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[RP] Isolé dans une chambre...

Aloïs, incarné par Killijo_de_denere
Aloïs la cherche depuis le matin. Une servante enceinte, ça doit bien se trouver kekpart ! Pis tout le monde en parle, mais personne l'a vue ? A d'autres, hein ! C'quoi c't'histoire ? Il a fait tous les endroits où elles vont les domestiques, la rivière, la taverne où elles boivent un coup ou deux pour raconter l'compte, le marché, tiens, y va aller voir. Il se dirige vers la place du marché, y va bien la trouver, l'Aldegonde. Elle y étaut toujours fourrée quand l'm'aît' y était dins l'bô. Il est passé par un raccourci. Crétin. T'aurais dû prendre une rue connue mais en même temps, si elle veut pô êt' vue... Enfin, vu comme elle fait parler d'elle, autant qu'elle brode sur ses jupons "enfant du coq", elle ira plus vite, c'te garce. Qu'elle est bête... Mais qu'elle est bête ! Elle sait qu'y va l'aider à le passer avant qu'elle ait le temps de dire ouf et sans l'aide d'une sage-femme ?

Il entend un hurlement et des cris de femmes qui rouspètent. C'qu'elles ont les greluches ? Elles veulentent un coup aussi ? Il entend "Allez, si t'arrive pas à r'tirer tes braies, suis prêt, moi ! Vais lui montrer q'qu'c'est un homme ! Il arrive qu'y sont dispersés. Nom di dious, qui qu'a réussi ça comme ça ? Il voit la petite sauvageonne. Ouais, y comprend mieux. Elle a du coffre et du caractère la gamine. Y sont tous partis, les commères en prime. Il l'a même pas entendue crier. L'Aldegonde a l'air secouée, mais elle a l'air d'aller bien. Bon, ses jupons sont un peu déchirés, elle est un peu en sale état, mais un bon bain et ça ira. Elle est solide la p'tite. Pis faut qu'y la ramène au maît'. Il l'attend. Elle va d'voir lui raconter pourquoi qu'elle est enceinte de lui. C'qu'elle est bête... Pourquoi elle a pas fait passer le lardon ? Elle croit quoi ? Y la laissera pas. La dame Liz, elle voudra jam... Nom d'une burne d'Aristote en bois ! La v'la ! Ben oui... Y les a laissées faire la conversation, hein. Les femmes, ça a toujours besoin de parler. Et v'la-t-y pas que la dame Liz arrive. C'est mort. E' va croire qu'c'est l'maît', c'est sûr. Mais qu'elle est bête ! Y lui pardonnera jamais d'avoir fait partir la dame Liz. Elle sait qu'elle va prend' cher ? Les hommes de tout à l'heure, c'est rien à côté de c'qui l'attend. Y f'rait mieux d'avorter elle-même, tiens. Y gagnerait du temps. Ben ouais hein ! La dame Liz, elle a compris ! C'qu'elle est bête ! Quoiqu'y va faire main'nant ? Et l'autre qui entraîne la gamine ailleurs ! Mais c'est pas fini ? C'pas l'bonne direction ! Chez l'maît', c'est d'l'ot'côté. Bon... C'qu'y faut pas faire pour une bécasse... Il les suit à grands pas, suant comme un boeuf à courir après une poulette si stupide qu'è' se laisse entraîner par n'importe qui. Trouver une idée puisque l'autre pintade ne fait rien. Ah ça, el' doit avoir peur du maît' ! C'qu'elle est bête...

Halte là ! Ousque vous emmenez ma fiancé ?

Ben ui. Dans l'urgence, on fait c'qu'on peut... Y a pas envie d'se prendre une dose parce qu'y s'l'est fait retirer sous l'nez.
--Aldegonde
Elle entend des cris et des vociférations de partout. Des milliers de mains la serrent, la déshabillent, elle entend ses jupons craquer. Les mains qui glissent dans son corsage. Elle est tétanisée à l'idée de ce qu'il va se passer. Au moins, avec le coq, elle avait pu s'amuser à son rythme pendant que sa copine l'embrassait et la caressait. Elle reste immobile, résignée alors qu'elle entend une gouaille ferme qui disperse tout le monde. Elle la regarde, choquée.

Naeligdekerrandic a écrit:
Mon a ra ?Si tu veux porter plainte contre ces aotroùs, j's'rai témoin, et comme jsuis la Maréchale/Douanière cette semaine, jpense qu'on m'écout'ra.


Elle ne comprend pas tout ce qu'elle dit, elle vient de la campagne Angevine, elle ne comprend pas tous les mots de Breton. Puis elle parle vite. Elle a à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe. Accoucher ? Naelik ? Hum ? Elle relève la tête en entendant une voix familière. Non... Pas elle. Tout le monde mais pas elle. La douleur qu'elle voit dans ses yeux lui fait comprendre l'étendue de l'amour qu'elle a pour son coq de mari, sa maîtresse. Parce que oui, elle fut sa maîtresse. Elle était gentille avec elle. Elle ne lui donnait jamais d'ordre, elle lui demandait toujours si elle a le temps ou si c'est pas trop difficile. Et là, elle lui montre que son mari l'a trompée. Avec elle. C'était juste un jeu. Une rigolade innocente à laquelle il a participé sans vraiment comprendre mais elle n'avait pas l'intention de... Elle est triste. Tout ce malheur. Et c'est pas fini. Elle va en faire quoi de l'enfant du coq ? Elle sait pas. Personne n'en voudra. Pas ici. Y sera illégitime et elle, une fille perdue. Elle regarde la maréchale qu'est bien gentille et qui l'aide à se relever. Mais elle pourra rien faire pour tout ça. C'est trop tard. Le maître ne lui pardonnera pas. Il a bien expliqué. Pas de bébé, la tisane. On joue, mais pas de bébé. Elle a voulu savoir ce que c'étit de l'avoir à l'intérieur. Pourquoi les autres et pas elle ? Elles lui avaient toutes raconté. A l'époque ousque la dame Liz était pas là. C'était chacune son tour. Puis elles pouvaient prendre leur bain avec lui et même dormir avec lui. Elle, elle a juste eu droit au bain. Et encore. Trois fois. Après fini, rideau. Il s'occupait de ses affaires de mission. Elle mettait des décolletés, elle lui montrait ses jambes, rien n'y a fait. Y r'gardait, ça oui. Mais y touchait pus. Sauf quand elle est venue avec sa copine et qu'elles se sont amusées. Il ne disait rien mais il les tenait, il les guidait comme un automate à c'qu'elle a vu. Et maintenant... Que va-t-elle faire ? Elle se laisse entraîner sans chercher à comprendre. Elle a plus de maison où servir. Personne ne voudra plus d'elle pour ce qu'elle a fait. A l'église, ils veulent qu'elle le dise à son maître, qu'il l'aidera. C'est un diacre après tout. Les copines disent de le faire passer. Elle ne sait plus. Elle voit seulement ses yeux et sa douleur profonde. Faut pas croire les hommes, ils font trop mal. Elle a voulu avoir le coq parce qu'elle voulait aussi qu'il lui dise qu'elle est jolie et qu'elle fait ça bien. Elle n'a rien eu. Elle a tout perdu. Maintenant, elle suit la maréchale sans un mot. Blessée.

Halte là ! Ousque vous emmenez ma fiancée ?

Hum ? Quel fiancé ? Un fou qui veut bien passer après le coq et élever son enfant ? Elle reconnaît la voix après l'étonnement. Aloïs. Elle aurait dû s'en douter. L'âme damné du coq. Elle va devoir aller s'expliquer. Son instinct de survie lui dit de ne pas le suivre, mais sa tête lui dit qu'elle a plutôt intérêt à aller avec lui, parce que si les hommes qu'il commande lui mettent la main dessus, elle regrettera de ne pas être restée au milieu de cette foule. Et ils la retrouveront tôt ou tard. Elle dit d'une voix un peu tremblante.

Mon chéri ! Quelle bonne chose que tu m'ais retrouvée !
Naeligdekerrandic
J'fais volte face, alors qu'j'entends derrière moi une voix mdire :
Halte là ! Ousque vous emmenez ma fiancée ?

J'regarde l'aotroù* en question, en grimaçant, parcque jle connais pô.
Pis jfinis par r'garder dnouveau la Dim'zell** qu'à un moment d'hésitation quand même avant d'répondre :

Mon chéri ! Quelle bonne chose que tu m'ais retrouvée !
Sa voix a pô l'air plus assurée qule r'gard qu'elle lui lance, et franch'ment ça mdit rien qui vaille, mais jlâche quand même sa main.
Jla r'garde longuement, on dirait qu'elle a pris sa décision, alors jlui dis :

T'es sûre qu'ça va aller ?

Si t'as des problèmes, viens mvoir.
J'habite au Moulin des Kerdren sur la colline qui surplombe la ville, tu peux pô t'tromper.

Jsuis forte, jte protèg'rais si t'as b'soin.


J'regarde dnouveau l'aotroù*, jle toise dla tête aux pieds et vice versa. Pis sans hésitation aucune, j'lui dis :
Lui fais pô dmal toi, sans quoi jte jure que jte r'trouv'ras où qu't'es ! Foi d'Nael !
J'espère qu'il a bien compris l'message, parce que j'rigole pô du tout quand jdis ça, tout lmonde l'sait au village !!!!



*Aotroù = homme
**Dim'zell = demoiselle

_________________
--Aldegonde
Naeligdekerrandic a écrit:
Lui fais pô dmal toi, sans quoi jte jure que jte r'trouv'ras où qu't'es ! Foi d'Nael !


C'qu'elle pense, la petite... Tout ça dépendra du maître piscétou. Il entraîne la gamine d'un geste assez ferme, elle semble le suivre docilement, comme une condamnée à mort qui va subir sa sentence. Elle se retourne néanmoins pour faire un sourire à la petite enragée. Elle lui crie

Merci ! J'oublierais pas !

et marche à petits pas pour avancer au même rythme qu'Aloïs qu'est ben pressé d'y aller.


- Bon, cocotte, sais pas quel bordel t'as foutu, mais t'as intérêt à avoir une bonne explication à y donner !
- Sais pas... C'est pas moi...
- C'est pas toi qu'a quoi ? T'fous d'moi ? Y vient d'où, c'polichinelle ?
- C'est l'maît'
- Attinchion ! La corde est tendue, elle va péter ! Si teuh mens t'en prins une !
- Sisi, j'te promets, c'est lui
- Quand ? Y m'a dit qu'a rin fait
- Ben euh... Un peu, mais bon...

Elle devient rouge écarlate, cachant son visage en regardant sur le côté alors qu'ils marchent vers l'écurie de l'Aloïs. Il veut la garder au chaud ce soir pour éviter tout problème, tirer l'affaire au clair avant que de la présenter au maître.

- Bah quoi ? Quoi qu'y t'a fait ?
- Tu vas pas frapper ?
- Pas si teuh dis la vérité

Elle hésite, ne sachant par quel bout commencer. Il lui montre la porte de l'écurie et la laisse entrer.

- T'vas dormir ici avec moi. Enfin, t'vois c'qu'j'veux dire
- Tu m'toucheras point ?
- Pour que l'mait' m'pèle la peau du dos ? T'es folle ?
- Mais si j'veux, t'es si gentil 'vec moi. J'aime bien avoir un homme contre moi
- Mouais. Pour l'maît, c'est s'mariage qu'est en jeu. T'fais pas l'poids. Pour mi non plus.

Elle se met à pleurer, se rappelant de la réaction de la dame Liz lorsqu'elle la vit, et surtout sa bedaine qu'on commence à voir.

- Chiale po ! C'trop tard main'nant !
- C'pas ma faute ! J'veux pas mourir !
- Ma fille, fallait y penser avant, ça !
- J'veux pas aller voir la faiseuse d'anges, elle tue aussi les mères
- Pas toujours, si el' s'y prend bien
- T'es sûr ?
- J'en ai emmené assez, sais d'quoi j'parle
- Ah, d'accord
- Alors, quoi qu'y s'est passé ?

Elle s'assied dans un coin de l'écurie, sur la paille, les genoux rentrés sous son menton. Ses jambes sont visibles sous ses lambeaux. L'Aloïs la reluque. Couillon ! L'a oublié d'lui prendre des vêt'ments ! Bah... Y lui envoie une couverture pour qu'el'n'ait pas froid. On verra ça d'main.

- Ben... Tu t'rappelle quand y étaud malat' ?
- Ouais, teuh l'quittais pu
- Oui, ben j'ai aussi dormi avec, parce qu'y avait froid
- T'es folle ?

Elle se met à pleurer à nouveau, ne pouvant retenir ses sanglots.

- C'est l'mait', pourquoi les aut' et pas moi ?
- Parce qu'y est marié, bécasse ! Et parce qu'y veut et' honnête avec el'! Y t'a arrangée ?
- Moi et une amie
- A deux en plus, teuh l'veux, mais teuh partage, t'es gentille, toi...

Elle se cache sous sa couverture.

- Ben quoi, on s'est amusées.

Il s'avance vers elle, la dominant de sa hauteur et surtout de ses yeux furieux.

- T'as vu c'qu'ça donne d's'amuser ? Et l'tisane, l'a foutu al'rivière ?
- Nan, mais voilà... J'avais pu d'herbes, et j'ai cru que...
- T'as cru, t'as cru... Mais qu'elle est bête ! V'la l'resultat !
- Mais j'ai rin dit ! A personne !
- T'as cru qu'on ferait pas l'calcul ? Mais qu'elle est bête...
- Suis désolée
- M'en fous
- C'est pas ma faute !
- D'la mienne peut-ête ?
- Quoique j'peux faire ?
- Quoiqu't'en penses ?
- J'veux pas mourir.
- Alors dors dessus, t'as intérêt à bin t'defend' d'main, y va pas t'rater, l'maît'
Killijo_de_denere
Killi tourne en rond comme un coq enfermé avant un combat. Il a cherché à retrouver sa douce mais il ne l'a point vue. Bureau vide. Personne. Aucun des valets ne l'a vue de la journée. Il voudrait aller la retrouver pour comprendre ce qu'elle a, mais il ne le sait que trop. Elle a dû entendre à nouveau des rumeurs sur la servante. Les regards, les paroles... Il ne sait comment régler tout ça. Il lui tarde de voir Aloïs.
Il est allé en taverne, espérant la voir, mais si ses doutes sont dissipés, ce qu'il y apprend ne le rassure guère. Naelig lui passe un nouveau cigare, dans la catégorie barreau de fauteuil royal. Elle a vu la servante, dont il ne s'est pas occupé. Elle n'a plus de maison, apparemment, elle aurait eu quelques problèmes, mais il n'en apprend pas plus, trop occupé à se justifier à la gamine. Il a l'impression de parler à sa femme quand il lui parle. Quant à sa femme justement, elle sait. Elle a vu le ventre arrondi d'Aldegonde. Et là, le sang de Killi ne fait qu'un tour. Il avait l'habitude de lutiner aussi les servantes. Il n'est pas difficile et elles sont moins coincées lorsqu'il s'agit de se faire culbuter autrement. La gosse Aldegonde ? Il n'a pas souvenance de l'avoir honorée. Elle a peut-être dormi avec lui une fois ou deux, pendant qu'il était malade et son corps de coq étant régi par une conscience qui lui est propre, qui sait s'il n'a pas quand même... Liz doit être effondrée. Il voudrait aller la voir et ravaler ses larmes a force de baisers. Il envoie promener la maréchale-avocate de Liz - juge et sort en claquant la porte. Sil en est une à qui il doit des explications, c'est sa femme uniquement. Celle a qui il a fait des promesses qu'il a tenues. Enfin, il pense. Il doit en être sûr.

Où est donc Aloïs ? Après la servante, voilà qu'il a disparu à son tour. Serait-il parti avec la jeunette? Lui qui ne s'intéressait qu'aux chevaux, il s'est fait déniaiser par une ou deux de ses amies et maintenant, il reprend le flambeau du maître. Serait-ce lui qui l'a engrossée ? Killi ne sait plus quoi penser. De toute manière, il faut tirer l'affaire au clair. Puis faire en sorte de résoudre le problème. Il rédige quelques courriers, un pour Acaciane, sa nièce de Coeur chérie. Il lui donne quelques nouvelles évasives, préférant se préoccuper de la jeune fille. Il devrait lui expliquer que tout ce que l'on fait se paie. Il s'est promis de restreindre le coq au point de le tuer complètement mais apparemment, il se bat l'animal. Il devra composer avec.

- Allez Cocotte, on y va !

Il ne lui donne pas de numéro mais il en est presque là. Enfin, quand le défilé s'est arrêté, il a pris le temps de la connaître la petite. Faut qu'elle arrive à bien justifier son affaire. Y va pas et' tendre l'coq. La gamine a l'air tendue. L'est pas à l'aise, y peut l'comprendre ! L'est allé lui chercher une robe. Pas très jolie, un peu rapiécée, mais tout 'manière, y verra rin. Y est com' ça l'travaille, c't'affaire. Mais qu'elle est bête...

- dépêche-toi, pas qu'ca à faire... Chevaux étriller étalon, tout ça...

Ils arrivent dans la maison que le coq loue. La fille tremble. A s'place, y f'rait pareil. Le regard du coq est froid, son visage est fermé. La tension est palpable. Le jeune garçon qui le sert, marche sur la pointe des pieds de peur de réveiller la bête. Il la regarde de la tête aux pieds, ses yeux s'attardant sur son ventre arrondi. La robe le cache à peine.

- combien de temps ?

Elle se recroqueville sur elle-même au point que même le ventre est rentré bien au fond.

- Une lune et demi, messire

- Qui ?

Et là... Elle ne sait plus quoi répondre. Une boule se forme dans sa gorge. Il ne s'en souvient donc pas ? Elle compte si peu pour lui ? Elle sent les larmes couler sur ses joues et lui murmure d'une voix à peine audible.

- vous

Il se lève d'un bond, furieux, si bien qu'Aloïs qui est resté dans un coin de la pièce pour veiller à ce que le carnage se déroule avec le moins de témoins possible, s'approche pour la faire reculer.


- Ne me dis point que tu as fait ça !

Il regarde Aloïs, l'oeil noir.

- Et toi, tu n'as rien vu ?

Le valet le regarde, ébahi. V'la qu'ça va lui r'tomber d'sus main'nant !

- Ben non mait', j'en savaus rin. Y m'a rin dit, l'p'tiote !

Killi fait les cent pas, les mains derrière le dos.


- Pourquoi tu n'as point pris de tisane ? Pourquoi as-tu profité alors que j'étais malade ? Pourquoi as-tu parlé ? Pourquoi n'as-tu point vu la faiseuse d'anges ? Pourquoi...

Et les pourquois défilent, sans vouloir de réponse. Aloïs pose un doigt sur sa bouche pour lui faire comprendre de ne pas en rajouter. Vaut mieux.


- Pourquoi t'es pas sortie avant ? Je t'avais expliqué !
- Ben c'était bon, maître, j'ai voulu profiter jusqu'au bout, puis... Z'étiez en train de m'tenir, pis...

Les larmes reprennent de plus belle. L'Aloïs se tape le front en s'écriant


- C'qu'elle est bête !
- Tu n'as rien écouté, tu n'as pensé qu'à toi, comme une égoïste. Je ne t'ai jamais permis de venir dans ma couche. Je ne t'ai point permis de profiter de la situation et pour ça, tu mériterais le fouet.
- Oh non !

Aloïs la tire par le bras et la regarde, choqué.

- Ferme-la, y parle !
- Et qui plus est, je t'avais bien prévenue que si tu voulais jouer avec moi, tu ne devais point tomber enceinte. Je ne voulais rien entendre.

Elle le regarde, contrite, baisse les yeux puis les relève sur Aloïs qui la condamne lui-même du regard.

- Suis désolée, maître
- la dame Liz t'a vue ?

Les sanglots l'étreignent à nouveau. Elle tremble et arrive à peine à prononcer que oui, elle l'a vue. Elle n'ose lui raconter qu'elle est partie en courant et en larmes. Elle ne veut point aggraver son cas. Il continue à marcher, échaffaudant un plan dans sa tête, le testant intellectuellement, se demandant comment faire pour rattraper une situation désespérée. Ce qu'il craignait est réalité. C'est bien lui qui a engrossé cette gamine. Il ne s'en souvient plus, qui plus est. Eh bien tant qu'à faire, quand le vin est tiré, il faut le boire. Et il va devoir boire le calice jusqu'à la lie.

- Bien, il faut rattraper tout cela maintenant. Déjà, tu vas démentir la rumeur.
- Comment ça maître ?
- En affirmant que je ne suis pas le père. Qui tu veux, le curé, le fou du village, Aloïs, je m'en moque, mais pas moi.

Aloïs s'arque vers le maître, les yeux exhorbités.


- Moi ?

Elle n'ose regarder le valet, rougissante. Elle va devoir mentir, c'est un péché. Elle ira en enfer pour ça, même si c'est le moins pire que le maître lui propose. Si elle peut éviter le fouet...

- Trouve un père, fais-le te quitter, repartir dans son trou à rats, peu m'importe. Surtout, tu vas aller voir la dame Liz, et lui jurer sur la bible s'il le faut que je ne suis pas le père, tu m'entends ?
- Oui maître

Elle semble comme hypnotisée par la situation. Elle ne pense plus. Jurer, sauver sa peau, mentir, peu lui chaut. Tant qu'elle n'a pas le fouet.


- Et tu vas le faire passer. Tu auras fait une chute, qui te fera le perdre. Peu m'importe la méthode. Il ne doit point voir le monde. Je n'ai point besoin de ce problème supplémentaire, j'en ai déjà bien assez comme cela.
- Je ne veux pas...

Aloïs d'intervenir.

- Oui, elle le fera, maître, va l'aider

Il regarde son valet, la bouche pincée, les muscles bandés, prêt à exploser.

- Règle-moi cette histoire au plus vite. Qu'elle jure sur la tête de qui elle veut, le tout est qu'elle soit crédible. Je veux que ces rumeurs cessent. Dès demain.
- Bien maître. M'en occupe.

Il n'a point de regard pour la jeune fille.


- Disparaîs de ma vue, je m'occupe de te trouver une maison en Anjou que tu intègreras sitôt l'enfant passé.


Elle n'ose réagir, tétanisée par ce qu'il vient de se passer. Il vient tour à tour de renier ses soins, le fait qu'elle l'a guéri, son travail chez lui et sa
fidélité, et tout le reste. Rien. Elle n'est plus qu'un problème urgent à régler. Le sort en est jeté. Elle sort, guidée par Aloïs sans un mot. Elle sait qu'elle ne le reverra jamais.

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Chez moi
Killijo_de_denere
Killi arrive devant la porte de Liz et frappe. Liz etendue sur son lit en train de deverser toutes les larmes de son corps ne réagit pas de suite ... Elle releve la tete... la porte ? Qui cela peut etre à cette heure ? Elle s'essuie rapidement le visage respire et va ouvrir .... Oh non ... pas lui ...Killi voit la tête de sa femme et ne sait que dire, désemparé. Il la prend dans ses bras et la serre contre lui. Liz s'effondre à nouveau mais se reprenant le repousse violement avant de s'enfuir à l'intérieur et de s'enfermer dans sa chambre. Killi entre tout de même dans la maison et va frapper à la porte de la chambre.

- Liz mon ange, nous devons parler.
- J'ai rien a te dire et je ne suis plus ton ange
- Pourtant, tu le restes pour moi, comme tu restes la femme que je veux chérir. J'ai entendu dire que tu avais vu la coupable.
- Ah pour ça je l'ai vue ... Aldegonde .... Comment as tu pu ... elle etait ma servante à Rennes ... il te les faut donc toutes !
- Ma chérie, je me doutais bien qu'il s'agissait d'elle. Elle m'a soigné quand j'étais malade, mais non, je ne suis point responsable de son état.
- Tu oses encore mentir à présent !!! Mais tu es ignoble Killi !!! Tu en as engrossé combien derrière mon dos ? Qu'est ce que j'ai pu être stupide de croire que mon amour te suffirait... que mon corps te suffirait....
[color=darkblue]- Et pourtant, c'est le cas, ma chérie


Liz ouvre la porte et lui fait face.

- S'il y en eu d'engrossées, ce le fut avant Tréguier
- C'est terminé Killi... Tu ne me feras plus jamais de mal. La rumeur etait bien vivante et la preuve de ton oeuvre encore plus...
- Tu juges sur des rumeurs, je suis sincère, mon ange. Je t'ai menée à l'autel, je t'ai épousée en preuve de mon amour, cela ne compte point ?
- Oh si cela a compté... tu n'imagines meme pas à quel point mais au final ... ce n'était qu'une mascarade à tes yeux.... J'aurai préféré que tu me dises en face que tu t'etais lassé de moi au moins on aurait fait les choses proprement.... alors que là... pauvre fille....

Killi la regarde, blessé

- Alors pour toi, je me suis joué de toi en t'épousant
- La preuve en est c'est à elle que tu as fait un enfant.... Mais rassures-toi .... demain j'irai voir l'homme de loi du duché pour qu'il rédige un divorce rapide ... tu seras bientôt libre comme l'air d'aller te pavaner et te coucher avec qui tu veux, cela ne me regarde plus.
- Je n'ai rien fait, Liz, mais si tu préfères en croire la rumeur, je crois en effet qu'il veut mieux en rester là. Je pensais que ma parole avait plus de poids pour toi que les discours de lavandières en mal de potins.

Killi se dirige vers la porte

- J'aurai pu te croire Killi ... j'aurai aimé te croire .... mais je l'ai vu ... elle m'a regardée dans les yeux.... C'est toi qui a choisi..... pas moi...

Killi se retourne,

- Je n'ai rien choisi, Liz, j'ai été malade, elle m'a soigné. Elle a préféré rester à mon service dans la mission alors que tu étais au duché à Rennes avec une armée de valets pour te servir. Je ne lui ai point fait d'enfant, j'ai été fidèle à ta demande ma chérie. Tu devais le savoir, avec notre histoire, que ce type de ragots allait s'alimenter. Si tu ne peux point me croire, tu as raison, autant en finir, que je ne te vois plus pleurer.

Liz referme rageusement la porte de sa chambre et éclate en sanglots. Killi repart vers la chambre et entre à l'intérieur.

- Mon ange, que veux-tu ?

Liz ne parvient pas à se calmer ne pouvant que laisser libre-court à sa peine. Killi l'attire à lui pour la consoler.

- Laisse moi.... oublie moi.... vas t'amuser.... j'aurai dû savoir... on n'enferme pas un coq...
- Tu fais une grave erreur en pensant cela. Je ne me sens point enfermé avec toi, et tu me manques...
- Je ne te manque pas depuis des mois Killi ... tu as choisi tes "amis".

Killi la regarde tristement

- Je n'ai point choisi. J'étais fâché que tu travailles au duché, j'ai voulu moi aussi être utile... A ma manière. Et j'ai eu une proposition que, en gros, je ne pouvais pas refuser, si tu vois ce que je veux dire
- Mais moi j'étais là ... et tu ne me regardais déjà plus... Non je ne vois pas puisque je ne sais rien
- Tu étais fatiguée quand tu rentrais, tu t'endormais sitôt la tête posée sur l'oreiller. Tu ne t'apercevais même pas si je dormais à tes côtés ou pas
- Parce que j' t'attendais toute la journee je me levais à l'aube pour te voir mais tu n'etais déjà plus là Killi .... ne me rends pas responsable ... je n'ai pas été jouer avec d'autres moi
- Crois-tu que je jouais avec d'autres femmes ? Mais Liz ! A quoi penses-tu ? Crois-tu que je fais des promesses en l'air ? Crois-tu que j'aurais fait de toi ma femme pour te faire porter des cornes dès que tu as le dos tourné ?
- Regardes moi dans les yeux et oses me jurer que tu n'as pas dormi avec d'autres ? Que jamais tu n'as pris ton bain avec d'autres ?

Killi lui caresse la joue

- Les servantes qui m'aident à me baigner comptent ?

Liz leve les yeux au ciel.

- Toutes les femmes comptent Killi. Quand on aime quelqu'un il n'y a que cette personne qui compte
- Ah... Parce qu'elles sont là pour servir. Et donc, il leur arrive d'aller dans le bain, oui, mais bon, cela fait partie du service !
- Ah mais il fallait me le dire et j'aurai invité Alois à venir me servir aussi !
- Je t'aime, mon ange, et je ne vois que toi. Cela ne fait point partie de ses attributions. Il a bien assez à faire déjà. Puis tu as tes propres servantes
- Mais pas d'hommes !
- Pour quoi faire ? Il n'y a point de travaux durs à faire pour toi, me semble-t-il !
- Pour mon bain .. m'habiller... Oui je vais faire ça à partir de demain... Dis à Alois que je l'attends pour qu'il me frotte le dos demain matin
- Jamais
- Très bien .. je le ferai moi-même. Apres tout ce n'est qu'un serviteur... cela ne compte pas... N'est ce pas "mon chéri"
- Non. Il sait quelles sont ses attributions
- On jouera tout les deux et oupsss il me fera un enfant.... Suis-je bête cela ne marche que dans l'autre sens...
- Que veux-tu à la fin ?

Killi sent la moutarde qui lui monte au nez.

- Que tu admettes les faits !
- Quels faits ? Que cette godiche m'a baigné ? Oui !
- Que tu as engrossé une servante !
- Qu'elle m'a soigné et en a certainement profité ? Je n'en sais rien ! Non, je n'ai engrossé personne, pour l'amour de dieu !
- Elle a dû te soigner amoureusement alors
- Me crois-tu aussi stupide, Liz ? J'ai eu 2 filles illégitimes, j'ai fait pleurer ma mère plus qu'à son tour à cause de ça. Et je n'en suis point fier. Non je ne voulais point de cette vie-là pour toi qui est ma femme. Je ne t'ai point épousée pour te voir pleurer à cause de ragots me concernant. Je voulais autre chose pour toi.
- Killi je ne suis pas une oie blanche je sais comment fonctionne un homme .... elle te lave d'un peu trop près et hop ... Garde à vous !!

Killi serre les poings.

- Bah quoi, oui ça arrive, et alors ? C'est pour autant que je l'attrape et hop ?
- La preuve en est !

Killi soupire bruyamment.

- Mais ça compte pas ... c'est juste pour jouer n'est ce pas ?
- Ecoute, tu ne me fais point confiance ? Tu préfères écouter les lavandières ? Je ne l'ai point culbutée en quelle langue veux-tu que je te le dise ? Et c'est pas faute d'avoir essayé ! Elle a tout tenté, cette garce.
- Je suis fatiguee Killi.... il vaut mieux que tu partes... Envoie-moi Aloïs demain...
- Si Aloïs vient te servir, il ne sera plus là pour s'en vanter, m'as-tu bien compris ?
- Mais qui te dis que c'est pour cela que je veux le voir ?
- Et ta servante, qu'elle aille en enfer, je m'en moque. Je saurais bien me débrouiller seul à l'avenir

Liz rit.

- Je demande à voir !
- Tu veux une vengeance bête et méchante. Fais ce que tu veux Liz, je signerais ce que tu me donneras
- Je ne m'abaisserai pas à ce niveau ... c'est mal me connaitre Killi... et je te rappelle ... que c'est toi qui voulait ta liberté
- Brûle ce courrier, et oublie-le si tu y parviens un jour. C'est TOI que je voulais protéger, mais comme toutes les femmes, tu as compris ce qui t'arrangeait. Tu ne veux point me faire confiance ? Fort bien. J'ai osé croire que tu me connaissais mieux que personne, que tu avais su voir quel homme je suis. Mais tu préfères te laisser influencer comme oie blanche par les autres jalouses. Bien t'en fasse !
- Essaie une minute de te mettre à ma place échange les rôles et ose me dire que tu ne penserais pas comme moi ! Tu n'arriveras pas à me faire culpabiliser Killi. Effectivement on s'est tout dit pour aujourd'hui... Je ne te raccompagne pas...
- Fais ce que tu veux. Si tu as besoin d'aide pour les bougies, je suis à ta disposition.

Killi sort sans un mot.
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Chez moi
Killijo_de_denere
[Au moulin de la famille Kerdren]

Killijo se réveille allongé sur le sol, la tête face à une partie de lit inconnue. Il sent un tapis. Il n'est pas chez lui, il n'a point mis de tapis dans cette maison qu'il loue. Il l'a faite meubler par Aloïs, puisque la gamine Aldegonde était introuvable (et pour cause). Il n'ose pas bouger pour ne pas déranger l'armée royale qui lui piétine la cervelle au galop. Ouh mes aïeux... Quelle cuite... Allongé, les jambes en triangle, face au sol, il réfléchit à ce qu'il s'est passé. Où est-il ? Si c'est chez une femme, il est mal. Liz aura raison, il n'est bon qu'à engrosser des donzelles qui se jettent à son cou. Il écoute pour entendre s'il perçoit un souffle, une voix ou quelque chose qui lui donnerait un indice, mais rien. Le silence, à part le vent dehors. En même temps, en vivant près de la mer, quoi de plus normal ?

Bon, deux indices, il n'est pas chez lui, et il est toujours au bord de la mer, c'est un début. Maintenant, se rappeler de la veille... A-t-il au moins un soupçon de souvenir de la veille. Ah oui, cette douleur qui l'étreint. La dispute et les mots durs qu'ils ont échangés. Tout est fini, les choses sont allées trop loin, elle refuse de lui faire confiance, elle ne le croit pas. Elle, sa femme. Celle à qui il s'était dévoilé. Si elle ne veut point prendre son parti, il n'a plus rien à faire avec elle. Il balaie l'idée d'un coup de main. Il a mal, il s'est laissé aller à l'amour et voilà qu'il se retrouve comme un ivrogne vagabond au sol, à se demander ce qu'il a bien pu faire la veille. Il tente de se lever doucement, ménageant le troupeau de chevaux excités dans sa tête. Oh non, Naelig ! Qu'est-ce qu'il lui a raconté ? Que l'amour fait mal, oui, ça, c'est pas une nouveauté. Jusqu'ici, tout va bien.

Il réussit à s'asseoir sur le lit avec difficulté, parce que ça tangue encore un peu, mais il n'a point de nausées post-biture. C'est déjà ça. Il cherche à côté, il semble avoir dormi seul. Un oreiller, pas d'autre trace de corps dans le lit... Bien, c'est ça aussi. Mais où est-il ? Il cherche ce qu'il s'est passé hier... Il écarquille les yeux en se souvenant de ce qu'il a pu dire.
"Viens, j'vais t'montrer c'qu'est un homme. J'vais t'faire les cours pratiques"
Non... Il n'a pas osé... "Je suis rond comme une queue de pelle". Ca, pour faire une telle proposition à la gamine, fallait au moins l'être ! Il touche sa mâchoire, elle ne semble pas l'avoir cogné, il n'a pas mal. Il cherche son service trois-pièces en ouvrant ses braies, ça va, il est toujours là et semble prêt à usage. Enfin... Pas pour l'immédiat, il a trop mal au crâne, mais soit. "J'vais voir les catins, tu m'prêtes des sous ?" Ben oui tant qu'à faire ! Être à la hauteur de sa réputation... Mais elle l'en a empêché. Elle ne voulait pas qu'il fasse une bêtise, pour Liz. De toute manière, elle l'a déjà jugé, Liz. Il ne sert plus à rien de lui prouver quoique ce soit, elle ne veut point le croire. Elle ne veut point voir les efforts qu'il a faits après cette foutue lettre. Il lui a dit de la brûler, qu'elle l'oublie, mais elle reste sur ce fait.

Il reste prostré sur le lit, regardant ce mur qu'il ne connaît point, les meubles alentour qu'il n'a jamais vus. Il ne voulait point reprendre sa liberté. Il l'a épousée pour la vie, il le sait. Il avait bien pris le temps de peser sa décision. Il savait à quoi il s'engageait, mais elle semble croire qu'il l'a fait à la légère, comme il traitait les affaires, toujours. Pourtant, lorsqu'il s'agit de ses femmes, rien n'est trop beau et aucun effort n'est trop important. Elle a tout piétiné, sans même une once de pitié. Par contre, la petite en a eu pour lui, elle lui a parlé, elle a écouté ses discours alcoolisés qui ne voulaient rien dire. Elle a voulu le rassurer en lui disant que Liz ne pleurerait point autant si elle ne l'aimait point tant. Et pourtant, pourquoi lui a-t-elle tenu tel discours ? Et lui, quel discours a-t-il tenu à la gamine ? Enfin, elle est à peine plus jeune que sa femme. Mais sa femme, il l'avait vu en rupture de fiançailles, engagée dans une relation sérieuse, alors que Naelig en est toujours à se demander comment les relations intimes doivent se passer entre un homme et une femme. Elle est gentille, sa Petite, elle ne lui en a point voulu de lui avoir proposé des cours pratiques. Par contre... Bon sang, il lui a promis qu'il lui expliquerait... Liz va lui hurler dessus si elle l'apprend. Enfin, ça ne changera pas, vu que c'est leur mode de communication ces derniers temps. Pour un moment calme où il se réjouit de l'avoir fait sourire, il récolte une séance de larmes où il regrette d'être allé la voir.

Bon, c'est bien joli de s'apitoyer sur son sort. Il est un homme en pleine rupture, son papier, il le signera. Elle veut divorcer ? Grand bien lui fasse. Il quittera la Bretagne pour ne point la voir dans les bras d'un autre qu'il tuera pour lui avoir volé sa femme. Mais dans l'immédiat ? Il faudrait peut être déjà savoir où il est. Parce que s'il ne s'est pas fait mettre dehors, c'est qu'il n'est pas chez une catin qui lui aurait accordé une heure. Il n'est pas dans sa taverne clandestine non plus, il ne reconnaît rien. Il faudra parler à Aloïs, parce que Naelig leur fera la peau si elle apprend son existence. Ca aussi il s'en rappelle. Et quoi d'autre ? Ah oui, les précieuses copines de Liz qui l'aiment tant mais lui montrent leurs seins et leur séant dès qu'elle a le dos tourné. Il a réussi à trouver asile chez l'unes d'elles ? Il a rampé jusque là ? Y doit pas être très loin de la taverne alors, il tenait à peine sur ses jambes. Il arrive à se déplacer jusqu'à la fenêtre où il voit la mer. Nan, il est pas chez une Kastelpaolaise, ou alors une qui n'est pas intéressée par lui. Naelig... Ben oui, elle l'a soutenu jusqu'à son moulin. Il se rappelle, comme il se rappelle de toute la soirée finalement. Et il n'en est pas fier. Il prend son temps, mais se dirige doucement vers la porte. Aller s'excuser auprès d'elle pour la soirée d'hier, déjà. Il était triste et bourré comme un coing. L'alcool c'est mal.

Petite ? Naelig, où es-tu ?
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Chez moi
Naeligdekerrandic
[Au Moulin des Kerdren au matin ]
Quelle soirée qu'celle d'hier quand même, que jme dis dès mon réveil.
Pis j'me r'passe tout lfil dans ma tête, assise sur mon lit.

J'suis rentrée chez Toto Pro en voyant l'Coq, presque pour m'escuser dlui aboyer d'sus tout l'temps, pis comme quy dormait, j'en a profité pour faire un pô d'ménage.
Faudra quj'y vas plus souvent d'ailleurs pour qu'elle reste propre la taverne dmon Toto Pro quand même. C'est pô parce qu'y l'est plus là qu'y faut qu'ça soit tout plein dpoussière comme que j'l'ai trouvée hier.

Quand y s'est réveillé, l'a commencé par m'demander en grognant cque jf'sais là, pis moi jlui a dit, :

Ben l'ménage tu l'vois bien !
Pis il avait d'jà bu de cque j'ai vu et y l'en r'voulait.
J'a été lui dégotée où que jsais une bouteille de vieille bonne Prune du Klan, celle de Papy Vampi, et j'l'ai servi. J'ma dit qu'avec dla vraie bonne Prune y l'aura moins mal dans la tête arc'hoazh* sur lmoment.

Pis y m'a dit qu'il a perdu Liz pour toujours alors qu'il a rien fait...... qu'il l'a encore fait pleurer aussi, qu'elle veut plus dlui et tout.....
Jlui a répondu qu'si elle a autant mal, c'est bien qu'elle l'aime toujours et donc qu'il l'a pô perdu en plein, mais jcrois qu'c'est pô arrivé jusque dans sa tête aviné comme il était.

Pis après y m'a dit plein des bêtises...... qu'y voulait aller voir des filles..... faire cquy savait dmieux faire, les culbuter....les engrosser....pisque c'est cqu'on entend partout, même si y l'y est pour rien.....
Un moment, j'ai failli l'fâcher, encore, mais en y r'gardant bien, y l'était comme quça parce qu'y lest triste.....et comme les aotroùs** y sont toujours trop fiers pour pleurer, ben y picolait....'fin ça s'entendait trop quy l'aime vraiment Liz, alors jpouvais pô l'laisser faire des bêtises, et jlui a parlé..... presque comme j'aura parlé à un ami.....c'est bizarre, en fait, jm'a rendu compte, que j'l'aime bien dans lfond.
Y m'a pô l'air si méchant. Et là, il était plutôt tout perdu, j'aura dit.

Bref, jl'a empêché dfaire des bêtises, et d'y penser aussi. Enfin ça j'espère.
Dtoute façon, dans son état, jpense pô quy l'aura pô pu faire grand chose, mais bon, sait on jamais.
Vu qu'c'est l'Coq, malgré cque jlui disais, jme doutais bien quy l'avait raison, et que y avait bien quelques filles prêtent à leur ouvrir plus que leur porte.
Pauvre Liz, tout d'même.
Quand jpense, que toutes la plaignent, mais que toutes voudraient bien aussi y goûter !

J'ai fait ça pour Liz, mais jme d'mande si elle va être contente.
Parce qusi on y réfléchit bien, son Coq, il a encore couché chez une Dim'zell*** pour finir !

Sauf, qulà, la Dim'zell***, comme c'est moi, j'espère qu'elle sait que y s'est rien passé, c'est son mari et jamais jpourrais faire ça avec un homme qu'j'aime pô moi. Pis j'finira bien par trouver comment qu'on fait, même si y l'a dit que y voudra bien m'espliquer, sans m'montrer.
Y l'a cru que j'avais pitié d'lui, mais nan....J'crois que jcommence d'bien l'aimer, parce que vraiment hier soir y m'a touché....ça svoit quy l'aime vraiment Liz.
Y l'a pô pu ouvrir la porte dla taverne, alors y l'a pô eu d'autre choix que dme laisser l'ram'ner au Moulin, et dle mettre dans une chambre.....celle dmon Toto Blo, parce que même si elle est toute prête, jsais bien qu'y r'viendra pô dsi tôt, alors ben y s'ra aussi bien là, l'Killi.
Bon .....





[Au Moulin des Kerdren dans la matinée ]
Jme lève, et j'm'habille, pis jvais tout préparer dans la cuisine.
J'fais pas trop d'bruit, comme j'en fais l'moins possible toujours, une habitude d'avoir vécu dans les bois et d'devoir pô déranger les animaux dla forêt.....

J'prépare un plateau, avec une tasse fumante, et jremonte vers la chambre d'Toto.
Alors que jme prépare à rentrer, sans frapper, parce que quand même jsuis chez moi, il ouvre la porte.
Y l'a pô l'air de mvoir derrière mon plateau vu qu'y dmande :

Petite ? Naelig, où es-tu ?
J'lève les euils sur lui, et j'réponds :
Demat dit Killi.
Jsuis derrière l'plateau.

Presque j'en rirais, tel'ment c'est un pô bête dit comme qu'ça, pis j'avance dans la chambre.

Jpose mon plateau douc'ment, sur une guérite, et j'me tourne vers lui, les poings sur les hanches.
C'est bizarre, ça fait plusieurs fois qu'y m'appelle petite ou même gamine sans que jlui dis rien.
Mais bon, si y veut bien tout r'démarrer, va falloir qu'il apprend à y faire avec les gens. Surtout avec ceux qui veulent bien dl'aider :

Bon, alors, d'jà, jdéteste qu'on m'appelle Gamine ou P'tite.
J'sais pô pourquoi j't'ai pô encore giflé dm'ap'ler comme qu'ça, mais y en a qui en ont r'çu une, et que jleur ai pu parlé longtemps.
L'Ba y fait ça, des fois, juste pour m'ennuyer, jcrois bien et m'mettre en colère, et du coup jpars en claquant la porte !
Tu m'appelle Naelig comme tout lmonde.
C'est compris ?!


En fait j'attends pô vraiment d'réponse d'sa part. C'est comme quça épicétou !
Une petite pause avant dreprendre plus gentiment :

Sinan, j't'ai fait une tisane pour ta gueule d'bois..... Comme que j'connais les plantes, tu d'vrais aller mieux assez vite.
J'imagine qu'tu dois avoir bien mal dans ton crâne.
Tu bois tout, et tu manges aussi, pour t'retaper.


Jle r'garde, ça svoit quy l'a dormi tout habillé, pis y l'a une tête a faire peur quand même.
Alors jlui dis encore :

Oui jsais tu veux d'aller voir Liz, mais tu peux pô y aller dans c'tétat......
Tu f'rais bien dte laver, sans aide de personne, parce qu'ici y a pô d'servante, et compte pô sur moi pour t'frotter l'dos, hein !

Voilà, ça s'est dit, qu'y pense pô quj'vais lui tomber dans les bras, et que c'est la fête juste parce que j'l'ai am'né chez moi. Jsuis pô une d'ses Poulettes, moi !
Après, j'vais t'donner des habits à Toto Blo, jte les mettra sur l'lit, jpense quy tiront, tu fais à peu près sa taille.
Ben vi, même sans lreluquer comme toutes les donzelles l'font qu'y dit, ben j'ai l'euil quand même.....

Jle r'garde ..... attendant cqui va bien encore pouvoir trouver m'redire..... parce qu'hier soir, y m'a donné du fil à r'tordre quand même. J'ai jamais vu quelqu'un dsi tétu, triste et soul.







*arc'hoazh = demain
**aotroùs = hommes
***dim'zell = demoiselle

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Killijo_de_denere
S'il n'avait pas si mal à la tête,il rirait de sa réaction. Mais bon, il l'écoute docilement, tel un enfant en faute et acquiesce.

Naeligdekerrandic a écrit:
Sinan, j't'ai fait une tisane pour ta gueule d'bois..... Comme que j'connais les plantes, tu d'vrais aller mieux assez vite.
J'imagine qu'tu dois avoir bien mal dans ton crâne.
Tu bois tout, et tu manges aussi, pour t'retaper.


Si tu savais ma jolie... A un point... Non, je ne vais pas voir Liz. Je vais la laisser tranquille quelques jours. Je pense que je n'irais point au castel non plus. J'en ai assez de la voir pleurer par ma faute. Elle a besoin d'être tranquille.

Il prend le plateau sur la guérite et s'assied à nouveau sur le lit pour manger tranquillement.

Hum ! Si tu me soignes comme ça, je ne vais plus vouloir partir. Surtout que j'ai besoin de me retaper beaucoup.

Il attrape la tisane et la boit cul sec, déjà, il faut soigner le mal. Ensuite... Ben on verra. Il attrape une miche de pain en la regardant.


Merci pour les vêtements, mais ça ira, je n'ai point besoin d'en avoir d'autres. Aloïs ira m'en chercher. A moins que ton invitation était limitée dans le temps ?

Il lui sourit avec un air railleur.

Je crois que tes soins m'aideront bien, même si tu ne frottes pas le dos.

Il se rembrunit directement.

Par contre, plus sérieusement, je m'excuse pour mon comportement d'hier. J'ai eu des mots déplacés qu'on n'a pas devant une jeune fille. Je suis désolé, c'est l'alcool qui parlait. D'ordinaire... Je ne me saoule point. Mais hier... Enfin tu sais bien.
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Chez moi
Naeligdekerrandic
Jle r'garde pendant quy m'parle.
Jcomprends qutoutes les filles veulent bien dlui, y l'est pô si mal, même avec sa tête d'aujourd'hui.
Et si en plus sa réputation est pô contrefaite, jsuis sûre qu'c'est vrai que plein d'filles lui auraient ouverts hier au soir. Après elles s'en s'raient sûr'ment vantées au marché, et ça aurait encore fait du mal à Liz.

Final'ment, heureus'ment que jlui ai tombé d'sus et que jla pris chez moi. 'fin j'espère qu'Liz m'en voudra pô dtrop d'avoir fait ça.....

Jlui réponds en espérant qu'c'est à peu près dans lbon ordre :

Oui jte soign'ra comme ça tant qu'tu s'ras ici.

Et nan j'vais pô t'mettre à la porte, tu restes tant qu'tu veux.
Jsuis pô du genre à chasser les gens quand y sont chez moi.

Par contre ton Aloïs, jlui fait pô confiance, hein, alors y restera à la porte si y vient tvoir, jle veux pô chez moi ! J'espère qu'c'est clair.
Pis t'avises pô nan plus d'ram'ner des filles, même juste pour t'frotter l'dos. Sinan j't'embroche, t'as compris !


Jle r'garde, espérant tout dmême qui ssouvient pô d'tout cqui s'est passé et dit. mais quand y s'escuse, j'ai un pô peur qui sait et j'ose rien lui dire pendant un bon moment.
Mais final'ment, jlui dis sans cesser dpenser à cqui s'est passé :

Vi t'es pardonné, t'étais pas dans ton état normal, t'avais trop bu.....
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--Aldegonde
[Pendant ce temps, chez la bailli]

Aldegonde arrive, hésitante, poussée quelque peu par Aloïs
- T'es sûr ? Quand même...
- T'as intérêt à y aller, cocotte. Y plaisante pas l'mait'
Aloïs frappe à la porte pour elle et s'éclipse
Lizrépond comme un fantôme ... elle n'est pas a ce qu'elle fait de toute façon ...
- Entrez !
Aldegonde regarde derrière son dos et voit Aloïs qui lui fait des gestes pour qu'elle avance. Et donc, entre doucement, le dos vouté pour cacher son ventre
- C'est moi, ma dame
Aldegonde n'ose la regarder dans les yeux. Liz reconnait la voix ... Aldegonde ... Elle ferme les yeux une minute et leve les yeux vers elle...
- Entre ...
Aldegonde a les larmes qui lui montent aux yeux mais avance doucement tout de même. Elle la regarde.
- Je vais pas te tuer ou t'étrangler ... entre et viens t'asseoir ..
Liz lui indique un siège.
- Merci dame...
Aldegonde laisse ses larmes couler. Lizs'adosse à son fauteuil et cache le tremblement de ses mains.
- Je t'écoute .... tu voulais me parler ou me demander quelque chose si tu es là
- Je suis désolée, dame. C'est pas sa faute ! Y a rien fait !

Liz soupire.

- Je le connais pas la peine de le protéger. Raconte moi ta version je suis curieuse
- C'est les autres qu'ont parlé, moi, j'ai jamais rin dit. C'pas lui.
- Aldegonde .... arrête ... je veux pas savoir les bruits d'alcôves... Je veux juste savoir la verité
- C'pas lui, m'dame. Y a rien fait, c'est moi qui suis une fille perdue ! Tout l'monde m'r'garde comme si j'avais volé leur mari !
- Bon ....

Liz pose ses mains sur le bureau...

- Quand ? Cela est arrivé quand ?
- Z'étiez au castel et moi j'avais suivi l'maît' pour l'servir pace que je voulais de l'aventure
- De l'aventure ?

Aldegonde baisse les yeux, écarlate

- Tu dois etre contente ... tu as la grande aventure !!

Elle se fait cassante d'un coup .. Aldegonde se met à pleurer de plus belle

Sais pas quoi faire ! Veux pas mourir !

Liz la regarde stupéfaite et se lève pour aller s'asseoir près d'elle.

- Il n'est pas question que tu meurs ! En voila une idée !
- J'voulais l'faire passer, mais j'ai peur
- De toute façon le mal est déjà fait .... Moi je veux savoir comment cela est arrivé
- j'peux encore l'perdre
Je fais mon égoïste mais là il n'y a que cela qui m'importe. La vérité !

Aldegonde n'ose la regarder

C'est moi qui ait tout déclenché...

Liz la regarde essayant de rester calme et posée.

Et j'me suis laissée aller, et voilà...

Aldegonde rougit en murmurant.

Et j'en ai eu plusieurs
- Ne me prend pas pour une courge c'est insultant pour mon intelligence Aldegonde.... Tu t'es laissée aller ... ben voyons ... et les circonstances ? Non parce que je veux bien tout entendre mais quand même...

Liz perd patience

- Bah quoi, voulez un dessin ?
Baisse d'un ton avec moi s'il te plait .... je suis gentille mais la ma patience a des limites ! Oui je veux savoir comment tu t'es retrouvée emplie de l'organe de mon mari !

Aldegonde la regarde, choquée

Y a rien fait!
Cette fois j'en ai assez .... Sors d'ici et débrouille-toi avec ton ...

Liz cherche ses mots la colère prenant le dessus...

- Sors !
- J'vous jure m'dame ! J'vous jure qu'c'pas lui ! Sur la bible !
- Je supporte plus les mensonges .... je suis fatiguee ! Vous vous fichez bien de moi tous les deux ! Vous avez du bien rire !

Liz appelle Alois...

- Alois ! Je t'en prie, emmène ta nouvelle amie ou tu veux moi je ne veux plus rien savoir de cette histoire ...

Aldegonde tombe à genoux et baise le bas de sa robe.

- Z'avez été trop bonne avec moi ! Vous méritez pas ça ! Arrêtez de lui en vouloir, c'pas lui ! J'vous en supplie !

Liz cache des larmes qui coulent le long de sa joue

- Suffit ! .. Alois s'il te plait ...

Le valet ne se montre pas, il est trop loin. Aldegonde continue à pleurer en tenant sa robe.

- C'pas lui, pourquoi vous voulez pas m'croire ?

Liz se détache de la jeune servante

- Vous m'avez brisé le coeur... Peu importe de qui est cet enfant ... il a fauté avec toi tu l'as avoué...

- J'ai eu tort, j'ai voulu le séduire, mais ça a pas marché. C'ma faute, m'dame

Aldegonde la regarde avec un air bovin.

- Pars ... aussi loin que tu pourras ...
- j'ai rin avoué, c'pas lui
- Ne reviens pas sur tes paroles ... tu te rappelle ... tu voulais même me faire un dessin ....
- bah quoi ? Savez bien c'qu'un homme fait avec une femme ! J'vous ai assez entendue avec l'mait' ! Plusieurs fois par jour même

- Il était MON Mari.... ! Et cette fois cela en est trop ... soit tu sors de toi-même ou je demande aux gardes de te raccompagner dehors ... choisi
- J'sais qu'j'aurais pas dû l'vouloir. Suis désolée, m'dame, mais c'pas lui, j'vous jure
Liz ne l'écoute plus et va ouvrir la porte et appeler ...

- Naaaan ! je pars. M'verrez pus, m'dame, promis
Liz ne la regarde plus vide de tout. Aldegonde sort les épaules basses. Liz referme la porte ..s'y adosse et ... s'effondre en larmes.

** Ecrit à 4 mains avec JD Liz
Liz52
Une nuit blanche de plus et la fatigue qui pèse sur ses épaules en devient douloureuse. Elle ne parvient plus à travailler correctement et oublie même parfois de se nourrir... Elle n'est plus que l'ombre d'elle même ces derniers temps.
Toutes les paroles blessantes qu'ils ont pu se dire et les reproches sont gravés dans son cœur au fer rouge.

Elle ne peut lui pardonner ... elle a essayer ... elle ne lui a pas dit évidemment ... mais non ... elle ne peut oublier qu'il s'est plu à en satisfaire d'autre même par jeux .. Le mariage ... quelle farce ! Il s'est bien fichue d'elle !! Pourtant elle ne doute pas qu'il puisse l'aimer sincèrement mais ... ce n'est pas de cet amour vacillant qu'elle veut .

Sa tête lui fait mal à force de réfléchir dans le vent ... elle prend des affaires et va là où elle sait qu'elle se sentira mieux .... La petite crique en bas du sentier derrière chez elle. Elle y court plus qu'elle ne marche et se délecte une fois de plus de ce paysage dont elle est tombée amoureuse ...

L'amour ... quelle utopie .... Elle se dévêtit à la hâte sans se préoccuper du "qu'en dira t-on" et entre dans l'eau fraiche .... Rapidement elle plonge et nage autant qu'elle peut jusqu'à ne plus sentir ses membres. Elle ne s’arrête que lorsqu'elle sent que cela deviendrait dangereux d'aller plus loin et rebrousse chemin...
Parvenue sur la plage elle prend le temps de sortir de l'eau jusqu'à ce qu'elle ne soie couverte de l’étendue qu'à la taille et relève ses cheveux afin d'en retirer l’élément marin ..

Un mouvement derrière une petite dune la fait se retourner ... Elle ne pense même pas a cacher sa nudité partielle et crie ...


- Qui est là ? Montrez vous si vous l'osez !!

Elle ne bouge pas d'un poil commençant à grelotter ... et là ... une silhouette sort de sa cachette improvise ... Non !! Lui ? ...


- Alois !!! Mais que fais tu là ?

Question stupide Liz !! Ce n'est qu'un homme !!
Justement ..... profitons de lui puisque eux profitent de nous ....


- Approche et viens ici ... j'ai besoin d'aide .... je ne peux me laver le dos convenablement seul ... tu ferras bien ça pour moi ....


Elle lui fait face poitrine dressée par le froid mais ne baisse pas le regard ... Ah ils veulent jouer les mâles ... !
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Merci JD Amarante pour la banniere et l'avatar
Liz52
-          Oh par le service 3 pièces d’Aristote… C’qu’elle est belle… Y doit s’ennuyer l’maît’ main’nant… Pus de femme, plus d’elle… Comment qu’y fait ? Comment qu’y a pu engrosser l’autre quand y a une femme comme elle ?

Il se rince l’œil une fois de plus. L’mait’ n’est point là pour voir. Y va pas râler et encore moins l’battre. Parce que même si elle vaut bien quelques coups, il sait que l’maît’ est très susceptible quand y s’agit d’sa femme. Pire qu’avec ses filles.

-
Citation:
Qui est là ? Montrez vous si vous l'osez !! 


Et mer… il s’avance timidement avec un air d’enfant pris en faute. Là, il va y passer. Il cherche déjà intellectuellement l’excuse qu’il va pouvoir lui donner pour justifier sa présence ici.
Quand elle lui dit d’approcher. Il entre dans l’eau tout habillé, tremblant, se disant que s’il se fait choper, il est mort. Tout simplement. Le maître n’acceptera jamais qu’il ait touché sa femme, même à sa demande, mais elle est aussi sa maîtresse, il doit lui obéïr, puis elle est si jolie, ses seins nus, sa peau douce, blanche…  

La toucher juste une fois, après, il pourra mourir tranquille. Il est tout près d’elle. Lui laver l’dos, la toucher alors qu’il s’était toujours contenté de la regarder de loin. Et de profiter parfois de la voir, lors de galipettes avec l’maît’ dans la nature. 


- Z’êtes sûre ? Parce que sais m’occuper qu’des ch’vaux, moi, j’vais point vous étriller comme une jument.

Il prend l’éponge tendue et la passe doucement dans son dos en tremblant à moitié, vérifiant à chaque geste si personne ne les voit. Il respire fortement, tentant avec peine de retenir ses gestes et son envie de la porter jusqu’à la berge pour l’honorer tout de suite maintenant.
Il voit la chair de poule sur son dos et revient à la réalité. Le fantasme doit prendre fin immédiatement pour sa survie incertaine déjà. 


- Vous tremblez, m’dame, j’vas vous ram’ner à la berge, l’maît va pas êt’ content s’y sait ça. Vous l’connaissez. L’aime pas ça… 

Il retire sa chemise pour la couvrir, n’osant la regarder dans les yeux, ni les yeux plus bas, ni… C’est dur d’être un homme ! Il espère qu’elle n’a point vu la bosse qui redresse ses braies. Il se baisse un peu sur ses jambes pour la cacher sous l’eau.

Hrp Posté à la demande de Jd Killi qui incarne Alois

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Merci JD Amarante pour la banniere et l'avatar
Liz52
Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle est en train de faire ... mais elle le fait ... Lire l'embarras dans les yeux de l'homme de confiance de celui qui la trahis est presque jouissif pour la jeune femme qui se rejouis devant l'oeil lubrique qu'il pose sur elle et ses gestes tremblant lorsqu'il lui passe l'eponge sur les epaules.

Cette petite vengance personnelle peut sembler puerile mais elle n'en a cure. Elle a assez souffert alors à elle de s'amuser un peu grace à ses "atouts" qui au final lui semblent assez bons si elle en juge par l'abaissement soudain d'Alois pour se cacher les parties ...

Elle se retourne avec une lenteur voulue et le regarde sans prendre la peine de se cacher et rejette sa chemise, sortant de l'eau nue telle Venus à la naissance offrant son fessier à la vue de qui veut.

- Alois ... venez ... vous allez m'aider à me secher et à m'habiller ... et faite cela avec douceur j'ai la peau sensible ...

Il va en faire un arret cardiaque le pauvre se dit elle ... Liz tu n'es pas gentille avec lui ... Tant pis ... c'est le meme que son maitre qu'il assume !!
Elle se releve les cheveux les attachants succintement et attend que l'homme de main de son mari s'exécute .... Elle le fixe du regard cherchant à voir quel effet elle produit sur lui ...

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Merci JD Amarante pour la banniere et l'avatar
Killijo_de_denere
[Au moulin Kerdren]

Continuant à manger le contenu du plateau, il l'écoute et la regarde.

- Finalement, tu n'es pas aussi méchante que tu le montres. Il y a un coeur tendre sous cette carapace de sauvageonne. Ne t'inquiète pas va. Je ne resterais point trop longtemps chez toi. Il ne manquerait plus que les ragots reprennent de plus belle sur ton compte. Un homme de mon âge et ma réputation et marié, qui plus est, qui vit seul chez une jeune fille... je ne veux pas que tu te brouilles avec Coyote parce que tu as aidé un pauvre ivrogne dans le besoin.

Il ne peut s'empêcher de rire lorsqu'il l'entend parler d'Aloïs.

- C'est un bon valet. Il me sert depuis des années et j'ai toute confiance en lui. Il ne fera point de mal à ta nouvelle protégée. Même s'il y a des coups de fouet qui se perdent. Enfin... Il ne m'amènera point non plus de nouvelles baigneuses parce qu'il paraît que ça aussi je ne peux pas. Si j'avais su que le mariage était une telle prison, j'aurais bu encore plus bien avant tiens... Hier, j'étais saoul comme un prussien. Faisait longtemps que j'avais pas bu autant. Qui plus est pour une donzelle. Enfin c'est du passé maintenant. Je vais te laisser vaquer à tes occupations et moi aux miennes.

Il la regarde avec un sourire moqueur.

- Puisque tu ne veux point me frotter le dos, je suppose que tu peux sortir maintenant. Prête-moi donc les vêtements de ton toto que je n'ai point l'air d'un vagabond en allant dans le village.



[Plus tard dans l'après-midi]

Le coq est retourné dans la taverne où il a son QG. Un point avec les hommes. Départ probable en Normandie pour prendre la température. Informations ? Rapports. Complets. Scribes. Ses ordres sont courts, directs. Dans 3 semaines. Il restera pour aider Liz parce que, malgré tout, il lui doit bien ça. Naelig a raison, il l'a délaissée sans lui donner de nouvelles, lui laissant croire qu'il était mort, se comportant en ombre. Elle le lui a bien fait comprendre. Elle ne savait rien. Elle imaginait tout. Tout et n'importe quoi comme des orgies avec des servantes dans le bain. Et quoi d'autres ? Il ne reconnaîtra pas bien sûr que la Petite a raison. Fierté de coq oblige. Mais il réfléchira à ses paroles. Il convoque Aloïs dans son bureau.

- Elle a vu la dame Liz ?
- Ouaip
- Et ?
- Ben elles gueulaient là d'dans, comme des cochons qu'on veut égorger. La petite a dit qu'elle a pas voulu écouter. El' veut pu la voir pourtant elle a juré. Elle a dit qu'c'étiont pas vous.
- Je vois. Il faut qu'elle disparaisse.
- j'l'emmène où ?
- En forêt, dans un coin discret et tu l'enterres pour que les loups la trouvent et mangent son cadavre.
- Trouvez pas qu'c'est trop fort ?
- Elle a failli. Tu sais ce qu'on réserve à ceux qui failli. Elle n'a point respecté mes ordres. Si je pardonne ça et que son rejeton me ressemble trop, j'aurais des maux encore pires que maintenant.
- bah elle va aller voir la faiseuse d'anges, pis c'est réglé.
- Et si elle en parle ? Si elle avoue tout ? Sais-tu ce qu'elle a dit à la dame Liz ?
- J'étions caché grâce à un garde qu'j'ai graissé sa patte. El' a rien dit. Mais l'dame Liz pense toujours qu'vous l'avez fait.
- Tu vois. Si elle parle, je l'ai perdue. Je ne puis prendre le risque. Sans compter ma réputation auprès des hommes. Je puis assumer celle de joujou de ma femme, je puis la perdre vite, mais celle de bourse molle pour une servante, c'est impossible. Fais le nécessaire. Et si tu ne peux pas, mande le chasseur !

Il se lève pour quitter le bureau et s'arrête un instant pour dire.


- Tu te ramollis mon brave. Attention.

Il quitte la taverne pour le castel. Non il devait plus y aller. Oui, il doit toujours lui apporter soutien et amour. Elle a besoin de bougies et peu de fonctionnaires pour en offrir. Il sera présent. Pour elle.
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