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[RP] Lapin Cauvissonnais & félin Boissiérois

Jenifaelr
Ce RP est ouvert à tous.Il se déroule dans la plaine de Vaunage,sur la Vicomté de Cauvisson.


Sur la plaine de Vaunage,non loin de Nîmes se trouve la terre de Cauvisson,Vicomté fertile,très peuplé et plutôt vaste.La belle Jenifael,devenue intendante s'occupe des terres pour la vicomtesse.Les ressources de la terre son en vente,tout les nobles et mêmes les bourgeois peuvent venir faire commencer avec la belle.Que cela soit pour l'eau pétillante de Vergèze,présenter sous bouteille en verre et vendu par caisse.Un produit rare en France.
Il y à aussi le vin de Vaunage,le meilleur du Languedoc,un blanc.
Bien sûr,pour faire du commerce,il faut avoir des écus et écrire à l'intendante,elle est aussi là pour assurer des bons revenues au Lapin.Elle à déposer des annonces dans tout le Languedoc,espérant voir affluer la noblesse du comté pour s'arracher les produits Vaunagiens.

Il y à aussi sa vie en Vaunage,à Boissières dans le petit château fort de Boissières,avec ses deux fillettes.

Cauvisson est vivant,il faut maintenant vendre ses productions.



[Boissières,le petit château]

A l'orée de la forêt,à la frontière entre les champs ensoleillé et la grande forêt,les deux séparant la terre en deux parties.Un peu à l'écart de la ville,relié à celle-ci par un petit chemin de terre.Elle est dans la bibliothèque,qui servait également de bureau,en train de géré les affaires de la Vicomté.Elle aller régulièrement au château Vicomtal pour connaître les nouvelles des terres,allant même jusqu'à faire le tour des terres,l’œil attentif aux semences,aux travaux.Elle était en train de calculer les revenues qu'elle pourrait obtenir pour le mois de juin,pour préparer la lettre de change à envoyer en Bourgogne.Elle avait fini son rôle au conseil Comtale et de toute façon ne comptais pas retourner à Montpellier pour l'instant,les beaux jours arrivent à grands pas,elle pouvait enfin déguster le soleil à Boissières.Un rayon de soleil inonder le bureau,elle ferma les yeux,en profitant quelques instants.Puis ses yeux se posèrent sur la bibliothèque,bientôt elle ouvrirait la première imprimerie des alentours ... Les machins étaient en fabrication et le bâtiment en construction dans le cœur du village de Boissières.




Sommaire des RP :

Page 1 - 2 : Fêtes à Boissières, du 12 juillet 1461.
Page 2 - 3 : Vie courante de Boissières. Automne 1461.
Page 3 : Les deux sœurs. Jenifael en brune.
Page 3 : Vie courante de Boissières. Fin d'automne 1461.
Page 3 - 4 : Visite d'Ernst & d'Anna à Boissières. 6 décembre 1461.
Page 4 : Retour à Boissières après multiple aventure en Béarn. 1er mai 1462.
Page 4 - 5 : Rencontre avec Floscel, vente de produits Vaunagiens. 22 mai 1462.
Page 5 & 6 : Aimelina de Sìarr, commande un livre vierge à Jenifael. 25 mai 1462.
Page 6 & 7 : Shirine/Zoé s'intéresse à la Vaunage. Juillet 1462.
Page 7 : Réception du livre par Aimelina, paiement & contrat pour la salicorne. Juillet 1462.





De moi, Jenifael Lisbeth Vitalis da Roma-Corleone, Dame de Boissières,

Déclare que la dénommée Sarah est désormais la dame de compagnie de la dame de Boissières, qu'elle aura droit à un salaire et aura le château d'ouvert. Celle-ci tiendra compagnie trois jours par semaine, soit le mardi, le jeudi et le samedi.

Fait le 29 du mois de mai 1462, à Boissières en Vaunage,
Jenifael Lisbeth Vitalis da Roma-Corleone,
Dame de Boissières en Vaunage,






De moi, Aimelina de Sìarr, Vicomtesse de Fenouillèdes & baronne de Saint-Félix,
A Jenifael Lisbeth Vitalis da Roma-Corleone, Dame de Boissières en Vaunage,

M'engage à vendre à la Dame de Boissières en Vaunage, chaque mois, douze pots de salicorne au vinaigre pour le prix de 113 écus et 3 sous.
Les pots serons livré par marchant ambulant.
Le paiement se fera par lettre de change.

De moi, Jenifael Lisbeth Vitalis da Roma-Corleone, Dame de Boissières en Vaunage,
A Aimelina de Sìarr, Vicomtesse de Fenouillèdes & baronne de Saint-Félix,

M'engage à payer chaque mois les 113 écus et 3 sous, à la vicomtesse de Fenouillèdes et baronne de Saint-Félix, pour les douze pots de salicorne au vinaigre reçu.
M'engage également à envoyer la lettre de change avant chaque livraison de salicorne, ou en dernier délais, le jour de réception de celle-ci.

Fait le 28 du mois de juillet 1462, à Boissières en Vaunage,
Jenifael Lisbeth Vitalis da Roma-Corleone,
Dame de Boissières en Vaunage,




La Vaunage, compte & biens ( Tenu par Jenifael. ) :
Codognan : Culture d'oliviers & de lavande.
Manoir de Codognan
Boissières : Imprimerie & oliviers.
20-30 feux.
Petit château de Boissières
Imposition possible en cas de levé de ban : 3 sous & 8 deniers par habitants.
Langlade : Vignoble & vins blanc de l'Anglade. les " Clairettes ".
30 feux.
Petit château abandonné. Le Castellas ( haut moyen-âge )
Anages : Lavande & oliviers.
15-20 feux.
Saint-Côme :
Saint Dionizy : Oliviers & moulin à huile.
10-15 feux.
Vergèze : Source des Bouillen, moulin.
Manoir de Vergèze.

_________________
Jehanne_elissa
[Fin mai, en Languedoc]

    « Ça s'rait bien s'il faisait beau dès mai... C'est beau dès mai... beau d'aimer ».


Ils arrivaient tout juste, ils s'installaient. Ils avaient dû croiser en route et sans le savoir un coursier qui portait la lettre de change régulière que son intendante lui faisait parvenir pour ses faux frais. Désormais, ce ne serait plus nécessaire : à Cauvisson, on thésauriserait, on investirait, on embellirait, on embaucherait. Il n'y aurait plus besoin d'argent en Bourgogne : une terre bourguignonne y pourvoirait désormais. Lorsque l'été s'achèverait, Jehanne y retournerait. Mais pour l'heure, l'été ouvrait tout juste les bras à la Goupile et son fiancé. Arrivés, ils se reposèrent, et Jehanne envoya un coursier à Boissières, de l'autre côté du Rhôny — c'est-à-dire de l'autre côté de la Vaunage — pour prévenir sa vassale qu'ils étaient arrivés.

*

Le temps passa, coula, doucement. Jehanne avait attribué à Miguaël, au vieux château des Nogaret, sur le Roc de l'Agachoun, d'où l'on voyait toute la Vaunage, un petit cabinet qu'il employait à sa guise.
Elle-même vaquait à quelques occupations triviales, coudre, lire, soigner des lapins qu'elle avait fait venir dans les premières semaines de son séjour, pour peupler le jardin ; et exercer son talent à la harpe... Autant dire la faire grincer en rythme. Cette vieille harpe avait appartenu à sa mère, et Constant Corteis (d'aucuns l'appellent Julien Offray) avait aussi joué dessus. On dit que l'oncle comme la nièce avaient à cet instrument un grand talent, celui des Corteis, des Hermeline. Jehanne échouait à cet héritage musical ; mais elle persévérerait.
Elle cueillait des fleurs et se promenait jusqu'au village où elle écoutait les vieux parler. Ils avaient bien des choses intelligentes à dire sur le fonctionnement de la terre, qu'ils écoutent, sentent, goûtent. Les vieux savent prédire l'orage cévenol et parlent la même langue que les cigales.

L'été, justement, s'installait. Au plus fort de la journée, lorsque juin passa, lorsque juillet arriva, ils restaient soigneusement à l'abri des murs de pierre du château, qui lui conservaient une fraîcheur sans pareille. Mais au petit matin, ou quand le soleil tombait à hauteur d'yeux, Jehanne emmenait Miguaël dans la colline, dans la vallée, et ils s'arrêtaient parfois pour contempler le paysage. Ils marchaient tantôt, et tantôt chevauchaient. Ils allaient loin, ou près, ils s'arrêtaient au bord du Rhôny si le milieu de la journée arrivait, et à l'ombre, rare, de quelques chênes, ils s'allongeaient près de l'eau, qu'importe les moustiques ; seul contait le glougloutement continu, apaisant, le bruit épisodique d'une grenouille, la danse d'une libellule.
Parfois ils allaient jusqu'à la source des Boulhens*, à Vergèze. Jehanne s'allongeait sur le rebord de pierre du bassin où jaillissait la source, à l'ombre de la garrigue, à côté des biefs qui acheminait l'eau vers un bassin où des métayers la mettaient en barrique. C'était l'un des trésors de cette terre, une eau qui fut servie à plusieurs tables royales ; une eau où Hannibal avait bu, disait-on, quand il avait traversé l'Occitanie avec ses éléphants. Elle emmenait souvent Miguaël ici. La fraîcheur d'une eau de source, en été, est un luxe qu'on s'autorise volontiers.

Parfois ils allaient saluer la dame de Boissières, si elle était en sa demeure à ce moment-là ; jusque là, ils n'étaient jamais restés bien longtemps auprès d'elle. Et puis ils repartaient, surveillés par la Roque de Viou. Ils montaient tout la haut, au milieu des pierres d'un temps oublié, d'un ancien oppidum ou de quelque château de fées. De là, Jehanne, immanquablement, disait, face à Cauvisson, au château, au Roc de l'Agachoun :


- « Il faudrait construire un moulin, là bas ! »

Et chaque fois, elle finissait par fermer les yeux, pour sentir les odeurs que lui portait le vent.
Elle sortait toujours avec une robe simple mais un chapeau très grand, pour protéger son visage du soleil ; mais ses mains, dans des gants, étouffaient, et elles se firent de moins en moins blanches, et de plus en plus roses, à mesure que le temps passait. Alors, pour oublier ce malheur, cette inélégance, elle la blottissait dans celle de Miguaël.

Ce jour-là, c'était au début de juillet, elle vint le trouver au milieu de l'après-midi pour lui proposer une excursion du côté des vignes de l'Anglade, qui produisaient un vin si renommé, et qu'elle voulait vérifier de ses propres yeux. Elle tenait en main un petit billet qui était parvenu après le dîner, et le tendit à son fiancé en guise de préambule :


Citation:
A vous, ma Suzeraine
De moi, votre vassale

Nous voulons célébré la joie. Ma sœur et ma cousine son à Boissière et au vu de leurs mines triste j'aimerais faire une fête pour célébré la joie, le douze juilliet de cette année. Les couleurs triste, sombre seraient proscrite et nous aurions un troubadour. Souhaitez-vous venir à Boissière donc? Vous pourrez être accompagné bien sûr, se sont vos terres.

Jenifael


- « Dòna Jenifael voudrait que nous venions la voir, pour de vrai, avec une fête et d'autres gens. C'est une bonne idée, n'est-ce pas ! (ce n'était pas une question) Tu viendras ? »

Là aussi, la question était... de pure forme.

- « Je voudrais apporter un petit cadeau à sa sœur et sa cousine pour leur donner le sourire... As-tu des idées ? »

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Carte IGN de la Vaunage :
http://www.gerard-verhoest.com/images/carte-vaunage-IGN-2.jpg
Vue panoramique depuis Saint-Côme :
http://www.gerard-verhoest.com/images/Panorama-st-come-33.jpg
(à gauche l'est et le roc de Vif / Viou, à droite l'ouest et le roc de la Gachone / l'Agachoun (le petit téton au milieu du cliché, avant nu plateau plus haut))
*La source des Bouillens (Boulhens en occitan) est l'actuelle source d'eau naturellement gazeuse Perrier :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Perrier_(eau_min%C3%A9rale)#Historique

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Jeune mariée,
Vicomtesse de Mondolfo, Tarquina et Cauvisson,
Baronne de Ternant,
Dame de la Motte-Josserand
Miguael_enguerrand
En mai, fais ce qu'il te plait.

Quand Jehanne sortait pour s'occuper de ses lapins, Miguaël demeurait accoudé à une ouverture en pierre qui jouait le rôle de fenêtre. Il la regardait sans rien dire ; il restait là, sans bouger jusqu'à ce qu'elle change d'occupation, et alors il restait encore quelques minutes, le temps pour lui d'émerger de ses visions oniriques.
Miguaël faisait ce qui lui plaisait, il aimait. Trop, cela sautait aux yeux de tout observateur avisé. Jehanne lui avait fait confiance, l'écoutait, se confiait à lui aussi ; elle l'avait aidé - sans le savoir probablement - à sortir de sa spirale infernale. Elle avait pris une place énorme dans sa vie, très vite, trop vite. Elle lui avait fourni de l'affection, il lui avait rendu de la passion.
Et comme tout premier amour, il était unique, plein et entier.

Quand même bien elle jouait faux à la harpe, Miguaël était conquis. Son ouïe s'effaçait, son regard admirait l'harmonie d'une flamme dansant sur quelques cordes habilement tendues. C'était ainsi qu'il voulait vivre, dans cette insouciance innocente. Ce fut juste tragique qu'il dut passer par la guerre et la destitution pour en arriver là.
Femme de mai plaît toujours. Jehanne plaisait toujours à Miguaël.

Le mois de juin n'eut rien à envier au mois de mai.

Les sources, les promenades, l'eau fraiche, tout cela plaisait au Louveteau. A présent qu'il ne possédait plus aucune terre, il adoptait certaines coutumes des gens du peuple, par exemple, laisser ses bras et son visage dorer doucement au soleil. L'activité avait un côté apaisant certain, et lorsque l'on sort d'une guerre de plusieurs mois, que l'on a vu des morts et des blessés graves joncher le sol, tout ce qui apporte de la douceur acquiert un avantage décisif.


Ce jour-là, Miguaël s'était cassé les dents sur un vers, une rime qui ne venait pas, l'indigence passagère de son esprit l'énervait beaucoup. C'était si terrifiant de savoir que l'on connaissait un mot, mais que l'on ne le retrouvait jamais dès lors qu'il était question d'écrire une chose sensée ! Alors, le jeune homme était sorti dans le jardin et s'était pris d'admiration et de pitié pour un lapin qui ne marchait pas droit, mais qui parvenait à détaler lorsque ses congénères l'attaquaient -oui, les lapins se battent aussi. La force de l'instinct de survie l'épatait toujours, mais ce n'était pas tout ce qui l'épatait. Les lapins avaient une capacité extraordinaire à copuler, ils se montaient tous, Miguaël avait même vu un mâle qui en montait un autre, et il s'était convaincu qu'il se trompait, que ce n'était pas possible.
Que faisait donc Jehanne avec tant de lapins ? Cherchait-elle à envoyer des messages à Miguaël ? C'était efficace.

C'est le moment que trouva Jehanne pour approcher. Si Miguaël n'avait pas été si
civilisé , le situation aurait pu rapidement tourner à la débâcle d'émotions qu'ils ne pouvaient que contenir, n'étant pas mariés. Mais pour autant, c'était juste la théorie, les choses n'étaient pas si simples et des révélations pourraient survenir, dans un prochain épisode.

Elle lui tendit un billet qu'il lut d'une traite.


Je viendrais, ma bien chère Jehanne, si tu m'embrasses. Cela embrasse, les anges.

C'était l'une des phrases qu'il avait écrite, quelques jours auparavant, et il en avait été si touché qu'elle était ressortie naturellement dans son langage.
L'idée du cadeau avait été bottée en touche ; il aurait ainsi quelques secondes de plus pour y réfléchir, si tant était qu'il le put...

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Jehanne_elissa
[Alors, heureux ?]

Attention, orage en approche. Jehanne tout d'abord se plia de bon gré à la requête de son fiancé : elle le regarda, par un petit regard de côté, et tourna peu à peu la tête pour l'avoir bien face à lui. Son large sourire révéla ses dents du bonheur et ses fossettes au creux des joues.

- « Alors, ainsi, tu veux un baiser ? Le baiser des anges, n'est-ce pas la prière ? Joignons nos mains, et le voilà, notre baiser ! »

Et de prendre celles de Miguaël, froissant dans l'action le billet de sa vassale. Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre ; elle ne le lui laissait presque jamais, en vérité. Elle porta cette union de mains à ses lèvres, et baisa les doigts du Louveteau.
Voilà ; enhardie ainsi, flattée du compliment, mais éveillant d'autres idées, d'autres envies, d'autres visions, elle aborda le sujet qui peut fâcher : le mariage. Comprenons-la, elle a vingt ans passés, elle a déjà enterré un fiancé, et rien à l'horizon n'indique que Miguaël sera en mesure de la mener à l'autel. N'est-elle pas en droit d'exiger quelques fruits de cet amour qui croît et fleurit, entre eux ?
Tenant bien les mains de son amoureux, elle soupira donc :


- « Ah, que j'aimerais qu'on me dise qu'un jour nous serons vraiment mariés ! J'ai tant envie que tu m'étreignes et m'honore ! Quand, quand ! »

Sa lèvre se retroussait en une moue boudeuse. Elle regarda un lapin sortir de sa cache entrouverte et mâchonner quelques trèfles. Juillet bientôt brûlerait toute verdure, même si elle commandait l'arrosage du jardin autant que possible ; viendrait le temps où les servantes cesseraient de cisailler leurs mains à la corde du puits.
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Jeune mariée,
Vicomtesse de Mondolfo, Tarquina et Cauvisson,
Baronne de Ternant,
Dame de la Motte-Josserand
Miguael_enguerrand
La manœuvre était habile, mais Miguaël avait du flair comme tout bon Louveteau qu'il était. Jehanne faisait la demoiselle, cherchant habilement à éviter d'initier l'action tout en sous entendant bien davantage. Si cela avait été un jeu de cartes, elle venait de garder ses cartes cachées et de doubler la mise. Le jeune homme, de plusieurs années son cadet, devait suivre ou se coucher. Et s'il suivait en se couchant ?

Eh bien, puisque tu ne m'embrasses pas, nous n'irons pas tout de suite... mais moi !..

Il écarta leurs quatre mains, deux d'un côté, deux de l'autre, et du même élan, il s'avança pour embrasser sa fiancée. Et il souffla quelques mots sur ses lèvres :

... je t'embrasse, moi.

Son corps élancé continua son mouvement en avant, et, lâchant les mains de la Volpilhat, il l'enlaça. Joue contre joue, les lèvres proches de son oreille, il se confia, les yeux dans le vide parce qu'il ne pouvait plus l'admirer.

Oh Jehanne, j'ai tant prié, crié, juré. Je l'ai répété et répété. Je me suis promis que nous resterions pieux et exempts de péchés. J'ai pris les anges et les saints à témoin. Mais tout ceci est simple lorsque je ne suis pas face à toi, tout ceci est simple lorsque seuls la pierre et le bois m'étreignent... mais je t'admire parfois, je ressens les battements de ton sang dans tes veines et contre ta poitrine, je sens la douce odeur qui exhale de tout ton être, je vois ton front qui s'illumine sous la douce lueur des étoiles ; et face à tout cela, tous mes sens sont battus en brèche. Je veux vivre, et vivre parfois c'est pécher. Je me repentirai, mais je sais que même le Très-Haut n'aurait pu vivre aussi longtemps près de toi sans toucher à ton corps.

Il serra plus fort Jehanne contre lui, et poursuivit, exalté, ardent, presque fiévreux même.

Je suis moins ignorant des choses, même si je ne sais pas tout ce que cela implique. Je suis déjà ton fiancé et ton amoureux, je veux être ton amant !

Oublié le mariage, Miguaël répondait à une pulsion qui était née un beau jour, à Amboise, quand elle lui avait dit "Serre-moi encore, Miguaël.". Elle n'avait fait que grandir depuis. Elle n'était pas pieuse ; elle était plus forte que ses considérations religieuses.
Miguaël voulait se reculer pour déceler une réaction de Jehanne, mais il manquait de courage pour affronter son regard. Il craignait, comme tout jeune homme pour qui c'est la première fois, de s'entendre répondre non, d'être repoussé, mais il espérait, il avait... la Foi. La Foi en Jehanne.

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Jehanne_elissa
Bien sûr, elle aimait ces embrassades à s'étouffer l'un l'autre.
Bien sûr, elle sentait son corps s'éveiller et demander toujours plus.
Bien sûr, elle était femme.

Et pour cette raison aussi, elle était imprévisible, tempétueuse à ses heures, contradictoire souvent, délicieusement charmante et bourrique, sans avoir l'air d'y toucher. Ses hormones, peut-être. À l'énoncé enflammé du si sage et si pieux Miguaël, elle s'affola ; d'abord ce furent ses sens, et c'était divin. Puis ce fut son esprit, et ça l'était bien moins : elle se dégagea, fit quelques pas, sourcils circonfléchis comme savent le faire les Volpilhat... Elle fit quelques pas vers un muret de pierre qui circonscrivait le jardin, et regarda Miguaël :


- « Nous pouvons rester pieux et purs, si nous nous marions ! Et c'est pas en priant que ce mariage va arriver, c'est pas en criant, c'est pas en jurant. D'ailleurs, il ne faut pas jurer. Moi, je te demandais quand tu pourrais te marier, si tu le sais, si tu as quelqu'un qui s'est offert de te donner une terre, si tu veux que je t'aide et trouve moi-même quelqu'un ! Être amants, c'est bien beau et j'ai envie, oh oui...! »

Elle s'arrêta un instant. Ses yeux brillaient. Bien sûr qu'elle le désirait, bien sûr qu'elle voulait s'accoupler comme aiment tant le faire les lapins ; c'est que ça doit être bien agréable, car les animaux ont la liberté de ne faire que ce qui leur plaît, et ils le font tant ! Elle songea qu'elle devrait demander à sa vassale de lui parler de l'amour. Jenifael n'est pas la plus vertueuse des femmes au monde, et elle a déjà eu des enfants, au même âge que Jehanne. Mais elle s'est repentie et Jehanne l'apprécie malgré ce défaut. Elle est encline à pardonner aux autres des fautes qu'elle ne se pardonnerait pas à elle-même...
Oui, elle désirait Miguaël, si frêle et si fort. Son regard s'assombrit pourtant quand elle reprit :


- « ... Mais que dira le monde, que dira mon parrain, que dira ta marraine, que diront tes sœurs, si j'enfante ? Que je ne suis plus bonne à marier, que je suis souillée ! Et si elles savent que c'est de ta faute, alors elles t'en voudront d'avoir déçu leurs attentes. Je veux pas être comme Aimelina, qui a un enfant et qui a un père quelque part qui doit faire d'elle une mère respectable et de son fils un fils légitime... Et elle attend, et elle attend, et rien n'arrive. »

Et voilà, elle lui faisait une scène. Beaucoup moins futile que leur premier accrochage, quelques mois plus tôt, dans une tente, au bord d'une lice.
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Miguael_enguerrand
Son cœur avait arrêté de bondir pendant les quelques instants d'attente, puis avait repris. Mais ces sauts n'étaient plus de la même nature. Les premiers avaient été ceux de la passion, de l'attente d'une délivrance. Les seconds étaient ceux d'un homme qui saute sur un tapis de feu, il sait qu'à chaque fois qu'il retombe, cela lui arrache un morceau de lui, mais il ne peut s'empêcher de bondir, parce que cela le soulage quelques instants. La douleur redouble, et c'est une part du cœur de Miguaël, trop dilaté sûrement, qui s'était enfui lorsque Jehanne s'était écartée de lui. Elle ne l'avait pas fait par malice ou par jeu, c'était sérieux et ce mouvement paraissait froid au Louveteau. Ce morceau de cœur qu'elle avait détaché et qui s'en était allé dans la nature, c'était peut-être la naïveté, ou alors la passion débordante, ou qui sait, peut-être un peu de cet amour puéril qui le caractérisait.

Sa fiancée le jugeait et Miguaël l'écoutait la tête basse.
Lorsqu'elle reprit, il s'apprêta à répondre et leva la tête. Alors qu'il prenait sa respiration, il vit le regard de Jehanne. Une phrase mourut sur ses lèvres "Comme tu es triste..." et puis il se tût. Les mots qu'elle prononçait sonnaient et résonnaient dans la tête du jeune homme : "Enfante", "souillée", "faute", "attentes", "respectable", "légitime", "rien n'arrive".
Cela l'assomma, lui fit tourner la tête, et la fièvre se changea en vertige.
Il plia les genoux pour s'asseoir, et à mi-distance du sol, il se laissa tomber sur son séant. Il était assis sur le sol sale, poussiéreux et caillouteux d'une allée du jardin.

Il était sonné mais au moins, il était moins sujet aux vertiges ici.
Miguaël luttait pour ne pas sangloter comme un enfant, ce à quoi il parvint au prix d'un effort visible, tant ses yeux fermés et sa respiration longue le trahissaient.


Je ne sais pas... pardonne moi Jehanne. Furent les quelques mots qu'il réussit à prononcer. Il était faible et coupable et le savait, mais que Jehanne le lui fasse comprendre ainsi, cela le ramenait à un état qu'il avait cru enterré sous la confiance et la passion : elle était aujourd'hui la seule qui puisse l'atteindre si durement.
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Jehanne_elissa
À le voir là, assis et désemparé, toute l'ébullition de pensées qui avait échauffé la Goupile s'évapora : il ne resta que le regret. Elle secouait un Miguaël déjà éprouvé par le règne qui venait de prendre fin. Elle-même avait des sentiments ambigus à l'égard d'Eusaias : elle l'avait jadis beaucoup admiré et apprécié. C'était bien moins le cas depuis qu'il avait manqué de mansuétude dans l'administration de son royaume... Mais ne peut-on pardonner aux lâches ? Les hommes souvent le sont, et le mal est si... banal. Elle a trop de cœur pour ne pas pardonner cette facilité à laquelle la politique les pousse, comme des flammes qu'une brise précipite contre les plus vieux arbres de la forêt.
Mais le fait était que Miguaël avait grandement souffert du règne d'Eusaias ; Jehanne venait de lui en jeter le reproche à la figure, en rappelant tout ce qui était possible à leurs fiançailles, et tout ce qui ne l'est plus. En rappelant que le patrimoine de son fiancé s'est dilapidé dans un sursaut d'honneur. En rappelant qu'ils sont coincés entre deux serments : celui qui les promet l'un à l'autre et qui a été prononcé, celui qui les unirait l'un à l'autre et qui ne peut l'être. Si seulement Miguaël avait la promesse d'un fief prochain... elle se donnerait à lui, auréolé d'une telle lueur certaine, sans attendre la concrétisation de leurs fiançailles. Mais tant qu'ils en étaient à dire qu'ils devaient lui trouver un fief, tant qu'ils ne savaient ni où ni quoi, il faudrait parer l'amour de vertu. Oh... Comme elle s'en voulait de l'avoir poussé à faire une proposition si indécente ! Elle sentait que ses propos avaient été mal compris, qu'elle devait désormais tourner sans cesse sa langue dans sa bouche, plutôt que lancer des questions qu'elle pourrait regretter.

Elle revint vers Miguaël, et s'assit de côté, dans la poussière, derrière lui, et elle l'enveloppa de ses bras de jeune fille. Elle posa son menton sur l'épaule du jeune homme et dit, à voix basse :


- « Non, c'est à moi de te demander pardon... J'ai si peur que tout ça n'arrive jamais, tu sais, et je voudrais tant t'aider, je suis là pour te soutenir, je serai toujours là, je... je voudrais seulement savoir, que tu m'en parles. »

Au fond d'elle, elle ne comprenait pas pourquoi, avec une sœur princesse, une marraine marquise, une autre soeur comtesse, il n'avait toujours aucune solution à lui proposer. Mais pouvait-elle dire cela sans le vexer ? Pouvait-elle citer tous ses amis, à elle, qui pourraient leur offrir une terre, sans qu'il ne lui en voulût de l'infantiliser, de ne pas le croire capable de trouver lui-même ? Elle voulait qu'il demandât, plutôt qu'elle proposât. Elle concevait ainsi l'équilibre du couple... Ca marche en toutes autres circonstances. L'offre répond à la demande, et non l'offre crée la demande.

Elle soupira, ne cessant de l'enlacer. Son souffle ardent, dans cet été méditerranéen, se perdit sur la peau dorée du cou de Miguaël.


- « Je t'aime tellement, tu sais... Il n'y a rien que tu ne puisses me demander. J'ai eu tort de te dire non. »

Elle embrassa du bout des lèvres l'oreille de son fiancé, berceau de ces confidences, de ces inquiétudes.
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Miguael_enguerrand
Mais... tu vas salir ta robe, Jehanne.

Fut la première réaction de Miguaël, et, déjouant les gardes fous de son esprit, elle fut relayée par sa bouche et se trouva libre dans l'air. Il en haussa les épaules, ce n'était évidemment pas ce qu'il avait à dire. Lui s'était assis par terre parce que ses vertiges l'imposaient ; il n'avait plus peur de la poussière, c'était un autre des traits caractéristiques du peuple qu'il partageait à présent. Cette chose était là, on la chassait quand on pouvait, mais souvent, on cessait de s'évertuer parce que le combat était vain. On l'empêchait donc juste de nous envahir.

Un autre aurait pu vouloir être seul et s'en aller, ou demander après l'attaque qu'elle lui avait infligée qu'elle ne l'approche pas de si près. Un autre aurait pu lui montrer sa colère et chercher la vengeance. Miguaël n'était pas ainsi et il la laissa faire, ses gestes et ses mots étaient presque un baume. Comme toutes ses velléités de coït s'étaient évanouies, il ne fut pas tourmenté par les gestes et paroles de Jehanne comme il avait pu l'être quelques minutes auparavant.

Il ne souriait pas -mais de toutes façons elle ne pouvait pas voir son visage - et ses bras étaient ballants, pourtant il répondit, son ton était débarrassé des sanglots qu'il avait jugulés.


Tu as eu raison Jehanne. Nous ne devons pas pécher, c'est mal. Je prierai davantage pour me libérer de ces mauvaises pensées. Tu es notre caution de moralité à tous les deux, et notre sagesse aussi.

Deux médailles pendaient à sa chaîne de baptême, outre sa médaille d'aristotélicien, une autre, plus neuve. Ce fut cette dernière qu'il décrocha et présenta à Jehanne, sur celle-ci étaient gravées les initiales "St - J - in - L.", chacune surplombant les bouts de la croix aristotélicienne.

Je suis Comte Palatin de Saint Jean du Latran, je prêterai bientôt allégeance au Pape, c'est une bénédiction avant que nous ne tombions d'accord sur les limites de deux vicomtés dans les États Papaux. Je voulais te l'annoncer dans d'autres circonstances...

...et puis, cela ne nous permet pas le mariage.
Ma famille ne souhaite pas que je me marie encore, et je ne me connais pas d'autre ami noble que toi. Je crois avoir bien plus d'affinité avec les roturiers justes.

Donc je ne sais pas, je suis dans une impasse. Et je me sens si incapable de t'apporter le bonheur que tu mérites. Cela me rend bien plus triste que la perte de mes fiefs. Tu m'as donné ta confiance, ton amour et ton soutien, et je suis incapable même de t'apporter ce qui me tient le plus à cœur, ton bonheur... si tu savais comme je m'en veux...


Il s’arrêta de parler, des idioties lui venaient à l'esprit, des paroles qu'il aurait beaucoup regretté et que Jehanne ne méritait pas.
Et puis, il se souvint qu'elle lui avait dit "je voudrais tant t'aider", il reprit, cherchant à la regarder en tournant la tête sans y parvenir.


Je n'ai pas de solution... pardonne moi... je ne réussis jamais à faire ce que tous attendent de moi. As-tu des idées ? Je veux me marier avec toi.
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Jehanne_elissa
Jehanne porta un intérêt nouveau à cette médaille qu'elle n'avait pas remarquée. Depuis quand la portait-il ? Pourquoi n'avait-il rien dit ? Ah oui, bien sûr, le schisme... Elle soupira, et lui fit un autre bisou dans le cou, alors qu'il récitait sa joie et son désarroi.

- « Être noble, même si c'est ailleurs, même si ça n'est pas reconnu, c'est déjà bien. Ca t'évitera d'oublier ce que c'est et de te négliger ! » Lança-t-elle d'un ton taquin.

Puis elle reprit, douce et sérieuse :


- « Je ne comprends pas ta famille... Tout jeune noble doit aspirer à se marier, et s'il trouve une fiancée noble, et qu'il l'aime, et qu'elle l'aime, et qu'ils sont tous les deux aptes à concevoir un lignage... Pourquoi attendre encore ? C'est peut-être que tu es le plus jeune de la fratrie... Peut-être qu'ils ne veulent pas comprendre que leur petit Mimi est un homme ! »

Elle se sentit un élan chaud et vibrant pour Miguaël. Elle resserra son étreinte, que c'était bon, d'être là, assis parterre, sans que rien ne comptât. Ses idées se bousculaient, et elle reprit :

- « Tu ne peux t'en vouloir que d'une chose, d'être aussi aveugle sur les relations que tu as... Tu as plus d'amis que tu veux le croire, je te le jure ! Tous hélas ne sont pas, ou plus, en mesure de t'offrir une terre. Yolanda l'aurait fait, j'en suis sûre, mais c'est désormais moi qui la maintiens dans la noblesse. Elle pourrait me faire cette faveur de demander à son frère, mais s'il acceptait, voudrais-tu d'une terre bourguignonne ?

Non, il n'y a pas pire que ton défaitisme. Tu sais, j'ai pensé... et tu la connais... Magalona pourrait nous aider. Elle a la main sur le coeur, et grand besoin de vassaux valeureux. Si nous prenons une terre en Gévaudan, cela durera jusqu'à la Saint Ripolin, je ne crois pas que le dénombrement des fiefs ait été effectué... ou plutôt, il a dû l'être, mais la Hérauderie a la manie de tout mettre à plat ce qui fut fait dans le passé. À Alaigne, nous pourrions avoir vite et bien une terre, je pense. Voudrais-tu ? »


Elle était si convaincue de Magalona qu'elle en était à considérer l'affaire acquise ; deux obstacles pourtant se présenteraient : la maladie de Magalona, qui la retenait souvent loin du monde. Et l'indépendance du Languedoc, qui faisait qu'en matière d'Hérauderie et d'octroi, on ne savait plus à quel saint se vouer, ni si la Hérauderie royale considérerait un titre languedocien comme noble, ni si l'administration languedocienne lui laisserait sa terre, si elle épousait un seigneur dont l'anoblissement aurait été supervisé par la Hérauderie royale. Oh, comme elle voulait ne pas y penser ! Elle comprenait un peu les indépendantistes, mais ils apportaient aussi tant de problèmes pour ceux qui s'aiment !
Elle soupira profondément, et posa une dernière question :


- « Quand pars-tu pour Rome ? »
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Jeune mariée,
Vicomtesse de Mondolfo, Tarquina et Cauvisson,
Baronne de Ternant,
Dame de la Motte-Josserand
Miguael_enguerrand
Il retint la taquinerie de sa fiancée, même dans le désarroi, il acceptait ses plaisanteries lorsqu'elles étaient bien formulées.

Ma sœur a peur que je ne fasse comme notre frère : marié à quatorze ans, mort à quinze, et un enfant pour sa femme, morte deux ou trois ans plus tard.
Ce que j'en sais, c'est qu'elle ne voudra bien me confier une terre que dans quelques années. J'aurais pu hériter des terres tourangelles, mais mon père a choisi que nous n'ayons chacun qu'une seule allégeance, à cette époque, Ellesya se destinait peut-être à une vie religieuse, elle ne savait pas.

Je préférerais ne pas avoir de terre en Bourgogne, si le choix m'était donné. Mais si c'est pour t'épouser... J'en accepterais même une en Anjou.


Il réfléchit une seconde : oui, même.

Avec Magalona, oui, je veux bien. Alaigne doit être beau, et nous pourrons les gérer depuis Cauvisson, cela n'est pas si loin et cela sera plus simple.

Miguaël ne souriait pas encore, mais il aimait se sentir ainsi étreint par son âme sœur. Cela lui réchauffait le cœur. Il l'entendit soupirer, voulut se retourner mais se rappela vite qu'il ne le pouvait pas. Résigné et inventif, il leva la main jusqu'à la poser sur la joue de Jehanne qui lui était accessible. Les doigts glissèrent et effleurèrent la peau douce et rose, la paume suivit, caressante.

J'irai à Rome quand l'on me convoquera. Et je dois aussi aller à Paris... J'ai demandé une audience à ma marraine. Tu sais comme nos relations sont étranges, je ne la comprends pas. Il faut que nous mettions les choses à plat. Je ne sais pas ce qu'il en ressortira, mais cela doit être fait.

La main poursuivit son contournement de la mâchoire de la vicomtesse et se logea dans sa nuque, au milieu de ses cheveux, toujours caressante et douce.

Hem... cela embrasse toujours, les anges.

Peut-être l'occasion de boucler la boucle et de clore l'incident, pour autant, qu'il soit fini ou non, celui-ci marquerait leur couple pour longtemps.
_________________
Jenifaelr
[A Boissières]

L'Italienne fait face.Devant elle, un défi, Rosalie.

"- Parle Français Rosa, au moins pour cette fête "
" io rifiuto "

Jenifael grogna et les yeux bleu lancèrent des éclaires sur la domestique. Rosalie lui était fidèle depuis longues années, en faite elle avait était accueillit alors qu'Ezios était enfant pour qu'il puisse avoir une compagnie puis ensuite elle était devenue sa domestique. Ezios, le charmeur, l'ainé, l'Auditor, l'idole de ses soeurs et de son frère.Du haut de sa vingtaine - ou petite trentaine - Rosalie était une belle femme, aux formes généreuses comme toute italienne se respectant, aux yeux noisettes se dorant au soleil et à la peau dorée. Elle était celle qui aider Jenifael désormais avec ses filles et celle qui cuisiner également. Que jamais un homme ne compte sur Jenifael pour cuisiner, à moins de vouloir être empoisonner, bien qu'elle est fait des progrès, elle rester piètre dans le domaine.

Elle avait fini de lire le courrier, si il y en avait encore, il s'entasserais un peu tant pis.Le petit château Boissiérois, était en mouvement depuis quelques jours, la jeune femme avait décidé qu'il était temps de faire une fête pour fêter ... fêter quoi? Rien, en faite elle avait mit que c'était pour l'été, mais elle s'en fichait, bien que se soit sa saison favorite, c'était pour se remonter le morale et celui d'Anitha et Irénée.

Jenifael n'est pas transpirante comme durant ses leçons d'arme, elle n'est pas sous le stresse de savoir si on aimé la trompe - parce qu'elle se doute bien que là où il est, il s'en donne à cœur joie bien sûr - elle ne se pose pas la question de savoir si ses filles vont bien, elle les voit juste dans la cours, courant après un félin blanc aux yeux claire. Assise devant l'une des rares ouvertures laisser ouverte elle sourit. Boissières à était négliger et le château nécessite encore quelques travaux, depuis qu'elle y vit déjà elle en fait faire, mais si Boissières est un peu ancien il à trouver un nouveau souffle avec les deux fillettes,la jeune femme et le chat qui l'accompagne.

Les yeux se perdent sur la scène, le chat est réfugier sur une ouverture alors que les fillettes sautent pour tenter de l'attraper.Un sourire fleurit sur les lèvres Italiennes.Le Rubis de feu, se met à chanter, dans sa langue.


Bolli bolli pentolino,
fa la pappa al mio bambino;
la rimescola la mamma
mentre il bimbo fa la nanna;
fa la nanna gioia mia
o la pappa scappa via.


Le Rubis de feu, à qui l'on chante une chanson de marmite, c'est plutôt bien trouvé non? Les Vitalis on leurs petits secrets et si les surnoms évoquant les pierres et autres métaux en sont un, cette douceur présente dans les cœurs féminin de la famille en font partie.Une douceur qu'elles cachent à tous, préférant mettre en avant leurs côtés sauvage, comme Lisabelle qui se faisait surnommé la Sanglante. Jenifael pense de longues minutes à réfléchir à l'héritage qu'elle est censée transmettre aux générations suivante. La première fille en est chargé et une fois Anitha perdu, c'est vers elle que les regards se sont tourner, elle à appris par cœur, la généalogie, l'histoire familiale, les spécialités de chacun et sait exactement jusqu'où s'étend l'empire de la famille et où se trouve les fortunes cachée. Se redressant elle fait craquer avec soin ses épaules, s'étirant comme un chat. Bon et maintenant si on s'occuper de choses moins importante? Comme par exemple le choix vestimentaire pour la fête.
Que mettre? Du rouge? Du beige? Une tenue froufrouteuse ou plus classique?


io rifiuto = Je refuse

La berceuse : Bous, bous, petite marmite,
Fais la bouillie à mon bébé,
Maman la remue
Pendant que bébé fait dodo.
Fais dodo, ma joie,
Ou la bouillie s'échappera.

_________________
--Anitha.
[A Boissières]



Prisonnière, cloîtrée chez sa consanguine voila ce qu'elle était, elle ruminait intérieurement, faisant les cent pas dans sa chambre, l'italienne pesta fortement, les chemins lui manquaient et dieux sait comme il en devient difficile pour la blonde de rester entre quatre mur plus d'une semaine.

C'est alors qu'avec stupeur et tremblement qu'une domestique, qui parlait d'ailleurs plus l’occitan ,vient lui annoncer une fête, mais le plus terrible dans tout ça c'est que sa soeur avait choisit pour elle une tenue... Et bien évidemment une robe... Et quand elle découvrit la robe choisit elle crut mourir en un instant, la blonde s'en approcha comme si devant elle était placée le plus terrifiant des animaux... Une robe beige, le bas et le haut assortit, les manches étaient très crevée laissant ainsi apparaître le voilage marron, cette chose faites dans un tissus italien, elle passa ses doigts sur le tissus et vit plusieurs couches donnant une forme froufrouteuse à la robe, comme une sorte de fleur... Non elle ne pourrait pas porter ça, elle regarda la domestique encore plantée là et émit un grognement mauvais qui incita la pauvre fille à partir rapidement de ses appartements.

Une fête?! Non mais et puis quoi encore?! Ani n'avait pas le gout, sourire, rire et s'amuser n'avait plus lieux d'être depuis le décès de son fils, elle n'avait plus le gout à s'amuser ou à paraître devant les autres. la seule chose qu'elle voulait c'était d'être seule...
Elle retira ses vêtement qu'elle portait, enfilant par la suite une longue chemise qui appartenait à son défunt grand frère, retroussant les manche laissant ainsi apparaître ses cicatrices sur ses avant bras, machinalement elle les caressa du bout des doigts, se plaçant devant la fenêtre. ET là elle vit un beau spectacle ses deux nièces courant après le chat, cependant ce qu'elle vit lui déchira le coeur, ses larmes coulèrent le long de ses joues, son fils aurait put jouer avec elles mais non il n'était plus là.

L'italienne aux cheveux d'ange, tomba à genoux, son visage enfouit dans ses mains et pleura à chaudes larmes. Pourquoi? Pourquoi le sort s'acharné contre elle? Entre la perte de mémoire et son fils? On pouvait voir Ani comme un pierre et pourtant ce n'était qu'une être humaine, douce et gentille quand elle le voulait, mais ce coté elle ne le montrait que très peu et les seul fois qu'elle a osait libéré son coeur la vie l'avait fauchée de plein fouet. Les Vitalis étaient ainsi dur à l'extérieur mais sensible à l'intérieur, simplement personne ne pouvait voir cette face.

Après un bon moment à pleurer, Anitha se releva encore secoué de sanglot, et regarda cette robe devant elle, non elle n'avait pas envie de se battre ou autre, et à cette réflexion l’aînée des Vitalis se retrouva en tenue d’Ève avant d'enfler la maudite robe. Avant de sortir de la chambre dans le corset qu'elle n avait pas serré, elle y plaça une bague celle avec le diamant, celle qui faisait d'elle la chef de famille, l'autre sa dague en onyx noir fut attachée à la cuisse par un ruban, après tout elle avait perdu au combat et le marché était simple, si Ani perdait elle devait se soumettre aux bonnes grâces de Jeny, et avec cette dernière il valait mieux prendre des précautions.

Elle se regarda une dernière fois dans le miroir, on pouvait y voir une belle femme, aux formes généreuse, avec un visage aux traits fins, des azurs d'un bleu claire, le tout encadré par des chevaux couleur blé tombant en cascade sur ses épaules fines. Un soupire et la voila en bas, les yeux encore un peu rouge des sanglots passaient, sa soeur était là regardant par la fenêtre, elle s'y approcha doucement et passa ses bras autour de ses épaules, lui déposant un baiser sur la nuque, le tout en reniflant légèrement.

L'italienne était encore très mal en point, elle souffrait toujours autant même si jamais elle ne l’avouerait car avouer c'est montrer ses faiblesses or Anitha ne le fera jamais
Jenifaelr
[Boissières - Devant sa fenêtre rien qu'a elle ! ]

Un sursaut et un frisson. Le premier déclencher par l'arriver de sa sœur, l'entourant alors qu'elle est pensive, le second, par le léger baiser d'affection dans la nuque et le reniflement. Anitha est dans son dos, mais Jenifael sait qu'elle pleure, qu'elle vient de pleurer, qu'elle pleurera encore longtemps de la perte de l'enfant. Sa main va se poser près de son cou, là où se croise celles de sa parente.Elle murmure :

"- Ma 'ni, j't'aime tu le sais? Dit-moi si il y à quelque chose que je peux faire pour te rendre heureuse "

Sa tête se pose un peu sur les bras avant de remarquer les manches voilés, marron.

"- Tu à mis la robe? Elle te plaît? C'est ta taille? Je te l'est prise pour la fête du douze, pour te remonter le morale un peu. J'ai invité notre maître d'arme, la Vicomtesse et nous aurons un troubadour aussi.D'autres gens viendrons j'ai déposer des annonces. "

Elle soupira, les deux blondes, les deux aux yeux bleu, les deux avaient perdu un enfant, les deux enterrer leurs amours et c'était infligé le même châtiment. Sa main tremblante alla relever sa manche, qui caché soigneusement ses anciennes cicatrices et les laissa pour une fois, découverte. Bien sûr il s'agissait que de celles d'un bras, car la jeune femme ne faisant jamais les choses à moitié c'était attaqué aux deux. Les mèches blonde vénitienne, longues et soyeuse tombe devant elle, sa tête est baisser.Puis elle repend la parole.

"- Tu sais on doit tous faire des choix. Irénée à du laisser son enfant à une famille. Toi tu à choisit de détester les robes et moi j'ai fait d'autres choix ... "

Elle s'arrête, réfléchit quelques instants avant de bouger et trouver le nez de sa sœur, pour y frotter le signe, nouvelle marque d'affection que Jenifael et Ezios partager autrefois. Lorsque le jeune homme avait la quinzaine et que sa sœur avait quatre ans, qu'il s'occuper de la faire aller au lit, avant d'aller en ville chasser la demoiselle.

"- Ca doit bien faire dix ans, que je n'est pas fait ça, lorsque Ezios s'occuper encore de moi ... "

C'est une enfant au allures de femme fatale, Jenifael se dévoile, grandir car l'on devient mère voilà un autre fardeau qu'elle tente de ne pas imposer à sa jeune cousine Irénée.
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Jehanne_elissa
Alors elle écrirait à Magalona. À Nevers, à Baume-les-Dames, à Mende... Partout où il serait nécessaire. Rien n'était moins sûr que la disponibilité de la maladive Comtesse du Gévaudan. Mais c'était leur plus vive lueur d'espoir, et rien d'autre, sinon l'amour, n'était en mesure d'illuminer leurs regards.

Comme elle l'embrassait déjà de ses bras, elle se déplaça un peu, sur le côté, pour n'être plus totalement derrière lui, pour qu'il la voie bien. Alors, elle sourit, embrassa son front, son nez, ses joues, ses lèvres, puis le plaqua contre son cœur ; contre son sein.

Une bourrasque de vent chaud caressa ce roc humain. Jehanne vit passer devant ses yeux une tache blanche. L'invitation de Jenifael ! Elle eut un petit cri, se releva vite et courut après le feuillet que le vent portait au-delà du jardin.


[Quelques jours plus tard, le 12 juillet, toujours à Cauvisson]

Jehanne emballa soigneusement dans une aumônière les petits présents qu'elle avait choisis pour les Vitalis. Qu'il est difficile de choisir des cadeaux pour des gens que l'on ne connaît pas ! On se rabat souvent sur des banalités, et quand on se pique d'audace, on prend le risque de se tromper tout à fait...
La Goupile ignorait si la fête ne se composerait que de sa vassale et de sa famille, ou si c'étaient des réjouissances plus importantes. Elle savait que les finances de la Vaunage n'étaient pas en danger, malgré le coût souvent vertigineux de grandes fêtes : les ressources uniques et précieuses de la vicomté, vendues à prix d'or lors des meilleures foires, étaient plus abasourdissantes encore. Non, elle se demandait seulement s'il fallait tenir son rang ou y aller de façon plus décontractée, sans couronne, les cheveux à demi libres... Ils repoussaient très lentement, depuis qu'elle les avait coupés dans la nuque, sur une impulsion du cœur. En vérité, ils devaient pousser vite : mais quand on a les cheveux bouclés, on a l'impression que c'est une éternité du menton aux seins, car les circonvolutions des mèches allongent la longueur du chemin.
Elle résolut la veille de ce qu'elle porterait ce jour-là, et prépara tout sur un siège. Malgré la chaleur, elle dormit bien et rêva de danses colorées, de rires suraigus et de petits singes.

Au matin, elle retrouva Miguaël pour le déjeuner. Elle profitait encore plus de chaque moment qu'ils passaient ensemble ici, sachant qu'il devrait sous peu partir à Paris et à Rome.


- « J'ai entendu un rossignol, cette nuit. Il était déjà là la nuit dernière. J'aimerais qu'il s'installe là pour de bon... »
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Jeune mariée,
Vicomtesse de Mondolfo, Tarquina et Cauvisson,
Baronne de Ternant,
Dame de la Motte-Josserand
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