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Engagée !

Elias_romanov
Si Elias avait connu le latin, il aurait pu graver "Carpe Diem" quelque part, ou le broder sur une écharpe. Heureusement qu'il était assez détendu dans certaines conceptions de la vie pour ne pas exiger d'Eliance des engagements clairs et nets aussi vite, et allant à l'encontre du bon sens. Ou de la compassion. Il sourit doucement.

Dans quelques temps, alors.

Elle vint alors l'embrasser, et comme toute initiative du même genre de la part de la journaliste, celle-ci fut accueillie favorablement par Elias, qui le lui rendit.
Le sourire du tailleur s'élargit au murmure de la jeune femme, et il lui répondit avec amusement.

Tu sais ce que je préfère encore plus à cela ?

Le bras d'Elias vint entourer la taille de sa compagne, pour la rapprocher de lui, et il l'entraina dans une horizontalité bienvenue. Et si elle le voulait bien, la suite n'appartiendrait qu'à eux.
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Eliance

    Des jours plus tard, au retour de Bourg

La gigantesque maison (d'après Elias) de la Ratiboisée a été vidée rapidement de son contenu, soit une seule et unique malle qui s'est vu traîner dans les ruelles poussiéreuses de Belley par la main pâle mais décidée d'Eliance. Une invitation est une invitation, a dit Atro, et ça refuse pas. Bien... Donc, Eliance déménage. Eliance va vivre chez Elias. Avec Elias. Un barreau de plus est gravi sur l'échelle. Bien sûr, elle angoisse. Sans quoi, elle ne s'appellerait plus Eliance. Et si je l'ennuie ? Et si je l'encombre ? Et si il a besoin d'air ? Il a donc été convenu avec la Teigne que les sorties quotidiennes et fréquentes au comptoir autour d'un breuvage seraient conservées, pour laisser de l'air à monsieur le russe, écartant ainsi une des craintes de la Meringue. Mais bien sûr, d'autres s'immiscent en elle, une nouvelle à chaque pas la conduisant à la porte du tailleur, qui finit par être poussée, et la malle vient s'échouer à l'intérieur. Son contenant ? Pas grand chose, en fait. Quelques frusques offertes par son frère, d'autres volées aux étuves et un boîte en bois contenant des lettres.

Tu veux mettre ça où ?

Entre les galons, les fils et les rouleaux de tissus empilés partout, Eliance voudrait pas mettre le bazar dans tout ça. Donc autant demander au propriétaire des lieux. Ça évitera un esclandre.
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Elias_romanov
Elias avait passé quelques heures à ranger, empiler, trier, jeter pour faire de la place. Cela avait été rapide, il n'était pas à Bourg depuis longtemps, ainsi il y avait peu de bazar emmagaziné.
Les pièces du haut avaient ainsi revu leur aménagement, et il fut satisfait en contemplant le résultat. Eliance l'appela, après qu'il l'eut entendu entrer et faire un bruit phénoménal. Il craignit le pire, et descendit l'étroit escalier qui menait aux pièces de vie en bas.

Il eut un instant d'arrêt, et un regard surpris pour Eliance, en voyant une unique malle.

Tu n'as que cela ?

Lui avait imaginé une charrette de déménagement, au moins.
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Eliance
À l'apparition du russe, Eliance sourit. Mais son œil revient rapidement sur sa malle. Pour repartir encore une fois sur le russe.

Ben... oui...

Quand elle est partie de chez son mari, quelques années auparavant, la roussi-blonde ne portait qu'une chemise de nuit. La suite de sa vie n'a été qu'une succession de voyages, de chemins empruntés, d'auberges et de déambulations intempestives. Pas franchement le mode de vie permettant l'accumulation. Ce qu'elle possède, elle le porte ! Sa première maison, elle l'a eu à Belley. Avec Diego. Le temps de courtes semaines. Puis une autre. Seule. Et, gardant certaines habitudes tenaces, elle n'a pas dépensé grand chose, en matériel extravagant, sa bourse se vidant plus volontiers au gré des choppes bues que du mobilier ou des robes.

J'ai pensé que ça servait à rien que j'prenne ma paillasse...

Le doute s'est inséré en elle, devant l'air surpris du tailleur. Peut-être lui a-t-il préparé une chambre à part ? Peut-être s'attendait-il à ce qu'elle ramène son maigre mobilier, avec elle ? Elle ne sait pas. Mais du coup, elle doute, avec sa fichue malle posée là. Elle la trouve trop encombrante, paradoxalement.

Mais... si tu veux... j'irais la chercher.

Une paillasse, une table, deux bancs et une marmite. Voilà ce que contient encore sa maison, après son déménagement de malle. Mais comme elle a acheté le mobilier en même temps que les murs, elle s'est dit naïvement que ça pouvait rester là-bas. Que ça éviterait d'encombrer Elias de choses inutiles. Le sentiment de ne jamais faire comme il faut naît en elle. Elle tortille ses doigts entre eux et rougit. Un peu.
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Elias_romanov
Eliance semblait gênée. Le tailleur avait imaginé que comme beaucoup, elle emmagasinait ces petites choses, souvenirs qui meublaient une vie. Qu'elle pouvait conserver des cadeaux de son époux, de ses amis, sa famille.
Il secoua la tête, amusé par sa proposition.

Non, cela ira.

Il finit de descendre l'escalier pour la rejoindre et prit ses mains, pour dénouer ces doigts qui manifestait son anxiété. Peut-être que tout cela était trop rapide pour elle, mais il y avait de la place ici, et puisqu'ils passaient la plupart de leurs nuits ensemble, il ne servait à rien d'avoir deux logis.

Si jamais... si jamais tu ne te sens pas bien ici, dis-le moi.

Elias n'avait pas forcément l'habitude de la cohabitation, même si cela lui était déjà arrivé et il lui faudrait veiller à ce qu'Eliance comprenne ici qu'elle était chez elle aussi. Il reprit, avec plus d'entrain.

Je t'ai fait de la place en haut, tu devrais... avoir de la marge.

Il déposa un baiser sur le front de la jeune femme, et prit la malle pour pouvoir la monter.
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Eliance
Les souvenirs, Eliance met un point d'honneur à les mettre de côté. Seules quelques lettres témoignent de son récent passé. Seuls les cadeaux de Thomas lui rappellent ce frère parti trop loin, trop vite. Alors, comme sa tête, son environnement matériel se résume au strict nécessaire. Rien de trop encombrant. Rien qui maintienne dans le passé. Rien qui n'enchaîne.

Si elle est angoissée, ce n'est pas par manque d'habitude de vivre avec quelqu'un. Elle a toujours vécu avec un homme. Seule avec son père dans un grenier, seule avec Gontrand dans sa grande maison bourgeoise, seule avec Diego sur les chemins. Non, ce qui la préoccupe dans cette cohabitation nouvelle, c'est bien parvenir à la rendre belle. Ne plus échouer. Transformer son destin. Ne plus être maudite. Alors Elias qui sourit, vient à sa rencontre, se saisit doucement de ses mains, ça la rassure. Et les lèvres osent enfin s'étirer un peu, lorsque celles du russe se déposent sur son front.

J'te dirais... Promis.

Quand elle rouvre les yeux, la malle a disparu. Le russe aussi. L'une embarquée par l'autre. L'un embarquant l'autre. Elle le suit alors docilement dans l'étroit escalier. L'étage lui est bien connu. Là sont l'atelier du jeune homme, ainsi que sa chambrée. À peine arrivée en haut, Eliance s'arrête et observe. Ce qu'elle voit la sidère. Ce qui était avant un foutoir savamment coloré, rangé et organisé, envahissant toute la pièce, chaque recoin, semble s'être tassé par magie dans un unique coin, laissant le reste de la pièce vierge et vide, comme désolée et abandonnée. La pression redescend un peu. Et avec elle, Eliance se met à rire, doucement.

En fait, t'as cru que j'en ramèn'rai quinze, des malles !

Et parce que Elias s'est donné beaucoup de peine pour pas grand chose, parce qu'il semble avvoir le soucis, lui aussi, de bien faire, Eliance s'avance vers lui, lui prend la main et l'embrasse tendrement.

J'ai juste besoin d'un coin de table, tu sais. La malle, elle peut même aller dessous, la table... J'l'ouvre pas tous les jours.

Et parce qu'il n'y a pas que son déménagement qui la préoccupe, elle se doit de lui confier son autre source d'angoisse.

Mike et Atro s'en vont... 11 jours.
On peut en profiter pour aller voir ta soeur, si tu veux.

Le sous-entendu est là. Il faudra plus d'une occupation pour faire passer le temps à Eliance et combler le manque de la presque-soeur.

Sinon... le Jok' veut aller à Lyon...
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Elias_romanov
Elias venait de déposer la malle au sol, au milieu de l'atelier propre. Et plus ou moins coupé en deux par la magie du rangement du russe. Il se frotta la tempe, un peu gêné par la remarque d'Eliance, mais il finit par sourire. Il voyait tout trop grand, sans doute un défaut de son éducation.

En fait...
Oui.

Il fut un peu plus assuré quand elle le rejoignit, et qu'elle l'embrassa. Il devinait que cela n'était pas forcément très naturel pour elle d'avoir ce genre de geste, ainsi, il les appréciait d'autant plus.

Elle révela alors ce qui la taraudait probablement bien plus que son emménagement. Son double maléfique partait ainsi probablement à la chasse aux bourses (et pas celles de Mike cette fois-ci), abandonnant sa compère de beuverie.

Hmm... Pourquoi pas, après tout.
Nous pouvons prévoir cela rapidement. Et puis...

Fallait-il lui dire ? Ne risquait-elle pas de refuser de l'accompagner, si elle savait ? Il se racla la gorge, ne sachant pas comment elle prendrait la chose.

Nous devrons profiter du voyage pour... nous entrainer.

Et avant qu'elle se méprenne sur une quelconque blague salace du tailleur, il poursuivit.

Je crois que... qu'elle organise un bal, pour l'anniversaire d'une de nos cousines.
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Eliance
Elle sourit, d'abord, au voyage qui semble s'organiser. Puis le sourire s'estompe pour voir les sourcils se hausser. S'entraîner... Un instant, elle voit Elias aussi pervers que Mike et Atro (ce qui n'est pas rien, ces deux-là étant en haut de l'échelle de la dépravation, pour Eliance). Un instant, ça lui traverse l'esprit. Un instant, ça ne lui plaît pas. Mais alors, pas du tout. L'instant d'après, l'idée s'est envolée pour en amener une toute aussi perturbante. Les sourcils continuent leur remontée frontale, les yeux s'écarquillent, les pupilles se teintent d'une lueur d'angoisse.

En un éclair, Elias vient de lui rappeler que rencontrer sa sœur n'est pas simplement un rendez-vous anodin autour d'une choppe dans un bouge miteux. En un éclair, il vient de lui rappeler qu'il a un statut, du moins il en avait un, chez lui, ainsi qu'une éducation particulière. En un éclair, il vient de lui rappeler que Monsieur est prince et va à des bals ! En un éclair, Eliance panique.

Un... b... al... ?
D'où l'entraînement...
La jeune femme comprend enfin, percute le pourquoi du comment, mais bizarrement, l'angoisse ne diminue pas, elle s'amplifie largement et à vue d’œil.
Mais... Elias... j'sais pas danser, moi !

Si son père lui a appris les rudiments d'une bonne épouse, il a dû oublier deux-trois petits trucs comme la danse. Ou alors, c'était un oubli volontaire. Cet homme ayant des idées très arrêtées sur certaines activités, l'hypothèse comme quoi il juge la danse trop légère pour sa fille n'est pas à écarter. Toujours est-il que Eliance ne sait pas danser. Qu'elle n'est pas noble. Qu'elle a les cheveux ratiboisés, ne l'oublions pas, et donc pas franchement la tête pour se trimbaler dans un bal mondain.

Et puis... t'as dit ta sœur ! Pas toute ta famille !
Et puis... j'sais pas danser !
Et puis... j'peux pas me montrer à ta sœur comme ça !

Un doigt accusateur est pointé vers sa propre mini-tignasse raccourcie. Parfois, Eliance a des éclairs de lucidité. Parfois, seulement. Mais dans ces instants-là, la panique est pire que d'ordinaire. Elle se souvient assez bien du mariage de son frère pour pouvoir dire que déjà là-bas, elle faisait tache.
L'histoire du bal a au moins le mérite de lui faire oublier le départ imminent de sa presque-sœur. Et l'occupation principale quotidienne à venir dans les prochains jours est facilement imaginable : danser, virevolter, écraser des pieds russes, perdre l'équilibre... Tout un programme.
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Elias_romanov
A voir la réaction d'Eliance, le tailleur comprit qu'effectivement, cela n'avait pas été une bonne idée de lui révéler l'évènement incontournable de la fin Mai. Enfin pour lui.
Soudain, tout sembla un problème pour la jeune femme, ses cheveux, ses aptitudes, et à n'en pas douter, sa garde-robe en serait un aussi. Fort heureusement qu'Elias pourrait remédier à certains de ces points.

Eliance, je sais que... c'est surement inhabituel pour toi, mais il n'y a pas de raison pour que cela se passe mal, tu sais.
Et pour tes cheveux, ils ont encore un peu le temps de pousser d'ici un mois. Ou nous pouvons te mettre une coiffe.

Néanmoins, il était un peu confondu par la réaction de panique de la jeune femme, et il posa ses mains sur les épaules de cette dernière.

J'aimerais que tu viennes. Mais je comprendrai, si tu préfères... accompagner Boulvay à Lyon, et qu'on repousse cette rencontre plus tard... quand tu te sentiras prête.

Il ne pouvait pas décemment la forcer à venir, de toute façon.
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Eliance
La voix russe vient l'apaiser, un peu. Elle est posée, douce, chantante, avec ses R traînant et son timbre grave. Elle a sur Eliance le même effet qu'une comptine sur un enfant. Toute l'attention de la roussi-blonde en panique se porte sur ces mots énoncés calmement. Et, comme par magie, la tempête se calme. Peu à peu. La respiration se fait plus lente. Les idées ralentissent. Tout devient moins pire. Est-ce la voix ? Les mains posées sur ses épaules ? Le regard gris braqué sur elle ? Est-ce un tout ? Toujours est-il qu'elle reprend possession de ses esprits, panique un peu moins, a les idées plus claires.

Une coiffe... c'bien une coiffe.
...
Au pire, on dira que c'est la nouvelle mode, en Empire...

Cette idiotie la fait même sourire, preuve de l'apaisement en cours.
La perspective que Elias aille à ce bal sans elle, voire avec une autre femme, s'offre à elle, alors qu'il propose de repousser la rencontre. Une inspiration et un plantage d'yeux marron dans les gris plus tard, les mots ne se heurtent plus les uns contre les autres pour passer la barrière de ses lèvres de la roussi-blonde.

Je t'ai promis de t'accompagner. Alors j'viendrais.

Surtout qu'il émet le souhait qu'elle partage ses retrouvailles avec lui. Eliance ne se voit pas refuser ça. Elle ne le conçoit pas. Ce serait... comme un échec. Ce serait ne pas être à la hauteur. Elle doit être à la hauteur. Pour lui. Elle se l'est promis. Elle ne fera pas tout foirer. Pas avec lui. Atro a dit que ce n'est pas un boulet. Et les non-boulets, on prend sur soi pour les garder. On grimpe des échelles pour eux. L'échelle est seulement plus haute que prévue.

Suffit que... tu m'apprennes. Et puis qu'on s'entraîne.
Et puis j'parlerai pas. Comme ça j'dirais pas n'importe quoi.
C'est bien ça qui avait péché au mariage de son frère. Son franc-parler, sa naïveté, sa manière pas toujours très classe de s'exprimer. Ajoutés à ça quelques jurons mal placés et elle a eu droit à un drame familial ainsi que des yeux noirs braqués sur elle.
J'vais y arriver...
T'auras pas honte...
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Elias_romanov
Elias sourit doucement, alors que la jeune femme se calmait peu à peu à l'idée de ce qui l'attendait dans la famille du russe. Il n'avait jamais vraiment considéré le problème, à vrai dire, peut-être parce que cela lui était familier, et qu'il avait imaginé qu'Eliance avait pu cotoyer ce genre d'univers également.

Cela peut être très joli les coiffes. Je t'en montrerai quelques-unes.

Il n'ajouta pas que c'était logiquement les femmes mariées qui en portaient, principalement, et il espérait que cela n'amènerait pas trop de questions à Toul. Enfin il ferait avec.
Mais il ne lui serait jamais venu à l'idée d'y aller accompagné de quelqu'un d'autre. Ou alors de sa soeur, peut-être. Il sourit plus largement quand Eliance parla de rester silencieuse.

Je pense que Cyrielle risque de t'assommer de questions, tu sais ! Cela va t'être difficile de rester sans parler pendant tout ce temps !

Mais il était certain que cela allait la changer de ses conversations de taverne... Quoi que...

Et puis... Cyrielle doit avoir une bonne descente de chopines quand elle veut, je pense. Je suis sur qu'autour d'un verre, vous pourrez vous entendre.

Le sourire se fit plus taquin.
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Eliance
Les lèvres se pincent.

Non mais tu crois que j'sais pas causer sans boire ?!
Tu vas voir ! J'bois plus rien jusqu'à ce que Atro revienne !

Et puis j'apprendrais à connaître ta sœur avec une coiffe sur la trogne ! Et je danserai tell'ment trop bien que tout l'monde nous regardera ! Et je répondrais tell'ment trop bien aux questions d'ta sœur qu'elle m'adorera direct !

Elle s'enflamme un chouillas, la Eliance... Et elle s'en rend compte. Alors elle fronce le nez et redescend dans le monde un peu moins merveilleux de la réalité.

Ça s'apprend vite, la danse ?
...
Y va falloir que j'aille à Paris, aussi.... pour ramener la robe turquoise.
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Elias_romanov
Elias s'amusa de la montée en température de la jeune femme, et il eut un léger rire pour conclure ce sujet.

Le bal est fin Mai, nous avons le temps de tout cela.

Elias prit le bras de la jeune femme, pour la faire tourner sur elle-même un bref instant, dans un simulacre de danse uniquement destiné à envisager les vestures convenant à Eliance.

Je peux même te faire une autre robe. Tu serais ravissante à la mode florentine, un peu comme la robe que j'avais faite pour Rosalinde.

Le tailleur réfléchissait. Elle était trop mince pour la mode bourguignonne, la robe à tassel n'avait d'intérêt que pour couvrir ce qui ne devait pas être dévoilé, tout en le suggérant.

Un mois, c'est suffisant, tu verras. Et puis, cela t'amusera peut-être aussi.
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Eliance
Le temps... certes, mais l'énergie ? et les compétences ?

Hm...

Sous l'impulsion russe, la roussi-blonde tourne donc sur elle-même, lentement, non sans avoir les yeux qui se perdent en haut, en bas, à droite puis à gauche, cherchant où se poser pendant ce tour d'horizon qui semble n'en plus finir. Quand ses pieds s'arrêtent, elle a un vertige de tous les diables et ne parvient pas à poser son regard sur le tailleur. Tout semble danser autour d'elle, murs et mobiliers compris, ce qui lui fait un effet du tonnerre.

Vinguette... ça tangue...

La main d'Elias est agrippée pour conjurer le vertige qui la prend, pour garder la stabilité qui semble lui manquer, même immobilisée. Les paroles du jeune homme sont bien entendues, mais elles semblent lontaines. Le comble entre Elias et Eliance réside en cette seule situation. Eliance ne sait pas même à quoi ressemble une robe à la mode florentine. Elias, lui, sait et sait même les créer. Il pourrait lui parler russe, qu'elle n'y piperait pas plus.

La mode florentine... si tu veux... oui... mais oublie pas mes cheveux...

Les yeux ménudiériens finissent par parvenir à se fixer sur le russe. Le vertige passe.

On s'entraîn'ra tous les jours.
Et tu crois que si je dis « bonjour » en russe à ta sœur, elle trouvera ça bien ?

Non, mais oui. C'est vrai qu'apprendre à danser en un mois est tellement facile pour une maladroite comme elle qu'elle se met aussi en tête d'apprendre quelques mots de russe. Quelqu'un peut lui dire qu'elle a un cerveau trop limité, pour ça ?
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Elias_romanov
Le bras d'Elias vient cueillir la taille d'une Eliance divagante sous l'effet de la pirouette. Elle ne semblait plus se rappeler de la robe qu'elle avait essayé, mais il estima que ce n'était pas très grave. Elle semblait bien au courant de tous les potins savoyardes, alors que pour sa part, il était parfois bien incapable de se rappeler des liens familiaux vrais ou inventés des gens qui l'entouraient.

Non, je n'oublierai pas la coiffe, ne t'en fais pas !

La jeune femme lui fit alors une proposition, peut-être pour lui faire plaisir, et il eut un sourire amusé, ne sachant pas comment prendre la proposition. Il décida de ne pas répondre de suite, préférant laisser le temps au temps pour cela.

Hmm, je ne sais pas. Nous verrons.
Quand tu auras appris à danser, déjà.

Il déposa un baiser sur la joue de la jeune femme, et regarda la malle.

Tu as des choses à installer ?
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