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[RP] Purification d'une âme en détresse

Aimeryc.
Montpellier. La ville de la luxure, du vice et de bien plus encore. Une ville qui aurait certainement besoin d’être brûlé pour être purifiée car pour une telle déchéance, il n’y avait que le feu qui pouvait accomplir cet œuvre. Voilà quelques semaines qu’Aimeryc résidait dans cette ville. Non pas par choix mais plutôt par obligation même si depuis quelques jours le déplaisir était devenu bien plus tolérable lorsqu’il avait rencontré cette Joséphine dont il avait décidé de prendre soins d’elle et de ses enfants. Pour combien de temps, il ne le savait nullement. Il ne se préoccupait pas du futur mais plutôt du présent car souvent à trop pensé à ce qui avait été ou ce qui sera, on en venait à oublier et à profiter de l’instant présent. Une dure leçon que le brun avait appris alors qu’il venait de perdre sa femme et sa fille et que l’alcool était devenu son meilleur ami. Au lieu de retourner auprès de sa famille pour se reconstruire, il avait décidé au contraire de se détruire et ce par tous les moyens qui seraient bon. Sexe, alcool, jeu de hasard et bien plus encore. Tout y était passé, même la drogue à un certain moment. Bien qu’ayant repris sa vie en main, le de Courcy était toujours habité par les vices ou plus particulièrement un qu’il tentait de contrôler. Ce vice était la raison de la présence de cette blonde dans son lit. Elle était apparue telle un ange dans sa vie, et c’était inspiré par des paroles qu'elle lui avait dit qu’il avait décidé d’accomplir la suite.

Jetant un dernier regard vers la couche où elle dormait, il se concentra à nouveau sur le vélin devant lui et se mit à gratter la surface de la pointe de sa plume.


Citation:
Citation:
À vous, Exaltation Lablanche d’Abancourt, Grande Ambassadrice Royale de France, Duchesse de Châteauneuf-sur-Loire, Dame de Tronchay
De nous, Aimeryc de Courcy

    Votre Grasce,

    Pour commencer, veuillez accepter mes excuses pour cette missive. Je vous sais femme fortement occupée avec vos diverses fonctions dont celle de grande ambassadrice mais j’aimerais faire appel à vos services dans un tout autre domaine. Je ne sais comment formuler ma requête cependant. J’ai tendance à être un homme direct et qui ne tourne pas autour du pot alors je tâcherais de faire honneur à cela en vous évitant une perte de temps dans la lecture de cette missive qui pourrait vite devenir bien longue.

    Habituellement ce genre de requête est adressé au chapelain de notre famille, mais je viens toujours de renouer contact avec ma famille et donc ma jumelle et je ne voudrais pas m’imposer auprès d’elle en faisant appel à son chapelain. On m’a parlé de vous il y a peu me disant que vous étiez diaconesse mais pas comme les autres. Je ne sais pas ce que cela voulait dire mais je me suis décidé à vous contacter afin de vous soumettre ma requête. J’aimerais savoir s’il vous serait possible de m’accueillir afin de m’entendre en confession ? Il y a de cela des années que je me suis confessé et je pense qu’il serait temps que je mette mon âme à nue devant le Très-Haut et que je cherche son pardon pour mes actes.

    En espérant que vous acceptiez ma requête, je vous envoie mes salutations,
    Bien à vous,



Déposant sa plume sur le bureau de chêne, Aimeryc s’empara du parchemin avec précaution pour éviter les coulées d’encre et prit le temps de se relire afin d’éviter les phrases trop lourde et trop longue. Satisfait du résultat après quelques retranscriptions, quelques reformulations, il scella le parchemin d’un sceau rouge mais vierge et fit envoyer la lettre à l’endroit où elle aurait bien plus de chance d’être reçu et lu rapidement soit au bureau de la duchesse au Louvre.
_________________
Xalta
Bordeaux où elle savourait quelques heures de tranquillité, assise dans son jardin à l'abri d'une brise mais aussi du soleil qui aimait tant à rougir son incarnation de châtaigne roussie. Elle lisait tranquillement son courrier, un œil de temps à autre sur ses deux fils qui jouaient tranquillement dans l'herbe avec "Jinsiste", le dogue allemand qui avait aujourd'hui atteint sa taille adulte. Quand il se dressait sur ses pattes arrières, il la dépassait d'une tête facilement. Malgré la taille imposante du canidé, elle n'éprouvait aucune crainte pour ses enfants ou pour elle. Un sourire amusé en voyant Tancrède tenter de grimper sur le dos du chien qui faisait semblant d'accepter son sort avant de faire deux pas en avant laissant alors Tancrède choir au sol dans deux éclats de rire: le sien et celui de son jeune frère Florentin qui depuis qu'il savait marcher suivait son aîné comme son ombre.

Une lettre scellée de rouge, donc ordre privé attira son oeil, elle ne reconnut pas le symbole gravé dans la cire mais elle la décacheta. Les courriers professionnels ou plus solennels attendraient un peu. Petit froncement de sourcils: Aimeryc de Courcy... de Courcy comme .. oui surement, d'ailleurs la suite de la lettre lui donna raison. Une confession ? Pourquoi pas après tout. Il y a bien longtemps qu'elle n'avait écouté dans le secret d'un confessionnal un homme ou une femme. Finalement cette lettre se révalait professionnelle puisqu'on faisait appel à ses talents de diaconesse.

Citation:

A vous Aimeryc de Courcy
De nous Exaltation Lablanche d'Abancourt, duchesse et diaconesse.

Messire,

Soyez assuré que vous êtes pardonné: mon temps m'appartient, certes, mais il appartient surtout à ceux qui comme vous sollicitent mon aide et surtout mon écoute pour une confession. Vous ne me faites pas perdre mon temps donc et au contraire vous me rappelez pourquoi un jour j'ai choisi de consacrer une partie de ma vie à Dieu.

Une diaconesse pas comme les autres ? Vous suscitez mas curiosité et peut-être que lors de notre rencontre vous pourrez alors satisfaire cette dernière en m'expliquant ce que ces mots recèlent. J'accepte donc avec plaisir de vous écouter en confession. Il va falloir nous entendre sur un lieu. Sachez que l'obligation d'un confessionnal dans une église ou une cathédrale n'est pas nécessaire même si beaucoup préfèrent car il existe une paroi de bois qui soustrait au regard du clerc.

Donnez moi un lieu et un jour et je pourrai alors m'organiser. Sachant que je voyage aussi entre Bordeaux et Paris pour mes diverses fonctions.

Que le Très Haut vous garde!

X.L.D'A.

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Aimeryc.
Plus les jours passaient et plus l’idée de la confession faisait sa place dans l’esprit d’Aimeryc. Après tout, cela ne lui coutait rien de le faire et pouvait même se révéler bénéfique. Non qu’il croyait en Aristote mais plutôt que le fait de soulager sa conscience envers une autre personne pouvait parfois apaiser un esprit tourmenté comme commençait à l’être le sien. Il avait déjà envoyé quelques jours auparavant une demande de confession à une diaconesse et il ne lui restait plus qu’à attendre la réponse. Pour une des rares fois de sa vie, il était nerveux. Il n’avait jamais eu à se faire confesser. Jamais. Et il allait dévoiler les plus noirs dessins de son âme à une parfaite inconnue qui possédait un pouvoir immense en tant qu’ambassadrice.

La réponse finit par lui parvenir après quelques jours d’attente. Un message, le même qu’il avait envoyé, lui revint avec en sa possession un pli contenant la réponse tant attendue. N’attendant pas plus que de raison, déjà qu’il était peu patient, il décacheta ce dernier afin de parcourir le vélin et y lire les mots. Un sourire fin étira ses lèvres à cette lecture en voyant qu’il avait su susciter la curiosité de la duchesse. Rassuré aussi de savoir qu’ils n’étaient pas obligé de se retrouver dans un confessionnal, il empocha la lettre afin d’y répondre un peu plus tard.


Citation:
Citation:
À vous, Exaltation Lablanche d’Abancourt, Grande Ambassadrice Royale de France et Diaconesse,
De nous, Aimeryc de Courcy

    Votre Grasce,

    Je suis ravi de savoir que j’ai su susciter votre curiosité par mes mots bien que cela n’était nullement mon intention. Je suis d’autant plus ravi de savoir que vous acceptez ma demande. J’ai eu peur de voir celle-ci refusé. Puisque le confessionnal n’est pas obligatoire, je préfère l’éviter. Je n’aime pas vraiment les endroits restreints ou trop peuplé. Nous pourrions faire cela chez vous ou chez moi ou je ne sais pas. Je suis disponible quand cela vous arrange. Je vous laisse décider pour l’endroit et la date et j’y serais. Vous êtes, de nous deux, la plus occupée.

    Cordialement vôtre,




_________________
Xalta
La réponse franchit les lieues rapidement, elle aurait aimé répondre aussi vite, mais ses diverses fonctions l'occupèrent plus qu'elle ne l'avait imaginé. Elle avait également appris le décès d'un homme qu'elle avait apprécié et qu'elle officierait à la demande de son épouse les funérailles de ce dernier. Finalement, ce soir elle trouve enfin le temps de se poser et de répondre à sa correspondance.

Elle avait pu lire le soulagement de l'homme en apprenant qu'ils ne seraient pas enfermés dans un confessionnal. Ce n'était pas toujours simple de se retrouver enfermé avec une étrangère pour se raconter, pourtant pour certains, cela les aidaient car ils n'avaient pas à soutenir un regard qu'ils avaient tendance à trouver culpabilisant. Un sourire naît sur ses lèvres au moment où elle plonge sa plume dans l'encrier pour rédiger sa réponse.


Citation:
A vous Aimeryc de Courcy
De nous Exaltation Lablanche d'Abancourt, GARF, duchesse et diaconesse.

Salutations cordiales,

Je ne refuse jamais une demande de confession ou toute autre demande en lien avec ma charge de diaconesse. En émettant le vœu de devenir une femme d'Eglise en quelque sorte il y a de cela près de trois ans, j'ai accepté d'être au service des autres et de Dieu.

Où vivez-vous ?

Je peux tout aussi bien vous recevoir à Bordeaux, qu'en Orléanais, qu'à Paris.

Que Dieu vous garde!

XLDA

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Aimeryc.
Depuis quelques jours la fatigue ou le découragement que provoquait la gestion d’une compagnie de commerce vient s’emparer du normand qui n’avait presque jamais une minute pour lui. Décidant de mettre tout cela de côté pour quelques temps et de laisser les routes derrière lui quelques temps, il se décida à se prendre un petit pied à terre dans la ville qu’il aimait le moins. L’apparition d’Anastasya dans sa vie n’était pas étrangère à cette décision. Puisque la douce brune avait besoin d’effectuer un voyage de quelques jours pour récupérer sa petite caissette qui contenait sa fortune, Charles se décida à lui proposer sa présence ainsi il pourrait apprendre à mieux connaître la douce Ana. Malgré tous ces changements, un point resta figé. Sa confession. Il avait justement reçu une missive de celle qui allait le recevoir en confession. Avant d’entamer son périple, il prit le temps de répondre à sa missive.

Citation:
Citation:
À vous, Exaltation Lablanche d’Abancourt, Duchesse & Diaconesse,
De nous, Aimeryc de Courcy

    Votre Grasce,

    Je vis à Montpellier. Du moins j’y vivrais d’ici quelques jours lorsque j’aurais finalisé l’achat de ma demeure. Je peux vous rejoindre sur Bordeaux si cela vous sied. Je pourrais être là d’ici quelques jours par exemple. Cela vous irait-il ?

    Que le Très-Haut veille sur vous,



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Xalta
Citation:
A vous Aimeryc de Courcy
De nous Exaltation Lablanche d'Abancourt

Cordiales salutations,

Cela me convient fort bien, nous nous retrouverons donc à Bordeaux.
Pour plus de facilité je vous donne rendez-vous devant la basilique au cœur de la capitale guyennoise. Puis nous irons nous promener le long de la Garonne. Par cette saison, les rives du fleuve sont bien agréables et nous aurons toute la quiétude nécessaire pour ce genre d'entretien.

Que Dieu vous garde.

XLDA.


Le pli fut porté avec célérité jusqu'à Montpellier. Un sourire en songeant à la ville languedocienne, elle avait promis il y a de cela bien longtemps qu'elle s'y rendrait pour une visite amicale.

___________

Quelques jours plus tard, elle était devant la basilique, elle attendait l'homme avec lequel elle avait correspondu ces derniers temps, un homme à la recherche du salut. Elle se demandait ce qui avait poussé son correspondant à entreprendre une telle démarche qui restait quand même exceptionnelle malgré tout dans la communauté aristotélicienne.
Peu osait franchir le pas. La peur d'être jugé surement. Parfois la peur d'être dénoncé aussi pouvait en arrêter plus d'un. Pourtant, il existait le secret de la confession. Elle avait entendu tant de choses en confession : des choses bénignes aux plus atroces. Il lui était alors difficile de rester "professionnelle".
Elle faisait quelques pas devant la basilique , histoire de passer le temps.

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Aimeryc.
On disait que le temps permettait à toute blessure de guérir même la plus douloureuse et qu’il fallait laisser ce dernier agir. Mais le temps n’avait jamais su guérir la blessure que la mort de sa compagne avait créée chez lui. Mais lentement l’apparition de cette brune dans sa vie avait permis à Aimeryc de cicatriser de cette blessure douloureuse. Lentement, il devenait un tout autre homme. Et c’est pourquoi il cherchait encore plus le salut pour tous ses pêchés. De pli en pli, de lettre en lettre, un rendez-vous avait été fixé avec cette diaconesse bordelaise qu’on lui avait conseillée il y a quelques temps de cela. Dans ce dernier pli qu’il avait reçu il y a quelques jours de cela de sa part, il pouvait y lire qu’elle lui donnait finalement rendez-vous dans la capitale guyennoise d’ici quelques jours afin de pouvoir l’entendre en confession comme il l’avait demandé. Préparant quelques effets ainsi que des rations, il prétexta un voyage d’affaire auprès d’Anastasya afin de s’y rendre.

Voyageant prestement sans jamais s’arrêter si ce n’était que pour manger quand il n’avait pas d’autre choix ou pour laisser sa monture se reposer avant de reprendre, il débarqua finalement quelques jours plus tard dans la ville tant visitée par le passé. Le plus gros du voyage était fait, maintenant il ne lui restait plus qu’à se trouver une chambre d’auberge pour une journée ou deux tout au plus et à se rendre devant la basilique où on devait l’attendre.

Les menus détails réglé, Charles avait rapidement enfilé une tenue plus convenable, mais aussi moins poussiéreuse après une petite toilette rapide pour ôter les marques du voyage. Prenant finalement la direction de la basilique, il s’y rendit plutôt rapidement ayant une bonne connaissance de la ville. Le seul détail était qu’il n’avait aucune idée de l’apparence de celle qui aurait le plaisir – ou le déplaisir – de l’entendre en confession. Et du monde, il y en avait. Posant ses yeux sur la foule, il se mit à la détailler jusqu’à apercevoir une jeune femme, quand on approchait la trentaine on avait tendance à se considérer jeune ainsi que les personnes qui semblaient avoir le même âge que soit, qui faisait les cent pas sur le parvis de l’église. S’approchant lentement de celle-ci, il l’observa un instant avant de lui adresser la parole.


    « - Hem… Votre Grasce ? »
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Xalta
La Trentenaire voit venir au devant d'elle un homme. Il l'aborde assez timidement, elle lui adresse un sourire

Grace oui je suis, mais suis-je celle que vous semblez chercher ?

Taquine ? Un peu, c'est dans sa nature.

Exaltation Lablanche d'Abancourt, seriez-vous Aymeric de Courcy ?

L'homme est habillé simplement certes mais son œil a pu, sans soucis, évaluer la qualité du tissu dont sont faits ses vêtements. Ils sont d'excellente facture. C'est un homme plutôt plaisant à regarder, elle se fait la réflexion qu'il doit beaucoup plaire à la gente féminine.

Enchantée.

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Aimeryc.
Glissant son regard chocolaté sur le corps de celle qu’il pensait être la duchesse qu’il devait rencontrer, il sourit doucement en remarquant qu’elle était tout à fait le genre de femme qu’il appréciait et qu’il aurait tenté de séduire s’il n’avait pas eu Elle dans sa vie. Peu certain de s’il s’agissait bien de la diaconesse, il s’adressa sur un ton plus léger qu’il ne l’avait voulu, comme s’il était timide alors qu’habituellement il ne ressentait aucune timidité envers les femmes. Se raclant la gorge pour s’éclaircir la voix, il roula des yeux simplement en entendant la femme le taquiner. Alors qu’il se présentait, il s’inclina légèrement comme on lui avait appris dans son enfance.

    « - Je suis effectivement Aimeryc de Courcy, l’homme qui vous a contacté pour vos services. Et je suis moi-même enchanté de vous rencontrer enfin, Votre Grasce. »

Se redressant, il vint observer le regard mielleux de son interlocutrice en ne pouvant s’empêcher de se dire qu’elle était une femme agréable au regard et que cette confession promettait de ne pas être ennuyeuse tout du moins pour le regard. Après tout, il allait livrer ses plus sombres secrets alors pourquoi devrait-il le faire face à quelqu’un de moche et ainsi devoir subir un double supplice. Un était bien assez suffisant.

    « - Comment voulez-vous procéder ? Je me souviens que vous parliez d’aller marcher sur les abords de la Garonne qui doit être très belle à cette saison d’ailleurs. Il y a un moment que je n’étais plus venu à Bordeaux vous savez. Mais j’imagine que cela ne vous intéresse guère. »
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Xalta
Elle subit sans sourciller l'examen de son interlocuteur, seulement un léger sourire amusé flotte sur ses lèvres. Elle sait qu'elle n'est pas laide bien que n'étant pas une de ses beautés à tomber par terre. Elle se sait attrayante mais n'en joue pas forcement surtout dans le cadre de sa fonction de sacristain.

Oui nous allons discuter, enfin vous allez surtout parler, je vous écouterai et nous verrons au fur et à mesure. La Garonne est très belle oui, ces berges sont accueillantes et fleuries en cette saison.

Elle lui tend son bras.

Venez.

Puis un léger froncement de sourcils.

Pourquoi m'en désintéresserai-je ? Non racontez moi, au contraire, cela nous permettra d'en venir progressivement à ce qui vous a conduit jusqu'ici.

Elle lui adresse un sourire et l'entraîne vers les rives garonnaises.

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Aimeryc.
Observant cette femme, une des rares à ne pas être son amante, Aimeryc hocha doucement la tête à ses propos. Il avait pu par le passé s’apercevoir de la beauté de la Garonne et il fallait dire que la duchesse avait raison. Ils allaient à n’en point douter passer un bon moment même s’il allait lui confier ses plus sombres secrets. Mais il s’agissait là d’un pas important dans la vie du brun qui désirait devenir pure face au Très-Haut même s’il ne doutait pas flancher à nouveau et retomber dans ses travers. Mais il ferait tout pour éviter cela, il le voulait vraiment et parfois la volonté seule suffisait à éviter bien des bêtises.

Fronçant légèrement les sourcils en voyant la diaconesse tendre son bras comme il aurait dû le faire si elle lui en avait laissé le temps, il se demandait comment agir. Après tout, ce sont les femmes qui s’accrochaient au bras des hommes. Et puis un haussement d’épaule plus tard, il avait son bras autour de celui de Xalta et se laissa entraîner tout en l’entraînant vers les berges. C’était un chemin mutuel vers le secret, vers ce moment où son âme serait à nue. Mais tout en faisant le chemin, il se mit à réfléchir à sa question. Il avait pour habitude de ne pas s’éterniser sur sa vie, de ne pas trop raconter celle-ci en détail afin d’entretenir le mystère. Cette manie venait sûrement du fait qu’il avait fini par être blessé autrefois en s’exposant trop. Mais il fallait bien faire un pas en avant autant au sens propre qu’au sens figuré. Il faisait ça pour Elle, il faisait cela pour leur futur.


    « - Je ne sais pas. J’ai pour habitude de ne pas trop parler de moi. Je n’aime pas m’étendre et me laisser découvrir. Mais j’imagine qu’avec vous, je vais devoir le faire en mettant mon âme à nue sous le regard du Très-Haut alors aussi bien tout vous dire. Je suis commerçant en fait. Je vends de l’alcool un peu partout dans le Royaume mais je n’ai pas mis les pieds ici depuis… »

Tout en continuant sa route, il fit mine de réfléchir en jetant des œillades à son interlocutrice pour s’assurer qu’elle l’écoutait. Il ne voulait pas trouver une femme endormie ou inintéressée par ce qu’il avait à dire. Rassurée par son attention, il continua.

    « - … Depuis quelques années maintenant. J’avais tendance à envoyer du personnel à ma place. Mais je suis dans le coin pour mon dernier voyage d’affaire. J’ai décidé d’arrêter et de me concentrer sur une seule chose. L’amour. »
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Xalta
Ils sortent de la ville au bras de l'un l'autre. Sur le chemin, ils ont croisé quelques Bordelais de sa connaissance, être la diaconesse et la protectrice de la ville permettait de rencontrer bien du monde. Bien entendu, ils ont été dévisagés, le contraire aurait été étonnant. Nombre d'entre eux devaient s'interroger sur ce jeune homme qui partait en promenade avec la Demi-Rousse. Sitôt l'enceinte protectrice de la ville franchie, ils sont en campagne, les champs et les vignes s'étendent sous leurs yeux, le bruit de la ville fait place au silence de la campagne. Ce silence constitué des mille et un petits bruits des travaux des champs, des grillons qui chantent, du pépiement des moineaux.

Ils rejoignent donc les rives, toute son attention est concentrée sur son interlocuteur qui semble s'en inquiéter mais elle lui adresse un sourire à chaque fois qu'il la regarde. Elle prend son rôle très au sérieux. Il semble avoir besoin d'être rassuré de nouveau, alors c'est sérieusement mais avec douceur qu'elle affirme :

Rassurez-vous, peu de gens aiment se confier surtout quand il fut s'épancher sur ce que l'on tait. Mais je vais vous l'assurer de nouveau. Ce qui sera dit entre nous demeurera secret. Même les choses les plus inavouables, mes lèvres resteront scellées.

Il continue: un marchand. Le monde du commerce, un environnement qu'elle connait fort bien pour y baigner depuis sa tendre enfance. Ses parents étaient des commerçants qui pour leurs affaires voyageaient à travers l'Europe. De la passion de ses parents pour les affaires, elle avait hérité même si elle le faisait à une échelle moindre, se contentant d'un réseau qu'elle avait développé au cours des quinze dernières années. Un léger froncement de sourcils quand il dit vouloir tout arrêter pour se consacrer à une seule chose. Spontanément, elle eu envie de lui crier que c’était une foutaise, non pas qu'elle ne croyait pas en l'amour, mais ne faire tourner sa vie uniquement autour de cela n'était pas une bonne chose.

Vous ne devriez pas tout arrêter, toutes vos activités pour vous consacrer uniquement à l'amour et je suppose à la femme que vous aimez. Ce serait un tort. Au contraire, il vaut mieux apprendre à faire cohabiter votre passion pour le commerce et celle que vous semblez nourrir pour cette femme.
C'est louable comme intention mais idiot.


Aie, voilà, elle a encore parlé trop vite: la dernière phrase lui a échappé. Il faut maintenant qu'elle adoucisse son propos. Elle cogite vite.

Cette femme, elle vous a connu comme quelqu'un d'actif, voyageant, faisant des affaires, c'est ce qui lui a plu en vous parmi vos autres qualités. Si vous cessez tout: vous allez vous retrouver désœuvré car je suppose que de son coté elle a ses propres activités. Comment occuperez-vous votre temps lorsqu'elle sera indisponible ? Vous la suivrez partout comme une ombre ?

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Aimeryc.
Bras dessus, bras dessous, le brun et la rouquine se dirigeait vers les rives de sa confession. Et peu importait les regards des Bordelais, ces regards pour les dévisager en se questionnant sur qui il était. Ils devaient se demander s’il n’était pas l’amant de la diaconesse au vu des regards mais il préférait cette idée à celle qu’il puisse être là pour se confesser. Après tout, il tenait au secret. Tout du moins dans l’immédiat. L’enceinte de la ville fut rapidement franchit et le silence commençait à se faire alors qu’ils laissaient la foule derrière eux. Ainsi ils seraient tranquille et ils n’auraient pas à crier pour se faire entendre ou des oreilles indiscrètes qui traineraient.

Il était nerveux car jamais il n’avait été dans une situation du genre, jamais il n’avait éprouvé le besoin de se confesser avant aujourd’hui. Lui qui n’aimait pas parler de lui-même… Mais s’il regardait si souvent la diaconesse c’était pour s’assurer qu’elle était attentive et non pour être rassuré. Mais il appréciait son attention. Inclinant la tête à ses propos, il se permit de rajouter quelques mots.


    « - Je ne m’en inquiétais pas vraiment. Je voulais m’assurer que vous étiez attentive après tout, c’est la première fois que je vais me confier ainsi. Je n’aime pas habituellement. »

Et il continua sur sa lancée, parlant de son métier, de sa passion qu’il avait découvert il y a presque de cela dix ans. Ce métier qui lui permettait de vivre confortablement maintenant sans avoir à trop travailler. Car oui, il n’avait plus trop à le faire alors que c’était le contraire lors des premières années. La création des contacts commerciaux et des contrats était une tâche éreintante et exigeante. C’est ainsi qu’il était devenu exigeant envers tous mais surtout envers lui-même, demandant le meilleur de tous et chacun. Quand il fit part de sa décision de tout arrêter, décision qu’il comptait mettre en action d’ici très peu de temps, la réaction ne se fit pas attendre. Arquant un sourcil, il s’arrêta un instant pour prendre le temps d’analyser les mots tout comme la situation mais le temps qu’il fasse ceci, elle se permettait de rectifier ses paroles pour les adoucir. Inclinant la tête, il lui répondit donc.

    « - C’était en quelque sorte mon idée. Ou plutôt m’adonner à mes passions aussi car ces dernières sont nombreuse en dehors du commerce. J’aime faire des balades à cheval ou me rafraîchir dans l’eau tout comme j’aime jouer de mes charmes auprès des femmes. Bien que ce dernier passe-temps m’est interdit désormais puisque j’ai fait une promesse. Donc je ne serais pas désœuvré, cesser tout me permettrait juste de ne pas avoir de voyage à faire loin d’elle. »
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Xalta
Ils se sont arrêtés, il semble réfléchir et sa réponse la rend encore plus perplexe. Elle fronce légèrement le nez montrant ainsi qu'elle n'approuve pas. Elle a du mal à comprendre comment on peut décider tout cesser ou presque pour une personne que l'on aime. Elle a déjà aimé mais jamais elle n'aurait sacrifié pour celui qu'elle aime une partie de sa vie car c'est ce qu'il compte faire. Elle ne le juge pas, mais elle ne comprend pas. Malgré tout elle lui fait savoir qu'elle est dubitative.

Vous savez je ne suis pas convaincue que vous fassiez le bon choix, vous allez surtout vous consacrer à des loisirs et à elle. Si votre intention est louable j'ai peur que cela finisse par vous miner. Mais je vous souhaite que me démontriez que j'ai eu tort de penser ce que je pense en ce moment.

Phrase alambiquée s'il en est. Elle lui sourit chaleureusement puis une pression sur le bras pour lui signifier qu'ils pourraient reprendre la marche. Une brise légère fait bruisser les feuilles et l'herbe, quelques pépiement d'oiseaux, quelques grésillement de grillons cachés entre les brins verts.

Ainsi vous aimez jouer de vos charmes. Est-ce de cela que vous souhaitez m'entretenir en particulier ou bien de toute autre chose, ou bien encore de tout ?


Il faut bien amener tout doucement vers ce qui les a conduit aujourd'hui à se rencontrer et à se promener.

_________________
Aimeryc.
Posant son regard dans celui de la bordelais, le normand put voir tout comme il put entendre le désaccord de cette dernière. Détaillant son minois, il ne tarda pas à voir le nez se froncer, signe de sa désapprobation. Très régulier chez une femme, ce dernier avait pour tendance à démontrer un désaccord, une incompréhension. À force de côtoyer des femmes, il avait pu remarquer quelques signes en communs dont ce dernier. Et il s’en servait régulièrement quand il cherchait à séduire. Un froncement de nez et hop, il changeait de tactique. Mais cette fois-ci, il ne le pouvait pas. Se montrant attentif, il haussa simplement les épaules. S’il savait. S’il pouvait savoir le futur, il saurait alors qu’elle avait raison. Il saurait alors qu’il devait faire les choses autrement. Mais il ne sait pas et les illusions de faire ce qu’il fallait restait, le cœur prêt à exploser.

Après un dernier soupir, après une dernière réflexion, il reprit la route en sentant cette pression sur son bras. Pour le coup, il se sentir être cet étalon qu’on dirigeait des pieds et dont il suffisait d’une pression contre les flancs pour le faire avancer. S’enfonçant dans ses pensées, il se laissa porter par le doux son du vent dans les feuilles, des pépiements des oiseaux. Les plaisirs simple lui manquaient. Les plaisirs de la nature. Si cette confession devait venir à ne servir à rien, elle aurait quand même eu son utilité. Il aurait découvert que la nature était apaisante.

Il fut rapidement tiré de sa rêverie par la voix de celle qui l’accompagnait dans ce calme champêtre. Tournant le faciès vers elle, il hocha doucement la tête à ses propos.


    « - Effectivement. En fait, c’est un peu de tout mais beaucoup de cela. Je n’ai pas été un homme très… vertueux ces dernières années. »

Mordillant légèrement l’intérieur de sa lèvre inférieure, signe de nervosité chez ce presque breton, il prit le temps de placer ses pensées en ordre avant de continuer. Il ne voulait rien oublier.

    « - Disons que comme vous l’avez compris, j’aime jouer de mes charmes. Je trouve une satisfaction dans cela. Jouer avec le feu me permet de me sentir vivant. Et je le fais régulièrement. Que les femmes soit célibataires ou mariées, rien ne m’arrête. C’est plus fort que moi. »

Soupir légèrement avant de pincer ses lèvres dans une moue incertaine avant de terminer sa phrase, observant les alentours.

    « - J’aimerais pouvoir être comme cette campagne. Être calme à l’intérieur mais je n’y arrive pas. C’est comme si je ne savais que charmer. Je ne suis pas à dire que je n’aime pas cela. Oh non, j’aime charmer je ne le nie pas. Mais j’ai trouvé l’amour comme vous avez compris. Il est temps je pense de cesser mes bêtises d’enfant pour laisser place à l’adulte. »

Il était loin de savoir que tout ceci ne servirait à rien. Que d’ici peu, tout partirait en éclat. Que d’ici peu, il flancherait et retomberait dans les pires travers qu’il pouvait avoir et seul Aristote pouvait savoir qu’il en avait beaucoup.
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