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[RP] Pernes-les-Fontaines sur les terres de Carpentras

Arystote
- Saleté de spinoziste !

Voilà la phrase qui se répercutait contre les murs du beffroi de Carpentras où venait de se tenir la réunion du Consulat. Le Vicomte de Carpentras, plus connu pour son titre de Comte de Cassis descendait les escaliers à vive allure après avoir claqué lourdement la porte de la salle de réunion.

- Saloperies de spinozistes ! Bon sang de bonsoir mais à quoi ça sert d'ouvrir les portes de mes terres à leur fichue communauté si c'est pour qu'ils me cassent les pieds ainsi ? A ce rythme je vais demander à Richelieu de faire le ménage ici...

Iseult son intendante offrait le sourire édenté que son âge lui avait doté à chaque réflexion du Comte.

- Vous savez bien Votre Grandeur, qu'ils ne cherchent qu'à défendre leurs intérêts dans le conflit qui les opposent aux douaniers de Carpentras.

- Oui je sais, je sais..., répondit finalement le Champlecy d'un ton plus calme. ...mais il est hors de question qu'on les produits arriver sur le marché ou dans nos rues commerçantes sans qu'ils aient été au préalable vérifiés par les douanes !

Il pénétra alors dans son bureau, une pièce aux teintures vives et aux meubles en bois sombre.

- Ma cousine Diane a t-elle reçu mon invitation ?

- Oui et le coursier qui lui a apporté doit être sur le chemin du retour avec elle.

- Ah parfait, alors faites préparer mon attelage. Je n'ai guère envie de rester cloitré entre les murs de cette maudite ville encore longtemps. Espérons que Pernes-les-Fontaines soit plus... plus... soit moins envahie de casse-pied et plus calme !

Iseult sourit de nouveau. Il faut dire qu'elle était très patiente avec le Comte. Depuis qu'il s'était vu attribuer le vicomté de Carpentras il n'avait eu de cesse que de signifier à quel point il n'aimait pas ces terres et ses habitants. Ainsi les carpentrassiens le lui rendaient bien et seule la vieille intendante supportait Arystote.

Elle avait compris depuis longtemps que ce n'était pas tant Carpentras qu'il détestait mais tout ce que ces terres signifiaient pour lui : le voisinage, le passé, le fait de débarquer d'un coup comme seigneur des terres. C'était plus simple avec Cassis, il y avait grandi. Carpentras n'avait pour lui que le goût des obligations et il n'y venait que lorsqu'il y était obligé ou lorsqu'une réunion du Conseil Marquisal s'était éternisée. La route depuis Avignon n'était pas très longue tandis que pour rejoindre Cassis...


- Et demandez à... comment elle s'appelle la palefrenière déjà... Jeanne ?

Iseult acquiesça.

- Demandez à Jeanne de faire la route avec nous, je ne suis pas certain du tout de connaître le trajet jusque Pernes-les-Fontaines.
_________________
Diane...
Une chansonnette aux lèvres, tout en soignant ses rosiers comme chaque jour, la petite blonde admirait la mer, juste de l'autre côté de son portillon.

Il était tôt et pourtant déjà, une chaleur abusive venait frôler les habitants de Marseille. Une chaleur lourde qui faisait s'essouffler le moindre travailleur et le moindre vieillard qui osait sortir chercher son pain.
Elle avait délégué ce matin là. Le fournil était resté aux mains de son petit commis Aurèle et avait dormit quelques heures de plus.

Elle avait commencé sa journée par un thé, parfumé à la rose et à la menthe, relevé par un filet de miel, que venait en adoucir les aigreurs.

Puis elle avait prit un bain comme chaque jour, aux fragrances de roses blanches citronnées et de jasmin. Elle avait profité de recevoir son arbre d'orient, pour de suite en refaire des essences.
Par chance, le climat était assez chaud pour que les plantes du sud reprennent en terres Provençales.

Diane entendit du bruit derrière elle et se retourna vers la route caillouteuse qui menait vers la ville. Un attelage fort élégant stoppa net son voyage, devant chez elle.
Un valet en descendit et vint vers elle.
La blondinette s'essuya les mains sur son tablier de jardinage et se rendit jusqu'à lui. Il lui remit un pli, qu'elle décacheta et qu'elle lu attentivement.

Elle resta un instant, interdite en regardant le valet.


Oh.... Je.. Je vais me préparer immédiatement!!! Attendez moi surtout!

C'est en courant qu'elle rentra chez elle, le vélin à la main. Elle se refit une toilette de chat, décida de ne point changer de houppelande, adorant la bleutée qu'elle portait et fit un nouveau chignon, afin d'ôter toute mèche rebelle.

Une demie heure plus tard, Diane était revenue vers le valet qu'elle surprit à soupirer d'ennui. Elle esquissa un petit sourire, mais évita tout commentaire.
Il l'aida à grimper dans le carrosse et la petite blonde s'installa assez confortablement. Elle donna l'ordre du départ et c'est excitée comme une puce qu'elle fit le trajet.

Ses petites prunelles azuréennes rivées sur les paysages, elle se demandait pourquoi son cousin l'avait convié à le rejoindre à Pernes-les-Fontaines.
Cette ville dont sa mère lui avait tant parlé et qu'elle avait de suite aimé durant son voyage en Provence. Ce village où elle avait prit l'habitude de se promener, découvrant les fontaines et racontant à sa fille, comme les fleurs y sentaient bon et que le château lui rappelait celui des contes que son époux racontaient à Diane chaque soir.

Le voyage était un tantinet long, mais rien n'y faisait, la petite blonde se réjouissait vraiment trop pour s'inquiéter du temps qu'elle allait mettre pour y arriver.


A peine arrivée dans la ville, après avoir passé les grands remparts, Diane vit quelques enfants suivre le carrosse en riant. Quelques personnes se promenaient dans les ruelles, regardant le carrosse, dans un mélange de surprise et de curiosité.
Et Diane, elle, se contentait de sourire, les yeux brillants, émue de découvrir les lieux.

Le carrosse arrêta sa course devant les portes du château.

Le valet aida la jeune femme à descendre et repartit aussitôt, disparaissant derrière les chevaux, juste après qu'elle eut le temps de le remercier pour son aide.

Elle resta là, immobile, les yeux aussi brillants que ceux des enfants ouvrant des cadeaux à Noël, se sentant ridiculement minuscule, devant cette grande battisse impressionnante et mirifique, ne sachant point si son cousin était déjà arrivé.
Arystote
Il n'avait en réalité jamais visité le vicomté de Carpentras, se contentant d'entrer dans la ville, de participer à quelques réunions du Consulat et de repartir en colère. Parfois même, il venait, passait une nuit au château et repartait dès l'aube avec l'espoir de ne croiser ni Âdièl ni enguerrand les deux consuls.

Ceci dit, il devait l'admettre, il avait quelques curiosité à découvrir Pernes-les-Fontaines. A force d'entendre Diane répéter sans cesse à quel point sa mère Victoire avait trouvé cette ville magnifique, il voulait se faire sa propre opinion.

Il arriva donc dans la ville par la Porte Villeneuve, toute de pierre grise avec deux tours de chaque côté. Le comtat venaissin avait son charme, il devait l'admettre. La ville était entourée de douves qui ne servaient plus tant à défendre d'attaques ennemies et autour desquelles la végétation avait repris son oeuvre.

Ce n'est qu'en franchissant la dite porte, après avoir traversé un pont, de pierres lui aussi, qu'il comprit pourquoi cette ville portait ce nom. Dès la première rue, la première place, il aperçut une fontaine.


- Lorsque des dernières épidémies de pestes, nous avons fait construire de nombreuses fontaines pour favoriser l'hygiène de la ville. Cela fut fait sur les conseils d'un médecin spinoziste qui expliquait qu'en Orient la propreté favorisait la santé., expliqua Jeanne, la palefrenière au Comte de Cassis qui acquiesça silencieusement.

Ainsi ils remontèrent plusieurs rues pour enfin arriver au château. Enfin pouvait-on appeler cela un château. Il y avait des vitres au lieu de meurtrières, peu de gardes et énormément de fleurs, d'arbres. Une construction très moderne avec plus de paraitre que de génie militaire. Arystote sourit.
Il comprenait que Victoire ait tant aimé les lieux et il ne doutait pas que Diane apprécierait aussi. C'était un château de fille. Voilà la réflexion que le Comte se fit en descendant de son cheval. Diane n'était pas encore arrivé. Le Comte en profita pour avancer vers l'entrée, laissant Jeanne prendre soin des chevaux.

Deux valets l'attendait un sourire faussement bienveillant à son égard. Ils l'invitèrent à entrer.


- Nullement, nullement, j'attends ma cousine et nous entrerons ensuite. Le repas est-il prêt ? Nous mangerons dehors, il fait trop beau pour qu'il en soit autrement.

Les deux hommes hochèrent la tête de haut en bas et l'un d'eux quitta l'entrée pour prévenir les cuisines.

La chaleur n'allait qu'en augmentant et le Comte commençait à avoir vraiment soif lorsqu'il aperçut la voiture qui emmenait Diane. Il s'avança pour l'accueillir.

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Diane...
Les yeux rivés sur les jardins pleins de fleurs et d'arbustes, le petite blonde n'avait guère vu son cousin devant l'entrée. C'est en se retournant et en s'approchant du château qu'elle le vit descendre les quelques marches, venant vers elle, droit, une main dans le dos, une prestance à en faire blêmir plus d'un, malgré son jeune âge. Oui, il était assurément beau son cousin!

Elle le regarda, tout sourire, ses yeux papillonnant sous la beauté des lieux.


Oh mon cher cousin, c'est encore plus beau que cela l'était dans mon imagination!!! Ma mère ne m'avait point mentit! C'est comme elle me l'avait conté.
Merci de me faire découvrir cette ville!
Et vous avez vu? Il y a pleins d'enfants qui s'amusent dans les rues! C'est si vivant!


Elle fit une embrassade sur les joues de son cousin qui se voulait reconnaissante et enjouée.

L'espace d'un instant, elle se posa la question, à savoir si elle n'aurait guère dû plutôt lui faire une petite révérence, mais tant pis, une bise révélait bien plus qu'une révérence.

La petite blonde ne pouvait s'empêcher d'admirer les jardins, imaginant déjà les mille senteurs qu'elle y découvrirait et avait déjà hâte d'en découvrir chaque recoin.
Elle eut une pensée pour une personne aimant surement les fleurs autant qu'elle et sourit
.

Merci Arystote.... Merci!

elle sourit à nouveau, les yeux emplis d'étoiles et le suivit à l'intérieur ayant entouré son bras du sien, une fois que les valets leur ouvrirent les portes.
Arystote
Il aurait du s'en douter, Diane adorait Pernes-les-Fontaines, ses fleurs, son château et les enfants qui riaient. Diane dans toute son élégance et sa naïveté... Arystote garda cette pensée pour lui sachant que s'il l'exprimait à voix haute, il faudrait moins de deux minutes à sa cousine accompagner son odeur de jasmin de joues pivoines.

Arystote songea cependant aux enfants qui jouaient ensemble. N'avait-il pas rêvé toute son enfance de compagnons de jeux du même âge plutôt que de passer ses journées à l'Assemblée des Nobles à parler politique ? Diane était naïve à n'en pas douter mais n'était-ce point ce qui faisait son charme aussi ?

Il posa alors ses yeux sur les fleurs baignées dans les rayons du soleil. Comme un écho, plusieurs phrases lui revinrent en mémoire.

"Dur d'être une déesse de la mode au milieu des veaux"
Arystote sourit en voyant Prunille, sa marraine, dans une robe élégante mais par trop pimpante.
"Le soleil se lève avec les hommes et les femmes et veille jusqu'à dormir avec eux"
Son sourire était à présent plus mélancolique. Il revoyait le visage de sa mère dans les jardins de Cassis.
"Ne jamais oublier l'Aube"
Ce même sourire se teintait à présent d'espoir.
"Je veux juste pas mourir. Pas comme éternelle. Juste pas mourir."
Son sourire était à présent plein de tendresse.


Arystote n'avait jamais vraiment eu de présence masculine dans sa vie. Une mère, pas de père. Une marraine pas de parrain. Un soleil qui était femme. Une princesse un peu rebelle.

Il regardait Diane. Diane serait-elle une des ces femmes dont les mots raisonneraient dans son coeur ? La cousine bien aimée qu'il protègerait comme un rempart à cette naïveté qui faisait son charme.


De rien, dit-il finalement avec simplicité tout en la prenant par le bras. Entrons et visitons ce château avant d'aller manger.

Il lui fit visiter les lieux, des grands escaliers trop imposant pour pas grand chose, aux vitres achetées par un seigneur friand de modernité, le bureau, la salle de bal, les grandes cheminées, et même les cuisines d'où s'échappait la douce odeur des pigeons en train de cuire.

Ils finirent par les jardins, où bien entendu, trônait une fontaine avec en son centre la statue d'une nymphe grecque qui tenait dans chaque main une amphore d'où s'écoulait l'eau.


Je crois que cela sera parfait de manger ici qu'en pensez-vous ?
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Diane...
Avançant au bras de son cousin, Diane pénétra dans le château par les grandes portes de bois savamment sculptées et de fer forgé.

La blondinette fit la visite, tout sourire, des yeux enfantins et brillants, se posant sur chaque chose.

La grande entrée, déjà plus vaste que sa maison et son fournil réunit était assez impressionnante...
Elle regardait les grosses pierres blanches qui s'élevaient, levant son petit minois pour en voir la fin, qui donnait sur un plafond gigantesque, avec de belles moulures et un gros lustre central, dont la corde descendait sur le mur en face d'elle, attachée à un anneau incrusté entre deux pierres.

Sur l'un des angles, se trouvait une sellette sur laquelle jonchait une énorme plante venant surement d'orient, vêtue d'une douce verdure et de grosses fleurs rouges, aux pétales fins mais imposants .

Ils grimpèrent les larges marches de l'escalier, où de somptueux tableaux et de somptueuses tappisseries étaient suspendus tout le long.
La petite blonde tenait la rampe glaciale, de fer forgé travaillée de sa main libre, entourant toujours le bras de son cousin.

Ils visitèrent les chambres, dont les tentures tendues et colorées, donnaient un aspect différent à chacune d'entre elle, diane les regardant, rêveuse de tant de charme et de beauté.
Les grands lits à baldaquin comme dans les contes de son père...
L'une des chambre attira son attention, d'abord par les tons clairs, de blanc et de bleu, ainsi que par la vue de le fenêtre, qui donnait sur une fontaine, entourée de fleurs.

Puis vint la cuisine et ses batteries de gamelles en cuivre, son grand fourneau et cette table énorme, habillant le centre de la pièce.

Puis ils arrivèrent dans ce somptueux jardin. Diane s’émerveillait de tant de beauté pure, de grandeur, de paix.
Elle sourit en voyant la fontaine, la regardant quelques instants tout en s'approchant et la détaillant du regard.


Je crois que cela sera parfait de manger ici qu'en pensez-vous ?

Elle regarda son élégant cousin, pour qui, la jeune femme avait le plus grand respect et lui sourit ravie.

C'est une belle idée Arystote! L'endroit est parfait. C'est l'un des lieux les plus mirifiques qu'il m'ait été donné de voir.
Cette journée est merveilleuse grâce à vous! Et Pernes-les-Fontaines est un endroit vraiment agréable... Les jardins sont sublimes...

Et tandis qu'Arystote donnait ses instructions, la petite blonde alla humer un rosier rouge pourpre dont les pétales étaient couverts d'un subtile velours.
Arystote
A peine Diane avait-elle consentit que l'endroit serait parfait pour un dîner que déjà les gens de Pernes-les-Fontaines s’attelaient à placer une table dans les jardins et à faire servir du vin en attendant le dîner.

Arystote tenait toujours Diane par le bras et il l'accompagna donc jusqu'à la chaise où il l'invitait à présent à s'asseoir. Il prit ensuite place face à elle. S'étant souvenu que sa cousine aimait particulièrement le Monbazillac il avait amené une bouteille avec lui. Comme toujours il préféra opter pour un vin moins sucré, un rosé provençal lui irait bien surtout avec la chaleur estivale.


- Il y a beaucoup de fontaines dans ces terres mais je trouve celle-ci particulièrement belle, dit-il en levant légèrement son verre l'invitant à trinquer avec lui. Il faut dire que j'ai toujours aimé ce qui peut rappeler l'époque Antique et particulièrement la Grèce. Et je trouve particulièrement amusant que trône une nymphe en son centre.

Il se garda de dire ce qu'il trouvait amusant dans cette présence et se contenta de sourire.

Sans même s'en rendre compte, sa colère carpentrassienne était envolée et il ne pensait plus depuis un moment déjà à ses tracas avec le consul spinoziste.

Dans ces jardins il y avait un air de paix. Le chant des oiseaux et le son de l'eau de la fontaine n'y étaient pas pour rien. De même avec le fumet de pigeon qui arrivait tout droit des cuisines jusqu'aux narines du Comte.


- Les nymphes, continua t-il finalement, étaient des divinités, enfin presque, souvent représentées avec la nature et sous forme de jeunes femmes. En grec le mot nymphe signifiait "jeune fille vierge". Ceci dit celle de la statue est moins jolie que vous l'êtes.

Il ne put s'empêcher de jeter un oeil aux joues de Diane dans l'attente qu'elles s'empourprent. Et bien entendu il eut une pensée pour Guilhem qui s'en serait amusé voire moqué.

- Diane de Lévignac Champlecy, nymphe de Pernes-les-Fontaines., asséna t-il pour en rajouter un peu. Vous devriez signer vos missives ainsi à l'avenir !

Il interrompit son propos. Deux valets faisaient leur entrée dans les jardins pour servir aux deux Champlecy des pigeons farcis accompagné d'une purée de panais.

- Aaaaaaah, je commençais justement à avoir faim !
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Diane...
Reprenant le bras de son cousin, près de la fontaine, Diane pensa à Anna leur cousine en la détaillant de plus près et à ce que Jeni lui avait raconté quelques jours plus tôt en taverne.
La blonde en avait déjà quelques rougeurs juste à y penser, mais ne fit aucune remarque ne sachant guère si leur cousin en avait connaissance.
En même temps, une femme faisant construire une fontaine dans sa taverne, il ne devait point y en avoir des tonnes, surtout à la Teste de Buch en Guyenne.

Diane avait été surprise de la rapidité avec laquelle les valets s'activaient à dresser leur table et leur fit quelques sourires en guise de remerciements.

Elle était radieuse la petite blonde, "aux anges" comme on dit.


Elle regarda son cousin, une fois de plus, se disant qu'il aurait vraiment tout pour combler une femme, tout en prenant place à table, lorsqu'il l'invita à le faire.

En voyant la bouteille de vin blanc sucré sur la table, Diane fit un petit gloussement discret, ravie de l'attention de son cousin à son égard.

Vous vous êtes rappelé que j'aimais ce vin? Merci, vous me gâtez ce jour cher cousin!

- Il y a beaucoup de fontaines dans ces terres mais je trouve celle-ci particulièrement belle.

Elle se saisit d'une coupe de Monbazillac avec un grand sourire et quitte à ne point plaire elle rajouta à l'attention du valet, un petit "Merci messire", puis revint au Vicomte de Carpentras.

Elle trinqua tout de même, histoire de montrer une certaine bienséance, mais il est vrai qu'elle était déjà pressée de savourer une gorgée du breuvage, par plaisir mais aussi car la journée était toute en chaleur.
Elle porta donc rapidement le vin frais à ses lèvres, qu'elle but avec un plaisir non dissimulé, l'écoutant attentivement.


Il faut dire que j'ai toujours aimé ce qui peut rappeler l'époque Antique et particulièrement la Grèce. Et je trouve particulièrement amusant que trône une nymphe en son centre.

Ah oui? en quoi est-ce si amusant? Moi je trouve cela juste merveilleux Arystote Tout comme ces lieux...

Elle sourit pour elle-même en regardant la fontaine, avec la pensée qu'il y avait largement la place de s'y baigner.

Elle porta ses petites prunelles azuréennes sur le Vicomte, touchée et émue qu'il puisse lui faire sentir qu'elle faisait vraiment partie de cette famille, encore malheureusement trop peu connue par la jeune femme.
Elle pensa à la mère de ce dernier, qu'elle aurait aimé connaitre et dont elle aurait aimé avoir les conseils.
Diane n'en revenait point que sa tante ait pu être comtesse et même régente de Provence, elle en éprouvait une certaine fierté, Point par le côté gratifiant de la chose, mais juste heureuse de voir une femme de la famille avec tant d'ambition.


- Les nymphes, continua t-il finalement, étaient des divinités, enfin presque, souvent représentées avec la nature et sous forme de jeunes femmes. En grec le mot nymphe signifiait "jeune fille vierge". Ceci dit celle de la statue est moins jolie que vous l'êtes.

Manquant de s'étouffer dans son breuvage, aux dires de ce dernier, la jeune femme mit moins d'une fraction de secondes à se faire pivoine, reposant doucement la coupe sur la table en souriant timidement cette fois.

Euh... Merci cher cousin... Je ne sais si vous dites vrai, mais en ce cas, c'est un très beau compliment que vous me faites.

- Diane de Lévignac Champlecy, nymphe de Pernes-les-Fontaines. Vous devriez signer vos missives ainsi à l'avenir !

Ne sachant plus où se mettre, mais tentant de rester digne, évitant de se dandiner sur sa chaise, ce sont des joues érubescentes qui firent face au Vicomte.

Rhoo voyons Arystote... Faudrait-il que je vive icelieu pour avoir droit à, ne serait-ce que la moitié de ces termes...

La blondinette gloussa timidement et vit avec plaisir les valets arriver avec les plats. Il faut dire qu'elle n'avait guère eu le temps de se sustenter avant cela, étant partie bien trop tôt pour affronter les heures de routes.

- Aaaaaaah, je commençais justement à avoir faim !

J'avoue que moi aussi... Mon estomac cri famine à vrai dire.

Elle sourit en voyant le met raffiné posé devant elle et regarda le valet.

Merci...

Diane attendit que son cousin commence, pour qu'à son tour, elle vienne goûter à une première bouchée qu'elle savoura doucement, tout en scrutant le château, d'un oeil curieux.

Arystote, c'est succulent! Vous avez un excellent cuisinier icelieu!
Arystote
- Alors mangeons, dit-il joignant le geste à la parole.

Le pigeon était vraiment bon et il n'en laissa pas une miette. En revanche il avait plus de mal avec la purée de panais, trop sucré et amer à la fois pour un légume. Quelle idée de cuisiner les panais ce n'était pas bon !

Arystote avait acquis une technique d'évitement des plus efficace face aux plats qu'il n'aimait pas : une gorgée de vin pour chaque bouchée. Son repas fut donc terminé à raison de près de quatre verres de rosé.


- Ce vin est très bon. Le Bandol n'est pas mon préféré généralement mais celui-ci est assez bon je dois l'admettre. dit-il en posant son verre vide et en repoussant l'assiette à présent vide devant lui.

Les valets s'activèrent à les débarrasser et déposèrent une corbeille de fruits devant eux. Arystote resta un instant à réfléchir et finit par se décider pour manger une pêche.

Après avoir essuyé les commissures de ses lèvres du jus du fruit qu'il venait de manger il reprit la conversation laissée en suspend par le repas.


- Diane j'ai quelque chose à vous demander. J'aimerai savoir si vous accepteriez de devenir ma vassale et de prendre en charge la gestion de Pernes-les-Fontaines.

Il lui sourit.

- Vous n'êtes pas obligée de répondre immédiatement. Devenir vassal n'est pas quelque chose que l'on peut prendre à la légère. Cela veut dire que nous devrons avoir pleinement confiance l'un en l'autre, cela veut dire que vous me prêterez allégeance. La Noblesse n'est pas qu'un privilège, c'est aussi et surtout des devoirs, une contrainte.

C'est pour cette raison que le Comte avait d'ailleurs tant tardé à prendre des vassaux et c'est pour cette même raison qu'il avait choisi de se tourner vers des membres de sa famille, les être qui lui étaient le plus chers. Il fallait qu'il ait pleinement confiance en quelqu'un pour lui proposer d'être vassal. Il fallait qu'ils partagent les mêmes valeurs.
_________________
Diane...
Le pigeon était un vrai délice. La purée de panais était bonne mais sans grande valeur gustative... Diane songea même qu'il aurait fallut y ajouter un soupçon de carottes.
Mais il fallait reconnaître que le repas était délicieux.


- Ce vin est très bon. Le Bandol n'est pas mon préféré généralement mais celui-ci est assez bon je dois l'admettre.

Je ne saurais vous dire cher cousin, sortie de mon vin blanc sucré, je bois peu, d'autres alcools...

Elle termina d'ailleurs la dernière gorgée de sa coupe et la reposa doucement sur la table.
Les yeux rivés sur le château, la petite blonde restait admirative et captivée.


La Provence est belle Arystote, à n'en point douter... Encore plus lorsque je vois ces lieux...

Elle sourit en voyant les fruits arriver et se saisit d'une orange. Elle n'en avait jamais mangé autant que depuis qu'elle était Provençale.

Elle éplucha son fruit et en défit un quartier qu'elle prit en bouche, le mâchant doucement, savourant ce jus goûteux.


- Diane j'ai quelque chose à vous demander. J'aimerai savoir si vous accepteriez de devenir ma vassale et de prendre en charge la gestion de Pernes-les-Fontaines.

La blondinette écarquilla les yeux, se faisant pivoine à nouveau. Ses idées se bousculaient, au point de ne plus être sûr d'avoir bien entendu.

Je.... euh... Enfin... Vous êtes sûr Arystote?

La petite blonde déglutit et laissa sa main tenant l'orange, retomber sur la table.

- Vous n'êtes pas obligée de répondre immédiatement. Devenir vassal n'est pas quelque chose que l'on peut prendre à la légère. Cela veut dire que nous devrons avoir pleinement confiance l'un en l'autre, cela veut dire que vous me prêterez allégeance. La Noblesse n'est pas qu'un privilège, c'est aussi et surtout des devoirs, une contrainte.

Oh mais je le conçois tout à fait! Je sais bien qu'il est des devoirs à tenir... Et la confiance que je vous porte est sans faille.
Je vous avoue que je n'avais jamais recherché à devenir noble... Mais...Icelieu c'est différent.
J'affectionne particulièrement ces terres et vous en connaissez les raisons...


Mais point que... Il y a aussi que c'est une terre Provençale et de ce fait, elle a un côté encore plus singulier pour moi. Je suis dévouée à la Provence et je pense que vous le savez et j'espère le prouver par mes actes.


De ce fait mon cher cousin, je ne peux que vous donner réponse favorable. Il en va de soit!
De plus, je sais qu'il est difficile de faire confiance et je suis touchée de celle que vous me portez.
J'espère être digne de cette confiance et ne point vous décevoir...


La jeune femme était assez agréablement bouleversée de cette requête. Même si à vrai dire elle avait encore du mal à réaliser et à y croire.

Elle regarda le château et le jardin les entourant et sourit en pensant à feue sa mère.
Arystote
Arystote prit connaissance de la réponse de sa cousine tout en mangeant une deuxième pèche. Il s'essuya de nouveau les lèvres avant de lui sourire.

- Je ne doute pas que vous serez digne de cette confiance., dit-il en se levant. Il fit le tour de la table pour rejoindre Diane et lui tendit le bras.

- Allons fait un tour dans ses jardins boisés. Je vous sais une amoureuse de la nature...

Il attendit qu'elle accepte et tendit qu'il commençait à longer un sentier de terre qui traversait le bois de Pernes-les-Fontaines, Arystote eut l'impression qu'il devait encore préciser quelques petites choses concernant l'anoblissement.

- Diane... J'ai ouïe dire par Guilhem que vous étiez très courtisée depuis quelques temps sur Marseille. Je ne peux pas dire que j'aime beaucoup imaginer les obscures désirs de ces hommes quant à votre personne mais les choses sont ainsi et il faudra bien songer un jour à vous marier.

C'est pourquoi il me semble important de vous parler des contraintes qui seront les vôtres une fois ma vassale.


Non pas qu'il voulait lui faire peur et l'amener à revenir sur sa réponse mais il préférait être honnête.

- Vous ne pourrez pas épouser un roturier si vous devenez noble. Par ailleurs ce comportement de leur part ne pourra continuer si vous êtes ma vassale. Comprenez bien qu'il apparaitrait comme insultant qu'un roturier se pense digne du fin'amor avec la Dame de Pernes-les-Fontaines.

Il est possible également que vous tombiez un jour sur quelque casanova, des bellâtres qui savent manier le verbe, jouer du regard et paraitre noble d'esprit lorsque pour eux la Cour n'est qu'un jeu de chasse à la vertu.

Aussi, j'aimerai rencontrer ceux qui pourraient être susceptibles d'avoir vos faveurs. Si vous sentez que votre coeur s'épanche, envoyez ces courtisans à votre suzerain. Cela calmera les ardeurs des moins sincères d'entre eux !


Alors que le sentier, s'avérait n'être qu'une boucle qui les ramenait près de la fontaine à la Nymphe, Arystote poursuivit.

- Enfin si vous souhaitez toujours que je sois votre suzerain...
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Diane...
Diane termina son orange, savourant quartier par quartier, pensive à la situation qui se présentait à elle.
Elle était flattée que son cousin ait une confiance assez grande en elle pour lui demander d'être sa vassale et touchée qu'il ait songé à choisir Pernes-les-Fontaines, sachant ce que ces terres pouvaient représenter pour elle.

Tout à rêvasser, elle se rinça les doigts dans une petite coupelle d'eau bouillie sur la table et s'essuya les mains sur sa serviette qu'elle avait encore sur les genoux et qu'elle déposa sur la table une fois terminé.


- Je ne doute pas que vous serez digne de cette confiance.

Diane le suivit du regard, le voyant se lever, puis se redressa à son tour, prenant son bras et lui offrant un sourire.

- Allons faire un tour dans ces jardins boisés. Je vous sais une amoureuse de la nature...

La jeune femme sourit un peu plus.

Oui c'est vrai... La nature, c'est simple et compliqué.... Mais je la trouve apaisante et j'aime la vie... Quoi de mieux que la nature pour voir naître les choses? D'ailleurs, j'ai une hybride à la maison, vraiment très belle et à laquelle je tiens vraiment...

Ils prirent le petit chemin, la blonde admirant la flore diversifiée, tout en tenant ses jupons pour éviter qu'ils ne prennent la poussière de la terre sèche et jetait quelques regards souriant vers le doyen. Elle sourit en voyant un petit chaton traverser le sentier, pensant à ses chats

- Diane... J'ai ouïe dire par Guilhem que vous étiez très courtisée depuis quelques temps sur Marseille. Je ne peux pas dire que j'aime beaucoup imaginer les obscures désirs de ces hommes quant à votre personne mais les choses sont ainsi et il faudra bien songer un jour à vous marier.
C'est pourquoi il me semble important de vous parler des contraintes qui seront les vôtres une fois ma vassale.


La blondinette déglutit et détourna son regard du sien, faisant une petite moue tout en s'empourprant. Elle se dit que Guilhem lui payerait cela et qu'il lui faudrait penser à une petite vengeance toute mignonne, ce qu'il lui fit faire un petit sourire en coin.

Rhoo vous savez Guilhem exagère un peu... Il n'y en a point tant... Et je suis sûr que ces hommes n'ont point tous de mauvaises pensées.... Elle fit une petite pause puis reprit. Et puis... Je sais que je ne vois guère le mal chez les gens... Mais je sais aussi faire la part des choses et je me préserve bien des hommes avec de mauvaises intentions vous savez...
Mais en effet, je sais que d'accepter cette charge, qui plus est m'est agréable, il en ressort des devoirs auxquels il faut se tenir.


- Vous ne pourrez pas épouser un roturier si vous devenez noble. Par ailleurs ce comportement de leur part ne pourra continuer si vous êtes ma vassale. Comprenez bien qu'il apparaitrait comme insultant qu'un roturier se pense digne du fin'amor avec la Dame de Pernes-les-Fontaines.

Il est possible également que vous tombiez un jour sur quelque casanova, des bellâtres qui savent manier le verbe, jouer du regard et paraitre noble d'esprit lorsque pour eux la Cour n'est qu'un jeu de chasse à la vertu.

Aussi, j'aimerai rencontrer ceux qui pourraient être susceptibles d'avoir vos faveurs. Si vous sentez que votre coeur s'épanche, envoyez ces courtisans à votre suzerain. Cela calmera les ardeurs des moins sincères d'entre eux !
- Enfin si vous souhaitez toujours que je sois votre suzerain...


Cette fois la blonde le regarda, se faisant pivoine. Elle devait bien avouer que la seule chose qu'elle n'aimait point en la noblesse était cette différence et ce rejet des "roturiers", la blonde n'ayant jamais fait de différences entre eux, trouvant que le très haut les avait tous fait égaux.

Je vois oui... Je savais déjà tout cela Arystote, père tenait le même discours... Mais il est bien de me le rappeler.

Elle sourit et rajouta.

Pour ce qui est des "Casanovas" au verbe haut, je n'en ai cure... Ils se repèrent vite et sont aussi vite éconduit...
Quitte à ce que je leur conseille de rencontrer mon époux pour lui demander l'autorisation pour un entretien avec moi... Je peux vous dire qu'il y en a un qui l'a cherché longuement...
Petits gloussements et regard amusé. Puis reprenant un peu de sérieux en voyant la fontaine au loin.

Je prends bonne note en ma petite teste blonde de tout ce que vous me dites, n'ayez crainte. Et je puis vous assurer que.. Si l'un d'eux me semble sincère et motivé et assez patient, alors je vous l'enverrai.

Elle lui sourit, toujours subjuguée par sa prestance et son charisme, malgré son jeune âge. Il avait beau être plus jeune qu'elle, il restait celui qu'elle surnommait "Le Doyen". Celui qui faisait tout de même un peu peur.

Quand à vouloir toujours être votre vassale, il est bien entendu que c'est oui! Je ne pouvais rêver meilleur suzerain.

Elle déposa une bise sur sa joue et lui sourit à nouveau.
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