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Famille re-CON-posée

Diego_corellio
Eliance. Dae’. Maryah.
L’Ange, La Reyne, et La Princesse.
Trois prénoms, trois femmes pour un joyeux bordel. Parce que trois femmes c’est clairement synonyme d’emmerdes. Pour résumer plus clairement LA chose, c’est carrément le foutoir.

Parce que tout avait commencé avec Maryah. C’était elle le déclencheur de toute l’histoire, quand elle avait enlevé Eliance et mes enfants après qu’une armée nous soit passée dessus à Annecy. De là, elle m’avait ouvert la porte vers un passé que je chérissais trop pour l'oublier et j’avais quitté Eliance pour Dae’ avec qui je projetais enfin une vie, vie que nous aurions dû mener depuis cinq années déjà. Mais finalement, c’était une Eliance suicidaire que j’avais laissé et incapable de la voir mourir par mes soins j’avais promis de revenir sitôt mon voyage pour raccompagner la Nordique chez elle et chercher ma fille, achevé. Mais bien sûr comme c’est bien connu avec moi, les choses ne se passent jamais comme elles devraient, et, alors que j’aurai du rentrer rapidement auprès d’Eliance les semaines passaient et je brillais par mon absence. A saint Aignan, je quitte la Nordique pour prendre enfin le chemin du retour, sauf que c’est précisément là que les choses se compliquent ; une rencontre avec le diable en personne, l’ennemie qui devient l’amante, et, au lieu de m’arrêter à Autun comme prévu, je pousse jusqu’à Genève pour profiter de sa compagnie encore un peu. Mais là encore, prêt à m’en retourner rejoindre l’épouse délaissée, le destin choisit de placer sur ma route Dae’. Je pars donc à sa rencontre, quittant Genève pour l’attendre quelques jours à Saint Claude.

Sauf que l’attente, voyez-vous, n’est pas tellement mon fort. Je dirai même pas du tout. Et encore moins quand je sais que des bras aimants m’attendent dans la ville d’à côté. Pourtant aujourd’hui je me suis levé avec la conviction qu’une belle rousse aux rondeurs apparentes va pousser la porte de la taverne ou je me trouve, et entrer pour de chaudes retrouvailles. Mais en fait, alors que c’est elle que j’attends avec impatience, c’est un volatile qui vient me rendre visite, porteur de mauvaises nouvelles en son nom.
Autant dire que de lire qu’elle demande mon retour vers Genève m’emmerde bien profondément parce que si j’avais su je n’aurai pas délaissé la couche d’une épicée pour faire le poireau dans la ville voisine sans présence féminine pour me réchauffer et avec des mômes braillards qui me cassent les oreilles.

Oui parce que ça aussi faut que j’explique, tout se passait très bien avant que je rencontre Maryah. Mes mômes étaient des anges déchues des cieux et tout l’tralala ils adoraient leur maman adoptive, Eliance sauf que l’épicée, non contente de charmer le père s’est aussi occupée des enfants. Les deux sont tombés littéralement en adoration devant cette femme venue d’ailleurs qu’ils ont décidé de prendre pour leur véritable « maman ». Parce qu’avec elle, ils s’étaient découvert en même temps un frère, un frère ainé qui les guidait dans leurs jeux, qui leur faisait vivre des histoires passionnantes.
Avec eux elle avait eu les gestes naturels qu’une mère a envers ses enfants ; elle leur donnait le bain, elle coiffait et habillait Lucrezia comme si elle était sa propre fille et bien sur les deux, heureux d’avoir enfin une présence maternelle digne de ce nom (non pas qu’Eliance ne s’en occupe pas mais ses rapports avec eux étaient bien différents), l'avaient littéralement adopté.

Ensembles nous avions été une famille, une vraie avec des rires, des jeux, des câlins, des repas tous ensembles… une vraie belle famille.
Alors forcément, quitter tout ce beau monde et cette vie idéale pour des enfants pour nous retrouver sur les routes à trois a été un coup dur. Les jumeaux, d’ailleurs sont persuadés que je l’ai fait exprès de les éloigner de leur « maman et frère ».

J’ai pas mis longtemps après réception du vélin à me décider. Soit je partais vers Eliance, soit je rentrais à Genève pour faire plaisir et à moi et aux enfants. Le choix a été vite fait.
Les deux couffins version grande taille sont saisis pendant qu’ils dorment encore, les quelques lieux qui me séparent de la ville sont rapidement parcourus avec une seule idée en tête, retrouver Maryah.
Mais c’est une fois en taverne à l’attendre que les doutes ont commencé à affluer ; peut-être qu’elle ne voudrait pas me voir puisqu’elle n’avait pas écrit. Peut-être que tout aurait changé entre nous et serait revenu comme avant ce fameux soir. Une femme en plus donc des doutes en plus.

Les deux petiots dans mes bras s’éveillent lentement, déjà prêt pour leurs mémorables partis de jeu, les embêtant en les chatouillant, eux ripostant en me tirant la moustache.

Rahhhhh vilains garnements je vais vous manger tout cru !

Ahhh Papa ! Papa papaaaaa ! *
Non Ezia attaque pas pa làààààà ! **
Mais me satouille ! Eu peux pas Nolo !

Nos trois rires se mêlent alors que la porte s’ouvre sur Maryah, nos trois têtes se tournent vers elles et les deux petits sautent de mes genoux en courant et en criant, un sourire flottant sur mes lèvres.

Mamaaaaaaaaaan !!
Maaaaamannn !



* Paroles de Lucrezia
**Paroles de Manolito

_________________
Maryah
Le départ de Diego et des enfants a laissé Maryah songeuse. Pensive. Réflexive. L'ange et le démon en elle mènent un combat sans merci, la laissant vidée, ressentant le manque de lui, le manque de cette vie rêvée, l'absence de sa peau et de ses douces attentions, mais ravivant l'acte abominable qu'elle commet en abusant de l'homme d'une autre ... de deux autres même ...

Il me manque ... c'est lui qui manque à ma vie ... Il me comprend, il me rend heureuse, et les enfants sont plein de joie ! Un père, une mère, une fratrie ... c'est si joli ...
- Pauvre fille ! Il est marié ... c'coup ci tu t'étonneras pas quand il te laissera tomber comme une vieille chaussette, pour rejoindre celleS qu'il aime vraiment ! Pauv'cruche ... ça t'a pas suffit ? tu crois encore qu'y a un homme qui peut tomber amoureux d'toi ? tsssssssss ... tu me fais pitié .... non même tu m'fais honte à voler l'mari des autres !
- T'es dégueulasse ! J'suis sûre qu'au fond d'lui, y a une toute petite partie de lui qui m'aime vraiment ; sinon il ferait pas tout ça, il ne nous aurait pas accompagné, il n'aurait pas été aussi tendre, ni aussi serviable !
- Sotte ! Il est venu et reparti pour sa Rousse. T'es qu'un passe temps ma grande ! Sa rousse qui porte son héritier ... toi t'es une ratée, t'es même pas fichue d'enfanter , c'que savent pourtant faire toutes les femmes ! Il s'réchauffe le glaive c'est tout, t'fais pas d'illusion ma grande !
- Humpf ! C'est un coup bas, c'est nul ! J'suis une femme quand même ... humpf ... Pis moi aussi j'fais que de me réchauffer, le corps ... et le cœur ...
- Petite fille stupide ! T'as toujours pas compris que les hommes se servaient de toi pour arriver à leur fin ?! ça t'as pas assez suffit d'faire d'la taule pour Tord Fer, d'cramer tes potes réformés pour Haynard qui fayotait avec l'Empereur, de servir d'escorte gratuite pour Dolgar et de te retrouver seule au milieu de nulle part ? Hum ?
- Il n'est pas comme ça ! Il ne se servira pas de moi ! Il touche pas à toutes ces magouilles ... arrête ... pour une fois, peut bien y avoir un gars qui m'aime non ?!
- Bien sûr que Non ! t'es bête ou quoi ? Moi j'te parie qu'il va se servir de toi, pour détruire les Corleone ou autre ... mais faut pas rêver ma p'tite, t'es juste une pièce sur un grand échiquier. Tu vas encore t'faire avoir ...

Mais quand elle avait rencontré l'aubergiste, qui de bon matin, lui confia qu'y avait un beau brun avec des jumeaux qui attendait dans la grand Salle, son cœur s'était emballé et son p'tit Ange en avait profité pour foutre une rouste au démon :

- Ah ah ! dans tes dents ! Il est revenu pour MOI ! parce que JE lui manquais !

Poussant la porte de la salle, alors que Percy était parti aux écuries s'occuper de son cheval, elle avait été acclamée à l'entrée et les jumeaux lui étaient tombés dans les bras, la faisant rouler à terre. Bêtement, elle s'était attachée aux enfants, mais une fois de plus elle leur rappela qu'elle n'était pas leur maman, simplement Maryah. Adorables p'tits bouts qui remplissaient son cœur de joie, et sa vie de bonheur et de rires. Qu'elle aimait les soirées à les débarbouiller, les chatouiller, les mettre en tenue de nuit, les réchauffer au coin du feu en lisant une histoire ou en en inventant une autre, se donnant la réplique avec Diego. Et ces moments où ils étaient tous attablés, partageant la nourriture, aidant chacun à manger, boire sa soupe, le tout ponctués de rires et d'anecdotes de la journée. Alors venait la soirée, les câlins, ... Alors que Diego imposait le calme aux deux garçons, Maryah berçait doucement la petite Lucrezia ... jolie petite fille à qui elle ne pourrait jamais donner naissance. Le charisme de Diego lui évitait de se montrer autoritaire, et ce n'est que quand les garçons étaient endormis que l'Italien récupérait sa petite fée, pour la coucher. La soirée et la nuit leur appartenaient, et leur entente était incontestable.

Et voilà qu'ils allaient de nouveau pouvoir vivre ces moments de délices. Car il était revenu. Son démon se rit bien d'elle quand Diego expliqua les raisons de son retour, mais la petite voix angélique de Maryah luttait encore et voulait y croire. Autant qu'elle profite. Elle était désolée pour Eliance, mais une fois dans sa vie ... elle avait le droit d'être bien traitée et de connaître le plaisir d'être en famille. On lui avait injustement retiré à l'âge d'à peine 6 ans. Elle l'avait vécu quelques mois avec Dolgar, avant que ce dernier ne disparaisse en la laissant livrée à elle même, loin de tout ce qu'elle connaissait, et réapparaisse sans poser une seule question sur l'enfant. Elle l'avait vécu quelques temps plus tôt au haras de Torvar, avant qu'il ne lui avoue qu'il ne l'aimait pas mais qu'il aurait aimé être un père pour Percy. Là ... pour une fois ... il y avait un homme qui lui donnait affection et attention, sans rien lui promettre, sans rien projeter, ni sans même la juger. Alors pourquoi se priver ?

Les retrouvailles avaient été excellentes, les enfants étaient partis jouer à l'ordre des dragons ; les adultes avaient trouvé une autre distraction. Par Déos ... qu'elle l'aimait. Enfin, elle le croyait. Même si rien ne devait se savoir jamais, un simple regard sur lui la trahissait. L'ex espionne et empoisonneuse avait du souci à se faire. Et son démon ne se privait pas de jouer avec ses nerfs. Mais il était là ... lui. Compréhensif, accueillant, tendre et passionné à la fois. Il lui faisait perdre la raison. Mais toujours son fils la ramenait sur terre, et c'est avec une toute petite pointe d'appréhension qu'elle avait demandé à Diego :


Est-ce que tu accepterais de me confier les jumeaux le temps du tournoi ? Les enfants seraient heureux, ils seraient en sécurité icy avec tous mes amis réformés et autres, et tu pourrais régler ce que tu as à régler avec tes ... femmes ...

Bien sûr, cela laisserait place pour lui à des retrouvailles passionnées, mais le bonheur de Percy, et l'amour qu'elle avait pour les jumeaux, n'avaient pas de prix. Elle avait envie de continuer à rêver encore un peu ... Car elle savait bien que tôt ou tard, son démon se réveillerait et que tout serait piétiné. Un rêve reste un rêve.

Il avait fini par accepter. Elle était heureuse, et les deux jours s'écoulèrent en jours heureux. Ce n'est qu'à quelques heures du voyage que tout dérapa. La voix de son démon, dévalorisant et critique, s'était exprimée un peu trop fort. Elle avait bien cru perdre son bel Italien à jamais. La première mésentente avait été de taille, elle avait bien failli tout ravager. Cette hargne s'était finalement libérée dans une étreinte sauvage, contre le mur de la taverne. Incontrôlable, elle était devenue incontrôlable. Elle avait appris à gérer sa haine, à dominer ses sursauts de vengeance, mais l'amour était encore un domaine dans lequel elle foirait régulièrement.
Ils étaient tombés au sol, vidé. Elle l'entendait encore lui souffler à l'oreille :


- Je te déteste Maryah ...
- Moi aussi ... Diego ...


Cet homme lui faisait perdre la tête, perdre pied aussi, et risquait de lui faire perdre beaucoup de gens. Mais elle l'avait dans la peau. Il lui rappelait Sarah, tout ce qu'elle avait été ; il la comblait au quotidien, la surprenant, la faisant rire. C'était évident, elle l'aimait. La descente aux enfers serait rude. Mais elle en aurait bien profité avant.

A la nuit tombée, ils avaient rejoints la charrette et l'escorte d'Ignace et Ober, déposant au chaud les enfants endormis. Elle avait échangé avec lui un regard qui en disait long. Le silence pour cette soirée de départ était leur meilleur allié. Il y a des choses qui ne se disent pas, et d'autres pour lesquels il n'existe pas de mots assez fort pour les dire.


Je prendrai soin d'eux ... prends soin de toi ... ti amo ...

Une simple phrase, veillant à rester des plus discrètes devant le groupe, un souffle. Et l'attelage se mit en marche. Gorge et poings serrés, elle le regarda devenir de plus en plus petit, jusqu'à ne devenir plus qu'un point à l'horizon, sous la lumière de la lune.

Ce n'est que le lendemain soir, qu'elle se posa pour lui donner des nouvelles, les souvenirs encore bien présents à son esprit, et pas que ...
Cette fois-ci, c'était une évidence, elle lui écrirait.




Diego,

Les enfants vont bien. Ils t'embrassent très fort, tu manques à ta petite princesse pour les câlins ... et à la grande aussi d'ailleurs, héhé. Ce matin, ils ont fait des dessins pour toi que tu trouveras ci joint, euh ... rien de surprenant encore des dragons, des chevaliers et une petite fée ! On ne change pas une équipe gagnante, n'est ce pas ! Ensuite, nous sommes partis faire du cheval dans les bois, et nous avons trouvé des champignons. Je te rassure ... on ne les a pas mangés, parce que j'avais pas trop confiance, vu l'apparence. C'était assez amusant.

Pour ce qui est de dormir, ils se sont régalés car Ober les a accueillis dans sa roulotte. Ils ont du se serrer car c'est un peu le bureau d'Ignace, le Pique, mais ça les a beaucoup fait marrer. En plus il y fait moins froid, et ils sont à l'abri de toutes les bêtes qui trainent. Nous sommes à trois lances, nous ne risquons absolument rien. Mano dit qu'il t'aime gros comme ça ... et Lucrezia renchérit qu'elle t'aime encore plus ... bon tu t'en doutes, ils vont se chamailler ! Mon oncle va leur raconter une histoire, ça les calme. Et je les coucherai en suivant.

De mon côté ... tu me manques tu sais. Et je regrette d'êt'partie après notre premier accrochage. J'réalise après coup que c'était pas chouette ce que je t'ai dit ... vraiment pas. J'ai pas le droit de douter de toi comme ça. Mais en fait, et tu l'auras certainement compris, c'est de moi dont je doute. J'vais pas m'étendre sur le sujet au cas où ce pigeon ne tomberait pas entre de bonnes mains, mais le cœur y est. J'avais pas le droit de te décevoir comme ça, un sursaut de carapace qui m'est venu d'un coup ... parce que des fois ça m'fait peur d'voir à quel point j'peux m'abandonner à toi. T'es vraiment mon baume italien, mon cicatrisant. Humpf ... tu me manques ... et tu manques à ma vie ...
Et toi dis moi ? comment vas tu ?
C'est pas trop dur sans tes p'tits loups ?
Des nouvelles de ton rendez vous ?

Je dois te laisser, l'heure du coucher approche et j'voudrais pas me louper.
Je t'embrasse fort ... et plus que ça, tu sais.

Prends soin de toi, comme j'aimerai le faire en cet instant même ...

...


Maryah



PS : déteste moi encore comme hier à la nuit tombée ... hum ...

_________________
Diego_corellio
J’ai très vite compris que mes angoisses n’étaient en rien justifiées. L’accueil qu’elle me fit, fut à la hauteur de mes espérances, chaleureux au possible, peut être un peu moins après avoir avoué ce qui avait réellement motivé mon retour sur Genève.
Mais elle savait qu’elle ne pouvait que bien le prendre. Elle pouvait être jalouse, mais rien ne changerait. D’ailleurs, au final c’était la seule à connaitre l’entière vérité sur moi et sur mes « activités », à comprendre aussi surement et à ne pas juger.
Au début je lui avais caché ce deuxième mariage mais j’avais très vite compris que Maryah était plus tolérante que la plupart et si elle était l’amie d’Eliance, nos activités nocturnes l’empêcheraient de parler. Et puis je lui faisais assez confiance pour pouvoir lui confier que je m’étais doublement engagé. Elle avait rit, avait plaisanté et le sujet avait été clos.

Au début de notre liaison, c’était un simple rapport de chair. J’étais convaincu qu’on se lasserait rapidement l’un de l’autre après une ou deux étreintes et que nous relèguerions cet incident au rang de souvenir à ne jamais déterrer. Sauf que les étreintes s’étaient multipliées, encore et encore, nos nuits n’étaient plus rythmées que par nos corps glissants l’un sur l’autre accompagnés de souffles se mêlant à la danse. La passion était là et ne semblait vouloir passer. Je lui avais demandé de me faire une promesse, une seule comme contrat pour cette liaison, cela pouvant paraitre narcissique mais pourtant je voulais réellement qu’elle honore cette promesse, la promesse de ne jamais tomber amoureuse de moi, de ne jamais s’attacher, que nos rapports restent purement physiques.
Pourtant elle avait prononcé un soir les mots qui fâchent. Ces mêmes mots qui un peu plus tard avaient passés la barrière de mes lèvres.

Après avoir envoyé les enfants jouer ensembles, elle avait posé une question qui m’avait tracassé ; elle voulait garder les jumeaux. Bien sur je lui faisais assez confiance pour pouvoir lui confier les enfants mais jamais eux et moi n’avions été séparés bien longtemps, excepté lorsqu’ils étaient bébés mais maintenant qu’ils avaient grandi....
Si d’abord je n’avais pas été sur de la réponse à donner, j’avais finalement accepté, parce que si les voir partir quelques jours loin de moi m’effrayait, je savais qu’ils seraient fou de joie, et encore plus de savoir qu’ils allaient assister à un tournoi, tournoi pour lequel ils avaient essayé de me convaincre en chouinant de les y emmener.

Si nous avions failli nous quitter sur une embrouille (non parce qu’on dirait pas comme ça mais je suis susceptible au possible…) elle avait été éclipsé par le désir ardent que nous avions l’un de l’autre et notre réconciliation s’était vue écrite contre un mur.
D’ailleurs elle m’avait salement amoché l’épicée, s’étant révélée sauvage durant nos ébats allant jusqu’à laisser la marque indélébile de son passage sur mon corps.

J’ai reçu son pigeon alors que j’étais alité. Je crois que la dernière phrase qu’elle avait prononcée avant de partir était « prend soin de toi ». Vu l’état lamentable dans lequel je suis il faut croire que je ne connais pas la signification de ses mots. Parce que voyez vous, je ne peux plus bouger sur mon lit (d’ailleurs je ne sais pas par quel miracle je suis arrivé sur ce lit). Si je me souvenais clairement de ce qui m’avait mit dans cet état tout le reste m’échappait.
Quand j’ai vu le volatile à la fenêtre j’ai espéré qu’il soit d’Eliance. Puis je me suis souvenu que Maryah avait mes enfants alors après maintes jérémiades j’ai réussi à rejoindre la fenêtre pour embarquer l’emplumé. Des tiraillements atroces se faisaient sentir dans chaque parcelle de mon être. J’avais mal à en crever, j’avais l’impression qu’une armée m’était passée dessus alors que non, ça n’était qu’un seul homme qui était venu me reprendre son bien.

Mes doigts écorchés ont mit plusieurs minutes avant d’arriver à détacher et ouvrir le pli.
Mon œil gonflé et bleuit d’où s’écoulait en continu des larmes a eu du mal à déchiffrer les mots qui y étaient tracés. Chaque respirations étaient un supplice pourtant je savais qu’il fallait que je réponde.
Il fallait que je lui dise de dire à mes mômes que leur père pensait fort à eux. Il fallait que je lui dise que je ne l’oubliais pas et enfin, le plus important, il fallait qu’elle écrive à ma place à Eliance pour lui dire que je m’étais planté de couvent, pour qu’elle sache que j’avais voulu tenir ma promesse. Il fallait qu’elle sache à quel point j’étais idiot. Puis glisser, dans le vélin, si mes forces le permettaient, quelques mots doux pour la belle épicée, des mots qui je le savais lui feraient du bien.
Je me suis trainé avec lenteur jusqu’au petit bureau, ai attrapé un morceau de charbon avant d’écrire au dos du vélin déjà utilisé d’une écriture tremblante et peu lisible.

Citation:

Maryah,

Je suis content qu’ils aillent bien. Dis leur que je les aime et qu’ils me manquent. Que leurs dessins me touchent et qu’ils sont tous très réussis. Prend soin d’eux.

Écris à Eliance pour moi s’il te plait, dis lui que je suis venu pour la chercher mais que je me suis trompé d’endroit, dis lui que je suis venu, que j’ai tenu ma promesse. Dis lui Maryah. C’est important, Dis lui.

Ils me manquent Maryah et toi aussi.
J’en rencontrerai pas d’autre des comme toi, t’es une femme rare. Fais attention à toi et à eux.
Je t’aime bien puisque que ce sont ces mots là que tu veux entendre ou lire et je souris en les écrivant. (Grimace plus que sourire d’ailleurs).

Pense à moi, à Nous, quand tu auras froids ces nuits ou tu es seule.

Diego.


Il se fait court alors que j’ai tant de choses à dire mais la douleur physique m’oblige à m’arrêter là. Il faut absolument qu’elle écrive à Eliance.
Le vélin est remit à un coursier et non à la patte de l’oiseau ; pour être sur qu’il ne se perde pas en route et qu’il arrive à destination. En revanche le coursier à été grassement payé pour qu’il taise mon état déplorable qui ne ferait que l’affoler.

_________________
Maryah
{ Le temps ne change rien à l'affaire,
Quand on est con, on est con !
}

Et par Déos qu'elle était conne ! L'avez vous entendu ronronner à l'arrivée du message dont elle avait reconnu la signature ? L'avez vous vu se précipiter dans son bureau, en fermer l'accès, pour savourer les mots de l'Italien, seule, devant un bon feu de cheminée ? Machinalement, elle se mord la lèvre, caresse sa longue chevelure, et s'assoit sur les peaux devant l'âtre, comme il lui a donné envie de le faire. Le moment va être fort c'est certain !

Et puis son visage se fige. Ses yeux se noircissent, l'orage gronde. Elle se lève, rageuse, relit la lettre une fois, dix fois, mille fois, arpentant le bureau de long en large. Elle se pose au bureau, tente de calmer ses émotions, sa hargne, son envie de tout casser ; elle sort son matériel d'écriture, tant bien que mal, elle se mord la lèvre à saigner ... Une seule phrase s'échappe de ses lèvres, alors qu'elle écrit nerveusement !


... mais quelle conne ! mais quelle conne je fais ! mais quelle conne ...

Parchemin, pigeon, fenêtre ... Vole, faire en sorte qu'Eliance se repose et dorme sur ses deux oreilles.
Retour à la missive. Le vase, dans un geste ample et brusque, vient s'éclater contre le mur, les fleurs se répandent au sol, sous son regard méprisant.
Elle relit au ralenti : "prends soin d'eux" ... Bah oui ! Et pourtant, elle pourrait devenir la pire des femmes et les utiliser pour obtenir ce qu'elle veut ! Fut un temps où elle n'aurait pas hésité ... là juste ... elle ne veut pas.
"écris à Eliance" : Encore une consigne, fais ceci, fais cela ... tssssss ! Et bêtasse qu'elle est, elle le fait en plus !
"c'est important, dis lui" : Bah voyons, il fait les conneries, elle garde les gosses et rattrape ses conneries à lui ! Non mais c'est génial comme fonctionnement hein ! Il a de la chance qu'Eliance est ... était une amie. Parce que bon vu c'qu'elle lui fait aujourd'hui, Maryah ne peut plus se dire amie.
" ... toi aussi. J’en rencontrerai pas d’autre des comme toi, t’es une femme rare." : tu m'étonnes des connes comme elle on en rencontrait pas à chaque coin de ruelle. C'tait particulier quand même ; Maryah la couillonne, à travers les temps et les âges ! Humpf ! Aimer l'homme d'une autre ... non de deux autres ... savoir qu'on aura jamais une place dans sa vie, et faire quand même tout comme il veut, pour préserver sa relation avec ses femmes. Non mais ... Maryah ... t'es grave là ... franch'ment ! Et ça donne des conseils aux copines ! Non franchement, le temps ne change rien à l'affaire, quand on est con ... bah on est con !
" je t'aime bien" : elle aurait dit ça aussi si elle avait un chien ... Finalement, elle n'était pas si loin du compte.
"pense à moi" : alors là fallait pas trop y compter, ou p't'être pour inaugurer le jeu de fléchettes dans le salon ...

Elle ne décolère pas, elle tourne en rond, s'en prend à elle même, s'invective, s'engueule ... tient s'autoengueule comme disait Poum ! Et puis le vélin est tiré, l'encre s'échappe, brièvement :




Diego,

Saches que les enfants vont bien,
et que j'ai écrit à ta femme. A l'heure qu'il est, elle doit être rassurée.
Excellentes retrouvailles à vous,
Aimes la comme il se doit.

Et ne me dis plus JAMAIS ce que je dois faire !

L'Epicée


Colère, énervée, elle rumine, ronchonne, râle, peste jusqu'à ce que plusieurs coups soient frappés à la porte :

Maaaaamannnn ? Tu fais qwa ?
Elle ouvre la porte à la volée, découvrant la petite Lucrezia

Je suis pas TA mère ! Je suis Maryah !
Oh ... pouqwa tu cries ? t'es fassée ?
Les grands yeux la fixent, interrogateurs. L'Epicée ne résiste pas ... impossible de rester en colère devant la petite Princesse. Elle s'agenouille, caresse la joue de la petite, prend son visage entre ses mains, et pose un doux baiser sur son front.

Pardon petite fée. Je ne suis plus fâchée, c'est ... terminé.
Tu veux un câaalin ?
Un énOooooOrme !

Et voilà ... Une joie partagée est une double joie, une peine partagée est une demie peine !
_________________
Diego_corellio
Je suis peut être un homme mais je ne suis pas totalement attardé non plus. J’ai beau avoir le visage à moitié ravagé je sais encore quand un truc cloche avec une femme, dans ce domaine je gère la fougère (sauf en ce moment peut être).

L’écrit de Maryah a été une gifle dans la tronche italienne. Il ne manquait plus que ça, il ne manquait plus qu’elle pour parfaire le tableau de ma vie de chiotte. P’tain il leur en fallait vraiment peu aux femmes pour partir au quart de tour.
Je venais de me faire casser la gueule pour une, l’autre qui m’avait faire faire le poireau à Genève pour rien puisque finalement elle me faisait faux plan sans m’en avertir et pour finir la dernière qui en rajoutait une couche.

Dans la logique des choses j’aurai du écrire à Eliance puis à Maryah. Mais il fallait que j’arrange les choses avec Maryah. Parce que je tenais sincèrement à elle. Parce que c’est elle qui est en possession de ce qui me maintient en vie et me force à avancer, que c’est elle qui a mes enfants. Je sais de quoi elle est capable ou du moins je l’imagine sans nul mal. Elle a kidnappée Alicina la fiancée de Niallan pour faire payer à celui-ci ses … dérapages.

Je n’ose imaginer ce qu’elle pourrait inventer pour me faire payer cette lettre que j’ai dû écrire contraint et forcé par la faiblesse de mon corps. Aujourd’hui, si mon état s’est un peu amélioré, mes mains sont toujours dans un état critique pourtant pas le choix il faut que je prenne la plume.
Les mots se bousculent dans ma tête sans pourtant arriver à se poser sur le vélin, trop hésitant pour s’y coucher d’eux même avec l’aisance de d’habitude. L’écriture enfin est peu lisible et hésitante quand enfin elle dresse ses courbes noircies sur le vélin neuf.

Citation:
Maryah,

Avant de balancer cette missive je ne sais ou, lit là. Non pardon pas d’ordres.
Tout d’abord, je vais m’expliquer sur certains points puisque je sens bien la froideur émanant de ton précédent écrit. Je m’excuse d’avoir eu à te demander d’écrire à Eliance à ma place. Ça ne se fait pas et je n’aurai jamais dû le faire. Je sais qu’on a toujours le choix. Ce jour-là j’en ai fait un. J’ai dû choisir entre t’écrire et écrire à Eliance car je savais que je n’aurai pas assez de force pour deux lettres.
Oui j’ai été expéditif, mais j’ai fait comme j’ai pu Maryah et avec ce que j’ai pu.

Dans ce précédent écrit je ne me suis pas attardé sur Nous, j’ai évoqué Eliance, mes enfants et peu de mots t’ont été destiné.
J’aurai aimé que tu le prennes différemment et que tu comprennes que si je ne m’attardais pas c’est que j’avais des raisons.

J’aimerai pourvoir me rattraper ici.
J’aimerai que tu me parles des enfants, de toi.
J’aimerai que tu me dises comment tu vas, si ce sourire sur ton visage y est toujours accroché.
Raconte-moi toi Maryah, s’il te plait.
Je n’ai pas voulu te blesser ma princesse. Tu crois que dans ta tête y a une p’tite place dans ta tête pour adresser un pardon à un italien très con ?
Tu me manques Maryah, et c’est sincère.

Si je ne me trompe le tournoi a commencé ?
Tu te défoules comme tu veux ?

Prends soin de toi, je t’embrasse, là où il te plaira…

L’italien.

PS : Tu peux faire de gros bisous aux petiots pour moi s’il te plait ? Tu noteras qu’il n’y a aucuns ordres dans cette lettre.


J’ai pas relu parce que je savais que ça ne servait à rien. Je savais que ce courrier était à chier mais je ne pouvais pas mieux faire. Y avait pleins de choses que j’aurai aimé lui écrire, lui dire, mais Maryah fallait la manier avec des pincettes.
Maryah c’était une fleur, une fleur qui s’ouvrait lentement, et dès que la pluie tombait elle se refermait aussi vite qu’elle s’était ouverte. Je ne voulais pas qu’elle se referme, je voulais qu’elle reste ouverte, qu’elle continue de rayonner, d’être comme elle était lorsqu’elle était avec moi.

Après plusieurs minutes à m’acharner sur le volatile pour lui attacher l’écrit à la patte il est expédié, me laissant tomber sur le lit pourrit de ma piaule dégueulasse une bouteille en main, gémissant en sentant mon corps se rebeller.
Maintenant il ne me restait plus qu’à boire pour oublier. Encore.

_________________
Maryah
Fume, fume, fume ... la femme au bout de la pipe. Volutes d'Opium qui font leur charme et leur effet. Le regard vide. Le cœur au repos. Gants sur la table. Elle attend que sa comparse guerrière vienne la chercher.
Tout est prêt ...
Elle a révisé sa tenue, ses coups bas, les petites cordelettes, les gants de cuir renforcés, les petites dagues ... parc'que faut pas déconner ... pas d'armes, pas d'armes humpf. Une besace légère, de quoi boire et manger, et un peu d'onguent ...
Son onguent ... c'est lui ... le baume italien ...
Elle a raconté 3 histoires aux enfants, pour prolonger le moment encore et encore. Elle a emporté leurs petites bestioles en bois et en cordes, des dragons, des fées, des lutins, censés la protéger. Elle a embrassé les jumeaux, recoiffé la petite en resserrant ses deux petits rubans rose et violet. Elle a passé encore un moment avec son fils, seule à seul. Elle n'a pas envie de le laisser, son petit trésor. Quelques jours ... à peine ... elle lui rappelle comme elle l'aime. Elle revient le coucher, s'allonge à ses côtés, jusqu'à ce que le sommeil l'emporte au royaume des Rêves. Elle pose un doux baiser sur son front. Elle se sent plus mère que jamais en regardant ces trois petits angelots. Elle est mère.

Guerrière et mère ne font pas bon ménage. Elle s'en débrouille. Ses activités reprennent petit à petit, mais elle reste prudente, hésitante. Elle ne fera pas un Orphelin de plus. Bon là c'est amical mais plus tard ...

Elle retourne à son bureau, fume, fume, fume ... L'Opium l'aide à se distancer. Un bouclier invisible pour avoir le courage de passer la porte et s'aventurer. Elle regarde les courriers sur la table. L'horrible nouvelle, encore un ami disparu ... elle n'a rien à en dire, elle ne peut que fumer. Demain elle cogne, après demain elle saigne, après elle cédera à sa tristesse, à ses émotions. Mais pas maintenant. Puis ... Eliance ... Eliance et les doutes, Eliance et sa fragilité, Eliance et Torvar ... amertume. Fume. Elle a trompé une amie, qui la trompera à son tour. Un sentiment non dit reste toujours un sentiment. L'amour ne se contrôle pas. Ni Dieu, ni maitre en la matière. Et puis, il y a ... Lui. Lui qu'elle voudrait serrer entre ses bras, lui qu'elle voudrait encore goûter. Lui, en souvenir de qui, elle fume. Lui le meilleur ami de Sarah, lui ... un peu comme d'Elle à soi. Une mémoire de Sarah, et une douceur italienne si réconfortante ...
Comment rester fâchée ?
Depuis le début elle sait ce qu'elle fait, ce qu'elle a choisi, ce qu'elle a accepté ... ce qu'elle a provoqué, bousculé, attisé.

En souvenir de lui, elle fume, croyant voir se dessiner son corps musclé et nu à travers les volutes. Elle est à fleur de peau. Il lui manque trop.
Fumeuse, songeuse, rêveuse, elle attrape un vélin. Dans sa tête, ça tourne pas bien. Sur son cœur, y a l'Italien. Et la plume entre ses mains ...




L'Italien ...

En cendres au fond d'un cendrier,
Bébé y a quelque chose de louche
toi tu rentres plus dans les bars,
t'es parti dans la fumée.

Quand on se partageait la flamme,
toi et moi, de bouche en bouche.
Et nos bouches orphelines
qui ont plus rien à sucer
qu'à mouiller dans le vide
bébé tu m'as laissé toute seule.

Tu sais me manqueront toujours
ces nuits où tu disais
allume-moi, allume-moi,
fais moi venir entre les lèvres
et puis brûler à planer jusqu'à mourir dans la bouche
jusqu'à mourir dans la bouche, jusqu'à mourir, jusqu'à mourir .

...
il faudra bien mourir et me finir entre tes lèvres,
quand dans le ciel on se soulève
contre la gravité du monde,
..
quand de nos feux c'est l'extinction
de l'incendie à l'horizon,
quand j'ai plus le choix que m'éteindre, rallume-moi, rallume-moi, rallume-moi, rallume-moi.

..
Dans la violence de nos amours,
sûr, en mégot sur du velours nous partirons
dans la fumée, mon amour les yeux fermés.
Je te respire et tu m'inspires jusqu'à nos expirations .


Y a une époque Sarah c'était Sarah,
y a une époque les combats étaient faciles,
y a une époque quoi te dire, on rêvait,
y a une époque nos luttes, dans les tavernes ...

J'sais bien qu'c'est pas bien,
Le mal qu'on fait à Eliance,
Le bien qu'on fait à nos enfants,
Le souvenir de Sarah pétillant,
Nos étreintes à nous couper le souffle ...
Finies nos soirées enfumées, emmêlés, imbriqués ...

J'suis barrée Diego,
C't'à cause de c'que j'ai fumé,
C't'à cause de c'qu'on m'a annoncé,
J'voudrais jouer les dures, les saintes nitouches, les prétentieuses,
J'devrais t'repousser sèchement, durement, t'éteindre définitivement,
Mais p'tain c'que tu m'manques l'Italien !
Tu me manques, as tu compris ?
tu me manques j'ai froid la nuit,
Nevers, Autun, où es tu ? trop loin d'icy ...
Elle me manque aussi ...
Tu leur manques à eux aussi,
Mano dit que tu racontes mieux les histoires,
Lucrezia veut te revoir,
Et moi j'crève de savoir qu't'es avec ta tendre épouse,
Pas sur mes lèvres, pas sur mon cœur,
Quelque part ailleurs.

Un jour viendra où j'aurai besoin de toi,
Seras tu là ?

...
'tain j'crois que je supporte pas l'opium,
ça fait mal et ça fait rien ...
Pourquoi t'avais pas la force d'écrire à Eliance et à moi ?
Y t'arrives quoi ? Raconte moi ... comme si j'étais là ...

Tes enfants t'aiment, et ...
Moi ... Rallume-moi ...

Laisse toi glisser entre mes lèvres ...

...
M. comme aime ...


Sarah est partie, Sal'est porté disparu ... vont ils tous disparaître ?
Elle est mal l'Epicée, y a tout ça qui tourne qui s'embrouille, y a le peur, y a le manque et l'absence de choix. Elle en perd sa voix.
P'tain et dire que ce soir elle part pour le tournoi ... elle va pas faire dans la dentelle !
Le pigeon s'éloigne à tire d'aile ... emportant les phrases décousues et son cœur à moitié nu.

_________________
Maryah
Voilà la preuve était donnée. Aucune réponse. L'italien qui avait voulu lui donner des leçons sur le "tu m'écriras, je te répondrai" ... tssss tous les mêmes ! Tous les mêmes et y en a marre ! Si prévisibles. Vous pensez bien que l'italien avait du retrouver son épouse, forniquer jour et nuit, en oublier ses enfants et la bridée ...

Bonne leçon. Dure à avaler pour la Bridée, mais le temps apprenait toujours sur qui on pouvait compter. Elle ne se souvenait plus vraiment la teneur de sa lettre précédente, mais elle savait qu'en l'écrivant elle avait peur, elle avait du se montrer faible, peut être lui dire qu'il lui manquait, ou qu'elle avait besoin d'aide. L'opium fournirait une belle excuse.
N'empêche que le problème était toujours là. Elle arriverait à regagner Genève en bonne compagnie, comprenez sous bonne protection. Il lui resterait deux jours avant de pouvoir déposer les jumeaux en sécurité, avec leur père et Eliance. Et alors, il lui resterait à protéger son fils et elle même. Le souci était d'une part de demander protection, et d'autre part de trouver des gens qui accepteraient le danger encouru. Les ennemis de la Horde ne ferait pas dans la dentelle. Elle ne supportait pas l'idée de mettre en danger Ignace et Ober, Hilde et Cobra étaient loin de tout ça et jamais elle ne les exposerait, Diego bah non, et encore moins avec la présence d'Eliance et les jumeaux, Torvar apparemment cherchait un docteur et elle osait à peine imaginer les difficultés de santé qu'il pouvait avoir ... Sarah disparue, envolée ... Sal' mort ... Et les protecteurs assez fous pour s'exposer aux ennemis de Maryah ne couraient pas les rues.

Bref, elle trouverait une solution. Elle en avait toujours trouvé. Mais elle devait ramener les jumeaux au plus tôt. Alors, elle rongea sa honte et sa fierté, et décida de ne plus attendre une réponse qui ne viendrai pas.





Diego,

J'espère que tu vas bien et que les retrouvailles avec Eliance sont agréables.

Le tournoi est passé, je m'en sors bien. Les enfants étaient ravis de voir tous les blessés sortir de la lisière des bois, tels des morts vivants. ça les a fait marrer, les enfants s'amusent de tout ! Ils m'avaient préparé avec la nounou de jolis bandages coloriés, mais je n'en ai même pas eu besoin. On les a prêtés à de pauvres hères bien amochés, et les loulous étaient très contents de leur participation au tournoi.
Ils ont même fait porteur d'eau, c'était rigolo.

Nous sommes allés visiter Sion aussi, et nous allons bientôt reprendre la route pour Genève. Je veux juste trouver une bonne escorte pour que les petits soient en sécurité.
Tu manques beaucoup à tes enfants, ça fait long pour des petits bouts comme ça.

Le tournoi est terminé, il est temps pour moi de passer à autres choses. Je vais donc venir dès que possible sur Belley pour te remettre les enfants, et je continuerai ma route. Je te préviens que ça sera encore moins évident de séparer nos enfants, mais ce coup ci c'est vraiment nécessaire. Percy se met déjà en tête que les jumeaux viendront en Alexandrie, bien que chaque jour je le contrarie.
On a reparlé de leur vraie maman, ils ne m'appellent plus Maman. Tu m'diras c'est pas mieux ... ils m'appellent "ma Maryah", et Lucrezia rajoute "d'à moi" pour faire pester Percy. Et ça marche plutôt bien.

Je leur ai dit que tu allais bien, ton silence m'étonne. Je comprends que tu puisses regretter ou vouloir oublié c'qui s'est passé entre nous, mais quelques nouvelles pour rassurer tes enfants, ou leur dire que tu penses à eux, seraient tout de même bienvenu.
Je m'excuse pour ma précédente lettre ; j'en ai même oublié le contenu. C'est vérifié je ne supporte pas l'Opium, alors oublie ce que j'ai pu t'écrire. Et même ce serait plus prudent de la brûler.
J'ai rencontré un gars, un Corleone, qui se battait aux côtés de Dae. Apparemment, pendant le tournoi, ils n'ont pas rencontré beaucoup d'assaillants, et pas de dégât à déplorer. Donc j'ai toutes les raisons de croire que Dae va bien et que tu peux te rassurer.

Passe mon bonjour à Eliance, je lui ai écrit pour lui dire que j'allais vous ramener les enfants.

A bientôt,

Maryah

_________________
Percy_
Ce qui est trèèès embêtant quand on est petit, c'est qu'on peut pas décider. On n'a pas le droit en fait. C'est comme ça. Il faut suivre son papa ou sa maman, ou les deux quand on a la chance d'avoir les deux. Moi j'ai pas mon papa avec moi mais des fois on s'écrit, mais là il m'écrit pas. Les jumeaux eux ils ont leur papa, mais pas leur maman. Moi Vorobei il m'avait prêté son papa, Torvar. Alors j'ai un peu prêté ma maman à Mano et Lucrezia. Mano ça va, mais Lucia elle est embêtante. Elle veut ma maman pour elle toute seule et moi je veux pas. C'est la mienne quand même. Je crois que si elle avait son papa ça serait pas comme ça.

Comme papa il m'écrit pas là, j'ai encore tous ses sous. Alors avec les jumeaux, on a commencé à parler aux gens de la taverne, et après plein de non ... y a un gars il a dit oui. Oui il sait écrire, et oui il peut envoyer le message si je lui donne mes beaux sous il a dit. C'était pas facile que la Nounou elle nous voit pas, alors on disait que Lucrezia elle faisait des sourires au monsieur et tout le monde riait. Alors on a dit pour le courrier :



Diego,

C'est Percy et les jumeaux qui te parlent. Faut pas le dire à maman, c'est un secret. On te fait confiance. Déjà Lucrezia elle te réclame tout le temps, faudrait que tu viennes la chercher parce que des fois ... en vrai ... elle est saoulante. Meme que quand on joue aux dragons, elle veut que le papa des dragons y s'appellent Diego ; et nous avec Mano on veut pas trop quand même.
Mano aussi y trouve que ça fait trop longtemps que t'es parti, mais on t'écrit pour autre chose. Maman elle a dit qu'on allait ramener les jumeaux, mais en fait on est pas trop trop d'accord. On aimerait bien rester ensemble, encore. Alors comme Mano et Lucia y veulent te voir, que moi je veux garder ma maman et que Lucia aussi, et que tous les trois on veut aller sur le bateau pour faire les pirates, alors faut que tu viennes à Alexandrie avec nous. Maman elle dit que tu peux pas parce que tu as ton amoureuse Eliance. Mais nous on est gentil, on l'emmène avec nous, et puis voilà. Ma maman elle fait toujours des problèmes où y en a pas. Mais chut ...

J'espère que le messire il écrit bien tout ce que je dis. Sinon je lui donnerai pas tous mes sous. Bah quoi ? C'est vrai. Je sais lire un peu, je peux vérifier. Non ... mais non ... ça faut pas le noter ...
Bon c'est pas grave.
J'ai un autre problème grave Diego mais faut que tu jures de garder le secret. Avec mon papa, tu sais ton copain, on s'écrit en cachette mais là ... ça fait trop trop longtemps qu'il a pas répondu. Tu crois qu'il est mort au Royaume des Blonds ? en mission peut être ? Tu connais toi le roi des blonds ? Tu pourrais lui demander où il est mon papa ?

Ha bah ça y est ... Lucrezia elle pleure encore ... elle dit qu'elle veut écrire à son papa ... attends elle va mettre une croix ... là ...

...

X

...

C'est parce qu'elle sait pas écrire qu'elle fait une croix. C'est trop bizarre les filles quand même. Maintenant elle sourit. Non mais n'importe quoi ...

Bon par contre, tu promets, tu diras rien à ma maman ??? Sinon t'es plus mon copain, et Mano il fera plus de chatouilles avec toi ...

A tout bientôt Diego ... et t'as des gros bisous des jumeaux. Moi j'suis un grand alors je te serre la main !

Percy, Mano et Lucrezia



C'était sûr, il allait dire oui pour Alexandrie et me dire où était mon papa.
Diego_corellio
Les jours se font longs, les jours se font déserts, je l’attends tellement et pourtant tu ne viens à moi. Viens s’il te plait écris moi, juste quelques mots pour me dire que tu n‘as pas oublié que tu ne m’as pas oublié.
S’il te plait j’en ai tellement besoin.
Tu m’as fait gouter à une vie qui m’a emporté loin d’un quotidien qui pèse et tend à me tuer à petit feu… mais avec toi, oh avec toi je me suis envolé et ensemble loin, loin on a filé. Pourquoi on n’est pas resté comme ça Ô Maryah ?


Mon regard voilé est tourné vers un ciel qui se fait grisonnant comme mes pensées. Mais pourtant à mes yeux ce ciel parait si lumineux, si beau, si clair. Parce qu’à la place de ces nuages vaporeux qui flottent suspendu comme par magie c’est une épicée aux courbes voluptueuses qui me fixe de ses pupilles sombres.
C’est à elle que je parle.
C’est elle que je veux en ce moment auprès de moi.
J’ai retrouvé Eliance, j’ai aimé ces retrouvailles mais je sens en moi que quelque chose s’est brisé. Quelque chose a changé, quelque chose que je ne peux expliquer. J’aime toujours autant la nordique cela reste inchangé et indéniable. C’est avec elle que je veux faire ma vie, que je veux rire, vieillir et mourir.

Mais il n’y a pas qu’elle. Il n’y aura plus qu’elle. Parce que je suis obsédée par le parfum entêtant de l’épicée. De son exotisme rafraichissant, de cette femme déroutante qui a foutu le bordel dans mon cœur et dans ma vie. Et maintenant elle est devenue ma dépendance.

J’ai fait une croix sur l’avenir heureux qu’un jour je pourrai potentiellement avoir avec Daeneryss. Le gout d’amertume qu’elle m’a laissé en bouche ne partira plus désormais. Je sais qu’elle a retrouvé son cher mari, je sais qu’ils roucoulent ensembles. Parfait !
J’ai fait une croix sur notre enfant aussi. Parce que j’ai peur et qu’il ne naitra probablement pas.
Alors pour ne pas sombrer je me raccroche à celle qui m’a tiré la tête hors de l’eau pour me donner une bouffée d’oxygène avant que nous plongions ensembles pour nous noyer l’un dans l’autre.

Certains disent que la pensée est créatrice Je pense que ses gens ont raison.
Parce que j’attendais tellement un pigeon d’elle qui l’est arrivé. Avec pas mal de retard certes.
Mais le principal est qu’il soit arrivé, porteur des mots qui m’ont réchauffés et m’ont fait repensé à toutes ces nuits fauves ou nous n’avons dormis. Toutes ces nuits ou nos corps ont glissés l’un sur l’autre.
Loin de me lasser, elle m’a laissé sur une faim qui désormais je le sais ne sera jamais qu’en partie rassasiée.
J’ai vogué sur ses mots encore et encore. Mes yeux ont usé l’encre déposée sur le vélin. Et quand chacun d’eux a eu fini de s’imprimer en moi j’ai cherché de quoi écrire, profitant de l’absence d’Eliance pour lui répondre. Cette douce Eliance qui s’était portée volontaire pour écrire à Maryah à ma place. Comment aurai-je fait pour lui dicter d’écrire ces mots qu’en ce moment je couche sur le vélin, alors qu’à voix haute je les énonce :


Citation:
Ma princesse,

Je ne rêve que de nous, que de ce paysage sur lequel j’ai tant aimé me promener, sur ses cris qui ont bercés mes nuits, toi tout simplement…
Laisse-moi voguer encore,
Viens, viens non reviens moi Maryah…
Tu m’as fait gouter à une vie qui m’a emporté loin d’un quotidien qui pèse et tend à me tuer à petit feu… mais avec toi, oh avec toi je me suis envolé et ensemble loin, loin on a filé.
Pourquoi on n’est pas resté comme ça Ô Maryah ?
J’me plains d’une vie que j’ai choisi elle est belle l’ironie ?
Je regarde le ciel qui passe, et dans les nuages j’ai l’impression de te voir, j’y crois dur comme fer, et sur leurs monts cotonneux ce sont tes pleins et tes déliés que j’y trace.
T’as laissé un trou dans ma poitrine quand t’es partie cette nuit-là, et maintenant y a plus qu’de l’air froid qui s’y engouffre.
Maryah, j’suis qu’un putain d’égoïste mais putain m’éteint pas, non rallume moi.
M’oublis pas Maryah, oublis pas Nous.
Moi je n’oublierai pas.
J’ai attendu et attendu encore et encore qu’elle vienne ta lettre mais elle a mis du temps.
Pourquoi a-t-elle mit tant de temps ? Elle aussi elle se ligue entre nous.
P’tain dis-moi qu’on en aura d’autre des vies comme celles qu’on a eu ensembles, des nuits aussi peu reposantes.
J’peux pas oublier j’y arrive pas et j’ai du mal à m’taire mais j’le fais pour toi.
Y arrivera un moment où je pourrai plus. Un moment ou faudra faire des choix.
J’te l’ai dit je s’rai toujours là pour toi Ma Belle, toujours et c’est une promesse.
Mes promesses je les tiens. Toujours.

Mes enfants y m’manquent, j’les aime trop pour vivre loin d’eux, j’en ai b’soin Maryah
Y m’tarde que tu m’les ramènes,
J’ai b’soin d’voir leur bouille, j’ai besoin qu’ils me lavent de toutes les fautes que je commets.
J’ai besoin de voir que je suis à l’origine de cette innocence si chère à l’enfance.
J’ai besoin d’eux, de me sentir à nouveau père, à nouveau vivant.
Je ne vais pas mal c’est cette vie qui me tue,
A vouloir jouer les maris parfait je me suis fait déglinguer,
A trop fumer je finis paumé,
J’ai atterri à Belley.

J’ai dû faire un choix Maryah entre t’écrire à toi ou écrire à Eliance.
Tu as jeté ton dévolu sur un homme faible qui n’a pas la forcé d’écrire deux lettres après le ravalement de façade qu’il a subit.
Eliance ou Toi.
Le choix a été vite fait belle épicée. J’ai pensé que tu supporterais mieux de devoir écrire à ma femme plutôt que de recevoir un pigeon d’elle t’informant de mon état.
Faut croire que j’ai pas bien choisi vu la réponse épicée que tu m’as faite.

Hey dis-moi, toi. Tout.
Le tournoi et toi, encore toi.
Laisse ta plume glisser jusqu’à moi faute de t’avoir toi.

L’italien.


J’ai saucissonné la bestiole avec le vélin et je l’ai foutu dehors.
Lui avoir écrit m’avait un peu trop secoué. J’avais encore la tête à l’envers et du coup quand j’ai vu un emplumé arriver à tire d’ailes j’ai cru que c’était cet idiot qui revenait avec mon propre vélin.
Pourtant j’ai vite compris que ce n’était pas le cas. Une écriture inconnue et… oh putain !
J’ai senti que j’allais tourner de l’œil en lisant les mots dictés par le petit.

Merde, merde, merde et putain de merde !

Je me suis pris la tête dans les mains avant de partir en recherche d’un baquet pour me tremper la tête dans l’eau glacé. Effet vivifiant instantané, esprit un peu moins embrumé c’était parfait. Il fallait que je puisse réfléchir sans obstruction.
J’ai pas arrêté de tourner en rond avec le vélin entre mes doigts. Qu’est-ce que je devais faire ? Écrire à Maryah et tout lui balancer ou bien répondre à Percy et fermer ma gueule ?
Ça faisait trop de choix en une journée. Pourtant il fallait que je prenne une décision. Et vite.

Trois contre un ce sont les enfants qui l’ont emporté. Ça pouvait bien être notre petit secret, Maryah n’avait pas besoin de tout savoir non plus. Et puis je ne voulais pas gâcher la relation qu’avaient Percy et Niallan en balançant tout à Maryah.
En revanche pour ce qui était d’Alexandrie, je doutais pouvoir accéder aux désirs des enfants. Déjà parce que Maryah ne m’y avait pas convié et puis ensuite parce que je me voyais mal me lever en douce la nuit pour découcher du lit conjugal et finir dans celui plus chaud de l’épicée.
Pourtant je trouvais l’idée séduisante.
Juste un petit voyage…
Je me suis posé et j’ai commencé à répondre au pire j’avais tout le temps pour me décider hein.


Citation:

Grand Percy chasseur de dragons,

C’est normal que Lucrézia soit embêtante avec vous deux, c’est parce que vous êtes grand et fort et qu’elle elle est encore toute petite (et puis c’est un secret tu le dis pas mais les filles elles sont tout le temps embêtante, elle pleure souvent et elle nous cris souvent dessus aussi).
J’aimerai bien venir avec vous sur le bateau, mais tu sais ça risque d’être compliqué ta maman à raison, des fois les choses ne se passent pas tout à fait comme on aurait envie. Et puis tu sais ta maman elle va en avoir marre à force de garder pleins d’enfants, il va bien falloir que je récupère les jumeaux pour que Maryah ait moins de travail hein.
C’est aussi un secret donc chut, tu ne le dis même pas aux jumeaux et surtout pas à Lucrézia qui risquerait d’en parler à ta maman.
Puis va falloir que je vienne chercher les jumeaux parce que mon amoureuse elle a trouvé un chaton pour les petits mais c’est une surprise…

Ton papa va bien, il est en mission top secrète, il m’a dit de pas trop en parler donc je ne peux pas t’en dire plus, en tous cas il t’écrira dès qu’il aura fini c’est promis !
T’inquiète je dis rien, c’est un secret entre hommes ta maman n’a pas besoin de savoir, c’est pas pour les filles.

Bon par contre tu peux me rendre un petit service ?
Fait de groos bisous à ma petite fée, tu le feras pour moi ? Et dis à Mano qu’il est grand et que papa viendra bientôt.
Et toi, fais attention à toi, et prends soin de ta maman.

Moi je m’en fiche que tu sois un grand, je te fais quand même des bisous !

Diego.


J’ai fait partir le pigeon en me posant tout un tas de questions. Mais c’était trop tard. J’étais encore en train de me fourrer dans un drôle de truc moi !
Puis alors que je regardais le volatile se sauver à tire d'aile y en a un autre qui s'est ramené avec une autre missive de Maryah. Ben putain elle allait encore penser que j'avais pas voulu répondre et ... bingo !
C'était vraiment pas ma fête, non seulement son pigeon arrivait à la bourre mais en plus j'allais la perdre.
Un grognement sourd est monté de ma poitrine quand j'ai saisi l'emplumé :

Putain toi je vais te faire ta fête !


Citation:
Maryah,

Tout d'abord, si mon silence t'étonne c'est parce que je n'ai reçu ton premier pigeon qu’il y a deux jours et celui ci aujourd'hui.
Je me suis échappé dès que j'ai pu ayant retrouvé Eliance seulement aujourd'hui.

La prochaine fois choisis des pigeons pas flemmards. Ceci est bien entendu une blague pas d'ordres je sais !

Je crois que la séparation entre eux va vraiment être très difficile mais on va gérer hors de question que je te laisse mes petits plus longtemps même si je suis sur que tu fais un travail formidable avec eux ils me manquent trop !
Puis tu vas pas jouer les nounous toute ta vie avec eux !

Ton tournoi comment c'était ? T'as enfin pu te défouler comme tu le souhaitais ?
Pas trop de blessures à déplorer ?

Tu veux que je te rejoigne quelque part pour te faire moins loin ?

Il me tarde de serrer mes bouts d'choux dans mes bras et de les entendre piauler comme ils savent si bien faire et j'avoue il me tarde aussi de te voir mais ça c'est tout de suite moins ... correct à coucher là.
Enfin je sais pas depuis quand je me soucis de ce qui est ou non correct...

Dis tu crois qu'un jour tu pourras laisser Percy quelques jours avec les jumeaux et moi ?
Pas très longtemps juste l'histoire de quelques jours...

Enfin bon on verra ça sur place je suppose ?
Dis moi que t’arrive bientôt, j'ai vraiment hâte de te voir... bref je m'égare encore merde !

Pleins de baisers ma princesse,

L'italien.

_________________
Maryah


Diego,

J'suis désolée j'dois faire vite. Les enfants sont super excités de vous retrouver, et on doit prendre la route ce soir. Pour des raisons d'sécurité, l'départ est un peu mouvementé. La Savoie n'm'inspire pas trop confiance, c'est là qu'j'ai été repêchée par les troupes de l'Empire et mise en procès. ça laisse pas d'bons souvenirs.

J'suis contente d'avoir reçu tes courriers, j'suis un peu rassurée. J'croyais que tu m'avais déjà oublié. Mais j'comprenais pas pour les enfants. J'ai r'çu un courrier d'Eliance, elle dit qu'on t'est tombé dessus ; t'aurais pu me le dire. Si y a bien des choses que je comprends, ça en fait partie.

Arf j'suis désolée j'peux pas trainer. D'main on aura passé les frontières savoyardes, vendredi on d'vrait être par chez toi. Si tu peux m'réserver une chambre d'auberge sous un faux nom, ça m'arrangerait.

J't'embrasse l'Italien,
Soigne toi pour ne pas faire peur aux enfants,

A bientôt,

Maryah

_________________
Maryah
Une soirée, une tablée dans l'fond d'une taverne miteuse, un tonnelet, et le matériel d'écriture. ça ne tourne pas rond, pas rond du tout, ni carré, ni rien qui existe dans ce Royaume.
Faut il lui en parler ? Qu'adviendrait-il si elle lui confiait le danger ? Les protégerait il, elle et Percy ? ou les chasserait-il pour protéger sa femme et ses enfants à lui ? Lui en voudrait elle ? Se sentirait-il obligé de l'aider en mémoire de Sarah ? peut être préviendrait-il Niallan pour placer Percy en sécurité ? Irait-il jusqu'à l'assommer ou la séquestrer pour dompter cette peur panique qui grandissait au fond d'elle un peu plus chaque jour ? Proposerait-il de l'escorter jusqu'en Bourgogne ? ...
Tant de questions auxquelles elle n'aurait jamais de réponses. Il lui avait suffi de répondre à une, et une seule : elle ne lui dirait rien. Non, rien de rien.

Elle avait vu avec Hilde et Cobra ce qu'il en était de parler. Les gens pensaient qu'elle faisait un petit caprice d'enfant en refusant leur aide. Mais pouvaient-ils seulement imaginer ce qui pourrait leur arriver si les "chasseurs" leur tombait d'sus ? La torture pendant des jours ... les cris, la douleur, la famine ... et puis tout à coup, l'eau qui désaltère, lave, la main qui réconforte, la couverture qui réchauffe, avant que ça ne recommence de plus belle. Elle le savait bien, puisque c'était sa vieille activité : faire souffrir, tester les limites de l'humain. Combien était mort trop tôt ? Elle se rappelait le regard fataliste de l'Ecossaise quand ça arrivait ... et les engueulades de Tann'. Mais la résistance des Hommes étaient extrêmement variables, et les délais de survie énormes quand la personne avait une raison toute particulière de vivre. Si on la rattrapait, elle savait ce qui l'attendait. Après tout, pour elle se serait méritée ...bien fait, comme on dit. On récolte ce qu'on sème. Mais il était hors de question que SES amis subissent ça ; alors tant pis si Hilde et Cobra lui en voulaient à mort, au moins ils vivraient. Et tant pis si son cœur devait mentir à l'Italien ... père de deux bientôt trois enfants, époux de deux femmes. La vie est une succession de choix, et parfois il faut faire celui de protéger ceux qu'on aime, malgré eux. Peut être qu'on lui infligerait le même sort qu'à Sarah. Elle, elle savait qu'elle n'y survivrait pas. Elle avait fait un saut à Saint Claude pour récupérer le poison mortel qu'elle avait volé fut un temps à Dolgar, dans sa bicoque à Vesoul. De quoi tuer son fils et se suicider en moins d'une minute.

Se rassurant pour la millième fois de la journée, elle prit une grande inspiration, but une longue gorgée avant de se jeter dans la rédaction du courrier, un léger sourire sur les lèvres, les couteaux de lancer juste à sa gauche :





Diego,

Voilà que les enfants sont couchés, sous bonne surveillance, et moi je bois à l'étage d'en dessous. Un peu de temps pour penser à toi ... à nous ... à nos retrouvailles.
C'est pas la grande forme pour toi, tu m'en vois désolée. Moi qui t'imaginais si heureux au côté de ta femme, j'avoue que quelques remords m'ont traversé l'esprit.

C'est pas sérieux c'que tu m'écris parce que d'main je serai là, et j'aurai envie d'me glisser dans tes bras, et j'aurai envie de caresser ta peau brûlante, et j'aurai envie de me pendre à tes lèvres, de t'arracher tes vêtements, de me serrer encore contre toi, de sentir ton odeur, celle qui m'embrase. J'aurai envie de te faire rouler au sol, à l'abri des regards, de te faire l'amour sauvagement d'abord pour te faire payer ton absence, et puis tout tendrement pour me laisser complètement aller. Alors j'aurai envie de ronronner, de m'endormir dans ta chaleur, de me réveiller avec toi en moi. J'aurai envie et je vivrai une intense frustration.
Il y aura ta femme, la douce Eliance, dont je ne pourrais supporter le regard. Sa douceur et ses gentillesses me rendront folle, complètement folle de savoir ce que je lui ai fait, ce qu'on lui a fait. Je n'aurai d'autres choix que de baisser le regard, de feinter quelques sourires sur la beauté de votre couple.

P'tain Diego ... comme tu dis. Pourquoi on n’est pas resté comme ça Ô Diego ? Moi sur toi, sous toi, toi en moi, contre moi, et moi avec toi ? Pourquoi ... Nos esprits enfumés, nos corps enlacés, embrasés, imbriqués, mêlés et nos démêlés ... Nos corps à corps démoniaques, nos bouches à bouches aphrodisiaques. Tu te rappelles le temps où l'on se disait que ce serait juste une nuit, juste une aventure mais que ça ne durerait pas ? Et ces soirées entourées des enfants, à les baigner, les habiller, les faire manger, les coucher, les endormir, les émerveiller avec des histoires hallucinantes, les faire rêver avec l'harmonie d'une famille heureuse ? oui ... pourquoi on n'est pas resté comme ça ? ...

Demain tu seras là, en face de moi, et je n'aurai pas le droit. Je la regarderai t'aimer toi, je regarderai les enfants te sauter dans les bras. Ils seront si heureux de te retrouver, il faudra être ferme et ne pas autoriser Percy à passer une dernière nuit avec eux. Nous dormirons à l'auberge, tandis que vous serez dans votre foyer du bonheur. Pardonne moi demain je souffrirai, j'te mentirai ...
J'te mentirai si j'te disais qu'j'y ai pas pensé ... J'te mentirais et pourtant moi, j' me suis menti de nous croire tellement à l'abri, de nous voir plus fort que la vie mais ces choses-là, on ne les sait pas ... avant de les vivre. J'te mentirais, mais à qui d'autre pourrais-je le dire sans cette fois vraiment te trahir ? Le silence est parfois pire ...
Alors pardonne-moi par avance pour ma froideur de demain ... ma légendaire indifférence ...

En fait, j'dis ça mais j'sais même pas si j'y arriverai ... Si j'étais suffisamment folle, j'te dirai ... prépare l'alcool, l'opium, une grange à l'abri des oreilles et des regards ... Aime-moi comme tu le faisais si bien ... mettons l'feu à la grange ... testons le sol, les meules de foin, les poutres, les colonnes, chaque recoin de l'endroit, la chambranle de la porte, les fenêtres, et même le plafond ... Testons encore et encore ... Embrasons-nous, cramons toutes les leçons de moralité, les convenances, les esprits étriqués, les bien-pensants et les mal-baisés ! Mouarf, j'm'emporte, j'parle comm'toi !

Oublie ça et demain aide-moi. Puise ta force dans l'amour que tu as pour tes enfants.
Demain ... demain .. nous parlerons. Tu me raconteras ce qu'il t'est arrivé, je te raconterai le tournoi. Eliance racontera vos retrouvailles et les enfants leurs aventures. Oui demain nous parlerons ...

Demain ...

...

Maryah,
TA ...

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Maryah
{Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux ...}

Belley. Baileys. Ce goût sucré et doux, cette couleur hâlée, cet alcool venu d'ailleurs qui vous prend au cœur et vous met la tête à l'envers, son parfum si parfait, ce goût de reviens-y ... encore et encore ... C'est tout l'Italien, c'est Diego. Amour tridimensionnel : charnel, maternel, passionnel.
La passion, la folie, l'adultère ... l'adulte taire ... oui. Il faut se taire et il faudrait partir aussi. De 2 jours l'arrêt est devenu 2 semaines.

Au retour d'Eliance, Maryah a pris une chambrée à l'extérieur de la ville. Elle se fait oublier de tout, de tous. Simplement, elle profite de la vie. De ces après-midis, où l'Italien et les deux jumeaux, viennent la rejoindre elle et Percy, à l'auberge qui devient terrain de jeux et des pires folies. L'intensité des retrouvailles est bien orchestrée, un lait chaud pour les enfants, généreusement agrémentés de miel, les histoires de Maryah et Diego pour les endormir. Puis, la nounou prend le relais, tandis que les deux grands vont s'aimer au cœur de la forêt, au fond de la grange, au dessus de l'écurie. Qu'importe le lieu s'il y a l'ivresse. Ils ont conclu un pacte : il ne parle pas de sa relation avec Eliance, respect de leur intimité, elle ne parle pas de ce qui la tracasse. Ils se retrouvent, boivent, fument, se consomment, se consument. Le plaisir de leurs étreintes augmentent jour après jour, ils en deviennent accrocs. Les deux écorchés oublient l'espace de quelques heures leurs ratés, leurs peines, leurs colères. Les soupirs, les cris, les gémissements prennent le relais. Ils exultent. Ils jouissent de ce présent bien réels, si généreux. Ils s'aiment selon l'humeur du jour : tendrement, passionnément, fougueusement, sauvagement, lascivement, mélancoliquement, consciemment, pleinement. Les tissus glissent, les corps aussi. Bientôt ils ne touchent plus terre. Le Baume Italien fait toujours effet : il répare, il cicatrise, il aide à faire tomber les barrières. La bridée s'offre à lui chaque jour un peu plus. Il accède à ses faveurs. Ils se goûtent, se mélangent, se savourent, s'apprivoisent chaque fois un peu plus, se perdent aussi chaque fois un peu plus. L'un dans l'autre.

Ils s'endorment, rassasiés, se câlinent et s'aiment comme des enfants, à l'abri des regards. Vient vite l'heure du goûter. Ils rejoignent les enfants, discutent de tout et de rien, dégustent des brioches et des gâteaux de la femme de l'aubergiste. Ils se racontent des histoires, fomentent et complotent pour l'ordre du Dragon. La petite Fée atterrit rapidement sur les genoux de Maryah, les deux garçons font la bagarre avec Diego. Les rires fusent. Ils restent toujours un peu de temps pour dessiner, sculpter ou tricoter des petits bonshommes fantastiques. Et Diego et Maryah se reconnectent avec leur âme d'enfants. La bridée n'est pas dupe : elle observe Manolito et Percy, plein de bonnes intentions et de cadeaux pour Diego. Elle se doute que c'est pour ne pas être séparés.

Alors elle se souvient. L'heure des séparations s'en vient. L'heure de réapparaitre à la lumière. La morale, la raison, ils ne vivront jamais tous les deux ... tous les 5. Maryah puise sa force à l'encre des yeux de l'Italien, son joli cœur, son baume. Elle en oublie les chaines de Diego, ses femmes, l'enfant à naître ; elle en oublie ses propres chaines, la menace, les contrats signés. Diego se lève. Il est l'heure. Les enfants chignent et rechignent. Le temps des cachettes, des petits yeux suppliants, le temps des secrets ... Il ne faudra rien dire ... si on veut se revoir. Les deux familles se séparent, et la sensation de vide revient. Maryah est triste, Percy est le plus heureux. L'innocence et l'espoir enfantin lui arrachent quelques sourires.
Mais elle sait ... Elle sait que plus elle reste, plus la séparation va être compliquée. Elle sait qu'elle a disparu depuis 10 jours de la circulation, et qu'elle doit inquiéter pas mal de monde en ne répondant à aucune missive. Elle sait surtout que ça ne doit plus durer.

Vient le vendredi. Nouvelle rencontre au cœur des secrets et dans le secret des cœurs. Ce jour là, elle l'aimera comme aucun autre ... sa façon à elle de lui dire qu'elle s'en va. Non, ils n'en parleront pas, ils ne dramatiseront pas. Elle a peur pour lui, elle a mal en dedans. Compte tenu de l'intensité de leurs ébats, c'est elle qui devrait porter l'Héritier. Elle devient jalouse. Non. Elle est jalouse. Elle voudrait le posséder, l'assommer, l'emmener, l'attacher, le ... Humpf ! Elle rougit à ses idées malsaines. Cette fois-ci il faut se séparer, sans un mot de plus, sans une dispute de plus, sans cris, sans pleurs, juste simplement avec la conviction qu'ils se reverront ... Un jour. Curieusement ce jour là ... les enfants se font discrets et moins revendicateurs.
Maryah se noie dans les préparatifs, les courriers en retard, les démarches pour que Percy ait un parrain ... tout ça tout ça ! Tout ça pour ne pas penser. Tout ça pour ne pas l'aimer, pour ne pas céder, courir chez lui, lui crier qu'elle l'aime, le pousser contre un mur, contre le plancher, déchirer ses vêtements, le mordre, le lécher, l'emprisonner, le posséder ... l'enchainer.

Retour en ville.
Belley ...
Le pigeonnier d'où plusieurs courriers partent, d'où un mystérieux arrive. Besoin de se poser. L'exotique va se poser en taverne. Quelle est donc cette écriture qui bouscule ses souvenirs ? Et là ... c'est le drame ! Non pas le courrier ... la taverne !
ELIANCE.
Eliance, l'amie trompée et la femme de Diego. Et l'amie du Cosaque. Passée la surprise, la gêne, le plaisir de la revoir entière et en forme prend le dessus. Comme si dans sa petite tête de bourrique, elle était capable de traiter le dossier Eliance indifféremment du dossier Diego, dont les semences brûlent encore ses entrailles. La discussion s'engage, sous le regard d'un savoyard peu bavard. Les discussions vont bon train, Maryah relâche sa vigilance ... et c'est là qu'intervient LE drame !
Comment ça s'est passé, comment elle a mal résisté, pas été capable de refuser ? Comment ?

Toujours est-il que cette chère Eliance a lancé une invitation pour une fête de départ. Eliance, Diego, Maryah, et les 3 enfants ... réunis dans un petit espace, dormant sous le même toit. Un vaudeville à part entière. L'épouse en titre, le mari infidèle, et la maitresse sous le même toit. Sans oublier les enfants heureux de raconter leurs succès, leurs rencontres, leurs souvenirs. Maryah se sent mal. Faire face à tous les deux. Après les mortels adieux ? Elle a essayé de s'en dépatouiller, mais rien à faire. D'ailleurs elle se trouve maladroite quant à l'invitation d'Eliance, elle répond bêtement : "tu en as déjà bien assez fait". Vrai que prêter son mari sans le savoir, c'est déjà très généreux. Maryah ne veut pas vexer Eliance, et puis surtout elle ne veut pas lui laisser à penser qu'il y aurait anguille sous roche. Maryah ne peut pas dire s'être réconciliée avec Diego, et adorer les enfants, et ne pas vouloir venir passer une soirée avec ceux qu'elle dit apprécier. Que va penser Diego ? Peut être lui arrivera t-il à retirer cette idée farfelue et follement gênante de la tête de sa femme ... à moins qu'il n'en profite pour avoir la bridée auprès de lui encore une fois ... . Comment va t-elle pouvoir cacher son amour pour lui, son envie de lui, sa folie ?

Alerte Rouge dans la tête de Maryah.
Une petite voix lui souffle : " danger ... trop dangereux ... décampe. Barre-toi vite ! Petite voix qu'elle s'empresse de faire taire, avant de se ruer au marché pour acheter tout un tas de cadeaux superflus ...
Comme si elle pouvait "racheter" la faute commise !

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Eliance
Maryah, l'amie, l'aidante. La femme étrange que Eliance a adopté malgré ses compétences connues de sanguinaire. Au fond, Eliance a perçu en elle tellement de douleurs, de souffrances, qu'elle s'en est sentie rapprochée. Une amie, une des rares qu'elle a. Même loin, le lien est conservé, entreposé dans des lettres. Et puis Maryah, c'est aussi sa seule amie qui a fait la paix avec Diego. C'est la seule amie qui ne lui dise pas de mal de son époux. C'est la seule amie qui a compris pourquoi elle l'aime. trop bien compris, sans doute. Mais Eliance n'en sait rien. Eliance ne voit que la hache de guerre enfouie profondément sous terre.

Quand une amie revient, quand une amie rend service en gardant les jumeaux, la moindre des choses, avant son départ, c'est de la fêter. Et quoi de plus naturel qu'une invitation à souper ? Réunir Maryah, Diego, les jumeaux, Percy, une toute dernière fois avant le périple jusqu'à Alexandrie. Eliance a du insister. Maryah est de celles qui refusent souvent les invitations. Maryah est pudique pour ça. C'ets du moins ce que pense Eliance. Naïve Eliance qui invite le loup dans la bergerie sans même le savoir. Naïve Eliance qui n'a pas compris à quoi ressemblaient les après-midis où Diego partait avec les jumeaux. Naïve Eliance qui pense qu'elle a un mari formidable qui l'incite à aller papoter en taverne autour d'une choppe avec ses amis. Naïve Eliance qui pense que tout peut redevenir comme avant, en mieux.

Elle a tout préparé. Tout. Le marché a été dévasté. Diego ne posera pas de questions. Il ne s'inquiète jamais de ce qu'il se passe dans sa maison en terme de nourriture. Il ne viendra sans doute pas demander pour Eliance cuisine autant, ce jour. Il ne viendra pas l'interroger sur le pourquoi du comment de son humeur joviale. Diego s'est un peu renfermé sur lui-même et le dialogue qui était auparavant facile entre eux devient compliqué, même si toujours présent.

Les enfants aussi ont été apprêtés pour l'occasion. Eux non plus ne sont pas dans le secret. Mais ils sentent l'humeur excessivement joyeuse de leur nouvelle mère. Lucrezia est ravie de porter sa robe du dimanche un autre jour que dimanche et d'avoir pu choisir les rubans à mettre dans ses cheveux blonds. Manolito est ravi d'avoir le droit de garder son épée en bois pour toute la soirée. Eliance lui a dit. La Meringue veut la soirée parfaite. La surprise totale. Elle n'a rien dit à Diego. Aux jumeaux. Elle veut qu'ils aient la surprise. Elle veut leur faire ce cadeau-là.

La soirée sera parfaite. Elle en est certaine.

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Percy_
Ma maman, elle fait un peu la tête ce soir. Je crois que elle est comme moi. Elle est triste de quitter les jumeaux.
Moi c'est moitié moitié :
- Je suis trop content de partir sur le bateau et de devenir un pirate, je suis content aussi parce que Lucrezia elle va pas viender avec nous, et elle pourra pas me piquer ma maman, ha ha !
- Je suis pas content parce que Mano il peut pas venir, elle a dit maman. Et je sais pas comment l'ordre des Dragons il peut vivre si y a pas Mano. En fait, Mano c'est un peu le seul chevalier. A part moi. Mais moi en fait je suis le chef. ON dit le grand maitre. Mais faut bien que je sois le grand maitre de quelqu'un hein. Pffffffff. Trop dure la vie.

Maman elle comprend rien aux chevaliers. Des fois c'est fatigant. Mon père il pourrait lui expliquer mais ça fait super longtemps il a pas écrit. Diego il dit que mon papa il est en mission secrète, c'est pour ça. Peut être je devrais le dire à Torvar. Comme ça il expliquerait à Maman. Mais ça fait longtemps aussi que je vois pas Torvar.

Donc bon ... on en est là. Ce soir, c'est trop triste, on va dire au revoir à Mano et Lucrezia. Tout ça parce que Eliance et Diego ils veulent pas venir à Alexandrie Mais avec Mano, on a décidé de jouer notre dernière chance. Ce soir, on va être super gentils et au dessert on va redemander. Du coup, on a fait des dessins et tout et tout, pour les grands. Maman elle a dit de toute façon que c'était mieux qu'on aille jouer dans la chambre des jumeaux. Que les conversations de grands c'était ennuyant. Moi je préfère. Mais je surveille que Lucrezia elle reste pas sur les genoux de MA maman. Déjà qu'elle l'appelle Mama Ryah ... c'est n'importe quoi. De toute façon, les filles c'est n'importe quoi. Torvar il dit toujours ça quand y avait Eliance et maman. En plus, c'était pas rigolo parce que Eliance elle pouvait plus marcher. Mais là oui. Elle remarche.

Et puis d'un coup, Maman elle dit :


"Voilà ... c'est la maison au bout du chemin. Tu veux prendre les fleurs pour les offrir à Eliance ? "
- Oh oui maman, je veux lui donner. Elle est trop gentille. Tu te rappelles quand elle était blessée ? Hé ben t'étais allée la chercher, avec un bateau t'avais dit ... T'as vu Eliance elle a déjà pris le bateau hein ...


Et là, ma Maman elle fait les gros yeux. Je crois que ça va être dur pour qu'ils viennent avec nous à Alexandrie. Mais comme dit Torvar, quand on veut, on peut !
Alors je lâche la main de maman, prend les fleurs et court sur le chemin pour arriver le premier, avant de toquer et d'attendre avec un grand sourire. Maman elle dit toujours que Diego y sait séduire toutes les filles, moi je vais faire pareil et Eliance elle pourra pas dire non !
Maryah
La poisse !
LA voilà à aller passer sa dernière nuit en Savoie, chez son amant ... et la femme de son amant, qui n'est autre que son amie. Place au Vaudeville, elle n'a pas réussi à y échapper. Elle a fait l'amour avec Diego des centaines de fois, et comble de malheur elle a même embrassé Eliance, croyant la guérir de sa peur des contacts humains. Bien sûr, en vain.

Et c'est sans compter sur les enfants bavards, particulièrement Percy qui s'exprime très bien ; elle sent qu'elle va trembler à chaque fois qu'il va ouvrir la bouche. Elle a tenté de lui donner des consignes, pour qu'il profite des derniers instants avec les jumeaux, et aille jouer dans la chambre. L'éloigner des adultes, et des innocentes questions d'Eliance, là est le but. Mais le voilà déjà qui file vers la maisonnée. Eurf ... L'Epicée voudrait pouvoir se cacher 6 pieds sous terre, s'enfuir, se cacher dans un trou de souris ... N'importe quoi pour éviter ce qui l'attend.

Et puis, comment va réagir Diego, en la voyant débarquer chez Lui ? chez Eux ? Va t-il croire que la Bridée s'est amourachée et qu'elle essaie de faire voler son couple en éclat ? Ou pensera t-il qu'elle vient l'aguicher sous le nez de sa femme ? Ou peut être tout raconter ? Lui aussi il doit trembler ! Et comment faire pour résister à cette attirance, dont un seul regard échangé pourrait les confondre à tout jamais ?
Sans parler qu'Eliance avait proposé que Maryah prenne un bain chez eux et que Diego porte l'eau chaude ! Autant dire que le Serpent lui avait lancé une œillade meurtrière en entendant la proposition ; et Maryah s'était empressée de prendre un bain, avant de venir.
Enfin la rousse lui avait demandé de rester dormir, et si l'idée réjouissait les enfants, elle se voyait mal dormir devant le feu, sachant qu'Eliance et Diego s'étreignaient à l'étage au dessus. Elle pourrait mourir, là, folle de jalousie. Et, passer une nuit blanche juste avant le départ, n'était pas une grande idée.

Bref, pour le coup, la Naïve Eliance avait foutu le Souk bien comme il faut, ne laissant aucune porte de sortie à Maryah. Alors nonchalamment, les deux besaces remplies de cadeaux, elle pressa un peu le pas alors que la porte s'ouvrait ...

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