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[RP] Hostel de Chaalis

June
Il l'écouta se justifier d'un air calme, en observant son visage à mesure qu'elle lui parlait. Bien sûr qu'il avait une certaine sensibilité indépendantiste ; il présidait le parti politique indépendantiste FIER, celui créé par George Le Poilu, il y avait encore quelque mois de cela, et avait été le chef du parti durant bien des mois avant son grand voyage hors Berry. Mais le blond n'était pas tant indépendantiste que cela. Il l'était quand la Couronne était posée sur des têtes comme celles de Nebisa de Malemort ou de Louis Vonafred Salmo Salar, mais quand un Souverain de France avait l'esprit et les yeux un peu plus ouverts, le Berry était ouvert à bien plus de discussion, et lui avec. Ainsi, l'autonomie séduisait davantage le Sidjéno plutôt que l'indépendance. Mais tout cela restait dans sa tête.

"Vu votre réaction à l'instant, je n'imagine pas ce que je me serais pris lors de notre première rencontre. Aurais-je du vous le dire lorsque nous nous sommes vus à Cussy ? Vous m'auriez renvoyé sans ménagement sans même vouloir apprendre à me connaître."

Ce qui aurait été bien dommage. Malgré les a priori qu'elle pouvait avoir, il appréciait beaucoup la rousse.

"D'ailleurs, comment avez-vous appris que j'étais Berrichon ? Car je n'ai pas l'impression que vous avez la passion de la lecture des registres de naissance, de baptême ou de mariage..."

Il était bien curieux de le savoir. Celui ou celle qui lui avait appris devait avoir le même dégoût des indépendantistes que Rosalinde, ce qui avait du décupler sa réaction. Encore un anti-Berry, qui avait sûrement participé à l'une des nombreuses guerres entre la Couronne de France et le Duché. Ainsi, elle détestait les indépendantistes. Et vint l'histoire des Sidjéno. Si elle savait... Pendant que le père du blond, Kÿe, se tapait une des filles illégitimes Malemort, l'un des fils, Orian, avait épousé une Duchesse angevine et donnait à présent son allégeance à l'Archiduché. Il laissa passer un moment et prit dans sa main celle de la rousse. Il pencha un peu la tête sur le côté et lui sourit doucement.

"Si vous épousez June Sidjéno, vous n'épousez pas sa famille. Les Sidjéno sont aux quatre coins du monde, pas seulement au Berry. Ma soeur est en Poitou. Mon père en Rouergue. Mes fils sont ici et là. Quelle importance ? Vous tenez tant que cela aux repas de famille le dimanche après la messe ? La plupart de mes enfants me détestent, alors s'ils vous détestent aussi, ce sera surtout par principe."

Il hausse les épaules, laisse son regard dans le vide un instant. Peut-être qu'il faudra réparer ça aussi, un jour. Il revient sur Rosalinde.

"Je me fiche bien de votre famille. Si je dois vous épouser, je n'épouse que vous. Et c'est là le plus important. Et la seule famille qui importera sera la nôtre."

Il approcha la main de lui et déposa un baiser sur le dessus. Il disait ça, mais on n'y était pas. Pas encore.
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Rosalinde
Beaucoup de questions. Elle en profita pour esquiver la première. Parce que le passé était passé, et elle ne pouvait pas prévoir quelle aurait été sa réaction si il le lui avait annoncé à ce moment là. Les circonstances étaient après tout différentes de maintenant. Son état d'esprit aussi.

- Lynette et Lexhor. Quand j'ai parlé de vous l'autre jour en taverne.

Parlé de lui, oui. Pour dire quoi ? Mystère !

Et puis vint la déclaration sur les Sidjéno. Elle sourit. Il était tout de même sacrément mignon quand il le voulait. Même si plusieurs choses dans ses paroles la contrariaient. Mais avant de rouvrir son bec, elle se pencha et l'embrassa doucement. Sur les lèvres. Parce que lui faire un baisemain, ça aurait été un peu étrange.


- Pourquoi est-ce que vos enfants vous détestent ?

Voilà. Cela l'inquiétait un peu, quand même, si bébé il devait y avoir un jour. En temps que mère, elle ne pouvait imaginer la possibilité de se faire haïr de ses enfants, auxquels elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Avec Madeleine, ce n'étaient que déclaration d'amour et petites attentions mutuelles, tant dans les longues lettres qu'elles pouvaient s'écrire qu'au cours des trop rares moments qu'elles passaient ensemble, fosterage de la petite princesse oblige. Avec Léonard, l'attachement était différent, car l'enfant devenu adolescent avait toujours été beaucoup plus réservé, malgré l'adoration sans bornes qui se lisait dans son regard à chaque fois qu'il posait les yeux sur sa génitrice. Et quand il avait annoncé sa décision de rentrer dans les ordres, la Wolback avait accepté sans rechigner, ayant compris depuis bien longtemps déjà que la vocation de son fils ne se trouvait pas dans la chevalerie, comme elle l'aurait d'abord souhaité.

- Mes enfants compteront toujours plus que n'importe quel homme, June. Si un jour nous devons former une famille, je refuse qu'ils soient mis de côté.

Donc non, June. L'épouser, c'était épouser les mômes avec. Par chance, ils n'étaient pas chiants. Pas trop, du moins.
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June
La mini-déclaration, plutôt sincère dans le coeur du blond, avait eu au moins le mérite de faire son effet sur la Dame de Foulletorte, qui s'approcha de lui pour l'embrasser. Il profita de ce court moment. Et il se remit à penser. Il avait remarqué une chose. Une très grande évolution. Par il ne savait quel miracle, ils arrivaient presque à se parler calmement. Ce n'était pour l'instant que quelques phrases échangées seulement, et ça intervenait après un coup de nerfs de Rosalinde, mais quand même. C'était à souligner. June et Rosa pouvaient se parler avec calme, et presque de la sérénité, en ce qui concernait le blond. C'était exceptionnel, et ça faisait dire à la conscience du blond que, finalement, il pourrait peut-être finir par la supporter un jour, si jamais il devait se lier à elle. Comme quoi, avec un peu de patience, on arrive à tout. Il haussa un sourcil à l'évocation des noms.

"Lexhor d'Amahir, forcément. Un des royalistes qui a écrasé des berrichons sous ses bottes et sous les pieds des soldats de son armée quand elle venait assassiner mes administrés. Oui, je lui porte beaucoup d'affection, à titre personnel." Il rit jaune. Ca faisait presque peur. Une flamme de haine s'était d'un coup allumée dans les yeux de June, puis aussitôt éteinte ; pas sûr que Rosalinde l'ait aperçue. "Et "Lynette" ? Qui c'est, ça, "Lynette" ? Je ne connais pas."

Serait-ce une pure inconnue qui donnait son avis sur les Berrichons ? Ca méritait un pied au cul, si c'était le cas. Ah, ces royalistes. Toujours à tout commenter. Un vrai journal pipeul. Et il nota une chose : la rouquine parlait de lui. Ce qui n'était pas du tout son cas ; il n'avait parlé de cette liaison avec personne. De toute façon, ça ne regardait que lui.

"Mais... Vous parlez de moi en taverne ? M'enfin, mais qu'est-ce que vous dites ?"

Si elle vantait ses prouesses au lit, c'était très flatteur, mais ça restait un peu gênant quand même. Si elle parlait de lui en bien à des royalistes, ils avaient du lui servir des yeux de merlans frits grands comme des soucoupes. Oui, les royalistes ne se tiennent que peu à la page ; la plupart l'arrêtent à chaque frontière, pensant encore que le Berrichon est un sale extrémiste. Ce qui n'est pas si faux. ...De quoi, qu'est-ce qu'elle dit ? Ah, oui, merde. Ses enfants.

"Pardon, je ne pensais plus à vos enfants. Je les inclus bien évidemment dans "notre" famille. Je ne doute pas qu'ils sont des plus agréables."

Ils ont intérêt, les mouflets. Sinon, beau-papa va sévir. Beau-papa... Beurk. Grands dieux, une famille recomposée. A force de tous ces divorces, ça va finir par devenir un modèle social. Il soupira.

"Comme je vous l'ai dit l'autre fois, je n'étais pas au courant de l'existence de mes enfants ; je les ai connus lorsqu'ils étaient déjà grands. Pour moi, ce n'était que du temps perdu, impossible à rattraper certes, mais il était toujours possible de redevenir un père, de revenir à la place que j'aurais du occuper. Pour eux, cependant, je les avais abandonnés. Ils n'ont à présent plus que ce sentiment. Certains refusent de me parler sans m'insulter, d'autres sont plus mesurés. Certains m'apprécient quand même, mais il y a entre nous une distance ineffaçable. C'est ainsi. C'est comme ça. Et ils sont grands, à présent. C'est pourquoi je ne les comptais pas dans la "nouvelle" famille. Ils ne seront pas là à attendre leur soupe le soir avec nous, contrairement peut-être à vos enfants. Et au(x) nôtre(s)."
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Rosalinde
Quewaaaaa ? Il ne savait pas qui était Lynette ?! Alors ça, c'était presque un crime de lèse-majesté. D'autant qu'il savait qui était Lynette. Sans le savoir. Enfin, vous m'avez comprise. Il connaissait Lynette sans savoir qu'on l'appelait Lynette. Parce que pour lui, elle était...

- Maine.

Bon. Et le fait que June n'aime pas Lexhor semblait corroborer le fait que Lexhor n'aimait pas June. Oui je cherche à vous embrouiller. De rien. Au moins il y aurait de l'ambiance au banquet du mariage, si mariage il y avait, hein ! M'enfin. Peut-être qu'ils en viendraient à s'apprécier. Ou du moins, à se supporter. Faire un effort pour elle, qu'elle soit heureuse, ce genre de conneries.

- Oui je parle de vous en taverne ! D'abord pour demander à Lynette si je peux être transférée à l'office de Sylvestre, et puis... Plus généralement !

Et puis ça tilte.

- Pourquoi ? Vous ne parlez pas de moi, vous ?

Drama incoming.

- Vous avez honte de moi ?!

Et pour faire encore plus soap-opera, elle lui met un coup de point sur le torse, là, avec sa force de mouche.
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June
Ah, Maine ! L'autre grosse morue qui le prenait pour un pervers depuis qu'il avait voulu faire des sceaux un peu particuliers pour son usage personnel. De l'art, tout au plus ! Mais elle n'avait pas compris - ou n'avait pas voulu comprendre, n'oubliez pas qu'elle est royaliste, la garce ! - et elle l'évitait à présent dans les couloirs. Il ne savait pas ce qu'Erwelyn avait pu raconter à Rosalinde à propos de lui, et ne préféra pas demander pour éviter d'entamer une discussion qui pourrait lui desservir. Et v'là qu'elle se remet à gueuler alors qu'il n'avait même pas eu le coup de tout encaisser ce qu'elle venait de lui servir.

Il soupire. Il soupire beaucoup, en ce moment.


"Je n'ai pas honte de vous, c'est juste que je ne rencontre pas mes amis dans les tripôts à soûlards et que donc, par conséquent, je ne parle pas de vous en taverne. Et le fait que je pourrais ne pas parler de vous ne fait pas que j'ai honte de vous. Bien au contraire, d'ailleurs. Je préfère simplement vous garder pour moi, c'est tout. C'est de l'amour, voyons."

Il lui fait un sourire amusé.

"Bon, c'est quoi cette histoire de transfert, là ? Que je sois un peu au courant de ce qu'il se passe chez moi, quand même."
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Rosalinde
Haha. Oui, en effet, Lynette l'avait prévenue : June était le pervers qui hantait les couloirs de la hérauderie. Mais en fait, ils avaient fini par en conclure d'eux-mêmes que ce n'était pas fondamentalement cette caractéristique du Sidjéno qui devait embêter Rosa. Et elle n'avait pas nié. Mais ce n'était pas le plus important ici. Toujours agenouillée au sol, elle écouta son explication par le menu, jusqu'à ce qu'il lâche sa bombe : « C'est de l'amour, voyons. »

Elle en resta comme deux ronds de flan. Et lui, sans même ménager son petit effet, continua sur la question de la hérauderie le plus naturellement du monde, nous laissant une Rosa plus que perturbée et assez peu à même de répondre à sa question.


- Eh bien, vous savez bien, il était question que, euh... Vous... Euh... Que vous me chevauchiez ! Euh ! Enfin, je veux dire... Que je sois votre chevaucheur et...

Elle secoua un peu la tête, comme pour remettre ses idées en place.

- Est-ce que vous venez de dire « C'est de l'amour voyons » ?!

Au cas où elle aurait rêvé. Il aurait très bien pu dire "C'est de l'humour, voyons !" ou bien "Ma grand-mère fait des délicieuses tartes à la myrtille. Et c'est comme aller à la pêche avec son papy, c'est du patrimoine".
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June
Ah, oui, c'était vrai. Ils avaient parlé de l'envie de Rosalinde de rejoindre sa marche. S'il n'avait pas très bien compris pourquoi - la marche Sylvestre n'étant pas l'une des plus passionnantes à ses yeux, sauf pour lui-même -, il se doutait qu'elle devait avoir de bonnes raisons. Rester avec lui, par exemple, ce qui était assez flatteur. A ce sujet, il se dit qu'il faudrait qu'il s'organise le cerveau afin de délimiter l'espace de travail et l'espace privé ; sinon, ils allaient tellement se sauter dessus qu'il aurait la verge plus fatiguée que le cerveau à la fin de la journée. Peut-être qu'en fait, elle voulait tout simplement apprendre d'autres choses : la généalogie, un peu plus de dessins plutôt que ces longues et déprimantes recherches de fiefs qu'on devait leur faire faire à longueur de journée. Enfin, elle avait ses raisons.

"J'avais oublié que nous avions évoqué le sujet il y a quelques temps, effectivement. Maine est donc d'accord pour votre transfert de marche ?"

Il demanda, car la Maréchale ne lui avait rien dit, ni fait parvenir de message à ce sujet. Il faudrait qu'il voit ça prochainement avec elle afin d'officialiser l'action. Tandis qu'il songeait à tout cela, il remarqua que Rosalinde était restée bloquée sur sa fin de phrase. Amusé, il sourit, et ses yeux bleus pétillèrent (oui, comme le Coca).

"Hé bien, quoi ? Ne faites pas cette tête ! Vous avez bien entendu. Ecoutez, je suis en train de me faire à l'idée que je pourrais un jour vous épouser, alors autant mettre des mots sur les choses tout de suite. Je vous aime. Enfin, je vous aime bien. Faut pas non plus y aller trop fort. Mais je vous aime. Ca vous va, ou il faut nuancer un peu ?"

Des fois qu'elle re-pète un câble sur telle ou telle expression. Elle est tellement susceptible.
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Rosalinde
Un peu oui qu'elle était restée bloquée sur sa fin de phrase !

- Oui elle est d'accord.

Mais bordel, on s'en foutait bien de la généalogie ! Et lui qui lui reprochait de faire une drôle de tête... Monsieur lâchait ça, comme ça, et après c'était débrouille toi avec ça ma cocotte ! Et voilà qu'il l'embrouillait encore plus, oscillant entre le « je vous aime » et le « je vous aime bien », ce qui, il fallait bien l'admettre, n'était pas DU TOUT la même chose. Il lui demandait sur le ton de l'ironie s'il fallait nuancer, elle était tentée de lui répondre par l'affirmative. Eh quoi ? L'aimait-il comme une amie avec qui il s'envoyait régulièrement en l'air ? Comme une amoureuse ? Ou comme un bouche-trou qui tombe simplement à point nommé ?

Elle hésitait. Et puis finalement... Tourner sept fois sa langue dans sa bouche (quand elle y pensait) finissait par être bénéfique. Elle se dit qu'elle découvrirait bien cela à l'usage. Se gardant donc de faire une déclaration similaire, elle se contenta de se décaler vers le Sidjéno, de passer un bras autour de son cou pour l'embrasser à nouveau, longuement, puis d'annoncer :


- Alors, on le fait ce bébé ?

Là. Tout de suite. Maintenant. Au milieu des pièces éparpillées au sol. Balek.
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June
Alors qu'il venait de lui demander s'il fallait nuancer, il avait déjà été choper un parchemin et un bout de cire jaune sur la table de travail qui se trouvait non loin d'eux. Il revint jusqu'au fauteuil avec de quoi écrire correctement et se mit à griffonner de son écriture élégante le contreseing officiel, tandis que sa compagne affirmait l'accord de Maine. De toute façon, la Maréchale et lui en avaient parlé, et il n'y avait aucune ombre au tableau pour cette affaire, alors il pouvait rendre cela officiel sans risquer d'offusquer le Héraut du Maine. Il laissa la rouquine à sa réflexion quelques instants, le temps de faire chauffer un peu de cire sur une bougie, puis de l'appliquer sur le parchemin, et enfin d'y apposer sa chevalière afin de sceller le document. Cela fait, il signa de son prénom et de son nom, et alla reposer le matériel. Voilà qu'à peine revenu auprès d'elle, elle attaquait la partie en lui servant une salade de langues, alors que la cire finissait seulement de sécher sur le contreseing qu'il avait laissé posé sur ses genoux.

Lui aussi, apprenait à penser à tourner sept fois - ou plus - sa langue dans sa bouche. Car au lieu de l'habituel "Ben hé, j'suis venu pour ça hein !" qu'il aurait pu sortir à la dernière question de Rosalinde, à savoir s'ils faisaient cet enfant ou pas, il évita le possible scandale et lui sourit d'un air malicieux, prit le contreseing et le plia en deux, puis le glissa dans le décolleté de la robe, comme si c'était de l'argent.


"Alors, qu'est-ce que vous feriez à un Héraut plutôt beau gosse qui vient en plus de vous embaucher pour de folles et trépidantes aventures ?"

Folles et trépidantes, c'était un peu exagéré pour de la généalogie. Ce n'était pas la généalogie qui l'était, en fait ; c'étaient les parties de jambes en l'air qu'ils pourraient se faire même au bureau, et ça c'était fun. Trop fun. Oui oui, le boulot avant, on sait. Mais on en est au sexe, là, nous emmerdez pas ! Il l'embrassa longuement à son tour, caressant ses cheveux. Et tilta.

"Hé. Vous voulez faire le bébé... Ca veut dire que vous voulez m'épouser ! Avouez !"

Il rit.

"D'ailleurs, on est pas obligés de s'arrêter à un seul. Cette nuit, je vous en fait une dizaine si vous voulez."

Il glissa une main sous la robe et caressa la cuisse. C'est parti, ma poule !
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Rosalinde
Et hop, voilà qu'elle se retrouve avec son contreseing contre les seins. Hahin. Et l'autre qui veut savoir ce qu'elle lui ferait. Elle commença par rire, et puis sourit en coin, alors qu'une étincelle de malice s'allumait dans son regard.

- Eh bien... C'est autorisé d'avoir des relations sexuelles sur le bureau de sa hiérarchie ?

Ben ouais quoi. Qui se ressemble s'assemble ! Bon, là du coup elle s'imaginait laisser une grosse tache d'encre en forme de sa fesse sur une fiche généalogique et il fallait avouer que l'idée la faisait plutôt marrer. Mais ça, c'était parce que la xérographie n'avait pas encore été inventée, sinon elle aurait sans doute trouvé très drôle de se photocopier les nichons et de glisser les clichés dans les dossiers de June.

Cela dit, il embraya sur sa proposition de faire le bébé. Elle pensait avoir lancé ça comme une proposition en l'air, et voilà qu'il rebondissait là dessus, ce qui était assez gênant pour elle vu qu'elle n'avait pas encore décidé si elle voulait vraiment l'épouser (genre, parce qu'elle se voyait vieillir à ses côtés et tout le tralalala) ou si elle ne le voulait pas, ou si en fait tout ce qui l'intéressait c'était d'avoir un nouveau gniard et le mari en option. Amour peut-être, ou peut-être pas, mais il valait sans doute mieux qu'elle ne soit pas encore sûre. Personne n'a envie de voir Rosalinde amoureuse à nouveau, parce que généralement cela veut dire alterner entre crise de jalousie et de larmes coupables. Enfin, les rares fois où c'était arrivé, c'était ça.

Bref.


- Dix ? Petit joueur !

Elle rit à nouveau et l'embrassa dans le cou, pendant que déjà elle s'attaquait à dénouer ses braies. Ben quoi ? Une envie pressante, ça n'attend pas !
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June
Il sourit, ravi qu'elle développe en elle la même envie que lui : le faire au bureau. Good idea, darling ! Le fait qu'il l'achète au contreseing sembla amuser la rouquine qui proposa un nouvel endroit pour leurs rendez-vous.

"Sur le bureau, sous, à côté, dans le fauteuil... Où on veut, hein !"

Il sourit, amusé. Elle ne répondit pas à sa petite provocation sur l'enfant, et il n'y faisait déjà plus attention, occupé à lui caresser la cuisse, puis la fesse, puis le reste. Elle commençait de son côté à le défringuer, et ça commençait à le chatouiller doucement à où il fallait. Ils étaient là, tous les deux, à genoux sur le sol et ça commençait à chauffer sérieusement l'ambiance. Elle vint lui embrasser le cou, il en profita pour retirer sa propre chemise - ouais, ça pressait là ! - et pour passer ses bras autour d'elle et délacer sa robe dans son dos afin de la rendre aussi Eve qu'il était à présent Adam. Une fois cela fait, il l'embrassa langoureusement, et ils descendirent, lui et ses baisers, sur le cou et la poitrine de son amante. Ne restait plus qu'à poursuivre longuement ce moment, afin de faire monter la température, et il pourrait enfin l'allonger sur le sol pour lui montrer combien il était un excellent cavalier.

"Vous allez voir si je suis un petit joueur !"

Y avait plus qu'à cravacher la jument, et ils seraient partis dans une partie frénétique de chevauchement à plein galop. Yee ha !

[ Une nuit torride passe... ]

Quelqu'un toque à la porte. Le grand blond mâchonne dans son demi-sommeil. Celui ou celle qui frappe insiste. Il ouvre un oeil, se redresse un peu, regarde Rosalinde. Elle semble dormir encore profondément. Il s'échappe doucement du lit, tel une escalope, et il s'en va, complètement nu, voir qui peut bien les réveiller en un si bon matin. Bien loin d'être gêné d'offrir la vision de son corps dénudé à la personne qui était de l'autre côté de la porte, il ouvrit cette dernière et fit face à... Cathau. Ah. Il sourit en coin, amusé. Elle était bien loin de sourire, et après avoir arrêté son regard un instant sur le chibre de Monsieur, elle releva rapidement la tête et lui tendit une lettre d'un air renfrogné. Elle leva les yeux au ciel, et repartit sans un mot. Amusé, il referma la porte, ouvrit doucement la missive pour ne pas réveiller Rosalinde avec le bruit du déchirement du papier.

Citation:
June,

Besoin de toi à la MS.

O de retour.

Sega


Il avait de suite reconnu l'écriture de Sega sans avoir eu besoin de lire la signature. Ils avaient besoin de lui à la Maison Sidjéno. Le fils cadet était de retour. Il fronça les sourcils. Étrange que cette présence en Berry d'un jeune blond qui avait juré sa perte. L'Anjou n'était-il finalement pas aussi verdoyant et accueillant qu'il l'avait cru, et malgré toutes ces années qu'il y avait passé ? Il retourna s'asseoir sur le lit, songeur, le parchemin dans les mains.
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Rosalinde
Elle dormait tranquillement, jusqu'à ce que des coups soient frappés à la porte. Elle les connaissait bien, c'était Cathau qui venait la réveiller... Sauf qu'on était dimanche. Et le jeudi, la Borgnesse avait interdiction formelle de la réveiller, parce que c'était la seule journée de la semaine où elle pouvait faire la grasse matinée. Elle grogna donc un peu et puis se retourna sur le flanc, tandis qu'un mouvement dans le lit lui annonçait que June se levait. Très bien, il prenait la situation en main. Se replongeant alors dans les douces brumes du sommeil, elle tenta tant bien que mal de poursuivre son rêve, une histoire où Aimbaud tressait des couronnes de fleurs pour les offrir à Charlemagne.

Mais non, pas moyen d'être tranquille deux minutes, puisque à nouveau le lit remuait en tout sens comme si une baleine s'échouait au milieu de l'édredon (ou du moins, c'était l'impression qu'elle en avait). Elle fut donc bien forcée d'ouvrir un oeil, pour constater que June était assis sur le plumard avec un parchemin dans les mains. Elle ouvrit donc le second oeil, et grogna un :


- Mmmh ?

C'était tout ce qu'il pourrait en tirer pour le moment.
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June
Il tourna la tête vers Rosalinde. Elle le regardait lire son papier, alors qu'il était assis dans le lit. Il avait un petit air inquiet, sans que ça a l'air d'être une grosse catastrophe. Elle, en revanche, avait l'air d'une pintade échappée du four, et puis elle avait l'haleine de la Belle au Bois Dormant (ouais, celle qui dort trèèèèès longtemps). Il la rassura.

"Ce n'est rien. Simplement, on me demande chez moi, et je dois hélas y aller. Elle ne peut pas attendre."

Sans nommer le fameux "Elle", forcément. Elle, c'était Sega. C'était quelqu'un de particulier pour June, quelqu'un de très proche à qui il confiait sa vie la plupart du temps. La blonde athlétique était sa Gardienne. Mais il posa le parchemin sur la table de chevet et se tourna vers elle avec un sourire.

"Mais ma priorité étant vous, je vais d'abord m'occuper de vous, ma chère Rosa."

Et il entreprit de lui embrasser le cou, en lui caressant doucement les cheveux, pour un réveil tout dans le calme et la volupté. Sega ou pas Sega, la rouquine restait la première dans son top ten à pouvoir prétendre à retarder le blond.
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Rosalinde
Eh quoi ? Ok, elle était peut-être un peu rouge, un peu décoiffée, et d'accord elle avait encore le pli des draps imprimé sur la joue et refoulait de la gueule pire qu'un poney. Et alors ? Même dans ces moments là tout le monde sait bien que Rosalinde représente la quintessence du sexy ! La preuve, elle était nue dans ses draps. Na. La preuve, il racontait Dieu sait quoi avant de venir l'embrasser dans le cou et lui caresser les cheveux. Vraiment June ? Dès le réveil ? Même pas un petit déj' avant pour bien commencer la journée avec l'ami Rick Orée ?

Mmmh... Oui finalement... Ils pourraient le faire avant ET après les tartines beurrées. D'ailleurs elle attrapait déjà une fesse du blond quand ses quelques mots refirent leur chemin à l'envers dans sa tête. Et elle arrêta tout, net.


- Attendez. C'est qui « elle » ?!

Et déjà par un habile roulé-boulé elle faisait basculer le Sidjéno, et attrapait le parchemin posé sur la table de chevet, pour le serrer dans son poing. Elle attendait qu'il lui réponde, mais au cas où, elle avait le papier en main pour vérifier qu'il ne racontait pas de bobards.
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June
Ah. Apparemment, il aurait mieux fait d'expliquer qui était l'auteure du message. Ou au moins, de ne pas la mentionner, et faire comme si c'était une missive comme une autre. Voilà qu'elle le retournait comme une crêpe et se mettait à le chevaucher, mais hélas, rien de sexuel en vue. Elle avait attrapé le parchemin et le brandissait telle une preuve irréfutable d'une quelconque faute. C'est qui elle, qu'elle demande. Elle... Ah, elle... La blonde Sega. Elle arrêterait un taureau furieux avec les mains. Si d'habitude il sous-estimait volontairement les qualités d'une simple femme, celle-là, pour lui en tout cas, était plus qu'une femelle : peut-être était-ce une déesse, un être inhumain ? Quoiqu'il en soit, il fallait à présent qu'il s'explique. Et en allant assez vite, s'il le pouvait, par peur de se faire assassiner.

"Ca va, ça va. La lettre vient de Sega. Sega est... Une femme, oui. Mais pas seulement. C'est une sorte de garde du corps, voyez ? Une Gardienne. Elle me protège."

Tout à coup, il se rendit compte d'un truc : si elle demandait, c'est qu'elle était...

"Jalouse ? Vous êtes jalouse ? Han, vous êtes jalouse !"

Il lui mit un doigt accusateur sur le nez, et il sourit, amusé.
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