Autun : A la recherche de temps perdu Après avoir reçu l'invitation d'Erik à venir partager son bonheur durant la cérémonie de mariage, Sorane avait eu soudain l'impression que les journées étaient encore plus courtes que d'ordinaire... Et ces nuits l'étaient encore davantage.
Lorsqu'elle pouvait délaisser les affaires d'Autun et son bureau où des courriers et des dossiers commençaient à s'empiler, avec un penchant pour imiter la tour de Pise, elle se piquait les doigts à coudre une nouvelle robe qui ne la ferait pas paraitre trop paysanne.
Un temps, elle se demanda si à force de se faire des saignées des doigts, elle n'allait pas s'endormir pour au moins un siècle.
Son esprit avait dû prendre du repos, car quand il lui vint l'idée d'aller toquer chez ses amis, sa marraine, son filleul ou son ami, Vaxilart pour profiter de leur compagnie le temps du voyage, ils suivaient déjà tous la voix vers Notre Dame.
Tant pis, à défaut d'être prévoyante, elle allait devoir s'accommoder de la solitude et de tête à museau avec sa monture !
A paris : Les malheurs de So...rane Elle n'avait guère quittée sa ville d'adoption depuis sa fuite familiale, elle n'était guère habituée aux voyages, ni aux villes qui comptaient plus de rues principales que de doigts sur deux mains.
Elle se rendit vite compte que l'orientation urbaine n'était pas son fort, ni la concentration. Ses yeux étonnés et émerveillés couraient d'un bâtiment à l'autre, et c'est ainsi qu'elle se perdit et faillit bien y perdre sa tête.
L'obscurité du soir lui fit retrouver son sens pratique, elle devait trouver un endroit où passer la nuit, projet qui lui sembla subitement ardu !
Désemparée, elle se souvint d'un adage que sa grand mère lui répétait souvent :
"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles." Son regard quitta les pattes de sa monture qui pataugeaient dans le caniveau pour se tourner vers les étoiles... et s'accrocher à son phare, les flèches de la Cathédrale lui indiquaient son chemin.
Elle eut tôt fait de dénicher une auberge modeste, pas trop loin de la Cathédrale.
Le lendemain : Au malheur des Dames Les mâtines la trouvèrent déjà à sa dure besogne : se rendre présentable !
Elle fit sa toilette, se frotta la peau avec de l'huile parfumée de sa composition, enfila sa robe qu'elle avait mise à défroisser la veille, ajouta un pendentif tout simple et tenta de dompter ses cheveux rebelles avec quelques peignes sertis de perles.
Le résultat fut tout juste acceptable au vu de ses efforts pour y arriver !
Entrée à la Cathédrale : Là tout n'est que désordre et beauté, luxe, brouhaha et peut-être volupté (pour les mariés du moins !) Que de monde ! Une marée humaine se pressait et s'oppressait sur le parvis de la Cathédrale ! Ses pieds furent copieusement piétinés avant qu'elle ne parvienne à atteindre le sanctuaire.
Elle prit cependant le temps d'admirer le magnifique ouvrage, oeuvre des hommes sans nul doute inspirée par le Très-Haut.
Elle se demanda d'ailleurs pourquoi cette Cathédrale était nommée Notre-Dame.
A l'intérieur, elle se faufila, son regard cherchant des visages connus... La pêche fut bonne !
Elle alla saluer ses amis Autunois pour commencer, le père
Graoully, elle sauta dans les bras de
Clothylde trop heureuse de la revoir en pleine santé, elle salua
Mallory, Nadkiroul, Louis-Philippe, Saxotenor, Keltica, Emmaline, Lenada.
Elle rejoignit
Olivier1er qui était en compagnie de sa marraine
Angelique et de Dame Poupounet. Elle leur adressa un sourire.
"Et bien, quelle élégance ! La bourgogne est dignement représentée aujourd'hui." Elle embrassa sa marraine, échangea quelques potins.
Elle aperçut enfin son ami
Vaxilart et l'invita à rejoindre leur petit groupe.
Elle plaisanta avec ses amis :
"Si l'art des discours est un héritage familial, nul doute que leur descendance sera précoce et endurante dans le maniement du langage avec un père comme Erik !"