--Yueel_arystote
Oui, la guerre était une boucherie sans nul doute, et il n'était pas inutile de le rappeler au Comte car il n'en savait rien. Yueel-Arystote de Champlecy est né bâtard dans l'arlésienne alors que sa mère se crêpait littéralement le chignon avec une rivale du nom de Delta, plus connu ensuite comme la Baronne Jehanne Audisio. Arysote est né alors que la guerre faisait rage en Provence pourtant, il n'y connaissait rien.
Rien du tout. Très vite sa mère se vit remettre le Comté de Cassis et le fils qu'elle avait mis au monde, tout bâtard qu'il fut, s'est vu être légitimé par l'adoption de l'époux de la Comtesse. Ainsi, Yueel-Arystote de Champlecy est né pendant la guerre mais n'a connu qu'une Provence en paix et a grandi dans un château. Il n'a jamais vu de corps déchiquetés par les armes, il ne connait pas l'odeur du sang des courageux et de l'urine des lâches, le son des armures qui s'entrechoquent. Il a connu le deuil certes mais pas la guerre.
Aussi lorsque la Vicomtesse lui tint de tels mots, il serra ses lèvres, ne dit pas un mot et écouta avec attention l'avis de quelqu'un qui avait malheureusement connu la guerre.
Il était vrai que bien souvent les guerres étaient inutiles, leurs raisons futiles et leurs conséquences dramatiques. Il était vrai qu'il valait mieux soutenir un allié qu'attaquer un ennemi qui n'en est encore pas un. Oui, Eavan Maeve Gaelig avait raison sur tout cela. Sur tout cela mais point sur tout... Aussi Arystote l'interrompit lorsqu'elle se mit à interroger la ferveur des provençaux.
Je crois que oui la Provence se sentirait concernée. Ce qui ne semble pas l'intéresser justement, ce sont les querelles intestines d'une poigée de provençaux qui parlent un peu trop fort et un peu trop en leur nom.
Mais chaque fois que la force a été choisie comme moyen d'opposition ce fut un échec. Mais s'il est une chose certaine, c'est que le soleil brille chaque matin et qu'il ne faut jamais oublier l'aube. C'est justement un astre qui me l'a dit.
Arystote sourit, de ce sourire naïf qui illuminait trop peu souvent son visage depuis qu'il avait quitté l'enfance.
Je crois en une chose plus qu'en toute autre et plus qu'en le Très lui-même. J'ai foi dans les provençaux. Certes pas dans la Provence telle qu'elle est conçue sur le plan étatique mais quand je vais en taverne, quand j'écoute les arlésiens, les marseillais, les aixois et les brignolais, je crois en eux et j'ai acquis la certitude qu'ils ne plieront jamais face à un ennemi commun.
Et d'ajouter d'un ton rassurant.
Mais vous avez sans doute, la guerre reste une boucherie et cela serait idiot de leur servir cet ennemi, de leur faire verser du sang pour les pacifier entre eux parce que dans le fond, seule une poignée se bat pour le pouvoir, les autres vivent, ils vivent sans ces ambitions puériles et ces rêves de grandeur qu'ils ne partagent sans doute pas. La paix leur suffit sans doute.
--Yueel_arystote
Il ne l'avait pas vu venir du tout. C'est un bras incertain que le Comte tendit vers les épées qui étaient tendues. Il se saisit de celle qui lui semblait la moins lourde pourtant, lorsqu'il l'eut en main, son bras s'affaissa lourdement le long de son corps et le bruit sourd de la lame heurtant le sol se fit entendre.
"Scrogneunorf" ronchonna t-il les dents serrées. Et à présent la Vicomtesse parlait pour lui...
Il la suivit à l'extérieur sans un mot se demandant comment il allait sortir de se pétrin dans lequel, finalement, il s'était mis tout seul, comme un grand.
Pendant les quelques pas les séparaient de la nuit tombante, il essaya de se remémorer les écrits qu'il avait compulsé sur le combat à l'épée.
Equilibre, gestion de la distance et rythme étaient le secret... Oui mais alors un secret bien gardé parce que là il ne savait plus trop ce que chaque mot signifiait.
Tant pis...
Arystote avança un pied, au hasard le droit, devant lui. Il se saisit de l'épée de ses deux mains, parce quand même, fallait porter l'arme qui n'était pas si légère que ça. Il fit face à la Gaelig à une distance d'un peu moins d'un mètre et pria pour que l'équilibre et l'écart entre les combattants soient convenables.
Il lui sourit de l'air du gosse qui sent qu'il va subir une belle humiliation mais qui décide d'ores et déjà d'en rire, histoire de garder la face.
En garde alors...
Il préférait la laisser entreprendre l'attaque ne sachant trop quoi faire à vrai dire. Rha si au moins il s'était entrainé enfant, il aurait pu croiser non pas le fer mais le bois avec ces petites épées d'entrainements qui trainaient dans la salle d'armes de Cassis...
--Yueel_arystote
Pied sénestre... Arystote suivait les instructions de la vicomtesse. On pouvait même dire qu'il était très concentré. Lèvres mordu, sourcils froncés et regard vif.
Hop il s'exécuta avançant le pied gauche tout en cherchant commment portez un coup du bras droit s'il tenait l'épée de ses deux mains. Bon ben... elle était plus lourde mais seule une main la tenait.
Ses yeux s'agrandirent quand il fit un pas en avant feignant d'attaquer la Gaelig.
Ah oui c'est plus facile là !, s'exclama t-il en sentant son corps aller vers elle avec un meilleur appui. Par contre elle avait raison, la distance était mauvaise et se retrouve avec son bras derrière l'adversaire au lieu d'être à sa hauteur.
Il recula donc que quelques pas en acquiesçant. Par contre il la regarda un peu hébêté quant à l'explication sur les gardes.
Et elle l'invitait à essayé...
Le Comte se plaça donc à une meilleur distance, pied sénestre en avant et épée dans la main dextre. Là c'était tout bon.
Il glissa sa main vers le premier tiers comme indiqué et lâcha tout bonnement l'arme.
Aie ! C'est tranchant...
Il comprenait un peu mieux l'utilité de couvrir ses mains lors d'un combat. Se sentant un peu bête il ramassa l'épée et se remit en position. Toutes les informations tournaient dans sa tête se mélangeant les unes et les autres.
Il tenait à présent l'épée au pommeau la sentant très lourde au bout de son bras. Il avança le pied dextre ayant appui sur le senestre et se rendant compte qu'il avançait comme un idiot vers elle avec plutôt une attaque en estoc qu'en taille, il lança son bras sur le côté pour ne blesser personne.
Ce geste complètement improbable lui fit perdre l'équilibre, il trébucha sans pour autant tomber puis ronchonna
Bon sang de bonsoir !
--Yueel_arystote
Il acquiesça lorsqu'elle lui reprit ses explications. Visiblement l'exercice n'était pas aussi simple que cela lui avait parut dans les livres.
L'histoire, le grec, le latin, la géographie ne nécessitait guère de pratique mais là, il devait l'admettre, seul l'entrainement pourrait lui permettre de ne pas se faire tuer au combat le cas échéant.
Il reprit donc son épéé à deux mains comme elle lui indiquait, mettant cette fois sa seconde main juste sous le pommeau et s'en risque de se couper puisque la lame restait au dessus. Cette fois-ci il sentit que l'arme semblait moins lourde et il esquissa un sourire.
Il allait imiter la vicomtesse qui lui montrait comment frapper un adversaire, encore invisible pour le moment, lorsqu'elle lui dit qu'ils commenceraient pas la posture générale.
Le Comte qui venait de lever un peu ses bras tenant l'épée, les rabaissa à hauteur de son ventre.
Il prit donc position comme elle lui indiquait, le pied gauche en avant et tenant l'épée de ses deux mains à la droite de son corps sans lever l'arme.
Comme ceci ?, demanda t-il pas très sûr de lui.