L'apôtre Kyrène.
Kyrène était de 3 ans la cadette de Christos. Enseignante en histoire hellénique, elle était dotée d'une grande connaissance de la philosophie d'Aristote, vivait pour enseigner et se trouva naturellement attirée par l’enseignement de Christos. Durant le même temps, prônant amour et tolérance absolue, elle avait converti une ancienne milice, l'amenant à déposer les armes, préférant la recherche d'une paix constructive avec les Romains aux tentatives infructueuses de les contraindre au départ par la force.
La vision d’amour dégagée par Christos fit qu’elle fut la première des femmes à accepter d’être un de ses apôtres de l’Amour universel, toujours à la recherche de l’amour désintéressé. Elle prêchait déjà à ses cotés et c’est d’elle que vient la citation «Aimez-vous les uns les autres ; comme Christos nous aime, nous aussi. Aimez-vous les uns les autres ; à ceci tous connaîtront que vous êtes ses disciples.. »
Après la crucifixion du prophète, elle continua à prêcher l’Amour et la compassion, la mort de Christos l'ayant confortée dans l'opinion qu'il était préférable d'accepter son destin, quel qu'il soit, plutôt que d'user de violence pour tenter de l'infléchir. Pourtant, elle réfléchissait à ce que le Messie Christos lui avait dit un jour: « J’accepte mon destin qui est de souffrir par Amour pour vous, et mes successeurs auront la même exigence les uns envers les autres. N'utilisez jamais la violence pour vos ambitions propres, ou bien celles de ceux qui se présenteront comme vos chefs, car le fidèle Aristotélicien est un homme libre, maître de toute chose, sans être soumis à personne.»
Un jour, près de dix années après la mort de Christos, alors qu’elle marchait dans Jérusalem pour rejoindre ses élèves, elle vit deux soldats romains qui tabassaient un vagabond et elle s’interposa par ces mots :
"Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ?"
Les deux hommes se retournèrent en la regardant pour lui dire d’aller voir plus loin, si elle ne souhaitait pas se faire montrer combien ils étaient capables de l’aimer... Ils partirent en riant traînant le malheureux derrière eux. Kyrène les suivit en prêchant l’amour et la tolérance, jusqu’à ce qu’un des deux soldats fasse demi-tour et la frappe avec son bouclier. Seule l’arrivée d’un groupe de ses élèves fit fuir les deux soldats, entraînant avec eux leur victime. Aidant Kyrène à se relever, ses élèves lui dirent :
"Mais, très sainte et noble maîtresse, comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?"
Elle leur fit son cours sur ce sujet. Depuis la destruction de la grande cité d’Onalyone, les communautés humaines s’étaient organisées à l’origine autour de règles morales envisageant leur propre survie. Les règles morales existent parce que les êtres humains sont libres de leurs propres choix, et qu’une part en eux écoute encore le message des violents. Car l’humain doit tendre vers Dieu, mais est toujours habité par une part d’ombre. Comme il est sensé tendre vers la perfection, il sait naturellement en tant qu’enfant de Dieu, être raisonnable et capable de choisir la raison, mais il doit encore être guidé. Nous devons tendre vers une communauté suivant des lois universelles, et la route la plus sûre est faite de paroles et d’amour. C’est à cette fin que l’humain a reçu le verbe et l’écriture. Pourtant, le fer a été donné à l’homme comme la créature sans nom a été laissée parmi nous, dans le but de nous tenter. Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Le messie est venu définir des préceptes, car comme Aristote l’a dit déjà: «Il faut préférer se contenter de l’acceptable que d’exiger l’impossible directement; ou encore: A qui demande l'impossible, il est juste de lui refuser ce qui est possible; ou enfin: « Mieux vaut le moineau dans la main que la grue qui vole.». La violence peut donc être pardonnable contre la violence, dans un but de justice et de piété. Il est juste que le pêcheur se voit opposer la parole à la parole, mais soit aussi contraint, hélas, d'opposer le fer au fer.
Ne soyons donc pas comme la tribu des Bisounours, qui n’a pas su comprendre que parfois les choses ne se passent pas comme il le faudrait, et que si nous attendons tous de Dieu qu’il nous protège, il n'en fera rien si nous-même ne trouvons pas en nous assez de foi pour le faire. Nous ne pouvons pas le remercier pour le libre arbitre et nous en remettre aveuglement aux événements. Rappelez-vous, juste après la destruction d’Onalyone, que cette tribu ayant suivit l’exode demanda à Dieu une oasis bien à elle, au centre du désert. Un endroit béni par Lui, où ils auraient tout à disposition et pourraient vivre de concours de beauté, de fêtes païennes et permanentes, et où nul ne leur imposerait rien d'autre que d'aimer et être aimés. Ils demandèrent tant et tant que Mhour leur répondit : « Aide toi et le ciel t’aidera. » Après avoir délibéré sur cette réponse, ils ne le comprirent pas et crurent qu’il suffirait de partir et qu’encore une fois Oane leur apparaîtrait, donnant ce qu’ils demandaient. Ils partirent donc sans rien vivres, afin que leur trajet dure moins longtemps, empruntant la direction du levant pour finalement disparaître à jamais et devenir une simple légende. Notre créateur nous a donné les moyens de nous protéger de la pluie, Il nous a donné la science de la construction, mais critique-t-on le bûcheron qui abat des arbres pour lui ? Le Créateur ne nous a pas permis de venir au monde vêtus, mais a rendu possible l'art du tissage, qui a besoin de faire tuer des animaux comme les bouchers.
Chacun a sa place, le soldat a sa place de la même manière pour contribuer au développement de la communauté des croyants, mais il a une grande responsabilité. Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par les préceptes de Dieu. S’il combat sans haine en accord avec les préceptes du Créateur, et s'il se repent avec sincérité, il sera pardonné de ses méfaits.
Le choix de la raison, au moment de prendre une décision, est ce qui conduit vers le Très Haut, car la raison entraîne la compréhension, la compréhension conduit à l’amitié désintéressée, l’amitié conduit à l’Amour parfait, et l’Amour élève vers Dieu. La violence mène immanquablement vers l’exclusion et la rancœur, nous éloignant ainsi du Très Haut. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère même de toute action politique qui se veut morale.
Après que plusieurs de ses prêcheurs aient disparu, après avoir été emmenés par des soldats de l’empire, elle était l’autorité aristotélicienne à Jérusalem. Bien que non violente, elle se résolut à créer une garde rapprochée pour protéger les prêcheurs de Jérusalem.
Mais en représailles, le temporel fit tuer tous ceux portant une arme pour trahison envers l’empire de Rome, et condamna à la crucifixion ceux s'aventuraient à prêcher au nom de la foi Aristotélicienne. Les sympathisants eurent le choix de renier Christos et ses disciples ou de finir aux cotés de Kyrène. Tous ses disciples choisirent de la suivre jusqu’au bout, et on compta 33 croix sur la colline le jour de l’exécution. Il est dit que, juste avant de mourir, elle hurla à la face du monde une citation bien connue de Christos figurant dans ses logions : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"
On ne possède pas de texte de Kyrène, cadette des apôtres, car tous ses biens furent confisqués par le préfet de Jérusalem. N'a pu être retrouvé qu'un compte rendu de son cours sur la violence, et une copie de sa main de l’histoire de la tribu des Bisounours, qu'elle avait offerte à un de ses élèves, parti en Gaule avant le massacre des siens.
Elle mourut donc en martyr exactement 12 ans après Christos. Ceux de ses fidèles qui n’étaient pas à Jérusalem, et qui ont donc échappé à l’exécution, vinrent enlever les corps pour leur offrir des funérailles décentes. Le suaire de Kyrène fut exhumé ultérieurement, et fut retrouvé intact en dépit du temps écoulé. Encore aujourd'hui on symbolise Kyrène d'une plume d’oie sur un bouclier.
Citation:Annexe l'histoire de la tribu des bisounours d'après les textes de Kyrène.
Parmi les tribus qui avaient fui la cité d’Onalyone, il y en avait une portant le nom de Bisounours, on sait que les indiividus qui la composaient se caractérisaient par leurs pieds poilus et une vision de la vie très tournée vers Dieu, mais hélas d'une façon particulièrement simpliste.
Les Bisounours vivaient à l’écart des autres, car ils ne voulaient pas trop qu’on leur fasse des remarques sur le fait qu’il mettait tellement l’amour au-dessus de tout qu’ils en oubliaient de travailler et vivaient donc surtout au crochet des autres. Pour eux, Dieu vivait tout là haut, au pays des arcs-en-ciel et des nuages douillets, dans un royaume merveilleux où à leur mort, ils seraient reçus sans être jugés, puisqu’ils vivaient sans malice d’amour et de fêtes. Prenant la réponse d’Oane au pied de la lettre, pour eux la seule chose demandée par le Créateur était de s’aimer et de l’aimer, chacun sa place et la leur était clairement de faire la fête.
Dans la grande cité, ça ne dérangeait personne et au contraire on aimait les inviter aux fêtes, car ils n’avaient pas leur pareil pour inventer des concours et des thèmes de fêtes pour n’importe quel sujet. Ils avaient fait bien entendu des concours de celle qui avait la plus belle coiffure, celui qui avait les plus beaux pectoraux, les plus jolis mollets et ils organisaient même des courses d’escargots. Ils aimaient tant les fêtes, que les hommes et les femmes s'unissaient juste pour en avoir une et demandaient l’annulation de l'union en inventant des vices de procédure lors de grand concours. On dit même qu’ils avaient organisé des concours sur les plus belles raisons d’obtenir la séparation légale et avaient demandé aux législateurs d’étudier un texte de loi qui limiterait la validité des unions pour ainsi économiser une procédure qui était très coûteuse et qu’en général les Bisounours étaient toujours fauchés. Bref vous comprendrez que tout ça était très amusant, mais qu’après la punition de notre Créateur les survivants ne désiraient plus trop ne penser qu’à des futilités même pour favoriser l’amour de son prochain.
De plus, la vie était dure et si le partage était de mise, tout le monde devait participer ce qui n’était pas du goût des Bisounours.
Les Bisounours désignèrent leur Miss et Mister sourire comme chef, et celui-ci vint chaque soir trouver Mhour pour lui demander de contacter Oane et demander qu’ils aient leur propre oasis puisqu’ils se sentaient marginalisés. Ce à quoi Mhour finit par répondre: «Aide-toi et le Ciel t’aidera.» Les Bisounours firent un concours pour trouver la meilleure explication et décidèrent de suivre celle qui remporta tous les suffrages: «Si on se tire, Dieu que nous aimons ne nous abandonnera pas et on aura notre oasis.»
Ils firent donc une grande fête d’adieu et partirent avec un minimum de bagages, histoire de ne pas se charger puisque Dieu viendrait satisfaire à leurs besoins le moment voulu. Malgré tout, les sages des autres tribus tentèrent de les dissuader de partir, mais ils dirent que rien ne pouvait leur arriver, car ils aimaient Dieu et attendaient que Lui à son tour les sauve par amour. Mhour eut beau les sermonner, leur dire que chaque action que nous faisons détermine ce que nous devenons et que le Créateur attend de nous que notre amour soit sans condition, ils n’écoutèrent qu'eux même et prirent la route vers le levant, sans même admettre qu’ils retournaient en fait vers le lac salé qui recouvrait les ruines de la cité maudite.
On n’entendit plus parler d’eux en dehors de contes pour enfants où on parle de gens qui pensent que tout est amour gloire et beauté.