Niwiel
La guerre, la vraie, celle qui fait des morts, celle qui fait des blessés, celle que l'on pleure et qu'on regrette. Celle dont on ne sort qu'à moitié vivant...
Sans armes sur un champ de bataille, lorsque l'on a que ses idéaux pour se battre, c'est la rage qui domine, et cette petite chose qui rugit en nous : l'instinct de survie.
Cours ! Cache toi ! Attaque !
Une voix dans la tête de la Ponantaise résonnait sans cesse, lui intimant des ordres clairs et incisifs. Et elle obéissait sans réfléchir. Et cette nuit là, elle avait tué. Plus que les autres nuits. Le sang avait coulé plus que de raison à ses yeux. Si d'habitude passer quelqu'un au fil de sa lame ne l'avait jamais perturbé... sentir les os se briser sous ses assauts et les chairs se déchiffrer sous ses ongles ne l'avait pas enthousiasmé. C'était sa vie ou la leur... Et lorsque la bataille avait cessé, elle n 'avait pu faire autrement que de contempler les corps gisant autour d'elle avec une sorte de dégoût. Du sang, partout, trop de sang. Elle avait vomi, là écurée de ce spectacle macabre dont elle était en partie l'auteur.
Et puis elle avait regagné son camps, apparaissant sous le regard étonné de ceux qui l'avait cru partir pour la dernière fois à l'assaut. Sans arme pour cette bataille, ils avaient tous pensé sa fin arrivée, et pourtant. Un frisson glacé avait parcouru l'échine de Niwiel tandis qu'elle regagnait la tente principale hagarde, sous les murmures de ses compagnons d'arme. Elle en était revenue.
Plus tard, ce fut la fête. Si l'on pleurait nos propres, il fallait avant tout se rappeler pourquoi l'on bataillait et ce qui nous unissait... Ce fut donc dans une taverne, en Anjou, que la Guyennoise se retrouva avec d'autre. Tandis qu'on la félicitait, elle avait du mal à s'extraire de sa tête pour participer aux festivités du soir. Il fallait qu'elle sorte prendre l'air. Quelques sourires échangés, quelques boutades et enfin l'air frais. La lune l'observait impassible, mais dans son dos, un homme qui l'avait suivit l'observait aussi.
A la lueur vacillante de bougies, la Spaghetto-Flamande esquissa un sourire empreint d'une certaine tristesse. Les souvenirs affluaient en elle depuis un certain temps, comme une rengaine, lui rapportant des brides de son passé. Et en parlant de bride de passé, elle en attendait une.
Ils s'étaient donnés rendez-vous, après des années sans nouvelle, pour prendre une chope loin du monde. Niwiel se demanda qui elle découvrirait. Après cinq années, il aurait sûrement changé autant qu'elle même avait changé... sans compter qu'à leur première rencontre, elle n'était pas sous son meilleur jour... ou éclat de lune en l'occurrence.
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Sans armes sur un champ de bataille, lorsque l'on a que ses idéaux pour se battre, c'est la rage qui domine, et cette petite chose qui rugit en nous : l'instinct de survie.
Cours ! Cache toi ! Attaque !
Une voix dans la tête de la Ponantaise résonnait sans cesse, lui intimant des ordres clairs et incisifs. Et elle obéissait sans réfléchir. Et cette nuit là, elle avait tué. Plus que les autres nuits. Le sang avait coulé plus que de raison à ses yeux. Si d'habitude passer quelqu'un au fil de sa lame ne l'avait jamais perturbé... sentir les os se briser sous ses assauts et les chairs se déchiffrer sous ses ongles ne l'avait pas enthousiasmé. C'était sa vie ou la leur... Et lorsque la bataille avait cessé, elle n 'avait pu faire autrement que de contempler les corps gisant autour d'elle avec une sorte de dégoût. Du sang, partout, trop de sang. Elle avait vomi, là écurée de ce spectacle macabre dont elle était en partie l'auteur.
Et puis elle avait regagné son camps, apparaissant sous le regard étonné de ceux qui l'avait cru partir pour la dernière fois à l'assaut. Sans arme pour cette bataille, ils avaient tous pensé sa fin arrivée, et pourtant. Un frisson glacé avait parcouru l'échine de Niwiel tandis qu'elle regagnait la tente principale hagarde, sous les murmures de ses compagnons d'arme. Elle en était revenue.
Plus tard, ce fut la fête. Si l'on pleurait nos propres, il fallait avant tout se rappeler pourquoi l'on bataillait et ce qui nous unissait... Ce fut donc dans une taverne, en Anjou, que la Guyennoise se retrouva avec d'autre. Tandis qu'on la félicitait, elle avait du mal à s'extraire de sa tête pour participer aux festivités du soir. Il fallait qu'elle sorte prendre l'air. Quelques sourires échangés, quelques boutades et enfin l'air frais. La lune l'observait impassible, mais dans son dos, un homme qui l'avait suivit l'observait aussi.
A la lueur vacillante de bougies, la Spaghetto-Flamande esquissa un sourire empreint d'une certaine tristesse. Les souvenirs affluaient en elle depuis un certain temps, comme une rengaine, lui rapportant des brides de son passé. Et en parlant de bride de passé, elle en attendait une.
Ils s'étaient donnés rendez-vous, après des années sans nouvelle, pour prendre une chope loin du monde. Niwiel se demanda qui elle découvrirait. Après cinq années, il aurait sûrement changé autant qu'elle même avait changé... sans compter qu'à leur première rencontre, elle n'était pas sous son meilleur jour... ou éclat de lune en l'occurrence.
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