Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP ouvert] J't'emmène au vent

Elenwe
[Everything about you
So perfectly restrained
But everything inside you
Bites you**]



L'eau chaude contenue dans le seau fut déverser prestement dans la baignoire. Le nuage de vapeur s'échappant de la surface du liquide sembla grossir un instant puis reprit sa taille initiale. Sichilde, première femme de chambre, trempa un doigt et hocha la tête doucement.

A point Vôtre Grâce ! Dépêchez - vous avant que ça ne refroidisse.

La femme se retourna, le rouge aux joues d'être restée un instant de trop au dessus de cette fournaise.

Ah mais quoi ?! Vous n'êtes pas encore déshabillée ?

Je...j'avais la tête ailleurs.
La main d'Elen se porta sur la ceinture de cuir marquant sa taille.

Ailleurs vous êtes sûre ? Pas plutôt avec qui ?


Sichilde avait été la première au courant de la liaison entre sa maitresse et l'Ogre. La première fois, bien qu'elle n'en avait rien dit, le voir là allongé près de la Duchesse l'avait grandement surprise. "Pêché de chair, pêché de chair" n'avait alors cesser de lui marteler son esprit. Mais son rôle était de s'occuper de la Régnante de Normandie, pas de lui faire la morale. Pour ça il y avait les curés, chacun son rôle après tout. Puis elle aimait bien son travail et n'avait pas spécialement envie de se retrouver aux cuisines, voire pire.

La robe d'Elenwë glissa lentement le long de son corps et finit par se retrouver à terre. La femme femme fit un pas sur le côté pour s'en débarrasser et se dirigea vers la baignoire en bois, près de la cheminée. Un de ses pieds vint effleurer l'eau dormante, avant de la déchirer et de s'enfoncer à son sein. Le reste de la Duchesse suivit peur de temps après et assise, elle vint caler son dos contre une des parois, tout en dépliant le plus possible ses jambes. Ses yeux se fermèrent un instant, appréciant la douceur et le calme.


Sichilde ?

Oui Vôtre Grâce ?


Est-ce que parfois vous vous ennuyez ?


Seigneur non ! Entre Vous, mes enfants et mon mari, je n'ai pas un moment à moi. Peut-être quand je dors et encore...

En ce moment j'ai l'impression que toute ma vie se résume à mon travail au Conseil. A part quand je suis avec Drahomir bien sûr. Mais sinon le reste...Et parfois je ressens...comme une sorte de lassitude, parce que je ne peux rien faire d'autre.


Vous devriez prendre un peu de temps pour vous. A cette époque la forêt de Rouen est très belle. Puis tout fleuri et tout repousse en ce moment.

Vous avez sûrement raison...

Et tout grandit aussi. Deux jambes, deux bras, une tête et le tour est joué.


Au regard étonné d'Elen, Sichilde murmura : je lave votre linge, ne l'oubliez pas. J'ai bien vu que ce mois-ci il manquait quelque chose. Mais votre secret est bien gardé avec moi.
Elle évita soigneusement de lui signaler qu'enfanter sans se marier signifiait aller tout droit, sans passer par la case départ, brûler dans les flammes de l'enfer. Enfin c'est ce qu'il se disait parce que personne finalement n'était jamais revenu pour le dire. Mais dans le doute, mieux valait tout faire comme il faut, au moins pas de mauvaise surprise en rendant l'âme !

Vous vous trompez...C'est juste du à la fatigue...

Sans un mot de plus, la brune détacha doucement son regard de sa femme de chambre et lentement tout son être s'enfonça dans l'eau jusqu'à disparaitre complètement.

Oui, il lui fallait prendre l'air. Un peu, beaucoup passionnément, à la folie...de l'air !

*Louise Attaque

**Tout ce qui t'entoure
Si parfaitement maîtrisé
Mais tout à l'intérieur de toi
Te ronge
The space - Marillion

_________________
En attente de son fief de retraite...
Elenwe
Allongée au bout milieu d'un pré, les mains calées derrière la tête, Elenwë contemplait le ciel. Bleu pour une fois, sans nuages gris prêts à déverser leur colère sur la Normandie.
Le printemps était là et bien là, même si les cultures et autres n'étaient pas encore tout à fait à l'abri d'une dernière gelée. Mais pour l'heure, tout respirait le renouveau, du plus petit insecte au bel arbre chargé de bourgeons et de fleurs.

Par cette belle après-midi, la Duchesse avait réussi à s'éclipser discrètement du château. Elle avait besoin de prendre un peu de temps pour elle, de souffler et de penser à autre chose que ce qu'il se passait au Conseil. Le rôle de régnante lui allait à merveille mais un peu de repos et d'égoïsme ne pouvaient nullement lui faire de mal. Et quoi de mieux qu'un grande étendue d'herbe sous un beau ciel ensoleillé pour se sentir revivre ?

Son esprit allait et venait, ne se fixant à aucune image précise. Sa vie ne défilait pas vraiment devant ses yeux mais quelques bribes de l'année passée lui revenaient en mémoire. Parfois drôles, parfois tristes, la jeune femme avait l'impression d'avoir vécu cent fois plus qu'en sept ou huit ans de couvent. Il faut dire que dans cette austère bâtisse, l'horizon au sens propre comme figuré se limitait à un vieux mur, moche et branlant.
Mais tout s'était surtout enchainé ces derniers mois, quand elle avait fait la rencontre de Drahomir. Ils s'étaient fait mutuellement confiance, même alors qu'ils se connaissaient peu. Peut-être que c'était cette foi l'un en l'autre qui les avait tant rapprochés.
Maintenant, elle l'aimait, ce n'était pas plus compliqué que ça. Tellement que quand elle avait lu l'annonce de la Reyne en date du 1er avril, elle s'était à moitié étranglée avec le morceau de pomme qu'elle mâchouillait. Dans son esprit un plan machiavélique avait aussitôt germé : inviter sa rivale à venir déguster une succulente omelette aux champignons, cueillis par ses soins en plus. Et comme Elen n'y connaissait strictement rien à ses organismes, elle savait juste que plus ils étaient laids et sans forme, plus ils étaient comestibles, accepter son invitation équivalait à jouer à la roulette russe.
En repensant à cette histoire, la jeune femme se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire. Même elle se demandait où elle allait chercher de telles idées !

Toute à ses pensées et sans qu'elle ne s'en rende compte, une certaine torpeur l'envahissait doucement mais sûrement. La douce chaleur de l'astre solaire n'y était pas indifférente. Le palpitant de la Brune battait dans sa poitrine, apaisé, et ses yeux eurent bientôt bien du mal à rester ouverts.

_________________
En attente de son fief de retraite...
Elenwe
Il faisait beau...enfin en Normandie le terme "beau" était parfois relatif. En l’occurrence, il ne pleuvait pas et même sans soleil, l'air était doux. Il n'en fallait pas plus à la Duchesse pour filer dehors, dans le pré derrière le château où elle aimait aller lorsqu'elle avait besoin de réfléchir ou tout simplement ne rien faire.

Cette fois-ci elle embarqua plume, parchemin et encre. Voilà un certain temps, voire un temps certain, qu'Elen avait dans l'idée d'écrire à son frère. Mais les jours passaient à une vitesse effrénée et de courrier ayant pour destinataire Gaugericus, il n'y en avait toujours point. Et comme elle avait besoin de se poser un peu...autant joindre l'utile à l'agréable.

Discrètement elle s'échappa de son lieu de travail, trouva un gros caillou sur lequel s'appuyer et commença sa prose.


Citation:
A Gaugericus, mon Lexovien de frère
De Elenwë, ta sœur adorée



Mon cher Frère,

Voilà un petit moment que je veux t'écrire, mais le temps file trop vite et ne m'aide en rien...mais je suis sûre que tu sauras me pardonner, comme tu le fais toujours.

Comment vas-tu ? La vie à Lisieux est toujours aussi calme ? Et les enfants, Zaïhnal et Loick ? Au fait...as-tu des nouvelles d'Annick et d'Azure ? Je suis bien triste de savoir que tout s'est terminé ainsi entre vous...Et qu'elle ait emmené votre fille...Quand on sait tout ce qu'il s'est passé...Bref, je ne m'étalerai pas plus longuement là-dessus, ce ne sont pas mes oignons.

Pour ma part je suis toujours à Rouen mais d'ici peu je viendrai un peu me ressourcer dans notre beau village. Ma maison doit être dans un état...j'ose à peine l'imaginer.
Avant, je m’arrêterai quelques jours à Honfleur pour voir Drahomir et passer un peu de temps à ses côtés. Tiens d'ailleurs il faut que je t'avoue quelque chose...Assis-toi parce que je pense que tu risques d'avoir des vertiges en lisant ce qui va suivre. Je ne sais comment cela est possible mais je porte son enfant et ce depuis environ quatre mois. Peut-être un peu plus.


La plume resta en suspens. Fallait-il aussi qu'elle lui explique le reste ? Non, puis après tout c'était sa vie. Et ce qu'il adviendrait du nourrisson ne regardait qu'eux.
Machinalement elle posa une main sur son ventre. Il commençait légèrement à s'arrondir. Des habits un peu amples ou des châles suffiraient à cacher son état pendant encore quelque temps. Du moins l'espérait-elle...
Le plus curieux dans tout ça c'est qu'elle commençait à vraiment réaliser que dans quatre ou cinq mois elle serait mère et elle s'en réjouissait presque. De nombreux changements avaient lieu dans son corps mais aussi dans son esprit...

Un petit coup d’œil à ses écrits.


Mmh...peut-être que je devrais lui dire tout ça plus tard....ou pas...

Et d'un geste, elle froissa le parchemin. Ce n'était finalement pas encore le jour pour écrire à son frère.
_________________
En attente de son fief de retraite...
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)