Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, ..., 11, 12, 13   >   >>

[RP] Ouvert : Fight Club*

Yap.
Les doigts courent sur ses lèvres ; Yap en croque un bout, voir quel goût a la sagouin. L'index est à sa convenance ; et à la noiraude de se dire qu'il faudrait lui retourner la politesse en lui offrant le casse-croûte : une paluche osseuse et poisseuse, en plein dans le pif, voilà son 4h. Malheureusement, un homme arrête son geste ; un instant, elle lâche son emprise sur la Vipère, accompagnant du regard le nouveau combattant. La brune aurait bien voulu contester ; mais vu la dégaine du type, valait mieux fermer son claquoir, comme conseillé plus tôt par la bestiole. Elle s'en retourna donc vers celle-ci : Yap était couarde, elle préférait s'en prendre à quelqu'un de sa taille. Saillante, les baloches flottantes dans un fut trop large pour des hanches osseuses, une gueule d'enfants des rues, petites fleures des pavés, trop beurrées pour se lâcher la grappe. Ainsi :

-Toi et moi, c'est après. En attendant, on va au bar. Un peu qu'tu vas m'la rembourser c'te binouze, SALOPE !

Yap ne déconnait pas avec ce genre de chose ; surtout quand il s'agissait de se mettre en forme avant de combattre, et encore mieux si c'était gratos.
Jutta.
    [COMBATTANTE DE LA PROCHAINE MANCHE... VOYEZ QUAND VOUS VOULEZ !]

    L'insolente apprécie la morsure comme on accueille un quartier de citron enfoncé dans la gorge : en grimaçant. Et pourtant, ce n'est pas de douleur que la bouche s'écorche en une mimique affreuse, non. C'est le dégoût qui se lit dans les pupilles dilatées d'excitation. Elle même n'aurait osé goûter ses propres doigts, mais l'empreinte de ces dents réveille des envies bestiales qu'elle craignait anesthésiées par l'alcool. La joue presque tendue pour recevoir la violence d'un poing, l'anguleuse se doit de rester sur sa faim.
    Un autre combattant s'est avancé. L'affirmé se sert d'un charisme branlant pour prendre place en l'arène, lui promettant alors qu'elle ne combattra pas contre le molosse. Mais de charisme en la Cour, il n'y a point.
    C'est tout de même son ticket de sortie.

    - Toi et moi, c'est après. En attendant, on va au bar. Un peu qu'tu vas m'la rembourser c'te binouze, SALOPE !
    L'index encore humide de la bave de l'énervée rejoint l'oreille vipérine.
    - Hé pucelle, c'pas en m'criant dans les esgourdes qu'tu vas m'battre... Put'relle va !

    Le paradoxe de ses paroles ne l'effraye pas & la Jutta de suivre de ce pas l'étrange bestiole louvoyant gracieusement - ou pas - entre les spectateurs. Se dire qu'elle est plus bestiole qu'elle ne lui vient pas non plus à l'esprit. Jutta ne sera pas la dernière à mépriser. Celle-ci est pire, elle s'en convainc.

    - T'me vides pas la bourse non plus, hein ? C'pas que mais j'ai pas encore accès aux caisses royales, grognasse.

    C'est qu'elle ne se refuserait rien. Tout en ponctuant subtilement ses phrases d'insultes, vipère coule une senestre habile près des ceintures des exaltés du combat. Avec un peu de chance, il y aura toujours un idiot... Un coup d'épaule, une main qui redresse, un coup vieux comme le monde ponctué d'un "Fais gaffe mon gars, on t'écras'rait ici !"
    Un sourire violente le visage déjà abîmé alors qu'elles arrivent enfin au comptoir. Et la fière de lâcher une poignée d'écus cliquetante bien que légère sur le bois mou de fluides quelconques.

    - Prends-en d'la graine, poulbot. Quand j'rembourse, j'rembourse !

    Sans doute l'imbécile détroussé ne sera pas du même avis... Encore faudrait-il qu'il s'en aperçoive.
    Car la bourse, elle, n'a pas bougé de place.

    - C'que t'as d'plus fort, vieillard ! Faut qu'on soit en forme. Et sinon, la moche, t'fais quoi dans la vie ?
    Y'a pas d'mal à papoter.

_________________
Scath_la_grande
[Arbitre - Juge sur la touche ?]


Quel foin derrière elle !
A croire que le bas peuple ne peut s'empêcher d'être bruyant en toutes circonstances, fêtant les victoires comme les défaites en beuglant et en bousculades.
Le regard ambré se détache de la cohue et se frôle à celui d'un breton barbu barbare, à peine, juste le temps de lui signifier un certain dédain.
Mais qu'est-ce qu'il a ce con à clignoter de la sorte ?

Deux candidats semblent se détacher du lot, un que la Musteile connait tout à plein à qui elle octroie un de ses rares sourires ainsi qu'un bref salut.
L'autre, lui est parfaitement inconnu et les fauves exercent sur lui une inquisition presque outrageante.
Léger haussement de sourcil qui argumente son museau renardier.
Insolente, comme toujours.

« Y-a-t-il une adresse où nous devrions remettre le colis de vos restes si jamais ça se passe mal ? »

Si la question semble s'adresser aux deux protagoniste du pugilat, les pupilles de l'Arlonnaise sont restées fichées sur le blondin, interrogatives, curieuses.
Ce qu'elle veut ? Juste un blase.
Même quelconque.
Même faux.
Juste un blase quoi, fais pas ton rat !




Mea maxima culpa pour le temps d'attente. Je vous envoie un mp... et c'est ce que j'ai compris hein, Takanomi VS Zeiss ?
Satyne
[Spectatrice du dimanche]


[...] Et sinon, la moche, t'fais quoi dans la vie ?

Ça décolle sa trogne du comptoir, les empreintes de la planche imprimées sur le faciès. Et vas-y que ça s'incruste dans les conversations.

Bah moi putain, je dormais ! Jusqu'à ce que ta voix de crécelle vienne me vriller un tympan. Elle peut pas se la fermer la grosse ?

Ici on s'invective, on se tape sur l'épaule sans se connaître et on devient meilleur pote pour une bière chaude offerte à la gracieuseté de quelqu'un d'autre. C'est le "club". Une ambiance douceâtre écornée par les beuglements de ceux qui se battent. Et quand le sang gicle, le premier rang en prend plein la chemise. C'est le meilleur moment selon Satyne.

Maintenant elle étire un sourire pour un semblant de paix. C'est que ses yeux se sont accrochés à l'or qui brille sur le bar. Avec de la chance y'aura de quoi lui payer un coup à boire. Déjà les relents d'alcool de l'heure passée se font la malle dans les reliefs de son cervelet. Elle décuve trop vite.

Le nez se lève au vent de la salle. Hum... Qui a-t-on là ? Un éclair rouge lui tord le coeur et elle s'en retourne à ses verres.


A boire on a dit !
_________________
Yap.
-J'te viderai bien aut' chose taleur, t'verras ; tu préfér'rais po m'rincer toute la soirée pour t'éviter d'perdre un bout d'tripailles dis ? Elle balançait ça la Yap, en vrac, tandis qu'elle fondait à nouveau dans la foule, chemin inverse, la lippe inversée dans un drôle de sourire. C'est qu'elle aimerait bien lui vider deux fois : et la bourse, et le cervelet. M'enfin t'façon, la bestiole d'en face, c'était pas un genre à laisser libre accès à ses poches. Mais bon. De toute façon, Yap était lancée ; même s'il lui arrivait de tenir le bout du bec à de grosses brutes bien épaisses, le petit gabarit faisait moins mal en cognant. Aussi, Yap jeta un coup d'oeil en arrière, voir si son p'tit poisson s'était pas tiré en douce. Non, là voilà qui vient se taper un bout de comptoir à côté d'elle. Dégainant sa chope dans un claquement, prête à enquiller, comme s'il y était question d'honneur, l'échevelée siffla entre ses dents, un ricanement aux bords des lèvres.

-J'suis une putain d'princesse ça s'voit nan ? Et j'va...

Vaut mieux pas savoir. T'façon, elle était d'accord avec l'autre là. Même si elle venait de casser son trip, alors pour la forme, Yap ronchonna :

-C'qu'elle fout l'aut' là, hé elle peut pas r'tourner s'limer les dents sur l'comptoir ? Encore qu'quelques minutes et la voilà qu'va faire partie du mobilier. Secouant la tête en roulant des yeux d'un air pathétique, avant de reposer ses mirettes pâles sur la Jutta -Z'auraient pu quand même faire un effort sur la déco hein ?
Takanomi
    [Dans l'arène, prêt à en découdre]

    Camille observait la salle autour de l'arène. Une sorte de désordre régnait et le point de vue était assez différent. Dans l'air flottaient des relents divers et toutes sortes de gaz issus d'on-ne-sait-où. Et au sol gisaient en flaques des substances bizarres. Une odeur âcre de transpiration régnait et une idée lui traversa l'esprit selon laquelle il serait bon de condamner la puanteur pour le danger public qu'elle représentait. Il y réfléchissait lorsque la femme rousse parla ainsi :

    -"Y-a-t-il une adresse où nous devrions remettre le colis de vos restes si jamais ça se passe mal ?"

    Comme elle le regardait intensément, il comprit que c'est à lui qu'elle s'adressait.
    Il goûta le cynisme.


    -"Justement, jamais ça se passe mal. Il n'y a que la bonté qui règne ici."

    Les préparatifs prenaient un certain temps, alors il descendit de l'arène, évacua un corps inanimé d'une chaise, prit ladite chaise, revint sur l'arène pour s'installer dessus en attendant. Lorsqu'il termina son verre, il le jeta tout simplement sur le côté.

_________________
Scath_la_grande
[Arbitre]


Le museau se tord légèrement, moue contrariée pour la capricieuse Musteile.
La réponse ne la satisfait pas mais alors, pas du tout.


« Soit ! Il est a espérer qu'une âme charitable vous aide à ramasser vos membres éparses. »

Un haussement agacé de l'épaule lui indique qu'elle clôt là la conversation.
De son air altier, elle se détourne de lui et tape quelques coups brefs dans ses mains gantés de cuir.


« Faites vos jeux ! Rien ne va plus !
Blondin contre Colosse, qui remportera le pugilat ? Faites vos paris et vite ! Et s'il vous manque pécune, la Rouge ici présente vous prêtera cliquailles à un taux d'usure défiant toute concurrence
- et c'était le cas de le dire mais pas forcément à l'avantage de la victime clientèle - dépêchons, dépêchons ! »

Eh ouais, faut bien faire tourner le commerce, m'sieurs dames !
Les adversaires s'échauffent chacun de leur côté, l'un les muscles, l'autre la descente.
Et dans l'attente, le museau se tourne vers une silhouette, le léger sourire qui borde sa lippe estompe l'austérité pour un temps.
La Frayner aurait bien posé une main affectueuse sur son épaule, mais cette époque là s'est révolue avec sa stature grandie et les années passées, elle se contente d'une vague étreinte sur son bras toute en retenue.
Le ton est à la confidence.

« Mon fils, voyez-vous, si j'avais eu à parier sans les connaître, j'aurai misé fort sur le blondin, 'sont teigneux ceux là, et il est plus sec, moins volumineux que l'autre colosse, là ! Donc plus rapide.
Mais pour avoir côtoyer le Zeiss, et l'avoir vu aux combats, il est âpre assez et rarement rate son coup. C'est sur ce dernier que j'aurai misé. »


Reprenant sa fonction, elle y perd son sourire et l'affable de son ton.
Une nouvelle fois, les paumes frappent pour appeler au silence, et ainsi donner le signale de départ.
Une main reste en l'air.


« Tenez-vous prêt messieurs, et que Dieu soulage vos chairs ! »

Un regard ambré de part et d'autres pour voir si les deux protagonistes sont fin prêts, la main s'abaisse en même temps que la fine silhouette se recule pour leur laisser place.

« Que le combat commence ! »

Allez ! Foutez-vous sur la goule !
Guise_eusaias
[Parieur]

Mais bordel, qu’est-ce que tu fais là ? Il s’agirait de te tirer, Guise, ça n’est pas un lieu fréquentable ça. Encore moins pour toi. Regarde-toi, avec ton air paumé et tes petits bras faiblards : tu espères faire peur à qui ? À tous les coups, quelqu’un va remarquer ton teint blafard, preuve que tu es resté alité trop longtemps au lieu d’apprendre à te battre convenablement. Et à tous les coups, ce quelqu’un trouvera que tes bottes, elles le bottent. Et tu finiras comme Renaud, à poil sans tes bottes. Sauf tu ne m’écoutes absolument pas, ça t’éclate de traîner là. Et puis, ils te font pas peur ces gens. Sauf peut-être l'espèce de géant. Et quelques autres. Mais bon, au moins, tu sais te défendre… Enfin, tu connais la théorie quoi. Un coup de coude par ci, un coup de genou par là, et puis on finit avec une patate dans les dents adverses, et hop, c’est dans la poche. Enfin bon, pour le moment tu vas me faire le plaisir de rester dans les rangs des spectateurs.
Sous tes yeux, ça se bat drôlement bien. Tu es resté anormalement discret pour l’instant, le visage fermé, te contentant de garder les yeux fixés sur ce qui se passe dans l’arène. En vérité, tu es littéralement fasciné. Tu viens de plonger dans un monde dont tu ignorais jusqu’à l’existence, et on peut dire que tu n’es pas déçu ! Alors certes, niveau odeur, ça n’est pas le top du top. Et devoir te tenir aux côtés de tant d’inconnus, ça n’est pas non plus ce dont tu rêves. Mais ton nez s’habitue rapidement, et tu fais abstraction des autres spectateurs, toute ton attention concentrée sur les combats qui s'enchaînent. Tu te laisses griser par le spectacle, et tu pousses de temps à autres des petits « oh », qui expriment successivement la surprise, la colère, l’enthousiasme, et la déception, et qui se noient dans le brouhaha environnant. Tant d’émotions te submergent… et ce, sans même avoir besoin de tise. Juste de la baston. Si c’est pas chouette, ça.

Le combat de ta plus ou moins nouvelle sœur constitue le paroxysme de la dinguerie de l’effervescence de l’émotion. Et en plus de ça, ce combat de titans se solde par une victoire : elle est de la famille, ça se voit. Tu te mets carrément à avoir des palpitations, totalement ensorcelé par l’agitation collective. Un peu plus et tu vas t’évanouir tant tu es exalté par ce que tu vois. C'est sûr, cet endroit est fait pour toi. Tu pourrais passer le reste de ta vie là. Enfin, faut pas déconner Guise, ta durée de vie ici n’excèderait certainement pas quelques heures. Mais à part ce léger détail, tu pourrais passer le reste de ta vie là.
Fort heureusement pour tout le monde, et avant que tu ne sombres dans une folie totale due à un trop-plein d’émotions nouvelles, ta mère vient te ramener à la raison. Allez, on se calme, Guise : si tu es là, ça n’est pas pour te tourner les pouces. Il va falloir lâcher le pognon. Tu écoutes attentivement les conseils maternels, ponctuant chacune de ses phrases d’un hochement de tête approbateur, du moins en apparence. À peine Scath s’est-elle éloignée pour rejoindre sa place d’arbitre que tu décroches la maigre bourse de ta ceinture et y pioche quelques écus. Tu t’en fous, t’es libre et tu aimes désobéir. Et de tendre tes économies vers la demoiselle qui beugle depuis un moment déjà que c’est elle qui prend les paris.


J’parie sur l’espèce de blond là.
Takanomi
    Face à lui, il avait une bête. Dès le moment où il vit le Colosse, il comprit que s'il ne portait pas le premier coup, le combat avait de grandes chances de se finir prématurément. Avec une sorte de frénésie, Camille ouvrait et fermait sa seule, observant l'effet saillant de ses phalanges. Lorsqu'il fit craquer ses doigts en les pressant contre son genou, il se leva, retira sa cape et se libéra du poids de son épée résolu qu'il était à porter le premier coup pour espérer sauver sa peau. Sauf qu'il ne décela aucun moyen sûr de l'approcher, ce qui amenuisait les chances de d'emblée le mettre au tapis.

    Tout à sa réflexion, il marchait le long du bord en le guettant comme un prédateur vif qui appréhende une énorme proie.
    Mais il avait face à lui une bête. Ce n'était pas une question de physique imposant ou de muscles. Tout se lisait sur les visages. Et en l'occurrence, il perçut le sinistre du regard de son adversaire. Il trouva alors une façon de l'approcher et dans la foulée, il retira sa chemise. Un bandage de toile recouvrait son moignon et les muscles saillants de son torse, recouvrant ainsi une bonne partie d'un buste marqué et cisaillé. Son bras unique tournoyait d'avant en arrière pour s'échauffer.


    -"Que le combat commence !" cria la donzelle.

    Sans autre forme de procès, il bondit, avec sûreté et rapidité. L'intention était claire, jouer la surprise, porter à son adversaire un coup précis entre la bouche et le nez pour lui faire perdre tout repère, et ensuite le finir, même en le tuant, pour être sûr qu'il ne se relève pas. Tout s'était passé en une fraction de seconde et de se jambe fuselée il avait bondit de tout son poids, fléchissant son bras, le poing ferme.

    Et tout s'arrêta.


    [Dans l'arène, l'esprit décousu]

    La seule chose qu'il vit, c'était une masse dure qui le percuta. L'instant d'après, il n'y avait plus rien. Sa course aérienne s'était stoppée, le haut de son corps bascula en arrière à la renverse et ses jambes s'élevèrent en ses lieu et place. Un nuage de sang avait fait son apparition, scintillant, étincelant de rubis épars. Dans un choc mat, le corps inanimé atterrit dans l'arène, vidé de tout conscience.

    Et c'est ainsi que le combat se scella.

_________________
Satyne
[De spectatrice à parieuse]

Un effort sur la déco ? Non mais elle se croit au Louvres l'autre ? Et vas-y que ça ronchonne. Que ça bougonne. Que ça se tord d'inconfort sur son tabouret. La brune se décide à déplier sa carcasse, trop flemmarde pour en découdre, et s'exile vers l'arène. Le combat va commencer, et il serait tout opportun de parier sur les gus qui se tapent la goule. Jouant des coudes elle s'approche suffisamment des jouteurs pour y reconnaître quelqu'un. Il semblerait que dans la basse fosse du club beaucoup de têtes soient connues.

Bah merde Camille !

Et la voilà qui lève une main, sûre de se faire voir et entendre "50 écus sur le manchot !". A peine a-t-elle dit cela, validant par là son pari, que le n'a-qu'une-patte en question traverse l'arène sans toucher le sol. Outch. Avec de la chance on ne l'a pas remarquée. Satyne esquisse un pas en arrière, l'air de rien. Un demi tour sur elle même, et elle se retrouve en face du gars qui relève les mises. L'esquive attendra. De mauvaise grâce elle lâche ses fonds, sûre de sentir le regard de Scath sur sa nuque. Chez la Rouge on déconne pas avec l'argent.

Un soupir fend ses lèvres. La journée a plutôt mal commencé. Allégée de ses écus il lui faut s'assurer de se refaire pour se rincer le gosier jusqu'aux matines. Noyer le poisson ça coûte cher ! La maigrelette flâne, et tournicote autour de l'ère du combat, se joignant parfois aux autres pour exhorter Camille à se lever. Et tandis qu'elle balaie la salle du regard, ses yeux s'arrêtent sur une tignasse rousse. A côté de sa mère, rouge sur rouge. Comment ne pas le reconnaître ?

Il a grandi. Les traits poupons se sont lissés pour se creuser et s'affirmer en ceux d'un jeune garçon. Combien d'heures l'a-t-elle veillé ? Combien de temps à regarder ce front, ce nez, ces pommettes ? A espérer qu'il se réveille ? Aurait-elle eu droit à une lettre de la part de Scath pour lui faire savoir la bonne nouvelle ? Le silence se mue en amertume, et elle se met à couver de la rancoeur.

La bouche s'assèche. L'espace qui les sépare est avalé. La brune met de côté les principes, la peine, et l'interminable silence qui les a tous broyés. Il n'y a plus qu'une nourrice qui retrouve son protégé. Et dans ses bras elle serre son Tout.


Guisou.
_________________
Takanomi
    Une voix martelait son esprit et demandait "Est-ce un endroit pour mourir, garnement ?", tandis qu'il n'avait pas pleinement repris conscience. "Bien sûr qu'il ne sied pas à ma personne de mourir icelieu" répondait une autre. "J'enterrerai l'humanité entière plutôt que de me laisser crever dans cette chiotte de monde", poursuivait-elle. "ALORS RELEVE-TOI !!" hurla la voix rauque et il cligna de l'oeil.

    Il ouvrit un oeil, l'autre étant anormalement fermé. Il n'émergea que partiellement et un bruit assourdissant emplissait ses oreilles. "Où suis-je ?" se demandait-il. Une douleur intense lui cisaillait le côté du front et l'arrière du crâne. Il peinait aussi à respirer. Son index bougea légèrement, puis ses autres doigts en firent de même successivement. Ensuite son poignet, son avant bras et son coude. Dans un geste brusque, c'est tout le bras qui redressa son buste.

    -"Je suis vivant..." marmonna-t-il. Sa bouche était en sang, c'est le goût ferreux qu'il avait sur la langue qui le lui rappela. Aussi, il cracha sur la côté pour évacuer la désagréable sensation. Sur quasiment la moitié de son visage ruisselait le sang, son oeil gauche était partiellement fermé à cause de la boursouflure de son arcade sourcilière marquée d'une plaie béante et fraiche. Le haut de son net était écorché aussi et ensanglanté. En gros, il pissait le sang. Du bout des doigts, il s'en était rendu compte. Il réalisa alors que le combat était terminé et qu'il avait perdu.

    Sur son chemin vers la sortie, il avisa l'arbitre.

    -"J'espère que vous avez aimé ma séance d'échauffement."

_________________
Jutta.
    [COMBATTANTE... AH, DÉJÀ ?]

    - Ouais ouais paillarde, prends donc c'que tu veux...

    C'est bien à Satyne qu'elle s'adresse, d'un ton si détaché qu'on se demanderait si elle ne parle pas à une voix dans sa tête. Heureusement, elle n'en a pas, de voix dans sa tête. Pour le moment. Ça ne saurait tarder. Bref. Ce n'est pas - vraiment - Jutta qui paie.
    Dos plaqué au comptoir, l'œil est vissé sur l'arène pour ne pas louper une miette de la branlée que se prendra le manchot. Elle n'a pas parié - elle n'a pas un rond dans ses poches, rappelez-vous, & les pièces payant les boissons ne sont là que par l'inconscience d'un idiot. L'oreille sélectionne les braillements de l'arène, ignore les invectives des greluches qui l'encadrent.
    Pourtant, c'est vrai, c'est elle qui a engagé la parlotte. Mais Jutta est ainsi. Elle fait parler, pour mieux n'avoir rien à dire. Elle fait brailler, pour mieux se concentrer. Et si elle sent deux pupilles scellées sur sa trombine, si elle sent le point d'interrogation lui piquant la joue tant il est insistant, & si elle finit par répondre d'une voix rauque, ce n'est que pour mieux prouver qu'elle est un peu - beaucoup - à côté de la plaque.

    - Un manchot encastré, c'pas mal au d'ssus d'une cheminée...

    Quoi que pas tant que ça, finalement. L'impotent s'en tire bien pour un combat si court, il repart même sur ses deux jambes, aussi entier qu'un amputé peut l'être du moins.

    - Hé la chiure, c't'à nous !

    D'un seul coup retournée, vipère vide chope, rote un coup pour la foi, & déjà se fraie un passage dans la foule à coups de coudes entre les côtes. C'est qu'elle est un peu catin sur les bords. Et sans manquer d'en envoyer un dans les côtes du manchot en passant - ça peut plus lui faire de mal n'est-ce pas -, l'anguleuse prend possession de l'arène, bras ouverts pour accueillir la Yap.

    - Allez, allez, viens m'péter la tronche.

_________________
Vran
[Combattant, re spectateur bientôt, re combattant peut-être après.]

Du chahut, et une femme vient s'écraser aux pieds de Zeiss. Il la regarde se relever péniblement, la laisse s'aider de son bras sans sourciller, et se contente de pencher vaguement la tête sur le côté lorsqu'elle se retrouve en face de lui. Sans piper mot, il la laisse filer. Derrière son apparente impassibilité, il se demandait bien comment ce genre de personne -dont la Cour semblait emplie- se débrouillait pour survivre dans un tel environnement. Mais bref. En quelques secondes à peine, l'événement est oublié, le combattant attend un adversaire.

Quelqu'un finit par entrer dans l'arène. L'œil azurin se permet une analyse de la personne qui vient risquer son destin face à lui. Il est de ceux qui se bâtissent par eux-même leur charisme, mesurant leurs gestes afin que ceux-ci renvoient précisément l'image voulue. Et celui-là semble rôdé à ce jeu.
Les billes de givre s'accrochent à Blondin alors que celui-ci effectue son manège. Cependant, lorsqu'il ôte sa chemise, Zeiss ne peut s'empêcher de pencher une nouvelle fois sa tête sur le côté, de manière plus marquée cette fois. Durant un instant, il hésite à s'attaquer à un manchot. Mais dans son esprit, la question se règle bien vite: Blondin a choisi d'être ici, il a scellé son sort par sa propre main. Il sera donc un adversaire, comme les autres. Et à ce titre, Zeiss se concentre pour oublier la condition de son vis-à-vis. Car comme toujours, il écartera au mieux tout les risques d'essuyer une défaite, tout particulièrement l'excès de confiance.

Pendant que la Rouge tente d'attirer les parieurs, le regard de Zeiss refusait de se retirer du manchot. Celui-ci semblait l'analyser en retour tout en marchant au bord de l'arène. Du stress, peut-être? Qui sait. L'homme se mit en garde lorsque Scath enjoint les combattants à se tenir prêts. Puis elle marqua le début du combat. Immédiatement, blondin bondit vers Zeiss, non sans agilité. Une attaque surprise, marquée par le désir de frapper le premier, vite et bien. Cela n'allait pas tarder à s'avérer insuffisant.
L'ancien chevalier avança tout en se désaxant sur la gauche et s'écarta de quelques centimètres de la zone visée par le blond, puis renvoya celui-ci d'où il venait d'un puissant direct du droit. Il y avait mis toute la force dont il était doté, si bien que vers la fin, le direct ressemblait un peu à un crochet.

Blondin gît, inconscient à l'autre bout de l'arène. La victoire est pour Zeiss. Celui-ci récupère ses biens et quitte le centre de l'attention, retour parmi la foule, à observer les combats suivant. Peut-être qu'il retournerait mettre sa force à l'épreuve plus tard, si on le lui permet.

_________________
Yap.
Gros vent ; Yap ravala le quatrième chapitre de son cours "Chui'feing, pour une décoration bien être en total accord avec votre moi intérieur". Dommage, elle aurait bien tapé un brin causette sur ce comptoir à l'allure vachement zen : la dent encastré à côté de son coude achevait de comprendre ce qu'on foutait là. Boire & se battre. Du bout d'un ongle sale, la noiraude gratta machinalement l'émail de la ratiche, en affichant une moue sur le visage, cachée à demi par sa chopine, suivant des yeux une partie de l'installation qui se barrait. C'est ainsi qu'elle accrocha le regard d'un gamin, et avant qu'elle n'ait le temps de faire semblant de ne pas être là, le voilà qui lui tombait sur la pomme. La brune trouvait ce genre de morceau légèrement fatiguant, car ils avaient toujours le dernier mot, et ça, c'était bien un truc qui la foutait en rogne. Depuis qu'une gamine lui avait extorquée 12 écus 75 aux cartes la semaine dernière, après avoir bu & manger à son crochet toute la soirée, Yap évitait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des joues rondes et des grands yeux mouillés. Mais un mince sourire s'étira sur ses lèvres quand Guise lui tendit sa bourse. Il payerait pour son homologue, intérêt compris.

-J'prends l'tout gamin ; t'as misé sur l'bon ch'val. Tu savais qu'il avait d'jà tué deux hommes à la seule force de son annulaire ?

-Hé la chiure, c't'à nous !


Ca tombait à point ! Avec poigne, la Yap dépouilla de ses économies le garçon, suivant par la même occasion la Jutta qui filait, tandis qu'en même temps, le blondin achevait de voler à travers l'arène improvisée. Il était temps de se barrer avant que le garçon ne proteste, aussi, en toute hâte, la brune brailla en arrière, histoire de gagner du temps :

-Et t'savais qu'en plus il savait voler ? Bouge po, j'vais r'mettre ça au teneur des paris !

Un ricanement suivit son sillage, tandis qu'elle se frayait un passage à travers la foule, disparaissant par la même occasion. Provisoirement du moins, car elle ne tarderait pas à monter sous le feu des projecteurs. Enfin, voyez. Elle essaya tout de même de doubler Jutta. Par principe, il était hors de question que celle-ci monte sur l'arène avant elle ; question d'honneur ! En plus, il paraît que ça portait malheur. Le combattant précédant en avait fait démonstration. Au final, elle vint cueillir la Vipère dans ses bras qui s'agitaient de toute force à la recherche d'équilibre ; quelqu'un venait de la pousser fortement vers l'arène, et elle se prit les pattes sur la marche, précipitée. Pif contre pif avec sa concurrente, elle s'étrangla d'un juron :

-Pute borgne ! ça a d'jà commencé ?!
Guise_eusaias
[Parieur pas content]


À peine as-tu levé le bras que déjà, une main se saisit de ta mise. Il paraît que l’inconnu qui s’apprête à se battre a tué deux hommes à la seule force de son annulaire. Ah ouais, quand même, c’est pas mal. Tu baisses la tête et regardes ton doigt, en te demandant si tu pourrais en faire de même. Ben ouais, pour sûr. Si un blond a réussi à le faire, c’est que ça ne doit pas être bien compliqué. Et si l’auriculaire s’invite dans la partie, à tous les coups tu pourrais tuer cinq types à la seule force de tes deux doigts. Laissant là tes considérations, au demeurant passionnantes, ton attention se reporte sur le ring. Tu voudrais maintenant prouver à ta mère que tu es un génie, un véritable visionnaire en matière de baston.
Sauf que tu as loupé le début du combat et, lorsque tu relèves la tête, la seule chose que tu vois est un blond, à qui il manque un bras, atterrir violemment sur le sol. Euh... C'est une blague ? Allez, bouge-toi blondin, relève-toi. Il ne va quand même pas laisser le géant s’en sortir ainsi, sans même une égratignure. Hé, m’sieur le blond, il serait de bon ton de vous relever et d’aller foutre la misère au géant là. Allez, hop hop, on se bouge. Plein d’espoir, le regard fixé sur l’homme à terre, la mâchoire crispée, tu ne réalises pas que ta maigre fortune vient de s’envoler. Pas encore.

Tu aurais pu rester ainsi plusieurs heures, à attendre que le triste perdant se relève, mais quelque chose vient t'interrompre. Ou plutôt, quelqu’un. La scène qui t'occupe depuis maintenant plusieurs heures est balayée et disparaît instantanément de ton esprit. Une nourrice vient de faire son apparition. Pas n'importe quelle nourrice, la nourrice. Elle te sert dans ses bras. Et, fermant les yeux, tu enlaces celle qui t’a tant manqué. Ou bien est-ce elle qui t’enlace ? S'il est vrai que tu as grandi, tu redeviens, dans ses bras, un tout petit garçon, fragile et sensible.
Ainsi, au beau milieu de ce déchaînement de violence, se déroule en aparté une scène des plus attendrissantes. Le reste du monde a disparu et, pendant quelques secondes, il n’y a plus qu’elle et toi. Plus qu'un petit roux qui se tient contre celle qui l'a bercé et à qui il doit tout. Plein d’émotion de la revoir, toi, petit adolescent, si prétentieux devant tous les autres et si humble devant elle, profites encore quelques instants de la chaleur qu’elle t’apporte. Tu lui chuchotes ensuite à l’oreille ce que tu aurais aimé lui dire depuis si longtemps.


Je vais bien. Tu m’as manqué.

Toute forme de réflexion et de cogitation est chassée pendant quelques secondes incroyables et hors du temps. Mais il te faut maintenant revenir à la réalité. Sinon, j’en connais un qui risque de finir humilié, voire carrément ridiculisé.
La réalité, dans sa plus grande trivialité, vient frapper et tu recules d’un pas, à contrecœur. Que va dire ta mère si elle réalise que tu t’es fait souffler tout ton pécule en un seul combat, tout ça parce que tu ne l’as pas écoutée ? Prenant ton air d’adulte qui a la totale maîtrise de ce qu’il s’apprête à faire, tu regardes Satyne avec un sincère sourire qu’il est rare de voir sur ton visage.


Ne bouge pas. Je reviens tout de suite.

Et, sans attendre de réponse, tu t’élances à la poursuite de la voleuse et t'agites dans la foule pour la retrouver, donnant des coups par-ci par-là, et levant de temps à autre le bras pour appuyer sur la tête d’un type trop grand qui t’empêche de voir le paysage. Si tu continues à gigoter comme ça, ça va finir en pugilat général.
Mais soudain, tu aperçois la coupable. Elle est dans l'arène. Le roux est radin, inconscient et il tient à sa fierté. Arrivé à la limite du ring, il ne te reste plus que deux possibilités : mentir, ou laisser tomber, perdre à jamais ton honneur et subir une belle engueulade maternelle. Peu familier avec des concepts tels que l’honnêteté ou la morale, ton choix est vite fait. Pas loin de l'arène, incapable de t'approcher davantage, tu te mets à émettre des cris stridents qui se veulent virils et qui, en réalité, n’impressionneraient pas même un bébé moineau aveugle et unijambiste.


Au voleur ! À l'assassin ! Rendez-moi mes sous ! J’ai pas parié sur l'espèce de blond, j'suis pas fou ! J’ai parié sur l'géant. J'ai gagné ! Rendez-moi mes souuus !

Accompagnant le geste à la vocifération, tu fais de grands signes des bras et t’adresses aux membres de la foule autour de toi, histoire de leur signifier que s’ils voulaient bien monter sur le ring pour aller récupérer tes économies, ça serait sympa. Parce que toi, tu ne te sens pas trop d’y aller, sur le ring.
Guise, l’objectif n’était-il pas de ne pas te faire remarquer, et de récupérer ton pognon sans que ni ta mère ni Satyne ne soient informées de tes péripéties ? C’est sûr que planté là, à hurler comme un môme de mauvaise humeur, susceptible de te prendre une mandale à tout instant ou même de te faire dégager par le videur, tu ne risques pas de te faire remarquer.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, ..., 11, 12, 13   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)