Eliance
L'auberge accueille le voyageur à l'entrée de la ville, sur la première place que les pieds fatigués foulent dès les portes franchies. Là, se dresse une baraque en bois bordée de hêtres, en peu bancale, décolorée par les intempéries, les planches de guingois, se tenant on ne sait comment debout avec tout de même une certaine propension pour la fuite en avant. Une petite enseigne bat le vent, pour annoncer la couleur. Enseigne utile, parce que le troquet ne ressemble pas à un vu de dehors et que l'aspect général présage du pire et non du meilleur pour l'intérieur.
La lourde porte grinçante ouvre sur une vaste pièce assez sombre. Éclairées de deux petites fenêtres, quelques tables et chaises posées au hasard recouvrent le sol de terre battue, affirmant par leur présence qu'il s'agit bien d'une auberge et non de quelque taudis à l'abandon. D'ailleurs, le cadavre d'une chaise gît par terre, complètement défoncée par le postérieur d'un géant trop lourd, trônant au centre comme pour rappeler au dit géant qu'il est dangereux pour le matériel qu'il s'en serve. Au fond, un comptoir en bois domine le tout, avec à sa droite une cheminée fumante par temps hivernal. La poussière est le premier invité dans le lieux, s'y faisant une place de roy notamment sur le siège à coussins réservé aux nobles personnes. Mais qui franchit le seuil est là pour se sustenter et non pour apprécier le cadre. Et à boire, il y en a toujours.
Dans le coin gauche, un escalier aussi malade que le reste de la construction amène aux chambres de l'auberge, grinçant, craquant, couinant sous les pieds qui osent l'emprunter malgré sa fragilité et ses planches quelque peu vermoulues. Les chambres sont à l'image du reste de la bicoque. Sales, sommaires, meublées d'une simple paillasse. Les plus confortables se voient affublées d'un tabouret et d'une table bancale. Et c'est tout.
La Ménudière est fière de son troquet, première acquisition rimant avant indépendance. Les visiteurs la trouveront attablée, inactive, les yeux perdus dans le vague la plupart du temps, mais un fin sourire inondant constamment son visage pâle. Si l'auberge est sombre et poussiéreuse, la propriétaire est son inverse et sa tignasse ambrée est une source de luminosité au même titre que la flambée dans l'âtre qui fera oublier à tout un chacun l'insalubrité du lieu.
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La lourde porte grinçante ouvre sur une vaste pièce assez sombre. Éclairées de deux petites fenêtres, quelques tables et chaises posées au hasard recouvrent le sol de terre battue, affirmant par leur présence qu'il s'agit bien d'une auberge et non de quelque taudis à l'abandon. D'ailleurs, le cadavre d'une chaise gît par terre, complètement défoncée par le postérieur d'un géant trop lourd, trônant au centre comme pour rappeler au dit géant qu'il est dangereux pour le matériel qu'il s'en serve. Au fond, un comptoir en bois domine le tout, avec à sa droite une cheminée fumante par temps hivernal. La poussière est le premier invité dans le lieux, s'y faisant une place de roy notamment sur le siège à coussins réservé aux nobles personnes. Mais qui franchit le seuil est là pour se sustenter et non pour apprécier le cadre. Et à boire, il y en a toujours.
Dans le coin gauche, un escalier aussi malade que le reste de la construction amène aux chambres de l'auberge, grinçant, craquant, couinant sous les pieds qui osent l'emprunter malgré sa fragilité et ses planches quelque peu vermoulues. Les chambres sont à l'image du reste de la bicoque. Sales, sommaires, meublées d'une simple paillasse. Les plus confortables se voient affublées d'un tabouret et d'une table bancale. Et c'est tout.
La Ménudière est fière de son troquet, première acquisition rimant avant indépendance. Les visiteurs la trouveront attablée, inactive, les yeux perdus dans le vague la plupart du temps, mais un fin sourire inondant constamment son visage pâle. Si l'auberge est sombre et poussiéreuse, la propriétaire est son inverse et sa tignasse ambrée est une source de luminosité au même titre que la flambée dans l'âtre qui fera oublier à tout un chacun l'insalubrité du lieu.
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