[RP] Des cours de Breton

- Qu'est-ce qu'ils veulent encore dire avec ces mots ?

Il connaît bien gwastell* ou bara**, de ces choses utiles qui permettent de se nourrir, mais ici... Incompréhensible ! Il se demande comment faire pour s'intégrer mieux en Bretagne. Il a bien entendu parler de demander la citoyenneté pour faire partie du conseil, mais à cette heure, il est encore bien tôt pour savoir s'il a de nouveau envie de faire de la politique ou pas. D'ordinaire, lorsqu'un conflit se présente à l'horizon, il est vite réglé sous l'alcôve, et même à plusieurs reprises si besoin. Dans un conseil... A moins de parvenir à n'avoir qu'un conseil de femmes, l'enjeu est beaucoup moins intéressant. Il froisse le parchemin, tournant en rond comme un coq en cage.

- Gwenchan ! Viens ici !

Le valet Gwenc'hlan, habitué à ce que son maître écorche son nom, arrive de son pas nonchalant. Il lui apporte une bouteille de chouchenn pour l'adoucir un peu, car le ton qu'il a entendu lui présage encore une colère du coq dont il aperçoit déjà la couleur rouge cramoisie de sa crête.

- oui maître ?
- Tu sais lire ?
- Peu de mots, maître, mon paternel a jugé plus utile de m'apprendre le métier de bûcheron que le métier de la lecture, mais je peux peut être vous aider.
- Traduis-moi ça !

Le valet prend le parchemin froissé, le lisse un peu sur sa cuisse et, n'y voyant qu'une suite de caractères incompréhensibles, se dit qu'il vaut mieux demander de l'aide à l'extérieur plutôt que de tenter de faire le savant et de récolter une raclée si le maître s'aperçoit de la supercherie.

- C'est du Breton savant, maître, je ne saurais vous le traduire correctement. Il vaut mieux que je demande de l'aide à un clerc de vous venir en aide.

Il s'incline bien bas, autant que ses vieux reins le lui permettent.

- Et Rozenn, sait-elle lire ?

Il se retient de lui dire que ses seuls talents sont ceux que le maître apprécie à toute heure de la journée dans sa chambre ou dans un tas de foin ou ailleurs à sa convenance, mais sa tête de poule ne saurait retenir un mot correct.

- j'ai bien peur qu'elle n'ait point ce talent, messire.
- Bien. Trouve-moi un scribe ou toute autre personne sachant lire.

Il continue de marcher à grands pas, les mains dans le dos, comme si le mouvement pouvait l'aider à se remettre les idées en place.

- Et demande-lui de m'apprendre le Breton. Je ne dois pas être le seul à n'y rien comprendre, bon sang !

Le valet s'en va donc, l'échine un peu courbée, reculant doucement pour ne point se cogner, en acquiescant.

- Oui maître, bien maître. Dois-je vous envoyer Rozenn ?

*gâteau **pain

La notion de rp ouvert n'existe pas.
Tout les rp le sont.
J'ai modifié cette petite précision donc, qui était inutile.
Je vous souhaite un bon jeu et une bonne soirée,

{La_mignonne}
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Chez moi

Des cours de Breton.. Pour des Bretons.

Ah bah pour le coup, elle avait bien envie d'apprendre et de participer. Il est vrai qu'elle avait la particularité d'être bretonne..sans parler forcément le breton. Mais attention! Elle connaissait les mots importants! Demat, noz vat, kenavo, yec'hed mat mersi bras, trugarez... Et le Irmat qui révulsait les bretonnants quand il était dit à haute voix.

Il était temps d'en apprendre d'autres. Rien que pour pouvoir paraître parfaitement bilingue chez les françoy. Elle le faisait croire forcément. La Kerallec avait même inventé des mots quand elle était chez les barbares. Mais elle se sentait souvent limitée.

Alors, voyant au détour de quelques part un type criant qu'il y aurait des bonnes âmes voulant partager leurs connaissances bretonne avec les béotiens, elle se dit que c'était un bon moyen.Elle alla donc au cours, légèrement angoissée, d'être pour une fois, pas forcément la meilleure. Elle s'y présenta donc.
Demat!

Oui elle savait le dire parfaitement.

C'est bien iceluec les cours de langue bretonne?
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Pour la servir... Il n'en fallait pas plus pour que la Kerallec esquisse un petit sourire, l'étincelle naissant déjà à l'intérieur de ses yeux.

Pour me servir.. Vous prenez des risques sieur. Le dernier qui m'eut dit cela eut quelques surprises en retour de manivelle.

Un sourcil se leva de satisfaction face au baise main. Elle aimait les bonnes manières et spécialement celles qu'elle estimait flatter son orgueil. Elle l'observa un moment, le passant en revue de sa chevelure jusqu'à ses chausses. Son petit nez se plissa. Son flair opérait. Sa main se leva vers le sommet de sa poitrine, ou trois doigts s'y posèrent juste pour y mettre en évidence sa chair. Le cou se pencha légèrement sur le côté pendant que son épaule se baissa.

Killi donc. Et bien je suis..ravie de vous rencontrer.

Fallait-elle qu'elle se présente? Surement, c'est donc en reprenant légèrement son souffle qu'elle entreprit sa tirade.

Marie Elisabeth Anne Claire Solange Blanche Leatitia Constance Eva Noémie Cécile Azenor Emma Aurore Sarah Kerallec.

Et oui.. les cours de breton. J'ai toujours aimé les cours de langues,allez savoir si c'est faux, allez croire si c'est vrai. En tous les cas, j'ai hâte de rencontrer notre maître en la matière.

Et vous? D'où nous venez vous comme cela? Etes vous breton ?
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Dalton arriva dans les locaux comme lui avait dit l'homme, qui recherchais un professeur de Breton.
Il arriva dans la pièce en ouvrant la porte

Demat dan'holl

[i]Dalton se mit devant les personnes présente[/i]

Hoel arriva en retard mais sachant que son ami donnait un cour...
Pour lui même : Tient du beau monde dans la classe!

Penaos' man?

Puis il prit une place mais pas trop loin du tableau...
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Un homme était arrivé. Il avait déjà commencé avec des mots qu'il ne comprenait point. Il devait avoir dit Bonjour à tous, mais comment savoir ? Le temps qu'il lui demande une traduction, d'autres personnes arrivaient, une femme, puis un homme, puis Liocea, puis... Puis...

Eh bien, que de monde ! Killi était content de voir que ce cours de Breton allait être plus fréquenté qu'il ne le pensait. Quel dommage, il avait justement deux jambes pour accueillir les damoiselles, mais maintenant, il n'avait plus de place pour toutes les dames présentes, elles allaient devoir se relayer si elles voulaient s'installer. Il montra à Liocea un tabouret disponible à ses côtés avec un grand sourire.

Le professeur prenait déjà place, prêt à commencer. Il s'agissait d'écouter correctement. Avec attention... Et de prendre des notes. Il se leva pour accueillir le professeur.

Demat, professeur, trugareuze pour votre déplacement.
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Chez moi

Un roulement d'œil de la part de la brune et un nouveau chuchotement à sa copine.

Comment il se la racooonnnte. gniagnia quoi. Tsss. Non mais t'as vu... C'est sûr il veut être le chouchou. Tss. Grosse tête.

Elle reçu le morceau de carton.

Je vous trugareze.

Battement de cils et croisement de jambes.
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HRP : Dalton a été renommer Renauld De Sars du à un nouveau RP. Néanmoins je vais essayer de continuer l'engagement que j'ai pris avec le JD Killijo_de_denere qui est d'assurer des cours de Breton. dans le RP cela sera Renauld.


Renauld s'avança sur l'estrade une fois que la classe était pleine puis pris la parole.

Bonjour, je serais votre professeur de langue Bretonne pour les prochaines heures de cours qui vont suivre.
Je suis Renauld De Sars, et je réside actuellement sur Brest.

Renauld se racla la gorge puis reprit la parole.

Vous pouvez apercevoir devant un morceaux de carton que je vous ai tous distribuer, je vous demanderais s'il vous plait que vous y inscriviez votre Prénom afin que cela plus simple pour moi au début

et si la langue lui brulait d'en savoir plus, elle préféra se taire et pouffer à se qu'avait ajouté Ame.
l’ambiance semblait à la bonne humeur et cela changeait un peu, c'est ainsi que Lio aimait à vivre.

Elle se tourna vers Killijo

riche idée que vous avez eu là, messire chasseur de lapin fou, un franc succès visiblement.

et le professeur distribua des cartons.
Instantanément Lio sortit sa plume favorite croyant à un jeu pour débuter.

très vite elle en comprit l'utilité et un peu déçue compléta le carton en bougonnant légèrement
Elle était là pour suivre des cours, pas pour autre chose finalement...

Hoel avait écrit, Hoel juste Hoel, le reste, on verra plus tard.
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Hoel se retourne sur la rousse, au moins elle était rousse. Un point pour elle.
Il lui sourit poliment et se retourna. Le futur Seigneur de Lezardrev," la cour, qui donne sur le Trieux" aimait se montrer polie.
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Le Harscouët, bien calé dans son fauteuil écoutait, cherchant à identifier l'accent du professeur qui avait aimablement accepté de donner des cours de breton.

Bien que brittophone de naissance, un mot lui échappait déjà : perez. Vu le sens, il s'agissait plus que probablement d'une variante de petra ou une utilisation qu'il ignorait jusqu'alors de pere, qu'il connaissait sans Z... C'était la curiosité qui avait poussé le Bréhatin à venir jusqu'ici, et c'est donc la curiosité mais aussi son goût pour toute la richesse de sa langue maternelle qui le poussèrent à intervenir.

Redressé sur son fauteuil et après un raclement de gorge, le Comte prit la parole.

Ma digarez kelenner Renauld, met n'em boa morse klevet pe lennet "perez" a-raok... e peseurt bro e vez implijet ar ger-mañ, mar plij ?



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Et une porte qui s'ouvre avec fracas. Salut c'est moi ! Vous pensiez vraiment que je pourrais passer plus de deux heures loin de mon époux ? Raté !

Bon.
Au départ elle avait hésité à venir il faut bien l'avouer, parce qu'elle préférait inaugurer un jour l'école de son homme.
Il fallait toutefois savoir faire preuve de bon sens, son dilemme fut donc très vite oublié et c'est ravie - mais en retard - que la comtesse arrive au beau milieu de ce regroupement d'élèves.
Bien entendu, la retardataire ne manque pas de trouver une place rapidement, il est très simple de s'accaparer celle qu'elle vise depuis sa récente arrivée. A coté de Gwilherm ! Quelle surprise n'est ce pas ?

Pas de petits cartons, ni de petits papiers, rien sur sa table qui puisse lui permettre de noter son petit nom, la brunette s'empare donc sans un mot de celui de son mari où il a déjà inscrit " Gwengamp " et où elle rajoute avec application " Spontus". Bah quoi, c'était bien son petit surnom non ? Avec un peu d'audace supplémentaire, elle aurait même rajouté le petit nom que son époux arborait il y a quelques mois " Penn kalet", mais on en restera là. Pour l'instant.

Et de sourire, un air angélique au coin des lèvres.

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Elle écrivait consciencieusement ses premiers prénoms de sa pointe sèche sur le carton quand¨Ame demanda un autre carton.



Oh! Moi aussi professeur. Pas que elle ! J'en ai eu qu'un seul! heu hum.. heu..

Oui le cours avait commencé et c'est là que Dôn fit son entrée.

Un coup de coude a Elorya.

Elle, c'est Dana. La femme de l'ex duc qui parle toujours bien breton. T'as compris ce qu'il a dit? Moi j'ai pas compris. Parait qu'avant, dans les tavernes en Bretagne, ils parlaient tous breton. Pas de Françoy. Ca serait bien qu'on parle tous breton. Comme ça on pourrait dire et faire signer n'importe quoi a ces cons de français.


Et elle montra sa bannière a Elorya.

T'as vu..c'est elle qui me l'a faite. Elle a gagné un concours de peinture. En fait, elle en a gagné deux. Elle est doué hein? On l'a copie souvent mais..jamais égalé. Moi j'trouve c'est trop beau...et..

Eoa ma anv...

Ca veut dire je m'appelle et les autres trucs là?

Professeur? Professeur??

Ca veut dire quoi les autres phrases s'il vous pliiiiiij ?

Tu sais toi?
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Nikkie entra dans la pièce en retard. Évidemment quand on hésite pendant un temps trop long c'est toujours ce qu'il se passe. Elle tenta d'être discrète mais la porte grinçait, c'était bien sa chance. Baissant la tête un peu honteuse, elle s'avança puis releva les yeux pour saluer les présents.

Demat d'an holl!

Merci Mike de Nauséel murmura-t-elle pour elle-même.

Oui ce cher homme avait pris quelques moments à Tours pour lui apprendre les bases du breton avant son départ. Bien qu'elle ne sache toujours pas prononcer son nom, elle n'oublierait jamais les cours en taverne de Mike de Naueriels et certainement moins encore ceux de Dame Anaon, légèrement plus vulgaires. Elle prit place à une table libre et regarda le tableau se disant qu'elle ne serait pas au bout de ses peines. Elle décida de tout recopier dans un premier temps et de voir ce qu'elle avait manqué ensuite. Dans un troisième temps elle irait demander à quelqu'un de combler ses lacunes.

Oh? Tu crois?

Son bras eut une crampe et ce n'est pas sans un air frustré qu'elle le baissa.

Non mais..il m'a pas regardé? Il a pas vu qui je suis le prof? ma doue..miss bretagne quoi..

On lui résiste. Ca ne se passera pas comme ça. Le dernier qui l'avait fait est mort. Qu'on se méfie. C'est donc avec cette rengaine qu'elle prenait désormais pour un auto-compliment quand elle ne serrait pas son corsage que la brune fit briller ses yeux d'une étincelle.

Elle tira un peu sa chaise en arrière. Se positionna de même. Le visage légèrement en l'air, les yeux fixant le professeur. Non ça ne se passera pas comme ça. Sa langue passa doucement sur ses dents, son regard goutte d'eau se fit profond. Il fallait réveiller ce professeur qui , elle en était sûre..avait sombré dans le mutisme à trop la regarder. Il n'y avait pas d'autres raison censée. Non! Qu'est ce que ça pourait être d'autre? Rien. Soyons lucide ! Alors elle marqua ses lèvres d'un petit sourire et prit une voix suave.

Vous allez bien sieur? Dites moi..comment dit-on...Maître..en breton?

Bon ça si ça ne le réveillait pas..Elle voyait plus trop quoi faire. Fallait bien que quelqu'un s'assure que le professeur pouvait encore parler !
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Le silence du professeur commençait à provoquer un murmure d'inquiétude dans la salle, et le Harscouët se demandait, un peu contrarié à cette idée, si ce n'était pas sa question qui avait indisposé le professeur volontaire. Mais quand bien même cela aurait été le cas, le silence de Renaud devenait inquiétant, rien que pour sa santé. Après un regard à son épouse, le Comte se leva et vint voir si tout allait bien... il avait presque fini - enfin il commençait à se rapprocher de ce qu'on peut appeler presque fini - ses interminables études de médecine et, à ce titre, il aurait peut-être pu diagnostiquer quelque pathologie que ça soit.

Un coup de stress ? De chaud ? D'angoisse ? Le Harscouët n'envisagea pas que le charme de la Kerralec puisse être responsable de ce mutisme soudain pour la simple et bonne raison qu'il n'était sensible qu'à celui de sa terrible moitié et celui-ci ne le rendait pas muet pour autant !

Après avoir laissé le professeur sonné s'installé sur un fauteuil confortable à côté, il se permit de prendre le relais, le temps qu'il revienne à ses esprits parce qu'il ne savait pas combien de temps ça pouvait prendre et qu'il ne fallait pas tenter le diable de voir les élèves quitter la pièce... Déjà une personne semblait avoir mis les voiles. Dommage.

Hum... demat d'an holl ! Un discret sourire.

Bon "demat" je pense que ça ne pose de problème à personne... "d'an holl" veut dire "à tous".

En breton, il est d'usage de ne pas dire bonjour tout seul, mais de préciser à qui l'on s'adresse. Ainsi, on dira :

"demat dit" pour dire "bonjour à toi" ou "demat deoc'h" pour "bonjour à vous". Il regarda les élèves pour voir si jusque là tout était clair avant de compléter cette entrée en matière sur les salutations.

De là même façon, on pourra dire, évidemment, "salud d'an holl", "salud dit" et "salud deoc'h".

Premier silence du professeur improvisé, attendant des remarques, des questions ou des réactions.
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Alors que la Kerallec faisait ce qu'elle arrivait à mieux a faire, le Harscouet dicte La Couette se leva afin de voir si le professeur allait se remettre de la beauté de la brune. Ce dernier sans doute n'était pas arrivé à bout de ses études de medecine ce qui l'empêcha évidemment de diagnostiquer la prostration face à la beauté de la Dame de Rieux.( parce que maire ça fait moins classe). C'est donc, roulant des yeux que la brune regardait faire l'ancien duc nouveau comte.

Alalala..il n'y arrivera pas comme ça...j'ai connu ça..seul mon baiser peut le réveiller. Mais bon... Ca m'étonnerait qu'il soit riche...dans le doute..

Elle regarda Guilherm déplacé le corps.

Dans le doute...je vais m'abstenir.


Guilherm prit alors la place du professeur ce qui était une très bonne chose pour tous les élèves. Après tout, si le professeur restait dans cet état..des cours il n'y en aurait pas et seul dieu savait quand il reprendrait ses esprits... Dommage, elle aurait voulu le connaître mais elle savait que Guilherm serait un excellent professeur égalemment

Quoiqu'il en soit le nouveau professeur commença le cours. Un vent venu d'ailleurs s'agitait alors vers l'arrière. L'arrogante se retourna alors observant Dana moulinant l'air et donnant un coup de coude a Elorya..

Tu crois qu'elle va bien ? Pourquoi elle fait des mouvement pareille..Elle veut nous dire un truc. Mais quoi ?

Elle regarda le professeur puis Dana et comme elle voulait pas la laisser toute seule , elle agita les bras elle aussi par solidarité et avec un sourire.

Aaah j'ai compris..un exercice pratique..
Demat dit !
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Le murmure qui aurait pu s'apparenter à un brouhaha s'était dissipé peu de temps après qu'il eut pris la parole afin de dispenser un semblant de cours, qui allait être totalement improvisé. D'ailleurs, cette improvisation était telle que la brunette au fond de la salle ne goûtait que peu l'initiative... Les mouvements de bras et le regard noir qui cherchait à lui intimer l'ordre de revenir s'asseoir étaient des plus explicites pour celui qui connaissait bien la terrible femme qui exécutait ces gestes.

Visiblement, la clarté du brassage d'air laissait à désirer pour les non initiés aux rites Dônistes - qui étaient bien souvent proches des pratiques hédonistes ! Quelques autres élèves se mirent même à répéter les mouvements, prenant ça pour un geste de salutations. La jeune épouse prise à son propre piège ; il fallut une bonne dose de concentration pour que son alter ego, et non moins professeur de l'instant, garde son sérieux et n'explose pas de rire.

Parfait. Un autre élève, l'initiateur des cours, s'il avait bien suivi, prenait la parole, ça lui permettrait de passer à autre chose et d'avancer dans les formules de politesse de base... À moins que... Gwilherm fit la moue, ce n'était pas si parfait en fait.

Hum, je n'ai rien contre le fait de vous traduire ça... mais je ne pense pas que l'idée d'un cours de langue soit de traduire les demandes particulières de chacun sinon à ce rythme, chacun retiendra deux phrases personnelles mais sera incapable de converser avec qui que ce soit. Il sourit tout de même au jeune homme, duquel il s'approcha avec une plume qu'il venait de tremper dans l'ancre et écrit sur le bout du parchemin qu'il avait devant lui.



Et il se pencha vers le Dénéré en pointant le premier mot de la première ligne. Là les jambes. Puis le premier mot de la seconde. Là les yeux. Et de préciser. Et donc dans la première formule on insiste sur les parties du corps en question alors que dans la seconde version, on insiste sur le propriétaire du corps, si je peux m'exprimer ainsi.

Après cette digression, le Harscouët recula et embrassa du regard toute la salle, s'attardant particulièrement sur la brunette qui, bien qu'ayant cessé de se dandiner les bras en l'air, le fusillait toujours du regard, ce qui n'était pas sans le laisser indifférent. Le désir emprunte parfois des chemins bien inattendus ! Bref, concentration devait être le maître-mot pour professer, il allait donc devoir à nouveau en faire preuve.

Bien, maintenant que nous avons vu les différentes façons de saluer, quelqu'un sait-il comment demander à quelqu'un comment-il se porte ?

Pas tout le monde en même temps !
On lève le doigt avant de prendre la parole !
Oh ! On ne s'entend plus là ! ... voilà ce qu'il aurait espéré avoir à dire en cet instant, mais non, si on ne s'entendait plus, c'était simplement parce que personne ne disait plus rien.

Il est vrai que le malaise du professeur initial avait perturbé le cours des choses et le cours tout court... hormis la jeune femme qui s'était éclipsée sans donner la moindre explication - et le Harscouët n'en voyait aucune -, plus personne ne bougeait, pas même la délicieuse brunette qui, quelques instants plus tôt, battait des bras comme une souris se débattant dans un pot de lait. Pourtant Dieu sait si elle avait fait des progrès en breton ! Un proverbe dit que c'est sûr l'oreiller qu'on apprend le mieux les langues, Dôn serait, d'ici peu, la parfaite illustration de cela... mais pour l'heure, elle ne pipait mot.

Le regard interrogateur, se posant sur les quelques regards qui n'étaient pas baissés vers le bois des tables vieillies, il cherchait à voir si quelqu'un pensait avoir une réponse à proposer mais n'osait la communiquer, par peur de se tromper ou par timidité.

Alors ? Personne ne connaît une des formules bretonnes pour dire "ça va ?" ? Il esquissa un sourire. Je vous rassure, je ne mords pas pour une mauvaise réponse ! Le sourire se fit plus large, il laissait encore un peu de temps avant de donner la réponse ou, pour être plus précis, les réponses parce que, comme en français, il y a moult façon de demander à quelqu'un comment il se porte.
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« Qui a dit que la langue bretonne était l'apanage des bretons » , pensée Angélusienne

Oui, personne ne le lui a dit que c'était une exclusivité.
D'ailleurs la blonde Bazadaise de son état avait vécu une année bretonnesque sur Vannes , et de par ce fait, avait appris quelques mots par-ci par-là, mais jamais en approfondi il est vrai. Elle s'était investie surtout dans le domaine de la protection et de la justice dans lequel, elle excellait depuis un moment déjà, que cela soit en terre Guyennoise ou icelieu. Ce qui ne lui avait pas permis d'approfondir à fond son langage à peine breton.

Aujourd'hui, c'était différent. Elle était de passage pour un tro-Breizh avec une suzeraine qu'elle affectionnait, malgré sa réticence à montrer le bout de son nez.
Un passage qui perdurait car l'envie de rentrer chez elle n'était pas encore d'actualité, même si une éventuelle date avait été laissé à sa supérieure hiérarchique de la Prévôté Guyennoise. Un ras-le-bol, un trop-plein de tout, une accumulation de déceptions l'avaient fait revenir ici, et elle comptait bien en profiter. Profiter du temps qu'il restait sans avoir encore calculé sa quantité réelle. Qu'importe, elle était là et ravie de l'être en profitant tout bonnement de la vie.

Son voyage avait à peine commencé que Vannes fut riche en retrouvailles et l'une d'elles assez surprenante, oui le chef-d’œuvre d'une Pelotine fait de chair et d'os. Avouez que c'est unique comme rencontre, surtout quand celle-ci vous présente déjà son époux qui parle un Breton des plus développés. Il est sur que celui-ci a pas mal approfondi la chose et notamment la langue. un expert en langues ?
L'idée est amusante surtout quand un vague souvenir d'une leçon de jardinage qu'elle avait pu prodiger à une Pelotine à la curiosité exacerbée l'a submerge.
Le couple est charmant et en plus le Comte lui donne un presque cours particulier et l'invite même à participer à un cours collectif. Encore une idée qui lui plaît.

Elle ira. Elle y va seule, prenant un peu de liberté sur le groupe qu'elle escorte.
Mince le cours à l'air commencer alors que ses doigts poussent la porte.
Elle ira quand même, elle entre franchement et d'un sourire sur les lèvres, elle salue mais pas en Breton. Ha bah non trop facile.

Lo Bonjorn, Messers , Donas ...

Les émeraudes pétillent quand elle se rend compte que l'instructeur est le Comte en personne, là le cours serait approfondi. Un rapide coup d’œil sur l'ensemble de la classe pour savoir où se seoir... la demoiselle aux 50 prénoms ? Non... le sieur Killi très charmant, distributeur de baisers... Non pas envie d'être déconcentrée... Quoique... Et puis non.
D'ailleurs elle remarque qu'il a l’œil attentif à des mouvements aériens de jambes, c'est pas ce qu'elle recherche , surtout en ce moment. Non , non et non !
Encore une seconde et elle trouve, là-bas tout au fond, oui ! Juste à côté du chef-d'oeuvre de Pelotine. Gagné. On y est ouf ! La blonde s'installe, ravie.

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Un autre départ... Pas d'explication, pourtant, le professeur est loquace, patient, il explique les basiques du Breton. Killi écoutait, puisqu'il ne connaissait rien à cette langue, il n'aurait point osé dire quoi que ce soit, à moins qu'il ne l'ai entendu en taverne, mais il ne s'en rappelait point. La boîteuse tente des réponses, il écoute, attentif, cherchant à retenir quelque chose de cette leçon, à part la magnifique paire de... jambes de la damoiselle aux cent prénoms. La porte s'ouvre,

Lo Bonjorn, Messers , Donas ...

Une nouvelle langue ? Doucement, on va se calmer là, le Breton, c'est déjà bien assez pour maintenant. On n'en rajoute point. Il regarde et voit l'amatrice de bisous avec un sourire en coin. Serait-elle venue en chercher d'autres ? Il tente de se concentrer sur ce que raconte le professeur, notant au passage sur sa tablette (en bois) les quelques mots qu'il a cités. Il laisse le professeur parler à la nouvelle élève et se lève quand il propose d'aller boire un coup.

Eh bien c'est moi qui régale ! Trugarez, professeur, pour ce cours fort instructif !
J'espère que nous aurons bientôt la suite.

Il ouvre la porte en grand pour laisser entrer l'air et entraîner tout le monde vers la taverne la plus proche.

En tout cas, un grand merci, professeur, pour avoir repris la leçon ainsi au pied levé. Vous avez sauvé ce cours et je vous en suis gré.
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Chez moi

Les feuilles avaient commencé à roussir légèrement et les jours diminuaient avec la précision d'un horloger suisse. L'automne approchait... an diskar amzer, dit-on en breton, "le temps qui décline", littéralement. Le breton est une langue bien plus imagée que le français dans bien des cas, les saisons en sont un parfait exemple.

Avec l'arrivée de ces teintes oscillant entre le jaune et l'orange, si ce n'est rougeâtre avec le soleil couchant, le temps de la rentrée arrivait également. Au début du mois d'août, le Comte de Guingamp avait donné congé de ses élèves, pour aller lui-même s'enfermer dans l'ombre d'un monastère et avait donné rendez-vous au début du mois suivant. Celui-ci était venu !

Gwilherm avait donc reprit le chemin de la salle qui avait accueilli les premiers cours, au moins pour rassembler les élèves dans un premier temps mais il comptait justement leur parler organisation, sitôt que tout le monde serait là. Il planchait alors sur les différentes possibilités qui allaient s'offrir à eux et songeait notamment qu'il lui faudrait en discuter avec la Rectrice de l'Université... car quel meilleur lieu que celui-ci pour suivre des cours ?

Et c'est au milieu d'une conversation avec lui même, en breton - evel just !* -, qu'il entendit une voix dans la salle.

Après s'être retourné d'un coup sec, sous la surprise, car il se pensait seul, le Comte répondit.

Demat deoc'h ! Et sourit légèrement à l'inconnu qui était à l'autre bout de la pièce. Cela veut dire "bonjour à vous" ! Je suis Gwilherm de Harscouët, professeur de breton dans cette salle, et bien d'autres choses actuelles, passées ou futures en dehors d'ici. Vous désirez apprendre le breton ?

Le ton était aimable, le professeur étant plus que satisfait dès qu'il voyait une nouvelle personne remplir un peu plus la salle.


*(evel just se traduit en anglais par off course)
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Le petit nouveau qui venait d'entrer timidement n'avait pas encore répondu - le ferait-il ? - qu'un cri vint à nouveau surprendre le professeur. Une tornade léonarde !

Gast ! Arabat huchal 'giz-se ! (Pu.... ! Faut pas crier comme ça !) dit-il avant de sourire largement. Ya mat an traoù, trugarez Naëlig, ha ganit ? Oui, la jeune fille, enfin jeune femme désormais, avait fait une petite faute, utilisant "dit" à la place de "ganit" mais ce n'était pas bien grave, ils allaient revoir ça lors de la première journée.

Si si, c'était bien ici les cours de breton, enfin le cours de breton du début de l'été... mais je pense organiser ça un peu mieux cette année et, justement, j'attendais tous les étudiants intéressés pour en discuter, de ces changements... Tu en as croisé ?

Histoire de savoir si on allait pouvoir ouvrir ce débat rapidement, et le trancher surtout.

Et sinon alors, quelles nouvelles ? Que deviens-tu ? Le temps que les autres élèves arrivent, ils avaient bien le temps pour un brin de causette.
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Une tête blonde qui s'en vient dans l'encadrement de la porte. Des emperlées lunaires qui scrutent les lieux, comme pour s'assurer qu'elle est au bon endroit.
Des silhouettes et des voix qu'elle reconnait. Les lippes esquissent un léger sourire soulagé. C'est bien ici apparemment que se passent les cours de breton.
Ce n'est point pour elle qu'elle vient, quoiqu'elle sache fort bien que des cours ne seraient pas superflus. Mais c'est pour sa progéniture. Car si Yaouen-Elfyn dispose à demeure d'un précepteur qui lui enseigne la langue d'Albion et le Françoys, il est bien incapable d'aligner la moindre phrase en breton.

Et pas plus tard qu'hier, Yaouen-Elfyn avait écrit à sa mère afin de lui signifier qu'il aimerait vraiment apprendre le breton. Celle-ci était resté agréablement surprise par la demande.
Depuis quelques temps, l'enfant prenait en maturité et semblait vouloir s'impliquer dans son éducation.
Depuis qu'il savait qu'il avait désormais le cousin Talyesin comme tuteur en fait. Faut croire que la nouvelle avait déclenché chez l'enfant une espèce de déclic. Et s'il se trouvait actuellement en Anjou sous bonne garde avec un excellent mestre d'arme bretteur, il était temps pour lui de réintégrer le berçail armoricain. Après le maniement des armes, celui des langues !

Bienheureuse mère que voilà ! Comblée au-delà de ses espérances par le jeune héritier. Malheureusement, il ne fallait pas compter sur le tuteur en question afin qu'il lui prodigue des cours. Et pourtant quel professeur Yaouen-Elfyn n'aurait-il pas là. Mais le prince de Retz est au loin et prendre des cours de breton uniquement par écrit, la blonde trouve que cela ne se fait pas.
Il manque tout le charme de l'accent et de la prononciation voyons !

Aussi a t'elle eu vent des cours qui sont dispensés en ces lieux. Et n'est-elle pas plus surprise que cela que d'y découvrir quel en est le professeur. L'ancien ami, l'ancien confident, l'ancien..bref le Comte de Guingamp en personne est le maître des lieux.

Un sourire à Naelig qui semble avoir eu la même démarche. La blonde a hâte de voir la tête de la jeune fille lorsqu'elle va comprendre pourquoi la Montfort a passé le seuil de la porte.

Elle n'est pas intimidée, elle n'est pas gênée, elle est juste un brin opressée face au professeur en question. Excellent en sa matière d'ailleurs, elle a encore quelque précieux vélin qui en atteste.

"- amañ e vez komzet brezhoneg ? komz a ran un tamm brezhoneg."*

A coup sûr, elle se sera planté. Comme souvent d'ailleurs, elle a une manière bien à elle parfois de parler le breton. Mais bon ce n'est pas aujourd'hui qu'elle pourra demander à Talyesin de la corriger avant de faire sa bêtise en public. Combien de fois n'avait-elle été reprise par le professeur qui se trouve face à elle.

" - Je souhaiterai inscrire mon fils aux cours de la classe. Le petit souçi c'est que Yaouen-Elfyn ne sera pas revenu en Bretagne avant deux semaines je pense. Je.. - un regard entendu vers Naelig - Nous devons aller le chercher dans quelques jours. Pensez-vous qu'il pourra tout de même assister aux cours ? Il tient vraiment à apprendre le breton".



*Ici on parle breton ? Je parle un peu breton
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Gast !!

Elle était tellement obnibulée pour essayer de sortir pour une fois, une phrase entière dans un breton correct qu'elle en a oublié la plus élémentaire des politesses.

Les joues deviennent cramoisies face à la jeune tornade Politaine qui ne manque pas de le lui faire remarquer.

"- Mais c'est que vous avez entièrement raison Dimezell. Demat dit Naelig."

Et se moquant pas mal de l'étiquette elle aussi à ce moment précis, elle se penche sans plus de cérémonie vers la jeune fille, déposant une bise attendrie sur son front.
Oui, elle a un attachement particulier pour la jeune sauvageonne.

Puis se tournant vers Gwilherm, l'étiquette reprend ses droits. La jeune baronne adresse une gracieuse courbette de la tête assortie d'une légère révérence, au Comte de Guingamp.
Pas dit que tous les comtes de sa connaissance aient droit à la même faveur de la jeune Montfort, mais celui-ci a non seulement son respect, mais une profonde amitié est restée par-delà le temps écoulé et les silences.

"- Demat deoc'h Vostre Grandeur, je vous prie de m'excuser pour ma distraction bien involontaire".

Les gris glissent alors, un brin rieur, vers sa jeune protégée l'air de lui demander si c'est mieux ainsi.
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Naelig, qui avait fait des progrès en expression, c'était à noter, était une bavarde... et elle en avait gros sur le cœur. La disparition de Clochette l'accablait sans nul doute, puisque l'ancienne mairesse saint-politaine avait été comme sa mère lorsque sa génitrice l'avait lâchement abandonnée... Il s'efforça de la rassurée, parce qu'ayant perdu coup sur coup père et mère, dans sa jeunesse, le Harscouët savait quel traumatisme cela pouvait être.

Tu sais, Clochette est peut-être simplement allée se ressourcer dans la forêt, ou dans un petit hameau perdu... elle a beaucoup donné pour Saint-Pol pendant ces années, et elle a certainement besoin d'un peu de calme et de tranquillité... Ne te fais pas de mauvais sang. Il lui sourit doucement. Mais si tes craintes sont avérées, dis toi que c'est le Très Haut qui l'a rappelée à ses côtés et qu'elle est en paix... il faudra alors lui rendre hommage en la faisant enterrer comme il se doit, par un clerc.

La mort était au centre de la vie de chacun et on s'en accommodait, bon an mal an. Tout le monde avait déjà enterré un parent plus ou moins proche, un ami, un voisin. L'âge n'avait que peu à voir là dedans... l'Ankou n'était pas sectaire, les vieux n'étaient pas plus visés que les jeunes.

Le temps de rassurer la jeune femme, une autre, moins jeune - sans être décrépie pour autant, tout de même ! -, avait fait son entrée. Surpris de la voir, on ne peut pas dire que le professeur l'était puisqu'il avait eu l'occasion de croiser la baronne et non moins chevalier à une ou deux reprises très récemment, confirmant ainsi la rumeur faisant état de son retour dans la vie publique bretonne, après une longue période plus en retrait. De longues années s'étaient écoulées sans qu'ils ne soient amenés à se rencontrer mais le Harscouët s'était dit que, assurément, c'était une bonne chose pour la Bretagne : Roxanne était une femme de valeurs. Il gardait pour elle un grand respect et sourit lorsqu'il l'entendit parler en breton.

"- amañ e vez komzet brezhoneg ? komz a ran un tamm brezhoneg."
Ya, evel just, amañ 'vez komzet brezhoneg ! Ha ya, klevet 'm eus ho prezhoneg... fazi ebet ! [Oui, bien sûr, ici on parle breton ! Et oui, j'ai entendu votre breton... sans fautes !]

Il esquissa un sourire.

Vous pourriez presque apprendre vous même le breton à votre fils, baronne. Il doit être grand désormais ! Il marqua une pause, alors qu'il entendait à nouveau du bruit derrière la porte d'entrée sans savoir qui allait arriver. N'ayez crainte, vous avez le temps d'aller le chercher... je réfléchis actuellement à la possibilité d'organiser un peu mieux les enseignements que dans cette salle, probablement à l'Université et j'attends qu'un nombre d'élève assez suffisant soient présents pour en discuter avec eux... Donc le temps de mettre tout ça sur pied, je pense qu'on commencera les cours début octobre.

Enfin le suspense de "qui est derrière la porte" s'achevait. Enfin, Elle arrivait. Le regard du professeur fut instantanément happé par l'entrante, Dôn, et un sourire que beaucoup qualifieraient de niais s'afficha sur son visage.

Je crois que tu as la réponse à ta dernière question, dit-il, en montrant à Naelig le ventre plus que rebondi de la brunette. Oui, au début de l'hiver, ils seraient parents.
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Parmis les anges elle n'y reste guère longtemps, c'est que Naelig a une voix particulièrement efficace pour vous sortir de vos songes. Ce qui arrive donc à Dana en l'instant qui suit les questionnements de la jeune femme à ses cotés.

Et bien... Je ne l'ai pas annoncé à grand monde je dois l'avouer. Mais désormais, je n'ai même plus besoin de le faire, tant mon ventre est apparent.

Quant à la délivrance, Naelig... Je pense que Brivael, la vieille servante de ma mère saura faire l'affaire, mais si jamais je me trouve à Saint Pol, ou trop loin de ladite servante bien entendu, je demanderai à Gwilherm de venir te quérir.
C'est très généreux de ta part, et je t'en remercie.

Le regard reconnaissant, se tourne ensuite une nouvelle fois vers son époux qui saura s'occuper d'elle convenablement lorsqu'enfin leur enfant décidera de venir au monde. C'était une certitude.
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Ya, evel just, amañ 'vez komzet brezhoneg ! Ha ya, klevet 'm eus ho prezhoneg... fazi ebet !

Comme quoi, elle n'a pas tout perdu en se cantonnant derrière les murs de Langolen. Elle a eu le temps de dévaliser l'impressionnante bibliothèque qui s'y trouve. Bibliothèque, peu à peu ouvragée à force de recherches plus ou moins poussées. Des emprunts qu'elle avait fait à Retz, en demandant la permission au grand-oncle évidemment, il en restait quelques uns dans les rayonnages de la salle réservée à cet effet. Oui, elle au moins elle avait demandé avant de se servir. Pas comme d'autre qui ne s'était pas gênée à Langolen, lorsque Yaouen-Elfyn avait été enlevé ! Et désormais, la bibliothèque était sous clef. Seuls à l'heure actuelle, Yaouen-Elfyn et elle-même en avait les accès. Il faudrait qu'elle réfléchisse à changer sa vision des choses parce que sous peu, les petites habitudes de la Baronne allaient être chamboulées. Avec l'arrivée des nouvelles intendantes et demoiselles de compagnie, il allait bien falloir que ce petit monde s'acclimate à la langue bretonne. L'intendante tout du moins, parce que la demoiselle de compagnie elle, était de souche bretonne.

Sortant de ses réflexions, elle sourit au comte.

"- C'est parfait si cela nous laisse le temps d'aller le chercher. Parce que voyez-vous, cette jeune demoiselle m'accompagne, je n'aurai pas non plus voulu la priver des cours. Oh et si jamais mon fils en vient à vous parler maritime, surtout ne vous demandez pas pourquoi, je lui ai expliqué que vous aviez été amiral. Et comme il souhaite se lancer dans l'aventure de la mer en devenant corsaire, il est fort possible qu'il vous en touche quelques mots également."

Et oui. Dernièrement, une nouvelle lubie avait pris Yaouen-Elfyn. Il avait passé des heures à interroger sa mère sur ses "potentiels" ennemis et ses amis, ceux qu'elle considérait de confiance. Forcément, le nom du Comte avait fini par franchir les lèvres de la Montfort. En tout bien, tout honneur, évidemment.

"- Et puis il est en âge ou il a besoin de se sociabiliser. De fréquenter des endroits nouveaux, et des gens qui ouvrent un peu son univers."

Oui, elle le choye son enfant. Et tant que le commanditaire de son enlèvement d'il y a quelques années ne sera pas mis hors de nuire, il est fort probable qu'elle continue de surprotéger son fils. Alors déjà, venir l'inscrire à un cours de breton, c'est un énorme effort pour elle.

Un regard sur Naelig et un sourire. Cela lui fait penser qu'il y en a une autre qu'il va falloir non seulement sociabiliser, mais inculquer quelques notions qui s'avèrent nécessaire au fur et à mesure que la sauvageonne grandit.
Comme par exemple, l'épreuve des cheveux durant leur petite expédition.

Et le sourire se fait malicieux à l'encontre de la jeune Politaine.

Et de saluer l'homme qui vient d'entrer d'un autre sourire, le voyant quelque peu intimidé.
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Ah, si, y'avait du monde. Et même un Comte de Guingamp que le jeune érudit avait déjà croisé en un autre lieu, en un autre temps... pas très lointain, tout de même. Impressionné autant qu'intimidé, il fit tout de même quelques pas en direction du groupe qui devisait, saluant chacun de la tête, répondant à la première question de Gwilherm:


Ya, mat-kaer, mersi. Ha ganeoc'h ?


Parler breton lui procurait toujours le même frisson, malgré qu'il imagine son accent terrible et sa prononciation particulière. Son père, le Bainsois, parlait un mélange de gallo et de breton des plus particulier et il n'avait jamais trouvé le temps de lui apprendre vraiment. L'entendre et s'exprimer ainsi lui rappelait ce temps béni où les rêves de son paternel n'étaient pas encore son héritage... Où quand il rêvait de médecine, il n'y destinait pas seulement son fils...

Reprenant le fil de ses pensées, il écouta parler le Comte avec un mélange de curiosité et de joie. Un tel projet serait colossal, mais son aboutissement serait à la hauteur du travail qu'il demanderait... Timidement, ses mains gantées se tortillant l'une dans l'autre, il esquissa une réponse:


Tout d'abord, demat deoc'h. Eripsoë Le Mezec a vez graet ac'hanon.


Il sourit et reprit.


Pardonnez-moi, je vais poursuivre en françois. Mon breton est trop sommaire pour me permettre de me bien faire comprendre. C'est un peu la raison de ma présence ici.

Comme le dit mon nom, je suis Médecin en Roazhon. En apprentissage, encore. Mais tout vient à point...

Je pourrais passer des heures à vous raconter ma vie et ce qui fait qu'en moi résonne l'amour que j'ai de cette terre, mais ce serait trop long et par trop ennuyeux ! Je vais me contenter d'approuver les mots du Comte et lui apporter mon soutien entier ! Breizh n'est pas que langue ! Culture, musique, Histoire, cuisine... Nous sommes un peuple à part entière et notre situation fait notre richesse !

Il serait terrible de perdre cette spécificité et de l'oublier... Voyez, nous parlons déjà tous françois alors même que ce n'était pas notre langue. Je suis certain que nombreux sont ceux qui ignorent ce qu'il se passa à Ballon quelques siècles en arrière... à Jengland. Avons-nous au moins une trace du Traité d'Angers où nous avons mis Le Chauve à genoux ?

Vous avez tout mon soutien, votre Grandeur, dans la mesure des moyens et des connaissances qui sont les miennes.


Il ne s'attendait pas à une telle entrée en matière, mais il avait toujours su s'adapter au contexte. Les mains ne se tortillaient plus et il se tenait droit en attendant une réponse.
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La Montfort écoutait toute ouïe. Elle qui suivait depuis plus d'une année son enseignement druidique auprès de son hencher. Elle l'avait commencé avec Lastree mais c'est auprès de Gwenc'hlañ Bleizhmorgan, druide ayant appartenu à l'Ordre du Chêne blanc qu'elle s'en continuait son enseignement. Elle avait la chance de l'avoir comme hencher parce qu'il avait cette manière si particulière de la former. Elle s'en moquait que ce soit long parce qu'il allait très loin dans les choses et si la Danvezenn n'allait pas tarder à passer l'un des rites, celui de la purification, c'est à la voie de la scelaigie qu'elle se destinait.

Machinalement, elle se rapproche de Gwilherm. Elle ne s'en rend pas compte, mais ses perles de lune se sont alors illuminées au fur et à mesure qu'elle l'écoute. Passionnée est-elle par le sujet.

" - C'est le rôle des Druides, et plus particulièrement de ceux qui ont choisis la voie de la Scelaigie, de perpétrer les récits de l'histoire de notre Breizh."

Elle hésite un moment. Elle a des souvenirs de son enfance où elle écoutait le grand-oncle Elfyn narrer quelques unes de ces histoires. C'est d'ailleurs de lui et de sa grand-tante Gannika, qu'elle tient cet intérêt pour cette voie là du druidisme.

La blonde a toujours aimé narrer des histoires et Yaouen-Elfyn fut lui-même bercée des légendes guerrières de son ancien héros et celles de Nathan à laquelle la Montfort voue une vénération véritable. Plus encore depuis qu'elle sait que ses propres terres sont sises sur le Duché qui appartient à ce jour encore à Nathan.

" - Je ne suis que Danvezenn, toujours en apprentissage avec mon hencher mais il m'a dit que même un Druide ne s'en finit jamais d'apprendre. Alors si vous avez besoin d'aide, c'est avec plaisir que j'apporterai ma modeste participation. Le Druidisme comporte plusieurs voies, j'ai choisi celle de la Scelaigie. Comme le furent mon feu grand-oncle Elfyn et ma feue grand-tante Gannika".

Et ce n'est pas innocent si la jeune femme s'est choisi ces modèles ci. D'autant que bien plus d'une fois, on lui a fait remarqué combien elle pouvait ressembler à sa feue grand-tante.

" - Et puis pour vos projets concernant la culture bretonne, je veux bien aider également". Et là, c'est l'ancienne Sage qui s'exprime, parce qu'elle a toujours baigné dans cette culture justement.
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Elle avait entendu parler de ces cours de breton, mais n’avais jamais eu le temps d’aller y jeter un coup d’œil. Cette fois sa décision était prise, elle irait et si ce n’était pas trop tard, elle s’y inscrirait.

Elle se dirigea vers l’endroit qu’on lui avait renseigné et frappa à la porte puis entra. La rousse fut surprise de voir qui était présent …..

Demat d’an’ holl (bonjour tout le monde), c’est bien ici qu’ont lieu les cours de breton.

Elle fit la révérence au comte et à la comtesse de Guimganp et à la Baronne de Langolen,
salua le sire présent d’un signe de tête et fit la bise à Naelig
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