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[RP] Le Black Bow, son équipage, ses aventures.

Jeanjakou
    [La main au collet]


Le Black Bow et son fier équipage avaient réussi à passer les Terribles, les Redoutables, les Épouvantables Colonnes d'Hercule. Et ce, malgré la présence du lapin porte-malheur que Jean avait renommé Civet et dont il rêvait, les soirs de beuverie avec ses compagnons, d'accommoder à la sauce chasseur.

Ce fut au cours d'une de ces soirées qu'une idée terrible avait frayé un chemin dans les esprits embrumés de Phil et du Breton. Et pourquoi ne pas faire fumer le bestiau une bonne dose de pavot au point de l'en faire crever ? Il suffirait alors de prétendre que l'animal avait oublié de respirer, ou qu'il avait le cœur fragile.

Jean avait fini par décuver et laisser cette idée de côté, comme toutes les pensées saugrenues qu'il lui était déjà passées par la tête. Ce n'était pas le cas de Phil.

Installé en haut du mât, le petit Breton était en train de vérifier l'état de la misaine. Il comprit au moment où il vit un oiseau se poser avec un lapin frétillant sur le mât que quelque chose ne tournait pas rond. Il réalisa qu'il s'agissait du fameux plan sans accroc destiné à estourbir "le chie-cachous" lorsque Phil se cala sous le mât en criant "Tagueule". Il sut également qu'il y aurait du grabuge si le jeune garçon ne mettait pas bien vite une sourdine.


Phil, ta...

Trop tard pour demander à Phil de faire moins de bruit : la Second et le capitaine apparurent sur le pont.

Qu'est ce que fiche MON lapin en haut du mât ? Et qu'est ce que c'est ce truc en plumes ?? LEPHIL !!!! Et cessez vos grossièretés ! On ne dit pas "ta gueule" ! Même pas à mon lapin ! Si vous croyez que ça va l'aider à descendre ! LEPHIL !!!

Ils étaient mal.

Expliquez moi bordel! Je me reposais dans mes quartiers et vos cris m'ont réveillé!

Ils étaient vraiment mal. Mais que diable étaient-ils faire dans cette galère ? Et pourquoi Civet n'arrêtait-il pas de frétiller et de prendre le volatile pour une lapine ?

Le Breton grogna. Il fallait trouver une diversion, vite. Au moins le temps pour lui de récupérer le Barbare velu.


La misaine a tenu, chefs ! Tiens salut Phil, il fait chaud hein ?

L'oiseau ponctua les propos de Jean par son formidable cri de guerre :

«Tu causes, tu causes, c'est tout c'que tu sais faiiiiiiirrrre ! »

Jean s'approcha de Tagueule et l'attrapa par le cou. Le lapin, voyant sa "femelle" en danger, mordit la main du Breton, qui lâcha l'oiseau et le lapin dans le vide.

Il m'a mordu, ce pendard ! Oups ! Y z'ont glissé... chefs...

Le Jakou déglutit. Il était mal. Vraiment vraiment mal.
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Lephil
Le perroquet à bout de force parvint quand même à négocier un atterrissage, ou plutôt un apontage, en douceur grace à quelques battements d'ailes désèspérés.
Mais le redoutable Tagueule dans sa frénésie pavotique refusait toujours de lacher prise.
Et pour ne rien arranger voilà que radinaient la redoutable Second et l'imposant Capitaine.
Un attroupement commençait à se former sur le pont.
Le gamin n'en menait pas large:


"OOOh Dona second! Captain!
J'comprends pas...
Un pastisse térrible!
Que j'vous esseplique...euh...
C'est pas moi!
J'ai rien fait!
Je jure croix d'bois!
Pis d'abord c'est pas moi qu'a eu l'idée!
C'est c'couillon de Barbare là!
Qu'a eu la lubie de vouloir en...euh... prendre mon perroquet Tagueule pour lapine!
On a pas idée quand même!
Quand j'vous disais qu'y nous porterait malheur c't'animal!"


Il se pencha pour essayer de secourir son fidèle perroquet qui commençait à faiblir sous les assauts Barbaresques.

"Mon pauv' Tagueule!
Mais qu'est ce on t'a fait mon coco!
Heeeey mais aidez moi donc vous autres!!!
Y va tuer mon perroquet!
Faut un seau d'eau viiiiiiiiiitte!!!"


.
Ninon.nihouy
[Entre seau à vomi et seau à récurer]

Pour être matelot faut des tripes et ses tripes elle, elle les vomissait. Visiter le rafiot à quai ne lui avait pas poser problème, d'ailleurs le jour du départ non plus. Mais une fois en haute mer, ce fut une toute autre histoire. D'abord dormir dans ce foutu hamac n'avait pas été simple du tout. Et après plusieurs essais infructueux, voir catastrophiques, le tangage du hamac plus celui du bateau lui avait mis l'estomac en vrac. Ce ne fut que quelques heures plus tard en mettant pied sur le pont qu'elle blêmit et rendit son quatre heure, du matin.

Et ça dura quelques jours, du coup on l'avait collé de corvée sur le pont à le récurer. C'était l'endroit le moins risqué pour vomir. Munie d'un seau d'eau et d'un autre vide pour se soulager, c'est la mine pâle et le cœur au bord des lèvres, qu'elle passa ses premiers jours en mer. Mais ce jour là, son seau vide ne lui servit à rien, elle avait enfin le pied marin.

Ce jour là dont munit de ses deux seaux, elle vint deux sots qui braillaient sur le pont. Revenant du fond des cales à puiser de l'eau propre, elle les héla.

Heyyy vous deux vous salopez pas mon pont, je viens de finir de le laver.

Mais à peine bouche fermée sur ses recommandations, elle entendit la dernière phrase :


Faut un seau d'eau viiiiiiiiiitte!!!"


Ni une ni deux, elle jeta le contenu de son seau d'eau hein si vous avez suivi, l'autre est vide, premier jour qu'elle ne vomit plus, sur Phil.

Ca tombe bien j'avais un seau d'eau tout prêt, vous faut aut'chose ? J'ai un deuxième seau si vous voulez je peux encore aller chercher de l'eau ?
Lephil
Tout bien réfléchi, le gamin fut bien heureux de profiter de la diversion créée par Ninon.
Fallait bien gagner bien du temps.
Bien sûr il s’inquiétait fort du sort de son cher perroquet Tagueule assailli par le lapin Barbare.
Mais il se doutait bien qu'après le seau d'eau de la Ninon, le savon de la Second ne tarderait pas à venir.
Sans compter la stature imposante du Capitaine, sûrement dérangé en pleine étude approfondie des cartes marines.

S'ébrouant comme un chaton allergique, trempé de la tête au pied, c'est tout pantelant que le gamin apostropha Ninon:


« M'enfin ?!!
Mais ça va pas la tête ??
De l'eau ?!
Mais c'est dégueulaaaasse!
Pis c'est pas moi qu'y faut arroser!
C'est ce sauvage de Barbare là!
Y'a qu'ça pour les séparer, comme les clébards.
Tu vois pas qu'mon pauv'poussinet va y laisser des plumes?
Et même son pucelage, le pauv'chou !
Ayayayayayaïe qué misère !!!
Et en plus il mord, le chie-cachous!
Mais faites donc quelque chose, mille tonneaux de Rome!!!»



.
Jeanjakou
Et voilà... c'était maintenant la chienlit sur le pont ! Mais au moins, personne n'essayait pour l'instant de leur reprocher ce qui était arrivé au chie-cachous.

L'oiseau et le lapin avaient réussi à atterrir en douceur sur le pont et ce malgré le Jean qui avait deux belles marques d'incisives sur la main. Civet, toujours dopé au pavot, ne voulait pas lâcher le pauvre piaf. Ninon, occupée à nettoyer le pont, avait fini par jeter un seau d'eau sur Phil, qui en avait réclamé un pour séparer les animaux.


Saperlipopette de saperlotte de mes deux lobes d'oreilles ! Attendez-moi les gars, je descends d'là !

Grognant, pestant contre le lapin qui l'avait mordu et l'idée que Phil et lui n'auraient jamais dû avoir, le Breton descendit de son mât et courut vers la scène de crime tragicomique. Imperturbable à l'agitation environnante Barbare continuait à s'agiter sur le dos du pauvre Tagueule, tandis que l'oiseau trouvait un semblant de souffle pour asséner ses quatre vérités à Jean.

«Tu causes, tu causes, c'est tout c'que tu sais faiiiiiiirrrre ! »

Ignorant superbement les paroles de bon sens de l'oiseau malheureux, le jeune homme se tourna vers Phil et Ninon pour leur proposer un plan sans accroc :


Les gars, j'vous propose un truc. Phil, tu attrapes Tagueule d'un côté, et moi je retiens Civet... Heu... Barbare de l'autre, se corrigea-t-il en jetant un coup d'oeil à la propriétaire du rongeur. Et quand on est prêts, toi Ninon, tu balances un grand coup d'saut d'eau dans la tronche des bestiaux. Comme dis Phil, ça va les surprendre et du coup hop ! Phil et moi, on en profite pour les séparer !

Z'en pensez quoi ?

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Paquita
Le brouhaha sur le pont tire Paquita de la cambuse où elle inventorie ce dont elle aura besoin pour le repas de l'équipage.
Elle compte un peu sur cet examen des ressources du bord pour lui donner une idée de repas qui ravira les palais les plus exigeants et procurera force et joie de vivre à chacun.

Comment elle s'est retrouvée là ? Elle même ne le sait pas.
Elle se souvient très bien du moment où, au Banastié elle a intimé l'ordre à Lephil, son apprenti et fillot de signer là, là et là afin de s'engager dans l'aventure du Black Bow. Un navire étant la récompense espérée pour l'aventure, il lui avait semblé primordial, essentiel, capital voire indispensable d'engager son commis de cuisine auprès du Capitaine Eddard.
Dans son plan, il n'était pas prévu qu'ELLE, fasse partie du voyage. Encore moins qu'ELLE fasse la cuisine.
Une croisière, c'est un peu comme des vacances avait-elle argué auprès du rétif Lephil pour le décider.

Elle se souvient aussi très bien être allée taper un scandale chez un tavernier concurrent qui, aux dire du Captaine Eddard, aurait eu le front d'annoncer à tout venant Toutes les femmes de Montpellier dont le nom se termine par A travaillent pour moi !. Le sang déjà bouillant au naturel de Paquita était entré en effervescence. Et c'est armée de sa meilleure louche qu'elle était allée donner son point de vue sur la question au sieur Taverein, marlou notoire.

Quelques échanges courtois plus tard, elle s'en revint chez elle en se massant le postérieur endolori, son confrère tavernier ayant eu l'obligeance de la faire reconduire jusqu'à la porte afin qu'elle ne s'égare pas dans les méandres de son établissement interlope.
C'est sur le chemin de la lice où elle entendait bien régler le malentendu qu'elle avait été hélée par Lephil et son adorable femme, lesquels, bras dessus, bras dessous s'en allaient prendre la mer. Comment résister à ces adieux sur le port ? Comment ne pas assister, émue, à leur montée à bord ? Comment ne pas les accompagner sur le navire pour s'assurer qu'ils étaient bien installés ? Comment redescendre de ce fichu rafiot, une fois les amarres larguées ?!

Et c'est tout naturellement que Paquita s'était trouvé à s'occuper. La cuisine ? pas question !
Mais après avoir remonté l'ancre et goûté au délicieux et roboratif repas concocté par Lephil, elle s'était illico bombardée maître coq tandis que Philemon recevait le titre de fricasseur.


Mais revenons en au moment où elle fait le tour des richesses alimentaires du bateau. Des cris, bruits, coups la tirent de sa réflexion profonde et l'attirent sur le pont.

Une boule à poils et à plumes roule jusqu'à ses pieds. S'en échappe bec et longues oreilles. L'oeil de Paquita s'illumine tandis qu'un sourire ravi s'étire sur ses lèvres. Elle tient son menu. Elle se récite mentalement la liste des ingrédients et vérifie qu'elle en a bien vu dans la réserve.


1 lapin, 1 cuillerée d'huile, de la farine, du lard de poitrine demi-sel, du foie de volaille
ou de perroquet, 20 petits oignons, 3 échalotes, une demie pinte de vin blanc, sel poivre, quelques branches de romarin


.........


quelques branches de romarin !!!!

En quelques enjambées, elle est devant le Capitaine.

'Pitaine ! Il faut absolument rejoindre la côte. Cas de force majeure. Une obligation nécessaire. Pas le choix. Une contrainte urgente. On a besoin de quelques branches de romarin. C'est rigoureusement indispensable. Et je suis au regret de vous dire qu'il n'y en a pas à bord.

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Narcysse
La jeune Narcysse est dans son hamac qu'elle tente d'apprivoiser depuis plusieurs jours déjà quand un boucan d'enfer lui parvient du pont.

Curieuse, elle va voir et un spectacle des plus étrange se déroule sous ses yeux.
Le pont est sans dessus dessous , ça braille, ça se gueule dessus, ça se jette des seaux d'eau, ça ... ça fait quoi un perroquet? Bref, c'est le bordel.

Elle reste plantée là, devant la trappe qui mène au dortoir , ne sachant que faire ni que dire. En même temps, elle est beaucoup trop timide pour faire ou dire quoi que se soit et , franchement, ça part trop dans tous les sens pour intervenir.

Puis le Capitaine à pas l'air vraiment content, là.
Et la Capitaine bis à l'air carrément furax.

Non, vraiment. Vaut mieux rester dans son coin et observer.

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Jeanjakou
Il attendait toujours patiemment sa réponse, le Jean. Il n'était pas très compliqué, pourtant : un oui, ou un non, un peut-être ou un aller simple pour la lune où il irait naviguer sur la mer de Sérénité pour quelque Sélénite sénile lui suffisait.

Il était donc toujours sur le pont, les bras ballants et la mine interrogative, l’œil pétillant et l'oreille pleine de poils (et pourtant, il l'avait épilée avant de s'embarquer afin d'éviter les remarques désobligeantes), à attendre l'impossible. Et puis, Paquita vint avec ses idées de romarin. Quelle drôle d'idée d'avoir des envies de plantes quand un affreux rongeur menaçait la vie d'un pauvre volatile qui n'avait rien demandé !

Le Breton leva le doigt. Puis le baissa. Si cette histoire de romarin pouvait détourner l'attention du capitaine et du second vers autre chose, il pourrait, peut-être, passer de nouveau à l'action.

Il mit les mains dans ses poches et s'approcha du couple animalier. Puis, il saisit le lapin par le cou, évitant de cette façon une nouvelle morsure, puis le tira de toutes ses forces pour l'arracher au ramage amoché du pauvre Tagueule.

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Isab95
Elle hallucinait. Lephil dégoulinait d'eau, la chose poilue frétillait sous les assauts de son délicat lapin blanc, Paquita parlait de romarin, non...hurlait de romarin au Capitaine et le sixième sens d'Isa lui indiquait que c'était pas pour le fumer le soir au coin du feu et maintenant le Jakou tirait Barbare par le cou. Trop c'était trop, elle se sentait comme la vapeur contenue d'une marmite prête à en faire décoller le couvercle jusqu'aux étoiles.
Les étoiles, ils allaient en voir, par poignées de trente-six !

Elle attrapa la rame d'un canot de sauvetage et l'asséna sur la tête de Jakou qui lâcha le lapin lequel semblait plus mort que vif et avait cessé son assaut frénétique sur la chose en plumes qui continuait de gueuler :

«Tu causes, tu causes, c'est tout c'que tu sais faiiiiiiirrrre ! »

Et se mit à hurler : "ça suffit !". Un silence quasi total se fit brutalement, la scène semblait figée, même l'oiseau la mettait en sourdine.

Le poing serré sur la rame, elle fixa un regard glacial sur Lephil.


Faites taire immédiatement cet emplumé avant que je l'écrabouille d'un coup de rame.
Ensuite....Vous et Jeanjakou, je vous attends au mess.
Elle accentua la froideur de son regard, fallait pas qu'ils s'imaginent qu'elle les invitait à boire un coup.
Inutile de vous concerter, vous allez m'expliquer tout ça. L'un après l'autre.

Son regard se déplaça sur Paquita.
Nous achèterons du romarin à Bordeaux. Il reste du pain sec ? Mettez en de côté, ça va servir. Merci Paquita.

A tous : qu'il manque un SEUL poil à mon lapin et je vous promets que je balance le stock de bières aux poissons !

Serrant toujours la rame, elle l'agita en direction de Lephil avant de la lancer tomber avec fracas.

Comprendo ?

Puis, serrant son lapin contre elle, elle leur tourna le dos et quitta le pont.

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Kheldar
Comme quoi c'était utile d'avoir un second. Si sa voix avait des airs de couperets et ses yeux des glaçons, elle avait au moins la patience d'être juste. Eddard était à deux doigts de faire fouetter au moins deux d'entre eux et de les jeter aux fers, rien que pour le brouhaha provoqué par la scène et aussi parce que les deux marins étaient présentement d'avantage préoccupés par les deux animaux que par les tâches à accomplir sur le Bow. Et pourquoi diable Narcysse mettait elle son grain de sel dans l'affaire? Comme si trois inactifs étaient moins susceptibles d'être punis que deux!
Fort heureusement pour elle, il ne s'agissait que d'un seau d'eau, aussi échappa t'elle à la convocation.

Pendant que se déroulait l'interrogatoire du breton et de l'insupportable LePhil, le colosse avait reprit la barre. Ils approchaient du port D'alcacer et la prudence était de mise, n'étant pas certain de l'accueil réservé. Son second lui avait fait part de son inquiétude quant au comportement du contact qui leur avait assuré une place au Port et des vivres en grande quantité. C'était d'autant plus inquiétant que de nombreuses voiles commençaient à apparaître dans le secteur, certaines aussi nombreuses que celles du Black Bow... annonciatrice d'une Caraque de guerre à quelques heures d'ici.

Les siens n'étaient pas encore prêts et rôdés en cas d'affrontement. Il avait tout juste commencé à leur montrer comment manipuler ses précieux canons, ça n'en faisait pas d'eux des canonniers chevronnés et il n'était pas certain non plus de leurs compétences au corps à corps. Bref, l'imposante carcasse du navire se déplaçait comme sur des oeufs, sans faire parlait d'elle jusqu'à ce qu'un message de la part du Chef de Port, annonciateur de l'autorisation d'accoster, permit à la pression de retomber.


Amarrez moi cette barquasse! Ross! Narcysse! Gwip!

Il ajouta, pour Paquita.

Si on trouve du romarain ici Dona Paquita on vous le fournira.

Une heure plus tard, le Bow était convenablement amarré, et le Capitaine avait fait réunir tout le monde sur le pont, son regard gris acier parcourant matelots et passagers du regard, s'attardant froidement sur LePhil et le Jakou, pour finir légerement adoucis sur son second.

Vous avez deux jours à compter de maintenant. Tout retard pour l'équipage sera sanctionné. Chaque heure de retard pour les passagers équivaudra à un repas en moins. Sur ce, bonne permission à terre.

Donnant lui même l'exemple il posa le premier le pied sur la terre ferme.
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Carensa.


Sur les chemins,



Assise sur un tronçon de bois, la Sublime prenait quelques heures de répit. Salomon, le nouvel étalon frison offert par son frère, n'avait pas faibli durant ces derniers jours se contentant d'heures de repos écourtées par l'impatience de sa cavalière. Quelques fruits offerts à la fière monture, quelques litres d'eau bu à la rivière, un peu d'herbe fraîche et les sabots frappaient à nouveau la terre humide des dernières pluies. La relève d'Ira était assurée.

Une fois restaurée et reposée, elle étouffa le feu et se redressa. Ces jours de voyage l'épuiseraient à moins que.. Une idée saugrenue mais pas impossible germa sous la chevelure renardienne.

Pied dans l'étrier, elle se souleva avec légèreté pour grimper sur la monture. Le petit 1m60 au garrot de son épais destrier lui allait parfaitement, elle prenait un peu de hauteur et surtout, Salomon était une monture sûre pour la guerre et les joutes, capable de porter une charge importante.

Légère caresse sur l'encolure, serrage de cuisses efficace et l'équidé de repartir à l'aventure. Dans quelques lieues et quelques longues heures, ils seraient en Normandie.

La nuit épaissie par le brouillard amenait son lot de fraîcheur. Elle releva son col et songea qu'elle vieillissait et surtout, qu'elle avait perdu l'habitude de voyager ainsi. Il faudrait être prudent. Elle avait confiance en Salomon mais la vigilance était de tout instant.

Point d'étoile cette nuit dans le ciel mais la lune embrumée lui indiquait son chemin sans ciller. Encore une sur qui elle pouvait compter en tout temps. Qu'elle soit dans l'eau, rousse, en demi lune, pleine, elle demeurait là et sûrement jusqu'à la fin du monde.

Une tendre pensée vers ses petits restés à Saumur. Elle les imaginait se chamailler, Sasha ennuyant sa cousine avec tout et rien, Niki tentant de faire peur à Sasha pour avoir le dernier mot. Sans doute que si quelqu'un l'avait croisé, il aurait pu lire sur le délicat visage un sourire plein de tendresse. Un sourire maternel. Puis vint le moment de songer à Lui. Une lettre et il avait à nouveau disparu, la laissant totalement perdue. Le voyage lui ferait finalement du bien.

Le hennissement de Salomon la fit sortir de ses pensées, la main glissée sur la dague, prête à se défendre si cela s'avérait nécessaire, mais non finalement ça n'était qu'une laie accompagnée d'un petit de l'année qui semblait ne pas vouloir aller se coucher. Il détalla pourtant en entendant les sabots marteler le sol.

Demain Honfleur, dans quelques jours encore, les Flandres.

Il faudrait mettre son amour propre de coté encore une fois, peut être subir sans broncher et ne pas rétorquer.

Était-elle prête à tout ça ? Il le faudrait.

Pour Sly, elle n'aurait aucun mot plus haut que l'autre. Pour lui, juste pour cet homme qui lui avait offert sa confiance.. Elle savait pouvoir compter sur l'épaule et l'amitié de son suzerain et puis cette fois, elle pourrait "profiter" de lui et peut être même courir les brigands à ses cotés.

Elle en profiterait sans doute pour entamer quelques travaux à Moorslede, vérifier les comptes et préparer les futures cultures.

Par chance, Kheldar ne serait pas là. On lui avait dit qu'il se trouvait à Marseille..il y avait de cela quelques mois maintenant...

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Carensa.


Honfleur fin d'après midi

Les lieues avaient été avalées et digérées par la monture et la cavalière.

C'est dans une taverne qu'une discussion avait attiré son attention :


- Dis l'Jo, t'as vu la caraque d'guerre qu'a accosté ?
-Bah oui dis, un beau batiment, parait qu'il va en Flandres.
- En Flandres ? J'savais pas. T'sais si ils ont des choses à vendre
- Bourrique ! bien sur qu'non, c'est pour la guerre, c'pas pour l'commerce

Et les deux hommes de rire de la bourde. La rousse esquissa un sourire qui ne valait rien de bon. Elle était là la solution à son problème.

Sans plus tarder, elle quitta l'auberge, rejoignit sa chambre pour la journée, fit son sac puis fila vers l'écurie prépare Salomon.

- Je reviens mon tout beau, bouge pas.

Direction le port. La caraque fût vite repérée. Elle s'approcha et interpella un jeune homme qui semblait être matelot.

- Bonjour, vous savez si y'a du monde dessus ?

- Bah non, sont presque tous partis boire un verre à l'extérieur, enfin doit rester un, mais je l'ai pas vu, doit faire la sieste. Je dois rester là pour surveiller l'accès au pont.

Papillonnage de cils, poitrine en avant et la rousse d'offrir un sourire prometteur au matelot.

- Ah..zut vous ne pouvez pas vous absenter..c'est bien dommage.

Le regard du jeune homme se porte sur le dit décolleté. Elle a fait mouche, c'est maintenant ou jamais.

- Je suis toute seule ici, je me disais que peut être..

- Tu te disais que peut être, on pourrait passer un peu de bon temps.
- T'as tout compris.

Le bras masculin se glisse autour de sa taille. Son regard se braque sur le pont avant de venir s'ancrer au sien.

- J'imagine que ça craint pas grand chose vu le temps. J'ai vu personne. Mais faut pas trop que je traîne je dois aussi nourrir les chevaux de l'équipage.

- Ça tombe bien, j'aime pas perdre mon temps. J'ai une chambre à l'auberge là bas.

La dite auberge est rejointe sans plus attendre, la clef attrapée à l'accueil et les escaliers montés entre deux baisers torrides échangés.

Imagine que c'est Lui Carensa, imagine qu'il est blond, imagine que ses lèvres ont le goût de mûres..imagine juste.

La porte claque derrière eux.

- Vas à la fenêtre, tu vas voir, on a vue sur le port. J'arrive.

Le matelot presque trop obéissant, s'avance vers l'ouverture. La rame piquée plus tôt sur le port, est attrapée et un bon coup lui est collé derrière le crane, juste histoire de l’assommer. Le cordage des rideaux est arraché et les mains du pauvre bougre, liées dans son dos avant d'être attachées au lit. Un bâillon et le tour est joué. Reste plus qu'à filer à l'écurie et rejoindre vite fait le pont avant que les autres ne rentrent.

La voici devant le pont, moment d'hésitation, et si elle se trompait, si elle se faisait prendre ? C'est une caraque de guerre, le capitaine doit avoir un minimum de savoir vivre, au pire il la débarquera plus tôt que prévu.

Salomon hésite, la passerelle menant à la cale est installée, la rousse le rassure et finalement il suit sans broncher. Brave bête.

Un long soupire s'échappe d'entre ses lèvres, lorsqu'elle entend les membres de l'équipage rentrer et prendre une passerelle supérieure. Salomon est attaché à coté de ses congénères tandis qu'elle file se planquer derrière des caisses.

Maintenant il faut vite prendre la mer, ensuite, elle avisera...

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Kheldar
Trois cent écus.

Trois cent écus?? Mais c'est du vol!

C'est ça ou je te casse la tête.

La négociation avait été finement menée, et pour ce prix dérisoire, le Capitaine du Black Bow avait obtenu de quoi remplacer les tonneaux vides. Ses marins ne se plaignaient peut être pas, mais si lui commençait à avoir soif, c'est qu'eux devaient être assoiffés.

Après avoir un peu trop vigoureusement serré la main de l'honnête tavernier victime de la mauvaise humeur du colosse, le Capitaine fit signe à deux d'ses gars de s'occuper des tonneaux. Tout était fin prêt, le ravitaillement était terminé et il ne restait plus qu'à ses gars d'abandonner leurs putains ou leur visite de la ville, et aux femelles de procéder à une dernière toilette avant de s'embarquer pour la dernière partie du trajet.

Et commencez pas à picoler avant ce soir! Faut déjà sortir la grosse barque du Port avant d'y songer. Hein le Jakou? Oui c'est surtout pour toi que je dis ça.

Eddard se méfiait de la neutralité des bretons en matière d'alcool.

Le colosse n'oublia pas de déposer les 300 écus sur le comptoir de l'aubergiste, puis quitta enfin l'établissement, au grand soulagement de son propriétaire salement floué.
Je te jure que si tu faisais pas 2m12 et que si t'avais pas trois copains je te meulais ta face...

Bien entendu, le Capitaine était déjà loin, lorsque le tavernier vociféra. Loin ainsi que son précieux chargement acheminé avec soin jusqu'au plus gros navire du Port d'Honfleur. Il en était le propriétaire depuis plusieurs mois et il ne se lassait pas de le contempler. Fière et sombre silhouette, inquiétante et intrigante, qui ne souffrait que peu de comparaison. L'ego surdimensionné du colosse avait trouvé de quoi étancher sa soif. Sa folie des grandeurs. Mais ce n'était là qu'un début.

Allez embarquez tas d'feignasses! grogna t'il en emboitant le pas à ses gars pour les pousser à plus d'entrain.

Le Jakou, Gwip! Allez mettre les tonneaux dans ma cabine, sauf un que vous garderez pour la taverne du Bow.

Ce furent ses dernières paroles, ils savaient tous quoi faire à présent, et Isa, son Second, saurait veiller à ce que la routine tourne. Lui irait à l'avant du Navire le temps de quitter le Port, un rituel auquel il s'adonnait désormais, puis il rejoindrait ensuite sa cabine.
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Carensa.


Elle écoutait attentivement chacun des bruits, chacune des voix qui l'entourait, là la passerelle qui était retirée et les portes fermées, ici un chargement qui roulait sur le pont du bateau.

Lorsque les portes de la cale se refermèrent, elle entendit un homme parler aux chevaux et remonter l'escalier qui devait donner sur le pont. Il lui sembla qu'on referma la trappe en haut de l'escalier et la rousse pu à nouveau respirer. Il faisait une chaleur étouffante ici. Les chevaux avaient de quoi se nourrir et boire. Elle tapota à coté d'elle pour attraper sa besace. La faim venait de se rappeler à elle. Un coup d'oeil à droite puis à gauche et là, panique, plus de besace, plus rien. Elle se souvint l'avoir déposé à l'écurie lorsqu'elle était allée préparer Salomon, sans doute était elle dans ses fontes. Glissant derrière les caisses, elle attrapa ses fontes..rien..il n'y avait dedans que ses vêtements, quelques effets de toilette, un couteau, une corde mais rien qui pourrait la nourrir.

Ce n'était pas tant la nourriture que l'eau qui lui manquerait. Les Flandres n'étaient plus très loin mais avec cette chaleur, elle aurait du mal à tenir le coup.

Des cris sur le pont et un "Larguer les amarres" arrivèrent jusqu'à ses oreilles. Il lui semblait que le bateau bougeait et déjà une appréhension monta dans sa gorge. Bon sang quelle idée elle avait eu là.

Elle s'installa au mieux dans avec les bottes de foin et les caisses puis ferma les yeux.
Dormir permettrait d'oublier qu'elle avait soif et qu'elle se trouvait dans un truc énorme flottant sur l'eau..du moins elle l'espérait.

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Carensa.


Quelque part en mer

Un petit coup de couteau sur la poutre, I I I I, quatre jours qu'ils avaient pris la mer et pour l'instant tout se déroulait plutôt bien.

Les premières heures de navigation avaient été délicates, surtout pour l'estomac de la Vandimion, mais finalement de mal en patience, il s'était adapté aux roulis du bateau mais malgré tout avait encore du mal avec le tangage.

Salomon quant à lui paraissait tranquillisé, sans doute la présence de ses congénères le rassurait il.

Deux nuits plus tôt, la faim au ventre, elle s'était aventurée à l'extérieur de la cale alors qu'elle pensait que tout le monde dormait. Au détour d'un couloir elle avait été surprise par la présence de deux matelots qui arrivaient dans son sens. Une chance qu'il y ait eu cette porte qui menait aux cuisines, elle s'y était engouffrée et en était ressortie quelques minutes plus tard, les bras chargée de pain, de fruits, d'eau et de lait. Juste ce qu'il fallait pour se restaurer.

Les deux jeunes gens vus plus tôt, avaient rejoint le Mess un peu plus loin, ne lui causant aucun souci si ce n'est une bonne frayeur.

En longeant le couloir, elle était passée devant quelques portes d'où des ronflements s'extirpaient ce qui, malgré la situation, lui valu un fou rire.

C'est ainsi que chaque nuit, elle avait pris l'habitude de rejoindre les cuisines pour y prendre ce dont elle avait besoin. Sa présence n'avait pas été remarquée et la rousse prenait garde à ne pas se faire voir.

Chaque matin, les hommes du bateau venait constater l'état des chevaux, leur donner à manger et à boire. Aucun n'avait tiqué sur la présence de Salomon. Dans ces moments là, la rousse se cachait dans une grande caisse vide, attendant sagement qu'ils aient terminé de faire ce qu'ils avaient à faire. En sueur, elle ressortait quelques minutes après leur départ pour s'étaler comme un sac dans le foin.

Une chose était certaine, ici elle ne mourrait pas de froid..

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