[RP] Les remparts de Tréguier

La nuit arrive enfin. Il a cru que cette journée n'en finirait point ! Le matin, il avait mangé en taverne avec cette fournée d'Anglois. Puis, il avait pris le temps d'aller visiter le port, voir s'il y avait du commerce à faire. Intéressant cette proximité avec les Anglois. Que produisaient-ils déjà, à part de la viande bouillie à la menthe ? Grosse envie de voyage, d'ailleurs. Ne plus entendre cette voix qui lui persifle à l'oreille qu'il n'est bon qu'à faire des bâtards. La douleur dans ses mains s'estompe, mais l'autre reste. La plaie est béante. Elle a rajouté du sel dessus. Il n'y pense plus, il ne veut plus. Ne plus la voir non plus. Pas maintenant, c'est trop tôt. Il a pris ses affaires, un simple baluchon, sa besace qui ne le quitte jamais et il est parti. La fuite ? Non, aller loin pour ne point la battre. Il n'avait jamais voulu ça, pas pour ses filles chéries, mais elle a poussé le bouchon si loin qu'il avait eu peine à se retenir. Les tables et tabourets avaient pris pour elle. Il s'est retrouvé à Tréguier, pour retrouver Liz qui fait des gardes. Un peu de fraîcheur, beaucoup de taquineries avec une pincée de défis. Voilà ce qu'il lui faut pour se soigner.

Il l'attend au pied de la tour de garde, enveloppé dans un grand manteau surmonté d'une cape longue. Dessous, sa précieuse besace, plein du nécessaire pour tenir une bonne nuit. D'autres préparatifs ? Son précieux Aloïs n'est point là, il n'a point eu le temps de le suivre. Il a du travail pour ramasser et réparer la maison de Vannes. Il s'est arrangé autrement. Elle se rappellera de sa nuit. Il n'est point venu pour rien. La pauvrette s'ennuie, le coq y remédie. Il ne sait combien de jours il restera. Il n'a rien prévu. Il n'en a point eu le temps. A l'origine, il devait partir plus tard, avec quelques petites choses pour elle, des bouteilles des régions qu'il avait visitées, un tonnelet de vin d'Anjou. Il est venu sans rien, mais elle l'a accueilli à bras ouverts. Sa gentillesse lui fait chaud au coeur. Il tourne en rond, regardant les femmes qui passent d'un air distrait. Que fait-elle ?
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Chez moi

Il éclate de rire en l'entendant.

Dans un autre contexte, avec une autre personne...

Il l'attire à lui et lui fait un câlin pour l'accueillir.

Prête à passer une nuit de folies, Soldate ?

Un rapide baiser sur la joue, il lui tend le bras pour qu'ils démarrent cette ronde. Le couvre-feu commence à se préparer, quelques promeneurs vont en taverne. Les deux complices se promènent tranquillement dans la ville, observant les remparts, vu d'en bas, puisqu'ils ne peuvent y monter cette nuit.

Je suis allé au port ce matin. J'ai vu encore nombre d'Anglois. Je crois qu'il y a des affaires à faire là-bas. Me demande si je ne chercherais pas un bateau pour aller y faire un tour.

Il regarde au loin. Partir, oublier.
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Chez moi

Il lui sourit tendrement.

Je n'ai pas dit que je voulais te laisser seule ce soir et te laisser faire cette ronde toute seule. Mais bientôt, tu n'auras plus besoin de moi, Soldate, ta formation est bientôt terminée parce que tu es une excellente élève et tu n'as plus grand chose à apprendre je pense.

Et je préfère partir avant de te décevoir comme j'ai déçu mes filles et ma mère. Il continue à avancer, reprenant son bras et s'avance de plus en plus vers les remparts. Une pierre du mur est plus claire que les autres. Il sourit. Ils ont bien tous les mêmes planques. Il lui sourit d'un air entendu.

Je suis sûr qu'il y a quelque chose d'intéressant ici. Du chouchenn de quelques années si on a de la chance ?
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Chez moi

Cette jeune fille apprend très vite. Trop vite. Il ne sait que répondre en la voyant jouer la pucelle effarouchée devant la bouteille. Il grogne et attrape la bouteille recouverte de poussière. En effet, il y a un moment que personne n'est venu piquer dans la cachette. Quelle bande de débutants. Il sort deux verres en argile de sa besace. Il lui donne les deux et ouvre la bouteille avec les dents. Il sent un peu la mixture. Ca a du retour, mais ça devrait être encore bon. Il en sert un fond et prend le verre des mains de Liz. Il le vide cul sec mais tousse assez violemment.

Nom di diou ! C'est quoi cette saloperie ! Ca tuerait un sanglier !

Il rebouche la bouteille et la repose dans sa cavité.

Trop fort pour toi ma douce. Je comprends qu'il n'y ait plus personne qui l'utilise. Ah pour ça, si t'es malade, tu bois ce machin, y'a plus rien, même tes humeurs mauvaises sont parties...


Il reprend la pierre et la replace d'autorité, l'entraînant par le bras pour aller plus loin.

Mais au fait, dis-moi, tu sembles déjà équipée du nécessaire ?
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Chez moi

Il lui prend la main qu'il baise doucement.

Elle est parfaite, cette soirée.

Il ne lui dit point qu'elle lui rend le sourire et qu'il en a bien besoin en ce moment. Si les choses pouvaient toujours être aussi simple au sein de sa famille comme elles le sont avec Liz. Il lui sourit puis regarde l'ensemble.

Alors, par quoi commençons-nous ?
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Chez moi

Il boit son verre cul sec après l'avoir regardée dans les yeux. Il n'est point superstitieux, mais la promesse de 7 ans de mauvaises étreintes, il préfère ne point la tester. Surtout en ce moment. Par quoi commencer ? Les mains d'une jolie blonde, son cou, ses lèvres, ah non, elle parle de la nourriture ? Pardon, il s'est égaré. Il regarde les vivres et lui demande

Donne-moi donc une tranche de pain et un bon morceau de fromage, ma douce

Il retient un frémissement lorsqu'elle lui prend la main, elle a appuyé sur une zone très sensible qui lui fait encore mal. Il la prend doucement dans ses bras et lui murmure.

Fais-moi juste un câlin, comme on prend un enfant pour lui faire oublier sa douleur. Cela me suffira.

Il la serre fort contre lui, restant le menton appuyé sur son épaule. Il tente par la même occasion de vérifier si sa main ne s'est pas remise à saigner.
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Chez moi

Il murmure, gêné.

Tes jupons, ma douce... Je ne mérite point tout cela.

Il lui sourit lorsqu'elle embrasse ses pansements. Comme il faisait un bisou magique à ses filles pour faire passer leur douleur. Elle ne l'a point guéri, mais la douceur et les soins qu'elle lui prodigue le consolent. Il la reprend dans ses bras en la serrant tendrement.

Je t'offrirais une nouvelle robe pour remplacer celle-ci... Comme je dois rembourser les tables et les tabourets de la taverne de Chimera...

Une pause, il ne sait comment lui expliquer, quoi lui dire. Comment va-t-elle réagir ? Il soupire. Elle a le droit de savoir. De toute manière, elle en entendra certainement parler, elle a déjà bien vu qu'avec sa fille, les choses sont très loin d'être roses. La pauvre qui avait déjà peur de rencontrer la famille... Il ne l'avait point aidée. Loin de là, par son attitude de coq. Il la garde contre lui, comme s'il craint qu'après sa confession, elle ne le fuit.

Je me suis disputé avec Annelyse. Ca a été assez violent, mes mains te le montrent. Les tables ont pris pour elle. Je ne voulais pas, Liz, mais... Je ne sais pas, elle m'a menti, elle m'a fait croire qu'elle s'était mariée, pour me montrer ce que ça fait, m'a-t-elle dit. Elle m'a reproché de l'avoir faite bâtarde. Elle m'a dit de ces choses... J'ai préféré frapper une table. Puis...

Il la regarde, penaud.

J'en ai cassé d'autres. La maison de Vannes, bien... Enfin voilà. Elle m'a mis hors de moi, tu comprends ? Me mentir, vouloir me donner une leçon... Comme si je l'avais fait exprès... Vivi n'a pas voulu venir, est-ce ma faute si on lui a raconté ce qu'il se passait ici ? Je ne suis qu'un homme...
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Chez moi

Il l'écoute attentivement, les mains dans celles de Liz. Elle lui parle de l'amour qu'il ne sait point exprimer. Elle ne lui apprend rien, même si elle semble l'avoir deviné rapidement. Pour lui, les belles paroles sont inutiles, sauf pour peut être conquérir une femme qui s'en abreuve, mais pour sa famille, ses filles ? Il préfère le leur montrer différemment, en leur donnant ce dont elles ont besoin, en les protégeant, et non en les couvant comme diront les mauvaises langues. Il les connaît, les pendards qui viennent leur parler, il sait bien que ce n'est point par gentillesse ou pour leur tenir compagnie.

Elle sait que je ne laisserais aucune femme se mettre entre elle et moi. La dernière qui a essayé, j'ai rompu, mais elle me le reproche encore aujourd'hui, parce que je n'ai point réagi assez vite à son goût.

Il baisse les bras, se servant un grand verre de vin.

Et ces fiançailles rompues... Elle a raison, c'est de ma faute. Je ne suis point homme à marier et je ne pourrais lui donner cette famille qu'elle désire tant. Je ne peux tout simplement point. Me sentir emprisonné... Ces stupidités de fidélité, d'amour éternel... Qui y croit encore, Liz ? Franchement ?

Il se lève d'un bond après s'être servi un verre qu'il a vidé cul sec.

Allons nous dégourdir les jambes, nous avons à peine commencé le tour.

Il lui tend le bras pour l'inviter à partir.
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Chez moi

La mer, les étoiles, une jolie fille à ses côtés, agréable et avenante... La soirée de rêve. Il s'assied à ses côtés, lui tenant la main. Sa besace est posée près de lui, mais il ne veut point briser la quiétude du moment. Il la prend dans ses bras et lui frotte un peu le dos.

Tu n'as point froid ?

Il regarde le bateau qui vogue vers l'Angleterre. L'eau, la pêche. Il se souvient d'Angers, lorsqu'il achetait des poissons pour les échanger avec d'autres villes pour remonter les finances de la capitale. Il caresse doucement le cou de Liz et se décide à parler.

J'espère faire des études de navigation pendant mes études dans la voie de l'Etat. Je voudrais acheter un bateau pour voyager. Atthé, mon aînée, me parlait souvent de voyager en bateau. Nous avions même descendu la loire avec ma mère qui était capitaine. As-tu déjà navigué, ma douce ?
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Chez moi

Il l'écoute et la voit le regarder.

J'aurais fait pareil, ma douce, je n'aurais point laissé la femme que j'aimais partir ainsi à la guerre.

Il lui caresse doucement la joue.

Il ne faut point avoir de regrets, jamais. Ce que tu as fait est fait. C'est le passé et à l'époque, la situation faisait que c'était la bonne chose à faire.

Il ramène sa besace à lui et sort deux verres. Lui aussi est équipé pour la nuit. Il sort une bouteille de vin d'Anjou. Celui qu'il produisait pour la mairie.

Veux-tu goûter le nectar des dieux ? De ma production personnelle.

Il lui sert un verre et lui montre comment le humer avant de le boire.

Il faut d'abord s'imprégner du vin, sentir ses arômes avant de l'avoir en bouche.
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Chez moi

Le vin est un art. Il s'apprécie comme une femme, certains regardent sa robe, sa finesse, son arôme.

Il la regarde et boit une petite gorgée. Il garde le vin dans sa bouche, pour goûter sa saveur et les différents goûts qu'il libère.

Sens ses arômes de fruits rouges, et son arrière goût épicé. Celui-ci n'a point trop de tanin. Il est plus doux pour les femmes.

Il le boit doucement, appréciant le moment, la mer, sa compagnie, les étoiles...

Aimer le vin s'apprend. Il faut juste prendre le temps d'en boire du bon. Tu sauras vite faire la différence par la suite.

Il regarde dans sa besace ce qu'il pourrait lui proposer avec ce verre. Il n'a point les petites friandises que la Titine prépare d'ordinaire. Il a réussi à trouver quelques petites choses au marché, espérant qu'elles lui plairont. Elles devraient ajouter à la saveur du vin.
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Chez moi

Au bord de la rivière ? Tu veux prendre un bain de minuit ?

Il range les verres dans sa besace et se remet debout. Il lui tend la main pour l'aider à se remettre sur pieds. Lui prenant le bras, il lui dit

Ne crois pas que je vais céder comme la dernière fois... A cette heure, personne ne nous verra, et tu vas voir ma belle...

Ils descendent tranquillement la route, continuant à se défier mutuellement, sur la lenteur de l'un, sur la grande gamelle de l'autre, et ainsi de suite. Killi s'amuse comme il ne l'a plus fait depuis longtemps, l'insouciance, les jeux, il se sent retomber en enfance et c'est bon. Il s'arrête dans le bas de la rue et lui demande

On fait la course ?

Sans lui laisser le temps de répondre, il s'élance en courant vers la rivière, lâchant besace et la jetant sur le côté, puis la chemise le quitte aussi. Il s'arrête pour retirer ses bottes et ses braies. Il regarde vers sa cousine

Alors ma jolie ! Tu te traînes !

Il a déjà plongé dans l'eau. Il nage sur place en l'attendant.
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Chez moi

Quand il la voit arriver vers lui, il se dit qu’il a peut être parlé trop vite. De un, la voir nue à nouveau réveille en lui des idées de défi qu’il n’oserait lui annoncer, de deux, elle nage très bien. Il n’avait point l’habitude d’aller passer ses après-midi à nager dans la mer ou ailleurs en Anjou. Il continue son sur-place, mais se dit qu’il va encore devoir reconnaître qu’elle est meilleure que lui. Mauvais plan. De un, elle va prendre l’habitude. De deux, la situation n’est pas si terrible, il n’a pas mis d’enjeu dans l’affaire comme il l’avait fait autrefois avec d’autres défis qu’il relevait. Mais de trois... Faut trouver une esquive et vite. Pendant qu’il réfléchit à un moyen de s’en tirer tranquillou sans faire de vagues, il y en a une qui ne l’a point oublié et qui le recouvre. Il se prend une bonne tasse. L’eau de rivière, c’est pire que la tisane, foi de Coq. Il se débat comme il peut, tenant de ne point trop paniquer, mais dans le noir, malgré la lune, la surprise... Il remonte à la surface très vite. Comment a-t-il fait pour se retrouver sous l’eau à la boire comme on viderait un verre ? Il n’a pas compris. Il regarde sa cousine avec un air contrit

- J’ai glissé, chef

Il se rapproche et lui frotte un peu le dos entre deux brasses à la verticale.

- N’as-tu point froid ? Il faudrait peut être retourner au bord pour se sécher et continuer notre tour ? A ce rythme, il nous faudra trois jours pour le terminer, à moins que tu n’aie décider de rester longtemps ici ?
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Chez moi

Qui ? La cousine ? Oh si... Il prend le temps de la regarder sortir, bavant discrètement sur ses courbes. La lune a la gentillesse de faire ressortir le creux de ses reins qui appellent une main qui les car... Il sort de l'eau et voit sa chemise... Sur elle. Que n'aurait-il pris sa place, mais... Il lui sourit et se penche pour attraper, un peu plus loin, ses braies sous sa houpelande. Il les enfile et les attache sans s'occuper de la dérobeuse de chemise. Il lui tend sa houpelande pour qu'elle puisse se couvrir. Non parce qu'il ne veut point la voir ainsi dévêtue, mais parce qu'il craint qu'elle n'attrape mal, dans un réflexe protecteur. Les bottes enfilées, il prend sa cape et lui couvre les épaules.

Allons nous mettre au chaud ma douce, les gardes nous laisseront bien occuper une de leurs tours en échange d'une bouteille.

Il repense à la piquette qu'il avait trouvée.

Surtout s'ils n'ont que cette mixture à boire. Tu m'étonnes qu'ils ne veulent point revenir !

Il lui frotte le dos et reprend sa besace. Il est toujours torse nu. Pas de problème, il a toujours un manteau avec lui, mais dans un accès de fierté et peut être de plaisir à la voir rougir en le regardant, il préfère ne point le mettre. La chemise de Liz ? Sous le manteau. Elle aura bien le temps de la retrouver. Plus tard.
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Chez moi

Il n'a point refusé la cape, de toute manière, il sait que c'est inutile de protester. Elle le protège, elle prend soin de lui. Et... Tout coq qu'il est, il aime ça. Elle sait lui dire les choses avec les yeux tout aussi bien que si elle parlait. Il l'entraîne dans la première tourelle de garde dont il referme la porte avec un chiffon accroché au niveau des yeux. Le message qui signifie qu'il y a un garde occupé avec une dame et qu'il vaut mieux ne point les déranger. Ce qu'il fera avec elle, il n'en a aucune idée. Il n'essaiera point de la courtiser, il veut juste être avec elle, la cajôler et se faire câliner. Il ouvre une bouteille de vin, une autre... Et sert deux verres. Il l'a invitée à s'asseoir, près de lui, il se rapproche d'elle pour la sentir contre lui. Il a besoin d'elle, de sa chaleur.

Tu sais, Annelyse, je l'ai voulue avec sa mère. Ce n'est pas que j'avais particulièrement envie d'être père, j'étais très jeune, de m'amusais et je ne voulais ni vie de famille, ni mariage. Mais j'avais rencontré Brianna, nous nous étions rapprochés, et elle m'avait confié son besoin d'être mère à nouveau. Elle se sentait seule, elle était triste. J'avais bu un soir, et... ben tu me connais...

Il boit un coup pour se donner le courage de continuer et lui prend la main.

J'ai fait le fanfaron en lui disant que je pourrais lui faire cet enfant, puisque son incapable de mari ne savait pas comment s'y prendre...

Il lui serre un peu plus la main.

Et je lui ai fait... Une magnifique petite fille, Annelyse. Je la voyais de loin en loin, j'avais des nouvelles régulièrement, elle m'envoyait des portraits... Je l'ai vue grandir ainsi. Jusqu'au moment où Brianna est morte. J'ai reçu un courrier de l'autre qui avait envoyé ma petite fille au couvent. Il l'a rejettée comme une malpropre parce qu'il avait appris la vérité. Je suis allé la chercher avec Vivi. C'est elle qui l'a rassurée et calmée au début. Il a fallu qu'elle comprenne tout, la pauvre enfant. Elle n'avait que 5 ans.

Il la serre dans ses bras, cherchant son réconfort en la tenant contre lui.

Elle a toujours voulu une famille que je n'ai pas su lui donner. Je crois qu'elle m'en veut encore pour ça aussi. Puis... Elle est bâtarde... Je crois que pour elle, c'est le pire. Ca ne devait pas se passer ainsi. Je restais dans l'ombre, elle avait un père légitime, tout était bien comme ça.

Il se sert un verre qu'il vide cul sec. Puis un autre.

Je me demande pourquoi Brianna a parlé.
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Chez moi

Un retour aux sources... un pellerinage comme il disait. Tout avait commencé ici .. le raprochement, le trouble... La reflexion aussi. Tout ne s'etait pas declenché dans la seconde mais leur conplicité n'avait fait que grandir. Beaucoup avaient cru qu'ils etaient déjà un couple à ce moment là alors qu'il n'en était rien.
Elle l'avait écouté conseillé, il l'avait réconfortée et comprise. Les choses c'etaient imposées à eux sans qu'ils n'aient rien prévu. Surtout lui ... cela allait contre sa nature. Qu'allait t-il se passer à présent qu'ils ne se quittaient plus ?
Liz se sentait bien, elle n'avait pas envie de se farcir la tete de question sur le jugement que les autres allaient avoir. Son bonheur leur ferait peut etre entendre raison.

Les liens qui les unissaient etaient au delà du sang qui coulait dans leurs veines. En y réfléchissant bien ils descendaient tous du meme homme et de la meme femme ... Elle sourit. Ils allaient defrayer la chronique pour sure. Ses filles ne l'accepterait peut etre pas mais elle ne chercherait pas à s'imposer à elles . Elle le voulait libre.

Elle s'installe pour pique niquer à l'endrois meme où il l'avait fait la premiere fois et lui sourit le remerciant de son intention romantique. Elle boit lentement le verre qu'il lui propose et sourit lorsqu'il evoque son gout pour les crepes et le chouchen.

Elle est un peu surprise lorsqu'il lui demande de venir avec lui en tant que couple officiel à la cérémonie en l'honneur de Patate mais au fond elle en est heureuse. Si il veut prendre "ce risque" c'est qu'il tient vraiment à elle. Ils sont loin du mariage des bébés ... mais etre ensemble aux yeux de tous de façon excusive est un grand pas.

- Mon coeur.... je serai heureuse d'etre à ton bras lors de cette cérémonie. Je serai fière d'y etre présentée en tant que ta compagne officielle ...

Elle lui depose un doux baiser sur les levres et lui murmure des mots à faire chavirer le coeur.
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Merci JD Amarante pour la banniere et l'avatar

Elle le voit se raidir à ses mots et prends conscience qu'ils ont probablement été un peu fort pour lui. Le terme compagne doit surement lui faire penser à mariage bébé fidélité ... bref tout ce à quoi elle aspiré mais dont elle ne veut pas parlé avec lui pour le moment sou peine de le voir prendre ses jambes à son cou.

Il n'est pas encore près à tout cela se dit-elle.. Il a déjà fait tant d’effort depuis qu'ils se sont rencontré. Il ne courtise même plus les dames en taverne ces derniers temps. Un miracle dirait certain. Ils ont le temps de se découvrir petit à petit et de faire grandir cette complicité et leurs sentiments.

Dans ses bras elle se veut rassurante quand à ses intentions à plus ou moins longs termes. Certes une légitimité de leur couple serait formidable mais ils vont vivre doucement.

- Rassures toi je ne te passe pas la corde au cou ... je te l'ai déjà dis .. tu es libre ... tant que tu m'aimes un peu.

Elle lui tend la main prête a rentrer
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Quelques temps plus tard

Tréguier. Les souvenirs affluent. Cette chambre avec ce grand lit occupé en son milieu par deux corps enlacés. Ses remparts où ils se découvrirent autrement. Killi s'étonne d'y revenir encore avec nostalgie. Il regarde Liz et lui fait un clin d'oeil. Les chevaux emmenés à l'écurie, les occupants de la charette descendus, il l'emmene en promenade, seul à seul, en amoureux. Il lui a commandé un bijou alors qu'ils étaient à Saint-Pol. Un symbole particulier pour eux, qui représente la naissance de leur lien. L'entrée de Liz dans la vie de Killi, dans sa maison et dans son coeur. Elle avait trouvé un petit chemin dérobé, passant de l'amour familial à un amour plus particulier. Il s'arrête toujours et encore au même endroit, celui où elle pansait ses plaies, autant aux mains qu'au coeur,
ici aussi où il avait tenu à lui demander de devenir un couple officiel, risquant le courroux familial. S'en étaient suivies des lettres et des conversations, mais il les avait tues pour la protéger. Elle n'avait point besoin de ces petites contrariétés inutiles. Chimera comprendrait bien avec le temps qu'il était sincère et qu'il ne joue point avec elle. Il regarde sa douce.

C'est ici que je n'étais plus ton maître, mais je n'étais qu'un homme désarmé devant toi. C'est ici que je suis tombé amoureux de toi, ma petite soldate, moi qui devais t'apprendre à verrouiller ton coeur pour ne plus souffrir.

Il se glisse derrière elle pour attacher le collier dans son cou.



Ce n'est point une bague de fiançailles, mais la promesse tout de même d'une union, si tu l'acceptes.

Il revient devant elle et lui prend les deux mains. Il pose son front contre le sien, la regardant dans les yeux.

Liz ma chérie, m'accordes-tu ta main ?

Il lui sourit.

Chimera me tuera si elle apprend que je ne lui ai point demandé son autorisation, mais je ne veux l'autorisation de personne pour t'aimer et devenir ton époux. Juste nous deux et le Très-Haut. La hérauderie nous dira que je suis noble et pas toi, que nous figurons dans le même arbre, ils nous annonceront certainement que le nombre de générations n'est point assez grand entre nous, je m'en moque. Je te veux toi, fonder notre propre famille comme tu le désires. Oublions tout cela, oublions-les tous. Je t'aime Liz et c'est tout ce qui compte.

Il a vu les grimaces qu'elle fait lorsqu'elle prend la tisane, il a vu aussi son regard lorsqu'elle voit des enfants. Il sait qu'elle voudrait lui en donner un. Il voudrait lui en faire un, dix, si elle veut, mais il ne veut qu'ils soient considérés comme illégitimes. Ce mariage à l'église sera une première étape. La hérauderie, il s'en arrangera. Le chef de famille ? Le conseil gèrera la famille Dénéré. Il reste encore trop de choses à régler avant que d'avancer sur ce dossier. Il ne veut mettre leur vie entre parenthèses pour la famille. Pas cette fois.
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Chez moi

Killi répond à son baiser avec autant d'empressement qu'elle. Il lui essuie tendrement les joues. Il la prend dans ses bras et la serre contre lui.

Bien sûr que nous aurons des enfants mon ange, je voudrais que tu me donnes un fils. Plusieurs, même... Les filles seront certainement ravies de pouponner et de t'aider à t'en occuper.

Il lui sourit.

Atthé pourra leur apprendre à se battre.

Il lui reprend les mains qu'il porte à ses lèvres.

Quand nous serons mariés... Tu pourras t'affranchir de cette tisane, nos enfants ne seront point illégitimes... Et nous pourrons avoir des petits Dénéré qui iront courir dans le domaine familial.

Il lui propose d'aller s'asseoir un moment à cet endroit où ils ont maintenant l'habitude de se retrouver, il n'a rien pris à manger, rien à boire, ils se suffisent à eux-même pour le moment. Il la serre contre lui, la prenant dans ses bras.

Avec la guerre, les relations avec le royaume de France et toutes leurs histoires politiques, ce serait certainement mieux de nous marier à l'église, rien que nous deux. Nous pourrons organiser une fête quand Atthé sera là, ma mère disponible et... Annelyse, j'espère.

Il regarde au loin, préférant taire sa déception et sa douleur de père abandonné.

Nous pourrons organiser une grande fête au domaine familial et leur annoncer la bonne nouvelle, quand tout sera plus calme.

Il lui caresse la joue tendrement.

Peut-être pourrions-nous nous marier ici, qu'en dis-tu ? Nous pourrions aller voir le curé dès demain et lui demander de bénir notre union.
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Chez moi

Sa chérie toujours dans les bras, il l'écoute en souriant. Il ne sait lui faire de promesse sur l'accueil de ce mariage et d'une famille qui se fondera par la même occasion. Il se doute que cela créera un fossé entre ses filles, illégitimes, et les enfants qu'il aura avec Liz, à laquelle il sera marié. Pourtant, il les aimera tout autant. Il se contente de lui dire

Nous verrons mon ange, l'avenir nous le dira.

Il a les yeux perdus dans le vague, comme s'il vivait dans un rêve duquel il allait se réveiller, s'apercevoir que finalement, il a fui, pour ne pas être emprisonné, pour garder cette liberté à laquelle il tient, dans la quête de l'impossible. Elle continue à parler, le berçant de sa voix. Les bans... Il a oublié cette histoire de bans. Pourtant, il avait été fiancé à plusieurs reprises... Il avait toujours laissé la femme s'occuper de ce type d'administration. Il la sent contre lui, serrée, le tenant comme s'il allait s'envoler.

Eh bien écris à Lanaelle alors. Elle nous mariera dès que possible.

A-t-il prononcé ce mot ? Il ferme les yeux tout en la gardant contre lui. Si le mot lui fait peur, la perspective d'une vie à ses côtés lui est plus agréable que de la laisser partir.
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Chez moi