Alatariel
[Armée des petits Poney Et il en redemande le bougre.]
La baronne brode, brode à nen plus finir des petits mainois cachés dans des grottes ou des troncs darbres pendant que des poneys attaquent les bourgades mainoise. Ils auraient pu voir leur résistance héroïque orner les murs de lAnjou et conté aux petits enfants des buses, mais ils avaient préféré fuir, abandonner les indigents et les plus modestes à la barbarie angevine.
Certains semblaient ainsi même préférer loccupation angevine au pouvoir royaliste. En terre royale, la chose était cocasse et en disait long sur lineptie Française.
Au milieu de ces mornes journées, les rencontres autour dune bouteille de prune ou de Framboise teutonne adoucissent les murs de la troupe.
« De la haine à lamour il ny a quun pas » disaient ceux qui, dun il moqueur, regardent la cours éthylique et morbide que se livrent Chemillé et Cravant.
Falco « ladore comme la pluie remplit les tombes ». Rien que ça ? Non, il lui offre une danse. Elle est touchée, les compagnons darmes sourient sous cape. Mais ils ne savent pas ô combien cette danse a de sens pour elle.
Tradition qui faillit couter la tête une fois déjà à la baronne.
Au soir venu, quand la troupe sapprête à répandre la terreur dans les rues de Laval, les silhouettes blanches et noir des deux ancêtres se fondent dans la nuit.
La baronne met pied à terre, accepte la main de Cravant quand il laide à gravir le muret denceinte. Elle ne dit mot, se contente de dégrafer sa cape verte et or pour ne porter quune austère houppelande de laine dun blanc immaculé. Quand il sapproche pour lui murmurer un nouveau vers, elle frissonne.
La Reine des momies, veuve éternelle, ne craint pas la mort mais un rendez-vous galant lui glace le sang. Elle sagrippe à son épée, le souffle court quand Cravant lenlace. Écoutant la rumeur du massacre qui vient en contre bas, la baronne frissonne de nouveau. Leur proximité ne laisse guère de subterfuge pour cacher sa terreur.
- Me voilà armée dans les bras de celui qui chassa ma famille, plus vulnérable que si javais été seule contre le Cur navré tout entier chargeant. Je serais folle de ne pas avoir peur.
Le fracas commence à peine à sélever, faiblard et incertain. La baronne esquisse le premier pas dune basse danse, lente et mélancolique. Celle qui a fréquenté les cours les plus brillantes de France se laisse alors aller, portée par la danse à labris du bouclier et des bras de celui quelle a haït tant dannées. Elle murmure à son oreille.
- Vous me paierez cette conquête au centuple, Falco.
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La baronne brode, brode à nen plus finir des petits mainois cachés dans des grottes ou des troncs darbres pendant que des poneys attaquent les bourgades mainoise. Ils auraient pu voir leur résistance héroïque orner les murs de lAnjou et conté aux petits enfants des buses, mais ils avaient préféré fuir, abandonner les indigents et les plus modestes à la barbarie angevine.
Certains semblaient ainsi même préférer loccupation angevine au pouvoir royaliste. En terre royale, la chose était cocasse et en disait long sur lineptie Française.
Au milieu de ces mornes journées, les rencontres autour dune bouteille de prune ou de Framboise teutonne adoucissent les murs de la troupe.
« De la haine à lamour il ny a quun pas » disaient ceux qui, dun il moqueur, regardent la cours éthylique et morbide que se livrent Chemillé et Cravant.
Falco « ladore comme la pluie remplit les tombes ». Rien que ça ? Non, il lui offre une danse. Elle est touchée, les compagnons darmes sourient sous cape. Mais ils ne savent pas ô combien cette danse a de sens pour elle.
Tradition qui faillit couter la tête une fois déjà à la baronne.
Au soir venu, quand la troupe sapprête à répandre la terreur dans les rues de Laval, les silhouettes blanches et noir des deux ancêtres se fondent dans la nuit.
La baronne met pied à terre, accepte la main de Cravant quand il laide à gravir le muret denceinte. Elle ne dit mot, se contente de dégrafer sa cape verte et or pour ne porter quune austère houppelande de laine dun blanc immaculé. Quand il sapproche pour lui murmurer un nouveau vers, elle frissonne.
La Reine des momies, veuve éternelle, ne craint pas la mort mais un rendez-vous galant lui glace le sang. Elle sagrippe à son épée, le souffle court quand Cravant lenlace. Écoutant la rumeur du massacre qui vient en contre bas, la baronne frissonne de nouveau. Leur proximité ne laisse guère de subterfuge pour cacher sa terreur.
- Me voilà armée dans les bras de celui qui chassa ma famille, plus vulnérable que si javais été seule contre le Cur navré tout entier chargeant. Je serais folle de ne pas avoir peur.
Le fracas commence à peine à sélever, faiblard et incertain. La baronne esquisse le premier pas dune basse danse, lente et mélancolique. Celle qui a fréquenté les cours les plus brillantes de France se laisse alors aller, portée par la danse à labris du bouclier et des bras de celui quelle a haït tant dannées. Elle murmure à son oreille.
- Vous me paierez cette conquête au centuple, Falco.
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