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Après que le Comte de Cassis ait dit au Cardinal Richelieu qu'il pensait qu'il était un mauvais Cardinal, ce dernier l'a invité à diner sur ses terres d'Apt.

J'veux pas y aller à ce dîner

Yueel_arystote
Titre de JD Richelieu largement inspiré d'une chanson qu'on ne présente plus


Dans quelle galère s'était-il encore mis ? C'était la question que se posait le Comte de Cassis depuis près d'une heure dans l'attelage qui l'amenait vers Apt, ou Mérindol... Il ne savait pas lui-même. Ses gens, ceux de Cassis parce qu'à Carpentras il n'était toujours pas très apprécié, s'était chargé de la réception de l'invitation officielle. Trop occupé à ses pensées, il n'avait pas pris la peine de regarder lui-même l'invitation.

Bref il allait chez le Cardinal et pas vraiment de gaité de coeur. Il ne pouvait cependant, s'en prendre qu'à lui-même. Il en avait balancé des horreurs à l'homme d'église, le targuant d'être un cardinal de pacotille, d'être le chien d'Hersende et pis encore. Résultats : il avait été convié par le dit Cardinal à un dîner en signe d'apaisement ou de règlements de compte il ne savait que trop...

Arystote blêmit. La rumeur courrait qu'Hersende voulait sa mort. Et si... et si le Cardinal aussi... Et si Ludovi de Sabran et Hersende de Brotel ou Ludovi de Sabran tout seul avai(en)t décidé de l'empoisonner lors d'un dîner. Il suffirait de dire qu'il s'est étouffé avec une arête de poisson et personne n'en douterait. Arystote pencha sa tête à l'extérieur de la voiture et fit un signe à son plus fidèle serviteur et ami Michel. L'air quasiment hivernal vint le gifler. La vitesse combinée du trot des chevaux et du vent n'avait rien d'agréable.


On a pris combien de gardes avec nous ?, demanda t-il sans cacher son inquiétude et en commençant à songer à faire venir un numide de pays lointain pour goûter ses plats.

Michel répondit par un sourire franc.


Deux seulement mais je doute que vous ayez à vous inquiéter. Vous faire tuer juste après vous être publiquement disputé ne serait pas malin et je doute que Son Éminence soit assez stupide.

Arystote acquiesça devant l'évidence de l'argument. Cela ne l'empêcha pas pour autant de ruminer le reste du trajet maudissant sa bêtise colérique et ce repas dans vers lequel il se dirigeait. Aussi quand on lui annonça qu'ils étaient arrivés à destination un seul mot lui vint.

Scrogneunorf !
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Richelieu1
[Apt - 2ème Étage du Donjon ; Bureau du Cardinal Duc d'Ostie]

Le Cardinal de Sabran était revêtu de sa tenue qu'il qualifiait "d’apparat". Tenue aux allures militaires - mais dépourvue d'armure qui serait lourde - aux couleurs d'Apt. Il se tenait devant la fenêtre de son bureau, le regard perdu dans les plaines de Provence.

A l'autre bout de la pièce, Guihèn l'observait, muet. Le Capitaine connaissait pourtant son maître depuis l'enfance et ne se gênait pas pour l'interroger en privé sans se soucier du protocole. Mais lorsque le Cardinal était entré ce soir, annonçant un dîner avec Arystote, le château s'était figé.

"Les gens d'Apt" étaient triés sur le volet. En petit nombre, ils étaient tous au service du Duc depuis de nombreuses années. Cercle réellement familial malgré l'absence de filiation, chacun savait l'opinion qu'il portait sur ses pairs. Et parmi ceux-ci, le Comte de Cassis n'héritait pas souvent de compliments.
Pourtant, il avait été clair. Cassis serait reçu à dîner ce soir et avec les honneurs qui lui étaient dus. Chacun s'interrogeait.

Ludovi quant à lui était dans ses pensées ... lointaines comme à son habitude, voir rétrogrades. L'après midi même, il s'était retenu de molester Aristote. Mais pour une raison qu'il n'appréhendait guère, le destin lui jouait un tour.

Apercevant une lueur par delà la herse ...
Voici l'heure ... il ferma les rideaux.


[Apt - Cour d'honneur]

Aussitôt, Guihèn avait quitté le bureau du Prince. Laissant tout de même un garde en bas de l'escalier, au cas où, il se dirigea avec un peloton de la garde vers le jeune hôte. S'inclinant quelque peu ... votre grandeur, ... Il enjoignit Cassis à le suivre au sein du castel.


[Apt - 1er Étage du Donjon ; "Salon Commensal"]

Sa grandeur, Aristote, Comte de Cassis.

Aussitôt, Ludovi relevait la tête et le yeux vers le Comte. Il était déjà assis dans le premier des trois fauteuils qui ceinturait la table. Attendant que son hôte s'avance, il fit servir deux verres de vin.

Un cépage de l'abbaye de Saint-Honorat sur les Iles de Lérins, Comte. J'espère qu'il vous siéra.

Le sourire affiché était franc. Bien qu'il fut sans doute difficile de discerner s'il était plus inspiré de l'amitié, de la cruauté ou de l'amusement. Ludovi lui même n'aurait su le dire.
Un simple regard suffit alors à faire se retirer et Guihèn qui garderait la porte et Vincèns qui retournerait aux cuisines. Les deux hommes étaient seuls.

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Evenflow
Evenflow battait la campagne à la recherche d'un cochon hongrois qui s'était fait la malle en douce.

Les traces menaient à l'entrée d'une demeure peu commune.

Ohé! Il y a du monde?

Vous n'auriez pas vu un cochon? Un dans le style laineux. Non parce qu'il était sélectionné pour le Grand Prix qui va se dérouler en Arles.

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Evenflow, ses pensées arrivent comme des papillons.
Oh, sans le savoir, il les chasse!
Un jour, il recommencera une vie,
Une nouvelle vie, une belle vie...
Yueel_arystote
Arystote avait suivit Guilhen sans un mot. Faut dire qu'il restait méfiant. Il n'était pas venu sur Apt depuis le mariage de sa mère et Zohadez. Son souvenir du Château était différent de ce qu'il voyait ce jour.

Tout lui paraissait à la fois plus petit et plus sombre. Les bougeoirs posaient des reflets sur les murs. Des reflets qui semblaient chercher à dévorer les âmes. Enfin c'est ainsi qu'Arystote interprétait les jeux de lumière qui le suivaient jusqu'au Salon où l'attendait le Cardinal.

Le salon différait des couloirs par une certaine chaleur qui surprit le Comte. Il s'avança vers le Cardinal pour baiser l'anneau. En toute circonstance il se devait de respecter le protocole.


Bonsoir Votre Éminence. Je ne doute pas que ce breuvage saura me seoir. Vous avez sans doute plus de connaissance en vin que je n'en aurai jamais.

Puis en toute honnêteté quant à son ignorance.

Puis-je demander ou se trouvent ces îles ? Je n'ai pas été très assidu à mes leçons de géographie...

Il posait la question tandis que la porte se refermait sur Guilhen. Arystote était toujours debout face à son hôte qui semblait à son aise assis dans son fauteuil. Lui-même n'aurait pu en dire autant.
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Richelieu1
Le Cardinal fut surpris. Il avait des opinions diverses sur Arystote, mais il ne lui aurait pas attribué un défaut de connaissance en Géographie !

Ces iles sont situées dans la baie de Cannes. On y trouve un monastère fortifié dont l'origine remonte au Vème siècle et qui dépend aujourd'hui de l’archidiocèse d'Aix. Depuis 1437 et la protection Provençale, l'abbaye connait des améliorations. A ce propos depuis deux ans, les ouvriers travaillent à l'aménagement des galeries du cloître inférieur. Les colonnes ont été apportées en février 1460.

Mais faute d'argent, le chantier est arrêté depuis la fin juin de cette année. D’où l'intérêt d'ailleurs pour eux d'exporter leur vin qui par ailleurs est délicieux. J'espère pouvoir bientôt faire entreprendre le voûtement.
*

Le Cardinal se rendit compte qu'il exposait là ses comptes d'apothicaires ... au demeurant très intéressant pour un encyclopédistes du futur, mais bien peu pour un jeune Comte qui devait - à juste titre - s'en moquer.

Mais je ne vais peut être pas vous exposer tout les travaux en projet. Encore que ... vous semblez vous intéresser à l'archevêché d'Aix, au vu des reproches que vous m'avez adressés.
Et j'avoue, que je suis tout particulièrement impatient d'entendre votre avis sur ma gestion !


L'entrée en matière était brute ? Sans doute ! Mais le Cardinal n'aimait pas tourner des heures autour du pot. Il préférait y entrer, avec le tact d'un éléphant s'il le fallait !

Mais je vous en prie Comte, Prenez place, et mettez vous à l'aise.

Autant que faire ce peu, se dit intérieurement le Cardinal.

* Merci Wiki !
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Yueel_arystote
Il écoutait avec un réel intérêt le récit de ces îles et voyageait déjà dans la Baie de Cannes, telle qu'il se l'imaginait quand le Cardinal lui rappela sans détour la raison de cette invitation.

Il prit place comme on l'invitait à le faire non sans retenir une grimace. Enfin, il l'avait bien cherché. Les propos qu'il avait eu à l'égard du clerc à l'Hérauderie, légitimait parfaitement les questions de ce dernier.


Vous avez raison, c'est la raison de ma présence ici après tout..., dit-il avant de prendre quelques secondes de réflexion.

Votre gestion, je dois l'admettre n'est pas très visible. Certes vous officiez pour les grandes cérémonies d'intérêt presque politique, comme les couronnements, la Saint Noël etc. Mais j'ai le sentiment que la Provence est dénuée de ferveur aristotélicienne et que vous, le plus important représentant de l'Eglise, ne faites rien pour changer cela.

En fait vous me semblez pas plus croyant qu'un autre. Je n'arrive pas à voir la foi en vous comme on peut la voir chez quelqu'un comme Eavan par exemple.

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Richelieu1
"Et paf !"

Voilà ce que le Cardinal venait de se prendre en pleine tête. Digérant l'affront, il pencha la tête en arrière, plaquant son crane contre le haut du siège en bois, inspira et entreprit de répondre.


Mon action n'est pas très visible ? Ça je le reconnais. Mais voyez vous, je crois que c'est ce qui fait que la Provence est toujours l'une des provinces les plus aristotéliciennes.

Oh je vous avoue que la religion ne m'obsède pas. Contrairement à ce que certains affirment, je ne pense pas à Rome toute les trois minutes. Peut être trouvez vous cela déplacé, mais j'ai toujours été comme cela.


Il se remémora le temps jadis. Ce temps qu'il regrettait souvent, sans doute plus souvent qu'il ne priait.

Savez vous Comte, que je n'ai jamais aspiré à être religieux ? En effet, lorsque je suis rentré dans cette voie, je ne l'ai fait qu'après un malheureux courrier pour être Diacre de Brignoles. Pour donner un coup de main, comme je l'avais formulé à l'époque.

Mais j'avais des projets, un mariage, des enfants, de la politique, un chien ... Oh rien de concret à l'époque, mais j'avais la vie devant moi.

Quoiqu'il en soit, j'étais croyant, baptisé après une simple missive à Il_vero_re en quelques heures à peine. Et je me suis retrouve diacre de Brignoles au moi de juin. Et là j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi. Deux cérémonies In Gratibus et une Res Parendo par semaine. La première sur l'Acédie ! Je ne l'oublierai jamais.
Et j'ai rencontré le succès ... des petits jours ! Les gens venaient, de temps en temps. Ils venaient sincèrement, mais pas de manière assidue. J'ai découvert des Provençaux croyants, mais sans excès. Des petites gens qui aimaient vivre tranquillement, boire une bière en évoquant Sainte Boulasse et danser ! Mais pas bien plus.


Il sourit à ces derniers mots.

Enfin, ce n'est pas exact mais nous y reviendrons.
Au mois de Septembre de la même année, Ingeburge partait et m'avait propulsé Archevêque Métropolitain. Autant vous dire que j'ai du me débrouiller seul, à gérer une province, quasiment 2 avec Arles même, un concordat des plus admirés, et une assemblée épiscopale viciée ... compliqué !

Et c'est lors des années qui ont suivi que j'ai découvert l'autre facette. Une facette politique de la religion, et des provençaux prêts à tout les exploits pour vivre leur vie comme ils l'entendaient. Dans la Foy et la Sainte Tranquillité !
Alors j'ai pris ce parti.

Ne pas être le cureton par excellence, mais veiller sur la Provence et sa paix, son unité de manière plus ou moins lointaine. Je ne suis jamais très loin, toujours prêt à brandir la croix de Christos, et à me battre pour que nous restions une famille Aristotélicienne soudée et unie. Mais sans exagérer et tomber dans la bigoterie de nombre de mes pairs. J'ai prit ce parti et ... je crois que j'ai fini par l'adopter !

Aujourd'hui, je suis comme je suis. J'essaye de mener la barque, par la discussion toujours, par la force parfois. Et je suis tolérant, quoi qu'en dise mes détracteurs. Je pense être l'un des Cardinaux les plus tolérants du Sacré Collège. Et ça paye je crois.


Il prit une pause et se rendit compte qu'il partait dans tout les sens.


Mais je reconnais que pour la canonisation ... Eavan sera devant moi. J'ai regretté son départ de la Garde Épiscopale d'ailleurs. Même si je me suis souvent prit le bec avec, j'estime Eavan et son engagement pour notre Église.

Il n'était pas sûr d'avoir vraiment répondu à la question du jeune Comte. Mais tant pis. Il ne doutait pas que celui-ci ne garderait pas sa langue dans sa poche. Et ils n'avaient même pas commencé à souper.
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Arystote
Un Cardinal qui entreprend de répondre c'est long comme un sermont. Aussi le Comte de Cassis écoutait l'historique. Il écoutait et se retint plusieurs fois de ne pas l'interrompre. Alors tout en écoutant il essayait de retenir les réponses qui lui venaient.

Vous serez surpris de m'entendre dire que je suis d'accord avec vous sur plusieurs points voire tous.

Arystote sourit et se détendit dans son fauteuil. Si le Cardinal justifiait ainsi son parcours c'est qu'il avait choisi le dialogue plutôt que l'empoisonnement.

Je ne doute pas que vous êtes loin de penser à Rome toutes les trois minutes, que vous êtes moins bigot que vos pairs de l'Eglise Aristotélicienne et même le plus tolérant du Sacré Collège.

D'ailleurs n'avez-vous pas un jour appelé les provençaux à prendre les armes pour défendre leurs terres ? En fait ce que je vous reproche n'a absolument rien à voir avec les histoires politiques de Rome, de la Réforme, de ce fichu Concordat - j'y reviendrai - et de l'Indépendance.

Je vous reproche d'être moins qu'un diacre ! D'avoir la robe rouge, la bague qui va avec, le duché mais rien d'un guide.

Que vous ayez pris le parti d'utiliser la religion pour protéger la Provence j'en ai la certitude mais à voir la foi comme un outil du temporel vous n'avez jamais été un guide.


Arystote réfléchit un instant.

Ou alors au début. Et c'est pourquoi vous vous souvenez avec nostalgie de votre messe sur l'Acédie.

Sauf qu'aujourd'hui si un provençal se met à douter de sa foi je doute qu'il se tourne vers vous. Il aura trop peur que vous arriviez avec une crosse pour le battre et un parchemin pour annoncer son excommunication, son inéligibilité ou quelque sanction que ce soit.

Je croyais moi qu'un homme d'église était un guide, un repère, quelqu'un à qui on peut s'ouvrir, qu'on peut interroger, à qui on ose confesser ses péchés.

Depuis quand n'avez-vous pas délivré la confession Votre Éminence ? Depuis quand n'avez-vous pas fait une messe res parendo toute simple dans l'église de Brignoles ?


Et Arystote d'ajouter.

Je crois en le Très Haut mais point en vous !

Lorsque j'ai été frappé d'interdit vous n'avez pas réagi et pourtant je m'étais tourné vers vous en tant que Cardinal et en tant que suzerain. Lorsque je dis haut et fort que je ne mettrai plus les pieds dans une église vous ne réagissez même pas.

Si Père Yueel ou Monseigneurs Drak étaient encore là, eux ils m'auraient guidé !

J'aimerai voir en Provence de vrais guides spirituels et je n'en vois pas un seul. Je ne vois que des menaces de sanctions, des intérêts politiques derrière le baptême. Alors oui je comprends que vous avez été utile à l'Indépendance et la Paix, que vous avez su placer des pions sur l'échiquier pour protéger les provençaux. Je comprends que le Condordat était utile à cette Indépendance qui pouvait être menacée par l'Empire et le Royaume de France. Je comprends.

Mais vous n'êtes pas un guide spirituel.


Et Arystote de sourire.

Vous auriez du prendre un chien...
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