Ceriera
Espèce de vieille bique des montagnes !
Cerièra tournait en rond chez elle, cette histoire de médaillon lui était revenue en tête désormais que le mirabellier y laissait un peu de place. Poma lui avait laissé quelques cailloux sur le chemin, mais était loin de lui avoir dit tout ce qu'elle savait. Et si l'intuition de la brune se révélait juste, la vieille fromagère ferrimontaine lui cachait depuis bien longtemps quelque chose de fondamental, d'important. Mais pourquoi lui aurait-on caché une chose pareille ? Les «grands» et les secrets ne se réalisent-ils pas qu'ils se rendent abominables, et laissent derrière eux les nuds que d'autres devront défaire ? *Bande d'irresponsables !*
Elle était en colère, au fond, la griotte, mais pour faire déplacer Poma, elle devait ne rien en laisser paraître dans le courrier qu'elle lui ferait. Un vélin en main, elle chercha un endroit pour écrire. Le bureau ? Non, trop «fermé». La table non plus Assise en tailleur devant la cheminée, c'est quand elle allait bien. Seul le grand air pourrait la calmer, elle prit donc la direction du potager. Au milieu des légumes, parfait ! En plus, elle pourrait en ramener quelques-uns, histoire de les mettre au menu.
Avec Poma, comme avec feu ses parents, la communication se faisait en occitan. Le français, c'était pour «la ville» ou «les gens bien». Ou avec les étrangers, c'est pratique aussi pour se comprendre.
En tout cas, déjà que Poma n'aimait pas venir à la ville, si elle voulait la faire descendre de sa montagne, elle n'avait pas intérêt à lui écrire dans la langue du Roy.
Il ne restait plus qu'à prévenir Aryanna. Elles seraient deux à la recevoir, et ça, Poma ne s'y attendrait pas.
Ah, et ramasser quelques légumes aussi
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Cerièra tournait en rond chez elle, cette histoire de médaillon lui était revenue en tête désormais que le mirabellier y laissait un peu de place. Poma lui avait laissé quelques cailloux sur le chemin, mais était loin de lui avoir dit tout ce qu'elle savait. Et si l'intuition de la brune se révélait juste, la vieille fromagère ferrimontaine lui cachait depuis bien longtemps quelque chose de fondamental, d'important. Mais pourquoi lui aurait-on caché une chose pareille ? Les «grands» et les secrets ne se réalisent-ils pas qu'ils se rendent abominables, et laissent derrière eux les nuds que d'autres devront défaire ? *Bande d'irresponsables !*
Elle était en colère, au fond, la griotte, mais pour faire déplacer Poma, elle devait ne rien en laisser paraître dans le courrier qu'elle lui ferait. Un vélin en main, elle chercha un endroit pour écrire. Le bureau ? Non, trop «fermé». La table non plus Assise en tailleur devant la cheminée, c'est quand elle allait bien. Seul le grand air pourrait la calmer, elle prit donc la direction du potager. Au milieu des légumes, parfait ! En plus, elle pourrait en ramener quelques-uns, histoire de les mettre au menu.
- Poma,
Fa bèl temps que t'ai pas donat de nòvas. Rassegura-te : vau plan. Qualques viatjes m'ocupèron l'esperit mantunas setmanas que disi, de meses !
Ara soi tornada a Foish, e i a quicòm que te ne vòli parlar. Soi segura que sabes de que. Alavetz davala de ta montanha se te plai, farai una tarta a las ortalissas grasilhadas.
T'espèri aquela dimenjada,
Avec Poma, comme avec feu ses parents, la communication se faisait en occitan. Le français, c'était pour «la ville» ou «les gens bien». Ou avec les étrangers, c'est pratique aussi pour se comprendre.
En tout cas, déjà que Poma n'aimait pas venir à la ville, si elle voulait la faire descendre de sa montagne, elle n'avait pas intérêt à lui écrire dans la langue du Roy.
Il ne restait plus qu'à prévenir Aryanna. Elles seraient deux à la recevoir, et ça, Poma ne s'y attendrait pas.
Ah, et ramasser quelques légumes aussi
Traduction de la lettre (c'est du mot à mot, c'est laid) : Ça fait longtemps que je ne t'ai pas donné de nouvelles. Rassure-toi : je vais bien. Quelques voyages m'ont occupé l'esprit plusieurs semaines
que dis-je, des mois !
Maintenant je suis rentrée à Foix, et il y a quelque chose dont je veux te parler. Je suis sûre que tu sais de quoi. Alors descends de ta montagne s'il te plaît, je ferai une tarte aux légumes grillés.
Je t'attends ce week-end.
Maintenant je suis rentrée à Foix, et il y a quelque chose dont je veux te parler. Je suis sûre que tu sais de quoi. Alors descends de ta montagne s'il te plaît, je ferai une tarte aux légumes grillés.
Je t'attends ce week-end.
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