Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Et voilą Tarraconensis Malum...

Eloin
Palais Episcopal, appartements de l'évesque.

Lorsqu'elle avait lu l'article de la KAP parlant de cette nouvelle maladie provenant d'Espagne et provoquant courbatures, grande fatigue et léthargie, l'abbesse avait haussé les épaules, se disant qu'elle avait bien surmonté la précédente épidémie sans passer par la case médecin, en se soignant par les plantes dont elle avait appris à se servir toute jeune.

Pourtant, cette foys, elle se sentait autrement plus affaiblie que la foys précédente. Si les maux de ventre et autres vomissements n'étaient point au nombre des symptômes, son corps la faisait souffrir au delà du supportable, et elle avait l'impression de n'avoir point dormi depuys plusieurs jours, alors qu'elle venait de passer deux jours alitée, à somnoler tout en tentant tant bien que mal de gérer ses affaires.

Lasse de cet état et cédant aux suppliques de l'intendante, grandement inquiète de la voir le teint aussi pâle ; la moniale avait dicté un mot à l'enfant de choeur du diocèse, et l'avait chargé d'aller l'afficher sur le panneau des annonces de Limoges.



Citation:
    A tous qui liront ou se feront lire,
    Salut & Paix.

    Il semble qu'une nouvelle maladie se répande actuellement dans les Royaumes, et j'ai la malchance d'estre au nombre de ceux qui s'en trouvent affectés.

    Qu'il soit donc su que je recherche un médecin pouvant se rendre au palais épiscopal de Limoges* afin de m'examiner et me conseiller pour une guérison efficace.

    Pieusement,
    Eloin Bellecour, Cardinal-Evesque de Limoges.

_________________

Illustrations Religieuses
Zeinar
[A Limoges, devant un panneau, un petit rencontre un grand]

L'enfant de choeur du diocèse terminait son affichage, soigneux et visiblement marqué par la nouvelle qu'il faisait connaitre. Dans son dos, un médecin songeur.

Notre cardinal-évêque a donc été touchée elle aussi ?

Oui messire. Elle souffre en silence mais nécessite la guérison comme les autres.

Va-t-on me persécuter et me torturer si la consultation échoue ?

La foi aristotélicienne ne prône pas ces pratiques immondes. L'évêque a grand cœur avec ses fidèles.

Dans ce cas, retourne à tes prières mon enfant.

Une réponse parviendrait assez vite à la religieuse.

Citation:
De moi, Zeinar de Branceilles, titulaire d'un certificat de baptême en bonne et due forme
A vous, Eloin Bellecour, Cardinal-Évêque de Limoges dans la souffrance.


Salutations aristotéliciennes.

En réponse à votre annonce, en ma qualité de médecin diplômé et implanté à Limoges, je peux vous proposer mes services et l'assurance d'une guérison immédiate..

En revanche, j'ignore quel chemin il me faut suivre pour accéder'à vos appartements. J'aurais besoin d'indications précises, d'un carrosse, d'une grappe de raisin et de trois assistants.

Sachez enfin qu'une consultation n'aboutit pas systématiquement à une guérison . Je décline d'emblée la responsabilité de votre affaiblissement continu ou de votre mort si le pire devait arriver. Vous comprendrez que me me méfie des représailles et je ne tiens pas à être pourchassé par une poignée de fanatiques aux fourches assassines.

Quel que soit votre choix (même si, ne nous mentons pas, les médecins sont rares chez nous), je vous souhaite le meilleur.

Médicalement,
Z.


_________________
Eloin
Palais Episcopal, appartements de l'évesque.

L'enfant de choeur s'était empressé de retourner au palais informer l'évesque de sa rencontre devant le panneau d'affichage, luy décrivant avec force détails l'apparence du jeune homme qui l'avait questionné, et s'en était ensuite allé prier dans l'une des absides de la cathédrale.

Quand, plus tard, vint une missive signée d'un médecin de la capitale, l'abbesse fit le lien avec la description, reconnaissant là un limougeaud qu'elle avait croisé quelques foys lors de manifestations comtales ou autres cérémonies religieuses. Grimaçant en sentant son dos la rappeler à l'ordre quant elle se redressa sur ses oreillers, elle attrapa, non sans mal, son nécessaire à écriture que l'intendante avait judicieusement laissé sur la table jouxtant sa couche. Elle s'appliqua à rédiger une réponse, serrant les dents pour s'empêcher de gémir sous l'effet de la douleur provoquée par ses membres récalcitrants à tout effort, y posa la missive et l'ouvrit pour en faire lecture.

Un ou deux sourires amusés franchirent ses lèvres au fur et à mesure que ses yeux parcouraient les lignes du message ; puys elle inspira un bon coup avant de tremper sa plume dans l'encrier, pour rédiger sa réponse au dos du mesme message. Elle était trop faible pour se lever et saisir un papier vierge dans le tiroir du bureau se trouvant dans la pièce attenante.

Un moment plus tard, après s'être causé un début de mal de tête tant elle s'était concentrée pour écrire quelques lignes compréhensibles maugré le tremblement de ses mains, elle sonnait l'enfant de chœur, et le chargeait de remettre la missive à son destinataire.


Citation:
A vous, Zeinar de Branceilles, médecin béni d'une si preste réponse,
De moi, Eloin Bellecour, Cardinal-Évêque de Limoges dans la souffrance,

Salut & Paix.

Je suys fort heureuse de lire vos mots, et tiens à vous assurer que l'issue du traitement que vous voudrez bien m'administrer n'influera en rien sur le salut de vostre âme. Je ne demande qu'une consultation et une estimation des soins devant m'estre accordés, si je devais ne point survivre à ce mal, c'est que Dieu aura estimé mon heure venue.

Faites-vous annoncer au garde veillant à l'entrée du palais épiscopal de Limoges, c'est un grand bâtiment doté d'un étage, entre la cathédrale et le castel comtal. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pour mener à bien vostre consultation, demandez mestra Alice, l'intendante, elle saura vous apporter ce qui vous sera nécessaire.

Pieusement,
Eloin Bellecour

_________________

Illustrations Religieuses
Zeinar
Devant le palais épiscopal de Limoges, sous l’œil impassible d'un garde qu'on aurait dit figé, une messe basse s'instaurait avec l'enfant de chœur.

C'est donc ici que l'évêque va rendre son dernier souffle ?

Pas encore si vous la soignez CORRECTEMENT.

A-t-elle fait voeu de silence ?

Elle n'est pas cistercienne.

Faut-il que je retire les grelots à mes poulaines pour ne pas paraître trop riche ?

Non, laissez même s'ils font un bruit épouvantable.


Muni d'un simple baluchon contenant ses principaux outils de travail rassemblés à la va-vite, il se sentait prêt à pénétrer l'édifice religieux. Avant d'honorer le rendez-vous, il s'était astreint à une relecture complète du livre des vertus et avait offert cinq écus aux malheureux affamés qui traînaient constamment autour de l'église. Une prière du matin avait même été chantée à deux voix pour se donner du courage.

Garde, annoncez Zeinar de Branceilles, médecin certifié et demandé par Eloin Bellecour.

Ah... sachez aussi que je garde l'enfant avec moi. Nous aurons besoin de ses capacités vocales pour couvrir les cris du mal.

_________________
Eloin
Le garde retint de justesse un haussement de sourcils en oyant le médecin parler d'utiliser les talents vocaux du jeune Gabriel pour couvrir d'éventuels cris de douleur, puys guida l'homme de science au premier étage, s'arrêtant devant une porte semblable à toutes les autres dans le palais. Il toqua deux coups, entra sans attendre de réponse, et annonça simplement.

Monseigneur, mestre Zeinar de Branceilles, médecin de son état, est ici.

Qu'il entre. Et que mestra Alice se tienne prête à luy apporter ce qu'il demandera.

Sur un hochement de teste du garde, le médecin et l'enfant de choeur furent invités à entrer dans les appartements épiscopaux. La limousine se tenait assise dans un fauteuil placé devant l'âtre où crépitaient les flammes d'un bon feu, une couverture épaisse reposant sur ses genoux. Le visage pâle et les traits tirés, l'abbesse désigna au médecin un tabouret non loin de la cheminée, l'invitant ainsi à s'asseoir.

Lo bonjorn et la bienvenue, mestre. Avez-vous besoin d'ustensiles particuliers ?
_________________

Illustrations Religieuses
Zeinar
Bonjour. Non, ça va aller.

S'il faut vous découper en quatre, peut-être aurons-nous besoin de quelques ustensiles supplémentaires. Pour l'instant, c'est inutile.


Il s'accaparait déjà une petite table, déballant son impressionnante collection d'instruments chirurgicaux qu'il ne se lassait pas d'admirer. Une scie à os prenait place entre sa tréphine et son couteau à amputer. En vérité, il n'avait que rarement la possibilité de se servir de ses outils mais les entretenait avec le plus grand soin et vérifiait leur parfait état de manière compulsive, à la recherche permanente d'une poussière à écarter.

N'est-elle pas magnifique ?

Une pince à bec d'oiseau, nouvelle acquisition dont il n'était pas peu fier, s'offrait à la vue de la religieuse. La seule personne à l'avoir essayée jusqu'ici était Seleina qui s'était enfoncée une vilaine écharde dans le doigt à l'occasion d'une sortie en forêt. Le test n'avait pas été très concluant et la brune s'était ouvertement interrogé sur les progrès de la médecine moderne qui, selon elle, n'étaient pas encore adaptés aux grandes souffrances du quotidien. Momentanément chagriné mais résolument optimiste, il avait juré qu'il adapterait son outil pour que son index n'endure plus jamais ça.

Bon, il n'y a aucune flèche à extraire chez vous.

C'est dommage mais elle pourra servir une autre fois si on tente d’assiéger vos appartements.


Il se positionna face à elle, sur le fauteuil réservé, l'observa de ses grands yeux experts et jaugea en peu de temps ce qui n'allait pas. On ne trompait plus le médecin de Limoges.

Vous êtes blanche.
Vraiment blanche. Trop blanche. Malade. Fatiguée je présume ?

Qu'avez-vous exactement ? Crachats ? Fièvre ? Courbatures ? Nez qui coule ? Froid ou chaud ? Décrivez-moi votre état.

Souvenez-vous bien que le Très Haut guérit le chétif et le malade. Mais pourquoi vous met-il ainsi à l'épreuve ?
Avez-vous fauté récemment ? Une prière oubliée où un fidèle abandonné ?

J'imagine que vous êtes une spécialiste des confessions.
Vous n'auriez pas approché un individu contaminé d'un peu trop près ? Je ne vois que ça ou alors le Très Haut vous en veut vraiment.

'

_________________
Eloin
L'abbesse retint un sourire ironique en oyant les premiers mots du médecin. Où il avait beaucoup d'humour, ou elle s'était laissée avoir par un charlatan. La suite de l'entretien l'aiguillerait surement sur la nature de celuy qui se tenait face à elle, semblant fier de son attirail de chirurgien.

C'est un beau spécimen, en effet. Cela a du vous coûter une petite fortune ?Manda-t-elle en observant avec approbation l'ustensile qu'il luy montrait. Des outils chirurgicaux, elle en avait déjà vu, mais la plupart du temps sur des croquis ou autres illustrations de manuels médicaux.

Un haussement d'épaules précéda sa réponse lorsqu'il s'enquit de ses symptômes.


Bah ! J'ai toujours eu le teint clair, mais il me semble bien estre plus pâle que d'ordinaire. Je suys courbaturée comme si j'avais traversé la France à pied, j'ai plus souvent froid que chaud, mesme s'il m'arrive de suer. Je ne tousse point, et mon nez se tient tranquille pour le moment. En revanche, ces douleurs corporelles troublent mon sommeil, et me fatiguent donc plus que de raison.

Un haussement de sourcils accueillit sa tirade suivante, et elle retint une remarque piquante, sur le fait qu'elle avait mandé un médecin et non un confesseur. Mais bon, peut-estre souhaitait-il simplement avoir toutes les indications nécessaires à l'élaboration de ses médecines...

Tout fidèle a des pêchés à se faire pardonner, puisque seul Dieu est parfait. Il se peut donc que j'ai des choses à me reprocher, j'irai me confesser auprès d'un confrère clerc dès que je me sentirai mieux pour voyager.

Quant à avoir approché un individu contaminé, c'est bien possible, après tout, ma fonction m'amène à côtoyer beaucoup de monde, et je ne saurais refuser une visite au prétexte que le requérant serait malade...

_________________

Illustrations Religieuses
Zeinar
Une fortune, oui.
Mais quand on aime, on ne compte pas. Le Très Haut m'a soufflé ça.


Il n'oserait pas lui avouer qu'il avait hérité de l'instrument à la mort de son propriétaire après un test malheureux sur l'extraction des flèches. La fille du défunt avait jugé que la pince n'était pas assez pratique pour la taille régulière de ses rosiers, inconsciente de la valeur inestimable que revêtait l'objet pour les amoureux de médecine. Il avait sauté sur l'occasion.


Voyons.

Les yeux dans les yeux, il tirait sur la paupière gauche de l'évêque pour observer minutieusement l'état de son globe oculaire. Le diagnostic était sans appel.

Vous avez l’œil froid et humide.


Sous l'impulsion d'un brun autoritaire, de multiples manipulations s'opéraient en vue de tester le niveau de souplesse de sa patiente supposée souffrir de courbatures. La tête pivota dans tous les sens, un bras se retrouva dans son dos et une jambe fut tendue et soulevée en l'air, manquant de faire basculer la religieuse en arrière. La prise de pouls au poignet droit confirmait la tendance. La mesure du tour de taille accentuait l'impression. Moment choisi par le médecin pour poser ses inquiétudes sous les chants légers de l'enfant de chœur qui assurait l'ambiance sonore.

Vous êtes raide comme une centenaire, pâle, trop maigre et ridée.

Vous ne toussez pas et votre nez ne veut rien lâcher non plus. On ne peut pas tout garder en soi. C'est mauvais.

L'hiver vous submerge. Il faut rétablir l'équilibre des quatre saisons où vous finirez par succomber.


Il vénérait Hippocrate et ses quatre humeurs dont la signification saisonnière ravissait son esprit poétique. Une lymphatique lui faisait face, il en aurait donné sa main à couper. Il la voyait comme une plante privée de soleil à qui il convenait de redonner vie.
Le petit chanteur avait gagné en confiance, continuait son solo en latin, multipliant les prières, les bras ouverts au ciel, ne se souciant plus de ce qui se passait autour de lui.


Vobis viatoribus benedico...

Un demi-ton en dessous et attention à tes graves.

ut nihil malum vobis...

Ecoutez attentivement.

Vous devez arrêter de vous plier en quatre en priant, de dormir sur une couche dure comme la pierre et de vous nourrir de soupe et de racines.

Vous devez reprendre chaleur et vigueur.

Après un bain tiède, optez pour un bon vin et des viandes en sauce. Buvez et mangez beaucoup, jusqu'à ce que votre corps se remplisse et gonfle. Vous vomirez alors et trouverez plus facilement le sommeil.
Après une semaine et en diminuant progressivement les quantités, vous devriez vous sentir mieux.


Mais...


En deux semaines, les patients avaient défilé dans son cabinet devenu le centre de Limoges. Tous ou presque souffraient d'une étonnante maladie dont les symptômes ressemblaient fortement à ceux de la religieuse. Les courbatures étaient craintes partout et le spectre d'une contamination planait sur quiconque ressentait une lassitude physique, même superficielle.


... un doute persiste.

Dehors, une nouvelle maladie fait rage. Il s'agit de la Tarraconensis Malum. Elle se traduit notamment par une incapacité à se mouvoir correctement. Nous ignorons tout de ses effets. On raconte les pires histoires. On y perdrait sa force, ses dents, ses cheveux et même sa foi aristotélicienne.

Il est possible que vous la portiez en vous, surtout si vous commencez à imaginer que vous avez fait vingt fois le tour de la lice. Cette étrange pensée se propage dans la tête des malades.


Les pages d'un imposant herbier, fruit d'un travail de collecte acharné, défilèrent devant la religieuse pour s'arrêter sur une petite fleur blanche au cœur jaune qu'il pointa du doigt.

Je peux vous offrir un bouquet de fleurs de Camomille. Elles ressemblent assez aux marguerites mais sont nettement plus bénéfiques.

Vous les tremperez dans de l'eau bouillante avant d'avaler le tout. Vos courbatures s’atténueront.

Il est aussi possible de me commander une essence curative qui permet normalement de chasser complètement la T.A. Sa composition reste secrète et sa rareté est telle que le prix n'est pas avouable en ce lieu.

Mais si vous pouvez me mettre en relation directe avec le Pape ou que vous connaissez un spécialiste des mariages mémorables, on peut s'arranger.


Ce petit a vraiment une belle voix. Je le réquisitionne déjà pour le futur.

_________________
Eloin
Vous êtes raide comme une centenaire, pâle, trop maigre et ridée.

S'il ne l'avait point fait se tortiller dans tous les sens, l'abbesse aurait rit de sa conclusion pragmatique. Il ne suffisait point qu'elle souffre le martyre sans avoir forcé, visiblement, il tenait à vérifier par luy-mesme qu'elle n'était point une malade imaginaire. Bah ! Elle-mesme était peut estre trop douce, lorsqu'elle examinait les pauvres hères venant toquer à l'abbaye de Noirlac en quête d'un remède, du gîte et du couvert pour quelques jours, le temps de se rétablir.

Elle retint un soupir de soulagement lorsqu'elle put de nouveau s'adosser à ses oreillers, non sans lâcher une grimace quand son dos se rappela à elle brutalement. Un simple hochement de teste l'approuva quand il évoqua un dérèglement hormonal, mesme si elle craignait que ce ne soit point uniquement cela, ce qu'il luy confirma peu de temps après avoir commandé à Gabriel de baisser le son. Le pauvre petit chanteur venait de se laisser emporter par le cantique dont il berçait leurs ouïes...

Arrêter de vivre dans la simplicité la plus pure et dure, alors qu'elle avait fait de ce mode de vie un credo depuys qu'elle avait pris le voile cistercien à la mort de son époux ? Cela serait difficile de renoncer à cela pour un peu de confort, mesme s'il luy arrivait de faire des entorses à ces règles lors des hivers trop rigoureux. Elle s'en confesserait au Très-Haut dès qu'elle serait rétablie, et nul n'en saurait rien si elle ne devenait point adepte de l'adage "luxe, calme et volupté" des grands bourgeois !

Son regard fut attiré vers le magnifique livre qu'il luy présenta alors, et un mince sourire éclaira un instant son visage las.


J'ai moy aussi un herbier confectionné par mes soins et dont je suys très fière, mais je dois dire que le vostre est fort bien réussi également !

Elle s'apprêtait à luy répondre qu'elle avait peu d'économies, l'essentiel de ses revenus terriens étant réinjectés dans la trésorerie du diocèse ou dans celle de l'abbaye, mais qu'elle était prête à se délester de quelques centaines d'écus pour ne plus souffrir le martyre. Elle n'en eut point le temps, le médecin luy soumettant une suggestion qui attira aussitôt son intérêt, car il était rare que les fidèles demandent directement après Sa Sainteté.

Bah, je crains fort qu'il ne vous faille oublier l'idée de faire officier nostre Sainct-Père pour des épousailles, Il ne se déplace que pour les cérémonies importantes en la basilique Sainct-Titus de Rome, et lors de certaines discussions importantes à la Curie.

En revanche, je suys cardinal depuys peu, je puys donc me charger d'organiser ce mariage. Il vous suffit juste de me dire ce que vous souhaitez de "mémorable", et je verrai ce que je puys faire... Quant à réquisitionner Gabriel, je n'ai rien contre, pourvu qu'il me soit rendu entier !
Conclut-t-elle en osant une petite plaisanterie.
_________________

Illustrations Religieuses
Zeinar
Un mariage mémorable ?
Il ne savait pas lui-même ce que cela signifiait. Quelque chose de grandiose, surement. Il l'aurait souhaité pour elle.


Imaginez cent petit Gabriel encerclant le Pape et chantant à tue-tête et vous, chef de chœur, marquant les temps de votre main droite. Ca aurait pu ressembler à ça.

Cardinal ? C'est un sacré rang, bravo.
Si vous contaminez le Pape et qu'il tombe gravement malade, j'ai une chance de l'approcher. Mais au milieu de dizaines d'homologues, ça ne donnerait rien.

Nous ferons sans lui s'il ne jure que par Rome.


L'importance rang occupé par sa patiente dans l'ordre religieux prenait doucement racine dans son esprit tourmenté, l'obligeant à revoir ses plans. Il ne pouvait pas risquer de perdre une religieuse si haut placée et devait redoubler de vigilance. Elle côtoyait surement des malades à longueur de temps et risquait de contracter les pires horreurs de Royaume.

Vous avalerez des essences curatives contre la Fièvre Alexandrine, la Glairette et le terrible Nagazudi.

Je vous livrerai aussi des potions, des onguents et un collier d'aneth pour vous protéger du mauvais sort.

Gabriel vous contera l'histoire d'un Saint chaque soir avant de dormir.

Normalement, avec ça, vous devriez rester en parfaite santé.

_________________
Eloin
Un hochement de teste confirma au médecin que le Pape ne se déplacerait point pour un mariage, fut-ce entre deux nobles. Il n'avait déjà point fait d'apparition lors du mariage princier célébré à Rome quelques temps auparavant, ce ne serait point pour traverser la moitié nord de l'Italie pour gagner le Limousin ! Mais cela, elle se garda bien de luy dire, ne souhaitant nullement le froisser.

Je puys toujours faire venir une chorale, il y a nombre de jeunes gens qui sillonnent les routes pour se faire ouïr dans toutes les nobles cours...

Elle écouta ensuite attentivement ses prescriptions, songeant que tout cela allait luy coûter un bras et qu'il luy faudrait enseigner à l'université un certain nombre de foys pour se renflouer, en sus de ponctionner dans les revenus de la terre guyennoise qu'elle tenait de sa filleule. Mais cela en vaudrait certainement la peine, si cela pouvait luy éviter les contagions malencontreuses.

Bien. Dictes-moy quand ce sera prêt, je viendrais chercher tout cela à vostre office, à moins que vous ne souhaitiez me les apporter ici-mesme...

Et elle se tut, luy laissant le loisir -ou pas- de luy en dire plus sur ce mariage qu'il tenait visiblement à rendre inoubliable.
_________________

Illustrations Religieuses
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)