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[RP] Le Black Bow, son équipage, ses aventures.

Lephil
Depuis que son propre comté avait envoyé par le fond sa luxueuse nave de plaisance, le gamin ne pouvait contempler le large sans que son sang ne bouille dans ses veines.
Ce jour là ce fut sa douce Owelie qui réveilla en lui l'appel du large plus fort que tout.
Mais lorsqu'elle lui expliqua avec enthousiasme le projet d'aller casser du pirate dans les Atlantiques pour le compte de l'amirauté, des pensées contraires livrèrent une bataille acharnée sous les cheveux ébouriffés du Phil.


D'un côté il y avait cette voix calme, posée et raisonnable qui lui disait:

« Quelle noble croisade contre les vils pirates des mers mon fils!
Tu vas retrouver ta mer.
L'aventure et le danger que tu aimes tant.
Et quand tu reviendras tu pourras être fier d'avoir œuvré pour si glorieuse cause au service du bien! »


De l'autre cette voix grinçante et acide qui le tiraillait :

« Qwaaaa ???
Bosser pour les autorités ?
T'as pas encore pigé la leçon garçon?
Ça t'suffit pas que l'comté t'aie coulé ta nave après tout c'que t'as fait pour lui?
Quand t'auras bien risqué ta couenne c'est eux qui toucheront les honneurs et l'oseille!
Et toi le pauv'couillon on t'remerciera 'vec des belles paroles et un coup d'pied au cul!
Pis après y t'foutront au trou si t'insistes trop pour toucher ta paye.
Faut jamais faire confiance à ces gars-là! »


Le gamin sentait bien qu'il suffirait de quelques battements de cils de sa douce et d'un peu de miel pour le convaincre, comme à chaque fois.
Car s'il se plaisait à jouer les durs devant ses potes, il n'en était pas moins un vrai cœur d'artichaut.
Alors il voulut demander conseil à sa Marraine.
Mais ô surprise!
Celle-ci s'était déjà engagée pour le voyage auprès du capitaine.
Et elle usait d'arguments beaucoup moins tendres que ceux de sa belle:

« Lephil !!!
Signez ici et point de discussion !! »


Le gamin se dit à lui-même:

« Mon gars... deux femmes contre toi tout seul...
J'ai bien peur que sur c'coup là tu fasses pas l'poids... »


Mais il fallait bien sauver la face.
Alors il négocia sec avec le capitaine.
Mais bien que paraissant honnête et loyal, celui-ci était dur en affaires et pas né de la dernière pluie.



« Mouais... faut voir... si y'a d'l'oseille à faire...
C'est bien payé comme boulot?
Bon...
Alors d'acc!
Si comme vous dites la Mirale m'aide à avoir une nave de combat j'marche dans la combine.
Mais 'tention hein!
J'fais pas le larbin et pas question que j'lave le pont!
T'façon ça sert à rien y va pleuvoir bientôt...
Allez trinquons marché conclu collègue capitaine! »


Le plus dur restait à faire.
Sauver son honneur devant sa belle.
Il la rejoignit et se campa fièrement devant elle, lui parlant d'une voix assurée:


« Querida!
Cette fois c'est moi qui décide !
Fais nos bagages parce que J'AI décidé qu'on embarque pour le voyage!
Non mais sans blague à la fin c'est qui l'homme ici, c'est moi ou c'est pas moi ?!
Euh... enfin... euh... si t'es toujours d'acc... sans vouloir te commander... ma p'tite douce... euh... alors t'es contente? »



.
Ninon.nihouy
Ninon écoutait et observait tout ce petit monde, saluant les nouveaux les uns après les autres. Pour une fois elle n'en menait vraiment pas large, il y avait trop de monde et le monde l'intimidait. Aussi la Normande se tassa-t-elle sur sa chaise pour les écouter. Gwip ne parlait pas non plus, comme elle il aimait le silence peut être ? Elle n'aurait su le dire.

Toutefois elle fut assez étonnée de voir que l'équipage comportait pas mal de femmes. Était-ce un bon ou un mauvais présage ? Sous son tricorne qui maintenant lui tombait presque sur le nez, elle réfléchissait. Elle trinqua et se dit qu'une bière ça irait, deux un peu moins, mais qu'à trois elle finirait ivre morte. C'est que c'était une brindille la Ninon, faite dans du petit bois comme disait sa mère quand elle parlait de sa maigreur, "ma fille est un peu maigre, mais elle un joli sourire" qu'elle disait tout le temps. Pfff elle n'était pas maigre d'abord ! Juste un peu osseuse et après ?

Tout en sirotant elle suivait les échanges et finit par poser deux-trois questions.


- Qu'est-ce que ça veut dire Black Bow ? Et y aura-t-il un chat sur le navire ? Parce que quand y a un chat, y a pas de rat non ? Pis les cabines des matelots sont pas mixtes hein j'espère ?

Les autres auraient surement des questions plus intelligentes, oui surement.
Jeanjakou
Jean écoutait le discours du Capitaine tout en sirotant sa bière. Maigre comme il était et tenant peu la boisson (ce qui était chose surprenante pour un Breton, mais visiblement pas impossible), il préférait "déguster" que "distribuer" son goûter dans la paille répandue sur le sol de la taverne.

Autour de lui, les femmes et les hommes de l'équipage semblaient également suspendues aux lèvres du géant. Ainsi donc, le premier voyage consisterait à se rendre à Bordeaux pour étrenner la caraque et les matelots ! Voilà qui promettait des surprises. Allait-on le mettre de quart avec le gars à la coupe improbable répondant au nom de Ross ? Allait-il se retrouver à astiquer le pont ? Mais surtout : allait-on lui apprendre à tirer du canon, à lui dont l'aventure marine consistait à un aller-retour Bretagne-Angleterre ?

Ninon attaqua la première les questions. Il n'avait jamais entendu parler de cabines pour les matelots et attendait avec impatience d'en savoir plus sur l'agencement du
Black Bow. Puis, lorsque Ninon eût fini, il ouvrit à son tour la bouche pour parler :

Tant que les ennemis ne sont pas de la "Royale bretonne", ça me va.

Il but une nouvelle gorgée de bière, avant d'entamer la seule question qui lui brûlait les lèvres pour le moment :

On aura le droit de pêcher, j'espère ? Pas que je n'ai pas confiance dans les talents culinaires des uns et des autres (il visait là principalement les siens, qui étaient fort limités) mais le poiscail, ça peut toujours améliorer le rata.
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Rosyne
Elle avait trouvé place entre Ninon et le Jakou, elle n'osait pas trop parler, de peur de se trahir.

Elle se sentait un peu mal de penser que son accoutrement ne lui servirait à rien au final. De plus, ce fichu bandage la comprimait comme pas possible. C'était vrai que sa poitrine était écrasée comme pas permis.

Elle avait pris quelques gorgées dans chaque chope apporté, un vieux truc pour donner l'impression de boire sans vraiment boire. Elle devait garder toute sa tête. Elle se demanda si ce n'était pas mieux de mettre fin à cette comédie rapidement vu que le Capitaine Eddar acceptait les femmes à bord du Black Bow, mais le capitaine pourrait le prendre mal et la voir comme une menteuse, donc elle n'embarquerait pas. Pourtant elle savait y faire en mer. Elle avait, comme disait, sa nourrice, de l'eau salée à la place du sang. Elle en était pas à son premier voyage en mer.

Elle observait les autres, tout comme chacun le faisait, on ne se connait pas encore, on a pas astiquer les canons ensemble ni levé les grands voiles, donc on se jauge un peu. Elle eu un sourire en se demandant comment les autres pouvoir percevoir Ross. Elle se gratta la tignasse.

Des questions?

Oui, plusieurs, une montagne rien que de ça: la solde, les tâches attribuées à chacun, les quarts de garde, la boustifaille, bref des questions de femmes comme dirait Alderan.

Elle sourit quand elle entendit les questions et les demandes des autres
.

-Non capitaine, aucune question pour le moment, sinon à savoir ce que vous attendez de nous pour la disciple et si on fera résonner les canons,,,

Elle glissa en douce à Ninon quand personne ne les regardait; - un hamac chacun si on est chanceux, assure toi d'avoir une bonne paillasse pour la mettre dedans
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*cherche époux cruel*MP disponible
Lephil
Le gamin observait un par un ses futurs compagnons d'équipage tout en tirant discrètement sur sa pipe à sève de pavot.
Il y avait beaucoup de filles.
Il tenta de balayer les vieilles superstitions de marin comme quoi les filles sèment la zizanie dans l'équipage en se rappelant qu'il était parfois difficile de recruter de bons matelots.
Mais entouré de femmes, le gamin ne pouvait s'empêcher de frimer et d'en rajouter des caisses.
Non pas qu'il chercha la bagatelle.
Le Phil n'avait d'yeux que pour sa belle Owelie avec qui il filait le parfait amour depuis des lustres.
Sans doute compensait-il par sa gouaille et ses vantardises le sérieux complexe d'infériorité que lui donnait sa carrure frêle et maigrichonne.
«Verrez un jour ! Quand j'serai plein d'oseille on m'respectera et j'serai quelqu'un! » aimait-il à répéter.

Aussi se présenta-t-il ainsi :


«B'jour les gars les filles,
M'appelle le Phil.
Meilleur capitaine de tout l'Midi.
A Montpeul on m'appelle Capitaine Fracasse.
A cause que c'est moi qu'a inventé l'accostage à la hussarde.
C't'une technique de marine moderne pour simplifier les formalités d'accostage.
J'ai traversé deux fois la Grand'Bleue jusque chez les Ottomans sur ma beauté marine La Grande Traversée.
Pour vous dire que les pirates et les tempestes ça m'fait pas peur.
M'enfin j'suis comme vous autres j'prendrai l'poste qu'on voudra bien m'filer.
Si c'est pas trop fatiguant. »


Et s'adressant au capitaine:

«Comme vous d'vez savoir, l'important dans l'équipage c'est qu'tout l'monde soit bien à sa place.
Et y s'trouve que :
Pour la cuistance j'mets toujours trop d'sel et d'piment.
Même qu'un fois chez Marraine Paquita une cliente s'est r'trouvée la tête dans l'abreuvoir...
Pour laver l'pont, c'est comme pour les charrettes.
Dès que j'm'y mets ça fait v'nir le mauvais temps.
Pour la vigie ça m'endort pis avec le vent c'est compliqué pour allumer sa pipe.
Alors comme j'veux piquer la place à personne et que y'a d'jà un Capitaine et un Second...
J'me disais que p'têt j'pourrais faire le Troisième...
J'peux être de bon conseil question marine.
M'enfin c'est vous l'patron hein... »


Et puis il observa le petit mousse Ross.
Quelque chose clochait en lui.
Physiquement on aurait pu facilement le prendre pour un p'tit gars un peu frêle à la voix fluette.
Et il faut dire qu'il donnait rudement bien le change avec ses manières un peu sauvages.
Mais le Phil ressentait cette gêne qui le poussait à frimer devant lui encore plus que devant tous les autres.
Et sa sensibilité adolescente aiguisée par la sève de pavot ne pouvait pas le tromper.
Alors il profita d'un moment d'inattention pour lui glisser à l'oreille :


« Pas b'soin d'me la faire à moi.
J'suis marin, j'connais la musique.
T'es une fille qui veut s'faire engager matelot.
Mais t’inquiètes, j'cafterai rien au capitaine. »


Et il lui fit un clin d'euil amical.


.
Philemon
Doucement Il faisait connaissance avec l'équipage, doucement ...doucement , un peu timide, un peu sauvage, un peu gentil , un peu cuistot, le Philémon , dict le Phil le Vrai , dict le Barbu...était un bon bougre qui voulait se faire passer pour un ogre...il s'amusait à aboyer et à faire semblant de martyriser ses congénères , il avait une admiration sans bornes pour sa Maistresse escorteuse. La Reyne des tavernes et des bons petits plats!

Il mangeait chez elle dès qu'il le pouvait , se régalait de ses tartines et était un adepte des plats mitonnés.


Il avait réussi à se faire engager comme cuistot et c'était son premier premier grand soir, ce soir, il avait passer une partie de la journée en cuisine à préparer sa daube.


Citation:

1 kg de viande bœuf
1,5 kg de carottes
1 l de vin rouge
4 ou 5 échalotes
1 oignon
laurier, thym
4 clous de girofle
quelques grains de poivre
1 litre de bouillon de boeuf
2 cuillères à soupe de farine



Après avoir préparé tous les ingrédients il les mis en cocotte , faisant revenir la viande dans l'huile d'olive, tronçonner les carottes, mouiller la préparation après l'avoir singer, et laisser le tout mijoter pendant des heures. Les effluves , il en était sur, allaient caresser les narines de tout l'équipage.

Il attendit le verdict .....si son plat n'était pas bon ..il pouvait s'attendre à être pendu! il espérait ne pas s'être trompé dans son calcul pour les portions, c'est que ca mange les marins

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Jeanjakou


Pendant que tous - ou presque - attendaient des réponses à leurs questions (celle de Jean n'étant d'ailleurs pas primordiale, puisqu'il avait de toute manière l'intention de pêcher, autorisation ou non), le cuistot de la taverne servait le plat du jour. Voilà qui tombait à pic, car les effets de l'alcool commençaient à se faire sentir et le Breton avait faim.

Il huma le parfum délicat de la daube. Il crut reconnaître l'odeur de la carotte - qui n'était pas sa racine préférée, surtout lorsqu'elle était cuite - ainsi que l'odeur de vin rouge. La plupart des épices qui parfumaient le plat lui étaient inconnus et pour cause : il n'avait jamais mangé de la cuisine au thym.

Curieux de goûter au mets délicat que le cuistot avait mis la journée à préparer, Jean plongea sa cuiller dans la gamelle et se pelleta une large quantité fumante dans le gosier. Il grimaça, reconnaissant le goût de la carotte cuite et se brûlant la langue d'avoir voulu manger alors que la daube était encore trop chaude. Il ouvrit grand la bouche à la fois pour refroidir la cuillerée qu'il tentait d'avaler et pour articuler l'inarticulable :


...est ...aud !

Puis, après quelques instants honteux où il lui était impossible de refermer le bec sans se brûler davantage, estimant que la bouchée était à bonne température, Jean commença le lent travail de mastication où carottes, viande et épices furent mélangées, broyées, dégustées avant d'être dégluties. Ses papilles, jusque là sollicitées par le tubercule douçâtre et sucré, furent soudain exposées à une explosion de saveurs.

Umami*-miam ! Ce plat est délicieux. Bravo, cuistot !

Jean se leva d'un bond et s'avança vers Phil le Vrai pour l'embrasser. Le Breton pleurait presque de joie, car c'était bien la première fois qu'un plat de carottes lui semblait savoureux.




*Mot d'origine japonaise à peu près traduisible par "savoureux", considéré comme l'un des 5 goûts avec le salé, le sucré, l'amer, et l'acide.
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Isab95
Elle les observait un à un et pour ceux qui osaient s'exprimer, les écoutait attentivement.
Le Géant avait clairement présenté les choses mais il était naturel que les jeunes matelots, pour certains totalement novices, se posent des questions à propos de ce voyage qui serait long et plein d'incertitudes.

Elles les regardait et les trouvait tous plutôt timides. Impressionnés par leur futur capitaine et par la chance d'avoir à naviguer sur le plus grand des navires. Elle devinait que chacun avait une bonne raison de larguer les amarres d'une vie terrestre. Certains fuyaient peut être la Justice ou des amours décevantes ou tout simplement une vie morne.
Elle devinait aussi, et pour les mêmes raisons, que leur timidité apparente cachait de forts caractères, bien trempés. Ce n'était pas le premier venu qui lâchait une vie calme mais rassurante où la prise de risques consistait en une récolte moins abondante que la saison précédente.


Aussi, était-elle impatiente d'embarquer avant de les découvrir, les uns après les autres, en priant le ciel qu'aucun conflit grave mette à mal la cohésion indispensable lors d'une telle expédition.

Elle lança un regard à Kheldar afin de vérifier qu'il l'autorisait à répondre et se tourna vers la jeune Ninon.

Oui, il y a des chats sur le Black Bow. Au moins deux, celui du Capitaine et le mien. Si vous en avez un, vous pouvez le prendre à bord. Il y a aussi un lapin, mon lapin. Barbare, c'est son petit nom charmant et il faudra le traiter en hôte privilégié.

Un petit sourire. C'est à peine exagéré. Ce lapin est un cadeau de Kheldar et elle y tient comme à la prunelle de ses yeux.

Bien entendu que les cabines ne sont pas mixtes. Il y a le quartier des femmes et celui des hommes. Et suffisamment de place pour tout le monde. Les couchettes sont confortables sans être luxueuses. Vous y dormirez très bien puisque le travail à bord ne manque pas et que les nuits sont courtes. En général, on s'écroule et on s'endort sitôt la tête posée sur le matelas.

Puis elle répondit à Jeanjakou.
Oui, bien sûr que vous pourrez pêcher. C'est même conseillé si vous voulez agrémenter le repas pris au mess.

Elle laissa Kheldar expliquer le nom de son navire. Et ce pourquoi il avait choisi de l'appeler ainsi.

L'odeur de la daube vint lui chatouiller les narines. En son for intérieur elle se dit qu'ils avaient leur cuistot. Et bien manger était primordial pour maintenir le moral et la forme de l'équipage.

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Ninon.nihouy
Il y a aussi un lapin, mon lapin. Barbare, c'est son petit nom charmant et il faudra le traiter en hôte privilégié.

C'est là que tout coinça ! Ninon regarda la femme abasourdie, elle était second pour de vrai ou elle venait faire croisière pour promener ses animaux de compagnie. Déjà comment on pouvait avoir un lapin comme hôte privilégié quand les vagabonds crevaient de faim ! Parfois elle n'avait elle-même pas assez d'argent pour manger et on lui collait sous le nez... un lapin !!!! Un lapin sur un bateau ? Hallucinant ! Jamais de mémoire de marin elle n'avait entendu pareille sottise ! Le bateau était déjà maudit !

- Un lapin ? Vous voulez notre mort ? Ce bateau serait maudit ! Vous n'êtes pas sans savoir que les lapins sont des rongeurs, lâchez un lapin sur un bateau et dites adieu à vos cordages et tout ce qui est mangeable pour lui.


Oui mettre un lapin sur un bateau, c'était comme y mettre le diable en personne. C'était mettre en jeu la vie des marins, la santé du navire. C'était une malédiction et elle se jura de régler son compte à la bestiole si elle la croisait. Elle regarda le Capitaine et le reste de l'équipage et se dit qu'ils n'allaient pas accepter le lapin ! C'était impossible ! Le Cap'taine ne pouvait être si... inconscient.
Kheldar
Les premiers instants de silence passés, les questions fusèrent à tour de rôle, et l'ancien mercenaire ne s'occupa que de celles qu'il jugeait primordiales.

Le Black Bow signifie l'Arc noir en langue angloyse. Pourquoi de l'angloys? Le latin me fatigue et le françoys trop commun. C'est un vaisseau de guerre, j'ai donc opté pour un nom en conséquence. Je n'allais pas l'appeler "la sirène" ou "l'Hippocampe" même si ces noms sont bien trouvés et en rapport avec l'océan. J'ai donc pioché dans les récits et les noms que j'ai pu lire à l'amirauté royale pour ne pas faire de plagiat. Le noir ou le rouge pour la couleur, et une arme en guise de nom. Les deux associés formant le nom complet du Navire.

Il répondit aussitôt à une autre question.

Les canons vous les ferez parler le plus rapidement possible, tous sans exception. Du mousse au Second, en passant par le cuistot et l'infirmier quand j'en trouverai un. Je vous veux opérationnel rapidement à ce niveau là et je vous entraînerais moi même.

Eddard avait laissé le second s'occuper de répondre aux questions pratiques sur la vie qu'ils mèneraient sur le Black Bow. Le colosse n'aimait guère s'attarder sur les détails, et l'un de ces détails sembla soulever une vague d'indignation au sein de l'équipage qui s'exprima par la voix de la jeune Ninon. Haussant un sourcil, il ne répondit pas de suite, espérant que ce n'était là qu'une réaction exagérée due à la présence d'un animal tout sauf attendu à bord du Bow. Ce ne fut pas le cas, et une brève lueur ennuyée troubla un instant l'indéchiffrable visage du Capitaine avant qu'il ne réponde.

Puisque cela semble réellement vous tenir à coeur d'aborder la question d'un lapin à bord du Bow. Il ne se baladera pas à sa guise et restera dans la cabine. Lorsqu'il sortira ce sera sous la supervision du Second. Considérez le comme une mascotte.

Outre le fait qu'il pourrait ronger tout ce qui se présente à lui, la présence de deux chats à bord suffirait à le réduire à l'état de civet si on laissait livré à lui même.

Il ajouta, pour ne pas avoir à souffrir d'autres questions, et aussi parce que l'équipage serait probablement intéressé par ce qui allait suivre.

Levez vous à présent, je ne vous ai pas fait venir uniquement pour papoter. Il est temps pour vous d'aller visiter le navire... Nous avons deux heures avant que les ouvriers n'entament les dernière finitions. Et nous lèverons l'ancre dans trois jours.

A ces mots, le regard acier du Capitaine s'illumina d'une lueur peu commune.
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Lephil
Le gamin écoutait toujours.
Il faut dire qu'il n'en menait pas large depuis que la Second du premier l'avait nommé, ô honte suprême, Nourrisseur du lapin mascotte du bateau, le nommé... Barbare!
Cela lui avait tout de suite parut louche et il avait mené une rapide enquête auprès de ses compagnons de bord.
A chaque fois qu'il en croisait un, le gamin bavard engageait conversation du genre:


« B'jour !
Alors t'es quoi toi?
Vigie?
Ah ouais classe ça!
Et moi?
OOOh putain mazette!
Une honte terrible que c'est pas possible!
J'dois chouchouter le chie-cachous à sa môman là!
Le lapin Barbare!
T'imagines un peu?
Si mes potes apprennent ça un jour j'suis bon pour m'cacher dans un trou pendant dix siècles!
Môôôa Capitaine Fracasse obligé d'nourrir la plus maudite bestiole de tous les marins!
Que là j'fais des efforts terrrrrrribles pour obéir !!
Pas qu'j'aie les chocottes hein tu penses bien!
Mais bon... euh... t'sais c'que c'est quoi... les chefs euh... c'est les chefs quoi...pfff.»


Alors quand Ninon qui paraissait si sympathique prit la parole pour exprimer la crainte de beaucoup, le gamin se sentit regaillardi.
Il lui fit un sourire approbateur et parla à son tour.


«Euh Cap'tain?
Sans manquer d'respect l'a pas tort la dam'zelle.
Un lapin sur un bateau peut nous porter qu'la poisse...
Tous les marins l'savent!
Pis y'a aussi d'aut'trucs qui m’inquiètent...
J'vous ai entendu dire avec Dona Second qu'on avait dû importer les rats sur le bateau.
Tous les marins savent que quand les rats fuient le navire c'est qu'on est prés d'couler.
Alors si ces bestioles veulent même pas y monter d'eux-mêmes au point qu'on doive les importer de force...
J'me dis qu'c'est pas d'bon augure non?
C'est qu'ça a d'l'instinct ces bestioles!
Alors du coup on s'pose tous la question d'savoir si...
Si... hum... si seriez pas par hasard un d'ces marins d'eaux douces qui croyent que la marine c'est la promenade et qu'un navire s'manie comme une charrette de troufion.
Sans manquer du respect respectueux qu'un brave matelot doit à son cap'tain hein!
Je jure parole croix d'bois!
Mais c'est que j'connais les matelots moi.
J'ai commencé mousse avant d'être cap'tain.
C'est pas qu'on craint l'danger nous autres.
J'vous jure bien que pas un d'nous ne faiblira devant pirates ou tempêtes.
Mais nous autres marins on est 'achement sticieux, pour pas dire super sticieux.
Et c'que j'peux vous dire en bon matelot d'pont c'est que si voulez pas nous foutre une mutinerie à bord, ben l'équipage doit trouver confiance en son cap'taine.
M'enfin moi j'dis ça pour vous rend'service hein!»


Puis il se tourna vers le petit mousse Ross en lui adressant un sourire taquin et rigolard:

«Té c'est comme le coup des filles qui portent la poisse dans l'équipage!
Une vieille terreur de marins ça aussi!
Pas vrai mon gars? »


Et il se mit à fredonner innocemment une vieille rengaine de matelot qui lui sembla fort à propos:

https://www.youtube.com/watch?v=RazT3XJFThc

.
Jeanjakou
Jean serrait encore le futur coq dans ses bras lorsqu'un mot, un seul, le fit lâcher le pauvre Philémon pour se tourner vers le Second. Avait-il seulement bien entendu parler d'UN LAPIN ?!* Il regarda ses camarades. Ninon et Phil semblaient passablement outrés. Et lui avait sérieusement blêmi, car il avait bien compris la portée des propos de dame Isa.

"Un lapin ! Le plus terrible porte-malheur qu'un navire puisse embarquer !"*

Le capitaine eut beau tenter de les rassurer ensuite (en arguant que ledit lapin allait rester dans sa cage), Jean était au bord de l'évanouissement. Et si Phil faisait ce que le Breton appelait
de l'esprit, lui marmonnait pour lui-même :

"Livide tel un spectre, il rôde dans nos coursives !
N'entendez-vous pas son couinement démoniaque ?
Ô funeste augure qui fait de ce vaisseau une épave en sursis !"
*

Le jeune homme sortit de sa torpeur lorsque le Capitaine leur proposa de faire le tour du propriétaire. Il posa la main sur l'épaule du Phil (le capitaine Fracasse, pas le Vrai) et d'une voix blanche, dit :

Allons, camarades, visiter ce fétu dérisoire qu'on jette sur l'insondable abîme !**

Puis, il se dirigea vers la porte tel un fantôme qui aurait vu un vivant, et inversement.



* Citations tirées de la série De Cape et de Crocs, et plus précisément de l'album Pavillon noir ! d'Alain Ayroles et Jean-Luc Masboux.
** Reformulation d'une réplique du même album, même page, même case, que les citations précédentes.

_________________
Lephil
[En mer...]

Après longues discussions de comptoir avec le collègue Jean, résolution fut prise.
Il fallait en finir avec ce maudit animal Barbare qui sèmerait la zizanie dans l'équipage et porterait malchance au navire.
Mais comment faire?
Empoisonner ses carottes?
Non...
L'on penserait de suite à soupçonner le Phil.
Et on le mettrait assurément aux fers.
Alors après mûres réflexions et échafaudages, le plan diabolique, subtil et délicat fut établi et décidé à l'unanimité de leur fort intérieur à eux même.
Alors que la second étudiait studieusement les cartes comme elle disait, le gamin profita pour amener le lapin sur le pont.
Il se munit de sa fidèle pipe à sève de pavot et la bourra copieusement de sa meilleure récolte opiacée.
Il fixa à l'embouchure du tuyau un joli rond de carotte bien fraîche et alluma la pipe.
Il tira quelques bonnes bouffées pour s'assurer de la qualité.
Puis, après avoir ouvert la cage pour libérer l'animal il lui tendit en lui parlant d'une voix mielleuse:


« OOOh le gentil Pinoupinou à cha Môman cha!
Y va goûter la bonne cacarotte à Tonton Phil!
Après va faire bon gros dodo et plein d'jolis rêves! »


Lorsque le lapin commença à ronger le bout du tuyau le gamin prit sa respiration et souffla un bon coup à l'autre bout de la pipe.
Le lapin releva la tête l'air surprit, toussa et ouvrit de grands yeux rouges tout en chancelant sur ses petites pattes.


« Et v'là l'travail!
Personne pourra m'soupçonner d'l'avoir tué ainsi!
Forcément!
Tout l'monde sait bien que les lapins ne fument point!
Malin le Phil té pardi!
Et même bientôt on m'remerciera!
Dans tous les ports on chantera la gloire de ceux qu'ont sauvé le Black Bow de la bête maudite!»
se disait le Phil à voix haute, avec un sourire candide et satisfait.

A cet instant le Perroquet Tagueule, fidèle messager à courrier du gamin, rentra de lointaine mission en Languedoc.
Il avait perdu quelques plumes et son bec était bleu.


«Tu causes, tu causes, c'est tout c'que tu sais faiiiiiiirrrre ! » coassa l'oiseau pour s'annoncer.

A ces mots le lapin dressa l'oreille et agrandit des yeux exorbités.
Il fit le regard du bourricot en rut découvrant un champ de vierges ânesses.
Et sans crier gare il sauta sur le perroquet jaune et vert, l'agrippa frénétiquement de ses petites pattes blanches en secouant son arrière-train comme un damné épileptique.
L'oiseau, assurément furieux d'être comparé à une lapine, s'envola tout au sommet du grand mat de misaine, entraînant sur son dos le lapin halluciné.
Il avait beau se démener et hurler et jacasser et taper du bec, impossible de faire lâcher prise au dénommé Barbare, qui pour une fois méritait son patronyme.
Cela faisait un sacré remue ménage en haut du grand mat d'où tombaient des plumes et des touffes de poils blancs.

Le gamin en resta comme deux ronds de flan tout en s'écriant stupéfait :


« M'enfin?!
Ah bé c'est malin !!!
Et comment que j'va essepliquer ça à la Second moi maintenant? »


Puis comme pour en rajouter au vacarme il se mit à gueuler:

« Tagueule descend Tagueule descend Tagueule!!!!»


.
Isab95
Les présentations s'étaient terminées sur une note un peu acerbe concernant le lapin Barbare et Isa s'était contentée de lever un sourcil réprobateur aux objections avancées au sujet de son doux animal.

Puis la mer et la vie à bord. Les disputes à propos de la bouffe infâme que Lephil avait tenté de leur faire ingurgiter un des premiers soirs. Rapidement, elle lui avait confié la responsabilité de Barbare ainsi que l'arrosage des plantes aromatiques et décoratives qu'elle avait emportées de Montpellier.

Philemon et Paquita se trouvaient chargés en particulier des fourneaux et personne ne courrait désormais le risque de tomber gravement malade. Ross préférait les quarts de nuit, il en avait été convenu ainsi.
Elle voyait peu les autres membres de l'équipage, chacun avait fort à faire mais elle les entendait parfois parler entre eux et parfois s'amuser quand ils étaient de repos.

Les plaisanteries et les rires le soir au mess libéraient la tension d'une rude journée de travail pour tous, sans compter les quarts de nuit assurés par chaque membre de l'équipage, à tour de rôle.

Le plus dur revenait au Capitaine Kheldar qui semblait ne jamais dormir et qui l'entraînait régulièrement dans sa cabine pour étudier la cartographie. Faut dire qu'elle ne se faisait pas prier, étudier avec lui était un réel plaisir aux nuances infiniment déclinées. Les matelots n'étaient pas dupes mais l'honneur était sauf.

Ils avaient passé le Détroit de Gibraltar, bravant les courants contraires et les vents machiavéliques et elle pouvait s'accorder quelques minutes à observer l'horizon au loin, les terres qu'on pouvait deviner encore. Un petit moment volé sans que le Capitaine y voit à redire.

En montant sur le pont, elle entendit un raffut de tous les diables et ne pût empêcher un mouvement d'humeur. Dire qu'elle avait espéré juste quelques minutes de calme !

Lephil était là, quelle bêtise pouvait-il encore bien faire ? Il avait un air coupable qui ne lui disait rien qui vaille. Son regard accrocha les plumes et les poils blancs au sol en même temps que son oreille tintait désagréablement au bruit d'une bagarre là haut, tout là haut... Levant les yeux, elle discerna d'abord difficilement de quoi il s'agissait avant que la stupeur la cloue sur place.


Non mais...MAIS qu'est ce que c'est que CELA ?? LEPHIL !!! Qu'est ce que fiche MON lapin en haut du mât ? Et qu'est ce que c'est ce truc en plumes ?? LEPHIL !!!! Et cessez vos grossièretés ! On ne dit pas "ta gueule" ! Même pas à mon lapin ! Si vous croyez que ça va l'aider à descendre ! LEPHIL !!!
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Kheldar
Les précipitations avaient coupé court lorsque Lephil avait eu la brillante idée de le traiter de marin d'eau douce. De force il l'avait fait coller aux cuisines, et devant le résultat immangeable qu'une telle promotion en avait retiré, il avait laissé carte blanche à son Second qui l'avait promu Aide au lapin. Un Grade peu répandu dans la marine royale mais une véritable punition pour un tel homme.

Les fers, le fouet il y avait songé mais le fait était que Lephil n'était pas officiellement membre de son équipage, déjà au complet, ce qui lui avait accordé un sursis qu'il jugeait peu mérité. Toutefois sa gouaille et son humour plus que contestable parvenaient à le faire paraître presque sympathique aux yeux du Capitaine.

Il avait, il y a peu confié la barre à son second Isa avec qui il passait beaucoup de temps à étudier, consciencieux qu'ils étaient! Evidemment Eddard n'était pas pour se justifier, mais ainsi ils échappaient aux plaisanteries graveleuses qui étaient le lot quotidien du marin. Et puis de toute manière... le premier qui l'ouvrait de manière irrespectueuse avait de forte chance de se retrouver aux fers, pour l'exemple.

Le détroit de Gibraltar avait été passé sans qu'aucun incident ne soit rapporté. C'en était presque vexant de ne voir personne à portée de canon, mais au moins ils avaient franchit ce cap réputé instable et se dirigeait tout droit vers l'un des Ports portugais où Isa avait un contact afin de recharger les siens en vivre et leur offrir l'occasion de se dégourdir les jambes une paire de jours.

L'équipage semblait presque rôdé à présent, sous la férule du Second à qui il ne demanderait de compte qu'en cas d'inefficacité, ce qui n'était pas pour demain. Ross et Jean formait une paire compétente, le premier étant zelé au point d'essayer de rafler les gardes de nuit de tout le monde, et le second étant de plus en présent. Ninon et Narcysse se faisaient discrètes mais faisaient leur part de ne déméritaient pas. Sans doute avaient elles besoin d'un peu d'intimité au sein de ce Navire qui en offrait peu par rapport à leur vie sur terre.

L'un dans l'autre, le colosse était plutôt satisfait et s'il s'inquiétait des eaux portugaises, il restait confiant.


Et ce fut là... qu'un petit incident arriva. En grommelant tel un ours sortant de sa caverne, il emergea de sa cabine, ameuté par les voix d'un Phil et d'une Isa qui regardaient tout les deux le grand m... Hein? Mais comment diable avait fait Barbare pour grimper si haut?

Expliquez moi bordel! Je me reposais dans mes quartiers et vos cris m'ont réveillé!
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