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[RP] - Les remparts de Kastell-Paol

Roxannemontfortlaval
C'est dans les accalmies surtout qu'il est prudent de veiller au grain - Sophocle -

La nuit aura été belle et tranquille auprès des braseros, savamment dispersés tout le long de la sente des remparts. Mais la blonde n'était pas sans expérience et se méfiait des nuits calmes. Parce que c'était justement celles-ci qui étaient le plus dangereuses et favorisaient l'endormissement. Mais elle a une technique bien à elle. Caler ses pensées sur le rythme de la respiration.

Mais la chevalier était habituée à l'exercice et elle était même heureuse, depuis sa retraite de l'Ordre des Trente, de pouvoir continuer à exercer l'une des activités qui lui était devenue routinière depuis bien longtemps.
L'arpenteuse de remparts aime ça. Communion certaine entre elle et ces vieilles pierres qui ont chacunes d'elle, une histoire différente à narrer. Elle a longtemps été amputée de son coeur, mais aujourd'hui, il est bien vivant et bat pour celui qui était selon certains, le moins fait pour elle.

Scarifiée par les guerres, les campagnes militaires et les armes, quelques cicatrices sur son flan, une omoplate, une cuisse, en attestent. Elle a connu la privation, les doutes, les chemins qui n'en finissaient jamais, les trahisons.
Les lunaires interrogent la lune, sans vergogne et sans fard. Puis se posent sur l'épaulement en terre qui sert en cas d'attaque, à servir de parapet à une batterie de mortiers et de pierriers. Le devant de la courtine formait une tenaille avec son avant-corps formant un bastion.

Elle n'empêchait pas son esprit de vagabonder, mais restait néanmoins attentive et guettait. Le moindre signe ou bruit suspect. Mais seule la houle régulière de l'océan se faisait entendre. Et quelques clameurs qui s'en venaient du port, des pêcheurs qui s'en revenaient ou partaient en mer.

Une nuit calme. Avec quelques arrivées néanmoins.

Il était temps de redescendre et d'aller prendre un peu de repos, alors que les premières lueurs du jour se levaient.
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Roxannemontfortlaval
Une belle journée qui s'annonçait au petit matin. Chose rare à cette époque dans cette région des brumes. Comme un rayonnement mélancolique se faisait jour, la ville comme réveillée de son morne sommeil dans le brouillard. Les murailles semblaient rajeunies avec ce rayon de soleil qui chauffait le granit.
Le clocher Politain en ce dimanche, baignait dans le ciel, ses fines découpures grises marbrées de lichens jaunes. Au loin la lande sauvage aux bruyères roses, aux ajoncs encore couleur d'or exhalait une senteur douce de genêts fleuris.

Dans cette demi-lueur fraîche du matin, sous un ciel déjà lumineux et encore étoilé, Roxanne veillait sur les remparts qui jouxtaient la mairie.

Les hauteurs au loin sont couvertes de sapins noirs. Dans les lieux bas, ce sont de grands chênes ou des hêtres qui se dégarnissent de leurs feuilles. A perte de vue : un long pays plat, une lande aride. Un voile de vapeur gris perle, d'une teinte très douce, septentrionale, couvre le ciel d'une seule pièce.

Des petites filles chassent déjà devant elles le troupeau de moutons dans les bruyères, effarouchées par de jeunes gueux caracolant à cru sur leurs chevaux. Des carrioles passent, chargées de paysannes en coiffe blanche qui s'en vont certainement assister à la messe dominicale.

Dans les maisons à pignons et tourelles, ça s'éveillait. Les buveurs du dimanche portant de travers leurs feutres larges commençaient à s'attabler devant les portes.

Ces remparts, elle s'y attachait chaque jour un peu plus. Merveilleuse dentelle de pierres grises, qui montait, qui montait toujours, et qui était légère à donner le vertige. Tout en bas les silhouettes lilliputiennes des villageois s'agitaient comme un essaim de bugel-noz.*
A perte de vue, du côté Sud, s'étendait le pays Breton jusqu'aux Montagnes Noires. Et puis au Nord, c'était le port de Roscoff avec ses petits rochers bizarres criblant de leurs têtes pointues le miroir de la grand mer bleue pâle. Qui s'en allait se fondre là-bas très loin, dans la pâleur semblable du ciel.

Cette dentelle de granit, polie par le vent, cette mousse du granit qui met des siècles à pousser et qui jette ses tons dorés sur les églises bretonnes. Les gargouilles à laide figure, les petits monstres aux traits vagues...

Son estomac se rappelle alors à elle, l'incitant à descendre. La blonde avait faim, ce qui était plutôt bon signe. Un mini-dragon réclamait déjà son dû. Et la Montfort rêvait de crêpes qui ressemblaient à la lune tant elles étaient larges. Et puis une omelette. Et des tartines de pain bis sur du beurre. Et puis elle avait envie de berniques, ces coquillages tout crus avec du pain et du beurre.

Et c'est la direction du manoir Bleizhmorgan qu'elle s'en prend, avec la ferme intention, aujourd'hui, d'aller ennuyer Cyprien. A défaut qu'il cuisine pour elle, la jeune femme veut cuisiner le vieux majordome sur son maître.

*Le Bugul-noz (/by.gyl.’noz/ en breton vannetais) ou bugel-noz, « enfant de la nuit » ou « berger de la nuit », est une créature nocturne du légendaire breton, proche du lutin et du loup-garou, et connue pour se présenter sous la forme d'un berger métamorphe portant un large chapeau.
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Naeligdekerrandic
Au sortir d'taverne, alors que j'n'ai rien promis, parcque j'savais que j'y arriv'rai pô à la t'nir cette promesse si jla f'sais, et que j'déteste l'mensonge, j'vais d'une taverne à l'autre jusqu'aux remparts.
J'sors de la dernière, assez peu en forme.... j'ai bien bu tout dmême, finissant par la taverne dmon Toto Pro pour qu'j'ai dla bonne.....
Pis pour ma garde m'reste ma flasque magique....c'est bon.

Bon c'est sûr qu'à présent j'marche plus trop droit, mais j'grimpe les escaliers et j'rive sur les remparts.

J'fais ma garde, parce qu'c'est mon d'voir, mais sans cesse jrepasse tout cquy s'est passé.

T'es vraiment stupide ma pauv' fille, que jme dis tout haut. Toute façon, y a personne qui va m'entendre d'ici.
J'prends une bonne rasade dma flasque, histoire dpô trop m'dégriser.
Faudrait pô pousser quand même....

Pleurer ça sert drien...... d'toute façon.....
Alors autant profiter, pis boire ....parcque ça ben j'aime.... La Prune c'est trop bon, et parfois ça m'fait oublier des choses.... 'fin ça c'est quand jbois bien plus qulà..... parcque là...... rien ne s'efface...... je pense à.........*


Aller les dernières heures et l'aube s'ra là.....
J'me r'prends une bonne dose dma flasque, pour affronter l'reste dla nuit.


Quand enfin, cesse ma garde, au lieu d'rentrer comme toujours jle fais toujours, j'm'en vais vers quelque part où personne ira m'chercher, parcque j'y ai pô r'mis les pieds dpuis bien longtemps.......
Pis, avec ma bonne escuse du "jsais pô nager", personne viendra m'y r'trouver c'est sûr.....



* référence évidente à JJG
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Roxannemontfortlaval
Dans un geste à la fois autoritaire et majestueux, la Montfort tendit le bras vers le ciel.

Répondant à l'appel, l'aiglon qui planait à quelques distances de là, plongea d'un coup vers les murailles des remparts. D'un rapide mouvement d'ailes il ralentit sa course et se posa sur le poing tendu. Malgré le gant de cuir, Roxanne sentit les serres du rapace se refermer avec vigueur et sourit.

Ils restèrent ainsi de longues minutes, immobiles, seuls les yeux vifs de l'aiglon et ceux de la Fauconnière paraissaient vivants. Dans le calme revenu, Roxanne laissa ses pensées vagabonder.
L'aube se pointait et la relève de la garde n'allait pas tarder à arriver.

Un mouvement brusque du rapace la ramena à la réalité. Elle se décolla de la muraille, contre laquelle elle s'était adossé ; les vieilles pierres humides lui avaient transmis leur fraîcheur. Elle frissonna et l'aiglon sur son poing eut quelques battements d'ailes désordonnés.
De sa voix douce et sereine, la blondine tourna la tête vers l'oiseau  et demanda :

"- Pourquoi es-tu si agité aujourd'hui ?"

Le jeune rapace, comme s'il saisissait la remarque de sa Fauconnière, se tourna vers elle en agitant les ailes. Son regard vif et intelligent essaya de lui faire comprendre quelque chose.

Au même moment, les portes de la ville commençaient à s'ouvrir, laissant entrer les premiers voyageurs et commerçants.
Le soleil apparaît et éclaire de ses premiers rayons rosés l’immense plaine verdoyante piquetée par endroits de quelques forêts bien entretenues. Au loin, la mer bleue et calme délimite un horizon de paix. Son ruban s’entrelace avec un autre sur lequel elle observe glisser la silhouette d'un navire, au large.

C'est une nouvelle journée qui débute, et elle redescend des remparts, prendre quelques heures de repos avant de se rendre dans son atelier de sculpture, tailler quelques pierres. Elle reprendra sa garde ce soir.

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Arganius
Le soleil était rasant lorsque notre jeunhomme commençait à entrevoir au loin les premiers bâtiments de la cité de sa destination…. Étant seulement au sortir d’une zone boisée, il mit sa main droite face à son front afin de mieux voir la ville… Il lui sembla qu’elle était encore bien loin pour qu’il ne puisse l’atteindre avant que les portes ne soient closes….

De toute façon Arganius était déjà bien las et préféra s’installer une dernière fois en une zone peu sure en remettant son âme à dieu….

Il installa son campement de fortune puis il se mit en prière au coin du petit feu de branchage qu’il s’était allumé, car les nuits étaient encore bien froide…. Il songeait à ce qui l’attendait… car à présent, du haut de ses 14 ans, notre voyageur était un adulte et il avait dû quitter les moines qui avaient faits toute son éducation.

Demain, son but était de rencontrer son parrain qu’il n’avait déjà plus vu depuis un an… il se dit que c’était un bien étonnant personnage. C’est sur cette pensée, après avoir avalé un quignon de pain, qu’il s’endormit…
Swigger
Du haut de ses 24 ans, notre voyageur était un adulte et il avait dû quitter les moines qui avaient faits toute son éducation pour peu qu'il avait accepté leur formation. Swigger n'avait pas manqué de noter au loin un feu d'herbes folles. Une lueur orangée très hésitante perçait les ombres communes. Un mince panache de fumée naissait du feu pour mourir dans la nuit d'encre. Mince et pourtant dense et bien vigoureuse. A coup sûr un feu mal alimenté et qui peinait sous une charge plutôt herbacée que boisée.

Swigger souriait à l'idée du péquenaud qui essayait de trouver un peu de réconfort au loin auprès d'un foyer qui allait probablement mourir dès qu'il aurait fermé l’œil condamnant ainsi ses chaudes parties à avenir proche et glacial. Un ignare, un sot, un gamin ou un distrait n'ayant point noté u'à côté des herbes "sèches" et des brindilles se trouvait du bon bois. Et mieux: que le temps d'aller à la corvée bois ses jambes l'aurait peut-être amené jusqu'à une bonne taverne dans l'enceinte de la ville bretonne.

Bref, la nuit lui apparaissait comme bien d'autres: tranquille et sans virevoltes du destin. Le souvenir d'autres nuits lui apparut peu à peu comme un voile diaphane se substituant au commun que le monde lui offrait à cet instant. Le rêve de douces nuits auprès de superbes femmes à la peau de pêche qui pouvait réchauffer les cœurs les plus meurtris. Ces mêmes cœurs endoloris par la peine, la peur et le froid d'une mort par trop proche lors de campagnes militaires où le mercenaire qu'il était n'était pas un ennemi mais pourtant toujours perçu avec méfiance et mépris. Le coût d'une liberté bien trop mal acceptée. Les souffrances infligées par des commanditaires sans principes ni même celui de l'or. La solitude d'une enfance d'excellence loin de tout. Plus d'une vingtaine d'année et déjà nombres de lignes de la main avaient été suivies, détournés et conjurées.

Mais cette nuit était calme et sans craintes aucunes. Swigger avait porté son regard aussi loin sur l'horizon que lui permettait ses yeux aguerris par la violence du'ne vie encombrée et désabusée. Cette sortie empruntée marquait un retour aux sources. Les sources d'une existence qui ne fut jamais la sienne car condamnée. Sans issue. Il n'avait pu soupçonner ce détour invisible aux yeux de l'aveugle qu'il avait été jusqu'alors. Désormais en phase avec rien mais en complète rupture avec un passé inavouable et presque inavoué, il savourait ce calme qui autrefois augurait une tempête prochaine. Rien ne se profilait. Rien hormis les volutes de fumées de part et d'autre de l'enceinte, les lucioles qui virevoltaient là-bas et les cendrées échaudées qui tourbillonnaient de quelques cheminées pour mourir dans le noir. Étrange existence que celle d'une cendre. Elle tenait d'Achille une vie lumineuse et courte et du Saint Esprit une naissance d'un néant pour néant devenir. Un instant éphémère où l'on pouvait goûter aux sens du plan tangible et où les sages avaient un séjour sensiblement plus long et moins douloureux.

Une expérience, une ascendance, une chute. Tristes pensées, souvenirs nostalgiques, espoirs plus de rêves. Swigger s’enivrait de cette nouvelle vie qui lui chatouillait l'ego alors que l'heure de la fin de son quart arrivait peu à peu à son terme. Mais son cœur si longtemps nourri par cet étrange met mélange d'aventure et de bonne fortune se suffirait-il seulement de nuits et jours aussi simples, clairs et sans menaces ? Mais son cœur renierait-il ces longues chevauchées pleines de doutes, de noirceurs douloureuses et de rais de lumières rassurants que seuls la Mère des Mères pouvait dispenser ?



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Killijo_de_denere
Ce soir, garde de la ville. Les remparts. Ceux de Kastell Paol cette fois. Il avait déjà monté la garde avec elle à Tréguiers. Etait-ce une garde ou une promenade ? Les souvenirs sont encore bien vivaces. Elle lui avait fait visiter la ville et sa chambre cette fois-là. Tout était resté bien secret entre eux, même si leur relation devenait déjà bien plus profonde que les apparences ne le montraient. Ce soir, où en est-elle, cette relation ? Il ne sait le définir lui-même. Il est sensé ne plus rien lui devoir et elle-même ne plus avoir à interférer dans sa vie, mais son avis compte toujours pour lui. Il ne peut agir sans lui en parler ou au moins savoir ce qu'elle en pense. Même si souvent, il reste sur sa position initiale. Il est en Bretagne pour Elle. Il aime la voir, parler avec elle, retrouver leur complicité d’antan. Il n'est plus son mari, ils sont séparés. Ce qui ne l'avait empêché de bondir, en public, lorsqu'il avait entendu qu'un autre se permettait de lui dire des mots doux. Même si elle n'était plus sa femme pour elle, il ne fait toujours pas le deuil de ce mariage. Elle reste sa femme. Quand bien même elle demanderait qu'il soit rompu officiellement. Il avait baissé la garde, tant pis, il assumait. Lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls, il lui avait renouvelé ses paroles et ses sentiments. Même s'il n'était pas capable d'être le mari qu'elle attendait et qu'elle mérite, il la protègera toujours et... Elle sait que ses sentiments étaient loin d'être éteints.

D'ailleurs... Cette nuit, ils vont la passer ensemble. Sur les remparts, comme à Tréguiers. Pour la bonne cause, bien sûr, protéger leur ville. Enfin celle de Liz. Il y réside uniquement. Quand elle est là. Le reste du temps, il le passe avec la bande, dans la taverne à l'orée de la forêt. Il n'a plus de raison d'occuper ce moulin, et encore d'aller lui rendre visite au sien. Il a pris sa main discrètement lorsqu'ils sont sortis de la taverne, encore surpris de ce qu'il venait de se passer. Décidément, il ne les comprendra jamais. Pour l'heure, son étude sera bien plus anatomique que philosophique. Passer un moment avec elle, en toute tranquillité, une nuit. La nuit, les chats sont gris, et la lune sera une fois de plus leur confidente. En haut des remparts, il la tient par la taille, ils sont seuls, tranquilles. Il a bien l'intention d'en profiter. Lentement. En prenant son temps.

- Je voudrais que cette nuit soit plus longue que les nuits habituelles.


Il l'embrasse tendrement dans le cou, lui tenant la taille. Il pose son front contre celui de Liz et lui murmure :

- T'ai-je dit comme tes baisers m'ont manqué, mon ange ?
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Chez moi
Liz52
La nuit est tombée sur St Pol .... le silence en est presque effrayant tant les tensions sont palpables par les temps qui courts.
Ses yeux scrutent l'horizon essayant de s'habituer à la peine ombre. La mer est calme et la lune est pleine ... Au moins si ils attaquent on les verra venir de loin se dit la jeune femme.
Sa concentration est mise à mal par la présence à ses cotés sur les remparts de Killi ...
Sans hésiter, il l'a accompagnée ici pour défendre sa ville alors qu'il est tout juste remis des blessures qu'il à subit récemment.
Elle le regarde tendrement, songeant qu'il a failli mourir et l'abandonner une fois de plus mais là définitivement ....
Se souvenir de ce qu'elle a ressenti lorsqu'Alois était venu la trouver pour lui dire qu'il se mourait lui faisait mal. Ils n’étaient plus mari et femme réellement même si ni l'un ni l'autre n'avait encore engagé de procédure via un homme de loi, mais il resterait son coq à jamais. Un lien indéfectible les unirait toujours quoiqu'il arrive .. quelque soit la femme qui réussirait à prendre son cœur ou l'homme qui lui volerait le sien.

Blottie dans ses bras protecteurs, elle le laisse lui embrassé le cou doucement comme il aime le faire.. la nuit allait être longue à n'en pas douter.


- je mentirai si je disais que tu ne m'avais pas manqué Killi ....

sa main vient caresser sa joue et ses prunelles vertes le scrutent ...

- il nous faut être vigilent ... la ville risque gros ... faisons notre ronde et ensuite ... nous verrons bien .. d'accord ? Nous ferons une pause au milieu de la nuit dans la tour de garde Sud.

Elle prend sa main et la presse légèrement.... l'entrainant à sa suite, elle bavarde de tout et de rien le long des remparts saluant au passage les autres habitants volontaires.
Alors qu'ils continuent de veiller, ils parviennent jusqu'à un autre groupe.
Elle reconnait la silhouette de Roxanne.
La mairesse était de tous les fronts et ne laisserait pas KP tomber sans se battre.
Liz était fière de son amie et de sa droiture. Elle était fière d’être Politaine à cette heure...
Un regard vers Killi qui comprend de suite, et la blondinette vient à la rencontre de son amie..


- Tout va bien Rox ! entre la porte Est et la porte Nord rien à signaler pour le moment !
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Merci JD Amarante pour la banniere et l'avatar
Eripsoe
La nuit parfaitement noire ne se prêtant pas forcément à permettre une vision claire des choses et des formes, parlons de pénombre pour justifier ce qui va suivre. Adaptons le contexte à la cohérence et offrons-lui une existence tranquille loin de toute contradiction de fort mauvais aloi. C'est là tout le pouvoir d'un narrateur, d'adapter les faits aux siens et de leur donner la forme qui convient à envelopper son propos. Raconter une histoire n'est pas toujours un long fleuve tranquille.


La pénombre, donc, s'était abattue sur Saint Pol de Léon, petite ville du Nord de la Bretagne, un des symboles de ces régions rudes à la beauté sauvage, sur cette côte déchirée par le vent et la violence de la mer. D'aucuns opposent bien trop souvent ces pays à ceux du sud et en comparent les avantages et les inconvénients. Grossière erreur. Evaluer ces deux terres l'une par rapport à l'autre n'a finalement qu'un sens assez limité et pour le moins obscur. La préférence ne s'extirpant que des sensibilités personnelles et des origines. La Côte Nord représentant la Bretagne dans ce qu'elle a de plus sauvage et de difficile à appréhender. Une nature froide et rude au climat peu avenant. Des paysages à couper le souffle mais prisonniers de ces couvertures nuageuses lourdes et de ces vents violents défiant l'humain et ses faiblesses en permanence. Apprécier ces endroits demande un sens évident de la poésie et de l'émerveillement. Y vivre se mérite. Se baigner sur les plages de Plouha et d'Erquy requiert une bonne dose de courage ou de folie. Mais tomber amoureux de leurs falaises et de leurs grèves n'est qu'une conséquence d'un peu de bon sens. Dans ce pays où la campagne et les bois côtoient avec une proximité déroutante le bord de mer, les légendes se reposent. Il n'est nul besoin de tisser autour de croyances, le pays se suffit à lui-même et sa richesse n'y dispute qu'à la difficulté de la mériter.

Et l'homme qui grimpait en direction des remparts de St Pol se laissait peu à peu gagner par la richesse et la beauté de cette région. Lui qui n'en était pas issu apprenait jour après jour à découvrir les trésors cachés de cette région. Il aimait la force de caractère des locaux, leur pointe de fatalisme, aussi. Il trouvait là l'essence de ce qu'il avait espéré trouver dans son pays natal. La fierté de la pauvreté, la droiture dans la difficulté et la reconnaissance à une terre qui ne se laissait pas facilement dompter.

Non sans peine, il se hissa sur le mur d'enceinte, appuyé sur une éternelle canne qui permettait de facilement l'identifier. Bien que drapée dans un lourd mantel couleur corbeau, sa fine et petite silhouette se reconnaissait aisément affublée de cette troisième jambe. Une dague à sa ceinture luisait parfois à l'éclat des torches. Il avait délaissé la rapière qu'il ne maitrisait pas assez encore pour l'employer en combat réel. Foin d'allonge, il savait frapper vite et bien.

Par habitude plus que par conviction, il vérifia la présence près de lui de sa besace qui renfermait nombre de trésors de son monde. Comme promis il venait la rejoindre. Comme promis il passerait la nuit à scruter et à veiller. Les souvenirs affluaient alors. La pierre froide, la nuit, le silence. Un léger goût de sang dans la bouche le fit sourire et il se surprit à frissonner.

Du regard il chercha d'autres formes susceptibles de monter, elles aussi, la garde. Vue la situation, ils seraient surement nombreux. Le feu avait gagné tout le pays et la terre tremblait sous le pas cadencé des chevaux qui annonçaient la fin d'une trêve qui n'était pas vraiment une tradition locale. Le breton aimait trop abreuver ses champs de son sang pour rester en paix bien longtemps.

Il fit quelques pas, scrutant les ombres et les interrogeant en silence avant de s'installer sur le chemin de ronde. L'attente commençait.

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