Kelel
[ En visite ]
Passablement alcoolisée pour changer des dernières semaines, Azur cuvait au comptoir, la joue contre le bois crasseux, une main tenant fermement sa chope et l'autre bras pendant le long du corps. Les combats étaient divertissants quelques minutes, puis prenaient une allume de déjà vue qui n'offrait rien de plus que l'envie de boire encore et encore pour tenter de taire l'ennui. Certes, la Pâle aurait très bien pu se pinter la tronche au sein de la bâtisse, mais l'Imbu ne semblait plus disposé à gérer ses écarts, au point de la jeter dehors pour le restant de la journée depuis le petit matin. Le Rat Crevé était trop connu, trop vide, aussi avait-elle jeté son dévolu sur cet endroit puant la sueur, le sang et la gerbe. Un paradis nouveau pour celle qui n'était plus que l'ombre d'elle-même.
L'Oeil valide roulait dans l'orbite, glanant des faciès en rapport aux informations entendues entre deux beuglantes. Les clients ne se méfiaient pas ici. Ils étaient trop en proie à cette effervescence morbide des taules voisines. Un soupir souligna la morosité s'emparant inlassablement de sa carcasse. Noyer le chagrin par l'ivresse était définitivement la seule chose à faire. Et, après avoir terminé son godet, alors que Kelel s'apprêtait à recommander de quoi s'enivrer, quelques raclements et vociférations interpellèrent son attention. Un petit temps fut nécessaire pour comprendre et surtout pour voir l'objet premier de ces éclats de voix au comptoir. Un dégoût certain s'emparait de ses voisins de beuverie. La raison, d'abord difficile à entrapercevoir, se dévoila au regard Azur comme un pavé balancé dans une flaque d'eau. Un lépreux.
'manquait plus qu'ça pour parfaire l'tableau. Haussant les épaules, la Blanche retourna à son breuvage. Une gorgée, puis une seconde, avant de se remettre à parler pour elle-même, ou pour qui saurait et voudrait l'entendre. 'bien qu'à la Cour qu'on peut voir ça. V'là qu'l'autre droguée a fait un p'tit comme elle. Hé. Mon Chat ! Ah oui, on en oublierait presque la présence de la jeune nièce, quelque part dans la foule. La pauvrette devait être à sec côté conneries à balancer dans les dents de sa tante, tant l'état de cette dernière était récurrent depuis la disparition tragique de Renarde. J'ai p't'être bien trouvé l'mâle de ta vie. D'vrais v'nir t'occuper d'ça. Fissa. Ricanante, la Borgne scrutait désormais de son regard torve la mignonne qui, décidément, n'était pas au bout de ses peines avec une telle famille. Bien sûr, la folle ne s'attendait à rien de moins qu'une ruée dans les brancards de la part de la jeunette, mais c'était un des rares points, dans sa vie, à encore parvenir à lui tirer un sourire.
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Passablement alcoolisée pour changer des dernières semaines, Azur cuvait au comptoir, la joue contre le bois crasseux, une main tenant fermement sa chope et l'autre bras pendant le long du corps. Les combats étaient divertissants quelques minutes, puis prenaient une allume de déjà vue qui n'offrait rien de plus que l'envie de boire encore et encore pour tenter de taire l'ennui. Certes, la Pâle aurait très bien pu se pinter la tronche au sein de la bâtisse, mais l'Imbu ne semblait plus disposé à gérer ses écarts, au point de la jeter dehors pour le restant de la journée depuis le petit matin. Le Rat Crevé était trop connu, trop vide, aussi avait-elle jeté son dévolu sur cet endroit puant la sueur, le sang et la gerbe. Un paradis nouveau pour celle qui n'était plus que l'ombre d'elle-même.
L'Oeil valide roulait dans l'orbite, glanant des faciès en rapport aux informations entendues entre deux beuglantes. Les clients ne se méfiaient pas ici. Ils étaient trop en proie à cette effervescence morbide des taules voisines. Un soupir souligna la morosité s'emparant inlassablement de sa carcasse. Noyer le chagrin par l'ivresse était définitivement la seule chose à faire. Et, après avoir terminé son godet, alors que Kelel s'apprêtait à recommander de quoi s'enivrer, quelques raclements et vociférations interpellèrent son attention. Un petit temps fut nécessaire pour comprendre et surtout pour voir l'objet premier de ces éclats de voix au comptoir. Un dégoût certain s'emparait de ses voisins de beuverie. La raison, d'abord difficile à entrapercevoir, se dévoila au regard Azur comme un pavé balancé dans une flaque d'eau. Un lépreux.
'manquait plus qu'ça pour parfaire l'tableau. Haussant les épaules, la Blanche retourna à son breuvage. Une gorgée, puis une seconde, avant de se remettre à parler pour elle-même, ou pour qui saurait et voudrait l'entendre. 'bien qu'à la Cour qu'on peut voir ça. V'là qu'l'autre droguée a fait un p'tit comme elle. Hé. Mon Chat ! Ah oui, on en oublierait presque la présence de la jeune nièce, quelque part dans la foule. La pauvrette devait être à sec côté conneries à balancer dans les dents de sa tante, tant l'état de cette dernière était récurrent depuis la disparition tragique de Renarde. J'ai p't'être bien trouvé l'mâle de ta vie. D'vrais v'nir t'occuper d'ça. Fissa. Ricanante, la Borgne scrutait désormais de son regard torve la mignonne qui, décidément, n'était pas au bout de ses peines avec une telle famille. Bien sûr, la folle ne s'attendait à rien de moins qu'une ruée dans les brancards de la part de la jeunette, mais c'était un des rares points, dans sa vie, à encore parvenir à lui tirer un sourire.
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