Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Le Parc aux cygnes

Maximilien_guise



A deux pas du gave de Pau, un portail en fer forgé, du blason de la ville décoré, vous invite à entrer (1).

Derrière, un sentier.

Prenez à gauche, et vous irez à la rencontre d'une élégante dame, tout de bois vêtue, que son créateur nomma Tour de l'observateur (4).

Ou partez à droite et comptez les bancs qui bordent le vôtre chemin. A hauteur du troisième, là, sous le vieux chêne, commencez à chercher. Peut-être trouverez-vous le puits à souhaits qui se cache non loin, bien à l'abri des regards indiscrets (6).

Et si, après le portail, votre cœur vous dicte d'aller droit devant, sur l'herbe verte, allez sans crainte!

A l’autre bout de la prairie, vous les verrez, eux, qui glissent gracieusement sur les eaux paisibles du lac. Six blancs, deux noirs. Huit princes à plumes donc, que vous pourrez admirer (ou viser avec vos galets, mais assurez-vous en ce cas de ne pas manquer la cible, car ces oiseaux-là sont plutôt rancuniers!) depuis le ponton aux pêcheurs (2).

Pour atteindre l'autre rive, faites le tour ou traversez sur le petit pont, dit « du sentier » (3).

C'est là que se trouve la roseraie (5), qui a, parait-il, été imaginée pour satisfaire les envies fleuries d'une femme à l'incomparable beauté. Une femme, dont le prénom restera cependant secret...

Merlaine
Merlaine depuis qu'elle avait enfin une maison à elle , prenait le temps de découvrir la ville .
C'est ainsi qu'en longeant le gave elle se retrouve devant un riche portail en fer forgé .
Le blason de la ville semble indiquer que c'est un parc public , aussi sans plus hésiter elle pénètre dans le parc qui s'étend au-delà .
En suivant le sentier sur sa droite elle découvre bientôt , un peu en retrait un puits . Il n'y a pas de seau pour puiser de l'eau mais en se penchant elle voit briller des écus tout au fond .


Oh...un puits à souhait !

La jeune fille était sans doute un peu naïve puisqu'elle tire aussitôt de sa bourse pourtant bien légère une petite pièce , elle réfléchit puis la jette dans l'eau en énonçant son voeu

Je voudrais des amis , ne plus jamais être seule ... s'il vous plait .

Elle attend un instant , peut etre le voeu est il instantané ...ne voyant personne approcher elle continue sa promenade ...peut-être croisera t-elle quelqu'un plus loin ?
L'endroit est fort beau et le sentier mêne à un petit pont de bois qui traverse un étang . Elle s'y arrête , apprécie malgré tout le calme de l'endroit que ne trouble que le chant de quelques oiseaux .


Mais ...des cygnes !

Oui droit devant elle ce sont bien des cygnes d'un blanc immaculé ...Elle reste là un instant à les admirer puis reprend sa promenade , sentant l'humidité transpercer ses vêtements bien trop légers pour la saison lorsqu'elle aperçoit sur la rive deux formes noires . Elle s'en approche mais les formes s'éloignent en glissant sur l'eau

Des cygnes noirs ? Han qu'ils sont beaux !

Elle demeure encore un peu pour admirer les volatiles puis le froid se faisant plus vif décide de rebrousser chemin , ignorant où mêne le sentier .
C'est d'un pas vif qu'elle franchit à nouveau la grille bien décidée à revenir visiter cet endroit .
Lucie

𝄞

_____________________________

Fare thee well, my honey. Fare thee well.
Adieu, mon chéri. Adieu.
_____________________________


Après l’avoir rencontré elle était rentrée chez elle. Son coeur vide lui donnait l’impression d’avoir été passé à l’essoreuse, mais ses pensées, elles, étaient parfaitement claires. Méthodique, elle avait rangé toutes ses affaires, triant celles qu’elle emmenait et celles qui seraient abandonnées, ne laissant de côté que de quoi se préparer ; ce qu’elle avait fait ensuite avec un soin maladif, comme pour se laver de leur échange, comme pour se punir de certains de ses mots. Elle l’aurait aimé moins houleux, cet adieu. Elle avait tout prévu en venant, pourtant.

Elle s’était imaginée très belle et digne dans son malheur, le regardant droit dans les yeux alors qu’elle lui souhaitait d’être heureux avec l’Autre. Elle avait trouvé quelques jolies tournures et avait pratiqué son expression la plus amicale. Tout semblait parfait, mais c’était sans compter sur l’effet qu’il lui faisait.
Parce que si il y avait bien une chose à dire sur lui, c’est qu’il était beau à en crever un peu. A en mourir tout doucement, juste là, sur le bord de la route. Il semblait injuste que, juste parce que ses yeux étaient des fjords dans lesquels elle ne savait pas nager, il lui ait volé jusqu’à la réussite de la rupture. Elle lui avait déjà tant cédé.

A présent, les rayons du soleil léchaient les carreaux de la fenêtre comme pour lui signaler qu’un jour nouveau était né, qu’une page était tournée, mais alors qu’elle s’apprêtait à partir, on vint lui porter un pli. De lui, évidemment. Le lisant, elle esquissa un sourire. Alors ainsi, lui aussi avait l’ambition d’un au revoir sans haine et sans venin, d’un départ propre qui ne laisserait pas le goût du poison sur leurs lèvres.

Soit. Il n’avait pas tort, ils méritaient mieux.

A l’heure dite, toute vêtue de soie aux bleuitées vaporeuses, son cou et ses épaules protégés des frimas de brumaire par une fourrure de petit-gris, elle se mit en marche vers les grilles savamment sculptées du parc pour se poster devant. Et là, devenue statue de glace, elle n’avait plus qu’à se répéter encore et encore, ce qu’elle se disait déjà depuis des jours pour s’aider à tenir droit.

    On n'aime que parce qu'on a renoncé au bonheur. Tout ce qui allume notre sang, tout ce qui nous donne l'impression de vivre tourne inévitablement à la souffrance.* Et moi je ne veux plus avoir mal. J’ai dix-huit ans, je suis belle et je veux être heureuse. J'ai le droit de l'être.


*Cioran

_________________
Maximilien_guise
[Samedi, peu avant tierce.]
But goodbye’s too good a word, gal
So I’ll just say
fare thee well.*


Il avait fallu faire un choix, et il avait donc choisi. Las de n'être que l'éternel indécis, il avait même promis: Frayner désormais serait d'Arcy. Peut-être rien que pour ne pas ressembler au sien père maudit, quoi que le cœur puisse en dire, tête ne changerait guère d'avis. Depuis la veille au soir pourtant, plus que jamais, il en meurt d'envie. Car Lucie n'est pas ce lapin grassouillet que prédateur crut repérer la première fois où, sur elle, son regard s'est posé. Elle n'est pas la dinde que Sauvage ne voit bonne qu'à être farcie, une fois déplumée. Lucie s'écrit et se prononce, se décrit et se pense avec le respect dû aux altesses. Quand d'autres sont connues pour leurs piquants, au milieu de celles aux couleurs trop criardes, au parfum écœurant, cette fleur-là fascine par la beauté discrète de ses pétales aux tons délicieusement pastel. Lucie est crocus et fleurit au froid, parce qu'aussi vrai que les apparence sont trompeuses parfois, il n'est rien que son vert menthe à l'eau ne puisse affronter, pas même le gel.

Ils ne seront sûrement jamais des amis. Ils n'auraient point dû être des amants. Se reverront-ils un jour, seulement? Rien n'est moins sûr, et cette seule pensée, à sa paume, fait perler sueur. Tout en se préparant, alors qu'approche l'heure de la revoir, il se demande si l'erreur plutôt que d'avoir été réparée n'est pas sur le point d'être commise. N'aurait-elle pas été parfaite épouse? Elle, qui ne lui a rien reproché et lui a tout pardonné, même lorsqu'elle semblait avoir mal à presque en crever. Elle, qui fait toujours ce qu'elle doit, dit toujours ce qu'il faut. Brûle l'Air, chante l'Eau: Frayner, tu n'es qu'un idiot!

Nerveusement, sa dextre vient à son cou, chercher chevalière au chardon d'argent. Paupières closes, il inspire et dessine alors en son esprit les traits d'un visage d'enfant. Une fillette aux cheveux blonds, aux yeux gris et au sourire en coin qui dit: « moi, c'est Roxanne-Flaq', chuis une princesse et j'vous conchie! ». Voilà. C'est aussi simple que cela. Il y a l'Amour, l'Olympe et, un peu plus grand, un peu plus haut, un peu plus fou surtout, il y a une Obsession nommée Selva. Il dira donc adieu à Lucie, aux tendres, si tendres pensées qu'il lui dédie et à ce monde fait de soie qu'il ne lui offrira pas; un autre, pour sûr, le fera.

Oui, mais avant cela, il croise le beaucoup trop curieux Markus, qui, ce matin il faut bien le dire, a déjà un peu l'fion qui sent la godasse:


Wohin gehst du, eh Frayner?
Comprenez: « Où tu vas, Frayner? »
Dehors. Comme tu l'vois.
Tu vas voir la Pimprenelle, hein? C'est ça, fils?
Non, ta mère. J'la saluerai d'ta part...
Pfeuh! Petit con, va! Si tu fautes, je te frappe!
Bonne journée à toi aussi, 'Kus.

Une poignée de minutes plus tard, tierce ayant sonné alors qu'il longeait le gave à larges enjambées, il la voit. Et tandis que son cœur se serre, il sourit, soulagé qu'il est de la trouver là. Enfin, après s'être fort noblement incliné, il dit:

Je suis en retard, je vous prie de ne pas trop m'en vouloir. Je n'avais jamais fait le chemin à pied, alors... Tout en parlant, il la parcourt du regard: Vous êtes... Ravissante? Divine? Éblouissante? Elle l'est. Mais évitons. Ahem, vous avez froid?

D'accord. Et sinon, commencer par un « bonjour », t'aurais pas pu, Frayner? J'te jure....



*Mais au revoir est un mot trop doux, petite
Alors je dirai juste adieu.


_________________
Lucie

𝄞

_____________________

No I don't wanna let you go
Non, je ne veux pas te laisser partir
But it's about time I do
Mais il est temps que je le fasse
And I still love you
Et je t'aime encore.
_____________________


Il arrivait. Il était là.

Et elle, elle n’aurait pas dû venir. La fin idyllique, sans douleur, qu’elle souhaitait tant ne pouvait avoir lieu puisque son coeur obtus ne voulait pas cesser de l’aimer, malgré sa raison qui, encore et encore, lui soufflait qu’il ne fallait plus rien ressentir afin de ne pas souffrir. Là où Maximilien ne savait choisir, elle était incarnation nitescente de la constance. Elle donnait et s’abandonnait sans jamais reprendre, elle se laissait transpercer sans lutter, sans même tenter de se sauver. Elle allait jusqu’au bout des choses. C’était sa façon, presque suicidaire, de reprendre le pouvoir sur son existence. Sa fierté de gosse des rues qui ressurgissait et qui, dans un silence assourdissant, hurlait :


    Tu me fais mal ? Tu me brises ? Ce n’est pas grave. Je l’accepte. Vas y, continue. Montre moi ce que tu as dans le ventre. Fais moi un peu plus mal. Je survivrai. Je survis à tout.
    Je suis à bout, mais je tiens debout. Et rien ne saurait me mettre à genoux.

Malgré tout, perdue là, dans le vent de novembre et le bleu de ses yeux, elle ne voulait plus que fuir. Elle courait vite, elle pouvait le faire. Ne pas écouter ses mots, ne pas découvrir la beauté qu’il avait été capable de créer serait tellement plus facile. Mais son foutu honneur l’interdisait. Son honneur et son besoin maladif de lui plaire.

Le regard droit et le menton haut, elle laissa Raison prendre le contrôle et accueillit le curieux salut du blond avec toute la dignité dont elle était capable. Il ne fallait surtout pas montrer sa faiblesse, ne surtout pas dire un mot de trop. Tout semblait foutu pour elle, mais elle pouvait sauver les apparences pour lui. Lui offrir, à défaut de tout ce qu’elle avait envie de lui donner, une dernière rencontre à l’aune de leur relation. Toute en douceur.


    - Je n’ai pas froid, répondit-elle d’une voix blanche, sa main glacée se portant à la fourrure qui couvrait sa gorge, avant de remarquer, parce que c’était une des - trop nombreuses - choses qu’elle aimait chez lui : Vous êtes très élégant.

Hésitante, elle fit un pas vers lui avant de se figer. Le sang battait violemment ses tempes et ses lèvres trop pâles fourmillaient désagréablement.

    - C’est une belle journée pour découvrir ce parc, je crois.

Oui, parler des fleurs et du soleil, plutôt que de son âme qui se liquéfiait et de lui qui allait en retrouver une autre ensuite, voilà qui était très raisonnable. Tout comme se détourner de lui pour passer les grilles de fer forgé.
Ce qui était moins sage, c’était de se retourner pour être frappée, une fois de plus, par l’envie qu’elle avait de se serrer entre ses bras pour l’entendre lui dire que tout irait bien et d’ajouter, comme si il était naturel qu’ils soient ensemble :


    - On y va ?

_________________
Maximilien_guise
Je n’ai pas froid.

Un sourire, tout juste esquissé, vient saluer ce doux mensonge. Elle doit être congelée, la Couronnée. Et en suivant de deux azurs attentifs mignonne menotte qui s'en va chercher la chaleur de la fourrure, il frissonne même, comme si ces petits doigts rougis par la rude caresse du vent de novembre étaient venus dans son dos trouver le contact de sa peau.


Vous êtes très élégant.

Le sourire s'élargit. Il s'est changé pas moins de trois fois avant d'opter pour cette tenue-là, il n'est donc pas peu satisfait que le choix plaise à qui lui espérait plaire.

D'un pas, la voilà qui avance vers lui, pour aussitôt s'arrêter. Alors, comme souvent, il se met à mordiller cette lèvre inférieure, qui lui réclame d'articuler au moins mots rassurants. Des mots qui, il le sait, feraient fatalement de ce ciel le témoin d'une scène maintes fois jouée par le Maximilien d'avant. L'habile chasseur, l'impitoyable séducteur. Von Frayner.


C’est une belle journée pour découvrir ce parc, je crois.
Mh. Assurément.

Sans en avoir l'air, sa réponse est vague, trop vague. Et tandis qu'elle passe le portail, lui est un peu ailleurs, perdu quelque part entre la peur de changer et l'envie de mieux faire.

On y va ?

N'ayant toujours pas bougé, il la fixe, sans mot dire. Mais en nageant dans les eaux vertes et tranquilles de son regard, il se retrouve soudain noyé en celles, grises et tumultueuses, des iris Sauvages. Sa vision se trouble, leurs visages se confondent; intérieurement, il se débat, cherchant souffle salvateur. Le palpitant rate un battement, tandis que l'infidèle boit la tasse, pour aller s'échouer sur le rivage de la culpabilité, glacé jusqu'à l'os.

Après un court silence, sur un ton ferme mais d'un voix douce, il dit:


Non. Non, nous n'y allons pas. Parce que si nous y allons, nous ne nous serons guère quittés demain, Lucie. Et nous devrons ranger le souvenir de ce jour, là, dans le tiroir de nos nostalgies. Nous ne pouvons feindre d'être des amis, vous le savez. Pas ici. C'est avec vous que ce lieu a été imaginé et pour vous plus que quiconque qu'il a été crée. Je prendrai votre main d'abord, puis vos lèvres. Les yeux dans les yeux, je vous raconterai toutes ces choses que j'ai envie de vous dire, que vous avez envie d'entendre, et en sortant de ce parc, vous aurez plus que jamais le désir de nous deux. Et moi...Moi je voudrai vous faire mienne encore une fois, marquer votre peau du fer brûlant de mes baisers, vous obliger le plus tendrement du monde à m'avouer combien vous souhaitez que je sois le dernier, comme je fus le premier. Mais le fait est que là-bas, de l'autre côté, il y a une femme à qui j'appartiens et à qui, quoi que nous puissions dire, faire ou rêver, à raison ou à tort, toujours je reviendrai.

Il souffle. Il souffre, aussi. Sûr qu'il est plus facile d'être Frayner que d'Arcy...

Vous valez mieux que ça, vous méritez mieux que ça. Alors rentrons. Rentrons ensemble, parlons de la pluie, du beau temps, ou ne parlons pas jusqu'à la vôtre porte et séparons-nous devant. Rentrons ou quittons-nous maintenant.

Là, tout de suite, il voudrait la prendre dans ses bras et la serrer à presque lui broyer carcasse, la petite. Parce qu'il l'aime, Lucie. Pas franchement comme un frère, ni vraiment comme un ami. Il l'aime et lui-même ne sait trop comment. Mais il l'aime, sincèrement.

_________________
Cira
[ Auberge La Dame de Coeur ]

Plantée au centre de sa chambre, une main sur une hanche et l'autre grattant son front pâle, Cira se demandait ce qui avait bien put lui prendre ! Quelle idée mais quelle idée d'avoir proposé cette sortie. A n'en pas douter cela tournerait sans doute au désastre et à défaut d'avoir la raison valable de rester elle aurait celle de se carapater et fissa en plus.

"Idiote que tu es..." Voila ce qu'elle se répétait sans cesse alors qu'elle commençait à marcher de long en large, les bras croisés, à observer les vêtement étalés sur son lit.
Pourquoi elle avait proposé ça ? Pourquoi ?! Il était stricte, sévère, aussi marrant qu'une porte de geôle et encore celle-ci devait sans doute avoir plus d'humour que lui alors qu'est-ce qui lui était bien passé par la tête ?!
S'arrêtant net devant son lit, elle attrapa un tas de froufrou qui composaient une robe et passa le tout avant d'aller observer le résultat et de recommencer plusieurs fois..


[ Le Parc aux cygnes ]

Ne sachant absolument pas où se trouvait le fameux point de rendez vous que son partenaire de promenade avait trouvé, la jeune fille avait préféré user de sa monture afin de ne point se fatiguer les gambettes et notamment celle qui était fragile. A noter également que ce moyen de transport lui permettait d'avoir une meilleure vue sur les alentours et de continuer sa visite au grès des pas de son cheval, tout en pouvant se diriger de façon bien meilleure par la vue dégagée qu'offrait la hauteur de l'étalon. Elle s'arrêta plusieurs fois pour demander son chemin jusqu'à enfin arriver à destination et de détailler le large portail tenu ouvert. Passant à sa hauteur, elle laissa ses doigts fins effleurer le blason de ce comté d'exil puis pénétra à l'intérieur cherchant de ses azurs un homme aux cheveux blonds.
_________________
Dedain_deswaard


    Du Castèh de Pau, il avait fallu descendre jusqu’au gave et ses aléas réguliers en traversant une partie agréable de la Capitale, ce qui avait décidé le Deswaard de s’y rendre à pied, escorté de Pif et Paf, la crème béarnaise de l’élite militaire du Comté, qu’ils disaient tous. Le choix s’était en vérité plutôt porté sur eux pour ceindre de tout temps le corps fin du flamand car il était notablement juste de se rendre compte qu’ils avaient pour eux une carrure appréciable et une renommée de cogneurs avisés. Agiles, couturés de cicatrice, généralement bêtement silencieux et dociles, il ne leur manquait finalement que les trois quarts d’une cervelle.
    Le Noldor compensait par la sienne. C’était plus que largement suffisant.

    Ainsi, vêtu éternellement de nuit, lourde cape sur les épaules ciselées, gants fourragés aux mains, minois relevé d’un port altier sur lequel trônait un chapeau de bonne facture, le Comte finit par passer le grillage, son escorte à trois pas derrière lui, décourageant ainsi les plus volontaires à vouloir intenter à sa vie. Non pas qu’il y tenait beaucoup, ceci dit. Il devait trouver juste idiot pour la renommée du Béarn que d’avoir à subir un tel affront en ses ensoleillés paysages.

    Là, au milieu de la pelouse sauvage, la Leffe cherche, aux aguets. L’Insondable lui laisse un temps pour distinguer derrière elle le cliquetis matelassé des armures des deux gardes, tandis que lui-même concède le soin à ses prunelles d’obsidiennes caves de contempler l’horizon du parc. Hum…Les beautés aménagées par l’Homme, c’est surfait.


    Je ne suis ni habillé trop richement, ni gêné dans mes mouvements. Et je suis certain que s’il fallait que mon sang coule ce jour, le noir saurait être mon allié.

    Référence à son courrier.
Cira..
Pas de Grandeur à l'horizon, il semblerait qu'elle soit en avance et c'était finalement tant mieux. Elle détestait être en retard et pouvait à une certaine époque provoquer une "tempête" si elle sentait qu'elle ne serait pas à l'heure. A c'est qu'il fallait la suivre quand elle se mettait à courir dans tout les sens tout en criant ses ordres et repassant derrière chaque personne à son service pour être sûr que ce qu'elle avait demandé était fait. Mais ça c'était avant, aujourd'hui elle n'était plus en son Manoir, elle n'était plus entourée de ses gens et elle était bien loin de pouvoir courir à nouveau.

Ses azurs caressent les environs jusqu'à ce que ses oreilles captent un bruit métallique derrière elle et qu'elle tourne bride pour apercevoir le charmant trio. Un sourire amusé se dessine sur le visage de porcelaine alors qu'elle détaille les fameux gardes qui rendent chétif le Comte par leur stature.


Le bonjour Comte, je ne pensais pas qu'une simple promenade avec moi vous terrifierez au point de prendre deux armoires avec vous.

Et un léger salut vers les deux gros bras qui suivent derrière avant de se laisser glisser au sol avec la majestuosité et la grâce d'un vilain petit canard. Les doigts agrippés au pommeau de la selle elle laisse à sa jambe droite le temps de reprendre contact avec le sol mais surtout avec son poids qu'elle transfère au mieux sur sa jambe gauche.
La bride est passée par dessus la tête de sa monture et elle s'avance doucement vers le trio, accompagnée de son coutumier boitillement.

J'espère que vous avez du temps parce que nous avons du travail Votre Grandeur. Temps qui pourra être bien entendu raccourcis si vous êtes un bon élève.

Et un nouveau sourire s'aligne sur ses lèvres alors qu'elle passe à la droite du Comte sans trop s'approcher pour prendre le chemin de droite, tenant toujours la bride de sa monture qui suit docilement.
Le dos droit et le regard vers l'horizon elle laisse un silence s'installer alors qu'elle tente d'adapter son allure à celle de son compatriote sans pour autant faire de grands pas pour éviter de s'étaler. Par choix pratique c'est finalement une robe bleu ciel qui fut choisit mêlant l'absence de traîne pour une marche plus facile à une couleur froide mais claire soulignant l'azur de ses yeux tout en égayant un peu le noir de son homologue flamand. Oui aujourd'hui il était question (d'essayer) de passer un bon moment et non de déprimer.


Pourquoi ne prenez vous jamais de temps pour vous ? Pour faire ce qu'il vous plait ? N'en avez vous jamais prit l'habitude ?
_________________
Dedain_deswaard


    Le chétif Comte, donc, armé de ses armoires à la cuirasse lustrée par le soleil et les bons efforts, détourne le regard face à la faiblesse passagère de la cavalière. Il sait plus que quiconque les défauts des corps, il connait les malheurs qui marquent ardemment la chair. Il reconnait qu’alors, la honte s’embourbe mieux par la solitude et le respect. Ainsi, loin de courir lui offrir son bras, ce qu’il n’est pas prêt à réaliser, ou siffler Paf pour l’envoyer aider la chute de la Flamande, le Noldor consent seulement à lui octroyer l’intimité de ce désarrois fugace, jugeant plus convenable d’observer les parterres floraux comme s’il s’intéressait soudain à la sauvage beauté de la Nature.
    Dans le même temps, il parle d’une voix morne, pour combler le silence.


    Je n’ai pas peur. Je conviens seulement que la prudence est de mise, en général. Et que je suis quelqu’un de vigilant, souvent.

    Il n’en reste pas moins que tout ne peut être contrôlé. Cela aussi, il le sait mieux que personne. Ainsi donc, elle prend à droite là où il se contente de suivre tranquillement, sans forcer le pas, il a du temps. D’autant que sa comparse n’est plus de celles qui peuvent se permettre de courir, enivrée par les délices d’une douce journée. Alors, mains jointes dans le dos, les deux gardes les suivant en retrait, les deux cheminent sans trop d’égard pour les pépiements des oiseaux et les ramures lustrées des arbres aux effluves printanières.

    Rien ne me plait. Ce serait donc malheureux de consacrer du temps au néant.

    C’est que le Deswaard est finalement bien plus utile à s’épuiser de toutes ses maigres forces à la tâche plutôt que de contempler le puits sans fond d’une existence illusoire. Alors, comme s’il avait récité une bonne blague autour d’une chope de bière en le tripot du coin, il finit par laisser ses lippes s’étirer quelque peu tandis que ses prunelles vides se portent sur les azurs septentrionaux.

    Quelle mauvaise surprise me réservez-vous ?

    Oui. Une surprise est nécessairement mauvaise chose en l'esprit étriqué de l'Insondable.
    Faudra faire avec.
Cira
L'allure du Comte est lente et elle l'en remercie mentalement, satisfaite de pas à avoir à lui "courir" après, même si elle était capable de s'arrêter en pleins milieu du chemin et de lui rappeler gentiment mais fermement que ses jambes étaient plus courtes que les siennes.
Elle ne sait pas où elle va mais fait confiance au choix du Deswaard quant à l'endroit qui ne devrait pas être dangereux pour eux.
Sa tête se tourne légèrement vers l'arrière pour observer les deux gardes qui les suivent à distance raisonnable et sourit légèrement à l'image du duo qu'ils doivent montrer aux 2 escortes. L'un aussi blond que l'autre est brune, lui de noir et elle de clair et ceci accompagné d'une démarche raide et strict contre celle d'un canard boiteux. Oui, Sa Grandeur n'avait vraiment rien à craindre de la Dame.


Rien, vous en êtes certains ? Je vois pourtant déjà 3 choses qui vous plaisent. Le Béarn, le noir et les montagnes dont vous m'avez parlé. Vous voyez en cherchant un peu, il est facile de trouver.

Un sourire se dessine sur ses lèvres alors que ses azurs viennent croiser les obsidiennes et qu'elle s'arrête près du puits pour se pencher et espérer voir le fond.

Vous êtes de ceux qui même en sachant que la chose sera mauvaise viennent quand même ? Quelle étrange façon de penser. Je préfère fuir ce qui sera mauvais pour moi personnellement.

Quittant le rebord du puits elle regarde au sol, ramasse un petit caillou et le lâche dans l'eau, écoutant le plouf et observant les ondes se dessiner dans le fond telle une enfant ravie de son nouveau jeu.

Je n'ai aucunes mauvaises intentions à votre égard soyez en assuré, ni maintenant, ni plus tard.

Et c'était vrai. Deswaard avait été la première personne qu'elle avait croisé en arrivant à Pau, il était vêtue aussi sombrement que l'était son moral, il était flamand et rien que cela ça le rendait à demi intouchable.
Il était avare de mots, strict, toujours raide comme un piqué mais tout ces semblants de défauts étaient finalement ce qui l'avait rendu appréciable aux yeux de la jeune fille endeuillée qui ne s'épanchait pas non plus en paroles et en sourires.


J'ai pensé qu'une promenade serait préférable pour parler de tout et de rien sans avoir les allers et venus et autres oreilles indiscrètes que l'on trouve en taverne. Et puis avouons le, prendre un peu d'air et de soleil est plus vivifiant que de se tenir à l'ombre d'un comptoir.

Tressin avait reprit la marche, toujours à allure modérée et laissait ses yeux vagabonder sur ce qui l'entourait. L'endroit était joli et elle emplie ses poumons de la senteur de la nature. C'est ça qui lui manquait et ce dont elle aimait, l'espace.

Alors, si vous pensez la surprise mauvaise, pourquoi êtes vous venu ?
_________________
Dedain
    Il avise le puits de loin, peu enclin à en sonder les profondeurs, lui qui se sait si cruellement happé par elles à tout instant, virevoltant dans la sarabande d’une vie tangiblement peu équilibrée, prêt à sombrer.
    C’est là un de ces escarpements qu’il convient mieux d’éviter, aussi s’y tient-il à bonne distance, les mains jointes toujours dans son dos, le menton relevé vers les cieux telle la digne représentation que l’on se ferait du maître de ces terres.


    Je n’aime rien. Je vous l’ai dit. Mon dévouement va au Béarn, mon ascétique habitude me fait porter du noir et je contemple avec étonnement les montagnes nommées Pyrénées. Toutefois, à choisir, je trouve plus aisé de parcourir nos platitudes flamandes, car elles nécessitent moins d’effort.
    Pragmatique, le Noldor ? A peine.

    Je suis de ceux qui pensent que toutes les choses possèdent une répercussion détestable ou un élément moins sain. Il convient donc juste de réussir à jauger au mieux l’action qui comportera le défaut le plus tolérable.
    Pessimiste, le Deswaard ? Seulement un chouïa.

    Il lui dirait bien, par suite, qu’il ploie rapidement l’échine sous la lourdeur du soleil n’ayant aucune force vive à lui octroyer, ne servant pas même à le réchauffer, qu’il goûte peu à l’air, pur, floral, printanier, qu’il s’y épuise vite, qu’il s’éprend difficilement des délicatesses des paysages, n’ayant jamais été grandement habitué à les contempler. Mais à quoi bon ? Tressin n'est déjà plus qu'ombre, lui aussi, en quelque sorte, et il n’est guère nécessaire d’accélérer d’une poussée légère la chute funeste.


    J’ai encore l’heur de croire être doté de ce vilain défaut qu’est la curiosité. Or, la surprise de ce jour n’est pas si mauvaise que cela. Il serait de toute façon trop tard pour s’enliser en quelques regrets. L’êtes-vous encore ? Curieuse, j’entends.

    Le Comte, abandonnant sans regret le gouffre béant aux vœux fallacieux, reprend machinalement la marche en suivant sa compagne, les obsidiennes inhabituellement baissées vers le sol. Il touche terre, ces derniers temps. Ce n’est jamais pour le mieux.

_________________
Cira..
Il parle, elle l'écoute et par tout les Saints qu'il est déprimant ! Sauf qu'au lieu de lui donner envie de fuir, elle adore. Elle aussi doit avoir un sacré grain dans sa caboche ou peut être que tout ça la rassure, allez savoir.
Ses perles bleu le détaillent comme si elle essayait de le comprendre.


Si vous n'aimez pas, vous devez au moins apprécier quelque chose non ? C'est impossible d'être indifférent à tout.
Je suis également d'accord avec vous sur le fait qu'il y ai le bien, le mal, le bon et le mauvais, je suis d'ailleurs abonnée au mauvais mais n'arrivez vous jamais à profiter de quelques instants paisibles ?


On pouvait dire que matière de pessimisme elle était assez bonne, gamine déjà aigrie par la vie mais même en étant plus bas que terre, son subconscient arrivait quand même à lui laisser entrevoir une lueur d'espoir et apprécier quelques moments de bonheur. Esprit sadique va. C'était bien quand tout allait bien et qu'elle pensait remonter la pente qu'elle se retrouvait à nouveau au fond du trou. Pfff !
Ses bras se croisent sur sa poitrine en réflexe d'auto-défense face à tout ça. Il faut qu'elle se protège des funestes pensées et de ce qui la tire vers le bas. Elle a déjà creusé bien plus profond que le 36ème dessous, elle remonte doucement, elle retrouve un peu le sourire et l'envie de ne pas se laisser aller à une nuit éternelle alors il ne faut pas qu'elle brise tout ses efforts par de mauvaises pensées !

Un soupire s'échappe de ses lèvres rose. Qu'il est dur de lutter sans cesse contre la Vie, de ployer l'échine sous les coups du sort et d'essayer de se redresser tant bien que mal. C'est une survivante, ça en a fait d'elle une battante mais elle est épuisée.
Les sourcils froncés et toute à ses réflexions, elle ne fait pas attention où elle met les pieds et s'accroche le bas de sa robe tout en partant en avant. Un juron incompréhensible s'étouffe entre ses lèvres alors qu'elle se rattrape avec la force de l'habitude. De ça aussi elle en a marre mais elle se reprend, redresse le dos, relève le menton et fait comme si de rien n'était. Elle est à moitié infirme maintenant mais elle peut encore mordre le premier qui s'essaiera à une réflexion.


La curiosité n'est pas un vilain défaut bien au contraire. Découvrir de nouvelles choses, faire de nouvelles expériences est une façon de grandir.
Vous êtes ce que vous êtes Dedain Deswaard de Noldor, vous avez vos manies, vos envies et vos démons comme tout le monde. Certains s'en sortent mieux que d'autres, ont plus de chance, mais les blessures font les histoires, rendent les personnes plus intéressantes et quoi que vous puissiez dire ou paraître, je suis sûr qu'il se cache quelque chose de bien moins sombre sous votre carapace.


Elle n'est pas sûr d'avoir été très claire, elle qui des fois a du mal à exprimer ses pensées. Quoi qu'il en soit, elle lui offre un léger sourire sur son visage pâle et fatigué avant de ramasser un pan de sa robe pour traverser le petit pont.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)