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[RP]Une disparition inquiétante...

Korydwen
Montbrison, bureau de la maréchaussée.

La missive pour Rick était partie, Childebert aussi était parti, il n'y avait donc plus qu'elle et la tonne d'épées rangées dans un endroit prévu à cet effet. Elle ne savait donc pas spécialement ce qu'elle devait faire et elle n'était pas plus inquiète que ça pour Tiadriel, connaissant sa belle-soeur et surtout les discussions qu'elles avaient pu avoir, des discussions de femme à femme des confidences.

S'enfonçant bien dans son siège, relevant ses jambes et croisant ses pieds sur le bureau, les mains sur les accoudoirs de la chaise, elle réfléchissait, peut-être y avait il un sens caché à cette discussion. Se souvenant bien que Rick la surprotégeait et qu'elle avait besoin d'air... Ce besoin d'air s'expliquerait par un voyage à Montbrisson ?! Oh cela était fort possible, après tout n'avait-elle pas...

Demandé à faire des gardes à Montbrison !!

La fin de sa réflexion était sortie toute seule à haute voix et voulant se relever et bien elle avait fini par terre, en même temps vu comme elle était installée... Elle hurla après la chaise qui bien entendu n'y était pour rien, comme à chaque fois que l'on peut se prendre un pied dans un meuble ou autre, la première phrase qui vient à l'esprit est bien "punaise qu'est-ce qu'il fiche ici ce p*è_-à* de meuble !" Elle se releva non sans mal, parce qu'après tout, elle était un peu coincée sous la chaise qui avait basculé, cette scène aurait bien mérité des rires, d'ailleurs c'est l'état dans lequel se trouvait la baronne, complètement explosée de rire, si quelqu'un avait été là, il aurait bien certainement éclaté de rire aussi.

Il fallait donc vérifier le registre des prochaines gardes, elle remit la chaise en place cela faisait moins désordre tout de même. Elle chercha le vieux livre dans lequel était rapporté toutes les gardes, il était un peu poussièreux, la poussière venait vite, enfin surtout quand l'on tombait par terre et que l'on en soulevait un paquet. Elle ouvrit donc le gros livre, restant debout, une de ses jambes grattant l'autre parce qu'un fichu moustique avait osé la piquer, et bouton était là et cela grattait, pas perturbée pour un écu par cette attitude gratteuse elle feuilletait...


Juin... Ah voilà ! Mais elle n'est pas de garde avant une semaine !

Elle savait son frère en retraite dès le jour de leur anniversaire de mariage, ainsi Tia était partie le même jour, dans le but de profiter de l'absence de Rick pour souffler un peu, elle lui avait d'ailleurs proposé plusieurs fois de laisser ses enfants à Cournon aux bons soins des nourrices, ce qu'elle avait du faire en les envoyant à Cournon...

C'est ce moment là, à la tombée de la nuit que son hibou, merveilleux hibou avait choisi pour revenir. Bien bêtes étaient ceux qui critiquaient son hibou, il était certes maladroit comme sa maîtresse mais tout arrivait à bon port ! Quelque soit l'heure du jour et de la nuit. Certes il bousculait un peu les autres oiseaux, bien pour ça qu'après un vieux jeu de mot de la baronne entre "Il bouscule et Hibouscule" que l'animal fut baptisé comme cela.

Il venait de se fracasser contre le carreau s'assommant à moitié, il devait voir quelques petites étoiles jaunes tourner autour de son crâne, Korydwen s'approcha et fit tomber quelques gouttes d'eau sur sa tête, qu'il se remette les idées en place, un peu de graine et puis si il arrivait à chopper une petite souris cette nuit, cela serait ça son festin, mieux qu'un chat ! Ca perd pas de poils et ça a une autre utilité que de chasser les souris.

Elle détacha la missive et la parcouru, cela venait de Rick, de toute façon cela ne pouvait être que ça.


Mais ma parole ! Il ne changera jamaiiiiiiiiiis ! Ecrire à Cournon ! Comme si j'avais le droit d'obliger quelqu'un à retenir quelqu'autres !

Secouant la tête, bien embêtée par la demande de son frère, elle voyait mal Tia venir récupérer ses enfants et les gardes s'interposer entre elle et les enfants, l'obligeant à rester parce que Rick ne voulait pas que les enfants partent avant lui. Qu'il était bien difficile de se retrouver entre deux. Enfin elle commençait à avoir un petit peu l'habitude... Mais bon ce n'était pas une raison.

Elle s'approcha de la fenetre et regarda le ciel...


C'est toi qui m'puni, t'es pas d'accord avec ce que j'ai fait ?! Ce que je suis en train de faire ! Tu d'vrais plutôt aider mon frère à changer ! L'en a bien b'soin ! Tu d'vrais veiller à ce qu'il ne devienne pas un de La Serna... Des fois j'me d'mande vraiment si t'existes et qu'tu nous aides ! Parce que franchement !

Dans un dessin animé, elle aurait certainement fini grillée par un éclair ou tout autre colère de Dieu et aurait certainement dit tout le contraire de ce qu'elle venait de dire, mais là sur ce coup-là, elle commençait à douter... Comme bien souvent d'ailleurs, elle pouvait douter d'Aristote et de toute la clic aristolécienne, en voyant certains diacres, elle se demandait vraiment comme l'Eglise les choisissait, parce que bon, il y avait des cas ! Et des graves tout de même ! Et cela prêchait...

Il fallait répondre à Rick, mais répondre quoi... Et surtout comment tourné, pas facile de porter tous les jours un secret lourd...


Citation:
Rick,

je crois bien, en effet que tu sois la cause de son départ...
Elle a demandé à faire des gardes à Montbrisson dès la semaine prochaine. Elle a du partir en avance, quand aux enfants à Cournon, c'est moi qui lui ai dit qu'elle pouvait les y déposer si elle en sentait le besoin...
Le besoin d'air se faisait bien plus ressentir que je ne le pensais, qu'elle ne me l'avait dit jusqu'à présent.
Je ne doute pas qu'elle aille bien, elle n'est pas en sucre ton épouse, elle sait se défendre et s'occuper d'elle, si elle avait été en danger... Je crois que j'aurai plus peur pour son adversaire que pour elle.
Elle a été à l'ordre du Saint Esprit, elle a appris à se battre, à survivre sur un champ de bataille.
Laisse de côté ce que tu es en train de devenir... Il va falloir que je te parle en face, je ne peux décemment pas le mettre dans une missive.
Dépêche toi d'arriver !
Pour tes enfants, je me vois mal obliger quelqu'un à retenir quel qu'autre.
Réfléchis un peu ! Tiadriel ne ferait jamais ça ! Ni à toi ni à ses enfants !
Elle est peut-être partie mais de là à te priver de tes enfants !
Reprends tes esprits Rick ! Ne sombre pas du côté de La Serna de la force pas pu m'en empêcher... ^^
A très vite,
K.


Elle attacha à nouveau la missive à la patte de son hibou, intelligent qu'il était il trouverait bien Rick.
_________________
Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Beths
[Thiers, bureau de la maréchaussée]


Dossier, surveillance, dossier, gardes, dossier, vérification, dossier, formation, dossier ... lasse, lassitude et fatigue, doucement, commençaient à s'emparer de la jeune femme.
Voila plus d'un mois désormais qu'elle était épouse, et pourtant, elle n'avait point vu le temps passer. Soit elle vieillissait doucement, et la moindre activité lui demandait plus de temps qu'elle ne pensait, soit elle avait atteint sa propre limite et n'arrivait plus à assumer toutes ses fonctions : douanière, maréchale, adjointe au prévôté, prévôt royal, épouse ... épouse comblée et ravie d'ailleurs ... un doux sourire candide marqua son visage en cet instant. Jamais, jamais, elle n'aurait imaginé, jamais, jamais elle n'aurait pensé à cette plénitude, cette union, ce plaisir, Marty lui avait fait découvrir merveilles ... Rougissante alors pensant à la nuit dernière, ou plutôt son retour des remparts, elle avait cru être épuisée, il avait su lui démontrer qu'il n'en était rien, et elle en avait été ravie.
Douces rougeurs et les yeux papillonnant rêveur, ne croyant à son bonheur, c'est d'un oui lointain qu'elle répondu alors qu'un porteur de missive se tenait devant elle.

Se mettant à tousser, et chassant immédiatement les images et idées qu'elle avait en tête, non sans réussir à chasser les rougeurs qu'elle avait aux joues. Regardant le jeune homme en face d'elle ...


Bonjour, c'est pour une plainte ?

Le garçon lui tendit en souriant une missive. La jeune épouse tira un écu de sa bourse qu'elle lui remit pour travail accomplit.

Merci jeune homme. Attend moi dehors, si jamais j'avais besoin de tes services pour faire parvenir une réponse ...

Décachetant la lettre, Beths se plongea dans sa missive, et le sourire qu'elle abordait quelques instants plus tôt se mit aussitôt à disparaitre, laissant place à une angoisse sourde.
Tia ? Disparue ? Mais c'était impossible !
Se levant immédiatement de sa chaise, sortant en trombe de son bureau sous le regard ahuri du garçon qui s'était tranquillement installé sur les marches de la maréchaussée en attendant sa réponse, Beths détala tel un lapin en direction des remparts et ... du poste de douane.

Tia ne pouvait pas avoir disparue ... non c'était impossible, elle avait du écrire une lettre qui avait du se perdre. Mais Beths était bien inquiète, et inconsciemment la jeune femme se mit à prier Aristote qu'aucun malheur ne soit arrivée à cette personne exceptionnelle qu'était Tia, à cette amie...

Entrant en trombe dans le bureau de douane, faisant sursauter ses collègues ce dont elle se moqua éperdument, adressant à peine un bonjour ou un sourire aux personnes présentes ce qui étonna fort car n'étant point dans ses habitudes, attrapant le registre de douane dont elle parcouru les pages, les lignes, une par une, son coeur battant la chamade ... Jusqu'à ce qu'elle vit le nom ... son nom.

Se tournant alors vers le garde présent


Tiadriel, je vois ici qu'elle est passée chez nous. Pourquoi ne rien avoir dit ?!

Ses prunelles vertes ourlées de gris jetaient présentement un regard mauvais à l'homme qu'elle avait en face d'elle et qui bredouillait.

Ben c'est elle qui a dit de ne déranger personne car elle ne faisait que passer, et elle transmettait son bonjour à tous, mais vous étiez si occupée ces derniers temps ...

Aussitôt Beths eut honte de s'être fâchée. Effectivement, elle n'avait été que très peu disponible ses derniers temps, et ses collègues en avaient sans doute pâtis.

Je vous prie de m'excuser donc, et vous avez parfaitement raison, je vais tâcher de faire mieux désormais.

Pauvre sourire adressé, mais sourire quand même qui reçu un écho favorable du garde qui lui répondit par un sourire expressif, agréable, si l'on excluait le chicot, et encourageant également.
La nouvelle duchesse de Billy prit alors congé de son collègue, elle avait une lettre à écrire, une lettre qui ne serait guère réconfortante pour Rick, et qui ne donnerait aucunement la solution de la disparition de Tia

Une fois dans son bureau, le garçon porteur de message sur ses talons, elle prit encrire, plume et parchemin vierge


Citation:
Mon cher Rick,

Ta missive m'inquiète au plus haut point et j'ai donc effectué quelques recherches. Tia est passée à Thiers en date du 28 mai. Toutefois elle est aussitôt repartie. Et je te dirais qu'elle ... qu'elle n'a prévenue personne de son arrivée. En fait, elle a même demandé au garde une certaine discrétion car "elle ne faisait que passer". Cela serait ses dires. Et elle était seule, sans les enfants.

Rick, que se passe-t-il ? Puis-je t'aider en quoi que cela soit ?
Je ne te cacherai pas mon anxiété. Tiens moi au courant.

Amicalement,
Beths


La jeune femme remit la lettre à son porteur de message qui s'empressa de partir vers son destinataire.
En attendant Beths ne savait que faire. Si Tia avait disparu, il fallait mener une battue. Oui, mais dans quelle direction ? Montbrisson ? Montpensier ? Clermont ?
Le mieux était peut être d'attendre une réponse de Rick

_________________
BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Amandine0287
[Mairie de Moulins]

Journée normale dans la ville du nord est du duché… Les fruits poussent, les cueilleurs récoltent, la mairie exporte… annonces en tout genre qui sème la joie dans le village : Mariages, naissances.. le printemps en somme. Pourtant à des lieues de là un drame, un inquiétant évènement prend forme…
L’information arriva par un de ces volatiles intelligents qui, trouve toujours le destinataire sans l’avoir jamais vu, bon il faut dire que la mairie possède un pigeonnier assez voyant donc il aura une excuse celui la.
L’oiseau se pose donc sur le rebord de la fenêtre du bâtiment municipal entre autre de ses congénères venant de Gien, Sancerre… Poignée de miette de pain et un peu d’eau puis la moulinoise détache les différentes missives. Lecture qu’elle entame jusqu’à celle de Rick.
Tiadriel…
La femme du jeune homme déjà vu furtivement par la jeune femme lors de différentes cérémonies mais Rick confirma la description qu’elle avait en tête. Etait-elle à Moulins ?
Elle s’interroge sur les raisons qui pourrait l’amener à venir à Moulins.. Peut-être Legowen.. ou Cruzzi… ils sont maréchal après tout…
Arf ! mieux valait prendre directement des renseignements auprès de celui à qui s’adresse conjointement la lettre.
C’est au bureau de douanier, après avoir fait montrer la lettre que la nouvelle tombe. Pas de Tia ! Pincement de lèvres de la Mairesse. Le moment était maintenant de se dire : si elle n’est pas ici elle est sûrement à Thiers ou Montbrisson… Rick l’aura probablement trouvée à l’heure où elle prend les renseignements. Un espoir donc auquel elle s’accroche sachant combien Rick est attaché à son épouse et ses enfants.

Lourde tache qu’elle a de devoir annoncer cette nouvelle alors que le destinataire en espérait une tout autre issue. Pesant ses mots elle écrivit donc.


Citation:
Cher Rick,

Je partage ton inquiétude quant à la disparition ou plutôt absence de ton épouse. J’aurai aimé pouvoir te dire qu’elle se trouve à Moulins accompagnée de tes enfants, mais je crains de devoir t’annoncer le contraire. Les douaniers ne l’ont pas vu à Moulins.

J’espère sincèrement que tu la retrouveras si ce n’est déjà fait. J’ose espérer qu’elle n’est pas loin et saine et sauve.
Cruzzi et moi sommes si tu le désires à ta disposition pour effectuer des recherches…
J’espère avoir de nouvelles rassurantes de ta part.

Amicalement


Amandine


Soupir devant la lettre après une brève relecture. Le pigeon, toujours à la fenêtre, attend. Elle lui accroche la missive préalablement roulée, et le laisse s’envoler vers Montpensier priant Aristote qu’il arrivera dans un moment de retrouvailles…
_________________

Actuellement sur la voie de la guérison...
Rick
[Montpensier]

Tia ne doit pas être bien loin... Surtout si elle est partie sans vos enfants.
Mais où donc sont les enfants ?!
Pour le cadastre, j'avoue avoir traitée les demandes urgentes, vu que j'ai reçue nombreuses missives de relance des villageois.
Tu veux que j'y retourne ?!


Le jeune homme regarda son amie. Autant lui dire où il en était de ses recherches. Combien de pigeons avait-il reçu depuis quelques heures ? Sûrement autant qu'à l'époque où il était bourgmestre de la ville poissonnière. Plus qu'en temps normal en tout cas.

Les enfants ? Kory vient de m'apprendre qu'ils étaient en sécurité à Cournon. Pour ce qui est du cadastre, je ne sais quoi te dire. Pour l'instant, c'est le cadet de mes soucis. Mais je suis certain que tu sauras te débrouiller. Je suis désolé de partir ainsi en laissant les animations du village en plan, mais Tia passe et passera toujours avant le reste.

Comment ne pas repenser à ce que les deux fiancés de l'époque avaient fait, bien avant leur mariage ? Ils n'avaient pas hésité une seule seconde à faire passer la mairie de Montbrisson avant leur amour. Et pour quoi au final ? Pour rien. Mais le jeune homme, s'il avait été longtemps amer en pensant à cela, il ne l'était plus désormais. Maintenant, il savait reconnaître les priorités et son épouse et ses enfants seraient désormais les numéros un de ses pensées. Il attendait maintenant la réponse pour la monture.

Rick regarda Aigue qui semblait étonnée par sa demande de cheval. La mairie de Montpensier n'avait-elle donc pas de bel étalon ? Le jeune homme l'avait pensé pourtant. Il faut croire que la ville forestière n'était pas assez riche pour s'en offrir un magnifique. Mais quand on voyait le prix d'un tel animal, le jeune homme comprenait aisément. Pourquoi n'avait-il jamais avec Tia passé le pas de s'offrir un deuxième cheval ? Tout simplement parce que cela était hors de prix. Et même si le couple gagnait bien sa vie, ce n'était pas suffisant pour leurs bourses de gueux.

Et voilà que maintenant la maire de Montpensier vidait son sac, mais qu'au sens propre du terme. Elle avait compris la situation critique et elle ne pouvait pas en vouloir à Tia d'avoir disparue. Ou alors si elle lui en voulait, elle ne le montrait plus. Le contenu de sa besace s'étalant désormais sur la table, elle lui tendit une clé.


Voilà la clé de chez moi. Vu que je suis bloquée ici, prends ma monture, Altaïr.
Tu iras plus vite qu'avec un cheval de trait de la mairie.


Rick regarda la clé puis la jeune femme et encore la clé. Aigue agissait en véritable amie. Elle lui offrait tout simplement le droit d'utilisait Altaïr, son étalon. Le jeune homme sourit et serra son amie dans les bras.

Merci Aigue ! Merci d'être là pour nous et d'agir en amie. Je prendrais bien soin de ton cheval ! Tu as fais déjà un maximum de choses, mais je sais que je pourrais compter sur toi, si j'ai besoin...

Et alors que le jeune homme s'apprêtait à quitter Montpensier, deux pigeons arrivèrent dans la volière et comme s'il était chez lui, il décrocha les lettres, persuadé qu'elles étaient pour lui. La première venait de Moulins, d'Amandine et de Cruzzi. La seconde venait de Thiers et de Beths. Ses deux anciens baptisés lui proposaient de l'aide et lui confirmaient que Tia n'était pas passée chez eux. Il se décida à leur répondre.

Citation:
Bonsoir Amandine et Cruzzi,

Merci de votre aide. Je viens de recevoir un message de Kory qui me dit l'avoir vu à Montbrisson tout récemment. Je vais donc me diriger dans cette direction, et tenter de la retrouver. Je sais que je peux compter sur vous en cas de soucis. Je n'hésiterais pas à vous appeler si cela se faisait sentir.

Amitiés,

Rick


Il s'occupa ensuite du courrier de Thiers. Il fronça les sourcils en le lisant. Son épouse avait fait dans la discrétion. D'un côté, cela ne devait pas l'étonner outre mesure car elle avait toujours été une personne discrète qui n'aimait pas beaucoup que la lumière soit sur elle. Mais elle était assez étonnée qu'elle ne soit pas passée dire un bonjour à Beths. Se pourrait-il que finalement, elle soit aux mains d'un ravisseur ? Rick hésitait vraiment. Départ à cause de lui ou rapt ? Départ volontaire ou forcé ? Il se décida néanmoins à écrire à son amie de la maréchaussée.

Citation:
Chère Beths,

Merci de ta réponse qui confirme la réponse de Kory. Elle a retrouvée sa trace à Montbrisson à la date du 29 mai. Elle m'a annoncée que Georges et les jumelles étaient chez elle, à Cournon, amenés par Tia. Grâce à Aigue, je vais partir jusqu'à Montbrisson. Je ne m'arrêterais pas à Thiers pour pouvoir arriver au petit matin dans la ville de pêche. J'espère pouvoir la retrouver.

Merci de ton aide. Je te tiendrais au courant. Si jamais tu la recroises dans les jours prochains, préviens moi. Ce serait bête que je la loupe.

Amitiés,

Rick


Le jeune homme s'apprêtait vraiment à quitter Montpensier quand un nouveau pigeon arriva. Il pensait qu'il n'arriverait jamais à quitter le village. Ses amis avaient, pour la plupart, répondu de manière très rapide à son inquiétude. Il reconnut le volatile nocturne de sa soeur. Avait-elle des nouvelles ? Avait-elle retrouvé Tia ? Etait-elle avec elle ? Il décacheta la missive avec impatience.

Dès le début, il fronça les sourcils. Il était la cause du départ de Tia. Il dût s'asseoir car les mots venaient de lui couper les jambes. Et à nouveau, il fut en proie à de nombreuses hésitations. Devait-il vraiment la rejoindre ? Si elle était partie par sa faute et par son amour, accepterait-elle de le voir ? Serait-elle heureuse ? Il continua la lecture. Elle allait faire ses gardes à Montbrisson. Il se souvenait qu'elle lui en avait parlé plusieurs semaines auparavant, lorsque Kory leur avait annoncé leur départ en voyage de noces. Elle avait donc mené à bien son projet. La lecture de la lettre était dans le même ton. Sa soeur ne le ménageait pas. Elle tentait à sa façon de lui ouvrir les yeux. Ecrit noir sur blanc cela faisait mal que dans sa tête. Combien de fois s'était-il ces mots qu'il lisait aujourd'hui ? Des centaines de fois, voir des milliers peut-être. Puis elle lui demandait de se dépêcher et lui demander de réfléchir et d'arrêter d'avoir peur. Mais le pire fut sa dernière phrase.


Ne sombre pas du côté de la Serna...

Etait-il vraiment en train de tomber dans le piège du côté obscur de la force ? Etait-il en train de ressembler à son père ? Etait-ce cela qui avait poussé Aliénor, sa mère à quitter l'Espagne ? Il était en train de tout mélanger. Il mit ses mains sur ses yeux, se retenant de pleurer. Puis, les mains se dirigèrent vers son crâne chauve et un soupir d'encouragement l'incita à se lever. Il devait désormais se rendre jusque chez Aigue, afin de récupérer la jument. Il espérait ne trouver personne dans les environs, pour ne pas avoir à perdre trop de temps sur le pourquoi du comment, il se trouvait sur la jument de la bourgmestre. Un coup de chance, tout comme une chance aussi que le cheval se laisse faire sans broncher. Il ne ménagea pas la monture et c'est au petit matin, qu'il se présenta aux portes de Montbrisson. En ce début du mois de juin, la lumière sur le lac était magnifique. Et c'est un homme aux traits tirés qui arriva devant les maisons du bord du lac, sur une jument toute aussi exténuée. Il descendit avec un peu de mal de la selle, cloué dessus depuis de trop nombreuses heures. Puis, Rick alla frapper à la porte de chez Kory et Al, pestant intérieurement contre le fait qu'il allait à nouveau la réveiller. Mais tant pis, il prenait le risque car il avait hâte de partir à la recherche de son épouse.
_________________
Korydwen
Montbrisson, bureau de la maréchaussée, puis chez elle.

La nuit commençait à tomber, les moustiques rappliquaient en grand nombre, parce qu’elle travaillait la fenêtre ouverte à la lumière d’une bougie, la plume grattant le vélin, elle écrivait, elle rédigeait, un dossier d’esclavagiste, un qui se fichait de leur poire, il en était à quoi ?! Sa troisième offre illégale et deuxième procès, il continuait… Elle n’était pas d’humeur, tiraillée entre deux, elle ne savait que faire, lequel des deux… C’était plus qu’un choix cornélien, un choix impossible à faire… Elle termina son dossier, emprunta un oiseau au bureau de la maréchaussée et envoya le dossier là-bas, le procureur s’en occuperait comme des milliers de dossiers qu’il traitait. Il était maintenant l’heure de rentrer, heureusement ses enfants étaient à Cournon, son époux… Certainement à la maison à l’attendre ou bien à la prévôté, a vrai dire, elle ne savait pas, elle avait bien laissé un mot le matin, il avait du le lire, c’était obligé après tout.

Elle rentra chez elle à pied, tenant dans sa main droite le bout de son épée prête à la dégainer en cas de besoin, ce qu’elle ne souhaitait pas, ce n’était pas le moment, il fallait sauver l’âme de Rick de façon à ce qu’il ne devienne pas comme leur père… Involontairement. Elle poussa la porte de chez elle, il y avait de la lumière, Althiof était là, rapide discussion avec l’époux, se confier, lui dire tout ce qu’elle avait sur elle, il monta se coucher, il travaillait beaucoup en ce moment, Korydwen ne s’en fichait pas, mais comprenait, si pour une fois dans sa vie elle comprenait et ne s’énerverait pas, c’est tout à fait possible, avec un peu de bonne volonté deux, trois promesses l’on arrive à de grandes choses.

Korydwen installa une bougie sur la table du salon, une plume, un parchemin, un encrier et surtout un livre, un livre important, le livre d’Aliénor Harispe sa mère, il fallait qu’elle comprenne… Qu’elle sache au mieux comment « réparer » son frère, il le fallait, coute que coute… Autant dire que la nuit serait longue, elle commença par le passage sur la naissance de Rick, Alejandro avait son héritier… Qu’il avait été mauvais avec le petit Rick, il l’avait fouetté… Korydwen s’imaginait la scène dans sa tête, entendant les hurlements de son frère, sa mère en avait certainement été très peinée, voilà que des traces de larme étaient visibles sur le livre, sa main glissant dessus, cherchant un contact avec cette mère, cette femme qui devait être merveilleuse, cette femme de lettre, éduquée, qui lisait, à l’imagination débordante, ce dont Korydwen avait hérité en ce qui concernait l’imagination, le reste… Poétesse à ses heures… Ca c’était Rick qui l’avait pris et Kenrui ?! Elle ne le connaissait pas assez pour savoir, le temps lui donnerait cette occasion…

Le passage sur Angelo était plutôt poignant, cet enfant mort-né que leur père ne désirait pas, un second fils pourtant visiblement. Un homme de trop, mais un deuxième héritier si jamais Rick n’avait pas survécu, Aliénor l’avait bien mal vécu… Ce qui avait expliqué sa fuite, racontée plusieurs pages plus tard, avec sa fille dans son ventre, c'est-à-dire elle, Korydwen… Première fille de la famille et fille unique aux yeux de Rick… Rick, Korydwen, Kenrui et Milosa, trois prénoms comprenant la même lettre, la lettre « K », Milosa non, comme si Aliénor avait toujours su, comme si elle avait su que sa fille abandonnerait sa famille pour un homme…

Etrangement, Korydwen trouvait des points communs entre la fuite d’Aliénor et la fuite de Tiadriel, toutes les deux cherchaient à fuir un époux, Aliénor par sécurité pour son enfant et Tiadriel par besoin de souffler un peu… Toutes les deux avaient fuit un de La Serna, le père et le fils, ne cherchez pas le Saint Esprit, il est dans une autre histoire. Elle réfléchissait… Plus elle réfléchissait et moins elle comprenait… D’ailleurs Milosa était née en Bourbonnais-Auvergne, peut-être était il envisageable dans un futur plus ou moins proche de chercher une tombe… La tombe d’Aliénor… Secouant la tête, la nuit était déjà bien avancée et la bougie aussi, elle en alluma une deuxième neuve, elle ne comptait pas s’arrêter là… Son frère, jamais elle ne le laisserait tomber aux mains des démons d’Antan que l’esprit d’Alejandro pourrisse en enfer ! Là où était sa place ! Assassiné comme un chien, il ne méritait pas mieux ! Ce sang immonde qui coulait dans leurs veines, ce sang qui plusieurs fois leur avait fait perdre leur sang froid, qui leur avait fait commettre des erreurs, qui les avait fait hurler… Comme si c’était inscrit encré au plus profond d’eux-mêmes, faire disparaître ce mal…


Sacrifice et courage pour que demeure le secret. Combien de fois s’était elle répétée cette devise, combien de fois l’avait elle répété en espagnol et combien de fois ne s’était elle pas dit que le secret était bel et bien la folie de leur père… Sur ce point là, il n’y avait pas de doute, quitte à briser une famille autant qu’il le fasse bien celui-là !

Valor y Sacrificios para que el secreto permanece.

Doux son qui sonnait en elle, le matin était déjà là, elle n’avait pas dormi, les yeux tirés, une jolie coloration bleu nuit juste sous ses yeux, deux petites poches, synonyme de nuit courte, pauvre Althiof qui allait se réveiller seul dans leur lit, il faudrait qu’elle lui explique, elle le ferait, bien entendu. Plusieurs coups à la porte, relevant un sourcil, attrapant son épée elle se leva de son siège et partit en direction de la porte, elle l’ouvrit en grand pointant son épée droit devant.

Halte là ! Qui va là ?

Elle finit par se rendre compte que c’était Rick.

Oups pardonne-moi, les derniers évènements m’ont un peu chamboulé. C’est bien que tu sois venu, comme je te l’ai dit dans ma missive il faut que je te parle.

Elle le fit entrer dans le salon, le laissa s’installer et alla faire chauffer un peu de lait, elle était de retour quelques minutes après avec un bon bol de lait et du pain pour son frère. Elle s’installa sur le fauteuil en face de lui.

Rick, écoute-moi… J’ai réfléchis toute la nuit à cette histoire de fuite. Tiadriel prend des gardes, elle est partie d’elle-même… D’une certaine manière, j’ai retrouvé certaines actions d’Aliénor quand elle avait quitté la tâche, l’ordure, bref le truc qui était censé être un père… Tout autre qualificatif peut lui aller mais le temps nous est précieux… Rick ressaisi toi !! Regarde ce que tu fais ! Tu te transformes en de la Serna ! Tu fais fuir ta femme ! Réveilles-toi bon sang ! Réfléchis donc ! Tia t’envoie la dernière alerte ! C’est ta dernière chance ! Attrape-la ! Conduis-toi en homme, en époux ! Elle n’est pas en sucre ! Tu fais l’inverse de ce que tu veux ! Tu es un époux formidable ! Mais au lieu de te comporter comme un de la Serna, comporte toi en Harispe, où est passé le côté poète que nous avions tous connu ?! Il a disparu au profit du côté d’un homme qui veut garder jalousement sa femme pour lui !

Elle voulait lui faire comprendre une fois pour toute, qu’il ne se cache plus derrière ses pires craintes, oui il avait besoin de l’entendre, elle lui avait dit et répété, combien de fois ?! Pas assez, combien de temps lui faudrait-il encore pour comprendre ?!

Arrête de penser à ce qu’aurait fait ou n’aurait pas fait Alejandro ! Laisse le en dehors, arrête de trop réfléchir, arrête de te demander si tu feras un bon ou un mauvais, époux, père et que sais-je ! Pense à toi ! Toi en tant que personne ! Détache-toi d’Alejandro ! Laisse le pourrir en enfer ! Laisse-le en Espagne ! Laisse-le là où il est ! Qu’il ne repose pas en paix on s’en tape ! Fie-toi à ce que tu penses toi ! Plus tu te diras qu’il ne faut pas faire comme lui et plus tu le feras ! Tiadriel t’aime ! Tes enfants t’aiment ! Ta famille t’aime ! Je t’aime ! Kenrui t’aime, on t’aime tous ! On t’aide tous ! Détache-toi de lui !

Elle sortait toute sa verve, parole forte et frappante, tout haut et appuyé, son regard n’était pas mauvais, il lui fallait le déclic, il fallait qu’il se détache de son père, qu’il le laisse de côté qu’il se batte.

Rick ! Sacrifice et courage pour que demeure le secret ! Sacrifice et courage pour que tu vives ta propre vie ! Sacrifice et courage pour que tu laisses le paternel là où il est ! Sacrifice et courage pour faire renaître en toi, la part d’Aliénor que tu as enfoui !

Elle aurait rajouté les deux autres claques, mais elle avait essayé de lui faire comprendre, de le réveiller, qu’il comprenne qu’il était certes un de La Serna, mais qu’à partir du moment où il le voulait réellement, il pouvait être complètement différent de ces ancêtres, la douleur était certes présente, mais qu’il profite de ce qu’il avait construit avec Tiadriel…

Rick ! Je vais t'aider à retrouver Tia ! Je n'ai pas été témoin à votre mariage ! Mais je ne veux pas être témoin de votre divorce ! Promets moi d'arrêter de surprotéger Tia ! Promets moi qui tu veilleras sur elle, sans pour autant l'etouffer ! Je t'aiderai jusqu'à ce que j'en crève ! Tu m'entends ! Jusqu'à ce que je crève, je t'aiderai à t'améliorer !

Tendant la main en direction de son frère, elle le regardait, qu'allait-il choisir ?! Allait-elle se prendre le bol de lait dans la tronche ?! Allait-il partir en hurlant ?! Allait-il s'effondrer ?! Quoi qu'il choississe elle serait là, en petite soeur, là pour l'aider ! A jamais lié ! Pas comme l'autre ! Pas comme celle qui avait renié un soir de Noël un coffret de famille pour aller baver sur un homme ! Celle-là... Qu'elle crève avec son moulin et qu'elle leur foutte la paix ! Cette pointe de rancoeur était toujours là, pas prête à disparaitre... Le baptême de Timothée serait sa toute dernière chance, elle n'hésiterait pas à être bien mauvaise ce jour-là !

Tu es quelqu'un de merveilleux, ne l'oublie jamais Rick... Alienor serait fier de toi !
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Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Tiadriel
[Montbrison, 29 mai 1457]

Elle s'amusait comme une petite folle, malgré la fatigue qui commençait à se faire vraiment ressentir. Elle se trouvait un peu plus lente dans ses réactions.

"Me mettre en pièce ?! Que nenni ! Oublies tu que moi ! Moi j'ai été bouter le breton ! Alors ce n'est pas un avorton de ton espèce qui pourra quoi que ce soit contre moi !

Ne t'en déplaise ! Il se trouve que moi aussi, j'y suis allée, histoire de leur mettre mon pied à un endroit bien placé ! Ça nous ramène à égalité très cher !

Mais cela serait dommage que la pointe de mon épée, abîme un visage si doux... Et pourtant si fatigué...
Sache que de droitier à gaucher je peux passer et que cela peut être un véritable atout.
Tu n'as aucun intérêt à me faire manger la poussière... Pas avec ce que j'ai à t'offrir."


Elle se sentit alors attirée comme le renard par l'odeur alléchante du fromage, se rendant compte, à un moment plus qu'inopportun, qu'elle avait l'estomac dans les talons. Comme pour répondre à cette pensée, son ventre émit un très peu discret gargouillement. Elle rougit malgré elle, gênée.

- "Un accord oui ! J'ai dit ! Ainsi soit-il !
Moi ?! Je ne t'ai rien pris ! Si ce n'est un peu de ton temps ! Rien de plus !
Tuer ton époux ? Nan la tâche est bien trop facile !
Ton époux n'est qu'un couard ! Il n'a peur que d'une seule chose ! Te perdre !
A ton avis, pourquoi te couve-t-il autant ?


Moi qui pensais qu'il était une poule dans une autre vie... Ce n'était donc pas pour ça ?

Il a déjà perdu beaucoup ! Crois-tu qu'il se risquerait à en perdre d'avantage ?
Y as-tu déjà pensé ?


C'était une très bonne question. Et elle n'avait pas de réponse. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'y avait jamais pensé. Elle tenta de réfléchir à ce qu'il avait perdu et à ce qu'il avait à perdre, mais ça s'emmêlait dangereusement dans son esprit fatigué.

Mais je pense qu'il est de ces hommes qui lorsque l'on les pousse jusque dans leurs peurs les profondes peuvent se révéler comme un véritable adversaire.

Que répondre à une telle affirmation ?
Elle médita un instant. Elle choisissait vraiment bien son moment pour ça... En plein duel... Mais où était passé ce fichu bouton "pause" ?


Priver des enfants de leur père JAMAIS !"

Elle faillit en perdre un tympan sur le dernier mot. Si avec ça, il n'avait pas réveillé tout le village... Il n'y parviendrait jamais.
Il perdit un instant contenance. Elle le regarda faire, plus qu'intriguée. Drôle de réaction, plutôt bizarre. Mais il lui offrait l'occasion qu'elle guettait depuis le début de leur duel. Le moment de le clouer sur place ! Cependant, elle ne le saisit point. Elle attendit sagement. Elle ne voulait pas profiter de ce moment de faiblesse. Pas comme ça !
Il se ressaisit la fixant et elle fit de même.


- "Il ne s'agit pas de moi aujourd'hui.
Je n'ai rien à gagner, mais est-ce que je veux gagner quelque chose ?
Non !
Exact, tu gagnes partout et tu es loin d'être stupide !
A toi de voir ! Avec ta liberté je t'offre un toit, à manger, à boire !
Un moment de paix rien qu'à toi !
Enfin tu devras me supporter... La nuit...
Quelque chose à redire ?
J'aurai pu dire que je te ramenai à ton époux si je perdais !
Mais... Non, je crois qu'une bonne leçon tu veux lui donner surtout !
Par contre si tu y tiens, je peux éventuellement le rajouter.
A toi de choisir !"


Elle fit mine de réfléchir, mais sa décision était déjà prise. Il lui offrait ce qu'elle était venue chercher. Comment aurait-elle pu décliner pareille offre ? Elle aurait été idiote de refuser. Oui, le choix, elle l'avait fait.
Elle échangea quelques coups supplémentaires avec son adversaire avant de rendre les armes. L'exercice avait eu raison de ses dernières forces physiques. Elle était épuisée. Elle qui parlait de lui faire mordre la poussière, elle avait l'air bien fine maintenant. Tant pis ! Elle s'était bien amusée.


Je me rends !
Et j'accepte avec joie ta proposition ! Surtout la partie qui dit que tu m'offriras à manger ! Je meurs de faim et je crois bien que je vais finir par voir trente-six chandelles si je n'avale pas quelque chose. Et si je tombe, tu seras obligé de me ramasser et de me porter ! Et je suis loin d'être très légère...
Quant à ce qui est de te supporter la nuit... Ça sera avec le plus grand plaisir ! Je te l'assure.


Elle lui souriait chaleureusement, tout simplement heureuse d'avoir un peu de répit, loin de chez elle, même si elle savait que ses enfants lui manquaient déjà.
_________________
--Lombre


[Montbrisson, 29 mai 1457]

Elle fatiguait, c'était bon pour l'ombre ça, mais jamais, elle n'attaquait un adversaire plus faible qu'elle-même, elle avait certains principes.
Voilà qu'elle lui répondait, sourire camouflé de circonstance.
Allait-elle accepter ou refuser. Bien malin celui qui aurait pu répondre.
Même l'ombre aussi confidente soit elle, n'en savait rien.
Ainsi elle avait fait la guerre, à vrai dire l'ombre n'en avait jamais douté...


Ne t'en déplaise ! Il se trouve que moi aussi, j'y suis allée, histoire de leur mettre mon pied à un endroit bien placé ! Ça nous ramène à égalité très cher !

- "Certes, certes... Avec le Saint-Esprit !
Et non de part une obligation !
Je ne suis pas sure que l'on soit à égalité !
J'ai fait bien pire que la guerre de Bretagne !
J'ai fait une chose qui a bien fait jaser le duché..."


Tournant autour d'elle, tel un charognard surveille sa viande putride, l'ombre ne détachait pas son regard de Tiadriel.
Voilà qu'elle proposait que son époux fût une poule dans une autre vie.


Moi qui pensais qu'il était une poule dans une autre vie... Ce n'était donc pas pour ça ?

- "Une poule ?
Non, je ne dirai pas ça !
Ton époux à souffert ! Plus qu'on ne peut l'imaginer !
Ni même sa sœur et son frère ne peuvent l'imaginer !
Personne ne le peut tant qu'il n'a pas subi les foudres mal saine d'une personne !"


L'ombre voyait bien que Tiadriel réfléchissait, avait-elle réussi son travail ?
Avait-elle touché un point sensible ?
Elle avait bien vu qu'une de ses paroles avait fait perdre son sang froid à l'ombre, mais elle n'en profita pas.
L'ombre faisait face à une adversaire particulièrement réglo sur les règles d'un duel improvisé en pleine rue.
Pleine rue déserte, Montbrisson mourait à petit feu...


Je me rends !
Et j'accepte avec joie ta proposition ! Surtout la partie qui dit que tu m'offriras à manger ! Je meurs de faim et je crois bien que je vais finir par voir trente-six chandelles si je n'avale pas quelque chose. Et si je tombe, tu seras obligé de me ramasser et de me porter ! Et je suis loin d'être très légère...
Quant à ce qui est de te supporter la nuit... Ça sera avec le plus grand plaisir ! Je te l'assure.


L'ombre agita la tête et rangea son épée.

- "Soit !
Monte à cheval on décampe !
Même si Montbrisson est encore endormi, soyons discrets."


L'ombre regarda Tiadriel remonter sur son cheval, elle tenait les rênes, elle.
Avançant doucement à côté, évitant les tavernes et auberges, elle se débrouillerait pour faire un festin de Reyne à Tiadriel.
L'ombre avait cherché plusieurs jours auparavant une maison abandonnée.
Personne n'y vivait, le confort était certes sommaire, mais un lit, une table, un fauteuil, une cheminé se trouvaient là.
Plumes et parchemins également, des fois qu'elle souhaite...
Une marmite, une poêle à châtaignes.
L'ombre sortit de sa besace un bout de viande, emballée dans un tissu.
Production locale, un peu d'maïs, deux, trois légumes.
Elle fit descendre Tiadriel de son cheval ! Il fallait également s'en occuper du cheval ! Elle l'attacha à une barrière pour le moment et fit entrer Tiadriel !
Elle sortit sa viande et ses autres aliments qu'elle posa sur la table !
Allumant un feu en luttant un peu, elle mit la marmite dessus, un fond d'eau dedans, jeta le bout de viande et les légumes, mais à l'intérieur.
Il fallait attendre ! Elle attrapa un bout de charbon, l'ombre avait une idée en tête.

Le cheval, elle lui donna de l'eau et de la paille, avant de le colorer en noir, gris avec le bout de charbon, le cheval serait méconnaissable !
Et surtout l'époux ne le reconnaîtrait pas !

Elle plongea ses mains dans l'abreuvoir pour se les laver et partit en direction du puits, remplir un seau d'eau ! Que Tiadriel ne meurt pas de soif !
De retour dans la maison, elle posa la clé sur la table !


- "C'est chez toi, le temps que tu resteras ici !"

Abaissant sa capuche, l'ombre ne put s'empêcher de sourire !

- "Tiens le temps que cela cuise !
Que crois-tu que ton époux fera ?
Je crains que j'y laisserai la peau !"
Rick
[Montbrisson - Chaumière du bord du lac]

La porte de la maison de Kory et Al s'ouvrit en grand. Et alors que Rick allait saluer la personne derrière elle, avec un sourire de circonstance, il fut accueillit par la pointe d'une épée. A croire qu'on voulait déjà le transpercer, le laissant sur le carreau, avec une initiale signée sur son torse pour rappeler qui avait commis le méfait.

Halte là ! Qui va là ?

Petit blanc de la part du jeune homme et soulagement lorsque sa sœur le reconnut enfin. A la regarder, il voyait qu'elle avait dû mal dormir ou pas du tout. Avait-elle entrepris des recherches pour retrouver la trace de Tia ?

Oups pardonne-moi, les derniers évènements m’ont un peu chamboulé. C’est bien que tu sois venu, comme je te l’ai dit dans ma missive il faut que je te parle.

Oui, je suis venu ! Il faut absolument que je sache où se trouve Tia ! Ca me rend très nerveux cette histoire !

Rick suivit sa sœur dans le salon et s'installa dans un fauteuil pendant que sa sœur lui préparait un bon déjeuner. Le lait chaud l'aurait sûrement tenté dans d'autres circonstances mais là son estomac était tellement noué qu'il n'arriverait pas à avaler quoi que ce soit. Kory était maintenant face à lui et elle commença à lui parler.

Rick, écoute-moi… J’ai réfléchis toute la nuit à cette histoire de fuite. Tiadriel prend des gardes, elle est partie d’elle-même… D’une certaine manière, j’ai retrouvé certaines actions d’Aliénor quand elle avait quitté la tâche, l’ordure, bref le truc qui était censé être un père… Tout autre qualificatif peut lui aller mais le temps nous est précieux… Rick ressaisi toi !! Regarde ce que tu fais ! Tu te transformes en de la Serna ! Tu fais fuir ta femme ! Réveilles-toi bon sang !

Le jeune homme s'était attendu à bien des choses, mais certainement pas à ça. Il pensait que sa sœur lui confierait ce qu'elle avait appris et au lieu de cela, elle lui parlait du passé. Pourquoi parlait-elle d'Aliénor, leur mère et de leur père ? Que venait faire le passé dans le présent ? C'est donc les sourcils froncés que Rick écouta les propos de sa sœur. Il était donc, malgré lui, en train de devenir un de la Serna. Ses pires craintes étaient en train de voir le jour. Et Tia s'en était aperçu avant lui. Elle s'était enfui et par peur pour leurs enfants, elle avait profité de son départ en retraite pour les lui soustraire. Malgré ses efforts, il était donc devenu comme son père. Et si cela continuait ainsi, il allait se mettre à battre Georges et les jumelles, comme lui l'avait été dans son enfance. Il ne voulait pas devenir ainsi, il ne voulait pas ressembler à son père. Il fallait qu'il fasse quelque chose mais quoi. Que pouvait-il faire ? C'est donc le regard implorant, les yeux humides qu'il regarda sa sœur. Au grand jamais, il ne voulait porter la main sur ses enfants. Jamais il n'aurait voulu toucher son épouse, autrement qu'en caresse ! Kory savait tout cela ! C'est déjà elle qui l'avait aidé alors que Tia attendait leur premier enfant, à faire un travail sur lui-même !

Kory... Kory que dois-je faire ! Dois-je donc fuir pour ne pas les atteindre ?

Malgré le fait que sa sœur était plus jeune que lui, elle avait plus la tête sur les épaules que lui. Elle était plus sage que lui-même. Et jamais, elle ne se dérobait face à une aide demandée par son frère.

Réfléchis donc ! Tia t’envoie la dernière alerte ! C’est ta dernière chance ! Attrape-la ! Conduis-toi en homme, en époux ! Elle n’est pas en sucre ! Tu fais l’inverse de ce que tu veux ! Tu es un époux formidable ! Mais au lieu de te comporter comme un de la Serna, comporte toi en Harispe, où est passé le côté poète que nous avions tous connu ?! Il a disparu au profit du côté d’un homme qui veut garder jalousement sa femme pour lui !

Rick se mit à réfléchir aux paroles de Kory. Il est vrai que Tia avait déjà tiré la sonnette d'alerte une première fois et Rick avait réagi pour ne pas la perdre. Mais là, à nouveau, il était en train de s'enfoncer dans les sables mouvants qui le conduisaient inexorablement vers son condition de La Serna. Sa sœur, n'ayant jamais vraiment connu ce milieu, était là sur la rive et lui jeter une corde pour le ramener jusqu'à lui. Et si elle n'y arrivait pas... Et si Tia... Il ne préféra même pas continuer sa pensée. Les mots de Kory résonnaient dans sa tête ! Où est passé le poète ? Et à y réfléchir, il est vrai que Rick s'était un peu endormi sur ses lauriers. Depuis combien de temps n'avait-il pas écrit à son épouse qu'elle était belle ? Depuis combien de temps ne lui avait-il pas dit Je t'aime ? Le jeune homme regarda à nouveau sa sœur

Tu as raison, Kory... J'ai changé... Comment ai-je fait pour en arriver là ? Crois-tu qu'il soit déjà trop tard pour mon mariage ? Crois-tu que j'ai encore une chance de reconquérir le cœur de mon épouse ? Penses-tu que je vais réussir à la convaincre de revenir vivre à Montpensier avec moi ?

Rick se mit à penser que son père, qui au départ avait été un jeune homme de bonne augure, selon les écrits maternels, avait sombré dans le côté obscur de la force. Mais contrairement à son fils, il n'avait pas eu de sœur pour l'aider à remonter la pente. Il n'avait pas entendu les appels à l'aide de son épouse Aliénor et s'était enfoncé dans les sables mouvants. Kory avait dû voir dans son regard qu'il était à nouveau en train de penser à lui. Que Rick était à nouveau en train de se comparer à son père, car à nouveau elle tenta de lui ouvrir les yeux.

Arrête de penser à ce qu’aurait fait ou n’aurait pas fait Alejandro ! Laisse le en dehors, arrête de trop réfléchir, arrête de te demander si tu feras un bon ou un mauvais, époux, père et que sais-je ! Pense à toi ! Toi en tant que personne ! Détache-toi d’Alejandro ! Laisse le pourrir en enfer ! Laisse-le en Espagne ! Laisse-le là où il est ! Qu’il ne repose pas en paix on s’en tape ! Fie-toi à ce que tu penses toi ! Plus tu te diras qu’il ne faut pas faire comme lui et plus tu le feras ! Tiadriel t’aime ! Tes enfants t’aiment ! Ta famille t’aime ! Je t’aime ! Kenrui t’aime, on t’aime tous ! On t’aide tous ! Détache-toi de lui !

Tu as raison Kory... Il faut que j'arrive à m'éloigner de sa trop puissante empoigne. Il faut que je desserre le collier qui m'étrangle. Il faut aussi que je redevienne l'homme que j'étais et qui a su séduire Tia. Ce n'est pas chose facile mais je sais que je peux compter sur mon frère et ma sœur.

Rick était prêt à faire de grands efforts mais il ne savait pas comment s’y prendre. Il avait beau essayé de se détacher de cette emprise, mais il n’y arrivait pas. Il fallait qu’il se batte pour l’amour de sa vie, ça il en était pleinement conscience. Mais arrivé à son stade, comment pouvait-il s’y prendre ? N’était-il pas déjà trop tard ? Kory avait-elle lu dans ses yeux qu’il avait du mal ? Toujours est-il qu’elle lui redisait la devise de leur famille.

Rick ! Sacrifice et courage pour que demeure le secret ! Sacrifice et courage pour que tu vives ta propre vie ! Sacrifice et courage pour que tu laisses le paternel là où il est ! Sacrifice et courage pour faire renaître en toi, la part d’Aliénor que tu as enfoui !

Enfoui… Le mot était tellement vrai. Comment avait-il fait pour enfouir son côté poète ? Il pouvait le faire, il en était sûr. Il devait le faire, pour Tia, pour Georges, pour Aliénor et pour Patience. Il devait repartir à sa reconquête, mais avant cela, il devait la retrouver. Ensuite, il devait se faire pardonner et seulement après, il devait la séduire à nouveau. Lui montrer qu’il pouvait être un homme, un vrai. N’en valait-elle pas la peine ? N’était-elle pas la meilleure des épouses ? Elle était toujours là quand il avait besoin d’elle. Son seul sourire était une raison pour lui de chasser ses idées noires. Ses bras étaient son refuge de haute-montagne, ses lèvres un souffle d’air. Sans elle, il n’était rien. Mais pour elle, il était prêt à changer et à redevenir l’homme avec qui elle avait voulu fonder une famille.

Rick ! Je vais t'aider à retrouver Tia ! Je n'ai pas été témoin à votre mariage ! Mais je ne veux pas être témoin de votre divorce ! Promets-moi d'arrêter de surprotéger Tia ! Promets moi qui tu veilleras sur elle, sans pour autant l'étouffer ! Je t'aiderai jusqu'à ce que j'en crève ! Tu m'entends ! Jusqu'à ce que je crève, je t'aiderai à t'améliorer !

Rick se leva et attrapa la main que sa sœur tendait. Il embrassa ses doigts si protecteurs et si généreux. Sa sœur avait toujours été là pour lui, l’aidant et l’encourageant dans tout ce qu’il faisait. Elle était là dans les bons et les mauvais moments.

Merci Kory ! Je vais tout faire pour remonter la pente. Je vais me battre pour mon épouse et pour nos enfants. Tu as raison, elle n’est pas en sucre. Elle est maréchale et elle a fait la guerre pour le Saint-Esprit. Elle a su se défendre et elle n’a pas forcément besoin de moi, pour la protéger. En fait, elle a besoin d’un homme avec des épaules solides sur qui elle peut compter. Elle n’a pas besoin d’un geôlier qui l’enferme dans une cage dorée. Alors oui, je veillerais sur elle et sur nos enfants. Et je vais devenir l’homme qu’elle a toujours rêvé.

Rick prit son bol de lait et le dirigea en direction de Kory.

Fêtons dignement le nouveau Rick ! Fêtons ensemble la renaissance du poète ! Mais dis-moi, par où devons-nous commencer ? Où penses-tu qu’elle se cache ? Si elle est arrivée avec une semaine d’avance sur sa garde et qu’elle ne soit pas chez toi, c’est qu’elle a trouvé un autre lieu. Mais as-tu une idée ? J’ai écrit à Elwë et à Gals mais aucune nouvelle.

Rick avala son bol de lait. Il avait retrouvé le sourire et cela grâce à sa sœur. Il était prêt à partir à la recherche de son épouse et à lui montrer le visage de son nouveau peloux.

Tu es quelqu'un de merveilleux, ne l'oublie jamais Rick... Aliénor serait fier de toi !

Merci Kory. Mais saches que de toi aussi, elle aurait été fière notre mère. Tu es une femme formidable et une sœur géniale. Tu as tout des Harispe et tu es le portrait de notre mère. Je t’adore…

Rick se leva pour aller faire un bisou à sa sœur.

Je suis prêt pour les recherches.
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Korydwen
Montbrison, 9 chemin du bord du Lac.

Son frère écoutait attentivement, elle le trouvait incroyablement calme, elle avait poussé fort et loin, quitte à le faire exploser pour qu’il comprenne et déjà rien que là, il avait accepté ce qu’elle avait dit et contrairement à ce qu’aurait certainement fait le truc, il était calme, Rick, ce signe là n’était pas trompeur, Korydwen reconnaissait peu à peu son frère… Au moins elle n’avait pas pris le bol de lait dans la tronche et il n’avait pas demandé à de potentiels brigands de l’égorger sur place. Bien… Il fallait donc continuer dans ce sens, faire renaître le Rick d’antan. Il était question de son mariage, Korydwen le regarda, le fixa droit dans les yeux.

Un mariage ne résiste pas si l’on ne s’en donne pas les moyens ! Il n’est jamais trop tard ! A partir du moment où tu peux faire une toute petite chose alors rien n’est perdu ! Une chose qui pourrait paraître aux yeux de certains complètement indifférente, peut se révéler gigantesque pour d’autre… Si tu te donnes les moyens de réussir tu réussiras !

La prunelle de ses yeux plongeait dans celle de son frère, elle ne rigolait pas et était sérieuse, il fallait lui faire comprendre, que tout était perdu dès que l’on baissait les bras, mais si il restait un tout petit quelque chose, une petite étincelle, un sourire discret, l’espoir était encore là et Rick pourrait réussir. Sourire encourageant, il avait décidé de se détacher de son père, cela ne serait pas évident à apprendre, mais cela se ferait, un long chemin qu’il avait à parcourir, mais il le ferait, avec des cannes, Kory et Kenrui seraient là pour lui. Les deux, chacun à leur façon, chacun avec leur caractère, mais uni par un même lien…

Tu réussiras, cela prendra le temps qu’il faudra ! Mais tu t’en sortiras ! Je sais que ton passé n’est pas facile à oublier, mais… Le phénix renaît toujours de ses cendres alors pourquoi pas toi. Pis tu l’veux c’est ce qui compte !

Sourire, pas aussi poète que lui, mais bon, au moins elle savait le remonter quand il fallait son frère, elle n’hésitait pas se faire sévère, mais cela provoquait un déclic et elle n’en était pas peu fière. Et là, qu’elle ne fut pas sa surprise en entendant son frère, il reconnaissait que Tia n’était pas en sucre, c’était un grand moment, Korydwen en souriait.

Ce que tu viens de dire Rick, répète le à Tiadriel et tâche de lui montrer ! Sois là quand elle a besoin de toi, sans l’étouffer ! C’est exactement ça, un homme un vrai, sur qui elle peut se reposer… Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse par contre ! Si tu ne lui proposes pas assez de l’aider, elle risque à se plaindre aussi… Des fois les femmes sont compliquées.

S’asseyant à la table, les coudes sur la table, le menton au creux de ses mains, elle songeait, elle savait très bien que ce n’était pas facile, il y avait eu des hauts et des bas avec Althiof… Mais bon, elle tâchait de s’améliorer en lui faisant des promesses, il faudrait que Rick réussisse à faire pareil avec Tiadriel, finalement, il n’était pas si différent que ça.

Il faut que tu sois un bon observateur Rick ! Il faut que tu réussisses à voir de par ses gestes et son attitude si elle a besoin de quelque chose ou pas.

Elle réfléchissait, tâchait de lui donner des pistes, mais qui de Tia ou de Rick faisaient le plus mal à l’autre, Rick n’était pas tout noir non plus et Tiadriel pas toute blanche, si elle avait su lui expliquer un peu plus tôt, si ils avaient pu se parler, mais la voilà l’idée qu’elle est bonne.

J’ai une idée ! Il faudrait que par exemple, le soir en vous couchant ou bien à table une fois que les nains sont couchés, que vous discutiez de votre journée ! Si si, ça peut, éventuellement vous aider, si Tia en est arrivée à partir, c’est que vous ne vous parler pas assez et ne vous comprenez plus. Si elle te disait ce qui n’allait pas, que vous tachiez ensemble et tous les deux de trouver des compromis, ça irait mieux, bien certainement…

Elle réfléchissait beaucoup, ça chauffait dans son crâne, elle luttait contre le sommeil ses yeux se fermant par moment, les paupières étaient lourdes, mais ce n’était pas le moment de flancher, pas maintenant, pas tout de suite, elle avait encore beaucoup à faire. Elle se pinçait doucement pour se réveiller, son ventre se mit à gargouiller, elle avait pensé à son frère mais pas à elle. Il fallait qu’elle prenne son infusion à base de plantes, cette infusion spéciale…

Rick souriait et voulait fêter la renaissance du nouveau Rick, elle souriait, elle le vit lever son bol et regarda elle sa tasse de la veille, il fallait qu’elle fasse chauffer de l’eau bien entendu… Elle le ferait plus tard. Elle leva sa tasse vide à l’honneur du poète qui renaissait, bien heureuse de le voir comme ça plutôt que triste.

Au nouveau Rick ! Elle n’est peut-être pas là-bas. A-t-elle dit quelque chose à quelqu’un en passant à Thiers ? Parce que si elle n’est pas venue chez moi, il se peut qu’elle se prenne une sorte de convalescence tranquillement dans une auberge. Mais bon, ce ne sont qu’hypothèses une fois de plus… Une maison close à ouverte à Montbrison avec une tripoté de catin, la nouvelle mode du village… C’est à se taper la tête contre les murs, p’tre qu’ils avaient besoin de personnel dirons-nous et qu’ils ont enlevé ton épouse…

Korydwen esquissa une grimace, si ils en venaient à forcer Tiadriel à faire ce genre de chose, vendre son corps, ce n’était pas une vie, elle regarda son frère, il devait être aussi dégouté qu’elle, voir plus. D’ailleurs, elle n’avait jamais approché les voiles d’Aphrodite.

Ca s’appelle les voiles d’Aphrodite ou un truc dans le genre, enfin un lieu pas du tout fréquentable. Mais ça doit attirer le badaud complètement bourré à la sortie des tavernes et des tavernes y en a un paquet. On devrait d’ailleurs fouiller les caves des cavernes, des fois que quelqu’un l’ait enfermé dedans.

Réfléchit Kory, réfléchit, d’habitude tu as une grande imagination.

Hum le bureau de la maréchaussée peut-être. Pour ses gardes futurs, ou alors si un cas d’esclavagiste… Tu sais comme moi qu’elle donne sans compter à la prévôté. Il va falloir aller là-bas également.

Sourire, voilà qu’il disait qu’Aliénor aurait été fière d’elle. Rougissante légèrement, une pointe d’angoisse, un cœur qui palpite.

Fière de moi ? Je ne fais que ce qu’une sœur aurait fait… Une sœur normale sur qui on peut compter… Ahem je m’égare.

Songeuse, rieuse, les yeux brillants par la folie à laquelle elle venait de penser, la pauvre Aliénor devait se tourner et se retourner au vu de ce que sa fille était devenue, pas Kory l’autre fille. Dire que cette femme avait toujours tenté d’inculquer à Rick, la notion de fraternité et à Korydwen dans les écris qu’elle lui avait laissé après sa fuite.

Comme Aliénor, son portrait craché ? Tous des Harispe…

Elle se toucha les chevilles histoire de vérifier une chose, sa tête aussi. Une pointe d’humour ne pouvait pas faire de mal de toute façon.

C’est bon ! J’ai pas les chevilles qui ont enflé et ma tête peut toujours passer les portes !

Une bise de son frère, un sourire et la voilà qui fonce tête baissée, un trait de caractère que son époux évoquait souvent, d’ailleurs Eléa en avait hérité et fait les frais durant un concours de cuisine avec des oignons. Il était prêt pour les recherches, elle souriait.

Bien, la maison des catins, les tavernes et auberges ça te va ?

Elle était prête, l’était il aussi ?!
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Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Rick
Montbrisson, Chaumière du bord du lac

Rick écoutait toujours les conseils de sa soeur. Elle continuait à l'encourager sur ses chances de récupérer Tia et de sauver son mariage.

Tu réussiras, cela prendra le temps qu’il faudra ! Mais tu t’en sortiras ! Je sais que ton passé n’est pas facile à oublier, mais… Le phénix renaît toujours de ses cendres alors pourquoi pas toi. Pis tu l’veux c’est ce qui compte !

Oh oui ! Je le veux ! Je crois que je ne pourrais pas vivre sans elle ! Elle est l'air dont j'ai besoin pour vivre. Son sourire est le rayon de soleil qui me réveille tous les matins, les prunelles de ses yeux, l'eau nécessaire à mon bien-être. Alors oui, je vais me battre et tenter d'effacer à jamais de ma mémoire ces pensées qui me hantent. Le phénix renaît de ses cendres, tu as raison Kory. Et c'est d'une de ses plumes que je vais me servir pour faire renaître le poète enfoui au fond de moi.

A ce moment précis, Rick aurait pû abattre un arbre, escalader le sommet du Puy de Dôme, à mains nues, juste pour voir à nouveau le sourire de son épouse, illuminer sa journée. Il était décidé à surmonter tous les obstacles qui le séparaient encore de Tia. Aristote, une nouvelle fois, avait mis une épreuve sur leurs chemins pour voir comment ils se comporteraient, pour tester la force de leur amour et leur foi en lui. Rick en était maintenant convaincu et il était prêt à LUI montrer qu'il pourrait être à la hauteur de SES attentes. Lucifer, le Prince de l'Acédie, n'aurait pas raison de lui.

Ce que tu viens de dire Rick, répète le à Tiadriel et tâche de lui montrer ! Sois là quand elle a besoin de toi, sans l’étouffer ! C’est exactement ça, un homme un vrai, sur qui elle peut se reposer… Attention à ne pas tomber dans l’excès inverse par contre ! Si tu ne lui proposes pas assez de l’aider, elle risque à se plaindre aussi… Des fois les femmes sont compliquées.

Ah oui, je lui dirais alors, si tu penses qu'elle aimera entendre cela ! Et je suis de ton avis, lorsque tu dis que les femmes sont compliquées.

Jamais le jeune homme n'y avait vraiment pensé mais Kory avait raison. D'ailleurs, elle était bien placé pour le savoir que les femmes c'étaient pas simples. Mais d'un autre côté, Rick n'avait pas envie de voir une vie trop tranquille où l'ennui serait présent au coin de la rue. Avec Tia, il avait de la chance de ne pas avoir à s'ennuyer.

Rick écoutait les sages conseils de sa soeur. Ecouter son épouse, observer ses faits et gestes pour savoir à quel moment, il fallait intervenir. Parler et se confier l'un l'autre pour éviter le crash. Ils pouvaient le faire, il en était certain. Par contre difficile entre leurs deux emplois du temps respectifs. Tia était souvent sur les remparts quand il dormait et lui était à la boulangerie quand elle dormait. Certaines semaines, il ne faisait que se croiser. Mais il fallait que ça change pour le bien de leur famille et pour la survie de leur couple.

Au nouveau Rick ! Elle n’est peut-être pas là-bas. A-t-elle dit quelque chose à quelqu’un en passant à Thiers ? Parce que si elle n’est pas venue chez moi, il se peut qu’elle se prenne une sorte de convalescence tranquillement dans une auberge. Mais bon, ce ne sont qu’hypothèses une fois de plus…

Non à Thiers, elle est passée dans le plus strict des anonymats. Elle n'a pas été voir Beths non plus. Notre amie m'a écrit que Tia était passée seule et sans faire de bruits.

Rick réfléchissait. Une auberge ? Oui c'était un bon moyen de rester anonyme si elle ne séjournait pas Chez Thelma et Louise ou à la Municipaverne. Tellement d'auberges et de tavernes avaient vu le jour à Montbrisson depuis leur départ, à l'automne dernier. Le village s'était agrandi et avec lui, l'anonymat était le maître mot. Quelque chose semblait dire au jeune homme que son épouse n'était pas dans une taverne.

J'ai des doutes, Kory, à ce sujet, mais pourquoi pas après tout. On ira les visiter une à une. Après tout, toutes n'ont pas de chambres et le tour sera vite fait.

Une maison close à ouverte à Montbrison avec une tripoté de catin, la nouvelle mode du village… C’est à se taper la tête contre les murs, p’tre qu’ils avaient besoin de personnel dirons-nous et qu’ils ont enlevé ton épouse…

Rick fronça les sourcils. Il ne savait pas ce qui le choquait le plus. Si c'est le fait que Kory lui parle d'une maison close et qu'elle puisse envisager que Tia puisse y séjourner, même malgré elle, ou alors si c'est le fait qu'un temple d'Asmodée soit ouvert au vu et au su de tous.

Une maison close, tu dis ? Non mais c'est totalement inconcevable. Comment les deux représentants d'Aristote peuvent seulement envisager Asmodée, Prince de la Luxure, régnait en maître dans un des quartiers de Montbrisson. Comment osent-ils couvrir cela ? Kory donne moi un parchemin et une plume s'il te plaît. Je ne vais pas laisser passer ce genre de choses.

Et Rick écrivit au Père Queine et à la diaconesse Arthefax pour dire son mécontentement à ce sujet.

Citation:
Bonjour mon Père,

Si aujourd'hui je prends la peine de vous écrire, c'est parce que je suis choqué par ce que je viens d'apprendre. A la recherche de mon épouse, disparue quelque part à Montbrisson, je suis revenu dans le village pour tenter de la retrouver. Et là, ma soeur m'a appris qu'un temple dédié à Asmodée s'était ouvert ici.

J'avoue être assez surpris que vous puissiez fermer les yeux sur un tel acte. En tant que représentant d'Aristote, je ne peux fermer les yeux et je vais de ce pas écrire à Monseigneur Ivrel pour qu'elle puisse y faire quelque chose.

Respectueusement,

Rick


Une fois cela fait, il prit un autre parchemin pour son Eminence et lui signaler l'ouverture d'un tel lieu. Il se souvenait des cours du Padre qui lui disait qu'il ne fallait pas laisser les pêchés s'installer dans un village. Combien de fois son parrain avaient-ils parcourus le village pour sauver les couples illégaux du pêché de chair ? Souvent en tout cas. Maintenant c'était monnaie courante et Rick ne pouvait rien y faire. Une chose était certaine, s'il ne pouvait rien contre l'amour hors mariage et la naissance de bâtards, il pouvait lutter contre les maisons closes et les faire fermer. Et c'est cela qu'il ferait. Il se retourna vers sa soeur qui avait grimaçait à la simple idée que Tia soit enfermée dedans.

Kory, rassures-toi ! Je ne pense pas que Tia soit femme à se laisser emprisonner dans ce genre de maisons. Elle n'est pas femme à se laisser faire sans batailler. Et elle ne s'est pas échappée de sa cage dorée, pour se laisser emprisonner dans un endroit pire encore. Elle préférerait se donner la mort plutôt que cela. J'en suis sûr.

Rick ne pouvait même pas envisager que sa femme puisse être avec une autre personne que lui, car il connaissait sa moralité et son sens du devoir. Elle était femme fidèle et n'avait aucune crainte de ce côté.

Nous irons fouiller ce lieu aussi si tu veux. Mais pas pour retrouver Tia, mais plutôt pour faire fermer ce lieu. Asmodée n'aura pas le dernier mot avec moi, je te le promets.

Pourtant Rick se souvenait de la première fois où il avait mis le pied dans un tel lieu. C'était son père qui l'y avait accompagné. Il voulait que son fils devienne un homme, un vrai. Pour cela, le jour de son quinzième anniversaire, il lui avait offert une prostituée. Le jeune homme se souvint de sa gêne d’être dans un tel lieu, de voir une femme se déshabiller et s’offrir à lui ainsi. Que ses gestes avaient été gauches et maladroits ! Par la suite, son père lui faisait un tel cadeau à chaque fois qu’il était satisfait de lui. Le fait de changer si souvent lui avait permis d’apprendre beaucoup de choses sur les désirs des femmes. Mais après sa fuite d’Espagne, il n’avait jamais remis les pieds dans un tel lieu. Quand il pensait à tous ses hommes qui trompaient sans vergogne leurs femmes, cela lui faisait froid dans le dos. Le jeune homme se demandait parfois pourquoi il y avait tant de mariages de raison plutôt que de sentiments. Toutes ces jeunes femmes forcées par leur père à épouser des hommes plus âgés qu’eux, pour leur plus grand malheur. Cela faisait des femmes apeurées là où elles n’auraient dû y trouver que du plaisir. Cela faisait aussi des hommes frustrés qui n’obtenant pas de leurs épouses légitimes ce qu’ils recherchaient, allaient voir des filles de joie. Il était totalement dans ses pensées et dans ses souvenirs, qu’il fut surpris d’entendre sa sœur se raclait la gorge.

Hum le bureau de la maréchaussée peut-être. Pour ses gardes futurs, ou alors si un cas d’esclavagiste… Tu sais comme moi qu’elle donne sans compter à la prévôté. Il va falloir aller là-bas également.

Oui, tu as raison, Kory. C’est sûrement là-bas que nous la trouverons. Il y aura forcément un signe de son passage à la maréchaussée.

Rick était sur le point de se lever pour commencer la tournée des lieux cités par Kory, lorsqu’il vit la jeune femme se toucher les chevilles et la tête. Il ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle ironisa sur elle-même

Bien, la maison des catins, les tavernes et auberges ça te va ?

Parfait Kory ! Va pour les filles de joies, les tavernes et auberges pour voir si Tia a séjourné là-bas ! J’ai des doutes sur son passage là-bas mais on ne sait jamais ! Après il y aura la maréchaussée ! Peut-être devrions nous évoquer aussi notre étalon noir. C’est un cheval magnifique qui n’est peut-être pas passé inaperçu.

Rick reprit sa toque et sa cape et se dirigea vers la porte de la maison. Il attendait maintenant que Kory le suive.

Au fait, Al n’est pas dans le coin ? Peut-être pourrait-il nous aider à chercher Tia ? Peut-être l’a-t-elle contacté pour une raison ou pour une autre, non ?
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Korydwen
Montbrisson, 9 chemin du bord du lac, puis dans les rues du village.

Ecouter, faire les cent pas, écouter, faire les cent pas, tourner et retourner dans le salon, se frotter le menton, sourire par moment, grimacer par d’autre. Elle était passée à Thiers sans trop rien dire, même pas voir Beths, elle savait sa vassale très prise par la prévôté, grande et petite et puis aussi, elle était épouse et bien certainement que Marty voulait une descendance. Donc… C’était tout à fait normal qu’elle soit si discrète à Montbrison Enfin pas tant que ça…

Il avait bien écouté ses conseils qui semblaient l’avoir requinqué, c’était très bien, il ne restait plus qu’un détail infime, un tout petit détail de rien du tout… Il fallait retrouver Tia, mais bon, elle se doutait bien de quelque chose, elle avait discuté avec sa belle-sœur, plusieurs fois et elle était persuadée qu’elle s’était installée dans un petit nid douillait pour se reposer. Rick prenait conscience… Il fallait donc la retrouver Tia de façon à finir le travailler, recoller des morceaux, recoudre… Qu’il était loin le temps du ciseau et l’aiguille, était-ce le déménagement qui les avait éloignés ? Ou alors le fait de changer de travail ? Combien de fois… Soupire, pourtant ils l’avaient fait ce choix, à deux !

Le coup de la maison close était passé comme une missive dans le bec d’un oiseau la poste… Grimace, voilà qu’il voulait écrire, à la limite, elle, elle s’en fichait de voir pareil lieu, plus rien ne l’étonnait à Montbrison, ce n’était qu’un village avec une tonne de crétin qui préfère laver leurs linges sales en public et rester dans leurs coins, plutôt que de construire des choses. Où était passé le temps du pain doré et des festes à l’improviste où les villageois se bousculaient, chacun apportant un petit quelque chose. Ce temps avait définitivement disparu, Gals et Feesarah essayait de lancer des animations, mais bien peu de monde… Enfin certainement qu’après son voyage cela aura changé… Sinon et bien, elle avait quelques vues sur d’autres villages, un peu plus au Nord de Montbrison…

Rick la rassura, elle n’avait pas vraiment besoin d’être rassurée, elle avait plus eu peur de sa réaction à lui devant l’annonce qu’elle lui avait fait… Mais rien n’avait volé, elle avait souvenir d’un pot d’encre qui avait volé en éclat contre un mur, un Althiof énervé, déboussolé comme jamais… Et une Kory… Une Kory qui avait eu une parole de travers et qui avait vu une gifle de très près… Sur sa joue… La vie d’un couple n’est pas si facile que ça… On fait comme on peut et l’on a souvent besoin d’aide et de conseil, elle n’avait jamais rechigné à aider les personnes qu’elle aimait, jamais… Il en avait vu des choses ce salon, des souvenirs… Si elle pouvait juste emmener le lac et sa maison ailleurs, elle l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais malheureusement, cela n’était pas possible, tant pis, elle ferait donc sans.

Voir la maison close, ce n’est pas ce qu’elle préférait faire, mais bon, il le fallait bien, l’homme d’Eglise avait parlé, elle non, mais bon. Elle allait suivre, comme un bon mouton de l’Eglise. Korydwen esquissa un sourire, rien qu’à cette pensée. Décidément, son imagination était débordante, sa fréquentation des lieux saints… Très mauvaise. La prévôté, après tout, ils y croiseraient du monde, Beths et puis beaucoup d’autre, du monde, et même au château… C’était une bonne idée, elle ne pouvait pas passer inaperçu. Il avait mis sa toque, sourire en coin, elle allait le rejoindre lorsque…


Au fait, Al n’est pas dans le coin ? Peut-être pourrait-il nous aider à chercher Tia ? Peut-être l’a-t-elle contacté pour une raison ou pour une autre, non ?

Elle le regardait, elle n’avait pas oublié son époux qui dormait, certes Tia était sa filleul, mais le réveiller alors qu’il travaillait tant, que les voyages entre un point et un autre étaient fréquents, elle ne pouvait pas lui faire ça quand même.

Si il est dans le coin… Enfin un peu plus en hauteur…

Lui montrant l’escalier.

Il se repose encore. Mais je vais aller lui mettre un mot, je reviens.

Elle monta discrètement les escaliers qui eurent la très bonne idée de craquer sous son poids, elle n’était pas spécialement grosse, mais ça craquait quand même. Elle se glissa dans la chambre, il avait pris la place qu’il lui fallait dans le lit, souriante, elle s’approcha, ne pouvant s’empêcher de déposer un baiser sur son visage. Une douce main caressant son visage d’ange endormi et si un Althiof endormi est un ange.

Direction le bureau, elle tira la chaise doucement et écrit quelques lignes… Bercer par les ronflements de son époux.


Citation:
Mon tendre amour,

Je suis navrée de t’avoir laissé seul au lit cette nuit, j’ai été prise, happée par des bribes de mon passé. Rick est arrivé ce matin, j’ai passé toute la nuit à lire le livre de ma mère, à essayer de comprendre la fuite de Tia et je t’ai délaissé, je me ferai pardonner ne t’en fais pas.
Ces quelques lignes afin que tu ne t’affoles pas en te réveillant. Je suis partie avec Rick, faire le tour des tavernes et à la prévôté.

A plus tard,
Ta tendre épouse,
Kory qui t’aime plus que tout.


Elle déposa quelques gouttes d’essence de rose, un début à son pardon… Elle déposa la missive sur son oreiller, elle ne savait pas si il viendrait, mais au moins, elle l’en avait informé, là était l’essentiel. Un dernier baiser et la voilà qui referme la porte derrière elle et descend doucement les escaliers, Rick n’avait pas bougé, elle le regardait en souriant attrapant sa cape, la passant sur ses épaules, elle sortit de sa maison avec son frère, réfléchissant au plus logique.

Le registre des tavernes et auberges pour commencer. La maison des catins ensuite et on finit par la prévôté.

Le petit groupe partit donc voir les tavernes et auberges, vu l’heure matinale il n’y avait personne, ils avaient beau questionner, personne ne semblait avoir vu Tiadriel, et personne ne la connaissait visiblement, ils avaient beau la décrire, les soiffards et saoulards ne semblaient pas bien saisir, dépités, ils partirent donc en direction de la maison des catins, elle réfléchissait durant le trajet.

Bien donc si elle n’est pas dans une auberge, ni chez des amis… Il n’y a plus que… Votre ancienne maison ? Je ne sais pas si elle est habitée maintenant, ou alors une maison quelconque du village, le cadastre est en ruine, il est donc facile de s’introduire dans une maison…

Ce n’était pas évident et les traces étaient bien peu nombreuses… Korydwen se demandait bien… Même si… Pas évident tout ça…

Nous y voilà Rick ! Droit devant !
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Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Rick
Dans les rues de Montbrisson

Rick venait d'apprendre que son beau-frère se trouvait à l'étage, en train de dormir. Il espérait qu'il ne l'avait pas réveillé. Mais d'un autre côté, s'il se levait, ça ferait toujours une personne supplémentaire pour rechercher Tia. Kory s'était absentée un court instant et lorsqu'elle fut revenue, elle indiqua les lieux à visiter

Le registre des tavernes et auberges pour commencer. La maison des catins ensuite et on finit par la prévôté.

Va pour cet ordre des visites !

Malheureusement, ils eurent beau demander à tous les piliers de tavernes, mais aucun ne surent les aider. Pourtant, la description était au plus juste. Une femme châtain aux yeux d'un vert magnifique. Rick soupçonnait d'ailleurs les ivrognes d'être trop imbibés pour comprendre la question. Ils regardaient le frère et la sœur comme s'ils avaient vu un éléphant rose ou une hallucination quelconque. Les recherches en tavernes furent donc inutiles. Ils se dirigèrent donc en direction des voiles d'Aphrodite.

Bien donc si elle n’est pas dans une auberge, ni chez des amis… Il n’y a plus que… Votre ancienne maison ? Je ne sais pas si elle est habitée maintenant, ou alors une maison quelconque du village, le cadastre est en ruine, il est donc facile de s’introduire dans une maison…

Rick regarda sa sœur qui venait de suggérer un autre lieu. Ca pouvait se tenir comme suggestion. Aux dernières nouvelles qu'il avait pris, le 1 et 2 chemin du Vinois n'avaient pas trouvé de nouveau propriétaire. Le jeune homme acquiesça avant de dire

Tu as raison, Kory, peut-être est-elle dans notre ancienne maison. Mais vu qu'on lui tourne le dos, nous irons après le lieu de luxure.

Nous y voilà Rick ! Droit devant !

Rick souffla, arrivé devant la porte. Ce n’était pas vraiment un lieu de plaisir à ses yeux et c'est contraint et forcé qu'il poussa la lourde porte en bois.

[Les voiles d'Aphrodite ou l'Antre d'Asmodée]

A peine le jeune homme avait-il fait un pas dans l'entrée que deux jeunes demoiselles se précipitèrent sur lui.

Bienvenue aux Voiles d'Aphrodite !

Ici tous vos fantasmes seront assouvis !

Hum, je cherche une femme...

Ca tombe bien, tu es au bon endroit ! Fit la première des deux en voulant l'entraîner vers les étages.

Nous allons nous occuper de toi ! Rétorqua la seconde en commençant à le tripoter.

Cela en était trop pour le jeune diacre qui attrapa la main baladeuse de la femme.

Je crois que vous n'avez pas bien compris ! Je ne cherche pas n'importe quelle femme, je cherche ma femme !

Laisse tomber ta femme et oublies la le temps d'une journée !

Nous allons bien nous occuper de toi !

Nous allons te procurer du plaisir...

Rick commençait à perdre patience. Ces femmes avaient le don de l'agacer. Pour quelles raisons, le diacre sentait la moutarde lui montait au nez ? Etait-ce parce que les filles de joie étaient en petite tenue et qu'il se trouvait dans un lieu dédié à la luxure, alors qu'il se devait de la combattre, comme tous les péchés et comme tous les représentants d'Aristote. Ou alors était-ce par peur de revoir surgir ce passé qu'il tentait d'enfouir au plus profond de lui ? Ou alors c’était de voir des notables de Montbrisson surgirent d’ici ou là rajustant leurs vêtements et rougissant en le reconnaissant.

J'ai pas envie que vous vous occupiez de moi et même à deux, vous n'arriveriez pas à m'apporter du plaisir. Je suis désolé, mais seule mon épouse est capable de réaliser mes fantasmes et de m'apporter ce dont j'ai besoin. Même en le voulant, vous n'arriveriez pas à sa cheville.

Rick vit alors le regard des deux filles de joie changeait. Elles commencèrent à s'énerver et à crier à l'esclandre. C’est alors qu’une dame d’un certain âge et très imposante fit son apparition en haut des escaliers. Elle demanda qui faisait ce raffut. Le jeune homme s’approcha donc dans la lumière pour qu’elle le voye.

Bonjour Dame ! Je me nomme Rick et je suis diacre de l’Eglise aristotélicienne…

Le jeune homme avait à peine prononçait ses phrases qu’il sut qu’il avait capté son attention. Elle lui demanda d’attendre un instant, le temps qu’elle descende. Elle renvoya ses deux employées vers des clients plus intéressés par leurs charmes. Face à face, avec la tenancière de ce lieu, Rick lui expliqua qu’il recherchait son épouse et il demandait si elle ne l’avait pas vu. Elle secoua la tête, racontant que les personnes qui étaient là, venaient de leur plein gré. Elle n’avait pas besoin de forcer les demoiselles à venir ici. Quelque chose dans le regard de son vis-à-vis, indiqua au diacre, qu’elle était honnête et sincère de ce côté-là. Le jeune homme soupira. Une nouvelle porte venait de se refermer dans les recherches de la maréchale. C’était assez décourageant ! Il se retourna vers sa sœur

Bon, elle n’a jamais mis les pieds ici ! Continuons nos recherches ailleurs, Kory !
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Korydwen
Catin's Home.

Et bein voilà, ils étaient, rentrer ou non ? Mouais plutôt rester dehors, d'ici à ce que les dindes de l'intérieur ne l'entraîne pour faire d'elle leur nouvelle "collègue" de travail. Il est vrai qu'elle avait des formes plus qu'avantageuse et envieuse, mais ce n'était que pour son époux... Elle attendit donc, écoutant aux portes, ce n'était pas bien mais bon, il n'y avait pas d'enfants et fort heureusement. D'ailleurs, il fallait qu'elle fasse attention que ses enfants ne passent pas devant...

Après un long moment assise contre le mur de la maison, les jambes tendues, ses pieds tapant l'un contre l'autre, ses mains croisées derrière la tête chantonnant doucement. Rick finit par en ressortir, Korydwen sourit doucement, mais ne se releva pas de suite, elle l'écouta d'abord.


Ah pas les pieds ! Et les mains ?!

Un regard de travers ?! Peut-être, elle sourit doucement.

Rhoooooo ça vaaaaaaa ! J'arrête ! Les cabanes ?

Cabanes.

Elle se releva, heureusement qu'elle ne s'était pas endormie, parce qu'avec son sommeil de plomb, Rick aurait eu du mal à la réveiller, en même temps, ça aurait pu être drôle, tirer par les cheveux par terre peut-être ? Ah non, elle serait devenue chauve comme son frère ! Mais au moins ça serait restée dans la famille. Direction les cabanes, mais là encore chou blanc, Rick serait certainement triste de voir sa cabane comme ça, mais c'était à l'image du Montbrisson actuel.

Pas là tu vois ! Encore raté... Bon bein la prévoté...

Korydwen regarda son frère, mouarf, il n'avait pas de cheval, faudrait lui en filer un maintenant qu'il était maréchal... Avec Tia, le partage de cheval n'était pas envisageable et autant éviter des disputes futures. D'ailleurs une idée lui était venue en tête, mais elle n'avait pas osé la suggérer à son frère... C'était peut-être ça après tout, il est des périodes où les femmes sont chiantes, c'est le cas de le dire. Ils retournèrent donc vers la maison du bord du lac, il y avait Utopic le vieux cheval, Pégase, mouais, elle ne pouvait pas l'emprunter à Althiof et il y avait... Un cheval non baptisé encore, Matthis était à la recherche d'un nom, il l'avait bien baptisé Eléa... Tiens d'ailleurs cette histoire lui rappelait les courses royales, le Roy avait un cheval qui s'appelait Eléa, comment devait-elle le prendre ? Soit que le cheval avait un non de petite fille, soit sa fille avait un nom de cheval, ce qui risquait d'être cruellement embêtant.

Elle confia donc le cheval non baptisé à Rick.

Tiens je te prête le cheval de Matthis, il n'a pas encore de nom... Enfin il en a eu mais ce n'était vraiment pas raisonnable de les garder.

Sourire, elle mit les selles le dos des chevaux, les caressant doucement, elle aimait beaucoup les animaux, enfin surtout son cheval qui avait tout vu, c'était avec un pincement au coeur qu'elle le voyait vieillir, le mors dans la bouche des chevaux, les rênes en main, elle les glissa dans la main de son frère, s'occupant de son cheval, vérifiant les fers et tout le bazar.

T'es prêt ?

De toute façon qu'il le soit ou non, elle s'était élancée en direction de Clermont.

Clermont, Château.

Longue chevauchée rapide, peut-être trop rapide pour Rick, mais elle, elle, elle sait faire qu'un avec son cheval, la guerre, les jeux équestres et tant d'autres choses, les voilà au château... Sourire en coin, elle laissa son cheval aux palefreniers et monta les marches quatre à quatre et entra dans le château. Elle s'approcha d'un jeune page.

- Bonjour jeune garçon, peux-tu s'il te plait informer toutes les chambres du château que nous cherchons Tiadriel ?
- Bien ma dame, je le fais !
- Merci jeune homme ! Tiens pour toi !


Elle lui donna quelques écus et le laissa partir.

Bien l'aile de la prévoté.

Korydwen entraîna son frère vers le couloir, montra son superbe insigne de maréchale et douanière, la classe. Elle entra et stipula que Rick était son invité... Et là ! Tapant sur une table !

Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ! Pardonnez-moi de vous interrompre tous mais ! Oui il y a un mais ! Rick a égaré sa femme ! Est-ce que l'une ou l'un de vous aurait croisé Tia dans les bureaux ?!

Elle attendait doucement, elle espérait voir sa vassale et amie Beths et puis d'autres aussi et savoir surtout.
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Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Beths
[Château de Clermont, lieu de vie de la prévôté]

Une fourmilière en pleine activité : entre les douaniers qui venaient déposer leurs rapports de douanes dans les bureaux respectifs des différentes salles de garde, après avoir bien sur comptabilisés les personnes qui pouvaient avoir quitté la ville, et ceux qui venaient d’y entrer à peine les portes des villes ouvertes, entre les maréchaux qui venait déposer leurs rapports de gardes, qui venaient trouver leurs ordres d’assignation, ou bien tout simplement déposer un dossier de plainte, ou encore rechercher les dernières informations du prévôt … le cœur de la prévôté bougeait, et vivait constamment pour son plus grand plaisir.
Depuis son bureau d’adjointe où un certain nombre de dossiers se trouvaient, où régulièrement elle faisait point avec son prévôt quant aux états de la journée, Beths admirait cette instance à laquelle elle appartenait et pour lequel elle aimant tant œuvrer, au risque régulier de s’exprimer ouvertement, ce qui avait don de faire sourire certains, et en faire grimacer d’autres.
Dans ce calme tout relatif qu’elle appréciait tant au sein même de son unité, l’œil vigilent, un infime détail lui fit arrondir les yeux d’étonnement … diantre ! un intrus ! A la garde !
La jeune femme allait se mettre à s’exprimer lorsqu’une voix suzeraine se mit à retentir.
S’approchant alors immédiatement, à la fois de Kory, et de celui qu’elle reconnu parfaitement comme étant son ami, la jeune femme, adjointe au prévôt avant tout, ne put que prendre un ton particulièrement professionnel


Kory, nous ne sommes pas dans un salon de thé ici, on n’entre et ne sort pas d’ici comme dans un moulin ! D’ailleurs le garde qui vous a tous deux laissés passer va m’entendre. Je sais bien que Rick est une personne digne de confiance, mais en ces lieux, aucune personne ne peut entrer à moins qu’il ne soit de notre unité, ou bien Duc de notre Duché !

Beths savait que son ton était particulièrement dur, toutefois, elle ne plaisantait jamais en ce qui concernant la prévôté, jamais …

Voyant le regard hagard de Rick, néanmoins le cœur de la jeune femme se déchira. Elle savait pour avoir répondu la veille à la sollicitation angoissée de son ami, que son épouse avait disparue. Tiadriel … Beths était également particulièrement inquiète de cette absence anormale, ce n’était franchement pas dans les habitudes de Tia de disparaitre sans donner de nouvelles. Or de nouvelles … elle-même n’en avait point … Pressant ses lèvres de ses dents et regardant Rick qui aurait eu besoin de dormir quelque peu, et puis Kory


Donc … pas de nouvelles je suppose …

Nouveau mordillement de lèvres prouvant à la fois son inquiétude, à la fois la dualité qui arrivait en ses pensées : laisser un intrus chez eux, et laisser un ami dans l’embarras … Soudain … la solution

Rick, Kory, Tia n’est pas à la prévôté, ou alors cachée dans un recoin, en tout cas, elle ne s’est pas encore présentée. Je vais envoyer deux gardes faire le tour de toutes nos salles, tous nos couloirs et tous nos bureaux, Kory, tu peux les accompagner étant maréchale, toutefois Rick, je te l’interdis.

La jeune femme fit alors une superbe rotation du buste cherchant des yeux … soit d’autres aspirants, ou maréchaux, soit des gardes … ne trouvant personne, elle pratiqua sa technique habituelle, qui lui valait cette réputation

J’ai besoin de deux agents pour aider Kory à fouiller toute la prévôté. Tia a disparu ! Merci de votre aide !

Beths attendit que ses vœux … ordres … soient exhaussés, à savoir que deux personnes se présenta d’elles - même devant elle, sinon elle ne manquerait pas de désigner les volontaires.
Et en attendant, Beths reporta son attention sur Kory, mais surtout et avant tout … sur Rick


Et … Lorsque nous aurons retrouvé Tia, ce qui arrivera je le souhaite au plus tôt pour notre repos moral à tous, pour ton bonheur Rick et celui de tes enfants, et afin que nous cessions de nous inquiéter … Bref, dès que nous saurons comment va ton épouse Rick, tu me feras le plaisir de postuler à la prévôté. Et ce n’est point une invitation, mais un ordre de l’adjointe au prévôt. Tu as pénétré sans autorisation dans notre antre, tu as eu accès, même un court temps, à des lieux protégés par un serment, tu n’as plus le choix, tu seras aspirant maréchal ! Et saches … que j’en suis ravie, car je connais ton sérieux, et nous gagnons là une excellente recrue. Sommes-nous d’accord Rick ?

La jeune femme tendit alors la main vers son ami, ses yeux plongés dans les siens. Elle espérait qu’il accepterait, sans quoi elle savait qu’elle serait sans doute amener à mener une enquête à l’encontre de sa suzeraine et de son frère, ce dont elle n’avait franchement aucune envie
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BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Rick
{Dans les rues de Montbrisson}

Rick avait été assez étonné de ne pas voir sa soeur entrer dans la maison close. Serait-il possible qu’elle aussi ait des soucis avec ce type de lieu ? Toujours est-il qu’il était un peu, voir beaucoup, en colère de ne pas voir son enquête avancer. Et lorsqu’il sortit de ce lieu de débauche, il retrouva sa sœur chantonnant devant la porte. Elle avait de la chance que le village de Montbrisson fût désormais quasi-désert. En effet, dans tout autre village, un tant soit peu vivant, elle aurait pu passer, elle aussi, pour une employée d’Asmodée. Elle aurait pu ressembler à une racoleuse, avec son air totalement dégagé. Il ne put s’empêcher de sourire à cette idée, même si c’était loin d’être amusant. Mais cela était sûrement dû à la fatigue, puisqu’il n’avait pas dormi depuis près de quarante-huit heures. Un peu de nervosité le faisait aussi réagir ainsi. S’il pouvait avoir un semblant de piste, cela serait tellement agréable. A ce moment-là, il aurait presque voulu voir apparaître l’inspecteur Gadget pour qu’il retrouve son épouse, ou alors la sorcière est sa boule de cristal. A ce moment-là de sa réflexion, il ne put retenir un soupir. Elles lui manquaient tant, ses deux meilleures amies et son épouse. Un nouveau regard vers Aristote pour qu’il les guide vers la jeune femme. Kory qui choisissait en plus ce moment pour faire dans l’humour. Le jeune diacre avait envie de plein de choses sauf de rire, en ce moment. Sa sœur écopa d’un regard de travers. Pourtant au fond de lui, il savait qu’elle tentait juste de détendre l’atmosphère, mais il n’avait pas le cœur à cela.

La nouvelle direction fut de se rendre dans leurs anciennes maisons. C’est donc en direction du chemin du Vinois que le frère et la sœur se dirigèrent. Arrivés juste devant leur ancienne maison, Rick eut un pincement au cœur. Il ne savait pas à ce moment s’il aurait préféré qu’elle fût reprise. La voir dans cet état lui brisa le cœur. Un volet s’était ouvert, mal accroché et battait désormais aux quatre vents. Un des carreaux était brisé et à un moment, le jeune homme avait espéré que Tia soit à l’origine de cet incident. Peut-être était-elle réfugiée à l’intérieur. Mais la poussière et les feuilles mortes sur les paliers indiquaient qu’il n’y avait pas eu de passage depuis des lustres, dans l’une comme dans l’autre des cabanes. Nouveau soupir de la part du jeune homme et regard en direction de sa sœur.


Pas là tu vois ! Encore raté... Bon bein la prévôté...

Oui… encore raté… J’espère que nous aurons plus de chance à la prévôté.

Rick espérait vraiment que sa femme aurait donné un signe de vie là-bas. Par contre, il y avait un problème de taille pour se rendre là-bas. Altaïr, le cheval d’Aigue était vraiment épuisé. Le jeune homme n’avait pas épargné le pauvre étalon. Il avait fait les quarante lieues séparant Montbrisson et Montpensier en une seule traite. Rick ne pouvait donc pas compter sur lui, sans risquer de le tuer de fatigue. Heureusement que sa sœur avait pensé à tout.

Tiens je te prête le cheval de Matthis, il n'a pas encore de nom...

Rick ne fit pas attention à la fin de la phrase de Kory. Sinon, il aurait sûrement demandé ce que c’était ce nom que l’animal n’avait pas pu garder. Il laissa sa sœur s’occuper de toutes les préparations pour l’animal, puis elle lui demanda si tout était bon pour lui. Et avant qu’il ne puisse répondre, la jeune baronne était déjà partie en direction de Clermont.

{Clermont et la Prévôté}

Il n’avait pas eu de mal à rattraper Kory en marche, car il avait pratiqué très jeune l’équitation, comme tout enfant de noble espagnol. Certes, pendant de longues années, il n’en avait pas fait, de par sa condition de gueux exilé. Mais il retrouvé vite ses habitudes. Une fois arrivés dans la cour du château, la maréchale avait trouvé un page pour lui demander un service. Puis, ils se dirigèrent en direction de l’aile de la prévôté. Le jeune homme n’avait jamais mis les pieds dans cette zone du château. Il savait qu’elle se trouvait dans le coin lorsque Kory et Tia en parlaient mais il n’aurait jamais pu s’y rendre seul. C’était un vrai labyrinthe.

Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ! Pardonnez-moi de vous interrompre tous mais ! Oui il y a un mais ! Rick a égaré sa femme ! Est-ce que l'une ou l'un de vous aurait croisé Tia dans les bureaux ?!

Kory se la jouait désormais à la Beths, en criant à qui voulait l’entendre, ce qu’elle était venu faire avec son invité. D’un côté, Rick se sentait un peu mal à l’aise d’être dévisagé ainsi par des personnes qu’il connaissait plus ou moins bien selon les personnes. D’un autre côté, il se disait que peut-être que l’un ou l’autre aurait eu des nouvelles de Tia. Il attendait donc anxieux la réponse de l’un ou de l’autre. Beths fut la première à se présenter devant eux. Mais quelque chose dans le regard de son amie, lui disait que ce n’était pas la Beths amicale qui se tenait devant eux, mais plutôt, l’adjointe au Prévôt. Avait-il fait quelque chose de mal ? Aurait-il dû attendre dehors comme Kory l’avait fait un peu plus tôt, devant la maison close ?

Kory, nous ne sommes pas dans un salon de thé ici, on n’entre et ne sort pas d’ici comme dans un moulin ! D’ailleurs le garde qui vous a tous deux laissés passer va m’entendre. Je sais bien que Rick est une personne digne de confiance, mais en ces lieux, aucune personne ne peut entrer à moins qu’il ne soit de notre unité, ou bien Duc de notre Duché !

Le jeune homme se demandait comment sa sœur allait réagir. Il savait que le ton dur employé par sa vassale et supérieur à la maréchaussée ne serait pas du goût de Kory. Mais avait-elle vraiment le droit de répondre à une phrase comme celle-ci ? D’un autre côté, le jeune homme savait qu’elle n’était pas femme à se laisser monter sur les pieds et savait parfois faire fi des convenances. Et là, la situation était exceptionnelle. D’ailleurs, la duchesse de Billy avait dû s’en apercevoir car elle prit un air plus contrit.

Rick, Kory, Tia n’est pas à la prévôté, ou alors cachée dans un recoin, en tout cas, elle ne s’est pas encore présentée. Je vais envoyer deux gardes faire le tour de toutes nos salles, tous nos couloirs et tous nos bureaux, Kory, tu peux les accompagner étant maréchale, toutefois Rick, je te l’interdis

Rick regarda sa sœur puis Beths. Il n’appréciait pas du tout de rester là dans un coin et de ne pas pouvoir assister aux recherches. Bien entendu, il comprenait que la dame de Gondole veille à la sécurité du lieu de sécurité du duché. Mais cela l’énervait au plus haut point. Beths donnait des ordres pour que Kory soit accompagnée par plusieurs agents. Puis, en attendant que cela soit exécuté, elle se retourna vers lui.

Et … Lorsque nous aurons retrouvé Tia, ce qui arrivera je le souhaite au plus tôt pour notre repos moral à tous, pour ton bonheur Rick et celui de tes enfants, et afin que nous cessions de nous inquiéter … Bref, dès que nous saurons comment va ton épouse Rick, tu me feras le plaisir de postuler à la prévôté.

Le jeune homme regarda la duchesse d’un air plus que surpris. Il avait été à plusieurs reprises sollicité par Hermanicus ou Arres à Montpensier. Mais, il avait toujours décliné l’offre. Il en avait parlé avec Tia, et ils avaient convenu qu’il n’était peut-être pas la personne idéale pour ce poste. Pourtant le jeune homme voulait aider son épouse et la décharger de ses tâches trop lourdes. Mais d’un autre côté, il savait que ce n’était pas une chose à faire car son épouse pourrait penser que c’était pour la couver un peu plus. Il allait donc décliner son invitation lorsqu’elle reprit

Et ce n’est point une invitation, mais un ordre de l’adjointe au prévôt. Tu as pénétré sans autorisation dans notre antre, tu as eu accès, même un court temps, à des lieux protégés par un serment, tu n’as plus le choix, tu seras aspirant maréchal ! Et saches … que j’en suis ravie, car je connais ton sérieux, et nous gagnons là une excellente recrue. Sommes-nous d’accord Rick ?

Que pouvait-il répondre à cela ? D’un côté, il n’avait pas été prévenu par Kory qu’il entrait dans la gueule du loup et que du coup, il allait se retrouver avec une injonction à rejoindre les rangs de la maréchaussée. Comment allait-il pouvoir s’en sortir ? Comment Tia allait-elle réagir ? Il fallait trouver une excuse rapidement car Beths lui tendait la main pour signer un accord, tout en le regardant dans les yeux.

Beths, on en reparlera quand on aura trouvé Tia, d’accord. Je ferais volontiers des gardes pour vous aider pas de soucis. Pour le reste faut qu’on en parle vraiment. Tu sais, j’ai pas le cœur à prendre une telle décision en ce moment.

Il lui serra néanmoins la main en la remerciant de son aide pour rechercher Tia.

Mais tu ne sais pas si elle a laissé une instruction quelque part. Toi qui dois avoir accès partout, elle a peut-être laissé un mot. Il me semblait qu’elle devait toujours avertir du lieu où elle se trouvait, en cas de pépins ? Non ?

Un regard en direction de Kory, espérant qu’elle viendrait à son secours. Il ne voulait pas se faire avoir comme ça, sans avoir pris le soin d’y réfléchir. En plus, avec le manque de sommeil, on aurait pu lui faire signer n’importe quoi, aujourd’hui, pourvu qu’on lui promette en échange, un retour rapide de son épouse.
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