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[RP] Des cours de Breton

Roxannemontfortlaval
Une tête blonde qui s'en vient dans l'encadrement de la porte. Des emperlées lunaires qui scrutent les lieux, comme pour s'assurer qu'elle est au bon endroit.
Des silhouettes et des voix qu'elle reconnait. Les lippes esquissent un léger sourire soulagé. C'est bien ici apparemment que se passent les cours de breton.
Ce n'est point pour elle qu'elle vient, quoiqu'elle sache fort bien que des cours ne seraient pas superflus. Mais c'est pour sa progéniture. Car si Yaouen-Elfyn dispose à demeure d'un précepteur qui lui enseigne la langue d'Albion et le Françoys, il est bien incapable d'aligner la moindre phrase en breton.

Et pas plus tard qu'hier, Yaouen-Elfyn avait écrit à sa mère afin de lui signifier qu'il aimerait vraiment apprendre le breton. Celle-ci était resté agréablement surprise par la demande.
Depuis quelques temps, l'enfant prenait en maturité et semblait vouloir s'impliquer dans son éducation.
Depuis qu'il savait qu'il avait désormais le cousin Talyesin comme tuteur en fait. Faut croire que la nouvelle avait déclenché chez l'enfant une espèce de déclic. Et s'il se trouvait actuellement en Anjou sous bonne garde avec un excellent mestre d'arme bretteur, il était temps pour lui de réintégrer le berçail armoricain. Après le maniement des armes, celui des langues !

Bienheureuse mère que voilà ! Comblée au-delà de ses espérances par le jeune héritier. Malheureusement, il ne fallait pas compter sur le tuteur en question afin qu'il lui prodigue des cours. Et pourtant quel professeur Yaouen-Elfyn n'aurait-il pas là. Mais le prince de Retz est au loin et prendre des cours de breton uniquement par écrit, la blonde trouve que cela ne se fait pas.
Il manque tout le charme de l'accent et de la prononciation voyons !

Aussi a t'elle eu vent des cours qui sont dispensés en ces lieux. Et n'est-elle pas plus surprise que cela que d'y découvrir quel en est le professeur. L'ancien ami, l'ancien confident, l'ancien..bref le Comte de Guingamp en personne est le maître des lieux.

Un sourire à Naelig qui semble avoir eu la même démarche. La blonde a hâte de voir la tête de la jeune fille lorsqu'elle va comprendre pourquoi la Montfort a passé le seuil de la porte.

Elle n'est pas intimidée, elle n'est pas gênée, elle est juste un brin opressée face au professeur en question. Excellent en sa matière d'ailleurs, elle a encore quelque précieux vélin qui en atteste.

"- amañ e vez komzet brezhoneg ? komz a ran un tamm brezhoneg."*

A coup sûr, elle se sera planté. Comme souvent d'ailleurs, elle a une manière bien à elle parfois de parler le breton. Mais bon ce n'est pas aujourd'hui qu'elle pourra demander à Talyesin de la corriger avant de faire sa bêtise en public. Combien de fois n'avait-elle été reprise par le professeur qui se trouve face à elle.

" - Je souhaiterai inscrire mon fils aux cours de la classe. Le petit souçi c'est que Yaouen-Elfyn ne sera pas revenu en Bretagne avant deux semaines je pense. Je.. - un regard entendu vers Naelig - Nous devons aller le chercher dans quelques jours. Pensez-vous qu'il pourra tout de même assister aux cours ? Il tient vraiment à apprendre le breton".



*Ici on parle breton ? Je parle un peu breton
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Naeligdekerrandic
J'regarde la belle dame blonde et ni une ni deux, je fais fi de l'étiquette et de tout l'reste.
J'la r'garde les poings sur les hanches et jlui dis :

Ben déjà faut qu'tu commences par dire Demat Deoc'h quand tu rentres, hein !
Bon, m'enfin demat dit Belle Dame Blonde, mais quand même !!!!


Oui, c'est vrai que j'ai rien à apprendre aux plus Grands et surtout plus Nobles que moi, mais quand même !!!!
Bon j'l'aime bien quand même hein, pis je s'rais contente moi, si Yaouen y vient prendre des cours ici, avec moi. Ca me permettra de le voir plus souvent comme ça, et c'est pô pour m'déplaire, alors presque j'en sourirais, mais nan.....

J'regarde Gwil, pis jlui fais mes euils papillons, qui ont toujours réussi à faire fondre mon Toto Blo et jlui dis :

Oh, dis oui Gwil, maj plij !
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Roxannemontfortlaval
Gast !!

Elle était tellement obnibulée pour essayer de sortir pour une fois, une phrase entière dans un breton correct qu'elle en a oublié la plus élémentaire des politesses.

Les joues deviennent cramoisies face à la jeune tornade Politaine qui ne manque pas de le lui faire remarquer.

"- Mais c'est que vous avez entièrement raison Dimezell. Demat dit Naelig."

Et se moquant pas mal de l'étiquette elle aussi à ce moment précis, elle se penche sans plus de cérémonie vers la jeune fille, déposant une bise attendrie sur son front.
Oui, elle a un attachement particulier pour la jeune sauvageonne.

Puis se tournant vers Gwilherm, l'étiquette reprend ses droits. La jeune baronne adresse une gracieuse courbette de la tête assortie d'une légère révérence, au Comte de Guingamp.
Pas dit que tous les comtes de sa connaissance aient droit à la même faveur de la jeune Montfort, mais celui-ci a non seulement son respect, mais une profonde amitié est restée par-delà le temps écoulé et les silences.

"- Demat deoc'h Vostre Grandeur, je vous prie de m'excuser pour ma distraction bien involontaire".

Les gris glissent alors, un brin rieur, vers sa jeune protégée l'air de lui demander si c'est mieux ainsi.
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Don.
La comtesse savait quel jour devait reprendre les cours, fatalement et c'est donc plutot ponctuelle, qu'elle décide de se rendre dans la même salle de classe occupée la première fois, pour les mêmes raisons.
Plus ronde et plus fatiguée que la fois précédente, elle cherche vite une place des yeux mais son regard tombe avant sur... Naelig !

Oh, Naelig. Et bien cela faisait une paye qu'elles ne s'étaient pas croisées.

Une bise échangée, un sourire aussi et l'attention se porte sur le professeur qui accueille dans l'instant une nouvelle entrante. Elève ou non, le cours commençait à prendre de l'ampleur et c'est fière et satisfaite de cette tournure que la jeune Harscouët sourit aux anges.
Finalement, il n'avait peut être pas encore ouvert cette école à laquelle ils tenaient tout deux, mais ses actes étaient appréciés et interessaient pas mal de monde. Bientôt tous les bretons pourront se vanter de connaitre les bases de leur langue et leur culture, et cela grace à qui ? Grace à son homme !

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Gwilherm
Naelig, qui avait fait des progrès en expression, c'était à noter, était une bavarde... et elle en avait gros sur le cœur. La disparition de Clochette l'accablait sans nul doute, puisque l'ancienne mairesse saint-politaine avait été comme sa mère lorsque sa génitrice l'avait lâchement abandonnée... Il s'efforça de la rassurée, parce qu'ayant perdu coup sur coup père et mère, dans sa jeunesse, le Harscouët savait quel traumatisme cela pouvait être.

Tu sais, Clochette est peut-être simplement allée se ressourcer dans la forêt, ou dans un petit hameau perdu... elle a beaucoup donné pour Saint-Pol pendant ces années, et elle a certainement besoin d'un peu de calme et de tranquillité... Ne te fais pas de mauvais sang. Il lui sourit doucement. Mais si tes craintes sont avérées, dis toi que c'est le Très Haut qui l'a rappelée à ses côtés et qu'elle est en paix... il faudra alors lui rendre hommage en la faisant enterrer comme il se doit, par un clerc.

La mort était au centre de la vie de chacun et on s'en accommodait, bon an mal an. Tout le monde avait déjà enterré un parent plus ou moins proche, un ami, un voisin. L'âge n'avait que peu à voir là dedans... l'Ankou n'était pas sectaire, les vieux n'étaient pas plus visés que les jeunes.

Le temps de rassurer la jeune femme, une autre, moins jeune - sans être décrépie pour autant, tout de même ! -, avait fait son entrée. Surpris de la voir, on ne peut pas dire que le professeur l'était puisqu'il avait eu l'occasion de croiser la baronne et non moins chevalier à une ou deux reprises très récemment, confirmant ainsi la rumeur faisant état de son retour dans la vie publique bretonne, après une longue période plus en retrait. De longues années s'étaient écoulées sans qu'ils ne soient amenés à se rencontrer mais le Harscouët s'était dit que, assurément, c'était une bonne chose pour la Bretagne : Roxanne était une femme de valeurs. Il gardait pour elle un grand respect et sourit lorsqu'il l'entendit parler en breton.


"- amañ e vez komzet brezhoneg ? komz a ran un tamm brezhoneg."
Ya, evel just, amañ 'vez komzet brezhoneg ! Ha ya, klevet 'm eus ho prezhoneg... fazi ebet ! [Oui, bien sûr, ici on parle breton ! Et oui, j'ai entendu votre breton... sans fautes !]

Il esquissa un sourire.

Vous pourriez presque apprendre vous même le breton à votre fils, baronne. Il doit être grand désormais ! Il marqua une pause, alors qu'il entendait à nouveau du bruit derrière la porte d'entrée sans savoir qui allait arriver. N'ayez crainte, vous avez le temps d'aller le chercher... je réfléchis actuellement à la possibilité d'organiser un peu mieux les enseignements que dans cette salle, probablement à l'Université et j'attends qu'un nombre d'élève assez suffisant soient présents pour en discuter avec eux... Donc le temps de mettre tout ça sur pied, je pense qu'on commencera les cours début octobre.

Enfin le suspense de "qui est derrière la porte" s'achevait. Enfin, Elle arrivait. Le regard du professeur fut instantanément happé par l'entrante, Dôn, et un sourire que beaucoup qualifieraient de niais s'afficha sur son visage.

Je crois que tu as la réponse à ta dernière question, dit-il, en montrant à Naelig le ventre plus que rebondi de la brunette. Oui, au début de l'hiver, ils seraient parents.
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Naeligdekerrandic
J'surprend le regard de la Belle Dame Blonde mère du p'tiot Captaine Corsaire et vlà qu'jlui dis carrément :
Ha ben vi, c'est mieux comme ça !

Pis j'écoute Gwill. Bon j'ai pô compris quand il a parlé en breton hein, parce que j'suis pô très forte, sinan je s'rais pô là pour apprendre. Pis jsouris quand j'l'entends dire que Yaouen pourra apprendre, ici, avec....moi.....eu.....avec nous, jveux dire.
Et alors que la porte s'ouvre et que je tourne la tête pour voir qui qc'est j'entends la dernière phrase de Gwil et r'garde Dôn, pis son ventre arrondi.

J'échange une bisouille avec elle bien sûr, parce que c'est ma coupine quand même, alors qu'elle vient s'mettre à côté d'moi, mais après j'lui dis sur l'ton du rproche :

J'suis vraiment jamais au courant d'rien moi ! On m'dit jamais les choses, comme pour Toto qu'est dev'nu noble y parait ! Oui j'aime pô les nobles, sans doute à cause de ma Mère. Et, par dessus tout, j'aime pô ne jamais rien savoir des gens qui comptent pour moi, et là j'crois bien qu'ça s'entend un pô ! J'reprends mon laïus :
T'aurais pu m'le dire que t'allais avoir un bébé.
J'te signale que j'ai aidée Mômfée à avoir Titite fée l'an passé, hein ! Alors si tu veux et qu't'as b'soin ben ...euh..... j's'rais là !

Oui la proposition est surprenante de ma part, mais quoi, Dôn j'l'aime bien, alors c'est plus fort qu'moi. Pis Gwil, c'est compliqué mais c'est presque comme si y l'était dma famille pisque c'est l'seul qui m'parle de mon Pôpa des étoiles......
Alors j'sais pô, même si j'donne pô dnouvelles ou qu'j'en prends pô, ben j'me sens proche d'eux.
Du coup, jla r'garde et j'attends sa réponse......

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Don.
Parmis les anges elle n'y reste guère longtemps, c'est que Naelig a une voix particulièrement efficace pour vous sortir de vos songes. Ce qui arrive donc à Dana en l'instant qui suit les questionnements de la jeune femme à ses cotés.

Et bien... Je ne l'ai pas annoncé à grand monde je dois l'avouer. Mais désormais, je n'ai même plus besoin de le faire, tant mon ventre est apparent.

Quant à la délivrance, Naelig... Je pense que Brivael, la vieille servante de ma mère saura faire l'affaire, mais si jamais je me trouve à Saint Pol, ou trop loin de ladite servante bien entendu, je demanderai à Gwilherm de venir te quérir.
C'est très généreux de ta part, et je t'en remercie.

Le regard reconnaissant, se tourne ensuite une nouvelle fois vers son époux qui saura s'occuper d'elle convenablement lorsqu'enfin leur enfant décidera de venir au monde. C'était une certitude.
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Eripsoe
La réflexion s'était installée dans son esprit depuis plusieurs jours déjà. Depuis sa rencontre avec le Comte de Guingamp, pour être tout à fait exact. Là-bas, dans cette grande Université ouverte à tous où ils étudiaient avec sérieux les différents aspects de la voie d'érudition qu'ils avaient choisie, entendre quelques mots de breton l'avait rassuré et encouragé. Gwilherm parlait bien. Bien mieux que lui en tout cas...

D'ailleurs, on ne pouvait réellement affirmer qu'Eripsoë parlait breton. Il baragouinait, tout au plus, triste ironie de l'humour limité d'un narrateur en panne de bons mots. Il connaissait quelques expressions, quelques phrases. Ce que disait, en gros, son père à la maison. Son père... le seul lien qu'il avait gardé avec cette Terre durant ce long exil. Tout passait par lui, absolument tout...

Curieux, il avait entendu parler de cours de breton. Désireux d'apprendre, il avait fini par passer outre la peur du ridicule et s'était rendu au lieu-dit où l'on dispensait cet apprentissage. Vêtu, comme à son habitude de noir de la tête aux pieds (à se demander s'il ne portait pas le deuil permanent) et ses mains gantées de la même couleur. Ses cheveux blonds ramenés en catogan, sa barbe taillée.

Arrivé devant l'entrée, il poussa la porte avec timidité et pénétra dans le lieu, espérant ne pas s'être trompé. Après quelques instants à se tortiller les doigts et à hésiter, il tenta un léger:



Demat ? Il y a quelqu'un ?
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Roxannemontfortlaval
Ya, evel just, amañ 'vez komzet brezhoneg ! Ha ya, klevet 'm eus ho prezhoneg... fazi ebet !

Comme quoi, elle n'a pas tout perdu en se cantonnant derrière les murs de Langolen. Elle a eu le temps de dévaliser l'impressionnante bibliothèque qui s'y trouve. Bibliothèque, peu à peu ouvragée à force de recherches plus ou moins poussées. Des emprunts qu'elle avait fait à Retz, en demandant la permission au grand-oncle évidemment, il en restait quelques uns dans les rayonnages de la salle réservée à cet effet. Oui, elle au moins elle avait demandé avant de se servir. Pas comme d'autre qui ne s'était pas gênée à Langolen, lorsque Yaouen-Elfyn avait été enlevé ! Et désormais, la bibliothèque était sous clef. Seuls à l'heure actuelle, Yaouen-Elfyn et elle-même en avait les accès. Il faudrait qu'elle réfléchisse à changer sa vision des choses parce que sous peu, les petites habitudes de la Baronne allaient être chamboulées. Avec l'arrivée des nouvelles intendantes et demoiselles de compagnie, il allait bien falloir que ce petit monde s'acclimate à la langue bretonne. L'intendante tout du moins, parce que la demoiselle de compagnie elle, était de souche bretonne.

Sortant de ses réflexions, elle sourit au comte.

"- C'est parfait si cela nous laisse le temps d'aller le chercher. Parce que voyez-vous, cette jeune demoiselle m'accompagne, je n'aurai pas non plus voulu la priver des cours. Oh et si jamais mon fils en vient à vous parler maritime, surtout ne vous demandez pas pourquoi, je lui ai expliqué que vous aviez été amiral. Et comme il souhaite se lancer dans l'aventure de la mer en devenant corsaire, il est fort possible qu'il vous en touche quelques mots également."

Et oui. Dernièrement, une nouvelle lubie avait pris Yaouen-Elfyn. Il avait passé des heures à interroger sa mère sur ses "potentiels" ennemis et ses amis, ceux qu'elle considérait de confiance. Forcément, le nom du Comte avait fini par franchir les lèvres de la Montfort. En tout bien, tout honneur, évidemment.

"- Et puis il est en âge ou il a besoin de se sociabiliser. De fréquenter des endroits nouveaux, et des gens qui ouvrent un peu son univers."

Oui, elle le choye son enfant. Et tant que le commanditaire de son enlèvement d'il y a quelques années ne sera pas mis hors de nuire, il est fort probable qu'elle continue de surprotéger son fils. Alors déjà, venir l'inscrire à un cours de breton, c'est un énorme effort pour elle.

Un regard sur Naelig et un sourire. Cela lui fait penser qu'il y en a une autre qu'il va falloir non seulement sociabiliser, mais inculquer quelques notions qui s'avèrent nécessaire au fur et à mesure que la sauvageonne grandit.
Comme par exemple, l'épreuve des cheveux durant leur petite expédition.

Et le sourire se fait malicieux à l'encontre de la jeune Politaine.

Et de saluer l'homme qui vient d'entrer d'un autre sourire, le voyant quelque peu intimidé.
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Gwilherm
Naelig était une pipelette depuis toute petite, sans compter qu'elle était curieuse au possible et c'est donc tout naturellement qu'elle avait entreprit une conversation avec Dôn au sujet du petit Harscouët qui était appelé à naître... Le futur père, tout en discutant avec Roxanne des projets du fils de cette dernière, écoutait d'une oreille ce que la jeune Saint-Politaine racontait à son épouse. Et donc oui, s'il pouvait qualifier Naelig de curieuse, c'est qu'il savait de quoi il parlait !

Mais ce qui n'était qu'une écoute distraite se transforma vite en oreille attentive lorsqu'elle proposa son aide pour l'accouchement, il ne put garder le silence car s'il appréciait sincèrement la fille de feu Viken, il était hors de question que ce soit elle qui préside à la naissance de son fils... ah oui ! Pour ceux qui sont pas encore au courant, ça sera un fils, Gwilherm l'a décidé et veut croire que le Très Haut exaucera ses prières !

Après une moue d'excuse à l'adresse de Roxanne pour ce manque d'attention, il se tourna vers les deux jeunes femmes.


C'est très aimable à toi, Naelig, de proposer ton aide et ton soutien... mais Dôn sera plus que bien entourée le jour venu, par des femmes plus que compétentes et expérimentés pour cela. Lui, n'assisterait évidemment pas... il était médecin, pas accoucheur. C'était un truc de bonnes femmes et en bon traditionaliste, il n'avait pas du tout l'intention de venir contredire cet état de fait !

Il esquissa un sourire à son épouse, puis revint à sa première interlocutrice.


Excusez moi... Petit silence, le temps de retrouver de quoi il était question... ah oui ! la mer, tout ça ! ... à vrai dire, si j'ai été il n'y a pas si longtemps amené à diriger à nouveau l'Amirauté, cela ne s'est apparenté pour moi qu'à assurer une sorte d'intérim à la tête de cette institution et je m'éloigne de plus en plus de cet élément au milieu duquel je suis pourtant né. Me zo gant e kreiz ar mor, comme dirait l'autre ! Pour diverses raisons d'ailleurs... à commencer par le fait que mon comté n'a aucun accès maritime, mais aussi parce que si j'aime la mer et la navigation, je ne suis nullement un grand chef de guerre maritime. Ce n'était pas là un aveu de faiblesse, juste un constat. Que celui qui excelle en tous domaines lui jette la première pierre ! Et, enfin, surtout, j'ai moult autre projets, tous plus ou moins liés avec ma fonction de Gardien des Aèdes...

Il marqua une pause parce qu'une personne faisait son entrée.

Ya ya, tud zo ! Deuit tre ! (oui oui, y a du monde ! Entrez !) Et reconnaissant un jeune médecin prometteur, le Harscouët sourit légèrement pour l'accueillir. Demat deoc'h Erispoë ! Mat ar jeu ganeoc'h ?

Puis il revint, à nouveau, à sa précédente discussion, tout en s'adressant désormais à tout le monde, parlant de fait plus fort.

Et donc, ce cours de breton fait partie de mes projets évidement... mais j'envisage de l'intégrer à un projet plus vaste, plus ambitieux, pour la culture bretonne, qui prendrait toute sa part au sein de notre Université. Une dernière pause, avant de conclure par une question. Sur le principe, quels sont vos avis à tous ?
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Eripsoe
Ah, si, y'avait du monde. Et même un Comte de Guingamp que le jeune érudit avait déjà croisé en un autre lieu, en un autre temps... pas très lointain, tout de même. Impressionné autant qu'intimidé, il fit tout de même quelques pas en direction du groupe qui devisait, saluant chacun de la tête, répondant à la première question de Gwilherm:


Ya, mat-kaer, mersi. Ha ganeoc'h ?


Parler breton lui procurait toujours le même frisson, malgré qu'il imagine son accent terrible et sa prononciation particulière. Son père, le Bainsois, parlait un mélange de gallo et de breton des plus particulier et il n'avait jamais trouvé le temps de lui apprendre vraiment. L'entendre et s'exprimer ainsi lui rappelait ce temps béni où les rêves de son paternel n'étaient pas encore son héritage... Où quand il rêvait de médecine, il n'y destinait pas seulement son fils...

Reprenant le fil de ses pensées, il écouta parler le Comte avec un mélange de curiosité et de joie. Un tel projet serait colossal, mais son aboutissement serait à la hauteur du travail qu'il demanderait... Timidement, ses mains gantées se tortillant l'une dans l'autre, il esquissa une réponse:



Tout d'abord, demat deoc'h. Eripsoë Le Mezec a vez graet ac'hanon.


Il sourit et reprit.


Pardonnez-moi, je vais poursuivre en françois. Mon breton est trop sommaire pour me permettre de me bien faire comprendre. C'est un peu la raison de ma présence ici.

Comme le dit mon nom, je suis Médecin en Roazhon. En apprentissage, encore. Mais tout vient à point...

Je pourrais passer des heures à vous raconter ma vie et ce qui fait qu'en moi résonne l'amour que j'ai de cette terre, mais ce serait trop long et par trop ennuyeux ! Je vais me contenter d'approuver les mots du Comte et lui apporter mon soutien entier ! Breizh n'est pas que langue ! Culture, musique, Histoire, cuisine... Nous sommes un peuple à part entière et notre situation fait notre richesse !

Il serait terrible de perdre cette spécificité et de l'oublier... Voyez, nous parlons déjà tous françois alors même que ce n'était pas notre langue. Je suis certain que nombreux sont ceux qui ignorent ce qu'il se passa à Ballon quelques siècles en arrière... à Jengland. Avons-nous au moins une trace du Traité d'Angers où nous avons mis Le Chauve à genoux ?

Vous avez tout mon soutien, votre Grandeur, dans la mesure des moyens et des connaissances qui sont les miennes.



Il ne s'attendait pas à une telle entrée en matière, mais il avait toujours su s'adapter au contexte. Les mains ne se tortillaient plus et il se tenait droit en attendant une réponse.
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Gwilherm
Le Comte avait écouté les paroles emplies d'une ferveur toute celtique et transpirant l'amour qu'avait pour cette terre armoricaine le jeune médecin, tout aussi passionné par son art médical que par son pays ! En l'entendant parler de sa Bretagne, Gwilherm aurait pu croire s'entendre... assurément, ils avaient bien des points en commun et c'est avec un sourire léger qu'il reprit la parole.

Vu le nom que vos parents vous ont choisi, je ne doute pas que vous avez été élevé dans le culte de ces batailles que vous évoquez ici ! Ballon fut la victoire de Nominoë, Tad ar Vro, et Jengland celle de son fils... Erispoë !

Le sourire s'affirma, les yeux pétillait à l'évocation de ces hauts faits.

Mais vous avez raison, si quelques uns d'entre nous avons connaissance de ces glorieuses victoires, trop peu nombreux sont nos frères à en avoir entendu parler... c'est pour y remédier que je souhaite développer cette faculté de culture bretonne qui proposerait des cours de langue, mais aussi d'histoire bretonne ancienne, depuis l'arrivée des premiers migrants bretons en Armorique, à commencer par les saints fondateur donc on doit continuer d'honorer sans cesse le culte... C'était aussi l'un de ses chevaux de bataille ça. Il ajouta également. Un cours sur l'histoire contemporaine de la Bretagne... celle de ces dix dernières années en somme... je réfléchis d'ailleurs à un professeur qui pourrait enseigner ceci...

Une nouvelle pause, regardant un peu tout le monde présent.

Peut-être un cours sur la civilisation celte en général et je pense aussi qu'il serait intéressant d'avoir un cours sur les croyances druidiques... car même si ce n'était pas son truc, très pieux qu'il était, le Harscouët était fort respectueux de ces croyances ancestrales qui avaient été, peu ou prou, incorporées dans la religion aristotélicienne à la mode de Bretagne, avec ou sans le consentement de l'Eglise, mais par la force des choses en tout cas.

Il venait de donner un peu plus de détails sur son projet et demanda donc, pour qui voulait réagir,
vos avis ?
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Roxannemontfortlaval
La Montfort écoutait toute ouïe. Elle qui suivait depuis plus d'une année son enseignement druidique auprès de son hencher. Elle l'avait commencé avec Lastree mais c'est auprès de Gwenc'hlañ Bleizhmorgan, druide ayant appartenu à l'Ordre du Chêne blanc qu'elle s'en continuait son enseignement. Elle avait la chance de l'avoir comme hencher parce qu'il avait cette manière si particulière de la former. Elle s'en moquait que ce soit long parce qu'il allait très loin dans les choses et si la Danvezenn n'allait pas tarder à passer l'un des rites, celui de la purification, c'est à la voie de la scelaigie qu'elle se destinait.

Machinalement, elle se rapproche de Gwilherm. Elle ne s'en rend pas compte, mais ses perles de lune se sont alors illuminées au fur et à mesure qu'elle l'écoute. Passionnée est-elle par le sujet.

" - C'est le rôle des Druides, et plus particulièrement de ceux qui ont choisis la voie de la Scelaigie, de perpétrer les récits de l'histoire de notre Breizh."

Elle hésite un moment. Elle a des souvenirs de son enfance où elle écoutait le grand-oncle Elfyn narrer quelques unes de ces histoires. C'est d'ailleurs de lui et de sa grand-tante Gannika, qu'elle tient cet intérêt pour cette voie là du druidisme.

La blonde a toujours aimé narrer des histoires et Yaouen-Elfyn fut lui-même bercée des légendes guerrières de son ancien héros et celles de Nathan à laquelle la Montfort voue une vénération véritable. Plus encore depuis qu'elle sait que ses propres terres sont sises sur le Duché qui appartient à ce jour encore à Nathan.

" - Je ne suis que Danvezenn, toujours en apprentissage avec mon hencher mais il m'a dit que même un Druide ne s'en finit jamais d'apprendre. Alors si vous avez besoin d'aide, c'est avec plaisir que j'apporterai ma modeste participation. Le Druidisme comporte plusieurs voies, j'ai choisi celle de la Scelaigie. Comme le furent mon feu grand-oncle Elfyn et ma feue grand-tante Gannika".

Et ce n'est pas innocent si la jeune femme s'est choisi ces modèles ci. D'autant que bien plus d'une fois, on lui a fait remarqué combien elle pouvait ressembler à sa feue grand-tante.

" - Et puis pour vos projets concernant la culture bretonne, je veux bien aider également". Et là, c'est l'ancienne Sage qui s'exprime, parce qu'elle a toujours baigné dans cette culture justement.
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Eripsoe
Né en pays bainsois(1), Eripsoë connaissait bien ces noms qui avaient bercé son enfance. Feu son père l'avait bercé de la Geste du courageux Nominoë et sa petite armée qui avait vaincu, dans les marais de Redon, la lourde cavalerie des Francs. Il avait frissonné lorsqu'Alain Barbetorte, premier Duc(2) de Bretagne était rentré d'Angleterre pour bouter les Vikings hors la Breizh endormie. Il avait aussi grommelé face au mythe de la Pucelle d'Orléans, conduite à la victoire par deux illustres bretons(3).

Il souriait désormais à ce fier Comte qui lui démontrait que le savoir n'était pas perdu de tous. La force de Cadoudal(4), anachronisme littéraire à la portée amoindrie par la passion d'un narrateur en proie aux fièvres nationales et la barbe d'Alain, les bretons avaient toujours été gens impressionnants.



Je crois, aussi, qu'il faudrait pouvoir enseigner tout cela, le transmettre et donner envie à nombre de bretons de s'intéresser à leurs racines. Mon père m'a transmis ce besoin de savoir d'où je viens et ce pour quoi mes ancêtres ont combattu. Je porte ces idées lorsque le doute me gagne et elles éclairent tous les chemins sombres que j'emprunte.

Quoi qu'en disent les français, nous sommes un pays, un peuple, une culture et nos racines sont plus profondes qu'ils ne veulent bien le reconnaitre.

Le druidisme aussi y a sa place. Le respect des différences et des croyances a toujours composé l'âme de cette terre et de ces habitants. Cultivons-le.

Il nous faudra des enseignants, des locaux, des programmes... Il va falloir travailler très dur et être très rigoureux, mais c'est un projet magnifique...



Ses yeux brillaient alors de la fièvre de l'homme qui s'est trouvé et a atteint l'accomplissement qu'il redoutait presque...


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(1)le lieu-dit Ballon se trouve près du village de Bains Sur Oust en Pays de Redon. On trouve toujours à Bains Sur Oust, sur la place centrale, une statue à l'effigie de Nominoë.
(2)à sa reconquête de la Bretagne et de par son éloignement de la filiation directe du dernier Roi, Alain ne revendiqua pas ce titre et se proclama Duc. On dit aussi qu'il empêcha ainsi le Royaume de France de trouver prétexte à envahir une Bretagne affaiblie par les guerres.
(3)Olivier de Clisson et Gilles de Rais. Ceci est une opinion exprimée du narrateur et soumise à contradiction.
(4)Meneur de la révolte des Chouans après la Révolution Française. Cadoudal sera défait à Quiberon par les troupes françaises, abandonné de ses alliés anglais qui refusèrent de débarquer leurs hommes sur la Presque-Île. On le disait fort comme un taureau. Ou comme Olivier de Kersauson. Les avis divergent.
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Lanaelle.du.chastel
Elle avait entendu parler de ces cours de breton, mais n’avais jamais eu le temps d’aller y jeter un coup d’œil. Cette fois sa décision était prise, elle irait et si ce n’était pas trop tard, elle s’y inscrirait.

Elle se dirigea vers l’endroit qu’on lui avait renseigné et frappa à la porte puis entra. La rousse fut surprise de voir qui était présent …..

Demat d’an’ holl (bonjour tout le monde), c’est bien ici qu’ont lieu les cours de breton.

Elle fit la révérence au comte et à la comtesse de Guimganp et à la Baronne de Langolen,
salua le sire présent d’un signe de tête et fit la bise à Naelig
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