Gerei
Ce RP est la suite de On le sentira pas passez, vous verrez
Ne dites pas je tourne en rond , dites plutôt je cherche un nouveau départ
Extrait de Comment devenir un Saint en dix leçons
Gerei et Melisenda étaient retournés à Tavșanli. Ils avaient tourné en rond passant de villes en villes dans ce pays ottoman pour se retrouver dans ce village aux portes du grand désert.
Alexandrie était loin derrière eux et ils n'en parlaient pas.
Bon à vrai dire ils ne parlaient pour ainsi dire pas du tout.
Gerei était perdu dans ses pensée et quand il revenait au réel il râlait après tout. Et puis il y avait cette barrière de la langue. L'italienne aurait sans doute parlé volontiers mais Gerei n'avait pas la tête à ça. Il n'avait envie de rien, il avait tout perdu, ses amis, son amie, son seul et unique élève qu'il n'avait jamais eu et qu'il n'aurait plus jamais, sa réputation et même l'estime qu'il avait de lui même.
Saleté de saleté
Quand il repensait à cette histoire de pèlerinage c'était les mots qui immanquablement lui revenaient.
Même sa mort il l'avait ratée. Le tout puissant lui même lui tournait le dos.
Il vouait une haine noire aux surs cisterciennes qu'il jugeait responsable de tout ses malheurs.
Bien sûr on aurait pu lui objecter qu'il ne connaissait qu'une seule sur cistercienne. Il n'en avait que faire car cette colère était le dernier feu qui l'habitait. Sans celui ci il se serait arrêté de marcher pour finir, comme tant d'autres, perdu dans les méandres de l'alcool.
Assis parterre, à l'ombre d'un grand genévrier il regardait passer les rares autochtones.
Il en remarqua deux qui avaient une allure quelque peu différente.
Un homme et un enfant ou plutôt un adolescent. Ils avaient triste mine et ils semblaient sortir du fin fond du désert.
C'est quand il entendit l'homme jurer en français qu'il se redressa. Depuis qu'il était ici il n'avait pas vu le moindre étranger. Il les suivit du regard. L'homme ne lui disait rien mais le jeune qui le suivait ressemblait....Juste ?
Il se leva et couru vers eux pour en avoir le cur net. Il posa une main sur l'épaule de l'adolescent pour le faire se retourner.
Juste c'est bien toi ?
Aucun doute. Il avait l'air cadavérique mais c'était bien lui.
Pour la première fois depuis longtemps Gerei sentit la joie l'envahir. Il attrapa l'enfant et le serra dans ses bras.
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