'une Ménudière tentent d'attraper un félin planqué sous la paillasse.

Allé... s'te plaît... J'te fil'rais un gros bout de bidoche !


Le chantage sur un chat est une technique toute ménudiérienne et ne fera pas forcément ses preuves. Mais qui ne tente rien n'a rien, non ?

Sinon, j'pars sans toi ! M'en fous moi hein !

Le postérieur a effectué une rotation de sorte d'atterrir sur le plancher de la chambre tandis que les bras se sont croisés. Toute la bière bue plus tôt n'est pas encore digérée, mais les bulles ont cessé de venir lui chatouiller le gosier et sa cervelle s'est remis en marche normal, plus ou moins. Et, ô miracle... les patounes velues de l'animal se posent sur les cuisses de la roussi-blondasse, y enfonçant les griffes pour en faire l'ascension.

Bah tu vois quand tu veux, Sal'té...

Une main l'a saisi par la peau du cou tandis que l'autre caresse le pelage de l'animal.

Fous les pattes là-dedans !

Le félin est posé dans une boîte en bois, boîte qui l'a déjà transporté précédemment à Annecy comme Atro menaçait de pas le nourrir. Puisque Chat – c'est son nom, oui – sera un cadeau pour les jumeaux de Diego, autant qu'il reste vivant le plus longtemps possible.

Hm... t'as grossi, dis !
Bon, mais ça f'ra... Tu rest'ras couché et pis c'est tout.


Le chat est en fait chaton et grandit à vitesse grand V, provocant une angoisse tue chez Eliance qui craint qu'il ne soit déjà adulte au retour des jumeaux tellement Diego tarde à rentrer. L'animal est sorti de la boîte et posé sur son épaule. En secret, comme avec son fillot, il a droit à sa dose de mamours et de câlins à outrance. D'ailleurs, la bestiole a l'habitude et trône fièrement sur l'épaule de la Ménudière, engouffrant parfois sa tête sous la lourde tignasse ambrée pour mieux se frotter contre la tendre peau du cou ou pour jouer des griffes dans les cheveux.

Un baluchon est posé sur la paillasse, vide, avec à côté des frusques sagement pliées. Le bagage sera emballé dans la soirée. Le départ est proche.

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)