Vera.
L'Incube Doré & Mon Mouflon quand ma lubie devient phobie.
- [Limoges une journée comme les autres ou presque]
Du haut de ce donjon du château comtal la vue sur Limoges est belle. La chaleur estivale étouffante et mes pensées sont toutes floutées. Je ne veux pas travailler. C'est assez culotté de ma part, je vois le reste des conseillers s'activer et je me dis avec un peu de recul que le poste de comte est celui qui donne matière à glandouiller comme pas possible, je courais un peu plus quand j'étais commissaire au commerce. Mon précédent mandat était plus dynamique et j'ignore pourquoi? Je lorgne du regard une bouteille de vin de paille sur le bureau et je me décide a fuir ce château le temps d'un après midi.
L'idée en tête tomber sur Victoire au sens figuré et lui répéter de vive voix que l'idée "Royale" est plus que parfaite et que si de loin je la voyais déjà Paire de France, la blonde avait fait un pas en avant , envisageant d'être Reine de France. L'Ambition naît de soirées arrosées en taverne c'était le meilleurs. Après tout n'étais-je pas devenue comtesse après avoir échangé plusieurs mots et idéaux en taverne?
"Les Mille et Une Chopines" m'accueille, je ne croise pas la tenancière -Prévôt , mais le proxénète de la Succube Dorée : Sérance.
Sérance et moi. C'est une très longue ou très courte histoire. Elle dépend du point de vue des gens. Ami ou connaissance de longue date, nous avions un point en commun : Tulle & l'ennuie. Je l'avais rencontré un soir d'été il y a deux ans. J'étais pompette et accompagnée de mon défunt fiancé Solzein. Le blondin Sérance me semblait être un sacré bon vivant, nous avions bu et rit , puis il y a eu ce moment plus que particulier et choquant. Nous discutions beuverie et avenir, quand soudain Sérance a pris mes petites taquineries pour invitation ouverte à soirée coquine. Le souci étant que j'étais à l'époque psychorigide et je crains de l'être toujours. Il a été entreprenant et je m'en souviendrai toute ma vie de cette soirée plus que louche. Je l'avais assez crié à Limoges "je suis tombée sur un détraqué il m'a léché mon esgourde"! Le visage de feue ma meilleurs amie Shigella avait fait de ces grimaces. Enfin pour écourter cette soirée qui s'annonçait plus que douteuse j'avais lâché mon argumentaire : je suis fiancée, vous savez quoi Sérance, je vous invite vivement à venir vous installer à Limoges là-bas c'est vachement vivant et y'a plein de femmes du genre que vous voulez, vous allez vous éclater , par contre moi je suis indisponible, je vais bientôt me marier!
Mon destin fut tragique à la suite, disparition du fiancé puis deuil s'en est suivi. Côté vie privée c'était chaotique. Mon coeur battait toujours pour le disparu. Les saisons défilaient et le coup de pression revenait, je devais peut-être songer à me remettre en quête d'un futur époux. Je jaugeais mon palpitant des fois que j'avais quelques penchant pour un mâle et que ma conscience me disait "non", tandis que mon inconscience soufflait "Medso, Medso" . Ma raison aura eu le dessus, Medso refusera à jamais de m'épouser et moi je ne change toujours pas d'avis il me faut un époux à tout prix. C'est une lubie et mon équipe de soule je la laisse en suspens. J'avais mis toute cette quête dans une case bien enfouie de ma caboche , laissant place aux travaux comtaux et municipaux pour oublier que j'étais un peu à la bourre côté "fondation et reproduction de Bretzel" .
Puis il y a eu des retours sur la scène des prétendants, le Medso , puis quelqu'un que je n'attendais surtout pas : Sérance. Le blond , que j'ai décidé de surnommer le Loup tout simplement par ce que c'est un prédateur reconnu et que je me sentais un peu comme un gibier en chasse quand il était dans les parages. Dans la parfaite incapacité de lui foutre une bonne mandale et de le mettre "à l'amende"du genre oui mais je ne vous veux pas, je ne cèderai pas. Sérance m'avait appris à courir vite. J'échappais depuis quelques temps à ses "assauts". J'avais tenté de jouer la carte "si vous me voulez, faut m'épouser", je me souviens encore de tout ces hommes à qui j'ai pu faire cette remarque et à leur faculté de courir vite aussi. Sérance ce coup ci avait tenu bon et avait répondu "quand ?" . Début de premier mandat de comtesse à la tête du comté du Limousin et de la Marche, je n'avais pas prévu d'épousailles alors fallait pas me bousculer. D'autant que le Loup avait grave les crocs et que moi je ne me sentais toujours pas prête à passer "à table". Tout les moyens ont été bons pour me défiler, déjà j'avais la carte Medso : "je l'aime encore, alors je ne peux pas là faut pas me pousser à faire de conneries!". Ensuite il y a eu le regard critique de 90% de la population de Limoges qui avait sévèrement jugé le Blondin , il était catalogué libidineux et j'étais un peu contente de ne pas être la seule à le réaliser. C'est que le gredin avait carrément la capacité à me faire sauter le bustier sans que je puisse dire "namého", si je reste plus d'une soirée avec lui pour sûr que ça allait être pareil pour les braies et je n'ose penser à ma pauvre fleur qui pourrait en inspirer des troubadours "elle va se faner ".
Je l'ai repoussé plus d'une fois , j'ai été gentille, méchante par ce que j'ai été aguicheuse sans le vouloir. Cruelle par ce que j'ai commencé à penser à un futur époux qui n'avait rien de Sérance. Que je voulais un autre que le blond , sauf que le blond il ne voulait que moi. A chacun ses lubies, ses envies. La rage du loup peut être tenace si bien que monsieur avait opté pour un bon placebo. Dieu avait envoyé une femme soumise à Sérance, venue d'Anatolie. Le Très Haut avait répondu à mes prières. Il me dispense d'assaut à la mode Sérance, je n'aurai plus jamais peur pour mes miches et je pouvais enfin dormir sur mes deux oreilles. On va rester dans le divin, puisqu'un miracle ne vient jamais seul, Dieu avait déverrouiller mon esprit et mon coeur, prêt à accueillir plus fourbe et tordu que moi : Ettore. Le genre d'homme qu'aucune femme voudrait avoir pour époux, misogyne et mégalomane , je ne voulais pas du tout et je me suis surprise à le vouloir plus que tout.
Sérance était casé et c'était parfait.
La rumeur plus que fondée d'un mariage comtal se faisait entendre et déjà j'avais des messages de soutien. Oui, par ce que comme Dieu est tout aussi joueur que moi, il a décidé de me glisser quelques obstacles sur le trajet qui mène vers l'autel. Si Ettore je le veux, il lui faut un fief ou le convaincre de rester roturier et par la même occasion avoir la grâce de rester roturière également.
Aujourd'hui si je patauge dans la marre et que j'ai un mal de chien à me concentrer c'est que je médite sévèrement à ce problème plus que majeur qu'est de trouver un fief pour le DiCésarini. Un nouveau défi de taille. Je n'osais plus me lamenter devant mes amis et camarades de beuveries. Mon humeur est plus que versatile et la présence de Sérance dans cette taverne me laisse perplexe.
S'il me cause de procès, je vais lui envoyer une bouteille dans la tronche. Voila ce que je me disais. Alors qu'à l'origine je ne suis pas du tout violente. Alors s'il me cause de son bordel je sens que je vais le mordre, non je risque d'y laisser mes dents, je lui balance ma poulaine dans la face ? Je me contente de lui sourire, il a l'air patraque. Je suis toute ouïe, voila pas qu'il me cause du départ de son "épouse" Aytasi chez les nonnes. Je compatis puis je lui dit qu'elle finira bien par revenir, la saison estivale donne envie de méditer tout ça. Il s'approche un peu de moi, je ne sens pas du tout la menace venir. On discute entre gens civilisé, il me cause de sa femme, moi je lui cause de mon futur fiancé qu'il déteste. Puis soudain, il me glisse entre deux phrase qu'Ettore est mort à l'heure qu'il est. Je commence à me sentir mal en point et il se corrige "pas encore". Au moment je m'y attends le moins, il m'annonce la future fermeture de son bordel " hinhin à la bonne heure" que je me dis. Je m'écrie "enfin , c'est un geste raisonnable là" . Il m'explique la raison, ses filles de joies se sont barrées , des histoires d'amour blabla. Je l'écoute plus ou moins avec attention, je sens que quelque chose se cache derrière cet élan de "bon sens de Sérance" . Il me rend service là en fermant son "boui-boui" , qu'attend-il en retour?
Je fronce les sourcils, puis ce que j'imaginais me tombe dessus. Le voila à nouveau à me compter fleurette, s'il est venu à Limoges c'est pour moi blabla, puis je lui avait fait une promesse ( oui des filles et de la fortune je me souviens bien, bah il m'arrive de mentir un peu pour attirer les gens dans la capitale hein mais faut pas déconner là) . Puis son "Véra vous m'êtes dû " quelque chose du genre. Je le regarde avec une pointe d'inquiétude , sa mimine qui commence dangereusement à venir me caresser la joue, puis son blabla , son souffle chaud trop près et voila encore ses lèvres sur les miennes. J'agite les mains en l'air , que fais-je , je suis encore en train de flirter avec lui! Ma conscience me secoue avec énergie , je régresse , je me sens toute faible, anéantie. Où sont mes gardes fous ?
" M'enfin je vais me marier , vous êtes marié ! Vous êtes si pervers! Je ne peux pas, je ne veux pas", il s'en fout de tout puis me cause de divorce à la va vite. Je ne l'écoute plus à ce moment là. Je suis loin. Je suis larguée. Mes aïeux doivent en train de s'insurger là-haut et moi je bous dans tous les sens du terme. Je veux lui mettre mon poing sur la gueule mais je n'y arrive pas, je veux crier mais sans succès. Il ne me reste plus qu'une option comme toujours, je vais me carapater de cette taverne. Je vais le laisser en plan il va refroidir , m'oublier du moins c'est ce que je pense et je vais aller prendre l'air, je vais aller travailler. Le souvenir de cette phrase devenue culte "si vous me voulez, épousez moi". A ne jamais prendre à la lettre. Combien de fois on m'avait demandé d'être prudente , surtout depuis que je porte le poids de la couronne comtale et par la même occasion je représente le comté. Le respect du rang et blabla.
[Séance de lecture en diagonale de courriers de doléances et autres.]
C'est Piotr qui s'occupe de faire la lecture, moi je suis occupée à méditer sur le retour de Gueldnard et mon futur entretien "d'embauche" avec lui. Si la Chance est avec moi, Saint Viance acceptera peut-être d'avoir l'Ettore pour vassal. Oui je me foutais bien de la tronche des élus qui ne pensaient qu'à leur "vie" à défaut de pouvoir penser à autre chose , me voila à me noyer dans le même vice. Une voix off qui me dit "promis, juré, craché quand tu auras réglé ces soucis tu vas recommencer à bosser ma fille".
- Invitation à aller à l'église par Sérance ? Demain à 20h00 pour une cérémonie.
- Notez j'accepte Piotr.
-Vous avez accepté la demande en mariage de Serance.
-HEIN? Mais non, mais non. C'est Ettore à qui j'ai dit oui, Piotr.
Il me plante le vélin sous les yeux et là, rien ne va plus. Sueur froide qui perle sur le front, le visage pâle et il fait soudainement chaud et froid.
- Je suis dans la merde internationale mon Piotr, je suis dans la merde. Je vais mourir ayez. Je suis morte.
[Conséquence de l'inconscience]
Je quitte la pièce puis en courant. La route de Tulle? Par où fuir, déjà je dois éviter les fenêtres ça va me donner des envies de suicide. Que vais-je faire ? Aller pleurer chez Victoire? Takoda ? Gueldnard ? Non. Ettore ? Sérance?
-Sérance! Je ne peux pas. C'est un mariage païen! Je galère déjà à me marier aristotéliciennement avec mon Ettore hein! Oubliez cela. Aytasi va revenir hein.
-Non!
Voila l'état d'esprit du Loup, il va m'avoir. Le voila même qui me lance des sous entendu concernant la nuit de noces, je vais me faire porter pâle. Il me cause de le jeter en prison ça serait la seul raison pour qu'il ne se pointe pas à l'église ce jour là. Je vais éviter de crier et de faire rameuter la cavalerie. Quand je leur dirais que je lis les courriers en diagonal , que vont-ils penser de moi? Vont sans doute se révolter. Il faut que je sois pragmatique. Sauf que l'angoisse est bien trop importante.
- Je dois parler à Ettore, je dois y parler. Il va me tuer. Vous vous rendez compte ce que ça va me coûter l'divorce ! Déjà que j'avais pas encore amassé de sous pour mes épousailles avec Ettore , que j'envisageais même de taxer là ...humpf oui ça vous oubliez euh.... Vous me mettez dans la merde Sérance. Vous parlez de mariage comme de .... vous épousez Aytasi, vous la jetez qui me dit que vous n'allez pas me jeter aussi si vous m'épousez!
Puis là, il met un frein à mon bavardage , de toute manière le conditionnel n'est plus bon à conjuguer. Je suis foutue ça sera écrit en petit dans le texte que je suis mariée à un être libidineux, un démon voila ce qu'il était, des pensées qui se bousculent. Cette envie de me mettre à chialer.
- Z'avez bien choisi le nom de votre bordel, le Succube et vous l'Incube. Vous ne m'aurez pas Sérance, vous ne m'aurez pas!
Je n'ose pas lui demander de me pincer ça serait une occasion pour lui de me retoucher , puis sans le dire le voila déjà à me prendre dans ses bras. Il me pince le sagouin.
- Han. Vous me maltraitez là. Vous ne trouvez pas que vous en avez assez fait!
[...]
[Jour J on y va en catimini ]
Il y avait eu toute une discussion avec Ettore la veille. Il allait prendre une décision qu'il disait. Je lui avait raconté "mon problème" et monsieur voulait une solution. Je me voyais pas organiser l'assassinat de Sérance , quoique l'idée était passée par là. J'avais raconté "en diagonal" à Papy Maurice et la Tante Hortense mon histoire vaseuse , en soulignant bien le passage que c'était un mariage factice , puis j'ai évité le coup de "j'ai accepté par pure compassion hein" , je l'ai peut-être dit c'est à ce moment précis que j'avais senti la droite du Papy se dirigeait vite fait sur ma joue droite. J'ai cru que j'allais décéder. Ils disaient se réjouir de me voir "mariée" sauf que quand j'insiste que c'est pour de faux, rien à comprendre les Von Bretzel sont devenus violents. Je m'attendais à me prendre des coups de pieds du DiCésarini , voila pas que je me les prends par ma propre smala. J'avais donc décidé de boire plus que de raison et j'avais fait le nécessaire pour ne croiser personne d'autre ce jour là. J'étais déprimée. L'art de se plonger dans la merde mais jusqu'au cou , je ne savais pas par où commencer ou plutôt comment en finir.
Voix de la tante Hortense qui se fait bien entendre et qui me cause de nuit de noces. Mon regard est embué , je me mets à chialer. Qu'est-ce qu'ils ne comprennent pas dans "mariage blanc" , un mariage sans noces. Si le Loup m'attrape je meurs pour de bon. C'était ce que je me disais. Le coup fatal, je vais avoir exactement la même fin que la Mamy Gertrude qu'est morte en plein "coït " , comme quoi Papy pouvait tuer même sans le vouloir. Je soupire profondément blasée et meurtrie. J'aimerai bien en rire de ma connerie mais je n'y arrive pas.
Je me gratte la joue, mine typique d'une Véra qui réfléchit.
- Hinhin. Pour les noces je vais lui offrir des miches bien chaudes et moelleuses, à la mode Von Bretzel , ma chère tante. Y va adorer. Aboule la farine et la levure et tout ça, on se met au fournil !
J'avais réponse à tout. La parade allait peut-être calmer les crocs du Loup. La tante en était plutôt dépitée. Quant à moi , le regard pétillant de malice comme si j'avais trouvé l'issue de sortie. La grande solution à mes problèmes.
01/07/1463 23:56 : Vous offrez à Serance une miche de pain en vertu du contrat de mariage qui vous lie.
-ah ah ah ah. Notre relation ne va pas être charnelle, elle va être boulimique hinhin.
-C'est à ce moment là qu'il t'envoie un manche en bois ou fait de chair?
J'écarquille les mirettes pointant d'un index accusateur la tante qu'a peut-être l'esprit bien lubrique.
02/07/1463 00:11 : Vous recevez de Serance un morceau de viande en vertu du contrat de mariage qui vous lie.
- Bingo Tante Hortense, t'avais bien deviné de la viande ! humpf l'est attentionné l'époux euh factice ? Je vais me pendre.
Comment se dépatouiller de cette situation? On avait entamé les échanges de "bons procédés" je t'envoie une miche, tu m'envoies un bout de viande? L'idéal était de rester loin de lui. Revendre la viande et mes miches pour investir en divorce? Me pendre pour de bon? Crier au secours? Aller pleurer dans les jupons de Gueldnard ? Non, Tak? Aller me noyer au travail en pondant un texte sur le mariage par exemple ?
[...]
edit : changement de titre : "Mes emmerdes de C. Aznavour."
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SOS ça urge. *Lost :clover kills me!*