Eliance
Il y a des jours où tout va. D'autres où rien ne va. Et d'autres encore où on croit que tout ira et où tout bascule d'un coup d'un seul. Ce quatrième jour de décembre est un de ceux-là. Tout allait mieux, ou presque. Une journée passée à boire et à rire. Même Kachina a fait retentir sa voix gaiement dans la taverne ménudiérienne malgré la solitude qui l'envahit depuis la veille. Même Edoran a sourit en surpassant la fièvre qui le terrasse. Une journée bonne, tout simplement.
Eliance a erré dans les ruelles, laissant éclater sa bonne humeur aux derniers rayons du soleil. Pas de but précis à la promenade, seulement un besoin de prendre le froid, de sentir le vent fouetter ses joues, les pensées légères. Tout ceci est interrompu brutalement par la venue d'un gamin qui se plante devant elle, lui barrant la route.
- M'dame Eliance ? M'dame Eliance ?
Ce garnement, elle le connait. Un mendiant que Eithann paie pour lui faire passer des mots.
- Parle et t'auras ta pièce.
- Il dit qu'il a merdé avec Pimp... Ils ont joué et ça a mal tourné autant pour l'un que pour l'aut'. Qu'y dit que lui, qu'on s'en fiche, mais que c'est de sa faute.
Qu'y faut la soigner, Dame Eliance. Excusez-le. Soignez-la.
Qu'y dit que l'Jok' peut lui couper les pattes, c'pas grave. Qu'il l'a mérité.
Qu'y dit qu'elle a mal aux côtes et au bidou.
Y faut la sauver...
À chaque nouvelle phrase, chaque nouveau mot, la Ménudière se décompose un peu plus. Les jeux du géant, elle les connaît. Elle sait aussi que cet homme-là est capable de briser un tabouret sans s'en rendre compte. Deux pièces sont fourrées dans la main du gamin.
- Reviens m'dire comment il va. Et dis-lui que j'veux l'voir, dépêche toi !
Le marmot repart en courant, bien trop heureux de ses pièces pour s'inquiéter de ce qu'il se passe réellement. Eliance, elle, a aussi pris le pas de course. Ouvrant les portes les unes après les autres, elle beugle à qui veut bien l'écouter.
Pimp ! Personne a vu Pimp ? Une brune ! Piiiiimp !
Ou un géant ! Un grand type à l'air benêt !
Elle ne sait pas où chercher. Elle ne sait pas ce qu'elle a. Elle s'inquiète seulement et panique complétement à l'idée de ce que le géant a pu engendrer comme os rompus. Le froid n'est plus là. Dans sa course, sa cape s'entrouvre pour faire battre les pans au vent, laissant le vent s'engouffrer dans les interstices de ses frusques. Sa peau frissonne, son âme pense à Pimp et au géant. Elle arpentera rues et tavernes jusqu'à , les retrouver, l'un ou l'autre.
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Eliance a erré dans les ruelles, laissant éclater sa bonne humeur aux derniers rayons du soleil. Pas de but précis à la promenade, seulement un besoin de prendre le froid, de sentir le vent fouetter ses joues, les pensées légères. Tout ceci est interrompu brutalement par la venue d'un gamin qui se plante devant elle, lui barrant la route.
- M'dame Eliance ? M'dame Eliance ?
Ce garnement, elle le connait. Un mendiant que Eithann paie pour lui faire passer des mots.
- Parle et t'auras ta pièce.
- Il dit qu'il a merdé avec Pimp... Ils ont joué et ça a mal tourné autant pour l'un que pour l'aut'. Qu'y dit que lui, qu'on s'en fiche, mais que c'est de sa faute.
Qu'y faut la soigner, Dame Eliance. Excusez-le. Soignez-la.
Qu'y dit que l'Jok' peut lui couper les pattes, c'pas grave. Qu'il l'a mérité.
Qu'y dit qu'elle a mal aux côtes et au bidou.
Y faut la sauver...
À chaque nouvelle phrase, chaque nouveau mot, la Ménudière se décompose un peu plus. Les jeux du géant, elle les connaît. Elle sait aussi que cet homme-là est capable de briser un tabouret sans s'en rendre compte. Deux pièces sont fourrées dans la main du gamin.
- Reviens m'dire comment il va. Et dis-lui que j'veux l'voir, dépêche toi !
Le marmot repart en courant, bien trop heureux de ses pièces pour s'inquiéter de ce qu'il se passe réellement. Eliance, elle, a aussi pris le pas de course. Ouvrant les portes les unes après les autres, elle beugle à qui veut bien l'écouter.
Pimp ! Personne a vu Pimp ? Une brune ! Piiiiimp !
Ou un géant ! Un grand type à l'air benêt !
Elle ne sait pas où chercher. Elle ne sait pas ce qu'elle a. Elle s'inquiète seulement et panique complétement à l'idée de ce que le géant a pu engendrer comme os rompus. Le froid n'est plus là. Dans sa course, sa cape s'entrouvre pour faire battre les pans au vent, laissant le vent s'engouffrer dans les interstices de ses frusques. Sa peau frissonne, son âme pense à Pimp et au géant. Elle arpentera rues et tavernes jusqu'à , les retrouver, l'un ou l'autre.
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