June
Il l'écouta se justifier d'un air calme, en observant son visage à mesure qu'elle lui parlait. Bien sûr qu'il avait une certaine sensibilité indépendantiste ; il présidait le parti politique indépendantiste FIER, celui créé par George Le Poilu, il y avait encore quelque mois de cela, et avait été le chef du parti durant bien des mois avant son grand voyage hors Berry. Mais le blond n'était pas tant indépendantiste que cela. Il l'était quand la Couronne était posée sur des têtes comme celles de Nebisa de Malemort ou de Louis Vonafred Salmo Salar, mais quand un Souverain de France avait l'esprit et les yeux un peu plus ouverts, le Berry était ouvert à bien plus de discussion, et lui avec. Ainsi, l'autonomie séduisait davantage le Sidjéno plutôt que l'indépendance. Mais tout cela restait dans sa tête.
"Vu votre réaction à l'instant, je n'imagine pas ce que je me serais pris lors de notre première rencontre. Aurais-je du vous le dire lorsque nous nous sommes vus à Cussy ? Vous m'auriez renvoyé sans ménagement sans même vouloir apprendre à me connaître."
Ce qui aurait été bien dommage. Malgré les a priori qu'elle pouvait avoir, il appréciait beaucoup la rousse.
"D'ailleurs, comment avez-vous appris que j'étais Berrichon ? Car je n'ai pas l'impression que vous avez la passion de la lecture des registres de naissance, de baptême ou de mariage..."
Il était bien curieux de le savoir. Celui ou celle qui lui avait appris devait avoir le même dégoût des indépendantistes que Rosalinde, ce qui avait du décupler sa réaction. Encore un anti-Berry, qui avait sûrement participé à l'une des nombreuses guerres entre la Couronne de France et le Duché. Ainsi, elle détestait les indépendantistes. Et vint l'histoire des Sidjéno. Si elle savait... Pendant que le père du blond, Kÿe, se tapait une des filles illégitimes Malemort, l'un des fils, Orian, avait épousé une Duchesse angevine et donnait à présent son allégeance à l'Archiduché. Il laissa passer un moment et prit dans sa main celle de la rousse. Il pencha un peu la tête sur le côté et lui sourit doucement.
"Si vous épousez June Sidjéno, vous n'épousez pas sa famille. Les Sidjéno sont aux quatre coins du monde, pas seulement au Berry. Ma soeur est en Poitou. Mon père en Rouergue. Mes fils sont ici et là. Quelle importance ? Vous tenez tant que cela aux repas de famille le dimanche après la messe ? La plupart de mes enfants me détestent, alors s'ils vous détestent aussi, ce sera surtout par principe."
Il hausse les épaules, laisse son regard dans le vide un instant. Peut-être qu'il faudra réparer ça aussi, un jour. Il revient sur Rosalinde.
"Je me fiche bien de votre famille. Si je dois vous épouser, je n'épouse que vous. Et c'est là le plus important. Et la seule famille qui importera sera la nôtre."
Il approcha la main de lui et déposa un baiser sur le dessus. Il disait ça, mais on n'y était pas. Pas encore.
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"Vu votre réaction à l'instant, je n'imagine pas ce que je me serais pris lors de notre première rencontre. Aurais-je du vous le dire lorsque nous nous sommes vus à Cussy ? Vous m'auriez renvoyé sans ménagement sans même vouloir apprendre à me connaître."
Ce qui aurait été bien dommage. Malgré les a priori qu'elle pouvait avoir, il appréciait beaucoup la rousse.
"D'ailleurs, comment avez-vous appris que j'étais Berrichon ? Car je n'ai pas l'impression que vous avez la passion de la lecture des registres de naissance, de baptême ou de mariage..."
Il était bien curieux de le savoir. Celui ou celle qui lui avait appris devait avoir le même dégoût des indépendantistes que Rosalinde, ce qui avait du décupler sa réaction. Encore un anti-Berry, qui avait sûrement participé à l'une des nombreuses guerres entre la Couronne de France et le Duché. Ainsi, elle détestait les indépendantistes. Et vint l'histoire des Sidjéno. Si elle savait... Pendant que le père du blond, Kÿe, se tapait une des filles illégitimes Malemort, l'un des fils, Orian, avait épousé une Duchesse angevine et donnait à présent son allégeance à l'Archiduché. Il laissa passer un moment et prit dans sa main celle de la rousse. Il pencha un peu la tête sur le côté et lui sourit doucement.
"Si vous épousez June Sidjéno, vous n'épousez pas sa famille. Les Sidjéno sont aux quatre coins du monde, pas seulement au Berry. Ma soeur est en Poitou. Mon père en Rouergue. Mes fils sont ici et là. Quelle importance ? Vous tenez tant que cela aux repas de famille le dimanche après la messe ? La plupart de mes enfants me détestent, alors s'ils vous détestent aussi, ce sera surtout par principe."
Il hausse les épaules, laisse son regard dans le vide un instant. Peut-être qu'il faudra réparer ça aussi, un jour. Il revient sur Rosalinde.
"Je me fiche bien de votre famille. Si je dois vous épouser, je n'épouse que vous. Et c'est là le plus important. Et la seule famille qui importera sera la nôtre."
Il approcha la main de lui et déposa un baiser sur le dessus. Il disait ça, mais on n'y était pas. Pas encore.
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