Arystote
- Saleté de spinoziste !
Voilà la phrase qui se répercutait contre les murs du beffroi de Carpentras où venait de se tenir la réunion du Consulat. Le Vicomte de Carpentras, plus connu pour son titre de Comte de Cassis descendait les escaliers à vive allure après avoir claqué lourdement la porte de la salle de réunion.
- Saloperies de spinozistes ! Bon sang de bonsoir mais à quoi ça sert d'ouvrir les portes de mes terres à leur fichue communauté si c'est pour qu'ils me cassent les pieds ainsi ? A ce rythme je vais demander à Richelieu de faire le ménage ici...
Iseult son intendante offrait le sourire édenté que son âge lui avait doté à chaque réflexion du Comte.
- Vous savez bien Votre Grandeur, qu'ils ne cherchent qu'à défendre leurs intérêts dans le conflit qui les opposent aux douaniers de Carpentras.
- Oui je sais, je sais..., répondit finalement le Champlecy d'un ton plus calme. ...mais il est hors de question qu'on les produits arriver sur le marché ou dans nos rues commerçantes sans qu'ils aient été au préalable vérifiés par les douanes !
Il pénétra alors dans son bureau, une pièce aux teintures vives et aux meubles en bois sombre.
- Ma cousine Diane a t-elle reçu mon invitation ?
- Oui et le coursier qui lui a apporté doit être sur le chemin du retour avec elle.
- Ah parfait, alors faites préparer mon attelage. Je n'ai guère envie de rester cloitré entre les murs de cette maudite ville encore longtemps. Espérons que Pernes-les-Fontaines soit plus... plus... soit moins envahie de casse-pied et plus calme !
Iseult sourit de nouveau. Il faut dire qu'elle était très patiente avec le Comte. Depuis qu'il s'était vu attribuer le vicomté de Carpentras il n'avait eu de cesse que de signifier à quel point il n'aimait pas ces terres et ses habitants. Ainsi les carpentrassiens le lui rendaient bien et seule la vieille intendante supportait Arystote.
Elle avait compris depuis longtemps que ce n'était pas tant Carpentras qu'il détestait mais tout ce que ces terres signifiaient pour lui : le voisinage, le passé, le fait de débarquer d'un coup comme seigneur des terres. C'était plus simple avec Cassis, il y avait grandi. Carpentras n'avait pour lui que le goût des obligations et il n'y venait que lorsqu'il y était obligé ou lorsqu'une réunion du Conseil Marquisal s'était éternisée. La route depuis Avignon n'était pas très longue tandis que pour rejoindre Cassis...
- Et demandez à... comment elle s'appelle la palefrenière déjà... Jeanne ?
Iseult acquiesça.
- Demandez à Jeanne de faire la route avec nous, je ne suis pas certain du tout de connaître le trajet jusque Pernes-les-Fontaines.
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Voilà la phrase qui se répercutait contre les murs du beffroi de Carpentras où venait de se tenir la réunion du Consulat. Le Vicomte de Carpentras, plus connu pour son titre de Comte de Cassis descendait les escaliers à vive allure après avoir claqué lourdement la porte de la salle de réunion.
- Saloperies de spinozistes ! Bon sang de bonsoir mais à quoi ça sert d'ouvrir les portes de mes terres à leur fichue communauté si c'est pour qu'ils me cassent les pieds ainsi ? A ce rythme je vais demander à Richelieu de faire le ménage ici...
Iseult son intendante offrait le sourire édenté que son âge lui avait doté à chaque réflexion du Comte.
- Vous savez bien Votre Grandeur, qu'ils ne cherchent qu'à défendre leurs intérêts dans le conflit qui les opposent aux douaniers de Carpentras.
- Oui je sais, je sais..., répondit finalement le Champlecy d'un ton plus calme. ...mais il est hors de question qu'on les produits arriver sur le marché ou dans nos rues commerçantes sans qu'ils aient été au préalable vérifiés par les douanes !
Il pénétra alors dans son bureau, une pièce aux teintures vives et aux meubles en bois sombre.
- Ma cousine Diane a t-elle reçu mon invitation ?
- Oui et le coursier qui lui a apporté doit être sur le chemin du retour avec elle.
- Ah parfait, alors faites préparer mon attelage. Je n'ai guère envie de rester cloitré entre les murs de cette maudite ville encore longtemps. Espérons que Pernes-les-Fontaines soit plus... plus... soit moins envahie de casse-pied et plus calme !
Iseult sourit de nouveau. Il faut dire qu'elle était très patiente avec le Comte. Depuis qu'il s'était vu attribuer le vicomté de Carpentras il n'avait eu de cesse que de signifier à quel point il n'aimait pas ces terres et ses habitants. Ainsi les carpentrassiens le lui rendaient bien et seule la vieille intendante supportait Arystote.
Elle avait compris depuis longtemps que ce n'était pas tant Carpentras qu'il détestait mais tout ce que ces terres signifiaient pour lui : le voisinage, le passé, le fait de débarquer d'un coup comme seigneur des terres. C'était plus simple avec Cassis, il y avait grandi. Carpentras n'avait pour lui que le goût des obligations et il n'y venait que lorsqu'il y était obligé ou lorsqu'une réunion du Conseil Marquisal s'était éternisée. La route depuis Avignon n'était pas très longue tandis que pour rejoindre Cassis...
- Et demandez à... comment elle s'appelle la palefrenière déjà... Jeanne ?
Iseult acquiesça.
- Demandez à Jeanne de faire la route avec nous, je ne suis pas certain du tout de connaître le trajet jusque Pernes-les-Fontaines.
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