Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>

[RP] Le Black Bow, son équipage, ses aventures.

Narcysse
C'est son tour de s'occuper des chevaux. Et ça, c'est sa corvée préférée à la jeune Narcysse.
Elle est calme, discrète et disciplinée , alors elle fait tout ce qui lui ait donné à faire sans rechigner, toujours avec le sourire; Même briquer le pont, elle commence à ne plus trouver ça ingrat. Parce qu'une fois la tache accomplie, v'là la fierté de voir le bois si brillant qu'on pourrait s'y voir dedans!
Ce qu'elle aime le moins finalement c'est la cuisine. Parce qu'avant Bordeaux, il y avait Dona Paquita et depuis qu'elle est plus là et malgré tous les efforts de chacun, les assiettes sont fades quand elles sont mangeables ...

Mais ce jour, c'est aux chevaux qu'elle va en sifflotant un des airs marins que Le Phil chante braille à longueur de journée.

Elle a pour habitude de leurs dire bonjour à tous. Un par un, elle les caresse en leurs demandant si le voyage se passe bien, s'ils ne manquent de rien.
C'est qu'elle a grandi au milieu de chevaux. Ses parents en ont un élevage au domaine familial et ça la ramène un peu chez elle de prendre soin des trois ... quatre...


Quatre?

Là, il y a comme un truc qui cloche ... d'habitude il y en a trois. Pas quatre. Elle se rappelle pas avoir entendu ni le Capitaine ni la Capitaine Bis annoncer un quatrième canasson à bord.

Salut toi ... Comment t'es arrivé ici?

Elle lui parle d'une voix douce et posée tout en lui flattant l'encolure. C'est quand même étrange ce cheval en plus. Elle n'a pas loupé une seule annonce du Capitaine, elle était là à l'embarquement et pourtant, elle le découvre pour la première fois.
Alors elle en fait le tour en laissant glisser sa main sur le dos du destrier, elle vérifie qu'il ne soit pas marqué à la croupe, lui indiquant ainsi son appartenance. Non, rien. Rien qui lui dit à qui il est et comment il s'est retrouvé ici.
C'est que si il est là par erreur, c'est embêtant. Ils sont en pleine mer depuis quatre jours et aucune escale n'est prévue avant les Flandres.
Ma foi, elle s'en occupera comme s'il faisait parti de l'équipage et elle ira demander à la Capitaine Bis si sa présence est bien normale. Ou peut-être pas. bin oui, autant c'est une surprise ce cheval. Peut-être que c'est une cadeau du Capitaine pour Isa et, dans ce cas, elle peut pas lui demander à elle ... Alors demander directement à Kheldar? C'est risqué ça ... il aime pas trop quand un membre de son équipage le dérange sans passer par sa second. Et Narcysse, ce qu'elle redoute plus que tout, plus que les tempête, les vague déferlantes et les nuits sans étoiles, c'est bien de se prendre une ronflante par son Capitaine!

Plongée dans ses pensées, elle ouvre la caisse de bois où le nécessaire d'entretient des chevaux est rangé. sauf que c'est pas sur une étrille ni sur un cure sabot que sa main tombe mais sur une tête ... humaine ... rousse.
Et évidemment, elle fait un bond en arrière en poussant un petit cri.


Mais ...mais ... mais qu'est c'que vous foutez là?! Vous êtes qui?!

Allez savoir pourquoi, elle attrape une fourche et la pointe vers la rousse encaissée. "Allez savoir pourquoi" , oui. Parce que bon, Narcysse elle est pas ce qu'on fait de plus courageuse. Il suffirait d'un "Bouh!" pour qu'elle déguerpisse à toutes jambes. Ou qu'elle tombe dans les pommes. Au choix.
_________________
Carensa.


Des pas plus légers que d'habitude résonnent sur les marches de l'escalier et la rousse de sauter dans sa caisse pour se planquer.

Une femme..oui c'est une femme qui parle ou alors le Capitaine fait dans le castra. Un sourire étire les lèvres de la Sublime qui relève légèrement le couvercle de la caisse pour tenter de voir ce qu'il se passe puis referme lorsqu'elle aperçoit une ombre se rapprocher.

Trop tard !!

Le couvercle se lève et une main qui s'approche s'arrête nette.


Mais ...mais ... mais qu'est c'que vous foutez là?! Vous êtes qui?!


Ce qu'elle fait là..mhmm comment dire, elle prend le bateau gratos pour rejoindre les Flandres ?

Prenant appui sur chaque coté de la caisse, la rousse se relève tandis que déjà les pointes de la fourche la menace. Légère grimace. Elle aimerait autant que possible éviter d'avoir à se battre parce que..bein parce qu'elle aurait sans doute du mal à cacher le corps et que la mignonne en face d'elle n'a pas l'air bien méchante.

Le fessard s'installe sur une caisse plus haute, bras croisés, la Divine zieute la jeune fille.

- J'ai vu le bateau et comme je savais qu'il allait en Flandres je me suis dit "tiens bein on va prendre le bateau" !

Elle frappe dans son poing et sourit en disant cela, comme ci tout paraissait normal puis tend sa main vers la jeune femme..

- Moi c'est Anaïs


_________________
Narcysse
Bon, elle se retrouve pas avec une coulevrine sur le nez, ni une lame aiguisée sous la gorge. C'est plutôt bon signe. Elle relâche sa fourche en écoutant la rousse, la mine dubitative.

Comme un papillon de nuit qui se sent obligé de rentrer dans la pièce s'il croise la lueur d'une bougie, il y a des gens qui montent dans des bateaux parce qu'ils flottent... Pourquoi pas hein. Après tout
.

M'enfin, fallait pas vous cacher dans la cale ... Mon Capitaine ne mord pas, il vous aurez surement trouvé une couchette de libre si vous lui aviez demandé.

Enfin, en théorie quoi.
La brunette sert amicalement la main de la rouquine en souriant.


Moi c'est Narcysse, matelote du Black Bow. Enchantée Anaïs.


Et maintenant? Bonne question ...
Si elle la cache et que son Capitaine s'en rend compte, elle risque de finir aux fers; Et encore que, ça sera sans doute ce qu'il pourrait lui arriver de mieux...
Si elle va prévenir son Capitaine, il risque de balancer Anaïs par dessus bord. Et c'est aussi la moins pire des choses qu'il pourrait lui arriver ...
Dilemme.
Elle est fidèle à son Capitaine Narcysse. La pire des choses qu'elle pourrait faire, c'est certainement de le décevoir. Il le sait peut-être pas mais elle lui a offert sa jeunesse voire sa vie entière. Mais d'un autre côté, elle est gentille, vraiment gentille. Et la rouquine en face d'elle a pas l'air méchante non plus, ni dangereuse.


Ça fait combien de temps que vous êtes planquée là? Vous avez de quoi vous nourrir? De l'eau? Quelqu'un vous a vu? C'est votre cheval là? Il est magnifique.


Meubler le temps de remettre les choses dans le bon ordre dans sa tête, c'est tout ce qu'elle a trouvé à faire, là, tout de suite.
Et le cheval d'ailleurs, parlons-en! Il y a un quatrième canasson dans la cale et personne s'en est rendu compte avant? Ce qui veut dire que? Ça aussi elle devra en faire part à son Capitaine. Et ceux qui étaient de corvée d'écuries les jours d'avant devront certainement répondre de leur manque d'observation ... Et elle veut pas que ses compagnons de galère se fassent punir à cause d'elle. Sa gentillesse la perdra, je sais.

_________________
Carensa.


Elle remet de l'ordre dans sa tignasse et ses frusques tandis que la jeune femme lui parle et pose des questions..En avant pour l'interrogatoire. Mieux vaut être courtoise, ça évitera peut être le pire.


- La cale me va bien et je peux surveiller mon canasson. Votre Capitaine aimerait surement pas savoir qu'il a un passager clandestin, 'fin deux
ajoute t'elle en hochant la tête vers sa monture. J'attends l'arrivée à Bruges, ou un autre port des Flandres et je descendrais du bateau comme je suis montée, 'fin à condition que vous balanciez pas à votre Capitaine que je suis là..Hein ?

La moue se renfrogne en songeant aux conséquences que la langue, peut être, bien pendue de la jeune femme pourrait faire comme dégâts. Mais les mains se serrent fermement et la rousse se détend un peu.

- Ravie Narcysse. Ça doit faire sept jours maintenant. Pour le reste..bah je fais avec ce que je trouve. Je voudrais juste pouvoir me laver un peu mieux qu'à l'eau froide...je rêve d'un baquet d'eau chaude et de savon..

Un regard prédateur teinte l'azur d'un voile plus sombre. Elle a l'habitude de se débrouiller et depuis le départ c'est bien ce qu'elle fait. Les cuisines du bateau sont plutôt bien garnies, le pain, le jambon, les fruits, du lait, elle n'a manqué de rien mais ne dira rien de ces petits vols sans conséquence.

La rousse sort enfin les pieds de sa caisse et se dirige vers Salomon pour en flatter l'encolure.

- C'est Salomon. Il s'est bien habitué au voyage mais je crois qu'il est comme moi, il a besoin de retrouver la terre ferme. Vous savez à combien de jours on est des Flandres ?


Les bras autour de l'encolure chevaline et la rousse d'humer l'odeur de sa monture sans un plaisir certain.

- Une chose est sûre vous êtes plus attentive que les nigauds qui sont passés avant vous et qui n'ont pas remarqué la présence de Salomon.

Un rire cristallin résonne dans la cale. Un brin moqueuse ? ça, ça n'a pas changé !
Narcysse
Une main se plaque sur la bouche de la rousse alors qu'elle se met à rire.

Chhhhuuut! On va vous entendre! C'est que je suis pas censée me taper des barres avec les chevaux ...

Déjà qu'elle est pas ce qu'il y a de plus sociable alors si en plus les autres entendent rire, ils vont finir par la prendre pour une folle. Au mieux! Au pire ils vont lui poser des questions ou descendre voir ce qu'il se passe.


cela dit, c'est pas faux. Je suis étonnée que personne n'ait remarqué Salomon avant moi. C'est pas comme si c'était un poney ...

Un court instant de réflexion et elle reprend:

Sept jours ... Bon sang ça commence à faire ... Je comprends votre besoin d'eau chaude ...Demain je reviendrais avec ce qu'il vous faut pour une toilette digne de ce nom. Je prétexterais un lessivage des cuirs, ça devrait passer. On doit être à quelques jours de Bruges, vous pourrez débarquer.En attendant, vous bougez pas de là! Je vais rien dire à personne mais déconnez pas hein!

Alors qu'on l'appelle sur le pont, la jeune Narcysse sursaute.

Avec tout ça j'ai rien foutu ... Pour la peine, vous vous occuperez des chevaux. Aujourd'hui ils ont droit à une toilette.

Son nom résonne encore sur le pont et elle sursaute à nouveau.

J'y retourne. Vous bougez pas et vous faite pas de bruit hein! Il en va de nos vies!


Et c'était à peine exagéré. Vu le Géant qui maniait la barre, il ne lui faudrait pas longtemps pour les balancer par dessus le bastingage sans que personne ne le sache jamais.
Quand elle remonte l’échelle, c'est nez à nez avec son Capitaine qu'elle tombe.
Et là, c'est toute la force qu'elle a en elle qu'elle puise pour avoir l'air normale et ne pas trembler de tous ses os.


Capitaine. Vous m'avez appelé?

_________________
Carensa.


Surprise quand la brunette écrase sa paluche contre la divine bouche. Froncement de sourcils et la rousse de retirer la minette délicatement l'air de rien.

- Bah parfois les chevaux sont plus marrants que certains hommes hein, m'enfin oueh vous avez raison, ça serait ballot qu'ils vous prennent pour une folle..quoi qu..

Sourire angélique, nan nan, elle n'a rien pensé, elle n'a rien imaginé.

- Ca serait sympathique de votre part oui, et si vous avez un truc qui sent bon, ça serait l'Hotel Royal quoi, parce que bon, si j'arrive avec cette odeur de bourrins, mélanger au reste, je vous dis pas la traversée de Bruges va être quelque chose ! un coup à ce que tout les chiens galeux du quartier me suivent à la trace.

Un rire va pour s'échapper et déjà de le retenir, faudrait pas trop déconner quand
même.

Une grosse voix retentit sur le pont, la rousse trésaille, des picotements du bout des orteils à la pulpe de ses doigts, ça se propage dans tout son corps comme une décharge électrique aussi grisante que désagréable. Pourquoi ?. Bon sang, ça va virer au cauchemar cette petite croisière.

- Promis, je fais pas de bruit et je m'occupe des chevaux !

Déjà la brunette s'éclipse et la rousse à sa suite, se planque sous l'escalier dans l'espoir d'apercevoir le dit Capitaine, mais rien, juste une masse sombre déformée par la lueur du soleil qui perce lorsque la porte s'ouvre. Tant pis, après tout elle n'est pas pressée de le rencontrer.

Retirant le lien de cuir à son poignet, elle attache la tignasse indomptable et surtout absolument impropre au reniflage. Les manches de la chemise sont remontées et en avant le nettoyage des montures.

Ça va frotter, au moins ça elle sait faire et en plus elle aime ça. Ça l'occupera un peu, parce que les journées sont longues à dormir... D'ailleurs d'après les couinements des montures, y'a pas qu'elle qui aime..

_________________
Kheldar
Une nuit aux fers t'aiderait peut être à m'offrir une réponse acceptable.

Ses bras massifs croisés sur sa poitrine, le colosse au regard gris acier toisait d'un air impitoyable le pauvre matelot incapable de lui expliquer les raisons de la disparition de quelques portions de nourriture. Le précédent cuistot lui avait fait part de ses inquiétudes. Le vol n'était jamais significatif, mais il était répétitif et constituait la pitance d'une personne normalement constituée par journée en mer. En sommes quelqu'un devait bien manger pour deux, et s'il fallait qu'il jette quelqu'un aux fers pour avoir une réponse il le ferait.

Seulement la réaction de ce matelot était semblable à toutes les autres. Normale et spontanée. Il ne jouait pas la comédie ni ne couvrait quelqu'un.


File donc, je vais réfléchir à cette fameuse nuit aux fers. En attendant va chercher de la corde et prépare tout les noeuds que tu connais, je passerai examiner ça tout à l'heure.

En poussant un bref grognement, le Capitaine du Bow se détourna, puis gueula.

Narcysse! Sur le pont!

Quelques secondes s'écoulèrent sans qu'il n'entende le bruit caractéristique d'une course paniquée à l'idée de se retrouver face au Capitaine énervé. Il répéta en élevant encore la voix.

NARCYSSE!

Celle ci ne mit pas longtemps à émerger, sa petite tête seule dépassant du pont, juste devant lui. Eddard la dévisagea, impassible malgré la dureté de son regard.

Il semblerait que nous ayons un voleur sur mon navire. Une idée sur la personne?

Caressant d'un air songeur le fouet qui pendait à sa ceinture, il continuait de fixer la petite matelote. Oh Eddard n'était pas un Capitaine cruel tant que la discipline régnait. Mais lorsqu'un écart ou une faute était commise, il n'y avait aucune marge de gentillesse dans ses actes. Il saurait le fin mot de l'histoire, et quelqu'un serait punit.
_________________
Narcysse
Et là, c'est le drame. Les billes d'acier du géant se posent dans les noisettes de la brunette, glaciales.
Du coin de l’œil elle l’aperçoit jouer avec son fouet et c'est toute sa vie qui défile devant ses yeux. C'est certain, elle va mourir. Et encore, ça c'est si il est de bonne humeur!
Elle a l'impression de se liquéfier de l’intérieur. Elle voudrait disparaître, tout de suite. N'être jamais montée sur ce navire, n'être même jamais venue au monde. Elle voudrait avoir un petit capitaine rabougri, faible, vieux, aveugle et manchot voire cul-de-jatte.

Mais il n'en est rien. Elle est là, sur le pont du Black Bow, face à sa montagne de Capitaine avec en elle les réponses à la question qui lui est posée.

Narcysse n'a jamais menti de sa vie. Jamais. Même enfant. Elle n'a même jamais été capable de couvrir les bêtises de son petit frère. Jusque là, ça ne lui a jamais desservi. Au contraire même. Son paternel a toujours apprécié l'honnêteté de sa fille et c'est ce qui le rend si fier d'elle.
Il y a deux personnes au monde qu'elle refuse de décevoir: Son Père et son Capitaine.

Sauf qu'à l'étage du dessous, il y a une femme, gentille, peut-être un peu paumée (pour monter à l'arrache sur un bateau comme ça, faut l'être un peu non? ) qui ne fait de mal à personne et elle vient de lui dire qu'elle ne dirait rien à personne.

Les petites perles marrons se fixent sur le bout de ses pieds nus. Elle triture un coin de sa chemise de tous ses doigts.
C'est terrible ce qu'il lui arrive. Mais quand on est incapable de mentir, on en est vraiment incapable. C'est impossible à faire, même en y mettant toute la bonne volonté du monde. C'est presque comme une maladie.
Si elle ne dit pas la vérité à son Capitaine immédiatement, elle le regrettera toute sa vie. De toutes façons, il a déjà compris qu'elle sait quelque chose, c'est certain. Elle y croit en tous cas.


Un ... voleur?


Merde, elle aurait pu lui dire qu'elle allait piocher dans les cuisines Anaïs ...
Elle relève sa petite tête et ose regarder le colosse dans les yeux, les doigts toujours en train de malmener cette pauvre chemise qui n'a rien demandée.


Hum ... Si je vous disais qu'il se pourrait que je vienne de découvrir qu'on a une passagère clandestine quelque part sur le Black ... Vous la jetteriez par dessus bord et moi avec ?

Bon voilà, c'est dit, c'est lâché, c'est sorti ... Elle attend. Quoi? D'être frappée par la foudre lui semble être une bonne alternative entre essuyer une colère de son Capitaine et mourir ... Vous direz à ses parents qu'elle les aimait.
_________________
Kheldar
L'ancien mercenaire écarquilla les yeux. Quoi? Une passagère clandestine? Lui qui était sur le point de faire châtier l'équipage au complet pour forcer l'un des membres à se dénoncer venait inconsciemment d'être rassuré par le petit bout de femme qui tremblait presque devant lui? Pas de voleur dans son équipage c'était toujours ça de prit, et le passager clandestin aller en chier quelque chose de concret!

Pousse toi... grogna t'il en écartant d'un geste du bras la petite matelote pour se rendre à la cale.

Juste avant de disparaître, il leva les yeux vers la jeune femme.

Fais venir tout le monde sur le pont. J'ai bien dit tout le monde!

Le pied du géant toucha le bois de la cale. Il faisait sombre mais la visibilité restait acceptable. Il n'y avait pas trente six capitaines qui irait en personne déloger un intrus, la plupart auraient envoyé deux solides gaillards pour le déloger, mais le colosse aimait que les choses soient bien faites, il lui fallait donc faire cela lui même. Il ne dégaina pas la lame de trois pieds de long dont le fourreau de cuir noir pendait à sa ceinture. A sa place il dégaina un large coutelas à la lame incurvée.

Quatre chevaux. Déjà c'était anormal et très surprenant qu'après tant de temps passé en mer depuis le dernier port personne n'avait relevé cet imposant détail? L'ancien mercenaire n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour retrouver son propriétaire. Si son coeur manqua un battement, son regard lui avait la dureté de l'acier lorsqu'il se posa sur le visage de Carensa, et le coutelas, lui, ne s'abaissa pas.

Bonjour Carensa.
_________________
Carensa.


Affairée à nettoyer les chevaux, elle en aurait presque siffler de plaisir jusqu'à ce que la porte grince et que l’escalier semble vouloir se briser à tout instant sous la masse qui descendait. Une chose était certaine, il ne s'agissait pas là du petit poids de Narcysse.

A moitié planquée derrière la monture, elle regardait, intriguée, la carcasse qui approchait. La hauteur, la façon lente de se mouvoir jusqu'à enfin en dessiner le menton, le nez et le regard. Pétrifier, elle lâcha l'étrille qu'elle s'appliquait à passer sur les cuirs des canassons alors que son prénom résonnait et qu'elle n'avait plus aucun doute sur la personne qui se trouvait en face d'elle.

- C'est pas vrai..y'avait au moins sept bateaux à quai et il faut que je sois tombée sur le tien.. dis moi que c'est pas vrai...

Un rayon de soleil filtre par le hublot et reflète dans la lame. L'azur revient à l'acier :

- Tu permets que je prenne un bain avant ?

Calmer la bête, ça lui semble impossible, entre la colère qu'il doit encore lui porter et le fait qu'elle soit monter à bord de SON bateau sans lui demander SA permission..

A quoi bon chercher à jouer, de toute façon, elle est juste un peu chez lui. L'étrille est ramassée et jetée dans la caisse, le flanc de Salomon caressé du bout des doigts alors qu'elle s'en écarte pour se retrouver devant Kheldar.

- T'avoueras quant même que j'ai participé aux taches !


Ferme là Carrie, ferme ta gueule, tu sais que tu n'auras pas le dernier mot avec lui et si tu ne t'étais pas foutue dans le pétrin en montant sur ce bateau, tu aurais une chance de pouvoir te barrer en courant, parce que oui Carrie, tu cours plus vite que lui..sauf que là...

Mains dans le dos, mimant la penaude, elle souffle sur une mèche qui s'est échappée de sa queue de cheval.

- Je suis quand même contente de te voir, tu m'excuseras j'ai pas la robe adéquate..


_________________
Narcysse
Au "pousse toi " de son Capitaine, elle se retrouve partagée entre l'envie de pleurer - d'être encore en vie- , de vomir - de s'être tant torturée l'esprit- et de s'accrocher aux jambes du géant pour le supplier de ne pas faire de mal à Anaïs.
Mais c'est Narcysse. Et Narcysse, elle interrompt pas son capitaine. Puis elle a pas suffisamment joué à la soûle pour plaquer cette montagne de muscles. Elle le regarde descendre , inquiète et soulagée en même temps.


Fais venir tout le monde sur le pont. J'ai bien dit tout le monde!
Oui Capitaine.


Un sursaut la décolle du sol et c'est au pas de course qu'elle va rameuter tout l'équipage.
Elle commence par Isa, la Capitaine Bis à la barre puis file jusqu'au mess en passant par les cuisines, elle récupère Gwip occupé à rafistoler un bout de filet et gueule tout ce qu'elle peut pour que Jakou l'entende et descende de la vigie.

Normalement, elle a fait le tour. Essoufflée, elle se repointe sur le pont et attend, droite comme un I. C'est là que le remord monte en elle. Que va-t-il advenir d'Anaïs? Qu'est ce que le Capitaine réserve comme punition (châtiments?) à des cas comme ça?

La découverte de la clandestine aurait pu tomber sur n'importe qui à bord, mais il a fallut que ça soit Narcysse. Et ça pouvait pas plus mal tomber. Parce que quoi qu'elle ait fait, quoi qu'elle ait dit, elle aurait regretté quelque chose, c'est certain. Mentir à son Capitaine était inconcevable et si elle l'avait fait, elle n'aurait jamais pu se le pardonner ni le re-regarder un jour droit dans les yeux. Mais selon la suite, elle va s'en vouloir à mort d'avoir dénoncé la rouquine.

C'est de nouveau les doigts malmenant sa chemise qui n'en demande pas tant qu'elle attend, anxieuse, la remontée du Capitaine et de la rousse.

_________________
Kheldar
C'était effrayant le nombres de pensées qui pouvait traverser la tête d'un homme dans pareil moment. Encore plus lorsque cet homme était Kheldar. Il avait tout perdu le jour où il avait commencé sa liaison avec la rousse qui se tenait devant lui, et si aujourd'hui il s'était largement refait, ce sont ces pensées là qui venaient de resurgir.
Ses mots firent échos aux siens.


De tout les navires qui mouillaient au Port il a fallut que tu choisisses le mien...

Il connaissait la rousse, et sa réaction l'agaça plus qu'autre chose. C'est vrai quoi! Il y avait peu de chance qu'elle soit heureuse de le voir, soucieuse du fait qu'elle était actuellement en son pouvoir. Mais qu'allait il en faire d'ailleurs?

Ne te fous pas de moi alors que je cherche une raison de ne pas te jeter par dessus bord ou de te renvoyer dans une boite à ton frère, tu rends la réflexion difficile.

Malgré sa stature de colosse, Eddard ne pensait pas avec ses poings, il pensait aussi au fait qu'Anais était vassale des Flandres où il se rendait actuellement. Quoi que si elle était montée ici incognito nul ne pouvait savoir qu'elle s'était noyée. Après tout qui irait plonger à 120 mètres de profondeurs pour y chercher le corps d'une rousse? C'était tentant, très tentant. Et ce n'était pas le charme sulfureux de la potentielle noyée qui allait le faire changer d'avis.

Seulement dans l'histoire qui les avait relié, il y avait deux fautifs, et il était le deuxième. Après tout... n'avait elle pas accepté de le suivre en le sachant fiancé à Rosa? Il en avait joué, et c'est sur cette pensée qu'il choisit d'abaisser sa lame.

Tu m'emmerdes Carensa... Bon voilà ce qu'on va faire. Narcysse va t'apporter de quoi prendre un bain et de la nourriture. Tu es libre d'arpenter le navire à ta guise, et lorsque nous toucherons terre, tu me feras la promesse de ne plus monter sur le Black Bow lorsqu'il te prendra l'envie d'aller quelque part! C'est bien clair? Je me charge de l'équipage, il ne t'ennuiera pas.

Rengainant son coutelas, il éleva la voix.

Narcysse!
_________________
Carensa.


La voix du géant sifflait dans ses oreilles à la manière du vent, sourd et lourd. Elle l'écoutait, n'osant plus dire quoi que ce soit, après tout sa vie était un peu entre ses mains.

Elle fût surprise lorsqu'il s'agaça à son tour. Elle aurait peut être aimé qu'il lui demande comment elle allait après tout ça. Lui avait été puni d'avoir trompé son épouse et elle avait été punie d'avoir aimé un homme marié et de l'avoir suivi dans son délire de tromperie.

Elle n'ajouta rien pourtant à ses dires, son regard suffisait à trahir sa pensée. Si elle avait pardonné le pouvoir que Kheldar avait eu sur elle, ce bébé qu'elle avait aimé avant de perdre, ces promesses qu'il n'avait jamais eu l'intention de perdre, lui n'en était pas là..

Elle acquiesça sans un mot à ses derniers mots. Monsieur était Grand Seigneur de lui laisser la vie.

Les quelques jours de voyage se passèrent sans encombre. Elle refusa finalement le bain mais accepta juste un peu d'eau chaude, elle refusa de manger ce qu'on lui apporta, prétextant qu'elle était barbouillée puis, un petit matin, alors que le port fût accosté, elle prit ses maigres affaires et Salomon puis quitta le navire sans se retourner ni un mot pour qui que ce soit.

La boucle était bouclée..où plutôt un nœud était fait, bien serré et pas prêt de se délier..

_________________
Kheldar
[Deux semaines plus tard.]

Paré à canonner!!!

Ils étaient tous prêts, deux par canons, parés à envoyer la Cogue de guerre ennemie rejoindre les dieux de la mer. L'immense caraque de guerre le Black Bow avait trouvé un adversaire digne de ce nom. Le mauvais marcheur qui avait subit sa colère un jour plus tôt n'était rien en comparaison de ce qui allait suivre. Une salve l'avait réduit en miettes, il en serait autrement aujourd'hui.

La deuxième Caraque de guerre, le Why Not, commandé par la Duchesse Harpege allait faire feu à son tour.


Tirez!!!!!

Prise en feu croisé, la cogue de guerre ennemie subit la première salve à grand peine, mais ses canons répondirent aussitôt. Le colosse plongea sur le sol du Bow pour éviter le boulet qui lui aurait arraché la tête. Celui ci s'écrasa sur une rambarde qui vola en éclat. Eddard se releva aussitôt, tirant son épée. Courage les gars! Restez à vos postes!

Un autre boulet défonça le thorax d'un de ses matelots, à quelques mètres de lui. Sans praître s'en avoir, le Capitaine du Bow ordonna la seconde salve.

Feuuuu!!!!

Et l'enfer se déchaina à nouveau sur la cogue de guerre ennemie.
_________________
Narcysse
La première canonnade n'était qu'un petit amuse-bouche. Une toute petite barque insignifiante qui n'a pas demandé son reste dés la première salve de boulets.
Ils étaient là, ils sont plus là. Plouf.

Et le Black Bow a continué son chemin, sans se retourner sur les débris de planches flottante, derniers vestiges du Scholl Pommy.

La Normandie approche à chaque vague. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Le fier navire de guerre est rejoint par un autre, tout aussi imposant. A deux, ils ne craignent rien. C'est le Capitaine qui l'a dit.

L'ennemi est en vue. Tout va très vite à partir de là.


Paré à canonner!!!

L'équipage s'active, Narcysse aussi, forcement. Elle est aux canons alors que d'autres sont aux voiles.
Thelian est avec elle, il fourre le boulet dans le canon et elle se prépare à en allumer la mèche. Pas le droit à l'erreur. Ni maintenant ni jamais.
Les gestes sont précis et rapides. Rien n'est laissé au hasard.
L'étincelle jaillit , la mèche crépite.


Tirez!!!!!

La brunette se recroqueville à côté de son canon, les main sur les oreilles et la tête dans les épaules.
Le boulet fuse jusqu'à sa cible et la réponse ne se fait pas attendre. Pas le temps de regarder autour, des éclats de bois volent et les canons se rechargent à nouveau.
Le coeur de Narcysse bat plus vite que jamais. Tout son corps tremble. De peur, d'excitation , d'un peu tout en même temps. Toutes les émotions sont au sommet. La Mort peut surgir à chaque tir ennemi.
Elle s'autorise une pensée pour son petit frère et la voilà qui sourit. Si il la savait en pleine bataille navale, il bondirait sur place de fierté. C'est à cet instant précis qu'un boulet meurtrier traverse la proue. Elle s'interdit de regarder autour d'elle avant que tout ne soit terminé. Hors de question de perdre son sang-froid. Elle se re-concentre sur sa tache. Un rapide coup d’œil à Thelian et le canon est paré.


Feuuuu!!!!


Seconde salve du Black Bow.
L'odeur de poudre vient lui piquer les narines. Elle est en sueur, la tête enfouie entre ses genoux le temps que son canon expulse sa charge. Elle ne doit rien lâcher tant que la victoire n'est pas annoncée. Parce qu'elle le sera. C'est ainsi. L'Arc Noir ne peut sombrer.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)