Killi est revenu à KP avec Jessilisa. Il a retrouvé sa femme/amie/douce, personne ne sait trop et le doute qu'ils laissent planer sur l'histoire n'aide personne à y voir clair. Bref, ils ont discuté, fait des projets pour leur liste et ce qu'ils pourraient apporter, comme au temps où Liz était élue. Il compte bien travailler avec elle, élu ou pas. Ils ont passé la nuit côte à côte, se tenant la main, le bras... Il est allé dormir fourbu mais heureux d'être revenu. Ces deux jours ont été interminables. Il se sent comme revenu à la maison. Le lendemain, après une courte nuit, il reçoit une missive alors qu'Aloïs est parti porter l'annonce pour le champs à la mairie. Il remercie le messager d'une pièce et la lit debout dans l'entrée du moulin. Il pose le coffre que l'homme lui a remis sans bien comprendre à quoi il va servir. Il est trop petit pour contenir une tête, ce n'est donc point un contrat qui a été honoré. Il déroule le parchemin et commence à lire
Citation:Messire,
J'ai de bien mauvaises nouvelles à vous annoncer. Ne sachant comment adoucir cette annonce, c'est avec grande peine que j'écris ces morts: Votre mère, la Duchesse de Beaufort-en-Vallée n'est plus. Paix à son âme.
Elle a rendu le dernier soupir entourée des membres de sa famille présente en Armagnac. Elle, qui espérait tant pouvoir rejoindre son aimé , n'a pu entamer ce voyage. Ayant été brigandée et laissée pour mort; la Duchesse s'enfonça dans un profond coma et n'en sortit pas.
Avant son périple qui devait la conduire à sa fin , Dame Joffrey m'avait confié un coffret contenant diverses papiers et son testament. Ordre m'avait été donné de vous le faire parvenir en cas de malheur. L'heure est venue pour moi , d'accomplir cette tache.
Recevez, Messire, toutes mes sincères condoléances,. Je reste à votre disposition.
Méli.
Sa petite soeur Elhora, si loin de lui. Il se rappelle d'une jeune fille gaie, sautillante et rayonnante. Elle doit être triste, si loin, sans leur mère. Aloara, Lovelymaster. Il se sent descendre le long du chambranle sans même le comprendre. Le ciel lui est tombé sur la tête. Il reste quelques minutes assis, le parchemin en main, hagard. Il ne sait plus que faire, il ne sait même pas ce qu'il fait là, il ne croit pas à ce qu'il vient de lire. Il ne veut pas l'imaginer. C'est impossible. Sa mère est indesctructible.
Il se relève d'un bond et voit Aloïs revenir. Le valet lit la douleur dans ses yeux. Il sait qu'une nouvelle grave vient d'arriver. Il récupère le parchemin qu'il lit rapidement et comprend. Il est lui-même étonné de la nouvelle. Le maître ne s'en remettra pas. Il prend le coffre et le suit dans la cuisine. Il est occupé à écrire un mot.
Citation:Liz,
Ma mère est morte, je pars en Armagnac.
Killi
Au moins, c'est clair, point de mot inutile. Il le regarde et l'apaise d'un regard.
- Vais prév'nir la d'moiselle Atthé... Euh... Comme j'peux.
- Non, je le lui dirais moi-même, sa grand-mère était...
Le valet ne répond pas, il sait. Cette perte est immense pour les deux. Ils auront besoin l'un de l'autre pour se réconforter.
- Vais porter l'mot à la dam' Liz
- Oui, fais, je pars
Killi ne réfléchit plus, il est abasourdi par la nouvelle. Il n'avait plus revu sa mère depuis son mariage. Celui où elle lui avait donné sa bénédiction après ses explications et ses excuses. Il scelle lui-même Intrépide IIIè du nom et part dessus sans rien d'autre qu'une bourse pour manger. Il n'a que faire du reste. Fuir la douleur, s'éloigner le plus possible de cette nouvelle qu'il ne veut croire. Il revoit sa mère, qui l'embrassait doucement après qu'il lui ait expliqué maladroitement qu'il voulait vraiment épouser Liz. Malgré leur différence d'âge, leur lien familial, elle avait compris lorsqu'elle avait vu qu'il était devant l'autel avec elle. Il n'avait jamais franchi ce pas. Elle lui avait rendu les Rosiers pour qu'ils s'y installent, le temps de refaire les démarches pour qu'ils redeviennent tous deux seigneurs des Rosiers, son vassal, comme avant. Il restait son fils avant tout.
Ses larmes coulent toutes seules et s'échappent le long de ses joues alors que le cheval court toujours plus vite. Sa mère, son idéal, son refuge, celle qui l'écoutait et savait le conseiller. Il lui en avait pourtant fait... Des enfants illégitimes, un nombre incalculable de fiançailles rompues... Vivi qui était partie suite à ses amusements en Bretagne... Et tout ce qu'elle ne saurait jamais. Elle avait espéré qu'il s'assagirait en devenant diacre mais il avait trouvé le moyen d'en tirer profit pour en culbuter encore plus. Elles ne demandaient que ça en plus. Elle le blâmait mais il était aussi victime de son succès. Il était l'héritier de son père. Si elle l'avait aimé, elle avait tout pardonné à son fils, ses errances, ses erreurs... Mais elle n'est plus là. Il revit tous les moments importants de sa vie. Elle était toujours là, elle l'a anobli, elle lui a montré la voie de la politique, le choix de l'état, elle a toujours été femme de paix même si elle avait choisi la voie de l'armée. Elle ne lui avait point rendu officiellement le domaine des rosiers à la hérauderie, mais elle lui avait laissé ce domaine où il avait éduqué ses deux filles, celles qu'elle avait acceptées immédiatement. Atthé, son aînée est sa copie conforme. Il aurait peut être dû l'attendre, mais comment lui annoncer cette nouvelle qu'il ne veut réaliser ? Comment lui donner la force qu'il lui manque à lui-même pour surmonter cette épreuve ? Il donne un coup de talon au cheval pour qu'il coure plus vite.
Aloïs est revenu au moulin pour montrer à la dame Liz le contenu du coffre.
- l'a pas lu. L'est parti comme ça, pas d'affaires, rien.
Il lui lit d'une voix hésitante le contenu du testament
Citation:
Nous, Joffrey de Beaufort, saine de corps et d'esprit, par cet acte écrit de ma main, lègue à mon fils Killijo_de _denere: mon titre ,ainsi que tous mes biens. A lui d'en faire bon usage et de gérer cet héritage en bon père de famille.
PS. Mon fils , j'espère que ceci t'aidera à t'assagir. Te voila maintenant responsable d'un grand nombre de vie. Soit bon avec nos gens. Respect, Sagesse, et Bonne justice , sont les clés de la vrai noblesse.
Fait à Eauze, le 12 mars 1463
Joffrey de Beaufort
Témoin: Meli__ania et Elhora.
- J'fais quoi d'tout ça, moi ?
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