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[RP]Une disparition inquiétante...

Korydwen
Prévôté, the end ?

Quel accueil, mais bon, elle savait Beths procédurière et accros à la justice et au codex, d’ailleurs, elle espérait bien qu’elle ne l’avait pas à proximité sous peine de se le manger, mais contente de son petit effet, elle gardait le sourire, ses doigts s’agitant signe de nervosité chez elle, mais elle avait une promesse. Elle regarda sa vassale qui avait dit le mot de trop, certes, Rick n’était pas de la maréchaussée, mais franchement, il avait posé un pied à la prévôté, un seul et tant pis, mais connaissant le problème de Rick, Kory s’énervait facilement, mais il fallait qu’elle se calme bien rapidement… Comment serait-elle, elle si elle avait perdu Marty ? Et qu’elle s’introduisait quelque part et qu’on l’accueillait comme ça, alors qu’elle était morte de trouille ? Korydwen secoua la tête, c’était Beths et tout son attachement à la prévôté… Seulement… Seulement, elle aurait mieux fait de ne pas dire un certain groupe de mot…

« Pas un salon de thé ! Pas un salon de thé ! Pas un salon de thé ! Pas un salon de thé ! » Et la voilà projetée plusieurs mois en arrière avec un accueil plus que glaciale à la COBA, quand elle remplaçait Jariane après sa crise de folie qui l’avait tué. Elle regarda Beths, secouant la tête, elle avait appuyé là où cela faisait mal mais involontairement. Vexée comme un pou, d’une humeur qu’elle devait maîtriser, parce que ce n’était pas volontaire, là était tout le problème, elle tenta de se battre contre ses mauvais souvenirs que Beths avait réussi à réveiller avec une seule phrase, elle regarda Rick, ils avaient été franchement mieux accueilli quand ils étaient allés voir Thibantik dans son bureau et là, elle regrettait amèrement d’avoir pensé à la prévôté… Franchement… Où avait-elle la tête ? Elle avait encore foncé, c’était de sa faute, elle n’avait qu’à s’en prendre à elle-même, Mais Beths ne faisait que son travail… Elle voulait les aider, juste les aider… Elle n’en doutait pas une seconde, mais bon, c’était du grand Kory ça, Kory et les émotions, ca pouvait être beau, comme moche.


Soit… Bien… Très bien…

Regardant autour d’elle, histoire de se calmer avant de prendre la parole, il valait mieux, il était toujours douloureux de lui parler de son passage furtif à la COBA où elle en avait pris plein la gueule. Tapotant doucement sur son bras, respirant, réfléchissant.

Bon… Bien… Cheffe.

Sans pouvoir dire quoi que cela soit, Beths demanda à deux personnes de chercher, lui proposant même d’y aller… Mais elle refusa, tout simplement parce qu’elle préférait rester avec Rick et ne pas fuir en allant ailleurs dans la prévosté…

C’est gentil ! Mais non ! Non je ne les accompagnerai pas… D’ailleurs tu peux déjà m’assigner à résidence pour avoir fait pénétrer Rick à la prévôté, je ne partirai pas. Tu peux également monter un dossier pour non respect de serment également… Parce que sincèrement, tout cela je m’en fiche pour le moment. Tout ce que j’essaye de faire, c’est d’aider mon frère à retrouver son épouse… Il est un temps où les serments et autres s’effacent pour laisser la place à d’autre… Et un serment à mon frère sera toujours plus fort qu’un serment à la maréchaussée… Tu peux crier, je m’en fiche, me gifler, j’m’en tape aussi, t’exprimer dans mes oreilles… Franchement, je ne bougerai pas. Je connais ta droiture et ton goût pour la justice. Et te remercie également pour l’aide que tu vas apporter à mon frère, espérant que cela soit concluant.

Elle tendit ses mains devant elle, si elle voulait l’attraper elle se rendait, fière de ce qu’elle avait fait pour son frère, fière de l’avoir aidé jusqu’au bout, de ne pas avoir failli, d’avoir laissé de côté son travail, d’avoir écouté son cœur plutôt que sa tête… Elle attendait une réaction, elle attendait de voir, la prison ne lui faisait pas peur, tout comme la pendaison non plus, elle donnerait sa vie pour sa famille. Beths venait d’ordonner quelque chose à Rick, elle tourna son regard vers lui, lui souriant.

Rick, si tu refuses, ce n’est pas grave. Qu’on me mette un procès aux fesses, je ne regretterai rien de ce que j’ai fait pour toi.

Rick accepterait-il la proposition de Beths. Elle voulait faire fuir chez lui, les remords, elle avait agit en connaissance de cause.

Si il n’accepte pas, je te serai déjà livrée c’est déjà pas mal.

Elle détacha ses insignes de maréchale et douanière et les lui tendit.

Voilà, je te les rends même !

Un pincement au cœur, mais la famille avant le travail, sa famille avant le duché, elle s’en foutait du reste, le bonheur de son frère étant plus important qu’un insigne. Regardant Beths et Rick, ayant retrouvée son calme, elle attendait tranquillement… La suite des évènements. Un aplomb important, elle tenait tête pour la première fois à un supérieur, mais elle s’en fichait profondément, ce n’était pas contre Beths, c’était contre l’autorité qu’elle incarnait, cette autorité qui ce jour… Serait peut-être rompue à jamais… Mouarf, elle n’avait pas encore pensé à Althiof, mais là, elle s’était encore fichue dans une sacré position, ça allait encore être sa feste, elle les cherchait sérieusement. Souriante néanmoins, elle arrangerait ça, enfin sauf si quelqu’un allait moucharder avant qu’elle ne puisse dire quelque chose… Les yeux de Beths dans ceux de son frère, elle attendait… Beths l’aiderait, elle n’en doutait pas, jamais, elle n’en avait douté d’ailleurs.

Rick ne déclina pas l’offre, mais elle voyait bien qu’il n’était pas apte à réfléchir, elle savait bien qu’il n’avait pas dormi, elle le regardait lui souriant, posant une main sur son épaule. Le secouant doucement pour ne pas qu’il se laisse aller à la mélancolie.

T’en fais pas, si tu veux pas, j’assumerai, comme je l’ai toujours fait, j’ai pas peur, t’en fais pas. J’ai pas peur des cachots et ni des rats… Et pis bein, si c’est ça bein ça valait le coup franchement. Jamais te laisser tomber.

Elle regarda Beths, visiblement, les deux personnes revinrent bredouilles. Haussant les épaules, attendant de voir sa réaction, d’ailleurs, elle s’en fichait, tant qu’elle aidait son frère qui dépérissait à vu d’œil. Elle voyait bien.

Elle est pas là on dirait… A part les gardes, Rick… A Cournon, peut-être ont-ils eu du courrier tes enfants y sont. Enfin si j’ai le droit de m’y rendre bien sur…

Secouant la tête et essayant de réfléchir, cherchant toujours des similitudes avec Aliénor, réfléchissant au passé, mais sans sommeil, c’était bien difficile et un affreux mal de tête commençait à pointer le bout de son nez. Se tenant la tête, elle les regardait.

Tu n’aurais pas un portrait de Tia ? Qu’on le reproduise et fasse un avis de recherche. Si y a besoin de sous, j’ai quelques économies que je suis prête à te donner pour ton avis de recherche.

C’était un début, mais c’était bien peu, dans tous les cas, les quelques écus qu’elle avait tiré des exploitations de Mirefleurs, elle les mettait à sa disposition.
_________________
Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
Tiadriel
[Montbrison, 29 mai 1457]

La souffrance... Elle touchait tout le monde à sa manière. Parfois plus durement certains que d'autres. Mais elle avait eu sa dose... Elle aussi. Elle aurait le temps de réfléchir aux paroles de son adversaire. Oui, elle en aurait tout le loisir. Surtout quand elle aurait pris un peu de repos.

- "Soit !
Monte à cheval on décampe !
Même si Montbrisson est encore endormi, soyons discrets."


Elle obtempéra et remonta sur Kurokuro, lui laissant les rênes. Il savait où aller, ce qui n'était pas son cas. Elle lui faisait totalement confiance pour la mener dans un endroit sûr et à l'abri des regards indiscrets. Ils marchèrent lentement, évitant les coins les plus fréquentés et les sorties de tavernes matinales.
Ils finirent par arriver devant une bicoque ne payant pas de mine. C'était parfait comme endroit et vide ! Un peu à l'écart de la ville, elle pourrait sortir sans être vue à la tombée de la nuit, histoire de prendre un peu l'air, tout en restant discrète. Si elle se faisait repérer avant sa semaine de garde, elle aurait alors marchandé avec son ravisseur pour rien !

Elle descendit de cheval et entra. Elle jeta un regard circulaire à la pièce s'offrant à elle. Le confort était sommaire mais ça ne la gênait pas du tout. Elle avait connu bien pire. Là, elle serait au chaud et au sec. Son regard fut attiré par le lit. Elle s'y serait bien couchée toute habillée, mais il lui fallait manger quelque chose avant.
Il s'occupa de tout et elle le regarda faire, reconnaissante. Elle profita de ce qu'il était occupé à allumer un feu pour déposer son baluchon sur le lit. Elle n'avait emporté que le strict minimum. Un rechange et de quoi être présentable pour prendre sa garde le 8. Ça lui laissait plus d'une semaine pour souffler.

Il sortit avec un morceau de charbon après avoir mis le repas à cuire. Elle se demandait bien ce qu'il comptait faire avec. Elle profita toutefois de son absence pour remplir une cuvette avec le seau d'eau qui se trouvait dans la pièce. Elle se lava les mains et le visage. Rafraîchie, elle se sentit un peu mieux. Elle se changea, passa une robe toute simple et troqua ses bottes pour des chausses.
Elle prit alors un parchemin, une plume et de l'encre. Bien qu'elle voulait rester discrète, elle voulait écrire à ses enfants. Mathilde leur lirait sûrement sa missive dès qu'elle arriverait à Cournon.


Citation:
Mes amours,

Je suis bien arrivée à Montbrison.
J'aurais préféré vous prendre avec moi, mais je suis sûre que vous vous amusez bien avec vos cousins.
Je reviens vous chercher dès que j'aurai fini mon travail pour la maréchaussée de Montbrison.
Soyez sages et écoutez bien Mathilde.

Je vous aime,
Maman.


Elle finissait de cacheter sa lettre quand il revint. Il déposa une clé sur la table. Elle le regarda un peu surprise, ne s'attendant pas à cela.

- "C'est chez toi, le temps que tu resteras ici !"

Merci beaucoup ! Pour tout ! Tu es un véritable ami !

Il abaissa sa capuche et elle sourit à son tour. Elle savait bien qui se cachait dessous. Elle l'avait reconnu. Elle s'approcha et le serra fort dans ses bras, les larmes aux yeux, avant de le relâcher.
Elle était consciente qu'elle encourait les foudres de son époux, qu'elle franchissait toutes les limites en agissant ainsi, mais elle en avait besoin. Ce n'était pas son comportement habituel, mais la situation était loin de l'être. Elle espérait juste qu'il comprendrait son geste, que sur le moment, elle avait pris la solution qui s'offrait à elle, sans plus se poser de question.


- "Tiens le temps que cela cuise !
Que crois-tu que ton époux fera ?
Je crains que j'y laisserai la peau !"


Elle réfléchit à la question. Elle ne savait vraiment pas quelle serait la réaction de Rick. Ça dépendrait sûrement de son état à ce moment là. Mais...

Ce qu'il fera ? Je ne sais pas trop...
Il sera sûrement inquiet quand il rentrera à la maison après sa retraite. Il remuera peut-être tout le Duché pour moi. Mais j'assumerai ma part de responsabilité là-dedans.
Et... Je ne le laisserai pas toucher à un seul de tes cheveux ! Alors ne fais rien d'irréfléchi, s'il te plaît ! Promets-le moi !


Il pouvait se passer tellement de choses... Un mot ou un geste de trop et... Elle avait fermé les doigts sur le papier, un peu trop, la mâchoire serrée. Quand elle s'en rendit compte, elle ouvrit doucement la main, regardant la missive froissée. Elle tenta de la remettre d'aplomb avant de la lui tendre.

Tu veux bien faire parvenir ce parchemin à Cournon pour moi s'il te plaît ? C'est pour mes enfants. Je leur dis juste que je vais bien et que je viendrai les chercher quand j'aurai terminé ma garde ici.
_________________
--Lombre


[Montbrisson, 29 mai 1457]

L'ombre n'en était plus une et la personne qui s'était dévoilée était bien connue de Tiadriel.
Elle avait toujours su que c'était cette personne là et pas une autre. L'ombre s'occupait de faire le repas, mais d'abord elle s'était assise pour discuter un peu avec Tiadriel.


Merci beaucoup ! Pour tout ! Tu es un véritable ami !

- "C'est ce qu'aurait fait tout ami censé...
Un grain de folie pour trois de courage.
Un ami est toujours là pour ses amis...
De rien ! Un vrai plaisir !"


Elle continua à parler alors que l'ombre cherchait des assiettes en bois dans un placard.
Avec beaucoup de chance, elle tomba sur deux assiettes en bois, des cuillères en bois, mais pas de couteau.
Qu'à cela ne tienne !
Elle posa son pied droit sur la table, releva ses braies et détacha le fin couteau toujours attaché là.
Tout en mettant la table, elle écoutait Tiadriel.


Ce qu'il fera ? Je ne sais pas trop...
Il sera sûrement inquiet quand il rentrera à la maison après sa retraite. Il remuera peut-être tout le Duché pour moi. Mais j'assumerai ma part de responsabilité là-dedans.
Et... Je ne le laisserai pas toucher à un seul de tes cheveux ! Alors ne fais rien d'irréfléchi, s'il te plaît ! Promets-le moi !


- "Il réfléchira peut-être. Inquiet bein je l'espère bien !
Pas que j'ai fait ça pour rien non plus ! C'est pas le but !
Comme j'assumerai la mienne, comme je l'ai toujours fait !
Rien d'irréfléchi ? Comme si c'était mon genre !"


L'ombre éclata de rire en regardant Tiadriel, les deux savaient bien que parfois, il fallait venir secourir l'ombre qui se mettait dans certaines situations.

- "Bien bien trêve de plaisanterie !
Je pensais la veille du début de tes gardes donc le 7 juin si je ne m'abuse...
T'emmener au lac et envoyer un hum... Une sorte de rançon à ton époux.
Pas des sous ! Mais quelque chose que seul lui sera capable de te donner !
Es-tu d'accord ?
Genre sur une barque au milieu du lac !"


Et tout en disant cela l'ombre s'était levée, elle avait coupé des petits morceaux de viandes, remplis les assiettes de ce mélange qui avait l'air appétissant.
Tendant son assiette à Tiadriel avec une cuillère, posant la sienne devant elle.


- "Bon appétit !
Je t'apporterai tout à l'heure des réserves de nourriture !
Pour l'eau, y a un puits derrière la maison !
J'essayerai de venir te tenir compagnie le plus possible la nuit !
Mais tu dois profiter de ton repos."


Tiadriel lui tendit un pli qu'elle avait broyé en lui demandant de ne pas faire de folie.
L'ombre l'attrapa et regarda Tiadriel.


- "Cela sera transmis, ne t'en fais pas !
Comment je ne sais pas encore !
Mais ça le sera !"


L'ombre prit le parchemin et le rangea avec précaution dans sa poche.
Elle commença à manger à manger, tenant un peu compagnie à Tiadriel.
Bientôt l'Ombre devrait partir pour s'occuper de sa petite vie, pas si tranquille que ça.
Tiadriel
[Montbrison, 29 mai 1457]

Tiadriel discutait avec son ami, le regardant s'activer à préparer le repas et mettre la table. Elle devait être dans un état second ou la fatigue avait complètement annihilé son sens pratique car elle en oublia de proposer son aide...

- "C'est ce qu'aurait fait tout ami censé...
Un grain de folie pour trois de courage.
Un ami est toujours là pour ses amis...
De rien ! Un vrai plaisir !"


Un grain de folie pour trois de courage... Elle aimait bien cette image. Elle sourit. C'était agréable de se laisser prendre en charge sans se sentir materné.
Il finit par dénicher des assiettes et des cuillères en bois. Il était vraiment très débrouillard.


- "Il réfléchira peut-être. Inquiet bein je l'espère bien !
Pas que j'ai fait ça pour rien non plus ! C'est pas le but !
Comme j'assumerai la mienne, comme je l'ai toujours fait !
Rien d'irréfléchi ? Comme si c'était mon genre !"


Elle le regarda la regarder et éclata de rire à son tour. Tellement de souvenirs lui revinrent en mémoire... Que des souvenirs très réfléchis, enfin presque ! Et dans ces cas là, la situation se retrouvait inversée.
Il recouvra son sang-froid et à son ton, elle sut qu'il était temps de redevenir sérieuse. Elle se calma et écouta attentivement la suite.


- "Bien bien trêve de plaisanterie !
Je pensais la veille du début de tes gardes donc le 7 juin si je ne m'abuse...
T'emmener au lac et envoyer un hum... Une sorte de rançon à ton époux.
Pas des sous ! Mais quelque chose que seul lui sera capable de te donner !
Es-tu d'accord ?
Genre sur une barque au milieu du lac !"


Oui, c'est bien ça, le 7.
Oh... Une sorte de rançon ? Hum... Oui, pourquoi pas ?!
Comme ça, s'il se montre insupportable, je pourrai toujours le jeter à l'eau pour qu'il retrouve ses esprits !


Elle sourit. Elle appréciait ces échanges. Elle se sentait bien. Malgré le soucis qu'elle poserait à son époux quand il rentrerait de retraite, malgré le fait que ses enfants lui manquaient, elle respirait déjà mieux.
Elle prit l'assiette tendue et le remercia. Ça sentait terriblement bon ! Elle en salivait à l'avance.


- "Bon appétit !
Je t'apporterai tout à l'heure des réserves de nourriture !
Pour l'eau, y a un puits derrière la maison !
J'essayerai de venir te tenir compagnie le plus possible la nuit !
Mais tu dois profiter de ton repos."


Bon appétit et merci pour ce repas ! Ça m'a l'air délicieux !
D'accord, comme ça je n'aurai pas à sortir pour acheter de quoi me nourrir.
Un puits derrière, je vois que tu avais bien préparé ton coup ! Je te tire mon chapeau.
Oui, j'en profiterai, mais toi, ne te fatigues pas trop à venir me visiter ! Même si je prendrai grand plaisir en ta compagnie.


Elle le regarda prendre sa missive à triste allure. Elle ne ressemblait plus trop à rien après le traitement qu'elle lui avait fait subir. Tant pis ! L'important, c'était ce qu'il y était inscrit.

- "Cela sera transmis, ne t'en fais pas !
Comment je ne sais pas encore !
Mais ça le sera !"


Merci beaucoup ! Les enfants seront contents d'avoir des nouvelles. Même si ça ne fait que deux jours que je les ai déposé à Cournon.

Elle attaqua son plat à la suite de son ami. C'était vraiment un vrai cordon-bleu. Le goût était à la hauteur du fumet. Elle ne put s'empêcher de lui faire moults compliments sur sa cuisine. Elle n'en laissa pas une miette dans son assiette quand elle eut fini. Elle était repue, la peau du ventre bien tendue.

Je t'offre une tisane avant que tu ne me quittes ?

Et avant d'obtenir une réponse, elle s'était déjà levée pour remettre de l'eau à chauffer. Elle se mit en quête de timbales pour servir l'eau et après quelques minutes, elle finit par en dénicher deux. Elle sourit et les rinça. Ça devait faire un moment que personne ne les avait utilisées.

Quand l'eau fut à bonne température, elle la versa dans les tasses, puis alla prendre les herbes et fleurs dans sa besace. Elle jeta un mélange dans chaque tasse, puis revint s'asseoir et posa une infusion devant son ami, soufflant sur la sienne distraitement.

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Beths
[Cœur de la prévôté, much ado about nothing ?]

Prenez tout d’abord un contexte
L’histoire se déroule à Clermont, charmante bourgade du Bourbonnais Auvergne où les personnages reflètent un héritage nettement populaire proche du vaudeville auvergnat : têtus et gueulards à souhait. L’action a lieu principalement au cœur de cet organe étrange qu’est la prévôté ….

Ajoutez ensuite un soupçon d’influences
Influences baroques, influences trépidantes, influence de narrations, de sources, d’ouvrages, d’œuvres … aussi littérairement connus que désopilantes à souhait : ‘La Mère Michèle et son Chat’, ‘z’avez pas vu Mirza ?’ ‘Les Gendarmes à Saint Tropez’, sans oubliez le fameux ‘Train sifflera trois fois’, vous n’y voyez aucun rapport ? C’est normal.

Résumé de l’épisode précédent
Alors que la râleuse/exprimeuse/douce (rayez la mention inutile) Beths démontrait une nouvelle fois ses talents vocaux auprès de sa suzeraine et de Rick, alors qu’une nouvelle fois, la dévotion à son serment / Codex / prévôté arrivait à la limite du tolérable, Kory dévoila sa nature parfois … spontanée et tout aussi efficace que celle de sa vassale ! Ayez une pitié pour le pauvre homme perdu au milieu de furies. Quel suspense, que va-t-il se passer ? Et comme tout bon épisode … vous avez eu un délai certain avant de savoir la suite (ahem )



Un sorte de flottement avait suivi sa déclaration, déclamation qui, elle s’en doutait, n’avait du plaire ni à Kory ni à Rick, mais qu’importait. La droiture avait toujours été son leitmotiv, enfin depuis qu’elle avait prêté serment. Une fois, une unique fois, elle avait sciemment failli à ses vœux, n’acceptant pas l’idiotie de l’ordre, ce qui lui avait apporté trouble, malaise, mal être. Sa vie c’était la prévôté, et elle ne pouvait en démordre, et sa suzeraine, plus qu’une autre, le savait bien.
Bien évidemment Tia passait avant beaucoup de chose, mais comment lui demander de fermer totalement les yeux ? Bien sur qu’elle ferait tout pour que Tia soit trouvée, démonter le château même s’il le fallait, mais laisser un non membre de la prévôté pénétrer en son sein … La seule solution valable qu’elle avait trouvée était de nommer Rick aspirant maréchal. Et puis, il pourrait ainsi passer plus de temps avec son épouse, ils pourraient partager une autre passion ?

Mais nan apparemment, elle avait mal fait si elle en croyait la nervosité apparente de Kory, le martèlement de ses doigts, le regard ahuri de Rick aussi.
Et ce qui devait arriver arriva, Kory laissa libre court à son agacement.

Pendant qu’elle parlait et comprenant que cela risquait d’être long, Beths fit un signe du menton aux deux personnes qui avaient accourus suite à sa demande. Les deux maréchaux comprirent aussitôt leur tache, fouiller et enquêter, sommes toute leur quotidien, mais d’habitude, ils ne recherchaient pas un membre de la maréchaussée …

Reportant ensuite son regard sur Kory, elle se tut et prit un air sévère, plissant la bouche d’énervement elle aussi. Croisant ses bras, Beths attendit la fin de la tirade avant de pouvoir en placer une.


Tu peux crier, je m’en fiche, me gifler, j’m’en tape aussi, t’exprimer dans mes oreilles…

Et Kory tendait les mains attendant qu’elle les noua, et puis se tourna vers son frère lui précisant de refuser, et finalement ses mains se reporta sur sa tunique, décrochant les insignes qu’elle lui tendit.
Beths alors monta une main sur son front massant une tempe, et surtout, surtout s’empêchant un geste qu’elle regretterait ensuite celui de frapper la main de sa suzeraine afin de faire voler lesdits insignes, lui prouvant la futilité de ses propos.
Se retenant à temps, massant ses tempes, les yeux fermés, elle les rouvrit brusquement


Tu as fini tes idioties là ? C’est bon je peux parler ? Parce que tu n’acceptes pas ma position, parce que tu es en tord, hop tu me jettes tes insignes à la tête ? Au sens figuré j’entends. Est-ce qu’à la moindre difficulté tu baisses les bras Kory ? Tu n’es pas ainsi je le sais, tu es courageuse et forte, mais la présentement, tu es aussi têtue que ta fille !!!

Tia est ta belle sœur, pour moi elle n’est ‘qu’une’ collègue et amie, n’est ce pas ?! Mais que crois-tu ? Que je ne m’inquiète pas ? Que je ne me ronge pas les sangs ?


Et pour preuve, la jeune Duchesse lui mit sous les yeux son pouce maltraité qu’elle mordait à sang à chaque fois qu’elle avait un souci à régler.
Et puis l’adjointe au prévôt se calma


Démissionner ne résolvera pas le problème Kory, ni celui de retrouver Tia, ni celui d’avoir fait pénétrer ici même Rick. Ensuite monter un dossier contre toi, il en est hors de question franchement, je pense que nous avons d’autres choses plus importantes à régler, comme notamment réussir à trouver des témoignages contre un certains nombres de brigands qui rodent sur nos routes. Car malheureusement, et tu le sais, ce ne sont pas les occupations qui manquent … et intégrer Rick à nos équipes n’est pas une mauvaise chose. Et d’une ainsi ce qu’il aura vu ici sera protéger par un serment, et deux nous gagnons une personne compétente.

Rick sentant qu’il était temps d’intervenir pour éviter à ces deux caractérielles de service d’en venir aux mains … un combat de boue aurait très certainement amusés leurs collègues masculins, mais aurait irrémédiablement taché leurs tenues, chose impensable.

Beths, on en reparlera quand on aura trouvé Tia, d’accord. Je ferais volontiers des gardes pour vous aider pas de soucis. Pour le reste faut qu’on en parle vraiment. Tu sais, j’ai pas le cœur à prendre une telle décision en ce moment.

Hochement affirmatif de l’adjointe au prévôt

Oui, on en reparlera plus tard

Mais Kory n’en avait apparemment pas tout à fait fini. Quelle obstinée celle là ! Hum … et bien la prochaine fois que Marty lui susurrerait qu’elle était hum .. entêtée, elle pourrait sans mentir lui préciser que sa suzeraine était pire !

T’en fais pas, si tu veux pas, j’assumerai, comme je l’ai toujours fait, j’ai pas peur, t’en fais pas. J’ai pas peur des cachots et ni des rats… Et pis bein, si c’est ça bein ça valait le coup franchement. Jamais te laisser tomber.


grrrrrrrrrrrrr ! Mais t’ai-je demandé de laisser tomber ton frère ! Toi quand tu as une idée …
Et d’une tu vas me faire le plaisir de raccrocher tes insignes, et deux, je préviens notre prévôt qu’aujourd’hui tu es dispensée de garde, de dossier, de tout, et que tu consacres ta journée à rechercher Tia … Aléthea comprendra parfaitement. Je m’étonne d’ailleurs qu’elle ne l’ait pas encore fait.



Fort heureusement pour tout le monde, les deux maréchaux choisirent cet instant précis pour revenir … bredouille … ce qui était prévisible malheureusement.

Mais tu ne sais pas si elle a laissé une instruction quelque part. Toi qui dois avoir accès partout, elle a peut-être laissé un mot. Il me semblait qu’elle devait toujours avertir du lieu où elle se trouvait, en cas de pépins ? Non ?

Beths se tourna vers Rick

Non Rick. Tu penses bien, lorsque j’ai reçu ta missive, que j’ai été vérifier. Je n’ai rien vu d’étrange. Tia avait précisé, je m’en souviens j’étais à côté d’elle, qu'elle prenait la garde la semaine du 8 juin à Montbrisson, cela m’a paru étonnant d’ailleurs qu’elle se rende dans la ville au lac, mais j’ai supposé que c’était pour épauler Al et Kory … Par contre, elle n’avait pas dit à quelle date elle arrivait …

Beths grimaçait se sentant bien inutile … ne sachant même pas par où commencer … quand soudain Kory se décida enfin à ne plus faire sa mauvaise tête. Elle trouva une idée lumineuse.

Tu n’aurais pas un portrait de Tia ? Qu’on le reproduise et fasse un avis de recherche. Si y a besoin de sous, j’ai quelques économies que je suis prête à te donner pour ton avis de recherche.


Ben cela nous pouvons le faire à la prévôté ! Nous avons de très bons copistes … Voyant l’air dubitatif de sa suzeraine, elle précisa
Non, pas moi Kory, mais de réels lithographes compétents et … dont leur professeur n’était pas Al Beths esquissa alors un timide sourire espérant, malgré la solennité du moment, qu’elle serait suivie.

Rick si tu as une portrait, transmets le moi, et j’occuperai nos scribes à préparer cet avis spécial, et en attendant vous deux … regard appuyé sur l’un comme sur l’autre, l’un puis l’autre en alternance
… vous me faites le plaisir de décamper pour rechercher Tia. Rick … réfléchit sérieusement à … mon injonction. Quant à toi Kory tu me fais le plaisir de remettre fissa tes insignes !

La Dame de Gondole, les poussait petit à petit vers la porte

Dès que les avis sont prêts je les fais porter à Cournon !

Beths espérait secrètement qu’au final ce travail se révéla totalement inutile et que Tia soit retrouvée rapidement.
_________________
BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Rick
[La prévôté]

Rick était encore abasourdi par la demande de Beths d'intégrer la maréchaussée. Et soudain un cri le réveilla d'un coup. Et contrairement à toute attente, ce n'était pas l'adjointe à la prévôt qui avait hurlé ou parlé à sa manière. Mais c'était Kory qui avait fait entendre sa douce voix. Et son cri était une belle déclaration. Une déclaration d'amour d'une soeur à son frère. Le jeune homme savait que sa soeur tenait beaucoup à son poste à la maréchaussée. Et là, elle tenait tête à Beths, sa supérieure hiérarchique. Et pourquoi ? Ou plutôt pour qui ? Pour lui, Rick. Il se retourna vers sa soeur et souria timidement. Il aurait voulu dire quelque chose, mais entre l'émotion d'une telle déclaration, le manque de sommeil et l'inquiétude, la voix du jeune homme resta muette de manière involontaire.

Rick, si tu refuses, ce n’est pas grave. Qu’on me mette un procès aux fesses, je ne regretterai rien de ce que j’ai fait pour toi.

Kory connaissait vraiment bien son frère car elle avait compris qu'il avait du mal à prendre une telle décision.

Merci Kory... Mais tu sais...

Que pouvait-il ajouter à cela... Il ne le savait même pas lui-même. Lorsqu'il serait rassuré sur Tia et sur sa présence, il pourrait réfléchir à tête reposée sur cela.

Oui, on en reparlera plus tard

Le jeune homme était soulagé de ce côté-là. Il pensait que cela s'arrêterait là, mais c'était sans penser au côté obscur de Kory et à son entêtement. Ah le côté de la Serna qui ressortait ! Mais le bon côté de cette famille pour une fois car contrairement à leur père, sa soeur savait ce que le mot famille signifiait. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Sa soeur arracha ses insignes de maréchale et de douanière et les tendit à Beths. La réaction de la duchesse de Billy ne se fit pas attendre.

grrrrrrrrrrrrr ! Mais t’ai-je demandé de laisser tomber ton frère ! Toi quand tu as une idée …
Et d’une tu vas me faire le plaisir de raccrocher tes insignes, et deux, je préviens notre prévôt qu’aujourd’hui tu es dispensée de garde, de dossier, de tout, et que tu consacres ta journée à rechercher Tia … Aléthea comprendra parfaitement. Je m’étonne d’ailleurs qu’elle ne l’ait pas encore fait.


Rick ne pouvait pas laisser sa soeur faire une telle erreur. Car un jour ou l'autre, elle le regretterait et le jeune homme ne pourrait pas se pardonner de lui faire perdre sa passion pour la maréchaussée. Tout comme Tia, il ne pouvait se pardonner certains faits ou gestes envers elle. Les deux femmes étaient vraiment un très bon soutien dans ce moment pénible et inquiétant. Mais comment devrait-il faire si jamais Tia ne revenait jamais ?Etait-ce d'ailleurs pour cela qu'elle le quittait aujourd'hui ? Le jeune homme essayait de s'en convaincre. Mais son amour pour lui serait-il suffisant pour la faire revenir ? Et l'amour de leurs enfants serait-il assez fort pour pardonner à leur père ses actes ? Comment pourrait-il expliquer à Georges et aux jumelles que leur maman les aimait mais les avait abandonné pour une raison inconnue ? Comment pourrait-il les élever seul sans son aide ? Pourquoi Rick pensait-il à cela tout de suite ? Il secoua la tête pour chasser les idées qu'il venait d'avoir à l'esprit.

Il était totalement perdu dans ses pensées. Et soudain, il fut à nouveau tiré par les propos des deux femmes.


Tu n’aurais pas un portrait de Tia ? Qu’on le reproduise et fasse un avis de recherche. Si y a besoin de sous, j’ai quelques économies que je suis prête à te donner pour ton avis de recherche.

Ben cela nous pouvons le faire à la prévôté ! Nous avons de très bons copistes

Un portrait dis-tu ? Non... enfin si... enfin non pas sur moi. Mais il est dans la besace que j'ai dû laisser quelque part.

Rick essayait de se souvenir où elle était mais déjà Beths leur montrait à nouveau le chemin de la sortie. Fichue mémoire ! Où avait-il mis sa besace ? Il essaya de se souvenir où c'était en retraçant son chemin à l'envers, tout en prenant la sortie, poussé gentiment par Beths, pressée de se remettre au travail, sans doute. Mais oui, c'était bien sûr, elle avait dû rester sur le cheval d'Aigue. Ou plus exactement dans les sacoches de selle. Une fois remis dans la rue, comme n'importe quel va-nu-pieds, Rick se retourna vers sa soeur.

Kory, le portrait, il doit être sur la jument d'Aigue ! Faut qu'on retourne chez toi, et que je retrouve la besace où il y a le portrait de Tia.

Rick se souvenait qu'il avait un petit bijou dans lequel il avait fait insérer le portrait de leurs trois enfants d'un côté et de l'autre celui de leur couple. Il voulait offrir ce présent à son épouse pour son anniversaire, mais les événements avaient été tels qu'il n'avait pas pu mener à bien son projet. La vie était parfois mal faite. Il se retourna vers sa soeur et la prit dans ses bras. Devant moins de témoins, le jeune homme pouvait mieux laisser parler son coeur. Il préférait l'anonymat de la rue, plutôt que la présence de tous ses maréchaux.

Merci Kory... A toi toute seule, tu représentes vraiment l'image de la devise de notre famille. Courage et sacrifice. Aujourd'hui, tu as su prouver que tu en manquais pas. Merci pour tout ce que tu as fais, devant Beths. Jamais je n'oublierais un tel geste. Je sais combien la maréchaussée compte pour toi. Presqu'autant que pour Tia, ce qui n'est pas pour dire.

Rick sourit à sa soeur, un peu triste.

Allez on retourne à Montbrisson...

[Montbrisson, le retour]

Combien de temps avait duré le voyage ? Pas si longtemps que ça car Rick avait fait galoper le cheval le plus rapidement possible. Il s'était senti pousser des ailes avec l'idée de mettre des affiches partout pour retrouver Tia. Il était sûr qu'avec ça, il trouverait quelqu'un qui l'aurait aperçu récemment. Arrivé devant chez Kory, il sauta même à bas du cheval, avant même que celui-ci ne soit arrêté, manquant de se tuer, lorsque sa botte resta coincée un instant dans l'étrier. Un court instant de flottement où la vie apparaissait vraiment comme un mince fil. Heureusement que la Faucheuse était occupée ailleurs à ce moment-là.
Rick se précipita vers l'écurie et tenta de retrouver la selle d'Altaïr. Après plusieurs minutes de recherches, il trouva enfin sa besace. Il était entré dans le petit logement cavalier de façon cavalière, sans demander l'autorisation à Kory. Ah la politesse, ça se perd vite quand on est préoccupé !


Super Kory, j'ai le portrait de Tia.



Je sais pas si elle porte ces vêtements actuellement, mais c'est la seule image que j'ai d'elle, hormis, celle de ma tête.

Rick regarda son épouse d'un air nostalgique et à nouveau ses craintes refirent surface. Et si... Il avait besoin d'être seul et quoi de mieux que le lac pour tenter de ne plus penser à tout.

Tiens, Kory... Tu crois que tu peux trouver quelqu'un pour apporter cela à Beths. J'ai besoin de faire un tour au bord du lac. Tu m'excuses !
_________________
Korydwen
Prévosté... Let's go ?

Dire qu'elle ne s'y attendait pas n'aurait été que mensonge, oh que oui, elle se doutait bien que Beths refuserait pareille chose, mais Korydwen était en accord avec elle-même, elle avait toujours dans la mesure du possible fait passer sa vie de famille avant le duché, sauf pendant la guerre où l'inverse s'était produit et où elle avait été si mal, elle avait été si chiante, si odieuse... Elle ne voulait pas recommencer, qu'elle était le mieux pour elle, voir son frère malheureux et continuer à se pavaner avec des insignes ou bien tenter de redonner le sourire à son frère sans ses insignes qui n'était pas tout. Pour d'autre, la prévoté était une part de leur vie, Korydwen avait appris qu'il ne fallait pas s'attacher, parce que l'on vous remercie d'une façon fort peu sympathique... Elle avait testé avec la mairie... Après plus d'un an se faire traiter de voleuse par une bande de dégénéré du cerveau... Si elle avait pris les dix mille écus... Cela se serait vu. Depuis ce jour, elle travaillait bien, mais n'y mettait plus tout son coeur, par peur que cela se reproduise... La chute fut dure, le redressement fut long... Son époux du subir ses humeurs... Elle se tourna vers Rick, lui aussi avait vécu pareille chose, c'est pour cette raison qu'elle comprenait son hésitement, elle savait aussi qu'il avait peur que le mauvais côté ressorte... Mais ça, Kory y veillerait personnellement pour qu'il reste dormir en Espagne...

Des idioties ? Nan de la logique. Si j'ai dérogé aux règles et bien je suis censée être suspendue nan ? Et dans ce cas-là, je ne peux plus porter d'insignes.

Haussement d'épaule, Kory et sa logique, mais elle avait toujours été réglo, refusant de se laisser emporter à crier et autre. Tout ce qu'elle voulait c'est que tout ceci s'arrête, qu'elle puisse enfin dormir et se reposer.

Je ne baissais pas les bras... Si je baissais les bras ça se saurait. Là je ne baisse pas les bras, je reste logique à ma pensée... A moi-même... Korydwen de Toggenburg-Marigny, née Harispe de La Serna...

Fille de sa mère et de son père... Le caractère fort de son père avait été retrouvé dans ses gênes, du moins une partie, ce sang chaud, qu'elle peinait à maitriser mais qui aujourd'hui ne lui faisait pas défaut, comme il avait pu le faire, il y a quelque temps. De La Serna, y-a-t-il eu un jour où un de la Serna n'a pas souffert... Rick, Angelo, Korydwen, Ethan, Eledwenn, Eldarwenn... Tous à leur façon, les uns mariés de force, les autres forgés à l'image d'un père... L'un comme l'autre, les deux étaient des pourris... Elle regarda son frère et Beths. Aussi têtue que sa fille ? Certes, c'était plutôt Eléa qui était aussi têtue que sa mère, elle lui avait fait ce "cadeau", mais au moins elle obtenait ce qu'elle voulait. Têtue, maligne, imaginative, elle avait toujours un plan pour se sortir des mauvaises passes, toujours une parole en plus pour faire rire... Mais jamais ô grand jamais, elle n'était faible... Pas aujourd'hui, pas dans cette histoire... Si ils savaient...

Je n'ai pas dit que tu ne t'inquiétais pas... J'ai, comme tu es procédurière, rendu cela plus facile... Prise la main dans le sac... Autant aller jusqu'au bout... Et ce n'est pas signe de faiblesse... Enfin pas pour moi...

Elle la laissa s'énerver, de toute façon cela ne servait à rien, elle savait la colère mauvaise conseillère, elle faisait attention maintenant, la regardant en souriant. Elle avait la dessus une promesse, malin l'Althiof, mais il l'avait beaucoup changé en mieux...

Certes... Certes. Mais comme je l'ai déjà dit... Si j'ai fait une faute grave, je n'ai plus de place ici... Logique ! Rick... On le laissera décider, je sais que c'est dur pour lui... De part ce qui a déjà pu se passer quand il s'engageait quelque part... Il est méfiant... Il a un problème avec son père... Mort qui le hante jour et nuit, il ne veut pas devenir comme lui... Comme ce manipulateur assoiffé de pouvoir... Alors il hésite... Il hésite dès qu'il a un petit quelque chose entre les mains, de peur de sombrer... Ce qu'il a vu, il n'en parlera pas, j'ai confiance en mon frère... Je n'hésiterai pas à lui confier les choses les plus importantes... Alors serment ou pas... Les dossiers ça je sais...

Elle l'avait bien remarqué, mais bon elle ne les reconnaissait jamais les brigands, et puis bein comme elle ne s'en occupait pas, pouvait pô aider, elle faisait au mieux...Et là voilà qui s'énervait encore, l'était enceinte ou quoi ? Tournant la tête légèrement sur le côté observant calmement, tournant sa langue sept fois dans sa bouche, à défaut de pouvoir le faire dans celle d'Al, se pinçant par moment pour rester calme... Technique archaïque mais qui fonctionne, maitriser ses pensées, tout un art.

Tu ne l'as pas dit... Je t'ai juste dit qu'un serment à mon frère sera toujours plus fort que celui d'une institution... Raccrochez mes insignes ?

Elle les regarda... Mouais, pas sure, elle préférait être la soeur plutôt qu'un maréchal en cet instant. Ouais... Elle referma sa main sur les insignes, quelque part la prévoté... Réfléchissant... Privée de garde ? Au moins elle pourrait dormir... C’était difficile quand même… Et d’autant plus lorsque l’on est têtue… Mais bon, elle ne pouvait pas les jeter comme ça… Pis elle ne les avait pas jeté, juste retirer… Mouais…

Rick se tourna vers elle et la remercia, un signe de la tête et un sourire, il n'y avait pas de remerciement à avoir, elle savait ce que le mot famille voulait dire, pas comme sa soeur... Elle ne le laisserait pas, comme ELLE, elle l'avait fait le jour de son mariage... Et son compagnon tout aussi pu gentilhomme... Un frisson lui parcouru l'échine, en repensant à son entrée dans sa petite cabine des bains de Montbrisson et sans gêne... Elle lui aurait filé une baffe certainement... Mais pas eu le temps, elle ne se souvenait plus ce qu'elle lui avait fait, lui avait essayé de l'humilier, c'était tellement petit... Et après cela, il voulait l'appeler belle-soeur... C'était du délire... M'enfin... Ses pensées s'arrêteraient là...

Il le laissa expliquer pour le portrait mais elle sentait une légère pression sur elle-même, comme si on la poussait dehors, wow avec une force Bethsculéenne. Et bien, ce n'était point femme ordinaire.


Merci Beths ! Oui oui on so...

Pas le temps de finir sa phrase que la maladroite Kory butta contre un bout de bois sur le pas de la porte et tomba sur ses fesses, ne manquant pas de faire rire aux passages les quelques personnes présentes, elle en fit tomber ses insignes qu'elle récupéra et attacha... Sur sa ceinture, ça faisait beau ici... Un sourire angélique à Beths avant que la porte ne se referme sur eux. Elle se releva et regarda son frère.

Mais de rien. Lui dit-elle tout en frottant ses braies pour retirer l'excédent de poussière.

J'ai fait ce que je pensais être le mieux... J'ai fait des erreurs comme toi, j'ai trop souvent fait passer la mairie avant les miens et tu as bien vu comme j'ai su être remercié... Wow la méchante voleuse de mandat... Wow tu es double Kory... Wow tu as aidé Kao... Wow... Quelle bande d'idiot quand même... Avec un époux prévôt à l'époque volé un mandat... J'avais que ça à foutre...

Courage et Sacrifice... Tant que cela reste pour des choses biens... La maréchaussée compte pour moi certes... Mais ! Mais je ne veux pas recommencer mon erreur de la mairie !

Il fallait retourner à Montbrisson, son pauvre cheval risquait... De ne pas supporter...

Montbrisson.

Longue chevauchée, Rick était parti devant, mais elle, elle était restée un peu plus loin, tentant de ne pas s'endormir sur son cheval, autant Rick avait des ailes qui lui avaient poussé dans le dos, autant elle... Et puis sans compter sur le vieil Utopic qui avait de plus en plus de mal à avancer... Alors qu'elle arrivait à Montbrisson elle le vit sortir des écuries. Diantre avait-elle prit autant de temps que cela.

Il lui tendit un truc alors qu'elle était toujours en selle, un pendentif, avec à l'intérieur des gravures, celle de leur couple et derrière les trois enfants... Elle tourna et retourna le truc dans tous les sens... Y avait rien d'autre à voir sur l'image, mais elle regardait le pendentif... Aah Kory et les bijoux...

Les vêtements c'est pas trop grave... Une description de son visage devrait suffire... Dans ta tête... Oui mais dans ta tête, elle est pour toi l'image, celle-ci suffira amplement...

Korydwen opina du chef, elle lui sourit, une main sur son épaule, elle le tourna et le poussa en direction du lac, sa maison n'étant pas si loin, pas un mot rien...

Va !

Elle rentra dans sa maison, elle ne savait pas si Al était là, si il avait lu sa lettre, elle se laissa tomber dans un fauteuil, fermant les yeux tenant toujours le pendentif dans sa main... Elle s'occuperait de cela plus tard...
_________________
Un grain de folie pour trois de bravoure.

Institut de Médecine du BA
--Lombre


[Montbrison, 29 mai 1457]

La discussion allait bon train, mais l'ombre restait sur ses gardes, espérant que personne ne les avait vus entrer dans cette maison.
Il fallait maintenant réfléchir à la demande de rançon, mais l'ombre savait déjà ce qu'elle allait demander.
Elle lui confirma que la veille de sa garde était le 7 juin, dans ce cas l'ombre avait un peu de temps encore.


- "Bien, bien !
Je sais ce que je vais faire !"


Elle semblait ravie de son idée du lac, à n'en point douter, le lac était un endroit formidable.
Elle savait bien que la situation pourrait leur être profitable à deux contre une.
Rick allait devoir venir seul.
Prouver qu'il aimait sa femme.
Qu'il était prêt à tout à la faire revenir.
L'on verrait bien comment l'homme s'en sortirait.


Le repas commença compliment sur compliment sourire de la part de l'ombre.
L'ombre n'était pas mauvaise en cuisine, elle avait juste peu de temps pour cuisiner.


- "Merci !
Un enlèvement ne se prépare pas n'importe comment...
Il faut préparer un minimum afin de rester discret le plus longtemps possible.
Me fatiguer... Non, cela sera un plaisir et puis qui c'est si je peux espionner ton époux la journée."


Rire de l'ombre, l'ombre savait ce qu'elle faisait. Elle semblait heureuse, elle était radieuse.
Ses enfants allaient avoir des nouvelles de leur mère.
L'ombre transmettrait la missive le plus vite possible.
Elle accepta la tisane bien volontiers, elle n'avait pas trop le choix.

La tasse se retrouva devant elle, soufflant dessus, elle regardait Tia.
Tout en attendant que cela refroidisse, elle sortit un vélin, une plume et un encrier.
S'appliquant à écrire de la main gauche, de façon à brouiller les pistes.
Il ne fallait pas que l'époux reconnaissance l'écriture.

Citation:
Pour Rick,
De la part d'une Ombre,

Il parait que vous avez égaré votre épouse.
Il se pourrait que cela soit moi qui la retienne.
Sur une pelouse.
Peut-être se pourrait-il qu'elle te revienne.

Une demande te seras faite.
L'honorer tu devras le sept.
Une sorte de rançon.
Ne t'en fais pas pour tes colombes et ton garçon.

A merveille ils se portent.
Ce vélin tu as trouvé sur une porte.
Une promesse tu devras faire.
Sinon tu risques de perdre l'affaire.

Plus jamais tu devras.
Surprotéger ta dame.
Ou tu périras.
Car s'éteindra à jamais la flamme.

Ta dame t'aime.
Mais confinée.
Elle perd toute sa clarté.
Alors si tu l’aimes

Seul tu devras venir.
Au lac.
J’espère que t’as la niaque.
Entre tes mains est ton devenir.

Promet lui.
A jamais.

Une Ombre.


L’ombre montra le parchemin à Tiadriel, fière d’elle.
Il ne restait plus que quelques petites choses à régler avant. La tisane fut avalée
L’ombre s’excusa, mais elle devait maintenant partir, le jour se levait.
Elle embrassa chaleureusement Tia, lui rappelant une fois de plus de se reposer.
Elle quitta la maison, souriante. La missive entre ses mains. Elle se rendit au perchoir du village, attrapa un pigeon et l’envoya en direction de Cournon
L’ombre retira sa cape et la cacha derrière un tas de pierre.
Elle reviendrait plus tard. Pour le moment, elle était cette personne. Peu connue, mais ça…

Un tour au marché de la personne, achetant fruits, légumes, viandes séchés et charcuterie.
Echangeant écus contre bonne pitance. Tiadriel serait choyée, mais pas trop.
De retour dans la petite cabane, elle lui annonça que le pigeon était parti, lui donna les victuailles.
L’ombre et Tiadriel discutèrent de tout et de rien, riant, se rappelant le bon vieux temps.
Des souvenirs en commun et tant d’autre chose.
L’ombre quitta une fois de plus Tiadriel, on l’attendait ailleurs…

Les jours suivant s’écoulèrent de la même façon. Lui rendant visite, sauf certaine nuit.


Au petit matin…

[Montbrison, le 5 Juin]

L’ombre alla vite clouer le parchemin écrit, il y a plusieurs jours sur la porte du 9 chemin du bord du lac.
Il n’y avait donc plus qu’à attendre.
L’ombre retourna auprès de Tiadriel l’en informé.


- "Chère amie ! C’est fait !
Le parchemin est sur la porte !
Plus qu’à attendre le sept !
Au bord du lac !"


L’ombre regardait Tiadriel qui semblait paisible, reposée.

- "As-tu bien dormi ?
Cette pause te convient-elle ?
Manques-tu de quelque chose ?"
Rick
[Le lac de Montbrisson]

Kory avait laissé son frère partir au lac, pour se ressourcer. Cela lui permettrait à elle aussi de se reposer. Le jeune homme marcha un moment sur la grève, les yeux perdus dans le décor, le cœur triste. Il s'arrêta un instant pour mieux contempler ce lac où il avait passé tant de moments de bonheur. Il décida alors de s'asseoir un instant. La couleur de l'eau lui rappelait tant celle des yeux de Tia. En regardant le lac, il voyait le visage de son épouse danser dessus, lui souriant. Il secoua la tête tristement. Pourquoi lui sourirait-elle alors qu'elle était partie sans prendre la peine de lui écrire un mot ? Les volcans alentour lui rappelaient les formes généreuses de sa femme. Il était triste en pensant qu'il ne pourrait plus poser ses mains en de douces caresses dessus. La nuit commençait à tomber, entraînant avec elle, le soleil qui disparaissait derrière la chaîne des Dômes. Une couleur orangée fit son apparition donnant au reflet du visage de la jeune femme un regard plus volcanique, comme ci la colère s'était emparée de ses yeux. C'était d'ailleurs sûrement à cela qu'il devait ressembler en ce moment, si elle pensait à lui. Mais pourquoi penserait-elle à lui en ce moment ?

Le froid commençait à se faire sortir et le jeune homme rabattit les pans de sa cape sur lui, afin de s'y lover dedans. Et soudain deux petits ploc se firent entendre à côté de lui. Deux petites figures à son effigie se tenaient devant lui. L'une était bleue et avait une auréole au dessus de sa tête. L'autre était rouge et avait une queue diabolique descendant du dos, tandis que sa tête était ornée de deux petites cornes. Rick se frotta les yeux pensant s'être endormi, malgré lui. Mais quand il les ouvrit, elles étaient encore là. Et soudain l'apparition maléfique s'adressa à lui.

Arrêtes de penser à elle ! Elle ne te mérite pas ! Tu ne comptes pas à ses yeux...

Rick regarda ce petit lutin rouge. C'est vrai qu'il avait raison après tout. Il ne comptait pas aux yeux de son épouse, sinon elle aurait pris le temps de lui écrire un mot. Elle avait bien pris le temps de le faire pour Georges et les jumelles.

Mais tu vas arrêter, espèce de diablotin de semer le doute dans son esprit ! Ta femme t'aime mais tu la fais souffrir sans t'en rendre compte.

Le jeune homme regarda le lutin bleu cette fois. Lui aussi avait raison. Il s'en rendait compte maintenant. Tia l'aimait et lui aussi mais contrairement à elle, il ne savait pas lui montrer. D'ailleurs en y repensant, sa sœur tout comme son épouse avait fait un geste envers lui, prouvant leur attachement envers lui. Tia avait quitté l'ordre du Saint-Esprit pour lui, avant leur mariage, afin de fonder une famille avec lui. Ne le regrettait-elle pas maintenant ? Si elle avait su qu'elle souffrirait ainsi, si peu de temps après, l'aurait-elle fait ? Et Kory, en cette fin d'après-midi, elle avait offert de rendre ses insignes de maréchale et de douanière, juste pour le protéger lui, de leur entrée interdite dans un lieu top secret. Et pendant que les deux lutins se disputaient sur le choix de Tiadriel et sur celui que Rick devait faire, lui se posait tout simplement une question.

Qu’avait-il fait pour les deux femmes de sa vie ? Il avait beau chercher mais lui n’avait jamais rien fait pour elles qui soit vraiment un signe d’amour. Il n’avait pas quitté un lieu qu’il aimait pour l’une d’elles, il n’avait pas renoncé à quelque chose qui comptait vraiment à ses yeux par amour. C’était vraiment triste comme constat. Et en y réfléchissant, que pouvait-il leur donner comme preuve de son amour pour elles ? Quitter quelque chose qu’il affectionnait particulièrement ? Actuellement, il était conseiller municipal aux animations de Montpensier, mais il l’était plus par amitié, pour Aigue, la bourgmestre du village, que par passion. Quoi qu’après tout, il aimait vraiment amuser la galerie et les villageois. Était-il prêt à abandonner sa charge pour Tia ? Totalement oui, puisqu’à la fin du mandat municipal en cours, il n’avait pas l’intention de renouveler son engagement. Mais bon, du coup, ce n’était pas vraiment un sacrifice pour lui. Alors quelle autre preuve ? Peut-être sa charge de diacre à Cournon. Mais cela ne serait pas une preuve d’amour pour Kory qui se trouverait avec une chapelle sans chapelain et il savait son épouse trop bonne aristotélicienne pour avoir ce souhait. Il restait alors son poste de défenseur des bûcherons. Mais là pas sûr encore que Tia en ait vraiment envie. Fermer sa taverne ? Elle ne donnait pas de travail supplémentaire au jeune homme et permettait aux parents d’économiser un peu d’argent pour pouvoir un jour permettre à leurs trois enfants d’avoir un début d’éducation.

De toute façon, Tia elle ne l’aime pas ! Elle n’aime que leurs enfants sinon elle lui aurait écrit !

Le diablotin rouge avait raison. Pourquoi son épouse avait pris soin d’écrire à leurs enfants, tout juste après être partie, mais pas à lui ?

Arrête ton délire, cette jeune femme souffre et elle avait besoin d’être loin de lui !

Loin de lui, car elle ne l’aime pas, c’est bien ce que je dis !

Non pour pouvoir continuer à l’aimer, avant de le haïr…

Rick écoutait distraitement la conversation de ses deux visions sosies. Ils avaient tous les deux raisons dans leur raisonnement. Tout dépendait de quel côté, on se plaçait. Il essaya de se rappeler ce que le rouge avait dit. Elle avait écrit aux enfants, juste après son départ. Tout comme Aliénor mère l'avait fait à son fils avant de quitter le pays et son mari, mais lettre qu'il n'avait jamais eu avant de lire une copie dans les affaires de sa soeur. C’était étonnant comme attitude, non ? Pourquoi n’avait-elle pas laissé un mot à un des serviteurs de Kory, qu’il lirait aux enfants après ? Le jeune homme tenta de chercher une explication. Mais la cacophonie que faisaient les deux apparitions étaient vraiment ennuyeuse et assourdissante. Il n’arrivait pas à se concentrer et à réfléchir de manière posée à tout cela. Il tenta une première fois de les chasser en mettant ses mains sur ses oreilles, mais il arrivait toujours à entendre leurs disputes. C’était impensable tout cela…

Stoppppppppppppp ! Ca suffit ! Disparaissez, je veux plus vous voir !

Un regard du rouge pour le bleu et du bleu pour le rouge

Tu vois, tu as réussi à l’énerver avec tes conseils stupides !

Non, c’est toi en lui faisant croire que tout était encore possible…

Un mouvement d’énervement envers les deux poupées qui volaient autour de lui et deux pops se firent entendre pour signifier de leur disparition.

Ouf ! Me voilà seul ! Tristement seul d’ailleurs…

Rick essayait maintenant de réfléchir aux dires du diablotin. Serait-il possible que Tia est eu une idée noire en tête ? Une idée aussi noire que la nuit qui était désormais présente ? Non cela n’était pas possible car Tia était aristotélicienne et une enfant du Très-Haut ne met pas fin à ses jours ainsi. Mais pourtant…. Son comportement laissait envisager une telle hypothèse… Le jeune homme ressentit une douleur dans la poitrine, comme si son cœur arrêtait de battre. D’un autre côté, Tia avait déjà été assez malheureuse pour envisager cette solution. Le jeune père s’en souvenait comme si c’était hier. Très heureuse, elle avait annoncé à son nouvel époux qu’elle était déjà enceinte. Et contrairement à ses attentes, lui n’avait pas sauté de joie, mais l’avait planté là, sans demander son reste. Une terrible fuite qui aurait pu avoir de graves conséquences. Le jeune homme avait été se ressourcer ici même au bord du lac. Et soudain…

Oh mon Dieu…. Non ce n’était pas possible…

Rick se releva d’un coup. Une terrible pensée venait d’illuminer son esprit et voilà que le jeune homme se précipita vers le lieu où il avait retrouvé Tia à l’époque. Mais la nuit noire n’aidait vraiment pas un homme pressé à atteindre son lieu. Une racine d’arbre ou un je-ne-sais-quoi qui traîne dans la campagne alentour et le jeune homme fit une chute. Et en voulant se rattraper avec ses bras, il sentit une violente douleur à la main gauche. Malgré ce qu’il ressentait, il avait moins mal au poignet qu’au cœur…. En plus, plus il y pensait et plus il se disait qu’aujourd’hui comme il y a deux ans, les apparitions étaient venues lui rendre visite. Et aujourd’hui comme il y a deux ans, il était assis au bord du lac de Montbrisson. Enfin, aujourd’hui comme il y a deux ans, il avait déçu son épouse.

Arrivé maintenant devant la falaise, il se rapprocha doucement. Il ne fallait pas chuter plusieurs mètres plus bas. La lune n’était pas assez éclairante pour voir le bas de la colline. Rick pestait intérieurement. Il savait pourtant que c’était un lieu dangereux. Preuve en est, et que Gilou le beau-frère de Kory avait trouvé la mort ici-même, il y a plusieurs années. Et sûrement d’autres personnes dont Rick ne se souvenait pas. Nouvelle chute et le jeune homme se rattrapa in extrémis, entraînant un éboulis de plusieurs pierres qui tombèrent dans un bruit sourd. A genoux, le dos à la falaise, il remercia intérieurement Aristote de ne pas avoir fini sa dégringolade. Qu’auraient fait Georges, Patience et Aliénor s’il était tombé ? Rick arracha plusieurs poignées d’herbe et il se mit à hurler


Tiaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Tiiiiiiaaaaaaaaaaa !

Combien de temps resta-t-il ainsi accroupi comme un vulgaire animal ? Il était à quatre pattes, malgré la douleur du poignet et malgré une nouvelle douleur qui venait de faire son apparition au niveau du genou. Le jeune homme ne le savait pas encore mais il venait de se le casser et il avait un trou au niveau du genou, dans ses braies.

Rick se décida enfin à rentrer chez Kory. Peut-être aurait-elle des nouvelles. Le jour commençait à se lever doucement sur ce quatrième jour du mois de juin 1457. Il se dirigea donc doucement vers chez sa sœur. Devait-il frapper à la porte ou pas ? Il n’en avait pas le cœur ni la force. Cela faisait maintenant quarante huit heures qu’il n’avait pas fermé l’œil et presque autant qu’il n’avait pas pris un vrai repas. Sa barbe était hirsute, son visage était pâle et des cernes commençaient à se former sous ses yeux. Mais que lui importait son apparence physique pour le moment. La seule chose qu’il voulait c’était retrouver son épouse. Même en se forçant, il n’arriverait à rien avaler ni même à dormir. Il entra dans la petite maison et se dirigea vers le salon. Elle était silencieuse, tristement silencieuse. Il eut la surprise de voir Kory endormie dans un fauteuil. S’était-elle inquiétée de son absence ? Était-ce pour cela qu’elle était là, risquant d’attraper le moindre froid ? Rick dégrafa sa cape et la déposa sur sa sœur. Il aurait bien mis une couverture mais il ne pouvait pas non plus fouiller la maisonnette à la recherche d’un tel bien.
Il s’assit un instant face à elle et contempla son poignet. Celui-ci avait doublé de volume et était légèrement bleui. Soupir du futur médecin qui venait de faire son diagnostic. Maintenant qu’il était assis, il commençait à ressentir la douleur. Et dire que Tia et ses tisanes miracles n’était pas là. Lui n’avait jamais été bien fort en herbologie et il avait laissé le soin à son épouse d’apprendre cette branche de la médecine. Il fallait qu’il trouve quelque chose. Il se décida donc de se lever pour voir si dans la cuisine de sa sœur, il n’y aurait pas un onguent qu’il pourrait préparer. Mais dans sa précipitation, légèrement saccadée par la fatigue, il fit tomber un quelconque bibelot qui traînait dans le coin, dans un grand bruit. Rick se retourna alors vers Kory, espérant ne pas l’avoir réveillée.
_________________
--Kory
Korydwen a écrit:
9 chemin du bord du Lac. Visiblement entre le 3 et 4 juin 1457

Endormie et bien dans son fauteuil, son corps gesticulant au gré de ses rêves, ses muscles se raidissaient parfois, surtout lorsqu’elle avait l’impression de tomber dans son sommeil, régulièrement cela lui arrivait, elle ne savait pas à quoi c’était du, mais à chaque fois la contraction de ses muscles la réveillait, mais elle se rendormait aussitôt, ses rêves plutôt mouvementés, mais pas dans le mauvais sens, mais ça, même elle ne s’en souviendrait pas… Combien de fois, elle se réveillait sans se rappeler de ses rêves.

Un bruit de verre brisé la réveilla en sursaut, sans même réfléchir, elle lança un :


Matthis ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ! On touche pas aux affaires de Maman !

Pas très bien réveillé, elle s’attendait à entendre la voix de son fils, avec une phrase dans le genre « c’est pas moi maman ! C’est Timothée ! » mais non cette fois rien, elle se frotta les yeux et se réveilla dans son salon et là, la mémoire lui revint, elle était chez elle après avoir cherché Tiadriel toute la journée, il faisait nuit. Elle se leva difficilement tenant toujours le portrait dans ses mains.

Al ? C’est toi ? Tu t’es fait mal ? T’as cassé quoi ? Une mocheté ?

Elle attendait une réponse, mais non rien. Pas de réponses, elle posa le portrait sur la table et s’avança dans la cuisine, elle trouva son frère dans un triste état, mais pour le moment, elle regarda plus par terre qu’autre chose, il avait fait tomber sa belle fiole… Cadeau d’Althiof, c’était bien le seul bibelot qu’elle avait mis dans la cuisine. En fait c’était pas sa place, mais quelques jours auparavant, elle avait fait une surprise à son époux et elle s’était parfumée… Sauf qu’elle avait été coupée par un truc et avait posé la fiole d’essence de Rose d’Espagne… Que son époux lui avait fait rapporter de Provins, grande foire avant Noël. Elle le regarda secouant la tête, n’aurait-il pas pu attendre où la réveiller au lieu de venir mettre le bazar dans sa cuisine. Elle secoua la tête et entraina son frère dans le salon le poussant dans un fauteuil, elle ne préférait pas réellement parler, il avait brisé un cadeau cher à son cœur.

Elle attrapa balai et pelle en métal pour ramasser les débris de verres et les déposa dans un endroit, elle s’en occuperait plus tard. L’avantage c’est que la cuisine sentait bon la rose maintenant… Elle espérait qu’Althiof ne se fâcherait pas trop fort, il lui en restait encore quelques flacons à Cournon, mais bon, elle savait comme il aimait cette odeur… Elle fit chauffer du lait doucement et le versa dans une tasse, des petits gâteaux, si il ne mangeait pas, elle le gaverait !! Comme une oie !! Elle posa le tout sur un plateau et retourna dans le salon.

Elle posa le plateau sur une petite table à côté du fauteuil et alluma plusieurs bougies, histoire d’avoir un peu de lumière.


Mange ! Et si tu ne manges pas ! Je te gaverai comme une oie ! T’as pas idée des conneries que tu viens de faire quand même !

Elle savait plus que quiconque ce que l’on pouvait faire dans pareil situation et elle fut prise d’un certain remord… Elle le regardait soupirant qu’il mange, mais son état était bien triste… Cela lui rappelait les remparts de Montpensier, où elle avait fait quelques âneries… Cela avait même failli lui coûter son couple… Elle n’avait pu le dire à Al… Avant que quelqu’un d’autre s’en charge… Blessée ce soir-là, elle avait été… Malheureuse, tremblante… Jamais pareille dispute n’avait éclaté… Elle regardait son frère, elle ne devait pas être dure avec lui. Il était comme elle, sans sa moitié il n’était rien, elle le regardait en souriant et d’une voix douce…

Ca va aller…

Elle attrapa son grimoire de médecine, encore un présent d’Althiof, relevant un œil de temps en temps, histoire de voir si il mangeait et buvait… Sinon et bien, elle irait chercher l’entonnoir et le bâton et sans remord cette fois-ci. Elle posa cependant le livre, dans un excès de fatigue, elle avait oublié de regardé ce qui n’allait pas, elle approcha la douce lueur de la bougie et trouva un genou en sang, elle remonta doucement sur la main gauche, et là elle en tomba sur les fesses, il avait fait pire qu’elle. Double volume du poignet, enfin au minimum, ne pas toucher, il allait hurler… Mais fallait voir… Elle touche et… Cassé… Ca tombait toujours sur elle, en pleine nuit… Et bien soit.

Il fallait chercher dans le grimoire, elle ne connaissait pas ça, elle n’avait pas étudié la médecine, elle avait bien quelques connaissances en herboristerie, ce qui était nécessaire pour une matrone et des enfants très jeunes… Mais sur ce coup-là. Elle se souvenait que le froid atténuait bien souvent les douleurs, alors autant essayé. Elle ouvrit une armoire dans le salon et en sortit un linge propre, elle retourna le plonger dans le saut d’eau fraiche qui attendait dans la cuisine et le rapporta, faisant tomber de l’eau au passage, mais bon ce n’était pas grave du tout. Elle entoura le poignet avec le linge froid, espérant que cela le soulagerait… Elle retourna à son grimoire.


Onguent efficace pour les plaies… Mouarf Souci, qu’est-ce qu’elle porte bien son nom celle-là ! Tu me donnes du souci et moi je vais te donner du Souci, enfin si j’en ai… Là est toute la question. Elle referma le grimoire et monta dans sa chambre, cherchant sa boite d’herboriste. Elle l’ouvrit et commença à chercher dedans, il y avait bien plusieurs sachets de plantes. Cherchant… Que des herbes pour femmes enceintes, enfants et… Voilà elle avait trouvé son Souci ! Mais encore fallait-il maintenant l’écraser.

Elle attrapa son pilon et petit bol en bois et redescendit. Elle retourna dans le salon et le fixa, il semblait avoir gardé son linge froid, elle ne lui dit rien, il était trop mal et elle savait que les remontrances, elle n’appréciait pas elle, une marque de son caractère elle avait du mal avec les gens qui n’allaient pas bien, du mal à trouver ses mots, du mal à dire les bonnes paroles… S’il avait envie de lui parler, il le ferait, elle le savait. Elle déposa des plantes au fond du bol de bois, un peu d’eau fraiche, un peu de graisse pour donner de la consistance à l’onguent. Elle écrasa le tout, tout en regardant son frère, le bruit du pilon sur les plantes, bien rapidement, elle finit par obtenir une fine pate un peu collante et verdâtre. Elle la laissa reposer, elle allongea son frère sur le grand fauteuil, sortit son poignard et coupa ses braies au dessus de ses genoux… Ne préférant pas se risquer à les lui retirer…

Elle se leva à nouveau et jeta les bouts de braies dans la cheminée, cela brûlerait plus tard. Pour l’heure, elle allait chercher une bassine de cuivre qui servait en temps normal à faire des confitures, elle versa un peu d’eau et la rapporta dans le salon, la posant aux pieds de son frère, elle attrapa un linge propre et le trempa dans l’eau fraîche, elle risquait à le faire hurler, mais tant pis. Elle tapota doucement son genou avec pour enlever le peu de sang qu’il y avait. Une simple plaie sans complication, heureusement, parce qu’il y avait déjà le poignet. Elle retourna chercher son bol d’onguent, de retour près de lui un nouveau linge propre pour essuyer le genou, avant d’étaler la pate en couche épaisse, plus tard, elle ferait un bandage… Son poignet semblait avoir dégonflé légèrement. Korydwen réfléchissait, qu’est-ce qu’avait fait Nic quand une femme était arrivée au dispensaire avec une cheville ou une jambe cassée. Elle se souvenait des deux morceaux de bois de part et d’autre, lié par un bandage serré, de façon à laisser dame Nature faire le reste en priant pour qu’elle ressoude les os.

Elle décida de chercher des morceaux de bois près de la cheminée, sa bougie à la main, elle en trouva deux fins et retourna auprès de Rick, elle en posa un doucement sur son poignet, l’autre sur le linge qu’elle posa sur la petite table. Elle attrapa un morceau de bois et le glissa dans la bouche de son frère, ça marchait sur les femmes enceintes, alors sur lui également, il n’allait pas faire sa chochotte en plus. Elle prit doucement le linge avec le bout de bois, le plaça bien sous le poignet, parallèle à l’autre, pas évident de le faire seule, elle enroula le linge autour en serrant sinon cela ne servait à rien, elle termina avec un joli nœud… Il faudrait tout de même qu’il aille voir meilleur médicastre, elle a fait de son mieux avec ses bases… La guerre ça a du bon parfois.

Elle rangea un peu tout ce bazar et alla s’asseoir pour souffler dans un fauteuil. Mais pas le temps que l’on frappait déjà à la porte, elle sursauta légèrement, décidément, le calme ne reviendrait pas il faudrait attendre, mais ça elle le savait… Elle s’approcha donc de la porte et l’ouvrit et derrière c’était et bien c’était Childebert et oui ! Encore lui !


- Ma dame la Baronne !
- Oui c’est moi ! Que me vaut l’honneur de votre visite Childebert ?
- Et bien c’est à propos de…
- Hum veuillez parler un peu moins fort s’il vous plait…
- Bien…


Elle entraina l’Intendant hors de la maison, elle ne voulait pas que Rick se relève brutalement. Elle ferma la porte derrière elle et se planta devant l’intendant.

- Je vous écoute maintenant.
- Et bien voilà ! Dame Tiadriel a de nouveau écrit à ses enfants ! Je pense que vous voudriez savoir ce que contenait cette missive.
- Abrégez bon sang ! Qu’il ne se lève pas !
- Elle va bien ! Dites à son époux qu’elle va bien !
- Merci ! Je sais encore ce que je dois faire ou non !


Elle entra dans la maison suivie par Childebert, elle se rendit auprès de Rick, le regardant en souriant.

Mon intendant est venu m’informer ton épouse se porte bien et elle est bien arrivée à Montbrison…

Elle laissa Childebert et Rick ensemble, elle devait faire partir le portrait de Tia à la prévoté.
Elle quitta la maison un cours instant pour se rendre au bureau des postes, des jeunes garçons y travaillaient pour gagner quelques écus. Korydwen lui en donna plusieurs et lui signifia que le message était de la plus haute importance. Le jeune garçon partit en courant en direction de la prévoté… Korydwen retourna chez elle… Peut-être apprendrait-elle des choses.


Prévoté, le jeune messager.

Il courrait le plus vite possible, jusqu’au château de Clermont, il entra doucement, on lui indiqua la prévoté, mais c’était interdis, pas se faire manger par les grands de la prévoté… Il demanda à un garde de faire demander Dame Beths de Montfort-Balmyr, Parce qu’il avait un message pour elle.

- M’sieur ! M’sieur l’Garde !
- Oui ?
- Dites vous pouvez faire mander m’Dame la Du… Duche… Duchesse de Billy m’Dame Beths de Montfort-Balmyr son nom j’crois ! ‘Fin vous savez celle qui adore la prévoté !
- Oui je vois de qui il s’agit.


Le garde s’approcha de la porte et frappa un long moment.

- Dame Beths de Montfort-Balmyr est demandé ! Un jeune page portant missive !

Le garde retourna auprès du jeune garçon qui tenait toujours sa lettre.

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Citation:
Chère Beths,

Tu n’auras pas trop attendu ma missive, voilà Rick a trouvé un portrait de son épouse, nous te le confions. J’espère que cela portera ses fruits, je dois t’admettre que je ne sais pas ce qu’a fait mon frère cette nuit, mais il est revenu dans un état bien triste. Je sais que tu fais tout ce que tu peux pour l’aider.

Mes insignes ont retrouvé leur place, je dois t’avouer que ma réaction était quelque peu excessive, mais lorsque tu ne dors pas plusieurs nuits de suite et que tu vois ton frère dépérir à vu d’œil et que tu en es peut-être la cause… Ca te fait perdre toute notion de savoir vivre.

Je t’embrasse et te remercie à nouveau pour l’aide que tu lui apportes.
Kory.

Portrait
Beths
[Prévôté, visiblement le 4 juin ou temporellement dans ces eaux là]

Des voix qui résonnaient dans tout le château de Clermont, c’est qu’elle avait l’habitude la Duduche, car la fourmilière vivante qu’était la prévôté ne manquait jamais d’activité ou de membres, les allers et venus des douaniers, des gardes, des maréchaux ou aspirants, et ce de jour comme de nuit. L’une des fiertés du BA, cette Institution à laquelle elle était heureuse d’appartenir.
Amusée, la jeune femme entendait les appels à gauche, à droite, partout en même temps. Certains s’interrogeaient encore de l’origine de ses capacités vocales, il suffisait de passer une journée dans l’aile ouest pour comprendre. Et puis elle aimait s’exprimer, elle avait toujours aimé.

La voix d’un garde la tira de sa rêverie. Une missive extérieure.

D’un pas ferme et décidé, la jeune femme arriva jusque devant les portes où un jeune garçon tremblait de tous ses membres


Bonjour jeune homme, si c’est pour une candidature, il faudra attendre quelques années, le temps d’avoir du poil au menton …

Le rire sonore du garde à côté d’elle n’avait apparemment rien de rassurant pour le jeune garçon, mais eut cependant pour conséquence, que de vexation, il s’arrêta de trembler pour lui tendre le parchemin qu’il tenait jusque là serré contre son torse.
Le remerciant d’un sourire, Beths prit alors connaissance de son courrier. Une fois la lecture achevée, refermant le parchemin et regardant de nouveau le messager


Une réponse sera à porter à Cournon. Tu es l’un des membres du personnel ? Etonnant je ne t’ai encore jamais vu chez mes suzerains, mais qu’importe. En attendant, va dans les cuisines du château. Demande à voir Dame Maïté, je suis sure qu’elle aura des biscuits pour toi. Je te ferais chercher là-bas lorsque la réponse sera prête.

D’un coup d’œil au garde pour s’assurer que celui-ci avait également compris et aiderait l’enfant au besoin, Beths fit demi-tour vers les locaux de la prévôté. Elle avait un tant soit peu de travail.

Préparant une première maquette, satisfaite du résultat, elle se rendit ensuite dans les bureaux des scribes, copistes et dessinateurs.
Ces derniers étaient d’une redoutable efficacité, et il valait mieux, car sur eux reposait une part immense des avis de recherche de la prévôté. Ces derniers devaient être réalisés dans les temps les plus courts suite à réception des plaintes de victimes afin qu’un affichage puisse se faire au travers du duché à partir d'une description sommaire la plupart du temps.
Mais pour une fois, Beths allait les trouver non pour un avis de brigandage … et cette fois, c'est un parfait portrait qu'ils auraient à copier.

Déposant la maquette devant le responsable, elle s’expliqua


Vous connaissez tous Tia, et sa disparition nous inquiète. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Préparez le plus rapidement possible cet avis en ajoutant le portrait que voici. Procédure habituelle, toutefois prévoyez un nombre supplémentaire, car pour les affichages, nous en transmettrons à ma suzeraine. Faites moi quérir dès que tout est prêt, et je veux la priorité sur ce dossier !


Quelques heures plus tard, l’adjointe au prévôt du BA était exhaussée, tout était prêt. Elle se dirigea alors vers le garde d’entrée pour lui demander de faire chercher le jeune garçon dans les cuisines. Elle précisa également à l’homme qu’il faudrait prévoir qu’un membre de la garde accompagna l’enfant qui décemment ne pourra pas porter toutes les affiches.

En attendant le retour du petit, Beths put ainsi écrire à Kory.


Citation:
Ma chère Kory,

Ton page ainsi que le garde qui l’accompagne possèdent les avis de recherche fraichement établis par nos agents, ainsi que le portrait que tu pourras rendre à Rick.
Comme tu pourras le constater, la copie est fidèle dans les avis.
J’espère ardemment que Tia sera retrouvée dans les plus brefs délais. Tu as carte blanche pour les affichages à travers le duché, dans les institutions, hors duché, … bref n’importe où tu le jugeras utile.

Je sais que tu prends le plus grand soin de ton frère, et que tu le réconfortes. Assure le une nouvelle fois de mon soutien.

Je suis fort aise de savoir tes insignes de nouveau à leur place, et rassure toi, ce n’est pas parce que je n’ai plus aucune famille vivante que je ne suis pas en mesure de comprendre ta réaction.
Penses à te reposer un peu entre deux recherches.

Je t’embrasse,
Beths



Sa missive achevée, elle retourna à l’entrée où l’enfant, moustache de lait aux lèvres ce qui eut don de la faire doucement rire constatant qu’il se présentait de nouveau devant elle tel un homme désormais, attendait sagement en compagnie d’un vieux garde

Jeune page, je te confie la lettre pour la baronne de Cournon d’Auvergne, ainsi que les avis de recherche. Tu seras aidé par le garde que tu vois à tes côtés.
Galopez jusqu’à Cournon, je pense que vous êtes attendus.


C’est donc avec une lettre et moult avis de recherche que le page et le garde partirent …

Citation:
ANNONCE DE LA PREVOTE : AVIS DE RECHERCHE

En date de début juin 1457 :



Oyez, Oyez,

La Prévôté du Bourbonnais-Auvergne, la ville de Montpensier, le personnel de Cournon, le baron et la baronne de Cournon, la duchesse de Billy, le diacre Rick, les enfants : Georges, Aliénor et Patience, Eléa, Matthis et Timothée, recherchent activement sa maréchale, habitante, belle sœur de ses maîtres, belle-sœur tout court, amie, épouse, mère, et mère de leurs amis, portant le doux nom de Tiadriel. Cette jeune femme a disparu et a été aperçue pour la dernière fois entre Thiers et Montbrisson.

Voici sa description :



Aidez nous à la retrouver !

Si vous avez le moindre renseignement, veuillez prendre contact avec la prévôté, ou bien encore avec Sieur Rick ou Dame Korydwen.

Merci de m'avoir écoutée !

Beths de Montfort-Balmyr
Adjointe au Prévost du Bourbonnais Auvergne

_________________
BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Rick
[Maison de Kory et Al - Montbrisson]

Rick avait réussi tant bien que mal à se rendre jusqu'à la cuisine. Et là, il avait touché quelque chose et un bruit de verre se fit entendre, suivit de près par une odeur de rose entêtante. Et pour couronner le tout, sa sœur se réveilla en sursaut en criant

Matthis ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ! On touche pas aux affaires de Maman !

Rick fut tellement surpris par le cri de sa sœur et par l’odeur qui se répandait dans la pièce qu’il n’osa pas ouvrir la porte. Qu’avait-il fait ? Il espérait que ce qu’il avait cassé n’avait aucune valeur pour Kory et que ce n’était qu’un simple bibelot. Mais au fond de lui, il savait qu’un bibelot ne sentait pas la rose. Quelle idée il avait eu de ne pas prendre de chandelle ! Lui qui voulait ne pas réveiller Kory, avait une nouvelle fois, fait le contraire de ce qu’il voulait. C’était sa triste vie que cela ! Il faisait tout le temps le sens inverse de ce qu’il fallait faire !

Al ? C’est toi ? Tu t’es fait mal ? T’as cassé quoi ? Une mocheté ?

Une nouvelle phrase de sa sœur qui semblait étonnée de ne pas avoir de réponse ! Mais que pouvait-il dire ? Une mocheté ? Il ne savait pas si c’était le cas, car il ne voyait rien. Et soudain sa sœur fut à ses côtés. Elle regarda ce qu’il avait cassé, puis sans un mot, elle secoua la tête. Et là, le jeune homme se sentit vraiment mal. Elle n’avait pas eu besoin de pousser un cri car dans le court instant où il avait croisé son regard, il avait lu de la déception et de la tristesse. Elle le conduit jusqu’au salon et le poussa dans un fauteuil. Puis, elle retourna dans la cuisine et sans aucun bruit, elle nettoya ses bêtises. Lorsqu’elle revint, elle avait un plateau dans les mains sur lequel il y avait du lait et des gâteaux. Elle tenait vraiment à ce qu’il mange.

Mange ! Et si tu ne manges pas ! Je te gaverai comme une oie ! T’as pas idée des conneries que tu viens de faire quand même !

Rick baissa la tête, tristement ! Il se sentait comme un petit garçon pris en flagrant délit, comme quand il était enfant. Que pouvait-il dire ? Il la regarda et murmura un faible

Excuse-moi…

Il ne pouvait pas dire plus. Il avait déjà l’estomac noué par la disparition de son épouse et maintenant, il se sentait encore plus mal, à cause de cet objet en verre et qui sentait bon la rose. Kory avait dû sentir qu’elle avait été trop dure avec lui et le regarda en souriant. Puis elle prit une voix douce et maternelle et lui dit

Ca va aller…

Rick esquissa un sourire et acquiesça. Lorsqu’on a atteint le fond du lac, on ne peut pas descendre plus bas. Donc, logiquement, ça ne peut que mieux aller. Que pouvait-il arriver de plus au jeune homme ? Il ne voyait pas. Et heureusement d’ailleurs qu’il ne savait pas ce qu’Aristote avait prévu de plus pour lui, car il n’aurait pas cherché à remonter la pente. Pour faire plaisir à sa sœur, il grignota un petit gâteau et but une gorgée de lait. Kory lisait le grimoire médical. L’ouvrage semblait de très bonne qualité et le jeune homme était un peu étonné qu’une étudiante en voie de l’état ait un si beau manuel. Un coup d’œil sur le livre, un coup d’œil sur lui. Elle s’approcha de lui pour faire un diagnostic. Lui, il avait déjà assez avancé dans le cursus médical pour savoir que son poignet était cassé. Ca serait forcément pratique pour faire du pain avec une seule main. Le seul avantage c’est que son apprentie Marthe allait apprendre plutôt que prévu à faire du pain. Kory revint avec un linge dégoulinant d’eau qu’elle lui mit autour du poignet. Le froid du tissu s’empara de lui et le jeune homme frissonna. Des frissons dus à la fraîcheur mais aussi de plaisir et de bien-être. Il respira profondément et ferma les yeux, laissant son poignet entre de bonnes mains.

Onguent efficace pour les plaies… Mouarf Souci, qu’est-ce qu’elle porte bien son nom celle-là ! Tu me donnes du souci et moi je vais te donner du Souci, enfin si j’en ai… Là est toute la question.

Rick sourit à l’humour de sa sœur. Ca c’est sûr qu’il lui en donnait du souci. Il s’en voulait un peu mais pouvoir s’appuyer sur elle, ça le soulageait vraiment. Ne plus se sentir seul dans de tels faits, c’était vraiment agréable. Il n’avait pas vraiment connu sa famille, avant d’avoir croisé sa sœur et le moins qu’on puisse dire c’est que c’était vraiment très agréable de se sentir entouré. En plus, il l’était vraiment bien, entouré. Il y avait sa sœur et son frère, à Montpensier et ses amis dans tout le duché. Des personnes sur qui il pouvait vraiment compter à chaque moment. Et bien sûr, il y avait son soutien, son bâton de pèlerin, son épouse, sa douce moitié. Et là, il était comme un vieillard au dos courbé, prêt à tomber au moindre caillou trouvé sur sa route.

Kory était maintenant redescendu et s’occupait de préparer un onguent de sa confection. Elle le regarda et il lui sourit


Tu sais, ch’tite sœur, je crois que tu t’es trompée de voie dans les études. Tu aurais dû prendre médecine. Montbrisson aurait eu l’occasion d’avoir un deuxième bon médecin. Je vois bien le tableau et la plaque sur la porte. Les baronnes médecin…

Rick sourit. Même si son cœur était meurtri, il avait besoin d’un peu d’humour pour alléger ses soucis. Et s’imaginer Galswinthe et Kory, toutes deux associées pour soigner les malades c’était un vrai bonheur. Il se laissa s’allonger sur le divan et fronça les sourcils lorsqu’il vit le poignard. Pourquoi diable avait-elle besoin d’une lame dans ce cas ? Difficile de ne pas oublier le taureau et la lame de l’épée, il y a presque deux ans. Il soupira de soulagement lorsque Kory s’occupa de lui couper les jambes des braies. C’est sûr qu’ainsi il serait moins sexy ou peut-être pas… Entre son poignet cassé, son visage amaigri, et sa barbe de plusieurs jours, il ne lui restait plus que les braies découpées au poignard pour ressembler à un pirate. Peut-être que Tia craquerait à le voir ainsi. Peut-être était-elle en manque d’aventures et avait envie d’un aventurier. C’est pour cela qu’elle s’était peut-être enfuie… Pour rejoindre un pirate, un aventurier… Dire qu’il n’avait pas prévu de braies de rechanges. Il pensait quand il était parti de Montpensier, que les traces de Tia seraient peut-être plus faciles à trouver. Il pensait aussi que son épouse serait de retour très rapidement. Kory s’occupait maintenant de son bras, pendant qu’il cherchait encore des explications à la disparition de Tia. Plus les heures passaient et plus ses suppositions étaient farfelues et sans fondement. Bientôt, il la verrait dans des situations cocasses. Peut-être même qu’elle avait rejoint son amant… Kory venait de terminer son pansement : deux bouts de bois avec un onguent et un pansement. Il recracha le bout de bois que sa sœur avait mis. Il était trop assommé pour avoir mal et en plus, il avait souffert plus après le taureau. Il n’avait pas pris non plus, à cette époque, un bout de bois, mais un verre d’un quelconque alcool. Alors aujourd’hui, il prendrait son mal en patience et il serrerait son poing. Son poignet le lançait affreusement mais il s’en occupait pas, tellement occupé à fomenter des nouvelles idées et suppositions sur la disparition de son épouse.

Kory venait tout juste de se poser sur un fauteuil, que la porte annonçait quelqu’un par des tocs persistants. Rick n’eut pas le temps de dire merci à sa sœur qu’elle se leva pour aller ouvrir. Cette voix, il la reconnaissait. Comment c’était déjà son petit nom ? Une chose était sûre c’est que c’était pas celle de Cuistot. Une petit réflexion et il fit enfin tilt. C’était celle de l’intendant. Mais pourquoi Kory le faisait taire et l’amener un peu plus loin ? Avait-il des nouvelles de son épouse ? Il fallait qu’il se lève pour aller voir. Il commença une première fois mais l’avait-il fait trop vite ? Sa tête le tourna un peu. Il soupçonnait sa sœur d’avoir mis un calmant dans le lait. Pourtant il n’en avait pas bu plus qu’une gorgée. Il retenta une fois et ce fut à ce moment là que Kory et Childebert entrèrent. Rick fronça les sourcils et scruta le visage de sa sœur pour voir si elle avait appris une mauvaise nouvelle.


Mon intendant est venu m’informer ton épouse se porte bien et elle est bien arrivée à Montbrison…

Kory fut brève et partit sans rien ajouter. Rick se demanda ce qu’elle allait faire. L’intendant resta là. Il fallait qu’il en ait le cœur net.

Bon alors Childebert, dites moi le message… Comment va mon épouse ? Où est-elle ? Vous a-t-elle laissé un message ?

Rick essayait d’être calme mais il faut avouer que la situation le décontenancé légèrement. Childebert sembla hésiter un long moment avant de lui tendre le bout de parchemin. Le jeune homme l’étudia sous toutes les coutures pour voir si le message n’avait pas été dicté sous la menace. Mais il dût bien admettre que c’était bien l’écriture de Tia et qu’elle n’était pas tremblante. La nouvelle était terrifiante. Cela signifiait que la disparition de son épouse était bien volontaire. Elle avait écrit qu’à ses enfants, à ses amours… Et lui dedans, il était où… Avait-il une place encore dans cette famille ? Rick était bouleversé par cette lettre. Il s’en voulait d’avoir voulu voir cette lettre. Tous ses espoirs venaient de s’envoler. Cette missive qui ne lui était pas adressée saignait dans son cœur et ses quelques mots ressemblaient à une rupture. Devait-il vraiment se battre contre la volonté de son épouse ? Et il était là, maintenant avachi dans son fauteuil, juste devant l’intendant de sa sœur. Il décida de le prendre à témoin.

Mon pauvre Childebert… Je vous envie parfois… Quelle chance de ne pas avoir de femme… Au moins, vous n’êtes pas malheureux… Que c’est compliqué une femme ? Elles sont jamais contentes…

Rick se leva et profita de l’absence de sa sœur pour chercher de l’alcool. Il eut du mal à en trouver, mais finalement il réussit à mettre une main sur une bouteille. Un grand sourire s’afficha sur son visage.

Childebert, tout n’est pas perdu, nous avons quelque chose pour nous consoler….

En bon tavernier, le jeune homme fit sauter le bouchon et commença à se rincer le gosier. Ca brûlait à l’intérieur mais ça faisait tellement de bien. Il tendit la bouteille à l’intendant et ils parlèrent des femmes et de leurs attentes. Rick n’était vraiment pas dans son état normal et s’il avait eu les idées claires, jamais il ne se serait amusé à faire cela. Une nouvelle rasade de boisson.

Z’êtes… un chic *hips* type… Childebert… *hips*… Alors que dois-je faire avec *hips* mon épouse ? V’croyez *hips* qu’elle mérite que je me batte *hips* pour elle ?
_________________
--Kory
Korydwen a écrit:
Montbrisson, 9 chemin du bord du Lac Childebert vs Rick puis retour de Grumpy Kory

La Baronne était partie, l’Intendant se retrouvait donc avec Rick, il soupira et agita la tête, il allait devoir avoir affaire à un chouinieur de première classe. Il le regardait, l’homme lui prit une missive, sauf que Childebert n’avait pas apporté la dite missive. Mais bon l’homme avait voulu qu’il lui tende un bout de parchemin, il le fit à contre cœur. Et le spectacle qu’il vu le désola bien franchement, l’homme avait besoin de coup de pied au cul. Son épouse tirait la sonnette d’alarme et ce con, oui oui, c’était bien le terme, ne pensait qu’à chouiner sur son sort. Et bien, qu’il ferait un mauvais intendant celui-là à chouiner dès que quelque chose n’allait pas…

Childebert écouta l’homme se plaindre et gémir, c’était lassant, l’Intendant n’en avait pas l’habitude, il avait d’autres chats à fouette, dommage que cette peste de Pénélope ne soit pas là, au moins pour une fois, elle aurait été utile, et aurait fait autre chose que de faire criser la pauvre Baronne. Il parlait des femmes, comme si Childebert avait fait vœux de chasteté et était devenu curé… Sauf qu’il préférait garder cette liaison secrète… Et oui, Childebert était amoureux, et ce depuis de longs mois, l’heureuse élue n’était autre que *Ma Deleine* la dame à tout faire des Sarliève, repousser au premier abord, parce qu’elle résidait encore en Guyenne, mais depuis que les Barons avaient filé la Seigneurie de Sarliève à leurs amis, il la voyait plus souvent. Malheureusement bien trop peu, mais il ne s’en plaignait pas, il n’était pas un « plaintif » comme cet homme qui se tenait devant lui. Il secoua la tête, ne pouvant rien dire, l’homme était il de confiance ? Si le tout était répété…

Voilà qu’il fouillait dans la maison pour trouver un peu d’alcool, cet homme n’avait aucune tenue, il ne savait pas se tenir, il parlait à Childebert comme à un ami, ce qu’il n’était pas le cas. Il secoua la tête, comme si Childebert allait se permettre de boire pendant son service.

Childebert voulait bien lui répondre un truc, mais il ne préféra pas, il n’en pensait cependant pas moins et bien heureusement qu’il ne devait pas le garder tout le temps, grâce à ça il trouvait beaucoup plus faciles les trois enfants des Barons… Pas plaintif et chouineur pour un sous. Childebert regarda l’homme avec des grands yeux, il était en train de se saouler ! Décidément, Childebert n’avait pas si tort que ça lorsqu’il pensait que c’était un crétin ! Il s’approcha et lui arracha la bouteille d’alcool !


Vous êtes… Je ne trouve même pas de mots pour vous qualifier ! Est-ce une attitude d’homme ? Vous êtes eunuque ou quoi ? Franchement ! A vous répondre, assurément que c’est vous qui ne la mériter pas ! Si vous êtes comme ça tous les jours et bein je la comprends la pauvre dame ! Vous êtes méprisable ! Est-ce là, la tenue qu’un homme, époux et père de famille se doit d’avoir ?!

C’est à ce moment –là que la Baronne fit son entrer dans la maison, Childebert s’approcha d’elle et lui glissa la bouteille dans les mains, lui expliquant le tout, il était atterré le pauvre Intendant, Korydwen le laissa partir d’un signe de la tête, elle savait qu’il avait de nombreuses choses à faire et que veiller sur Cournon était chose essentielle pour lui. Elle le remercia…

Elle regarda son frère… Et là… Elle ne put s’empêcher de penser à certaines réflexions qu’il avait pu lui faire un certain hivers où elle avait un peu beaucoup bu, engueuler qu’il l’avait et jeté dans un abreuvoir, elle avait envie de lui coller une gifle, de le gifler ! Elle se décarcassait pour l’aider et franchement, cela n’en valait pas tant le coup que ça. Elle ne le reconnaissait pas, plus, elle avait compris le geste de Tiadriel et le comprenait un peu plus à chaque fois que les recherches avançaient, comment avait-il pu tomber si bas. Il était pire que ses gosses, il fallait le surveiller à chaque instant, mais pour le moment, les remontrances ne serviraient à rien, il fallait qu’elle se calme, tournant sur elle-même, elle entreprit de le rallonger dans le fauteuil. Il n’allait pas bien du tout. Réfléchissant… Elle ne voyait plus comment se sortir de cette situation, elle se leva et s’approcha de la fenêtre et regarda à travers, elle donnait sur la rue, les passant passaient, quoi de plus logique… Elle en avait marre, ce n’était pas facile, à tenir…

Elle retourna dans sa cuisine et fit chauffer un chaudron d’eau, il lui fallait une bonne tisane après ce qu’il venait de faire, mettant plusieurs feuilles et fleurs séchés au fond d’une tasse, elle versa une louche d’eau dessus et attendit un moment avant de pêcher les feuilles et fleurs. Elle lui apporta la tasse.


Bois ça ! Inutile de te dire que de vider mes armoires d’alcool n’était pas une bonne idée…

Elle posa la tasse sur le bord de la table et se leva en entendant frapper à la porte, c’était le petit page de tout à l’heure, il avait fait vite, il rapportait une missive de Beths et surtout les avis de recherche, elle le remercia en lui donnant plusieurs pièces et lui signifia d’attendre un moment, le temps d’écrire quelques lignes pour Beths afin de la remercier une fois de plus.

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Citation:
Ma chère Beths,

Merci pour ses avis de recherche, ils sont fabuleux, je vais en afficher un peu partout dans le village, les envoyer sur mes terres, Cournon, Neschers et Mirefleurs, en essayant que cela porte ses fruits.

Ton soutien sera transmis à Rick, je crois que nous sommes tous touchés par cette mésaventure et souhaitons qu’elle se finisse au plus vite. Je tâcherai de prendre soin de moi, du moins évité de faire crier Al parce que j’en fais trop…

Je t’embrasse et te tiens informer quoi qu’il arrive,
Kory.


Elle lui tendit la missive et lui signifia de retourner auprès de Beths pour lui porter cette missive. Korydwen referma la porte derrière et soupira, bien, elle avait de nombreuses affiches maintenant, il fallait les déposer. Elle retourna auprès de son frère et lui donna les avis de recherche.

Tiens, ce que Beths nous a fait ! Elle te soutient et des affiches ont déjà été affichées, je vais en envoyer à Cournon, Sarliève, Gondole, Pérignat-Sur-Allier, Neschers et Mirefleurs et j’en mettrai à Montbrisson également…

Sauf que… TOI tu dois rester ici ! Il faut que tu arrêtes tes bêtises, ce n’est pas comme ça que tu vas nous aider… Le temps que je passe à te surveiller, je ne peux pas l’utiliser pour chercher Tia… Je suis lasse, je suis fatiguée, j’ai l’impression que tu ne fais pas d’effort que tu te reposes entièrement sur moi. Je suis pas forte !! J’ai pas les épaules assez larges !! Quand deviendras-tu un homme ? Un vrai ! Un homme qui se bat envers et contre tout pour récupérer celle qu’il aime et pas une loque qui se réfugie dans l’alcool parce qu’il a lu une lettre qui ne lui plaisait pas !

Tia n’aimerait pas te voir comme ça ! Remue-toi ! La sonnette d’alarme ! Au lieu de saisir ta chance tu recules… Je ne te comprends pas !


Elle tourna les talons, une main sur son front, réfléchissant, épuisée, depuis combien de temps se démenait-elle pour eux ? Au final cela servait-il à quelque chose ? Elle ne savait vraiment plus… Elle voulait en finir bien rapidement… Et elle avait une idée en tête… Car après tout…










Rick
Rick était en train de boire à la bouteille allégrement, lorsqu’il croisa le regard désapprobateur du serviteur de Kory. Le jeune homme fronça les sourcils. Qu’avait-il à le regarder ainsi et à soupirer ? A ce moment-là, il était loin de se penser que l’intendant de la baronnie le trouvait comme une lavette, tout comme il était à mille lieues de penser à ce qu’il avait pu dire à Kory, lorsqu’elle avait fait la même chose, quelques mois plus tôt. En ce moment-là, il n’avait qu’une envie, c’était oublié son triste sort et sa peine. Il voulait noyer son chagrin et quel meilleur moyen de le noyer que l’alcool. En tant que tavernier, il était bien placé pour le savoir ou pour croire le savoir. En effet, combien de fois avaient-ils tenté d’aider des villageois esseulés qui tentaient d’oublier dans la boisson ? Combien de fois avaient-ils essayés de les convaincre que c’était le bon moyen ? Un trop grand nombre de fois. Mais il était bien connu que l’on est meilleur conseiller lorsqu’on cela ne nous concerne pas. Et alors qu’une étincelle commençait à germer dans son cerveau embrumé par les vapeurs d’alcools, il perdit sa nouvelle amie du moment : sa belle bouteille.

Vous êtes… Je ne trouve même pas de mots pour vous qualifier ! Est-ce une attitude d’homme ? Vous êtes eunuque ou quoi ? Franchement ! A vous répondre, assurément que c’est vous qui ne la mériter pas ! Si vous êtes comme ça tous les jours et bein je la comprends la pauvre dame ! Vous êtes méprisable ! Est-ce là, la tenue qu’un homme, époux et père de famille se doit d’avoir ?!

Rick ne savait pas quoi répondre à cela. Même un étranger avait compris ce qu’il faisait endurer à son épouse. Il était donc si méprisable que ça ? Quel exemple donnait-il à son fils et à ses jumelles ? Les filles étaient un peu trop petites pour comprendre mais Georges, du haut de ses 18 mois, commençait à comprendre des petites choses et surtout à se poser des questions. Lui, qui voulait être un père admirable et admiré était en train de sombrer dans le contraire. Il mit sa tête entre ses mains et tenta de comprendre pourquoi il en était arrivé là.

Il n’entendit pas sa sœur arriver ni Childebert lui expliquer la situation. Il avait sombré tout simplement parce qu’il voulait faire le contraire exact de son père. Le paternel était puissant et ne voulait pas montrer sa faiblesse. Du coup, il inspirait le respect mais aussi le dégoût car il ne voulait surtout pas montrer ses torts et ses travers. Que lui avait dit l’intendant ? Qu’il était une loque ? Non pire un eunuque. La pire insulte que quelqu’un pouvait lui lancer. Était-ce pour cela que Tia était partie ? Elle aussi avait-elle ressenti cela dans tous les sens du terme ? Avait-elle été retrouvée un amant qui n’était pas eunuque ? Un homme sur lequel elle pouvait s’appuyer sans risquer de se faire ensevelir par sa mièvrerie. Était-il en train de devenir Bisounours ? A cette seule pensée, Rick ouvrit les yeux et vit sa sœur, plantée devant la fenêtre. Elle se retourna et lui tendit une tisane. Ce qu’il vit dans les yeux de Kory lui fit peur. C’était un miroir dans lequel il voyait ce que Childebert avait vu. Il y vit de la déception, et cela fit mal au cœur du jeune homme. Un poignard s’enfonça dans le cœur masculin, au sens figuré du terme. Il ressemblait à son père et cela lui fit mal. Bien sûr le paternel n’était pas alcoolique mais il avait fait fuir son épouse par son comportement et Rick venait de faire pareil. Il ne ressemblait pas à sa mère qui avait eu la force de partir. Et Kory qui enfonça le clou une dernière fois, au cas où il n'ait pas compris la première fois.


Bois ça ! Inutile de te dire que de vider mes armoires d’alcool n’était pas une bonne idée…

Il regarda sa sœur, d’un air médusé, sans comprendre que faire pour endiguer ce qu’il venait de comprendre. Heureusement que l’électricité n’existait pas encore car sinon le jeune homme aurait été mort électrocuté. La chaise électrique aurait eu le même effet sur lui. Et ce que le jeune homme avait besoin venait de se produire. La déception dans le regard de sa sœur, l’idée qu’il soit un mauvais père pour ses enfants, la disparition volontaire de Tia, tout cela réveilla Rick d’un coup d’un seul. Il voulut expliquer à sa sœur ce qu’il venait de comprendre et s’excuser auprès d’elle mais on frappait à la porte et le jeune homme n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. A son retour, elle comportait de nombreux parchemins dans les mains, qu’elle lui tendit. Le jeune homme en prit un et regarda le texte de Beths. Il était vraiment bien et cela montrait le nombre de personnes inquiètes par la disparition de la maréchale de Montpensier.

Sauf que… TOI tu dois rester ici ! Il faut que tu arrêtes tes bêtises, ce n’est pas comme ça que tu vas nous aider… Le temps que je passe à te surveiller, je ne peux pas l’utiliser pour chercher Tia… Je suis lasse, je suis fatiguée, j’ai l’impression que tu ne fais pas d’effort que tu te reposes entièrement sur moi. Je suis pas forte !! J’ai pas les épaules assez larges !! Quand deviendras-tu un homme ? Un vrai ! Un homme qui se bat envers et contre tout pour récupérer celle qu’il aime et pas une loque qui se réfugie dans l’alcool parce qu’il a lu une lettre qui ne lui plaisait pas !

Tia n’aimerait pas te voir comme ça ! Remue-toi ! La sonnette d’alarme ! Au lieu de saisir ta chance tu recules… Je ne te comprends pas !


Rick soupira. Kory semblait excédée par son comportement. Et à y penser, elle avait raison. Il s’appuyait sur elle, comme sur une canne. Mais qu’était-il devenu pour inverser les rôles ainsi ? D’habitude c’était à l’homme d’être le soutien de la femme, c’était au frère d’être le chef de famille et là qu’était-il ? Il était le boulet de la famille. Rick, boulet de la Serna. En fait, lui n’avait pas besoin de titre, il en avait déjà un. Boulet… Quel choc… Après s’être aperçu qu’il était un Bisounours, il découvrait qu’il était un boulet. Il fallait qu’il se ressaisisse. Kory ne comprenait pas ce qu’il devenait et lui non plus d’ailleurs. Mais une chose était sûre c’est qu’il devait se ressaisir. Sa sœur tournait les talons, prête à partir. Il ne fallait pas qu’il la laisse partir ainsi sans qu’il lui parle. Il se leva et tendit le bras en sa direction.

Kory…. Attends…

La jeune femme s’arrêta et se retourna et Rick commença comme à son habitude quand il était stressé à faire les cent pas. Il s’arrêta, comme sa sœur, un peu plus tôt, devant la fenêtre.

Tu as raison, Kory… Tia n’aimerait pas me voir ainsi mais surtout Georges et mes filles non plus. J’ai le devoir pour eux de me ressaisir. J’ai toujours souffert de ne pas avoir un père, un vrai, sur lequel je pouvais compter. Et là, même si je n’ai pas les mêmes symptômes que le paternel, je ne suis pas un père sur lequel ils peuvent compter. Si je continue ainsi, ils vont me détester. Et alors que j’ai déjà perdu l’amour de leur mère, je ne survivrais pas à la perte de mes enfants. La bête sans nom a mis son serviteur de l’Acédie sous mes yeux et je n’ai pas réussi à voir Saint Georges qui était à mes côtés. Pourtant, je suis entouré et bien entouré par ma famille, mes amis et toi. C’est tout de même un comble de ne pas voir Saint Georges lorsque son enfant s’appelle ainsi, non ?

Rick se mit à rire. Mais c’était plutôt un rire nerveux qu’un rire de joie. Il se moquait de lui-même, sans complexe.

Tu as aussi raison de dire que c’était une sonnette d’alarme avant que la barque ne coule. J’ai deux solutions devant moi, soit je sors mon seau et j’essaye de vider l’eau qui se remplit petit à petit. Soit au contraire, je laisse ma barque couler et moi avec. Kory, je ne veux plus être cet homme faible qui te déçoit. Je veux être ce frère dont tu rêves et dont tu as besoin, cet homme sur lequel tu peux t’appuyer. Je veux aussi être l’homme qui a sut séduire Tia et qui a sut lui faire accepter de m’épouser. Je ne sais pas où est passé le tisserand des ciseaux et de l’aiguille et qui s’amusait à faire rougir son associée. Je veux qu’elle puisse s’appuyer sur moi sans avoir peur de se faire étouffer par le serpent qui sommeille en moi.

Rick reprit sa respiration avant de continuer.

Kory, je ne suis pas un Bisounours, qui ne pense qu’à être mièvre toute la journée. Ce comportement me fait vomir et me fait peur. Je veux au contraire être le père dont mes enfants auront besoin plus tard. Je veux un jour voir la fierté dans leurs yeux quand ils diront « Lui, c’est mon Père ».

Rick se retourna vers sa sœur.

Un représentant d’Aristote ne peut pas se comporter ainsi. Il se doit de montrer l’exemple et d’être une personne assez forte pour tout comprendre. Dire que j’ai fui la politique pour ne pas ressembler à notre père et que je fais subir à Tia ce qu’il a fait subir à notre mère.
Kory, je vais me reprendre et t’aider à retrouver Tia. Et dès qu’elle sera devant moi, je la séduirais comme au premier jour. Si je dois lui refaire la cour, je la lui referais…. Si je dois me jeter à ses pieds pour me faire pardonner… je le ferais…


Rick ferma son poing et tapa dans son autre main tendue pour appuyer sa phrase.

Kory, je t’en ai trop demandée jusqu’à maintenant et je te remercie de m’épauler, de me soutenir et surtout de me supporter ainsi. Si tu le veux bien, nous allons partir chacun de notre côté pour afficher ses avis de recherche. J’espère que Tia ne prendra pas mal ses affiches. La maréchale recherchée par la maréchaussée, c’est assez comique quand même non ?

Rick se mit à sourire aussi. Mais son sourire n’était plus triste comme en début de journée. Il était confiant et sûr de lui. Il avait atteint le fond du lac et tout doucement, il était en train de remonter, grâce à la corde tendue par Kory et par leurs amis. Il se rapprocha d’elle.

Merci ch’tite sœur…

Rick marqua une hésitation et demanda à sa sœur.

Tu crois que je devrais lui écrire un poème pour lui expliquer mon comportement ? Mais dans ce cas, où puis-je lui envoyer ? A Cournon ? Chez nous ? J’attends de la retrouver ?

Rick se gratta le sourcil pour réfléchir.

Dis-moi… Est-ce que… est-ce qu’il est possible que…

Le jeune homme hésita à lui parler de Childebert et surtout sur ce qu’il avait vu et entendu. Il ne voulait pas lui laisser un tel souvenir et surtout que le serviteur aille jacasser parmi le personnel de la baronnie. Être mal vu par une personne n’était pas un souci en lui-même car on ne pouvait pas plaire à tout le monde, mais il aurait été choqué qu’un moment de faiblesse de la part d’un diacre soit reporté à toute la baronnie.
_________________
--Kory
Korydwen a écrit:
Montbrison, 9 chemin du Bord du Lac

La discussion était forte, Korydwen n’en revenait pas, elle avait réussi, la méthode dure était donc la bonne, elle allait pouvoir enfin se sortir de ce truc dans lequel elle s’était fichue délibérément. Elle avait opéré un demi-tour et s’était laissée tomber dans le fauteuil, le coude sur l’accoudoir, ses doigts caressant un de ses sourcils, elle l’écoutait en réfléchissant. Tout en tapotant ses doigts sur l’autre accoudoir, elle prit la parole.

Tu n’as pas perdu l’amour de leur mère ! Sors toi ça du crâne ! Tant que tu ne l’auras pas retrouvé et qu’elle ne t’aura rien dit en face tu n’as rien perdu ! Avec toi tout est un comble, tu fais l’inverse de ce que tu penses et souhaites, tu as tellement peur de mal faire que tu réfléchis trop… T’es comme moi au final.

Sourire, réfléchissant à nouveau, l’écoutant aussi, les de La Serna étaient-ils obligés de souffrir durant toute leur vie ? Que cela soit Rick à ce moment-là, Kory la jalouse qui s’attire les foudres des autres, ne supportant pas de voir son époux bien entouré, Eldarwenn persécuté par son frère, Eledwenn pareillement et Ethan ? Ethan marchant dans l’ombre de son père, volontairement ou non, de toute façon ce n’était que souffrance.

Pourquoi un de La Serna se doit-il de souffrir ? Pourquoi est-ce que tous à notre façon on est mauvais ?

Réfléchissant, tournant le tout dans sa petite tête qui tendait plus vers l’explosion qu’autre chose, mais quelle idée de se mettre dans cette galère. Relevant la tête, tenant ses cheveux noires entre ses mains, elle fixait son frère, il était pire qu’elle, encore plus exténué, encore plus faible, encore plus tout…

Sors le seau par pitié que tout ceci se termine ! Rame, enlève l’eau, fait remonter cette barque qu’on en parle plus !

Sourire qui se voulait rassurant, du moins le plus possible, aller dans son sens, le soutenir jusqu'au bout et visiblement, elle avait atteint le bout de ses forces, elle n'en restait qu'humaine et avait bien du mal à contenir ses émotions.

Tes enfants sont fiers de toi, là n'est pas la question ! Tu es un père formidable ! Garde ça en tête !

Elle le regarda cependant de travers.

Se jeter à ses pieds ? Euh vu ton triste état, vaut mieux pas. Je te remercie de vouloir m'aider, tu es trop faible pour porter des affiches ! Tu vas t'effondrer par terre et je devrai encore te soigner ! Tu as besoin de repos, reste ici ! Ecris donc à tes enfants ! Ils seront heureux d'avoir des nouvelles de leur père ! Tes histoires doivent leurs manquer !

Elle le regardait, l'implorait, elle se serait mis à genoux à ses pieds pour qu'il se redresse, qu'il relève la tête et comprenne, elle n'en revenait pas de ce qu'elle ferait pour le relever. Elle espérait que cela conviendrait à Tia, parce que franchement sinon, elle la ferait pendre. Elle réfléchissait à sa question concernant son poème.

Le poème ? L'envoyer non ! Il faudra que tu lui dises en face, en la regardant droit dans les yeux, tu feras sûrement bien plus renaître ce que tu cherches à faire renaître plutôt qu'avec un parchemin ! Vois-tu, finalement sur un parchemin on écrit tout et n'importe quoi et puis en face c'est tellement mieux...

Il avait eu les bonnes paroles, elle le regardait en souriant, un brin de fierté dans son regard, il était comme elle, elle était comme lui, même si ils n’avaient pas grandi ensemble, beaucoup de choses les rassemblaient, ils vivaient plus ou moins les mêmes choses, réagissaient plus ou moins pareillement, pour cette raison qu’ils se comprenaient si bien, pour cette raison qu’elle le soutenait au temps, au péril de sa santé. Elle s’approcha de lui et posa sa main dans son épaule et son menton sur sa main.

On est pareil finalement… On est pas doué, on fait tout de travers, on pense rendre les gens heureux et finalement on fait le contraire… On dit le contraire de ce que l’on pense… On est trop passionné, est-ce là une trace d’Aliénor ? Est-ce là, la trace d’un poète qui sommeille en nous ? Je me demande comme tout cela finira…

Un sourire, rien de plus, elle n’était plus capable de grand-chose maintenant si ce n’était d’attendre qu’il se passe quelque chose, mais si elle voulait qu’il se passe quelque chose, elle devrait plutôt se bouger.

Bon reprenons-nous ! Je crois qu’on a des affiches à distribuer un peu partout ! Pas en faisant les mollassons qu’on arrivera à quelque chose ! Tâchons de faire le bon choix !

Elle se leva et attrapa les avis de recherche, mais vu l’état de son frère, peut-être était-il mieux qu’il reste à l’intérieur et se repose. Elle espérait qu'il comprendrait.

Bon, je vais envoyer les affiches un peu partout ! Toi tu restes là...

Il semblait préoccuper, sûrement la discussion qu'il avait eu avec Childebert.

Si il est possible de dire à Childebert de se taire ? Il ne dira rien, il garde tout pour lui, enfin sauf quand c'est très drôle et là, la situation n'a rien de drôle ne t'en fais pas !

Elle lui apporta parchemin et plume et puis aussi de l'encre et le nécessaire à écriture pour écrire allonger, enfin assit les jambes tendues sur un lit ou un canapé.

Ecris ! J'envoie les affiches !

Korydwen le laissa et fila en vitesse faire porter les affiches, plusieurs tas d'une dizaine, une pour Neschers qu'un jeune enfant se chargea de porter, un autre pour Cournon d'Auvergne et enfin pour Mirefleurs. Elle en déposa ensuite dans chacune des auberges que pouvait compter Montbrisson, sans compter le marché et les différents ateliers des artisans, elle en avait également mis sur les vitre de la mairie, panneaux... Bref partout où elle pouvait ! Elle retourna ensuite chez elle et retrouva son frère, elle s'installa doucement dans un fauteuil et attendit...
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