Rosalinde
Été 1463, canicule sous le Soleil bourguignon.
Retour sur le sol de la riche Bourgogne pour la Wolback, qui n'avait pas du y mettre les pieds depuis son départ de Sémur, des années auparavant. Et pour venir sur les terres de cette pince de Montréal, par dessus le marché ! Ah, c'était bien d'honneur qu'elle lui faisait. Le vassal, et propriétaire des terres, elle ne l'avait que très peu croisé au détour de quelque taverne ; son nom était surtout revenu dans la bouche de Judas qui semblait (à l'époque) fort priser sa compagnie. Pour sa part, Rosalinde lui en gardait quelque petite rancune, personne n'avait en effet le droit de lui voler son Judas. Quand bien même elle ne l'avait point vu depuis des mois.
Mais qu'à cela ne tienne. Elle avait grande envie de refaire son apparition sur la lice après sa blessure armagnacaise (ou était-ce gascone ?), et avait donc sauté sur cette occasion pour venir se dégourdir l'armure, quand bien même elle n'avait une fois encore pas passé le premier tour. Las ! Cela ne l'empêcha pas de profiter pleinement de sa journée, et de picoler son content (tout en restant toutefois raisonnable, la cuite mémorable qu'elle s'était pris avec Aimbaud lors de joutes précédentes l'avait un peu vaccinée).
Ce fut surtout la chaleur qui eut raison de sa présence dans la taverne improvisée du camp. Le vin commençait à échauffer tout le monde et rendait latmosphère difficilement supportable. Elle avait donc filé à l'anglaise (peu étonnant quand on s'appelle Wolback) et s'était aventurée jusqu'à un coin beaucoup plus tranquille : les bords de l'étang de Cussy-les-Forges. Désert était même beaucoup plus approprié, comme terme. Et il ne fallut pas longtemps à la dame de Foulletorte pour se décider à aller prendre un bain.
Ôtant donc cotte et poulaines, elle se glissa dans l'eau uniquement vêtue de son chainse, et puisqu'elle était excellente nageuse, se laissa aller à quelques brasses, et plongea même une fois ou deux, tandis que le crépuscule tombait doucement. Et finalement, elle se laissa aller à son exercice préféré. Prenant une profonde inspiration, elle plongea la tête sous l'eau et se laissa simplement porter par l'eau, attendant d'être à court de souffle pour se redresser.
Et bien entendu, de l'extérieur, on aurait pu croire à une noyée.
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Retour sur le sol de la riche Bourgogne pour la Wolback, qui n'avait pas du y mettre les pieds depuis son départ de Sémur, des années auparavant. Et pour venir sur les terres de cette pince de Montréal, par dessus le marché ! Ah, c'était bien d'honneur qu'elle lui faisait. Le vassal, et propriétaire des terres, elle ne l'avait que très peu croisé au détour de quelque taverne ; son nom était surtout revenu dans la bouche de Judas qui semblait (à l'époque) fort priser sa compagnie. Pour sa part, Rosalinde lui en gardait quelque petite rancune, personne n'avait en effet le droit de lui voler son Judas. Quand bien même elle ne l'avait point vu depuis des mois.
Mais qu'à cela ne tienne. Elle avait grande envie de refaire son apparition sur la lice après sa blessure armagnacaise (ou était-ce gascone ?), et avait donc sauté sur cette occasion pour venir se dégourdir l'armure, quand bien même elle n'avait une fois encore pas passé le premier tour. Las ! Cela ne l'empêcha pas de profiter pleinement de sa journée, et de picoler son content (tout en restant toutefois raisonnable, la cuite mémorable qu'elle s'était pris avec Aimbaud lors de joutes précédentes l'avait un peu vaccinée).
Ce fut surtout la chaleur qui eut raison de sa présence dans la taverne improvisée du camp. Le vin commençait à échauffer tout le monde et rendait latmosphère difficilement supportable. Elle avait donc filé à l'anglaise (peu étonnant quand on s'appelle Wolback) et s'était aventurée jusqu'à un coin beaucoup plus tranquille : les bords de l'étang de Cussy-les-Forges. Désert était même beaucoup plus approprié, comme terme. Et il ne fallut pas longtemps à la dame de Foulletorte pour se décider à aller prendre un bain.
Ôtant donc cotte et poulaines, elle se glissa dans l'eau uniquement vêtue de son chainse, et puisqu'elle était excellente nageuse, se laissa aller à quelques brasses, et plongea même une fois ou deux, tandis que le crépuscule tombait doucement. Et finalement, elle se laissa aller à son exercice préféré. Prenant une profonde inspiration, elle plongea la tête sous l'eau et se laissa simplement porter par l'eau, attendant d'être à court de souffle pour se redresser.
Et bien entendu, de l'extérieur, on aurait pu croire à une noyée.
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