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[RP] Le Presbytère

Perlimpimpin

Bon... A bled vide, église vide ? Perlimpimpin avait un doute. Mais surtout il n'avait plus de sous. Et où trouver des sous sans trop se fatiguer...? Déjà, pas chez la vicomtesse de Droux qui avait passé tout le voyage à se lamenter de la radinerie de son Vicomte d'époux de Pffftttt. Puis qui s'était enfermée dans sa chambre en lui claquant la porte au nez, non sans avoir mis sous clé toute l'argenterie.

Femme ingrate... Toutes pareilles !

Alors... En désespoir de cause, les pas de l'enfant l'avaient ainsi tout simplement conduits vers l'Eglise.

Profitant de l'obscurité naissante, il se faufila aux travers des portes. Un arrêt devant les fonds baptismaux. Il en profita pour se laver les mains dedans avant de poursuivre son avancée.
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7 ans et encore toutes ses dents, moins quelques trous.

Eloin

Il y avait un bon moment qu'elle n'avait point regagné ses pénates, enchaînant plusieurs voyages pour assurer ses diverses obligations. Ainsi avait-elle passé quelques jours en Normandie pour officier des funérailles, redescendu quelque peu pour une halte en Alençon auprès de sa filleule, fait un petit détour discret par le Maine sans retrouver de visages connus, et redescendu vers le Poitou, pour une visite de La Trémouille, paroisse excentrée du diocèse. Enfin, elle était de retour à Bourganeuf, après une halte dans la capitale, avec la sacristine trémouilloise. De là elles repartiraient sans doute bientôt vers la Savoie, pour aller lire un livre à l'université de Chambéry.
Mais pour l'instant, il luy fallait du repos, et un bagage bien préparé, avec suffisamment de vivres pour ne point manquer sur la route.

En attendant, elle planchait sur une révision des cours du séminaire cistercien, qui en avait bien besoin, tout en profitant de la clémence de la météo grâce à une fenestre ouverte, dans la chambre qu'elle occupait.
Elle attendait aussi une jeune femme qui avait mandé le baptesme, et qui souhaitait suivre la pastorale. Profitant de ce qu'elle serait au village durant quelques jours, Eloin l'avait invité à la retrouver au presbytère.
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Illustrations Religieuses

Willoe

Elle arrive au presbytère

Bonjour je suis donc Willoe et j'aimerai faire ma pastorale pour un baptême ensuite

Eloin

Au coup porté à la porte, l'abbesse quitta sa lecture, gagna le rez-de-chaussée pour accueillir sa visiteuse, et la guida jusqu'au second étage, dans une pièce voisine de sa chambre qu'elle avait aménagée en bureau pour recevoir les doléances des paroissiens, la salle de la paroisse du premier étage restant occupée par les oeuvriers chargés d'achever la reconstruction de l'église.

Elle l'invita à s'installer dans une chaise à haut dossier face à elle, et leur servit à chacune un verre d'eau citronné. C'était mieux que de l'eau seule, supposée vectrice de maladies ; et moins enivrant que le vin, surtout en temps de chaleur.

Bien. Pour commencer, dictes-moy ce que vous savez de l'aristotélisme. Pourquoi souhaitez-vous estre baptisée ?
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Illustrations Religieuses

Willoe

Pour moi c'est normal d'être baptisée car je suis croyante . 'aristotélisme ça vient du grand Aristote .Il a fait beaucoup d'œuvres .C'est une philosophe

Eloin

Un philosophe, oui, qui fut le premier à estre réceptif aux paroles de Dieu, et qui souhaita mettre en oeuvre Ses principes tout au long de son existence. Compléta l'abbesse après un bref hochement de teste. Et que savez-vous de Christos ?
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Le Presbytère

Eloin

Tandis que les premiers oeuvriers qu'elle avait engagé sur ses propres deniers avaient débuté le déblayage des décombres de l'église, l'abbesse avait regagné le presbytère qui, par chance, avait été épargné par les flammes, bien que voisin de quelques toises seulement de l'édifice religieux.

Retrouvant avec plaisir sa chaire à haut dossier positionnée devant la fenestre, pour bénéficier au maximum de la lumière du jour, l'évesque s'attabla devant son écritoire, trempa sa plume dans son encrier et rédigea une lettre à destination du maire.

Citation:

Sénher Maire,

Je m'en viens à vous afin d'avoir de menus renseignements sur l'échoppe de charpentier que je viens d'acheter, suivant ainsi les besoins du village, d'après l'affiche municipale.
Est-il des articles dont le village aurait besoin en particulier ? J'ai remarqué une grande échelle en vente sur le marché, je suppose donc que cet outil n'est pour l'instant point une priorité.
Je vous remercie par avance de vos conseils, ils seront fort utiles pour les oeuvriers que j'engage en cette échoppe, puisque je n'ai plus assez de force, ni de temps, pour m'occuper moy-mesme de son exploitation.

Pieusement,
Eloin Bellecour,
Abbesse de Bourganeuf & Evesque de Limoges.

Naguère, elle avait eu une mercerie, puys une boucherie, et enfin une boulangerie. Mais l'univers du charpentier luy était totalement inconnu, et elle ne souhaitait point faire fabriquer des outils qui resteraient invendus.

Un instant plus tard, elle sortait du presbytère la lettre à la main, pour s'en aller la déposer à la mairie. En revenant, elle irait surement faire un tour au jardin presbytéral, entretenir les fleurs et récolter les plantes parvenues à maturité serait une bonne occupation pour ce jour.
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Eloin

Le calme du presbytère luy seyait tant et si bien qu'elle ne le quittait plus guère que quelques jours par moys, pour assurer des pastorales de groupes et y recevoir ceux qui souhaitaient l'encontrer pour discuter de divers sujets.
Une grande part de son temps était donc consacrée à répondre aux missives qui ne manquaient point de luy estre remises plusieurs foys par semaines, voire mesme plus souvent.
Ce matin-là, elle répondit donc à une demande de baptesme d'un jeune couple souhaitant par la suite estre unis de sa main, les invitant à rejoindre la séance de pastorale qui avait débuté quelques temps auparavant au palais épiscopal. Puys une jeune femme, fraîchement installée au seing du diocèse, se renseignait sur la possibilité de suivre des études théologiques pour ensuite, certainement, servir le Tout-Puissant. Icelle avait été conviée à venir la voir en son bureau, ainsi elles pourraient discuter aisément de l'avenir de celle qui serait peut-estre une futur clerc de son diocèse.
Enfin, elle avait pris la plume pour prendre des nouvelles de la diaconesse de Ventadour, absente de l'église depuys plusieurs moys, alors que des paroissiens l'avaient croisée dans les rues du village encore récemment. L'évesque avait donc écrit à soeur Aurore, pour luy mander si elle comptait reprendre son diaconat prestement, ou s'il luy fallait luy chercher un(e) remplaçant(e).

Alors qu'elle s'apprêtait à aller déposer le tout au relais courrier, un messager luy porta la réponse du maire. L'abbesse s'en retourna donc à son écritoire, s'appliqua à rédiger ce qu'elle avait à dire au chef du village, et repartit distribuer son courrier.

Citation:

Sénher Maire,

Je vous remercie de vostre sollicitude en ce qui concerne l'Eglise et le malheur qui s'est abattu sur le pieux édifice. J'ai engagé des oeuvriers qui s'activent à en déblayer les gravats, et j'espère pouvoir engager un maistre bâtisseur prestement, afin d'entamer l'élévation d'une nouvelle maison dédiée au Tout-Puissant.

J'ai donc donné consigne aux oeuvriers de mon atelier de produire un sceau non cerclé, pour commencer. A quel prix me faudrait-il le vendre ? D'ailleurs, existe-t-il en Bourganeuf une grille des prix à respecter ? J'avoue ne point le savoir, et, à moins que ma vue ne me fasse défaut, je n'ai point remarqué d'affiche idoine sur les panneaux d'affichage du village.

Pieusement,
Eloin Bellecour,
Abbesse de Bourganeuf & Evesque de Limoges.

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Illustrations Religieuses

Eloin

Si les abords du chantier de l'Eglise étaient calmes en cette journée du repos hebdomadaire, le presbytère, luy, bruissait d'activité, puisque l'évesque avait offert le gîte et le couvert aux oeuvriers venus parfoys de loin pour participer à la reconstruction de l'édifice consacré.
L'ancienne écurie, qui auparavant constituait le rez de chaussée du presbytère, avait été débarrassé du fourrage et soigneusement nettoyé, avant qu'une quinzaine de paillasses n'y soient installées, transformant ainsi la pièce en dortoir pour les oeuvriers.
A l'étage, la salle de la paroisse, dans laquelle l'abbesse avait jà dispensé plusieurs pastorales depuys son arrivée à Bourganeuf, avait elle aussi changé momentanément de fonction, devenant le réfectoire de tous ces hommes et femmes participant au chantier. Une honorable veuve du village, lingère de son état, avait été embauchée par l'abbesse le temps des travaux, afin de veiller au bon entretien du presbytère, ainsi qu'à la préparation des repas pour tout ce petit monde.
Eloin ne conservait pour son usage privé que sa chambre, pièce de dimensions modestes située au fond du couloir de l'étage, tandis que la bonne pouvait disposer d'une confortable mansarde sous les toits, ce qui luy évitait de devoir dormir avec tous les hommes.

Il ne restait donc guère de place pour recevoir les paroissiens qui désiraient s'entretenir avec elle, aussi l'évesque quittait régulièrement le presbytère pour se promener dans le village, se rendant ainsi accessible à ceux qu'elle croisait au détour des rues.
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Eloin

La journée était pluvieuse, la plupart des oeuvriers restaient donc au presbytère, jouant à divers jeux de dés ou de pions, tels le tric-trac ou les échecs. Certains s'étaient aventurés en taverne, mais le plus grand nombre avait préféré rester au sec, si bien que le presbytère n'était qu'un ensemble de bruits bien masculins.

Recluse au fond du corridor de l'étage, dans la chambre qui était la sienne, l'abbesse s'appliquait à répondre aux quelques lettres reçues ces derniers jours. Celle de la comtesse de Turenne fut la dernière de la pile, et luy tira un soupir las. La politique, elle avait naguère donné, pour ne récolter que d'amers débats entre partis divergents, et critiques plus ou moins sérieuses entre stands interposés lors des élections.
Des années durant, elle avait mis sa vie familiale de côté, suivant les amys ou connaissances qui l'invitaient à rejoindre leur faction et leurs idéaux. Pour récolter bien plus de critiques que de paroles positives, et un simple médaillon censé représenter une appartenance à un quelconque ordre de mérite qui n'avait d'autre vocation que faire joli face à la toute puissante noblesse...
Certains y trouvaient leur raison de vivre, pour sa part ce n'était plus le cas depuys qu'elle avait voué son existence à servir le Très-Haut. Et elle ne regrettait aucunement son choix, elle avait trouvé la sérénité et la paix en devenant abbesse, puys évesque. En bref, elle avait trouvé un sens à sa vie, une vie placée sous le service de l'Eternel, sans avoir à choisir entre tel ou tel meneur d'hommes. Une vie de liberté, en somme...

Citation:

Vostre Grandeur,

Je comprends fort bien vostre situation, et vous souhaite de trouver la personne qui vous manque, car ce ne sera point moy.
La politique fut partie intégrante de mon existence des années durant, mais je fis promesse au Tout-Puissant, le jour où je luy ais donné ma vie, de ne jamais plus mesler religion et politique.
Adoncques, je me tiens à cette promesse, et ma vie ne s'en porte que mieux.

Avec toutes mes excuses,
Eloin Bellecour

Ainsi fut expédiée la réponse à la comtesse de Turenne, avant qu'une brève prière ne soit adressée au Très-Haut pour la réussite de l'entreprise lancée par la bru de feue Nebisa.
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Illustrations Religieuses

Eloin

L'artisan qu'elle entretenait dans l'atelier de charpentier depuys le début de l'automne ayant commencé à travailler sur les nouveaux meubles et objets disponibles, l'abbesse et luy étudiaient, au fur et à mesure des créations, le prix de vente des objets réalisés.
Des échos parvenaient à la moniale grasce à un marchand ambulant encontré la veille au marché, parlant de matières premières à un prix inabordable, et de meubles aux prix allant de pair. Il n'était point dans le but de l'abbesse de s'aligner sur les lubies de ces artisans-là, bien au contraire. Aussi avait-elle décidé, en accord avec son charpentier, de vendre les meubles confectionnés à un prix raisonnable. Et pour ce qui était des matières premières comme le bois, s'il luy fallait embaucher un villageois pour estre sûre de ne point avoir à acheter les stères à un prix fou, elle n'hésiterait point à le faire !

C'est ainsi que, avant d'aller dire la messe, la cistercienne nota les prix de deux meubles dans le carnet qui ne la quittait jamais, tout comme son missel. D'autres prix viendraient s'ajouter au fur et à mesure que son charpentier avancerait dans les nouveaux meubles, à condition de trouver les fournitures produites par d'autres artisans...

Citation:

Tabouret rustique : 25 écus l'unité
Table rustique : 60 écus l'unité
Portrait du comte Raymond Barre : 45 écus l'unité

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Illustrations Religieuses

Maki

Le vieux pèlerin qu'était Maki avait quitté son abri aux aurores afin d'aller au marché acheter quelques subsistances. La vieille, il était passé par l'église du bourg, ce n'était pas la plus grande, ni la plus faste qu'il avait vu lors de ses voyages à travers les pays, celle-ci était à taille humaine, sans trop d'artifices, cela lui plaisait. Sur les grandes portes de celle-ci, avait été écrit qu'on recherchait un curé... Depuis pas mal de temps avait-il pensé, le parchemin était décrépi et on parvenait à peine à lire ce qui était écrit dessus..

Après un temps de réflexion, sourit, et alla s'assoir sur les marches du parvis...

- Il est peut-être temps d'en finir avec les sentiers, les auberges cramoisies.. Un peu de calme et de repos me ferait du bien... dit-il en soupirant Ceci est un signe.. poursuivit-il doucement

Maki perdu dans ses pensées, ses souvenirs, attendait que quelqu'un arrive dans les parages et puisse le renseigner sur cette affaire...

Eloin

La journée s'annonçait belle, maugré le froid qui s'installait petit à petit sur le Limousin, forçant les villageois à ranimer les cheminées pour garder un peu de chaleur dans les foyers.
Pour sa part, l'abbesse s'était fait livrer du bois, tant pour entretenir l'âtre de la cuisine, que pour chauffer la salle dans laquelle se reposaient les oeuvriers affectés à la reconstruction de l'église, et bien sur, la petite pièce attenante, qui n'était autre que sa propre chambre.
Avec les nouveaux meubles, le bois était devenu une denrée recherchée, encore plus qu'auparavant, et l'abbesse prenait donc soin de l'économiser autant que possible, puisqu'une partie des stères achetés étaient directement transmis au charpentier qu'elle employait dans l'échoppe voisine.

Ce matin-là, Eloin revenait justement du marché quand elle remarqua un homme aux abords du presbytère. Surement l'homme avec qui elle avait échangé une missive peu avant, et qu'elle avait invité à la rejoindre pour discuter de son avenir. Parvenue à sa hauteur, elle le salua d'un hochement de teste.

Lo bonjorn, messer. Je suys Eloin Bellecour, Evesque de Limoges et abbesse de cette paroisse. Vous estes peut-estre sieur Maki, qui m'a envoyé un courrier tantôt ?
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Maki

Maki sourit, se leva et hocha la tête. Lui même, oui, heureux de faire vostre connoissance!, tout en s'inclinant A vrai dire, je vous attendais afin de vous donner plus de renseignements sur ma personne

Eloin

La moniale rendit son sourire au sieur Maki, et l'invita à entrer dans le presbytère, prenant soin de refermer la porte derrière eux. Ils traversèrent le rez-de-chaussée qui faisait office de dortoir pour les oeuvriers affectés à la reconstruction de l'église paroissiale, et empruntèrent l'escalier menant à l'étage, pour déboucher dans la salle de la paroisse, actuellement encombrée par des tables montées sur tréteaux, afin de servir les repas quotidiens auxdits oeuvriers.
Eloin mena son visiteur jusqu'au fond de la salle, et luy désigna d'un geste l'une des deux chaises à haut dossier qui se trouvaient de part et d'autre de sa table de travail, non loin d'une grande cheminée pour le moment éteinte.

Désirez-vous un verre de vin ? Manda-t-elle alors.

Autant commencer la discussion par un peu de convivialité !
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Maki

Maki s'installa sur la chaise la plus proche de lui, et répondu de suite par l'affirmative. L'hôte servit alors le vin dans deux calices, Maki le prit et le leva..

A vostre santé et gloire au Très-Haut!

Après une bonne gorgée, Maki poursuivit, Je suis vostre serviteur, par quoi voulez-vous donc commencer noble Evesque?

Eloin

Deux coupes d'un vin réchauffé peu avant furent alors servies, et l'abbesse trinqua avec son invité du jour.

Tout d'abord, vous aurez certainement remarqué que l'Eglise n'est point dans son état final. L'édifice a brûlé à la fin de l'été, durant l'un de mes déplacements dans mon diocèse, et j'ai lancé les travaux de reconstruction dès mon retour, une foys les décombres déblayés par les oeuvriers qui logent dans la salle par laquelle nous sommes entrés.
Actuellement, le maistre bâtisseur et les oeuvriers se concentrent sur la partie la plus importante de l'église : le choeur. Ceci afin de permettre la célébration d'offices religieux dès que possible, ce qui devrait estre le cas bientost. J'ai profité de l'occasion pour mander à ce que soit édifié une crypte sous le choeur, cette salle souterraine sera divisée en caveaux et sera attribuée aux bourganiauds qui souhaiteront s'y faire inhumer en échange d'une donation au diocèse.

La gorge asséchée par cette tirade, l'abbesse marqua une courte pause afin d'ingurgiter une gorgée de vin.

J'aimerais savoir si vous estes baptisé, si vous avez déjà tenu une paroisse, si vous avez suivi un séminaire de théologie... Et connaître vos motivations, bien sur.

Car il en fallait, de la motivation, en sus d'une grande Foy, pour venir s'enterrer dans une paroisse aussi petite que celle de Bourganeuf ! Cette autarcie ne convenait point à tout le monde, autant que son vis-à-vis sache de suite à quoi s'attendre...
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Illustrations Religieuses

Eloin

L'entretien avec le sieur Maki était resté sans suite, et l'abbesse avait admis l'idée qu'elle serait seule officiante pour Bourganeuf encore longtemps. Ce qui la chagrinait grandement, puisqu'elle aurait à voyager dans les prochaines semaines, la poursuite de ses études de théologie étant conditionnée par la lecture d'ouvrages dont l'université limousine n'était point pourvue. Il luy faudrait gagner au moins la Savoie pour deux ouvrages, autant dire une bonne semaine de voyage rien que pour s'y rendre, plusieurs jours sur place, et une autre semaine pour revenir ! Ce qui faisait une absence assez longue pour que les fidèles du village ne se sentent délaissés. Alors elle repoussait autant que possible ce voyage, continuant d'avancer dans les matières pour lesquelles elle n'était point bloquée.
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Illustrations Religieuses

Sofja.j

[Un jour de juillet]

"Le vrai désespoir, c'est de pleurer au soleil"

Du temps s'était écoulé depuis que son époux lui avait annoncé son désir de mettre fin à leur union. Cela fut un choc pour la Jagellon, à tel point, qu'elle découvrit qu'elle était enceinte lorsqu'elle fit une fausse couche dans les heures qui suivirent. Il lui avait fallu plusieurs semaines de repos, ses domestiques s'étaient relayés pour la nourrir, la forçant à manger quelques morceaux. Car si l'amour lui avait fait prendre quelques kilos ces dernières années, en six mois, elle avait eu le temps de les reperdre. Son visage était mince, son corps sans forme, un tas d'os qui était caché par des tenues sombres.

Elle n'avait pas envie de sortir de chez elle mais il fallait remplir toutes les formalités pour la dissolution du mariage. Il fallait qu'elle tire un trait sur ces années de bonheur. Surement souhaitait il sa liberté pour rejoindre cette Héloïse, la solitude ne devait qu'être un prétexte pour se donner bonne conscience.

Sofja arriva devant le Presbytère, elle espéra y retrouver l’abbesse de Bourganeuf pour qu'elle la guide, la soutienne dans cette épreuve. Avant d'être une femme d'église, Eloin avait toujours été un peu comme une seconde mère pour la jeune femme.

Lorsqu'elle franchit le seuil de l'église, ses pensées allèrent vers Aristote. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas prié. Elle avait perdu la foi depuis, se demandant pourquoi il avait été si cruel avec elle. Qu'avait telle fait pour mériter tous cet acharnement ?
Elle baissa la tête, de tristesse, de honte aussi, la gorge lui piqua lorsqu'elle sentit les larmes monter.
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Eloin

Depuys peu rentrée de Limoges, après avoir officié un baptesme s'étant éternisé et l'ayant contrainte de mander au maire d'attendre son retour pour mettre en place le projet de murailles, l'abbesse profitait de ce repos que luy offraient chacun de ses séjours à Bourganeuf. Le paisible village luy permettait de se ressourcer, entre deux allées et venues au diocèse, ou de réguliers voyages à Bourges, l'actuel siège de l'Assemblée des Evesques de France.

Dès son retour, elle avait donc été discuter avec sieur Robin et sieur Brisevent, respectivement maire et tribun, tous deux fort intéressés, autant qu'elle-mesme, par ce projet de remparts, et par l'aménagement du taudis récemment construit. Batiment qu'il allait falloir meubler pour assurer un minimum de confort au tribun en son bureau et aux manants en leurs "pioles" respectives. Elle avait donc repris contact avec le charpentier qu'elle avait congédié quelques temps plus tôt, constatant que les meubles fabriqués ne se vendaient que fort peu, à croire que chacun avait déjà ce qu'il luy fallait. Or, entre-temps, les autres charpentiers du bourg avaient fermé boutique, et le village était désormais dépourvu de ce corps de métier maintenant utile. Adoncques, elle économisait autant qu'elle le pouvait, pour remettre en état prestement l'atelier de charpente, rechignant à puiser dans les caisses du diocèse pour ce qui n'était guère affaire spirituelle.

Elle était, ce jour-là, plongée dans son livre de comptes, analysant combien d'écus elle pouvait réserver ; lorsqu'une visite s'annonça. Fermant le carnet sur lequel elle écrivait au fusain pour économiser l'encre, elle leva son regard vers la porte, et reconnu la vicomtesse de Bellegarde, qui semblait avoir perdu cet air jovial qui était ordinairement le sien.
Eloin luy désigna l'une des deux chaises faisant face à sa table de travail, et attendit qu'elle soit installée pour entamer la conversation.

Dauna Sofja, c'est un plaisir de vous revoir ! En quoi puys-je vous aider ?
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Illustrations Religieuses

Sofja.j

L’abbesse avait du l'entendre car cette dernière sortie de ses appartements privés. Cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu, depuis qu'elle n'était plus mairesse du village et qu'elle avait fuie toute vie active. Sa petite voix douce la mit de suite en confiance, elle n'hésita pas à lui parler franchement.

Le bonjour ma mère. Le plaisir est partagé, cela me fait du bien de voir un visage de confiance.

Sofja accepta la chaise volontiers. Elle n'avait aucune volonté de forcer sur son corps.

Je viens vous voir ce jour car mon époux souhaite dissoudre notre mariage.

Peut être qu'Eloin était au courant... les rumeurs allaient si vite...
Allait elle mettre les formes pour lui trouver des excuses ou balancer tous simplement la vérité ?
Avait elle encore envie de se battre pour lui ou cracher sa haine ?
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Eloin

L'évesque haussa un sourcil, à demy-surprise par l'annonce de sa visiteuse. L'intendante qui gérait le presbytère et les embauches de ses deux champs lors de ses déplacements n'avait point manqué de luy faire part de ce qui se disait au marché ces jours derniers...

A dire vray, l'information m'est venue à l'ouie à mon retour de Limoges, mais je croyais à un ragot comme il y en a souvent...

Marquant une pause, elle se leva, alla ouvrir le vaisselier qui trônait le long du mur, en sortit deux gobelets de cuivre et une cruche, puys vint déposer le tout sur un coin de la table, avant de leur servir deux verres.

Tenez, c'est du jus de pomme, que je fais venir de Normandie. Ce peuple sait cultiver le pommier à merveille, comme le font les Limousins avec la prune.

Elle en prit une gorgée, savourant cette boisson qui luy rappelait les douces années passées en Maine, avant de reprendre.

Ainsi donc, vostre époux souhaite dissoudre vos épousailles. Puys-je en connaitre la raison ? Il me faudra la notifier sur le formulaire de demande que je remettrais à l'Officialité Épiscopale de Bourges...
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Illustrations Religieuses

Sofja

Un petit rafraîchissement lui était proposé par l'abbesse. Un petit verre fruité et frais lui ferai que du bien par cette chaleur de plomb.

Je vous remercie.

Sofja porta le verre à sa bouche. Elle n'aimait pas la prune mais la pomme passait à merveille.

C'est vraiment délicieux. Il faudra que vous me passiez vostre contact pour des commandes.

Mais elle n'était pas là pour discuter boisson. Sofja se concentra sur sa démarche.

Et bien de la distance s'est installée entre nous depuis que j'ai repris la mairie et lui avec les travaux de sa seigneurie. Mais là, tout aller encore. On trouvait du temps pour se voir et partager quelques moments.

Puis son passé l'a rattrapé en recueillant une jeune fille qui est venue trouver refuge chez lui. Avec le temps, ses parents sont venus la chercher et il s'avèrent qu'elle est sa fille. Et donc par la mesme occasion il a revue la mère, qui fut son premier amour.

Je ne me suis fais guère d’illusion. Il m'avait déjà parlé d'elle, qu'ils avaient été séparés de force. Je me doutais bien que les sentiments étaient toujours là. Mais j’espérai qu'ils ne se revoient jamais et il m'assurait qu'il m'aimait.
J'ai donc accepté le mariage, les yeux fermés, amoureuse que j'étais.

Aujourd'hui, il m'a donc confirmé mes peurs d'avant. Il l'aime toujours. Il peut me dire tous ce qu'il veut. Qu'il ne sait plus qui il est, qu'il aimerait vivre avec les deux...

Sofja eu envie de rire, de rire nerveusement. Il fallait vraiment qu'il soit fou pour penser cela.

...Qu'il m'aime encore mais que pour me protéger, il préfère se replier sur lui mesme et me rendre ma liberté mais je suis persuadée que c'est pour mieux la rejoindre.

Au final, elle avait lâché son sac en y mettant les formes. Enfin, les formes à elle.
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Eloin

L'abbesse hocha la teste avec un sourire.

Je vous donnerais le nom de mon contact avec plaisir ! Il nous faudra simplement gérer nos commandes de concert, ainsi ne fera-t-il qu'un voyage vers le Limousin à chaque livraison...

La vicomtesse se lança alors dans le récit des derniers moys avec son mary, et des circonstances qui l'amenaient à vouloir reprendre sa liberté. Et retint un commentaire ironique en oyant l'illusoire souhait de partager deux femmes.

Encore faurdrait-il que la femme en question veuille de luy, si j'ose dire ! Les caractères sont peut-estre similaires, mais chacun a vécu des choses particulières, de longues années loin l'un de l'autre, je ne sais s'ils gagneront à mettre tous deux en péril leurs unions respectives !

Enfin, ce ne sont là, guère mes affaires, mais je suys fort chagrinée pour vous de tout cela !

Pensez-vous que je puysse m'entretenir avec messer Bosk avant de lancer la procédure ?

Si jamais il restait un espoir pour sauver l'un des couples modèles du Limousin, elle devait tenter quelque chose, mesme si cela revenait à s’immiscer dans leur vie...
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Illustrations Religieuses

Sofja

La rousse et Bosk pouvaient vivre dans le péché, bruler en enfer, qu'elle ne verserait pas une larme. Il avait décidé de l'abandonner, d'être lâche, c'était son choix. Elle l'avait effacé de sa mémoire, elle n'était pas du genre à offrir une seconde chance. La haine lui permettait de tenir le coup, de se redresser.

Vous pouvez ! Normalement il se trouve chez lui, aux Billanges. Il n'est pas plus mal que vous ayez sa version de l'histoire si vous avez un rapport à rédiger.

Sofja tourner les évènements à sa façon, enfin surtout à la façon qu'il avait bien voulu lui donner. Peut être qu'il se confesserait devant un membre de l'église.

Puis je savoir à qui il est destiné ? Comment cela fonctionne t'il ? J'ai ouïe dire qu'on passerait devant un tribunal de l'église Aristotélicienne ?
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Eloin

Adoncques, j'irais. Répondit-elle simplement, se promettant de s'y rendre le plus vite possible, pour ne point trop retarder la mise en route de la procédure.

Puys la vicomtesse manda des renseignements sur l'audience à venir.

Un tribunal, oui, mesme si c'est moins imposant qu'un procès inquisitorial. L'instance chargée de gérer, entre autres, les demandes d'annulation ou de dissolution de mariage s'appelle "Officialité Episcopale". Normalement il s'en trouve une dans chaque archevêché, mais le manque de vocations religieuses fait que ce n'est point toujours le cas. Heureusement, à Bourges nous avons actuellement une équipe au complet, bien que nostre procureur risque fort de s'en aller bientost puisqu'elle a postulé à l'archevêché de Toulouse...

L'Officialité est composée d'un président, généralement l'archevesque en titre ; de deux Officiaux, choisis parmi les clercs volontaires de l'archidiocèse ; du procureur ecclésiastique. Il peut parfoys y avoir un scribe pour noter et conserver les minutes de chaque dossier, mais c'est rare.

La plupart du temps, les époux sont tous deux présents le jour de l'audience, l'époux demandeur expose en premier les raisons de sa démarche, son conjoint est généralement invité à s'exprimer ensuite. Le président et le procureur peuvent mander des précisions s'ils en ressentent le besoin. Dans certaines affaires, l'époux demandeur fait intervenir des témoins pour prouver ses dires, ou lorsque la situation est complexe.

Ensuite, les officiaux, le procureur et le président se retirent pour discuter de la suite à donner. Ils proposent une ou plusieurs directives au Consistoire Pontifical François, et ce dernier valide tout ou partie des conseils de l'Officialité. Enfin, une annonce officielle est transmise aux époux et copie en est conservée à Rome, et le mariage est clos.

Il est souvent demandé aux époux comme "peine", une confession auprès d'un clerc de leur diocèse, une présence assidue à un certain nombre de messes, ou encore une interdiction de remariage plus ou moins longue, le plus court étant de trois moys, si mes souvenirs sont bons.
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Sofja

Ils n'avaient pas besoin de témoin, pas besoin d'une tierce personne, ils étaient assez mature pour se séparer intelligemment mesme si Sofja l'avait amer. Ils se retrouveraient donc devant ce tribunal pour répondre de leur acte. Ils se retrouveraient devant Aristote pour une confession afin d'apaiser son âme.

Je vous remercie pour tous ces renseignements. Je vois plus clair et cela me rassure un peu pour me préparer à la suite des évènements.

Sofja bu une dernière gorgée de ce jus de pomme qui laissa un petit goût sucré dans son palais. Goût plaisant, goût qu'elle avait perdu ces dernières semaines. Cela lui donna presque envie de manger les pâtisseries de son cuisinier.

Je ne vais pas vous faire perdre plus de temps. Sachez que cela m'a fait du bien de vous parlez mesme si c'est pour lancer cette procédure.

La Vicomtesse esquissa un tout petit sourire derrière ce cœur blessé.
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Eloin

L'évesque hocha la teste, avant de saisir un gros livre à la couverture de velours écarlate, au titre cousu au fil d'or : Le Droit Canon. Elle l'ouvrit à la page concernant les motifs possibles pour invoquer la rupture d'un sacrement de mariage.

Dans vostre situation, nous invoquerons certainement l'article 6.1, à savoir la disparition des sentiments amoureux, du moins si cela vous convient.
Cet article fait partie de ceux pour lesquels la Curie vient tout juste d'émettre un amendement, qui permettra de résoudre ces dissolutions plus rapidement. Il n'y aura plus besoin de réunir l'Officialité, une simple attestation de l'évesque suffira au Consistoire. Bon, il faut encore que je demande à Son Eminence Adso s'il a un modèle à me fournir à moy et à mes confrères évesques, ou si je puys rédiger un document à mon goût...

Je vous tiens au courant de l'avancée des choses, de toutes façons !
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Illustrations Religieuses

Sofja

Si cela lui convenait ? Bien sur que non, elle était toujours amoureuse de son époux.

Mais à quoi cela servirait il d'aller à l'encontre de la décision de Bosk ?
De se battre continuellement contre lui...
De nuire au bien être de Galaad...
De se torturer tous simplement...

Non, s'il voulait tourner une page, elle la tournerait. Elle jouerait le jeu face aux membres de l'église.

Cet article correspond à la situation actuelle effectivement. Et tant mieux si cela peut se faire plus simplement. Je n'aime pas trop exposer ma vie devant des personnes inconnues...

Surtout elle avait honte la Jagellon... honte de n'avoir pas réussi à tenir ce mariage... honte de la décision de son époux mais aussi honte d'avoir été faible en se soumettant à ce choix.
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Eloin

L'abbesse avait hoché la teste, puys, n'ayant plus rien à ajouter, prit congé de la vicomtesse, l'assurant qu'elle luy donnerait des nouvelles dès qu'elle aurait eu réponses à ses questions concernant la rédaction du document.

Quelques jours plus tard, Eloin informa donc Sofja, par un court billet, qu'elle avait les informations nécéssaires, et qu'elle avait besoin d'elle pour vérifier et signer le "procès verbal", comme l'avait baptisé SE Adso.

Lorsque la dame se présenta, la moniale l'invita à s'asseoir.

Bonjorn, donà. J'ai reçu réponse de Son Eminence Adso, comme je vous le disais sur mon message. J'ai donc préparé le document dont nous parlions lors de nostre précédente entrevue. Il me faut simplement vostre accord concernant la garde de vostre fils et les peines choisies, la date de naissance de Galaad. Ah ! Et je ne parviens point à remettre la main sur vostre certificat de mariage, j'ai pourtant coutume de garder copie de ce genre de documents, mais impossible de le retrouver ! Pourriez-vous me le confier le temps de compléter le document ?

Et elle luy tendit le papier rédigé par ses soins. N'y manquait plus que la date, la signature des deux époux, et son scel.

Citation:

Procès Verbal de Dissolution Accéléré de sacrement d'un Mariage Aristotélicien

À l’attention du Consistoire Pontifical Francophone

Informations

Identité des époux :

Motifs de la requête :

Enfants :

Pièces annexes :

Sofja :
Citation:
Nous,Monseigneur Angelo de Montemayor, Evêque de Limoges.
Après enquête auprès des registres d'antan et des fidèles , authentifions le baptême de damoiselle Sofja Jagellon , baptisé à Bourganeuf le 5 aout 1440 par le père Hucbald et sous le regard de son parrain et sa marraine , Messire Dragonet et Dame Anyanka.
Bosk

Certificat de mariage :

Souhaits pour la validation de la demande

Aval des époux & Paraphes

Fait à Limoges, le de l'an quatorze cent soixante deux.

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Sofja.j

Quelques jours plus tard, la Vicomtesse était convoquée à l'église de Bourganeuf. Elle fut surprise par la rapidité d'exécution mais tant mieux, elle pourrait plus rapidement tourner la page. C'est donc à dos de sa monture que Sofja arriva dans son petit village natal.

Le bonjour Monseigneur. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si rapide...

Sofja écouta l’abbesse attentivement.

Lorsque mon époux m'a annoncé sa décision, il a émit le souhait que Galaad reste auprès de moy. Je lui ai évidement accordé toutes les visites qu'il souhaitait. Galaad n'a pas à souffrir des décisions d'adultes.

Sofja jeta un œil sur le dit document et hocha la tête.

Je n'ai rien à redire. La peine me semble correcte, de toute façon je ne risque pas de me remarier de sitôt. Je ne suis pas du genre à me faire avoir deux fois.

La Jagellon prit une plume afin de compléter les informations manquantes et de signer le procès verbal de dissolution. Sa main droite tremblait, à cet instant elle acceptait de mettre fin à toutes ces années de bonheur.
Les souvenirs passèrent les uns après les autres : de leur rencontre sur les murailles, du siège de Chateauroux ou elle fut blessée, de cette soirée au lac ou ils échangèrent leur premier baiser, de ces années à se courtiser le temps qu'il obtienne un titre, de leur fabuleux mariage, de la naissance de leur fils... les larmes coulèrent...

Citation:

Procès Verbal de Dissolution Accéléré de sacrement d'un Mariage Aristotélicien

À l’attention du Consistoire Pontifical Francophone

Informations

Identité des époux :

Motifs de la requête :

Enfants :

Pièces annexes :

Sofja :
Citation:
Nous,Monseigneur Angelo de Montemayor, Evêque de Limoges.
Après enquête auprès des registres d'antan et des fidèles , authentifions le baptême de damoiselle Sofja Jagellon , baptisé à Bourganeuf le 5 aout 1440 par le père Hucbald et sous le regard de son parrain et sa marraine , Messire Dragonet et Dame Anyanka.
Bosk

Certificat de mariage :

Souhaits pour la validation de la demande

Aval des époux & Paraphes

Fait à Limoges, le de l'an quatorze cent soixante deux.

[/quote]

La blonde avala ses larmes, passa une main discrète sur son visage. Après une respiration profonde, elle tendit le document à Eloin.

Voilà, le procès est signé pour ma part. Je vous remercie sincèrement.
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Eloin

Un sourire précéda la réponse d'Eloin sur la rapidité des choses.

Son Eminence Adso fut prompte à me répondre et m'expliquer la marche à suivre, comme à son habitude, j'ai donc pu rédiger le procès-verbal aussitôt.

Puys la vicomtesse compléta le document, petit à petit submergée par l'émotion. Sans doute se trouvait-elle assaillie par les souvenirs des jours heureux avec son époux. Elle se doutait bien que ce couple-là ne se séparait point après une union trop rapide, comme c'était le cas de certains empressés.
Une foys le document complété, elle en reprit possession.

Mercè. Je vais le transmettre à vostre époux, et ensuite je le ferais parvenir au Consistoire Pontifical. Ensuite, il ne nous restera plus qu'à attendre leur décision.

A propos, je n'ai point souvenance que vostre fils soit jà baptisé ? A moins que vous ne comptiez le faire plus tard, lorsqu'il sera en age de comprendre...

Ce qui se comprenait, chaque famille avait ses coutumes et traditions.
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Eloin

Mandatée pour fabriquer les meubles du taudis, via le charpentier qu'elle avait à son service, l'abbesse venait de recevoir deux cent écus, en remboursement de la fabrication de deux tables et deux bancs rustiques, pour la salle commune.
Viendrait bientost s'ajouter à cela un bureau rustique pour le tribun, dès que le sénher Bosk aurait achevé de forger les supports en fer nécessaires pour assembler les pièces du bureau.
Consciencieuse, elle reprit donc le livre de comptes entamé lors du rachat de l'atelier de charpente, et nota les derniers éléments.

Citation:

Prix de ventes :

Banc rustique : 50 écus l'unité
Tabouret rustique : 25 écus l'unité
Table rustique : 60 écus l'unité
Sceau non cerclé : 25 écus l'unité
Portrait du comte Raymond Barre : 45 écus l'unité

Prix d'achats de matières premières :

Support en fer : 20 écus l'unité à Boskdeportkar (forgeron)

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Lidyane

En cette belle après-midi, où le soleil dardait encore de ses pleins rayons, elle décida de quitter son taudis pour aller voir Dame Eloin, seule responsable des affaires de Dieu en cette petite commune de Bourganeuf. Il était temps pensait-elle de recevoir le baptême.
La reconstruction de l'église avançait doucement,même très doucement. Elle aurait aimé donné un modeste coup de main,mais ce sont des hommes de métier dont Bourganeuf avait besoin et elle n'était en rien qualifiée en ébénisterie, géométrie et autres tailleurs de pierre.
Elle vit Dame Elion entrer subrepticement dans le presbytère.
Accélérant le pas, elle traversa la rue principale et actionna le petit bélier sur la porte du presbytère.

Mathilde.

L'église ou le presbytère? Le presbytère ou l'église? On lui avait dit qu'elle pourrait trouver l’abbesse dans l'un ou l'autre des bâtiments. Si Mathilde était déjà rentrée dans l'église, ce n'était pas le cas du presbytère. C'est pas loin de l'église tu verras qu'on lui avait dit. Elle avait finalement opté pour le presbytère, se disant qu'elle aurait plus de chance de la trouver là. La maigrichonne n'eut pas trop de difficultés pour trouver le bâtiment.

Il n'y avait plus moyen de reculer, voilà trop longtemps qu'elle avait repoussé la nécessité de faire une pastorale alors qu'elle l'avait promis à sa mère. Et maintenant, elle l'avait aussi promis aux nonnes qui l'avaient accueillie durant sa longue retraite.

Arrivée devant la porte, Mathilde serra autour d'elle la cape que les nonnes lui avaient généreusement donné, prit une inspiration et frappa à la porte à l'aide du bélier.

Eloin

Le retour du froid ralentissait les travaux de reconstruction de l'église, les temps de séchage entre deux rangées de pierres de taille s'allongeant au fur et à mesure que les journées se faisaient plus fraîches. Le chantier s'arrêterait bientôt pour l'hiver, les oeuvriers les moins qualifiés avaient été remerciés la semaine précédente, leurs bras n'étant plus utiles en cette saison avancée. Ne restaient donc que le maistre-bâtisseur, les maçons et leurs apprentis, et deux compagnons qui achèveraient sous peu le dallage de la nef.
Depuys le presbytère, l'abbesse voyait les travaux ralentir, sans s'en trouver chagrinée. Certes, elle savait que l'église ne serait point achevée avant le printemps, mais elle préférait voir le chantier en pause durant plusieurs moys, plutôt que d'imposer des conditions de travail trop dures aux hommes, et risquer une construction trop fragile. Et puys, tout ce qui avait été fait avant l'hiver aurait ainsi le temps de sécher, et serait suffisamment stable pour accueillir la suite de l'ouvrage : les vitraux de la nef, puys la charpente.

Ce jour-là, elle s'occupait de répondre à son courrier, lorsqu'une visite s'annonça. Elle quitta donc son siège pour descendre ouvrir.
Eloin reconnut la jeune femme qui se trouvait à la porte pour avoir discuté avec elle lors d'une soirée passée en taverne, il y avait déjà un moment de cela, et l'invita à entrer dans le presbytère, prenant soin de refermer la porte derrière elles.

Bonjorn, damoyselle ! Venez à l'étage, je vais vous recevoir dans la pièce chauffée.

Elles traversèrent le rez-de-chaussée qui faisait office de dortoir pour les oeuvriers, et empruntèrent l'escalier menant à l'étage, pour déboucher dans la salle de la paroisse, actuellement encombrée par des tables montées sur tréteaux, afin de servir les repas quotidiens auxdits oeuvriers.
Eloin mena sa visiteuse jusqu'au fond de la salle, et luy désigna d'un geste l'une des deux chaises à haut dossier qui se trouvaient de part et d'autre de sa table de travail, non loin d'une grande cheminée au seing de laquelle brûlait un bon feu. L'âtre ne réchauffait point toute la pièce, loin de là, mais la chaleur qu'il dégageait était suffisante pour pouvoir travailler plusieurs heures durant sans sentir les doigts s'engourdir par le froid.

Alors, en quoi puys-je vous estre utile ? Manda-t-elle une foys qu'elles furent assises face à face.
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde n'eut pas à attendre longtemps avant qu'on ne vienne lui ouvrir. Elle sourit en voyant l'abbesse. Cela lui faisait plaisir de revoir au moins une personne qu'elle avait croisé avant son départ en retraite.

B'jour...

Mais comment l'appeler? Elle se rappelait avoir eu le même problème lorsqu'elle l'avait croisé pour la première fois. Heureusement elle n'eut pas l'air de voir son embarras et la fit monter.
Elle s'assit sur la chaise indiquée. L'air était assez doux grâce à la cheminée alors elle desserra un peu l'étreinte sur sa cape.

J'vous remercie... Ma Sœur? Dame l'abbesse? Comment qu'y faut vous appeler?

Après tout, il valait mieux lui demander maintenant que commettre un impair plus tard.

J'voudrais m'faire baptiser...ça fait un long moment qu'j'veux l'faire, j'pensais vous l'demander y a bien quelques mois, j'sais pas si vous vous souv'nez, on s'était vu dans une taverne av'c votre...euh des gens d'votre famille, j'sais plus très bien qui, y avait aussi Bris'vent qu'est plus tribun j'ai appris... Se rendant compte qu'elle s'éloignait du sujet, elle se reprit.'Fin bref, ça fait donc un p'tit moment mais j'suis allée faire r'traite, j'ai passé plusieurs mois là-bas et maintenant qu'j'suis d'retour, j'veux m'faire baptiser. Les nonnes m'ont dit qu'y faudrait qu'j'fasse une pastorale.

Eloin

Ma mère suffira, répondit l'abbesse avec un sourire, avant d'écouter la jeune femme exposer le but de sa visite.

Avec l'époux de feue ma soeur, et leur fille - ma nièce, oui je me souviens. Sieur Brisevent était là également, et une jeune villageoise que nous n'avons plus revu depuys...

Suivre une pastorale avant de recevoir le sacrement baptismal est recommandé, mais non obligatoire. J'ai coutume de donner cet enseignement de manière orale, depuys que l'un des précédents archevesques de Bourges l'a mise en place à son arrivée.

Les nonnes qui vous ont accueillie ces derniers moys vous ont-elles enseigné quelques notions concernant l'aristotélisme ?
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde hocha la tête à la question de l'abbesse.

Oui oui. 'Fin j'en connaissais un peu avant aussi.

Se disant que la curé de Bourganeuf attendait une réponse plus complète, elle enchaîna.

J’sais qu’y faut vivre dans l’bien pour aller au paradis, dans l’soleil sinon on va brûler dans l’enfer lunaire.

Ca c'était pour la petite partie qu'elle connaissait avant son passage chez les nonnes, c'était le seul enseignement donné par le curé de campagne qu'elle avait retenu quand elle était plus jeune.

Elles m’ont appris qu’y avaient deux prophètes du Très-Haut : Aristote et Christos. Euh…pour vivre dans l’bien, y a des règles à respecter...comment qu’elles les appelaient ces règles d’jà ? Euh…des vertus, j'croise. Y a l’amitié et d’autres. Y en a sept.

Mais elle était bien incapable de toutes les citer.

Y a un livre qui rassemble tout ça, c’est l’livre des Vertus.

Elle se grattait la tête tout en réfléchissant pour voir si elle n’avait rien oublié.

Ah si, j’connais le Credo par cœur.

Faut dire qu’elle l’avait récité, plusieurs fois par jour parfois, durant ses mois de retraite.

Eloin

Vivre dans le bien pour échapper à l'Enfer Lunaire, oui, en suivant le chemin de la Vertu autant que faire se peut maugré les tentations qui jalonnent la vie d'un fidèle. Compléta l'abbesse après avoir hoché la teste. C'est d'ailleurs en suivant les préceptes d'Aristote et en se souvenant du sacrifice que fit Christos que nous nous approchons le plus de la Vertu, mesme si nul ne peut véritablement l'atteindre, car cela reviendrait à estre parfait. Or, seul Dieu atteint la perfection !

Elle marqua une courte pause après ce petit discours, avant d'enchaîner avec une question.

Il y a sept vertus et sept pêchés, effectivement. Sauriez-vous les énumérer ?
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde écouta avec attention les précisions apportées par l'abbesse. Puis, la question auquel elle s'attendait un peu arriva.

Alors pour les vertus, y a l'amitié, c'est quand qu'on s'occupe des autres et euh...pour les péchés, y a l'avarice qu'est l'contraire d'l'amitié et euh...

C'était à croire qu'elle avait arrêté d'écouter l'enseignement des nonnes après ce paragraphe.

Ah! Y a aussi la colère.

Trois sur quatorze, le résultat était loin d'être bon.

J'suis désolée, j'connais pas les autres.

Eloin

C'est un bon début, tempéra l'abbesse en voyant la mine désolée de la jeune femme.Tout d'abord, il faut savoir que chaque vertu est incarnée par un archange, de mesme que chaque pêché est représenté par un démon, les archanges peuplant le paradis solaire, les démons l'enfer lunaire.

Pour les archanges, il y a Gabriel pour la temperance, Galadrielle pour la conservation, Georges pour l'amitié, Michel pour la justice, Miguaël pour le don de soi, Raphaëlle pour la conviction et Sylphaël pour le plaisir.

Pour les démons, nous avons Asmodée pour la luxure, Azazel pour la gourmandise, Belial pour l'orgueil, Belzébuth pour l'avarice, Léviathan pour la colère, Lucifer pour l'acédie et Satan pour l'envie.
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde écoutait très attentivement les propos de l'évêque, essayant de tout noter dans un coin de sa tête. Cependant, deux mots lui posaient problème.

C'est quoi la conservation? 'Fin, j'sais que ça veut dire garder dans l'même état mais là, faut conserver quoi? Et l'acédie, z'avez bien dit ça, ça veut dire quoi?

Eloin

A la demande de précisions de la jeune femme, l'abbesse saisit un gros volume à la couverture protégée par une solide épaisseur de cuir, et le feuilleta jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Elle fit alors lecture d'une partie du texte que feu monseigneur Bender, l'un des précédents archevesques de Bourges, avait gracieusement transmis aux clercs de la province pour l'enseignement oral des pastorales.

conservation

gourmandise

Elle marqua une courte pause, laissant le temps à Mathilde de comprendre le passage, puys en lut un autre, qui répondait à sa seconde demande.

plaisir,

acédie

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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde ouvrit de grands yeux quand elle vit le gros livre pris par l'évêque. Elle n'en avait encore jamais vu d'aussi gros! Pouvait-on réellement lire une telle chose jusqu'à la fin?
Elle hochait la tête pendant que l'abbesse lui lisait les deux passages, signe qu'elle l'écoutait attentivement. Au bout d'un petit moment de réflexion et d'effort de mémorisation, la paysanne dit :

J'crois qu'j'ai compris.

Eloin

Eloin esquissa un sourire en oyant la réplique de la jeune femme. Elle avait craint un instant de n'avoir assommé sa paroissienne en luy faisant directement lecture d'un texte qui pouvait paraître assez long à celuy qui n'était point accoutumé aux longs paragraphes qui composaient la plupart des récits religieux.

Bien. Maintenant, pourriez-vous me dire qui sont Dieu, Aristote, et Christos ?
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde se mit à réfléchir pendant quelques minutes avant de répondre à la question. Le fait de dire que les deux derniers étaient des prophètes n'avait pas l'air d'être suffisant, alors, elle tentait de se rappeler les paroles des nonnes, seulement, elle n'avait pas été des plus attentives à leur enseignement.

Aristote c'est l'prophète qu'a écrit les vertus. Et Christos, c'est l'messie, c'lui qu'a enseigné la parole d'Aristote. L'est mort cloué à une croix j'me rappelle plus pourquoi.

Il lui restait à savoir comment expliquer qui était Dieu, et là ça se compliquait encore.

Ben Dieu, c'est Dieu, 'fin l'est au-dessus des hommes...il nous a transmit des consignes par les apôtres qu'y faut respecter.

Eloin

Aristote a également annoncé la venue de Christos en ce monde, donnant ainsi l'espérance à ses descendants d'un grand homme qui permettrait à l'aristotélisme de se développer comme il se devait.

Quant à Christos, il fut condamné à mourir sur la croix pour avoir troublé l’ordre de la cité et pour avoir prêché contre la croyance des prêtres impies.

Enfin, Dieu est le Créateur de toutes choses, il a imaginé nostre monde à partir du néant complet, l'a créé à son image, et espère que chacun de nous s'en rende digne par ses actions tout au long de son existence.

Eloin marqua une courte pause, avant de reprendre.

Je crois que nous avons fait le tour de ce qu'il vous faut savoir pour estre une bonne aristotélicienne ! Avez-vous des questions ?
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde l'écouta une nouvelle fois attentivement, essayant toujours de retenir tout ce qui lui était dit. Elle fut prise au dépourvu quand l'évêque lui annonça que c'était fini.

Oh, vraiment, c'est fini? 'Fin c'est que vot' livre parait sacrément gros par rapport à c'qu'on a dit!

Elle se gratta la tête un instant en signe de réflexion.

Non non pas d'question.

Elle espérait maintenant qu'Eloin ne lui pose pas de questions sur ce qu'elle venait de lui enseigner car la brunette en avait déjà oublié une partie, surtout au sujet des vertus et des pêchés.

Eloin

Eloin eut un petit rire amusé en oyant la remarque de la jeune femme.

C'est parce que mon livre contient tout ce dont j'ai besoin de savoir en tant que clerc qu'il est si épais ! Pour vous qui souhaitez simplement le baptesme, tout savoir est inutile, mais vous pourrez toujours revenir me voir si des questions vous viennent un jour, au cours de vostre vie de fidèle...

Alors, quand souhaitez-vous fixer la date de la cérémonie ? Demanda-t-elle ensuite, se doutant bien que c'était le dernier détail qu'il leur fallait régler.
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Illustrations Religieuses

Mathilde.

Mathilde eut un sourire rassuré, non seulement elle n'avait pas besoin de connaître tout le livre mais ne plus, on ne lui posait pas de question pour voir si elle avait bien retenu. Cette évêque semblait bien plus conciliante que les nonnes qu'elle avait rencontré lors de sa retraite.

Mercredi, p'têtre? Ou en fin d'semaine? C'est comme c'la vous arrange ma Mère, j'compte pas quitter Bourganeuf d'sitôt.

Perlimpimpin

Bon... A bled vide, église vide ? Perlimpimpin avait un doute. Mais surtout il n'avait plus de sous. Et où trouver des sous sans trop se fatiguer...? Déjà, pas chez la vicomtesse de Droux qui avait passé tout le voyage à se lamenter de la radinerie de son Vicomte d'époux de Pffftttt. Puis qui s'était enfermée dans sa chambre en lui claquant la porte au nez, non sans avoir mis sous clé toute l'argenterie.

Femme ingrate... Toutes pareilles !

Alors... En désespoir de cause, les pas de l'enfant l'avaient ainsi tout simplement conduits vers l'Eglise.

Profitant de l'obscurité naissante, il se faufila aux travers des portes. Un arrêt devant les fonds baptismaux. Il en profita pour se laver les mains dedans avant de poursuivre son avancée.
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7 ans et encore toutes ses dents, moins quelques trous.

Eloin

Il y avait un bon moment qu'elle n'avait point regagné ses pénates, enchaînant plusieurs voyages pour assurer ses diverses obligations. Ainsi avait-elle passé quelques jours en Normandie pour officier des funérailles, redescendu quelque peu pour une halte en Alençon auprès de sa filleule, fait un petit détour discret par le Maine sans retrouver de visages connus, et redescendu vers le Poitou, pour une visite de La Trémouille, paroisse excentrée du diocèse. Enfin, elle était de retour à Bourganeuf, après une halte dans la capitale, avec la sacristine trémouilloise. De là elles repartiraient sans doute bientôt vers la Savoie, pour aller lire un livre à l'université de Chambéry.
Mais pour l'instant, il luy fallait du repos, et un bagage bien préparé, avec suffisamment de vivres pour ne point manquer sur la route.

En attendant, elle planchait sur une révision des cours du séminaire cistercien, qui en avait bien besoin, tout en profitant de la clémence de la météo grâce à une fenestre ouverte, dans la chambre qu'elle occupait.
Elle attendait aussi une jeune femme qui avait mandé le baptesme, et qui souhaitait suivre la pastorale. Profitant de ce qu'elle serait au village durant quelques jours, Eloin l'avait invité à la retrouver au presbytère.
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Illustrations Religieuses

Willoe

Elle arrive au presbytère

Bonjour je suis donc Willoe et j'aimerai faire ma pastorale pour un baptême ensuite

Eloin

Au coup porté à la porte, l'abbesse quitta sa lecture, gagna le rez-de-chaussée pour accueillir sa visiteuse, et la guida jusqu'au second étage, dans une pièce voisine de sa chambre qu'elle avait aménagée en bureau pour recevoir les doléances des paroissiens, la salle de la paroisse du premier étage restant occupée par les oeuvriers chargés d'achever la reconstruction de l'église.

Elle l'invita à s'installer dans une chaise à haut dossier face à elle, et leur servit à chacune un verre d'eau citronné. C'était mieux que de l'eau seule, supposée vectrice de maladies ; et moins enivrant que le vin, surtout en temps de chaleur.

Bien. Pour commencer, dictes-moy ce que vous savez de l'aristotélisme. Pourquoi souhaitez-vous estre baptisée ?
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Illustrations Religieuses

Willoe

Pour moi c'est normal d'être baptisée car je suis croyante . 'aristotélisme ça vient du grand Aristote .Il a fait beaucoup d'œuvres .C'est une philosophe

Eloin

Un philosophe, oui, qui fut le premier à estre réceptif aux paroles de Dieu, et qui souhaita mettre en oeuvre Ses principes tout au long de son existence. Compléta l'abbesse après un bref hochement de teste. Et que savez-vous de Christos ?
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