Tandis que Portalis s'expliquait quant à son attachement et à la noblesse, Diane souriait. Elle était touchée de toutes ces marques d'affection et de ces compliments qui fusaient en la pièce.
Elle savait que Porta était savoyard, elle savait également que le doyen n'aimait guère cette province, mais elle savait surtout qu'Arystote prendrait sur lui, pour laisser la chance à sa cousine d'être heureuse auprès de l'homme à qui elle avait confié son destin.
Du moment où il n'était guère question de Nice ou de Beuil, point d'inquiétude...
Elle avait discuté de ce sujet avec le doyen et savait son courroux.
Elle soupira légèrement aux mots de ce dernier, sur le fait des mauvaises langues, mais elle en avait en fait, totalement cure...
Puis vint le tour du doyen, qui avait un air pensif et réprobateur. Lorsqu'il présentait cette façade, la blonde n'avait qu'une envie, celle de se cacher.
Mais elle resta droite en son siège, les mains posées sur ses genoux, les regardant tour à tour et en prenant quelques couleurs rosées quant il eut s'agit de Pernes.
Diane se mordit doucement la lèvre lorsqu'elle sentit le regard du doyen sur elle, faisant une petite moue à l'idée de pouvoir perdre les terres, qui voulaient tant dire pour elle, mais avant qu'elle prenne la parole, Son brun avait pris la suite.
Soulagée elle se saisit de sa coupe de vin rouge, un peu trop sec à son goût et bu quelques gorgées.
Le duc de Beuil, régent de Savoie, est de ce fait mon oncle
La blonde manqua de s'étouffer avec son vin, lorsqu'elle entendit ces mots.
Elle s'enfonça doucement dans son fauteuil, dépitée.
Son teint changea doucement et pour une fois, c'est un teint velouté et laiteux qu'elle afficha. Dé-com-po-sée la Diane...
Savoyard oui... Mais neveux du Duc de Beuil... Cela elle l'ignorait, ou ne se souvenait point qu'il lui ait précisé... Ô Seigneur.... Point lui.. Nonnn.... Ô rage... Ô désespoir...
Elle sentit une partit de son courage, retomber tel un soufflé.
Elle essaya de se concentrer sur la suite, en un soupir difficilement perceptible et lorsqu'il fit comprendre que c'était à son tour de prendre la parole, la blonde pensa un instant, bon un tout petit instant, mais un instant tout de même, à fuir très loin et très vite!
La jeune femme les dévisagea tour à tour, fit une moue et c'est un visage érubescent qu'elle leur offrit.
Elle sourit doucement, baissa les yeux un instant, puis les releva sur eux. Prit une grande inspiration, se doutant un peu de la réaction qu'aurait le doyen.
Je vais être, ou tout au moins essayer, d'être claire et honnête.
Tout d'abord, cousin, sachez que je savais Portalis Savoyard... Ce que je ne savais point, c'est que le duc de Beuil était son oncle... Sinon, je pense que j'aurais pris les devants et j'en aurais parlé avec lui...
Elle déglutit, s'éclaircie la voix et bu une longue gorgée de vin, essayant de ne point défaillir...
Quant à Pernes... J'ai remis plus ou moins, mon avenir entre ses mains, j'ai des sentiments pour lui et je ne saurais les renier...
Lorsque je prends un engagement, je le tiens et je ne saurais renier cet amour.
J'aime les terres de Pernes et vous savez mieux que quiconque ce qu'elles représentent pour moi...
Et vous savez que jamais je n'aimerais vous décevoir, je vous aime, vous êtes mon parent le plus proche... Mais si je dois choisir entre Portalis et une terre, alors je le choisis lui...
Ce sont les jambes flageolantes, les mains prisent de petits tremblements, que la blondinette complètement chagrinée, se noya dans sa coupe, prenant une longue gorgée de ce vin trop fade. Puis Diane, regarda Portalis essayant de lui faire comprendre d'un simple regard azuréen, que le doyen allait surement s'emporter.