Satyne
[Spectatrice - sauveuse de rouquin, ou presque]
Un vide qui se comble. Ainsi donc les abysses ont un fond ? Contre elle la chaleur de cet enfant qui lui avait racheté une conscience. La pureté à bout de bras comme elle aimait alors le dire. Le jour à suivre la Patronne Rouge sur les remparts, le jeune Guise à labri dans la tour des rondes, et le soir à veiller au plus près le nourrisson qui se débattait avec le monde. Une pause dans le tumulte. Une naissance difficile à laquelle elle avait assisté bien malgré elle, alors alpaguée par Scath qui menait sa mesnie dun claquement de doigt. Elle avait accepté la bride, et sétait faite femme lige de la Frayner. Cette dernière lavait démise de son serment lété passé, ce qui avait laissé à Satyne un goût dinachevé. Comme tous les idéaux dans lesquels elle sabîmait un peu trop souvent.
Il va bien. Sonnez les cors et les trompettes. Il va bien ! Et en plus elle lui a manqué. Ainsi donc le temps navait pas fait son uvre en balançant de rares bons moments à loubli. La donzelle hoche la tête, se rassérénant de ces quelques mots. Est-ce quelle ne se gonflerait pas dorgueil ? Cétait son « presque fils » alors elle pouvait bien lespace de quelques minutes ressembler à une poule et sa couvée ! La maigre poitrine senfle de fierté. À peine lidée suit son acheminement que déjà les mains se dénouent et la tête rousse file. Ho ce sourire ! Ce sourire naugure jamais rien de bon
Yap fend la foule, suivie de Guise, suivi de Satyne. Ils auraient presque pu faire la farandole en coupant ainsi à travers lespace réduit autour de larène, se collant aux miches. Youkaïdi youkaïda ! Mais ici point de chanson et de petit doigt en lair. On donne du coude, du pied, et parfois même de la tête. Yap a traversé les flots, Guise a eu droit au retour décume, quant à Satyne elle sheurte carrément à la vague. Impossible de remonter le courant !
Mais ! Maiiiis ! Laissez-moi passer bordeleuuuh !
Vas-y que ça couine. Cest surtout quelle est petite. Et que déjà elle se fait noyer sous les membres dégingandés dune poignée de gens trop grands. Ni une, ni deux, elle plonge au sol tête la première, et remonte à quatre pattes jusquà larène, sexhortant à ne pas penser dans quoi elle est en train de mettre ses mimines. Un glaviot par ci, une touffe de cheveux par-là, une flaque acide par ici (cest dla bière cest dla bière ). Le nez plissé sous leffort, elle finit par émerger non loin du jeune roux qui offre alors un spectacle dapocalypse. Parce que gueuler à lassassin dans une salle pleine à ras bord de gueules patibulaires, cest se douter que les gars sont pas enfants de cur le dimanche. Elle se décide à avancer vers Guise, mais cest sans compter sur ses orteils qui ripent et lui rendent le pas chancelant. La voilà qui sappuie du plat de la main sur le dos dune personne, saffalant de tout son poids contre elle. Satyne vient dengager Yap salement sur larène.
Dun coup de coude elle enfonce une cotte au petiot. La grâce de toute à lheure désormais effacée. Il en va de sa survie bou diou ! Et elle tord sa bouche vers lui en un murmure de colère « mais putain tas encore des rudiments à apprendre Tveux crever pour 10 écus ? » Dune main qui se veut apaisante elle tente de calmer la situation.
Non mais il déconne hein !
Et elle rajoute à ceux du premier rang qui prennent déjà la mouche.
Sa mère cest larbitre, alors jvous conseille de fermer vos mouilles et de regarder le combat. Sinon elle va vous tomber sur le râble à coups de pelle et vous naurez plus de yeux pour chialer.
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Un vide qui se comble. Ainsi donc les abysses ont un fond ? Contre elle la chaleur de cet enfant qui lui avait racheté une conscience. La pureté à bout de bras comme elle aimait alors le dire. Le jour à suivre la Patronne Rouge sur les remparts, le jeune Guise à labri dans la tour des rondes, et le soir à veiller au plus près le nourrisson qui se débattait avec le monde. Une pause dans le tumulte. Une naissance difficile à laquelle elle avait assisté bien malgré elle, alors alpaguée par Scath qui menait sa mesnie dun claquement de doigt. Elle avait accepté la bride, et sétait faite femme lige de la Frayner. Cette dernière lavait démise de son serment lété passé, ce qui avait laissé à Satyne un goût dinachevé. Comme tous les idéaux dans lesquels elle sabîmait un peu trop souvent.
Il va bien. Sonnez les cors et les trompettes. Il va bien ! Et en plus elle lui a manqué. Ainsi donc le temps navait pas fait son uvre en balançant de rares bons moments à loubli. La donzelle hoche la tête, se rassérénant de ces quelques mots. Est-ce quelle ne se gonflerait pas dorgueil ? Cétait son « presque fils » alors elle pouvait bien lespace de quelques minutes ressembler à une poule et sa couvée ! La maigre poitrine senfle de fierté. À peine lidée suit son acheminement que déjà les mains se dénouent et la tête rousse file. Ho ce sourire ! Ce sourire naugure jamais rien de bon
Yap fend la foule, suivie de Guise, suivi de Satyne. Ils auraient presque pu faire la farandole en coupant ainsi à travers lespace réduit autour de larène, se collant aux miches. Youkaïdi youkaïda ! Mais ici point de chanson et de petit doigt en lair. On donne du coude, du pied, et parfois même de la tête. Yap a traversé les flots, Guise a eu droit au retour décume, quant à Satyne elle sheurte carrément à la vague. Impossible de remonter le courant !
Mais ! Maiiiis ! Laissez-moi passer bordeleuuuh !
Vas-y que ça couine. Cest surtout quelle est petite. Et que déjà elle se fait noyer sous les membres dégingandés dune poignée de gens trop grands. Ni une, ni deux, elle plonge au sol tête la première, et remonte à quatre pattes jusquà larène, sexhortant à ne pas penser dans quoi elle est en train de mettre ses mimines. Un glaviot par ci, une touffe de cheveux par-là, une flaque acide par ici (cest dla bière cest dla bière ). Le nez plissé sous leffort, elle finit par émerger non loin du jeune roux qui offre alors un spectacle dapocalypse. Parce que gueuler à lassassin dans une salle pleine à ras bord de gueules patibulaires, cest se douter que les gars sont pas enfants de cur le dimanche. Elle se décide à avancer vers Guise, mais cest sans compter sur ses orteils qui ripent et lui rendent le pas chancelant. La voilà qui sappuie du plat de la main sur le dos dune personne, saffalant de tout son poids contre elle. Satyne vient dengager Yap salement sur larène.
Dun coup de coude elle enfonce une cotte au petiot. La grâce de toute à lheure désormais effacée. Il en va de sa survie bou diou ! Et elle tord sa bouche vers lui en un murmure de colère « mais putain tas encore des rudiments à apprendre Tveux crever pour 10 écus ? » Dune main qui se veut apaisante elle tente de calmer la situation.
Non mais il déconne hein !
Et elle rajoute à ceux du premier rang qui prennent déjà la mouche.
Sa mère cest larbitre, alors jvous conseille de fermer vos mouilles et de regarder le combat. Sinon elle va vous tomber sur le râble à coups de pelle et vous naurez plus de yeux pour chialer.
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