Arystote
Au commencement il y avait une ortie là toute seule au milieu de rien. Une ortie qui cherchait désespérément à pousser pour être aussi grande que le hêtre. L'ortie resterait une ortie même si bientôt tout changerait pour elle...
Le premier jour, il y eut Léandre. C'était un homme grand, aux épaules massives qui était charpentier en Provence. Il construisait des petites barques pour la pêche. C'était bien avant l'arriver des ports et des navires marchands. A cette époque les pécheurs étaient humbles et vivaient de leur travail sans chercher le profit.
Léandre se promenait dans une forêt des alpilles le jour où tout changea pour lui. Au croisement d'un chemin il croisa un homme vêtu de blanc au regard hébété qui venait vers lui en criant "Du Gui, vous n'auriez pas vu du gui ??? Ou de la mandragore... J'en ai besoin pour ma décoction". Léandre n'avait certes jamais été voir le curé pour apprendre à lire et écrire mais il sut aussitôt qu'il avait à faire à un de ses hérétiques qui se faisait appeler druides.
Le provençal sourit aimablement au vieux fou. Il savait que les benêts étaient des créatures malheureuses qu'il ne fallait pas préjuger.
Mon brave monsieur, je suis loin d'être aussi herboriste que vous. Mais si vous le souhaitez je veux bien voir si je trouve quelques herbes intéressantes.
Il ne fallut qu'un quart de seconde au druide breton pour le remercier et lui expliquer dans un discours décousu à quoi ressemblait les herbes tant désirées. Léandre reprit donc son chemin sifflant un air local, les mains dans les poches de ses braies et en se demandant ce qui avait pu amener un druide si loin au sud...
Tout cela aurait pu n'être qu'une simple promenade dominicale s'il n'y avait eu ce caillou sur son chemin. Sitôt que le pied du provençal rencontra l'obstacle, le géant de muscles se trouva au sol basculant de tout son poids sur le côté et dévalant une pente jusqu'à ce que la chute cesse.
Il se releva tant bien que mal en se frottant les fesses et lorsqu'il fut debout, une sensation des plus désagréables vint irriter son épiderme déjà rouge. La peau lui semblait brûler comme le fer rougis dans les flammes et pourtant plus qu'une douleur c'est une démangeaison qui surgissait sur celle-ci... Léandre frottait sa peau vivement lorsqu'il rire cristallin se fit entendre. Il se retourna vivement tombant nez à nez avec une jeune femme à la peau ensoleillée, aux cheveux d'un noir de jais qui n'était vêtue que d'une robe rouge vif qui tombait jusque sous ses genoux.
Bonjour, dit-il bêtement tout en se demandant s'il s'était bien relevé de sa chute ou s'il nageait sans les eaux troubles de l'inconscient.
La jeune femme rit, une main devant ses lèvres, le regard mutin.
Bonjour, je suis Anne., répondit-elle avec un accent chanté au parfum d'olive, de lavande et de tournesol.
Vous avez été piqué par des orties.
Elle secoua la tête de gauche à droite en prenant un air franchement désolé pour lui.
Elles sont belles mais elles brûlent...
Ce jour là Léandre comprit tout ce qu'il devrait à ses feuilles qui irritaient sa peau.
Il revint donc accompagné de la jolie brune jusqu'en sa masure pour y retrouver son jeune frère Gregòri. Ce dernier était boulanger et revenait justement du marché où il avait acheté plusieurs sacs de farine.
Il s'approchait de son four quand il vit Léandre et Anne qui marchaient en riant. Anne en apercevant le four, se précipita vers le plus jeune des Champlecy.
Vous avez l'air mal en point, lui dit-elle avec douceur.
Il acquiesça et expliqua à la jeune femme que porter les sacs de farine du village jusqu'au four lui donnait des douleurs dans le dos mais qu'il fallait bien cela pour qu'il puisse gagner son pain. Il sourit bien entendu à son propre jeu de mots.
La jeune provençale sortit alors de son sac plusieurs fleurs d'orties.
Tenez, prenez cela et frottez le sur votre peau. Cela pique mais ça calme les douleurs ensuite.
Et une fois les herbes tendues elle retourna vers Léandre pour passer l'après-midi avec lui.
De son côté Gregòri était perplexe mais il tenta l'expérience. Bien entendu il maudit d'abord la jeune femme en sentant les brûlures sur sa peau mais lorsque plus tard ses muscles se détendirent il en fut soulagés.
En retournant au village le lendemain, il aperçut Clàudia, la jolie meunière aixoise à qui il achetait de la farine. Il l'aimait beaucoup mais n'avait jamais trouvé le courage de lui dire. Ce jour-là, il la trouva fort peinée.
Bonjorn Clàudia, que vous arrive t-il ?, demanda t-il timidement ayant grand peine à soutenir le regard d'ébène de la jeune femme. Elle lui expliqua alors que son père souffrait de tels rhumatisme qu'il risquait de perdre son travail à la mine.
Gregòri, qui avait encore quelques orties dans la poche de ses braies les tendit à la meunières.
Essayez ça, en infusion à mon avis c'est mieux, précisa t-il se souvenant des brûlures sur sa peau. Puis trouvant son courage... Clàudia, accepteriez-vous que nous déjeunions ensemble lorsque votre père ira mieux ?
Le premier jour il y eut Léandre et Gregòri rencontrant Anne et Clàudia et ils trouvèrent que cela était bon..
Le premier jour, il y eut Léandre. C'était un homme grand, aux épaules massives qui était charpentier en Provence. Il construisait des petites barques pour la pêche. C'était bien avant l'arriver des ports et des navires marchands. A cette époque les pécheurs étaient humbles et vivaient de leur travail sans chercher le profit.
Léandre se promenait dans une forêt des alpilles le jour où tout changea pour lui. Au croisement d'un chemin il croisa un homme vêtu de blanc au regard hébété qui venait vers lui en criant "Du Gui, vous n'auriez pas vu du gui ??? Ou de la mandragore... J'en ai besoin pour ma décoction". Léandre n'avait certes jamais été voir le curé pour apprendre à lire et écrire mais il sut aussitôt qu'il avait à faire à un de ses hérétiques qui se faisait appeler druides.
Le provençal sourit aimablement au vieux fou. Il savait que les benêts étaient des créatures malheureuses qu'il ne fallait pas préjuger.
Mon brave monsieur, je suis loin d'être aussi herboriste que vous. Mais si vous le souhaitez je veux bien voir si je trouve quelques herbes intéressantes.
Il ne fallut qu'un quart de seconde au druide breton pour le remercier et lui expliquer dans un discours décousu à quoi ressemblait les herbes tant désirées. Léandre reprit donc son chemin sifflant un air local, les mains dans les poches de ses braies et en se demandant ce qui avait pu amener un druide si loin au sud...
Tout cela aurait pu n'être qu'une simple promenade dominicale s'il n'y avait eu ce caillou sur son chemin. Sitôt que le pied du provençal rencontra l'obstacle, le géant de muscles se trouva au sol basculant de tout son poids sur le côté et dévalant une pente jusqu'à ce que la chute cesse.
Il se releva tant bien que mal en se frottant les fesses et lorsqu'il fut debout, une sensation des plus désagréables vint irriter son épiderme déjà rouge. La peau lui semblait brûler comme le fer rougis dans les flammes et pourtant plus qu'une douleur c'est une démangeaison qui surgissait sur celle-ci... Léandre frottait sa peau vivement lorsqu'il rire cristallin se fit entendre. Il se retourna vivement tombant nez à nez avec une jeune femme à la peau ensoleillée, aux cheveux d'un noir de jais qui n'était vêtue que d'une robe rouge vif qui tombait jusque sous ses genoux.
Bonjour, dit-il bêtement tout en se demandant s'il s'était bien relevé de sa chute ou s'il nageait sans les eaux troubles de l'inconscient.
La jeune femme rit, une main devant ses lèvres, le regard mutin.
Bonjour, je suis Anne., répondit-elle avec un accent chanté au parfum d'olive, de lavande et de tournesol.
Vous avez été piqué par des orties.
Elle secoua la tête de gauche à droite en prenant un air franchement désolé pour lui.
Elles sont belles mais elles brûlent...
Ce jour là Léandre comprit tout ce qu'il devrait à ses feuilles qui irritaient sa peau.
Il revint donc accompagné de la jolie brune jusqu'en sa masure pour y retrouver son jeune frère Gregòri. Ce dernier était boulanger et revenait justement du marché où il avait acheté plusieurs sacs de farine.
Il s'approchait de son four quand il vit Léandre et Anne qui marchaient en riant. Anne en apercevant le four, se précipita vers le plus jeune des Champlecy.
Vous avez l'air mal en point, lui dit-elle avec douceur.
Il acquiesça et expliqua à la jeune femme que porter les sacs de farine du village jusqu'au four lui donnait des douleurs dans le dos mais qu'il fallait bien cela pour qu'il puisse gagner son pain. Il sourit bien entendu à son propre jeu de mots.
La jeune provençale sortit alors de son sac plusieurs fleurs d'orties.
Tenez, prenez cela et frottez le sur votre peau. Cela pique mais ça calme les douleurs ensuite.
Et une fois les herbes tendues elle retourna vers Léandre pour passer l'après-midi avec lui.
De son côté Gregòri était perplexe mais il tenta l'expérience. Bien entendu il maudit d'abord la jeune femme en sentant les brûlures sur sa peau mais lorsque plus tard ses muscles se détendirent il en fut soulagés.
En retournant au village le lendemain, il aperçut Clàudia, la jolie meunière aixoise à qui il achetait de la farine. Il l'aimait beaucoup mais n'avait jamais trouvé le courage de lui dire. Ce jour-là, il la trouva fort peinée.
Bonjorn Clàudia, que vous arrive t-il ?, demanda t-il timidement ayant grand peine à soutenir le regard d'ébène de la jeune femme. Elle lui expliqua alors que son père souffrait de tels rhumatisme qu'il risquait de perdre son travail à la mine.
Gregòri, qui avait encore quelques orties dans la poche de ses braies les tendit à la meunières.
Essayez ça, en infusion à mon avis c'est mieux, précisa t-il se souvenant des brûlures sur sa peau. Puis trouvant son courage... Clàudia, accepteriez-vous que nous déjeunions ensemble lorsque votre père ira mieux ?
Le premier jour il y eut Léandre et Gregòri rencontrant Anne et Clàudia et ils trouvèrent que cela était bon..