[RP très ouvert] Palais Episcopal - Pastorales Limousines

Il semblait estre des périodes où les demandes de sacrements étaient plus nombreuses que d'autres, peut-estre l'approche de certains moments de l'année incitaient-ils les gens à venir se réfugier dans le giron de l'Eglise...

Ayant reçu demande de baptesme d'un jeune homme du diocèse, l'abbesse l'avait invitée à rejoindre le Palais Episcopal, et tout particulièrement la salle commune, pièce de dimensions raisonnables du rez-de-chaussée, dans laquelle se trouvaient plusieurs tabourets rustiques disposés devant la cheminée, dans laquelle l'intendante venait d'allumer un bon feu, en vue de recevoir le futur fidèle, et tous ceux qui souhaiteraient le rejoindre. Une chaise à haut dossier avait été amenée pour l'évesque, et un plateau comportant une cruche de vin chaud et des gobelets en cuivre trônait sur un guéridon voisin, afin de pouvoir désaltérer les volontaires.
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Un pigeon était arrivé au MAB afin d'informer la fratrie que l'évêque de Limoges avait décidé d'organiser des pastorales à l'échelle du Comté entier. S'ils avaient d'abord poussé de hauts cris, enfin surtout le hautain Gauthier, les 3 Altesses avaient finalement décidé de se joindre à la populace. Cela pourrait être divertissant et les changerait agréablement de la routine du MAB et de leur éducation.

Le Prince Gauthier avait donc quitté l'hostel familial de bon matin, décidé à profiter de l'aubaine pour faire d'abord un tour dans les rues de la capitale limougeaude. Il n'était suivi que d'un seul domestique, ne voulant guère en imposer d'entrée à la foule méditative que l'évêque avait dû assembler. L'épaisse cape de laine qu'il portait sur son habituel habit de cuir suffisait à l'isoler du froid piquant de cette fin d'octobre, l'automne étant enfin arrivé en Limousin. À sa grande déception, les rues étaient presque vides et rien de vraiment intéressant ne s'y déroulait. C'est donc d'humeur morose qu'il se dirigea vers le palais épiscopal, y entra et se fit indiquer la salle où auraient lieu les pastorales. Il ordonna à son valet de l'attendre, ne voulant infliger au pauvre homme les béatitudes sermonnelles qui l'attendaient, lui. Puis il fallait bien que quelqu'un veille sur sa cape.
L'adolescent ouvrit la porte, un discret soupir s'échappant de ses lèvres : il n'avait jamais été bien religieux et, s'il détestait les heures passées à l'étude du latin, il abhorrait bien davantage celles passées le cou plié sur la lecture du Livre des Vertus. Mais enfin, s'il fallait en passer par un baptême...

Un homme était déjà présent, attendant. Le Prince le salua d'un léger signe de tête, avant d'aller se planter dos à la cheminée. Au moins, ils n'auraient pas froid. C'était déjà quelque chose.
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La taille centrée dans une robe de velours bleu rehaussée d'un cabochon en saphir qui ornait sa ceinture d'argent, Mélissandre se tenait très droite, aussi loin que possible de son frère ainé, et gardait une contenance en essayant de replacer la coiffe qui couvrait sa longue chevelure.

Sa discussion avec Monseigneur Eloin avait eu le mérite de la réconcilier quelque peu avec la pratique de la religion. Assez du moins, pour que sa présence ici soit due un peu moins à ses obligations qu'à son désir sincère de venir au bout de ses pastorales.

Un rapide coup d'oeil à Gauthier confirma ce qu'elle craignait : Son frère savait que sa soeur cachait quelque chose et quittait l'hostel pour ne plus avoir à faire face à une débauché.

Son coeur se contracta douloureusement, mais rien sur son visage ne pouvait trahir sa peine. Une Malemort ne faiblissait jamais en publique. Jamais.
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L'abbesse, prévenue des arrivées par le chef de la garde, rejoignit la salle commune après avoir achevé le courrier qu'elle était en train de rédiger. Elle salua le trio présent d'un respectueux hochement de teste, et leur désigna de la main les sièges installés près de la cheminée. Une foys qu'ils furent tous assis, elle entama la discussion.

Lo bonjorn à tous. Je ne sais Leurs Altesses connaissent nostre troisième convive, auquel cas je vous laisse vous présenter tous trois. Déclara-t-elle, prenant le temps de servir à chacun un verre de vin chaud.

Tout d'abord, j'aimerais savoir ce que représente pour vous le sacrement du baptesme, et ce que vous pensez savoir de l'aristotélisme.

Autant commencer par ce qu'ils savaient, elle approfondirait ensuite si besoin.
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Mélissandre leva les yeux sur l'Abesse et lui adressa un sourire timide avant de prendre place.

La tasse de vin chaud bien calée entre ses paumes, elle souffla sur le liquide et prit même le temps de tremper un doigt pour en tester l'assaisonnement. La princesse aimait le vin bien épicé et fort en cannelle. Ceci ci était parfait. Voyant que personne ne prenait la parole, et bien qu'elle soit la dernière arrivée, Mélissandre se permit de répondre.

- Je pense que c'est une question primordiale en effet. En ce qui me concerne, j'ai pris récemment conscience du caractère hautement hasardeux d'une vie éloignée de la religion. En tant que Princesse de France, mais cela serait pareil si j'étais une simple roturière, je me dois démontrer l'exemple et d'agir de façon honorable. Il est trop facile de tomber dans les vices et de ne point obtenir sa place au paradis Solaire.

Une gorgée de vin.

- Le livre des Vertus traite de Oane, Aristote et Christos. Respectivement le premier à croire, la raison et la foi. Le livre des vertues nous enseigne des Dogmes permettant aux faibles créatures que nous sommes d'éviter de finir dans l'enfer Lunaire auprès d'Azazel, et de trouver notre place aux cotés du Très haut.
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À l'invitation de l'évêque, le Prince prit place et rapprocha subrepticement son siège de la cheminée : il détestait avoir froid. Il laissa de côté le vin chaud, n'aimant pas ça. Il fit discrètement comprendre à sa soeur qu'elle pouvait le prendre si elle le souhaitait, une fois qu'elle aurait le sien.

Il écouta d'une oreille attentive les réponses de ses deux compères. Il prit quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il croyait et à ce qu'il connaissait. Bien peu de choses en fait. Après s'être présenté auprès de Deal, il enchaîna :

J'ai bien peur, Monseigneur, de ne pouvoir ajouter grand chose à ce qui a été dit. Mon enseignement religieux a été basique et je dois avouer que je ne connais pas beaucoup plus que ce que ma soeur a pu dire.
J'ajouterai juste que le baptême est l'entrée dans la communauté des fidèles et, pour un noble de notre rang, un seuil avant d'envisager quelque carrière que ce soit.

Une infime hésitation avant de regarder l'évêque et de reprendre.

J'étais trop jeune pour en avoir vraiment des souvenirs mais je crois qu'une scission a eu lieu au sein de l'Église, à moins que ce ne soit du Royaume suite à la décision du Roi... Nicolas, je crois. Mais je ne pourrais dire de quoi il s'agit exactement.
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L'abbesse hocha la teste en prémices de réponse aux jeunes gens, constatant, comme elle pensait, que leur enseignement religieux s'était limité à l'essentiel. Cela ne l'étonnait en rien, vu le terrain en friche qu'avait laissé SE Childebert à ses successeurs, il y avait fort à faire pour remettre la religion sur le devant de la scène.

Vous avez de bonnes bases, nous allons donc pouvoir creuser un peu pour préciser certaines choses. Répondit-elle, avant de porter son regard sur Gauthier.Il y eut, effectivement, une grave querelle entre l'Eglise et le Royaume de France, sous le règne d'Eusaïs, je ne sais plus trop comment cela débuta car j'avoue ne m'estre guère mêlée de cela, le Limousin ayant souhaité rester neutre tout au long du conflit.

Toujours est-il que le roy déclara la fondation d'une nouvelle Eglise en terre françoise, menée par les ex-cardinaux Clodeweck et Verty, l'archevesque Henriques et la dauna Asphodelle. Cette formation schismatique eut grand succès dans les terres du Sud, particulièrement en Guyenne et en Toulouse, il reste d'ailleurs plusieurs évêchés aux mains de ces prélats illégitimes, maugré les effort successifs des roys Nicolas et Jean pour ramener ces provinces dans le giron de la Vraye Foy. Cette Eglise a été dissoute, sous le règne de Nicolas, je crois, et même si Jean a tenté de poursuivre cette oeuvre de réintégration des provinces réfractaires, tout n'est point achevé, la chaire de Cahors étant, par exemple, toujours occupée par un évesque schismatique.

Le nouveau primat de France et archevesque de Bourges, SE Arnault d'Azayes, a intégré dans ses projets le souhait de régler cette situation dès que possible, et ce par la voie diplomatique, puisque la voie militaire, via les Sainctes Armées, n'a pas tout résolu maugré de belles victoires ; et surtout, les choses tendent à s'apaiser avec le temps et la succession de conseils comtaux plus favorables à l'Eglise Aristotélicienne Romaine.

Elle marqua une courte pause, laissant la petite assemblée assimiler les informations qu'elle venait de donner, en profitant pour prendre une gorgée de vin.

Si vous n'avez point d'autres questions, nous allons continuer avec les vertus et pêchés. Son Altesse Mélissandre a évoqué Azazel et l'Enfer Lunaire, pouvez-vous me donner le nom des autres démons, des pêchés qui leur sont associés et, à l'inverse, ceux des archanges et des vertus correspondantes ?
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La princesse reposa sa tasse de vin chaud pour écouter attentivement Deal. Asmodée... Un sourire étrange étira ses lèvres. La démone la plus rependue, la plus dangereuse. Belial était un mal propre à la famille Malemort également. Péché d'Orgueil d'une famille royale qui vivait des liens aussi inextricables que profond.

Sa main se tendit, comme mue par une volonté propre, pour prendre celle de son frère de sang. Gauthy était une part d'elle même au même titre que Mélusine. Peutêtre plus encore, tant ils se ressemblaient. Tous deux étaient le sang et la chaire de Nebisa et de Cerberos, le couple le plus dissonant et le plus passionnément amoureux que la couronne royale ai vu passer.

Ne voyant rien à ajouter aux paroles de Deal, elle prit le partit d’acquiescer d'un mouvement de la tête en attendant une réaction de son prince de frère.
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En retard la Princesse ? Un chouia ! Mais elle n'avait pas vu l'heure passer au Conseil et ce n'est que par la vigilence de son page qu'elle n'arrive pas au coucher du soleil pour la pastorale. Encore chargée de sa besace et presque essouflée d'avoir marché trop vite, une Princesse ne saurait courir, l'Altesse Royale rejoint la salle d'étude, saluant l'Evéque ainsi que les présents.


Toutes mes excuses, Monseigneur, je n'ai put faire en sorte d'arriver plus tôt, le conseil et ses urgences...


Urgences ou situation désespérée, devoir expliquer ce qu'est la Pairie à une personne se permettant de polluer le conseil ... presque de quoi perdre patience... Elle devra se confesser des envies de meurtres qui la prenaient parfois, face à la situation qu'elle vivait...
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Il fallait souvent faire preuve d'une santé physique à toute épreuve quand on servait les Malemort, encore plus quand on était le garde du corps de la chef de famille qui devait, en deux heures de temps, alterner entre les réunion du conseil et une pastorale tardive. Très tardive même. Même Dioclès qui était un athée comme on en faisait peu connaissait déjà depuis longtemps les bases de la religion catholique, les péchés, les démons, les saints, et tout ce qui allait avec, son oncle ayant vainement essayer de lui faire rentrer la foi chrétienne dans le crâne étant enfant. Ainsi le spadassin marchait d'un pas pressé sans pouvoir courir derrière sa maîtresse, transportant évidemment un imposant sac qui faisait trois fois la taille de la besace de la jeune femme, tout en essayant de comprendre comment les enfants d'une famille noble avait put passer outre la Pastoral au delà de leur quinzaine.

-Il vous faudra me l'expliquer un jour Ma Dame.

Arrivant devant le lieu saint, le Mime laissa le page qui les accompagnait reprendre sa besace à Blanche de Malemort qui se précipita vers le lieu où c'était réuni un petit groupe composé d'un inconnu, des enfants de Malemort et de l’Évêque de Limoges. S'appuyant contre le mur, le Mime déposa le sac avec le moins de bruit possible, sachant qu'un décibel de trop risquerait d'infliger une crise nerveuse aux bons croyants qui se confessaient d'avoir regardé le visage d'une jolie femme entre deux étalages du marché.

-Ça va être long... se dit-il en constatant que les Malemort avaient BEAUCOUP à revoir.

Le jeune Prince fut bien content que leur compagnon se charge de répondre à la question de l'évêque. S'il avait évidemment entendu parler des démons affligeant l'humanité, il n'y avait prêté qu'une oreille fort peu attentive. Cela ne l'avait pas plus intéressé que cela, occupé qu'il devait être à se préparer pour la chasse ou un entraînement au maniement des armes. Cette fois-ci, pourtant, il écouta et tâcha de retenir leurs noms : si jamais l'évêque se mettait en tête de les interroger sur leur apprentissage, mieux valait avoir les bonnes réponses. Puis, cela pouvait être une bonne chose de savoir quel démon était responsable de quel péché : on pourrait toujours dire que c'était sa faute et non celle du Prince. D'ailleurs, il semblait que les démons avaient fait de la Maison Malemort un de leurs lieux d'action privilégiés.
Le jeune homme eut un sursaut de surprise quand il sentit la main de sa soeur se glisser dans la sienne : au vu de leurs relations ces derniers jours, un tel geste paraissait improbable. Cela montrait bien la complexité des liens au sein de la fratrie Malemort. Gauthier regarda sa soeur et lui adressa un sourire empli d'affection. Il était habitué au caractère entier de celle-ci et il finissait toujours par lui pardonner, comme beaucoup. D'ailleurs, il n'était pas exempt de tout blâme non plus.
Deal ayant fini de s'exprimer, il laissa un temps à sa soeur pour ajouter quelque chose mais, voyant qu'elle se contentait de hocher la tête en signe d'assentiment, il confirma verbalement ce qui venait d'être dit :

Le sieur Deal a dit, je crois, l'essentiel. J'ai beau me creuser la mémoire, je ne me souviens pas d'autres noms de démons.

Il venait à peine de finir que la porte s'ouvrit, laissant passer sa soeur Blanche, l'air hagard, ainsi que c'était devenu habituel depuis son entrée au Conseil. C'est à peine s'ils la voyaient ces derniers temps. Au moins, ces pastorales serviraient à passer un peu de temps avec elle, au coin d'une cheminée.
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L'évesque eut un sourire approbateur en oyant l'énumération parfaite des démons et des archanges faite par le sieur Deal, les autres n'ayant du coup plus rien à ajouter.

L'aînée des Malemort arriva sur ces entrefaites, flanquée d'un garde qui s'installa discrètement dans un coin de la pièce. Eloin les salua tous deux, son hochement de teste se faisant plus appuyé à la princesse royale, avant de reprendre le cours de l'entretien.

Les sept pêchés et sept vertus nous ont parfaitement été donnés par sieur Deal, nous allons donc pouvoir continuer.

En quelques mots, dictes-moy qui sont Dieu, Aristote, Christos et Oane ; et en quoi la connaissance de leur parole ou de leurs actes est importante.
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