Kachina
Topic destiné à croquer des instants de vie de vos persos. Aucune cohérence demandée à la suite des posts. Situez juste le lieu ou le moment svp.
Atelier de sculpture de Kachi - Avec vue sur le fleuve, non loin du port.
Elle est bien. Apaisée et heureuse.
Oubliées les heures sombres de décembre. Elle savoure l'accalmie, croise les doigts, fait des voeux, tire les runes pour que ça dure. Que la Vie se fasse douce et sereine un peu.
Il y a le bruit des pelles et des pierres qu'on transporte à quelques pas de là, pour les travaux d'agrandissement du port. Il y a le cri des oiseaux aussi. Le crépitement des flammes et la chaleur du feu qui brule dans la cheminée.
Il y a la croisée qui donne sur l'extérieur. De temps en temps, elle relève la tête pour suivre le fleuve qui serpente et s'éloigne pour se perdre dans les gorges plus loin.
Elle aime cet endroit de la ville, un peu à l'écart, ouvert sur l'horizon et les montagnes aux sommets enneigés.
Au bout du chemin qui mène à son atelier, il y a les falaises et puis l'eau.
Elle se sent bien ici. C'est une sensation bizarre qu'elle avait oubliée d'avoir à nouveau des murs à elle.
L'atelier longe la demeure qu'ils se sont choisie.
Et l'enfant dort, épuisé d'avoir couru sur le port, blotti dans un coin sur une peau d'ours.
Le chaton lui, après s'être frotté contre les jambes nues de Kachi , se décide à grimper sur un tabouret à ses côtés, épiant chacun des gestes de la Brune, curieux et intrigué .
Elle porte juste une vieille chemise d'homme, maculée d'argile, qui lui descend aux genoux. Aux pieds de vieilles poulaines usées et souples pour être à l'aise. Sa tenue de travail en quelque sorte.
Et sa tignasse sombre est ramassée en un chignon mal fait sur sa nuque. Quelques mèches parfois s'en échappent , et viennent agacer son cou. Elle les remet en arrière d'un revers de la main, laissant au passage sur sa joue, une trace brunâtre.
La mine sérieuse, elle se concentre, appliquée et silencieuse, regard rivé à cette masse d'argile qu'elle s'est jurée de modeler à sa guise.
Ses mains caressent et pétrissent , palpent et effleurent , se font insistantes parfois, comme elle le feraient avec le corps de l'homme aimé .
Entre ses doigts qu'elle trempe parfois de temps en temps dans un seau d'eau froide, la matière se soumet, prend forme pour devenir objet.
Elle n'a pas eu de maître artisan pour la former et le résultat lui arrache une grimace de dépit. Le pot qu'elle a tenté de faire se révèle plutôt biscornu et instable.
- Foutre Dieu ! c'est moche ! J'y arriverai jamais !
Il lui faudra apprendre aussi à tailler la pierre.
Le savoir-faire se transmet, mais dans cette ville étrangère, où elle n' a rencontré encore que peu d'habitants, qui viendra à son aide ?
Peu importe, elle apprendra... Jour après jour, pas après pas.....
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