Ingeburge
Sa dernière question n'avait pas été rhétorique, loin de là, elle avait juste devancé les éventuels troubles à venir. Mais elle n'avait certainement pas envisagé que la personne à s'opposer à l'union se révèlerait être un obscur vicomte débarqué d'on ne sait où et interrompant la cérémonie pour des questions purement contractuelles et testimoniales.
Ingeburge posa son regard glacé sur ce troisième intrus oui, oui, troisième, après le borgne qu'elle ne connaissait pas et celui qu'elle avait appris à connaître qui s'inclinait devant elle tout en débitant un tissu d'âneries.
Répondrait-elle? Elle n'en eut pas le temps, devancé par un Erik au bord de l'apoplexie. Il avait prévenu du reste mais elle fronça les sourcils, son petit discours était dores et déjà relégués aux oubliettes.
Elle n'ouvrit pas la bouche, se contentant d'interpeler de la main ses bellâtres lombards. Ils obtempérèrent, parfaitement stylés et gratifiant tour à tour le fiancé et Snell qui s'était approché d'un regard réfrigérant.
L'effet du hurlement corbignesque appuyé par la lourde main du borgne bourguignon ainsi que l'ordre d'un des toy boys d'Ingeburge qui elle-même resta de marbre eurent raison des velléités bureaucratiques du vicomte d'opérette et de son acolyte aussi excitant qu'un décret d'exception languedocien.
Elle ne s'attarda pas davantage sur les deux hommes rejoints par un vieillard qu'elle ne connaissait pas et elle s'attacha à observer Fitzounette qui restait étrangement silencieuse et atone. Ingeburge espérait que ce calme ne cachait pas quelque chose de plus inquiétant.
Mais la jeune duchesse angevine se ranima à la vue de la très décorative garde personnelle d'Ingeburge un cadavre en aurait fait tout autant.
Et elle reprit totalement pied en entendant le conseil d'Armoria et la demande de ce même vieillard qui tantôt avait discutaillé ferme avec les trouble-fête, au point de faire déjà entendre ce qui ressemblait à un consentement.
Ingeburge décida donc de poursuivre avant qu'Erik ne fasse une attaque et que Fitzounette ne se mette à embrasser son promis avant l'instant consacré. Et puis, autant éviter qu'un autre bouffon décide de jaillir d'on ne sait où pour se mettre à beugler sous les voûtes de Notre-Dame qui, didiou, amplifiaient parfois un peu trop les éclats de voix.
Le Cardinal déclara :
Bien, bien, bien... Aucune opposition, merveilleux, qui l'eût cru? Non pas que je l'appelais de mes vux, mais ainsi, ce mariage non encore officialisé ne pourra être remis en cause.
Quel optimisme, ça devait être l'odeur des fleurs qui lui montait à la tête.
La Prinzessin poursuivit :
Ainsi donc, nous célébrons aujourd'hui l'amour unissant Fitzounette à Erik et réciproquement. Et quoi donc de mieux que pour débuter cette célébration que la récitation du Credo, prière symbole de notre foi, foi reposant sur l'amitié aristotélicienne dont l'amour est l'une des formes les plus avancées et les plus pures?
Elle ferma les yeux et joignit les mains, son chapelet entremêlés à ses doigts se balançant doucement puis elle entama la récitation :
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant, destructeur d'Oanylone et pourfendeur de damnés,
Créateur à partir du néant de l'Univers, du Ciel et de la Terre,
De l'Enfer lunaire où il fait bien froid et du Paradis solaire où la température et agréable et le fond de l'air clément,
Juge éclairé de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, notre premier prophète,
le fils de l'éthique Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse ayant furieusement fait défaut aux créatures préférées du Très-Haut que nous sommes,
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés... louée soit sa venue en ces lieux de perdition.
Je crois aussi en Christos, indécrottable optimiste,
Né de Maria et de Giosep, les heureux et bénis parents.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis et il y avait du travail à abattre,
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce, nous l'oublions bien trop souvent,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver et en ce jour, je me demande à quoi bon vu que le salut de certains me semble bien compromis,
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut, qu'il soit entendu que ce voyage se mérite.
Je crois en l'Action Divine,
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible ,
En la communion des Saints,
En la rémission des péchés,
En la Vie Eternelle.
Amen.
Ingeburge rouvrit les yeux, se rendant compte un peu penaude qu'elle avait exprimé tout haut le fond de sa pensée. Elle n'en avait cure à vrai dire mais les deux fiancés à qui elle avait assuré qu'elle se tiendrait bien entendu de manière rationnelle devaient craindre un peu pour la suite des événements.
Elle leur adressa un petit sourire rassurant enfin, rassurant dans la mesure de ses faibles moyens zygomatiques avant de se tourner vers les clercs rassemblés derrière elle.
Ceux-ci, sur un signe de sa part, reprirent de leurs voix cristallines la prière dans sa version originale, invitant ainsi les fidèles présents à en faire de même :
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Amen.
Oui, c'était beaucoup mieux ainsi. Plus raccord avec la décoration et l'esprit qui aurait dû être celui de tous.
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Ingeburge posa son regard glacé sur ce troisième intrus oui, oui, troisième, après le borgne qu'elle ne connaissait pas et celui qu'elle avait appris à connaître qui s'inclinait devant elle tout en débitant un tissu d'âneries.
Répondrait-elle? Elle n'en eut pas le temps, devancé par un Erik au bord de l'apoplexie. Il avait prévenu du reste mais elle fronça les sourcils, son petit discours était dores et déjà relégués aux oubliettes.
Elle n'ouvrit pas la bouche, se contentant d'interpeler de la main ses bellâtres lombards. Ils obtempérèrent, parfaitement stylés et gratifiant tour à tour le fiancé et Snell qui s'était approché d'un regard réfrigérant.
L'effet du hurlement corbignesque appuyé par la lourde main du borgne bourguignon ainsi que l'ordre d'un des toy boys d'Ingeburge qui elle-même resta de marbre eurent raison des velléités bureaucratiques du vicomte d'opérette et de son acolyte aussi excitant qu'un décret d'exception languedocien.
Elle ne s'attarda pas davantage sur les deux hommes rejoints par un vieillard qu'elle ne connaissait pas et elle s'attacha à observer Fitzounette qui restait étrangement silencieuse et atone. Ingeburge espérait que ce calme ne cachait pas quelque chose de plus inquiétant.
Mais la jeune duchesse angevine se ranima à la vue de la très décorative garde personnelle d'Ingeburge un cadavre en aurait fait tout autant.
Et elle reprit totalement pied en entendant le conseil d'Armoria et la demande de ce même vieillard qui tantôt avait discutaillé ferme avec les trouble-fête, au point de faire déjà entendre ce qui ressemblait à un consentement.
Ingeburge décida donc de poursuivre avant qu'Erik ne fasse une attaque et que Fitzounette ne se mette à embrasser son promis avant l'instant consacré. Et puis, autant éviter qu'un autre bouffon décide de jaillir d'on ne sait où pour se mettre à beugler sous les voûtes de Notre-Dame qui, didiou, amplifiaient parfois un peu trop les éclats de voix.
Le Cardinal déclara :
Bien, bien, bien... Aucune opposition, merveilleux, qui l'eût cru? Non pas que je l'appelais de mes vux, mais ainsi, ce mariage non encore officialisé ne pourra être remis en cause.
Quel optimisme, ça devait être l'odeur des fleurs qui lui montait à la tête.
La Prinzessin poursuivit :
Ainsi donc, nous célébrons aujourd'hui l'amour unissant Fitzounette à Erik et réciproquement. Et quoi donc de mieux que pour débuter cette célébration que la récitation du Credo, prière symbole de notre foi, foi reposant sur l'amitié aristotélicienne dont l'amour est l'une des formes les plus avancées et les plus pures?
Elle ferma les yeux et joignit les mains, son chapelet entremêlés à ses doigts se balançant doucement puis elle entama la récitation :
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant, destructeur d'Oanylone et pourfendeur de damnés,
Créateur à partir du néant de l'Univers, du Ciel et de la Terre,
De l'Enfer lunaire où il fait bien froid et du Paradis solaire où la température et agréable et le fond de l'air clément,
Juge éclairé de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, notre premier prophète,
le fils de l'éthique Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse ayant furieusement fait défaut aux créatures préférées du Très-Haut que nous sommes,
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés... louée soit sa venue en ces lieux de perdition.
Je crois aussi en Christos, indécrottable optimiste,
Né de Maria et de Giosep, les heureux et bénis parents.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis et il y avait du travail à abattre,
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce, nous l'oublions bien trop souvent,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver et en ce jour, je me demande à quoi bon vu que le salut de certains me semble bien compromis,
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut, qu'il soit entendu que ce voyage se mérite.
Je crois en l'Action Divine,
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible ,
En la communion des Saints,
En la rémission des péchés,
En la Vie Eternelle.
Amen.
Ingeburge rouvrit les yeux, se rendant compte un peu penaude qu'elle avait exprimé tout haut le fond de sa pensée. Elle n'en avait cure à vrai dire mais les deux fiancés à qui elle avait assuré qu'elle se tiendrait bien entendu de manière rationnelle devaient craindre un peu pour la suite des événements.
Elle leur adressa un petit sourire rassurant enfin, rassurant dans la mesure de ses faibles moyens zygomatiques avant de se tourner vers les clercs rassemblés derrière elle.
Ceux-ci, sur un signe de sa part, reprirent de leurs voix cristallines la prière dans sa version originale, invitant ainsi les fidèles présents à en faire de même :
Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.
Amen.
Oui, c'était beaucoup mieux ainsi. Plus raccord avec la décoration et l'esprit qui aurait dû être celui de tous.
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