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[Archive] Lorsqu'un salon devient confessionnal

killijo_de_denere
Killijo_de_denere a écrit:
Crochet du droit... "je songe au mal que je lui ferai si jamais il l'apprenait..." Crochet du gauche de derrière le fauteuil, paf ! là où ça fait mal. Je n'ai pas envie de le perdre, que je veux pouvoir le regarder dans les yeux sans avoir à rougir de ce que j'ai pu faire ou dire.

En l'entendant parler, les images de la dernière scène du bureau lui reviennent en tête, la douleur dans les yeux de sa femme quand elle a compris, lui qui tournait la tête pour ne plus les voir, qui n'osait la regarder pour lui dire ce qu'il avait fait et avec qui. Quand le dernier coup arrive.

Je ne veux pas le perdre. Elle a tout dit. Il l'a perdue. Il le sait. Comment peut-il faire pour la reconquérir ? Il n'en a pas la moindre idée. Il la regarde, perdu, se disant qu'il a fait une grave erreur. En venant ici ? En gardant ses vieilles habitudes ? En voulant l'entraîner dans la voie qu'il maîtrise le mieux ? Il baisse les épaules et va se laisser tomber dans le fauteuil le plus proche.

Je ne suis qu'un imbécile, j'ai tout gâché

"- T'es content ?
- Quoi ?
- T'as tout gâché encore, dugland !
- Me parle pas comme ça, c'est l'coq, c'est normal !
- Tu peux pas admettre qu'il se range !
- J'y peux rien s'y résiste pas aux rousses, moi !
- Arrête ton char ! Il avait compris la leçon !
- Ben quoi, moi je l'ai retrouvé quand il l'a allumée, et r'garde, ça fait d'l'effet, l'est toute rouge... Encore un peu, et...
- pffff, la ferme !"

Il la regarde, toujours campée derrière son fauteuil, armure contre son nouvel assaut potentiel.

- Tu as raison, elle ne mérite point un homme comme moi, un séducteur qui oublie sa femme dès qu'il voit un beau minois passer. J'ai essayé, mais je n'ai pas su résister. Pourtant, Aristote m'en est témoin, j'en ai passé des soirées à lui dire que ce n'était pas possible ! Et il y a eu cet après-midi...

Il baisse la tête.


- Je suis une cause perdue, je vais te laisser. Merci de m'avoir écouté, Xalta, et merci de m'avoir parlé.

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killijo_de_denere
Xalta a écrit:
Tu sais que tu viens de l'anéantir ? Hein ? Mais non, il lui a demandé comment elle faisait! S'il ne voulait pas savoir, fallait pas demander ! Elle est amoureuse, c'est chou, non ? Non! Où est la croqueuse ? la séductrice ? Tellement sage ! si sage ! trop ! C'est très bien ainsi. Nenni ! Regarde la elle se sert d'un fauteuil comme d'un bouclier !

Un imbécile ?
Un peu oui.
Mais ça nous arrive tous d'agir de façon inconséquente.


Elle pousse un discret soupir.

Mais non reste !
Reste! tu n'es pas une cause perdue.
Juste un homme un peu paumé.


Il est peut-être temps qu'elle se livre un peu.

J'ai perdu un homme que j'aimais, il y a des années... j'ai voulu jouer la provocation, j'ai embrassé un autre homme... je l'ai perdu.

Ses mains gantées serrent le dossier du fauteuil.

Puis plus d'un an plus tard à cause d'un autre baiser, j'ai failli perdre celui qui est devenu mon premier époux.

Elle n'avait jamais pu oublier le regard et les paroles de Balthazar!, ni le regard de Belgarion. Elle ne s'était jamais sentie aussi misérable.

J'ai regretté le mal que je leur ai fait, mais j'ai surtout détesté ce que j'ai ressenti quand leur justes reproches ont pesé sur moi.
Et regarde aujourd'hui, cela m'a rendue plus ... sage.


Evoquer ces deux hommes la remuait toujours autant. Pourtant c'est d'une voix ferme qu'elle reprend.

Non tu n'es pas une cause perdue.
Il faut juste que tu le veuilles.
Le veux-tu vraiment ?
Devenir le Coq d'une seule

Killijo_de_denere a écrit:
Il se lève et se rapproche du fauteuil, non pas pour tenter à nouveau de se faire inviter dans l'alcôve, mais simplement parce qu'il voit une femme avec ses faiblesses face à lui. Il la regarde et l'écoute avec attention. La trahison, il connaît, mais il fut le seul à la commettre. Encore et encore. Combien d'amoureuses, de fiancées avait-il perdues ainsi ? Il ne voulait point avec Liz. Il le savait, mais il a voulu tout de même tenter l'aventure avec elle, parce qu'il l'aimait et parce qu'il voulait partager le reste de sa vie avec elle. Mais il s'était à nouveau laisser aller à ses vieux démons. Lorsqu'elle lui posa LA question, il la regarda avec un air grave.

- Ma douce, crois-tu que je serais ici à te parler et à te déballer mes histoires si je ne voulais vraiment donner une chance à mon mariage avec Liz ?

Il se reprit un verre de vin qu'il vida cul sec.

- J'ai été son coq pendant un temps, je ne regardais qu'elle, nous étions heureux. Mais depuis ce mariage... Je ne sais pas Xalta, est-ce si compliqué de ne point se sentir emprisonné ? Tu sais, je l'épouserais volontiers à nouveau dès maintenant si l'on me le demandait, mais nous étions si heureux... avant. Il n'y avait point ces idées de lui devoir quelque chose, de lui appartenir comme un cheval ou un animal domestique que l'on cite dans son inventaire. Je regrette cette période où nous vivions au jour le jour, heureux, sans nous préoccuper du reste.

Il soupira, tournant son verre vide, regardant dans le vague.

- Aujourd'hui, je ne suis que le mari de l'élue ducale. Je suis épié, elles viennent me relancer dans son dos, elles se disent leur amie mais lorsqu'elles sont seules avec moi, ou s'arrangent pour l'être, je te promets que le discours est tout autre. Et moi, je dois composer avec tout cela. Ce n'est point simple. Je ne crois pas être fait pour cette vie. Vraiment.



Xalta a écrit:
Elle soutient son regard, elle a recouvert son calme, son cœur a cessé de battre la chamade. Il demeure de sa brève plongée dans les souvenirs le goût amer de la nostalgie et un relent de regret. Ses épaules se sont voûtées légèrement sous le poids de ce passé dont elle ne fera jamais véritablement le deuil.

Je sais que tu es là pour ça, je veux juste que tu prennes bien la mesure de ta volonté d'où mon insistance. Plus tu m'affirmeras que tu l'aimes et que tu veux sauver ton mariage plus je sais que tu feras ce qu'il faut pour reconstruire ce qui a été détruit.

Je suis ton alliée.

Ton épouse m'a fait une très bonne impression.


Elle pousse un discret soupir.

Assieds-toi.

Elle lui prend son verre et le remplit de vin, et en profite pour emplir aussi le sien.

Pour le mariage, durant des années j'ai considéré cela aussi comme une cage. J'en avais même la frousse et je crois bien qu'une infime partie de moi craint encore cet engagement.

Elle lui tend son verre puis s’assoit sur l'accoudoir du fauteuil.

Le mariage n'est pas une prison, c'est une cage oui, mais une cage dont nous détenons la clef. Nous nous enfermons volontairement par amour. Mais nous ne devons pas oublier que nous détenons la clef de cette dernière.
Donc nous ne sommes pas prisonniers, nous sommes libres.
Tu as oublié cela pour ne garder en tête que cette idée fallacieuses que tu étais enchaîné. Mais c'était ton choix et des choix nous en faisons tous à tout moment.
Quand tu vivais avec elle hors mariage, tu avais déjà fait le choix de n'être qu'à elle.
Mais tu t'es imaginé, cru prisonnier sans espoir d'échappatoire et c'est là que tu t'es trompé.

Une gorgée de vin, même deux. La proximité de Killi ne lui pose plus problème, les émois qu'il provoquait il y a encore quelques instants se sont tus.

Pour ces femmes, ignore leurs avances. Elles sont les chants des sirènes et comme Ulysse il te faut surmonter l'appel si attractif de ces femmes. Dis toi qu'elles sont comme Charybde et Sylla elles conduisent les hommes à leur perte. Vois les non pas comme des créatures charmantes mais comme des femmes de peu de droiture, de peu de confiance puisqu'elles sont prêtes à nuire à ta femme, qu'elles disent être une amie.
Si elles insistent, mets-les devant leur contradiction.
Et même, je dirai sois franc avec Lizz, dis-lui ce qu'elles te disent, proposent. Tu rendras un fier service à ton épouse en lui apportant la preuve que sa confiance est mal placée aussi dans son cercle d'amies.

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killijo_de_denere
Killijo_de_denere a écrit:
Il s'assied et prend le verre tout en l'écoutant parler. Il boit une gorgée alors qu'elle s'installe près de lui, il reste songeur, mémorisant avec attention ses paroles.

- Ma femme est merveilleuse. Elle est la seule qui a réussi à me mener à l'autel. Tu sais toi-même quel exploit cela a pu être. Je crois que ma mère et mes filles avaient renoncé à l'idée de me voir mener une vie stable avec une femme.

Il boit une nouvelle gorgée et appuie ses coudes sur ses cuisses, regardant devant lui.

- Je n'ai point choisi d'être à elle, cela s'est fait tout seul. Nous étions heureux, j'avais ce sentiment d'accomplissement auprès d'elle. Nous travaillions ensemble au duché, nous nous retrouvions tous les deux après la journée, nous étions complices. Tu vois. Elle m'apporte tout. J'ai tout ce dont j'ai besoin avec elle. Je n'avais point cette poussée vers les autres, cette envie irrépressible de les séduire.

Il sourit en lui parlant, les yeux dans le vague.

- D'ailleurs, je me suis surpris plusieurs fois à parler d'elle à des femme que je venais de rencontrer. Parce que je suis fier d'expliquer son travail ou son rôle dans la ville. Et au duché.

Son regard repart loin. Très loin.

- Je ne peux lui dire que ses amies me courtisent dans son dos. Je lui ferais trop mal. Elle ne l'a que trop subi avec moi. Même si elle me connaît, elle sait que j'aime... enfin tu sais.

Il la regarde à nouveau et baisse la voix.

- Tu sais, elle n'est pas dupe. Elle avait deviné pour cette petite. Elle m'en avait parlé alors que nous étions tous les deux. J'ai cru que c'était juste un coup de coeur qu'elle avait eu pour moi. Parce qu'elle m'avait vu au plus mal après une dispute avec Liz, quand elle avait appris pour la servante. La première fois qu'elle me quittait, d'ailleurs. Ce soir-là, la gamine m'avait embrassé. J'étais rond comme un rond et je l'ai embrassée aussi. Je ne savais pas que cela l'emballerait à ce point, un bête baiser.

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