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[RP] Crois-tu aux fantômes ?

Rodrielle
Retour parmi les vivants...

Depuis sa soit-disant mort, Rodrielle a gardé le silence sur son identité d'une main de maître. Plus discrète qu'à l'accoutumé, plus silencieuse que lorsqu'elle était avec le clan, l'Italienne avait souhaité garder son identité secrète jusqu'à ce qu'elle décide de revenir. Pourtant, l'anonymat lui faisait le grand bien ; elle vivait paisiblement, loin des soubresauts de la vie Corleonienne. Mais aujourd'hui, la solitude lui pesait. Elle avait envie de revenir à la vie, tout en se tenant éloigner du clan pour ne pas les perturber. Elle avait vu partir Lili et Azurine, aussi, surement fatiguées autant qu'elles de tous ces voyages qui se ressemblaient. Aujourd'hui, elle avait envie de retrouver ceux pour qui elle avait compter, ceux qui lui manquaient.

Rodrielle avait élu domicile en Bretagne, à Vannes. De sa piaule de misère, elle se remettait à ses entraînements habituels pour retrouver la forme. Le subterfuge qu'elle avait mis en place avec Amalio l'avait tout de même fatiguée et elle avait perdu sa forme de jeunesse, ce qu'elle n'acceptait évidemment pas. Le temps passe, la Tatouée vieillit, mais elle reste tout de même Corleone avec son caractère si particulier. En plusieurs semaines, Rodrielle avait donc récupéré de ses forces et de son agilité, suffisamment pour revenir au monde. Il était temps.

Assise en tailleur sur sa paillasse, éclairée à la lueur d'une bougie, l'italienne tenait entre ses mains une pile de parchemins et une plume. Qui serait assez compréhensif pour pouvoir accepter son retour ? Ses recherches lui avait permise de retrouver les traces de plusieurs personnes... Elle comptait rejoindre Lili et Azurine à Bordeaux bientôt et recontacter Amalio et Gabriel. Puis son esprit divagua dans ses souvenirs, sur la ligne de la vie mouvementée qu'elle avait vécu. Elle s'arrêta alors sur des souvenirs à la fois doux et douloureux, en pensant que la racine identique à ces deux mots rendaient compréhensible leur association. Killijo. A sa pensée, la Tatouée esquissa un sourire triste ; elle ne lui avait pas dit au revoir, l'avait laissé, très certainement sur une énième dispute. Pourtant... Il s'agissait d'un amant qu'elle n'oublierait jamais. C'est donc à lui qu'elle écrivit en premier.




Crois-tu aux fantômes, Tesoro ?

R.


La lettre, si courte soit-elle, partit donc rapidement avec tout l'humour - noir - qu'elle décelait. La réponse ne tarda pas, le Coq se trouvant lui-même en Bretagne, et les mots écrits sur le papier la fit tout autant sourire que son propre message.

"Je crois surtout que les mauvaises blagues sont cruelles. Qui que vous soyez, cessez immédiatement avant de subir mon courroux. Killijo de Dénéré"

Alors elle n'hésita pas, reporta à plus tard son départ pour Bordeaux pour répondre au Dénéré qui lui manquait déjà.




Tu sais très bien que tu perdrais face à moi.
Rappelle-toi dans cette geôle, il y a plusieurs années, lorsque tu n'étais alors qu'une simple victime à ma merci. Te souviens-tu ?

Mais il ne s'agit pas d'une mauvaise blague, mais d'un nouveau départ... En quelques sortes. Je suis à Vannes, en ce moment-même. Où es-tu ?

R.
"Ta Brigande"


Car qui connaissait le surnom qu'il lui avait donné il y a des années de cela ? Personne, sauf eux. Le courrier fut envoyé et l'italienne reprit sa course aux souvenirs, pensant à Atthénaïs et Annelyse qu'elle avait tant aimé aussi. Elle avait du monde à revoir, finalement. Le retour à la Vie allait être une nouvelle épreuve qu'elle était prête à réaliser.
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Killijo_de_denere
Un premier courrier surprenant. Il ne l'avait pas cru, impossible, elle lui avait envoyé un courrier qui lui annonçait sa fin prochaine. Il lui avait parlé de ses regrets de ne pouvoir la voir pour un dernier adieu. Sa Rod... la première femme pour qui il aurait tout donné. Celle avec qui il avait vécu en famille, ses filles et elle. Elle avait appris à Atthé et Annelyse à se battre, elle les avait maternées, ils avaient vécu comme mari et femme, mais son rôle de seigneur des Rosiers... Il avait finalement décidé de mettre fin à leur relation amoureuse, même s'il l'adorait. Ils ne pouvaient rester ensemble, il avait un statut social à assurer pour sa famille, comme elle s'occupait de sa propre famille, celle qu'elle avait à Paris.

Il avait regardé l'écriture, le nom qui lui avait été donné, le seul qu'elle utilisé pour lui. Mais cela ne lui suffisait point. Il ne voulait y croire. Il avait donc répondu d'un ton sec, menaçant, mais il l'avait certainement fait rire. Si c'était vraiment elle, elle avait dû se moquer de lui, car il n'était personne qu'elle craignait. Encore moins lui. Elle n'avait besoin de personne, elle était la meneuse d'une grande famille, elle avait un caractère dur. Il l'en aimait plus pour cela. Il lit le courrier avec un sourire. Ainsi, elle était si sûre d'elle... Le souvenir de la geôle où ils s'étaient aimés la première fois.Elle l'avait libéré suite à ses visites en cellule. Personne n'en avait jamais entendu parler de sa part. Jamais il n'aurait reconnu avoir été emprisonné par une bande de brigands. Encore moins être tombé fou amoureux de sa geôlière. Sa brigande lui avait répondu. Il avait besoin d'avoir le coeur net sur cette affaire. Etait-ce vraiment elle ? Le ton utilisé, il se disait que c'était elle, mais sa tête lui imposait d'aller vérifier sur place et sur pièce. Il ne pouvait se permettre de croire un simple courrier. Si son Atthé avait reçu le même type de courrier ? Il ne pouvait la laisser subir une telle supercherie.

Ce matin-là, il n'alla pas à la forêt. Il avait besoin d'aller à Vannes. Aussi vite que possible. Qu'allait-il dire à Liz et à Jessilisa ? Il voulait y aller seul. Liz était à Vannes, si elle ne l'avait pas vue là-bas, ce qui l'étonnerait, elle ne savait rien, parce qu'elle était restée au loin. Et Jessilisa... Il ne lui avait jamais parlé de sa brigande. Trop de souvenirs, il la pleurait encore. Mais si elle était vivante, finalement ? Il s'installa en taverne et répondit à sa brigande. Ou celle qui se présentait comme telle :

Citation:
"Ainsi c'est bien toi ma belle. Comment veux-tu que j'ai oublié comme une geolière peut vous amener de délices en délices ?

J'arrive pour te retrouver. Prépare le vin. Nous avons beaucoup à causer

Killi"


Un courrier un peu trop impersonnel ? Il ne savait le dire, il verrait. Il le serait bien moins s'il s'agissait de sa vraie Brigande, sa Rod. Ensuite, un courrier pour Jessilisa. Il devait la prévenir de son départ. Ce serait certainement rapide, elle aurait à peine le temps de récolter quelques stères qu'il serait déjà rentré.

Citation:
"Chère amie,
Une urgence m'appelle à Vannes. Je pars dès ce soir. Je devrais revenir très vite. Ne vous inquiétez point pour moi, je vous préviendrais de mon retour dès mon départ de Vannes

A très vite,

Killi"


Un courrier pour Liz ? Il la croiserait certainement sur la route. Qu'allait-il lui dire... La vérité. Ils étaient amis, elle avait dit pouvoir tout entendre, il avait besoin de lui parler. Il saurait bien assez tôt s'il s'agissait réellement d'Elle ou pas. Quelles étaient les chances de la voir ? Il n'en savait rien. Par prudence, il préféra lui envoyer une petite missive aussi.

Citation:
Ma douce,

J'ai reçu un étrange courrier d'une personne disant qu'elle est Rodrielle. Elle est à Vannes et j'ai besoin d'aller vérifier s'il s'agit bien d'elle. Je ne voudrais qu'elle ait aussi écrit à Atthé et ne tente aussi de la tromper. Je pars à Vannes dès ce soir. Je ne sais si je te verrais sur la route. Je te tiendrais informée de mon retour.

A très vite, je t'embrasse,

Killi

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Chez moi
Rodrielle
Rodrielle avait bien reçu la réponse du Dénéré et elle salivait d'avance à l'idée de le revoir. Ces futures retrouvailles lui redonnait goût à la vie et l'italienne s'était empressée de lui envoyer un dernier courrier.



Je suis ravie d'apprendre que tu ne m'as pas oublé...
Je t'attends avec impatience. Tout est prêt.
Rod'


Les deux journées suivantes avaient donc été l'occasion pour l'italienne de se remettre sur pied et de rependre goût à son éternel besoin de séduction. Toute sa vie, la Tatouée avait joué des hommes, les avait charmer pour en faire ce que bon lui semblait. Elle charmait pour jouer, pour son plaisir, mais les avait également charmer pour tuer, liant de ce fait ses deux plus grands plaisir de la vie : l'amour et la mort. Rien chez elle ne respirait donc la jeune femme banale ; encore aujourd'hui elle gardait se caractère de battante, de gagnante aussi, et souhaitait toujours avoir le contrôle de toutes les situations. Les hommes n'échappaient donc pas à la règle.

Néanmoins, Killijo avait été un amant différent des autres et Rodrielle n'avait pas agi avec lui comme avec ses diverses amants. Elle réussissait - en prouvait les réactions passées du Coq - à le rendre fou, à le rendre jaloux de ses autres compagnons d'une nuit mais aussi face à son travail. Mais lui-même lui rendait bien la pareille, même s'il n'en avait peut-être pas conscience ; à chaque maîtresse qui osait s'inviter dans son lit, l'italienne bouillonnait de rage et se retenait, par sentiment, à faire payer à toutes ces donzelles sans caractère. Elle se demandait d'ailleurs comment le Dénéré avait pu couler des moments heureux avec des femmes si simples... Ou peut-être était-ce elle qui était trop complexe pour un homme tel que lui car aimer Rodrielle c'était aimer son caractère et son tempérament sanguin. Aimer Rodrielle c'était côtoyer le combat et la mort.

Aujourd'hui, l'italienne espérait que la situation serait moins compliquée. Depuis sa retraite spirituelle, elle avait tenté de faire des efforts et à calmer ses démons. Elle espérait donc que cela durerait pour vivre une vie plus sereine. Revoir Killijo était donc un défi puisqu'il était le signe même d'une relation compliquée, faite de disputes et, parfois, de violence. En pensant à ces moments, la Tatouée enfila l'une de ses robes qu'elle avait gardé, celle qu'elle portait lors de leur rencontre, rouge et noire, le jupon fendu jusqu'à mi-cuisse sur la gauche, lui permettant ainsi liberté de mouvement et possibilité d'attraper rapidement le poignard qui ornait le fourreau attaché à son mollet. Elle attacha ensuite ses cheveux en un chignon rapide, et poussa un soupire en se regardant : elle avait vieilli, en prouvait ses cheveux platines, même si ceux-ci rajoutaient une touche de séduction à son allure de mercenaire qui ne la quittait pas. Corleone avait aujourd'hui l'apparence d'une femme mûre que la vie n'a rarement épargnée.

Malgré ces pensées, elle était prête. Une bouteille de vin et deux verres attendaient sur la table de sa piaule. Il ne manquait plus que le Dénéré.

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Killijo_de_denere
Rodrielle... Sa belle brigande comme il l'appelait. Tant de souvenirs ont afflué, tant de sentiments. Il a oscillé entre la joie, la déception, la colère, l'incompréhension, le soulagement, la peur... Il ne sait plus. Il veut comprendre. S'il s'agit vraiment d'elle, pourquoi s'être cachée ? Pourquoi avoir fait croire à tout le monde qu'elle était morte ? Même à lui ? Sa fille lui avait dit qu'elle semblait très proche de lui pour qu'il en sache autant sur elle. Leur relation avait été tumultueuse et très passionnée, mais il est vrai qu'elle lui avait expliqué aussi son passé et lui avait parlé de ses regrets de ne point avoir pu élever ses enfants. Elle avait pris ses deux filles sous sa protection et leur avait entre autres appris à se battre. Elle les avait soignées, elle les avait consolées, rassurées sur l'amour de leur père, même quand il partait dans les bras d'une autre. Elle avait été pour elles une mère, comme il en avait rêvé pour elles. Etait-ce vraiment Elle ? Etait-ce un piège où l'attirer ? Il hésitait entre les deux. Sa raison lui disait qu'il fallait se méfier. Son coeur lui disait qu'il s'agissait bien d'elle. Le ton, les allusions, seule sa Brigande lui parlait ou écrivait ainsi. Il avait pris quelques hommes avec lui. Par sécurité. Liz n'aurait jamais permis qu'il se fasse blesser à nouveau. Elle plissait son nez dès qu'il lui parlait d'aller en forêt pour aller les inspecter ou les faire s'entraîner. Ils n'étaient plus officiellement ensemble, mais elle le protégeait comme avant. Il lui disait tout comme avant. Il pensait à elle en route. A elle, à Rod, à son passé avec la brune, à son passé avec la blonde. L'avenir ? Il aurait bien le temps d'y penser. Il n'en avait aucune idée. Carpe diem. Oui, mais attention aux conséquences. Il en avait dernièrement douloureusement payé la note.

Il l'attend en taverne. En regardant par la fenêtre, il voit que la bailli est dans une autre taverne, celle où il refuserait d'ordinaire de mettre les pieds. Mais l'urgence de la situation fait qu'il marche sur ses idées. Rod arrive dans l'entrefait, bien sûr. Ce qui aurait dû être un plan sans accroc commence mal. Le sang quitte son visage. Son courage quitte le reste. Il aurait été une femme, il aurait défailli en voyant la revenante. Toujours aussi magnifique, hypnotique, attirante, ... Il lui baise doucement la main quand l'autre se réveille, mais le temps qu'il lui dise qu'il ne voulait point perdre de temps pour traiter cette affaire inattendue et mal tombée, elle a fui. Quelle bande ce bras cassés à ce conseil... Il en profite pour retrouver sa belle Brigande. Lui poser des questions, comprendre... Pourquoi a-t-elle disparu ? Pourquoi leur avoir causé tant de chagrin ? Que fait-elle ici ? Tendresse, émotions, tout y passe. Il est heureux de la retrouver. Elle semble aussi contente de le voir et d'avoir sa visite si rapide. Ils parlent de la fille de Rod. De celle de Killi. Leur fille. Atthé est devenue la fille de Rod, même si elle n'est pas de son sang. Parfois, le coeur crée des liens plus forts encore. Killi a béni ce lien. Il veut que la mère retrouve ses filles. Les deux. Il lui propose d'aller aux Rosiers quelques jours avec elles. Pour se retrouver en famille. Comme au bon vieux temps.


Ils parlent, ils se taquinent lorsque l'autre arrive. Manquait plus que ça pour gâcher la soirée. Le ton monte très vite. Mandaté il n'a pas été parce que la Super-Duchesse se réveille en fin de mandat pour enfin s'occuper d'un contrat dont soit-disant, elle n'a pas entendu parler. Mais si un peu, puisqu'elle doit être mandatée. Mais bon, elle est occupée à manger, elle ne peut pas tout faire. Elle a une bailli, une équipe, mais la Super-Duchesse doit tout faire, bien sûr, et tout le monde doit se mettre à sa disposition parce qu'elle mange. Il ne sert à rien de déléguer, voyons, elle fait tout si bien toute seule. Le ton monte très vite car elle l'insulte. Le dégénéré... Elle aurait été un homme qu'elle se retrouvait en duel pour répondre de son insulte. Killi perd son sang-froid. Il est connu pour ne pas avoir un naturel très patient, encore moins en compagnie de certaines personnes, mais si ces stupides individus s'amusent en plus à le chercher... Les noms d'oiseaux fusent. Il quitte la taverne en claquant la porte. Qu'elle se le mette où je pense, son fer, il n'en a cure. Ils verront ça plus tard avec le nouveau conseil. Il prie Aristote et tous ses saints, acolytes et compagnons de biture qu'elle n'y soit point. Il invite Rod à aller dans un endroit moins malsain. Une ville moins malsaine ? N'importe laquelle, mais pas celle-là. Elle salit tout ce qu'elle touche.

Dans l'autre taverne, il doit bien s'excuser pour son emportement. Il retrouve son amante, sa folie, sa... Comment la nommer ? Il ne le sait... Qu'il croyait morte et voilà qu'il se dispute avec l'autre dinde. Mais elle est vite oubliée. Pour bien mieux. La séductrice a repris le dessus. Il a bien vu la robe qui met en valeur ses courbes avantageuses, sa beauté qui, malgré les années, a changé pour du mieux. Elle est comme le vin, lui dit-il, elle bonifie avec le temps. Surtout qu'elle est de retour alors qu'il la croyait morte. Il doit lui avouer qu'il est marié, puisque l'autre a trouvé le moyen de la placer. Au lieu de prendre son temps pour lui parler de sa vie comme il l'aurait voulu, l'homme rangé, le séducteur d'une seule femme, il lui explique tout. Ou presque. Il en oublie une partie qu'il élude volontairement. Elle s'appelle Liz, il a ordonné de détruire la garçonnière. Oui il l'aime. Oui il tente de lui rester fidèle. En son corps étant plus difficile qu'en son coeur. Mais ce soir, les deux sont mélangés. Il ne sait plus. Elle l'embrasse. Baiser auquel il répond avec passion. Retrouver sa Rod, sa brigande qu'il a tant aimée... Elle l'invite à la rejoindre dans sa chambre. Une nuit avec elle, ça ne compte pas. Il semble être en prison... Il a déjà entendu tout cela. Elle quitte la taverne avec un déhanché à faire défroquer un curé. Il se retient de se précipiter pour la retrouver. Une prison dorée... Les paroles de Xalta lui reviennent en tête. On choisit sa prison et son geôlier. Sa femme, même si elle ne l'est plus vraiment en ce moment, reste celle auprès de qui il s'est engagé. Devant Aristote. Devant elle. Elle lui a dit qu'il est libre, mais dans son coeur, dans sa tête, l'est-il vraiment ? Elle est à Rohan, les derniers moments qu'ils ont passé ensemble. Son courrier... Il se lève et part en direction de la forêt. Il ira dormir au milieu de ses hommes.

- Mais qu'il est con ! Mais qu'il est...
- Mais qu'il l'aime !
- On s'en fout ! Il lui dit pas epicetou !
- Arrête, elle sait que Rod, c'est...
- Justement ! C'est sa brigande, bourdeau d'sang d'bois !
- Et donc... N'est-ce pas une belle preuve de...
- Sa grande stupidité ? Oh que si ! Ca ne changera rien, elle reviendra pas !
- Et alors ? Il est lié à elle
- Par l'amitié ! Rien de plus !
- Tu as une belle conception de l'amitié, toi...
- Ben quoi ? C'est normal avec ses amies, de faire ça
- Bien... Si tu le dis...



Le lendemain, en taverne, il écrit quelques courriers.


Citation:
Ma belle Brigande,

Je ne suis point venu te rejoindre hier, j'espère que tu me pardonneras. Comprendre, je ne sais, mais tu me connais et tu sais que lorsque je donne ma parole, je ne la reprends jamais.

Je suis engagé envers ma Liz. Je ne peux ni ne veux la blesser. Je ne suis point en cage mais j'ai choisi de partager la vie d'une femme que je respecte. Même si les choix sont parfois cornéliens entre raison et sentiments.

[...]

Je pars ce soir pour Rohan car je ne puis passer plus de temps ici. J'ai une amie qui est venue me voir aussi, et j'aimerais retourner aussi auprès d'elle. Viens avec moi. Je te les présenterais. Elles sont très différentes de toi, tu t'en doutes bien, mais elle ne sont point des noblionnes comme tu le penses.

Tiens-moi informé, je pense poursuivre le voyage jusqu'à KP pour que tu retrouves notre Atthé si tu viens avec moi.

Killi


Puis celle qui est encore sa femme, comme elle lui rappelle parfois.

Citation:
Ma blondinette,

C'est bien moi que tu as croisé en effet. J'ai retrouvé Rod hier. Car oui, il s'agit bien d'elle.

Nos retrouvailles ont été mouvementées, mais pas comme tu le penses. J'ai tenté de débloquer les choses pour le mandat et le fer que tu avais négocié avec l'autre dinde qui n'a rien compris comme toujours. A se demander ce que les Bretons avaient mis dans leur chouchenn quand ils ont voté pour sa liste, mais soit... Ce n'est point pour me plaindre d'une minable que je t'écris.

Je suis resté à Vannes la nuit pour prendre le temps de retrouver Rod. Nous avons parlé de beaucoup de choses, mais rien n'a vraiment été défini pour le futur et pour mon Athé. Je pense inviter Rod à venir à KP pour retrouver notre fille. Et je voudrais être présent car elle n'a point besoin d'émotions si fortes encore en ce moment avec le deuil qui nous a touché dernièrement.

Embrasse Jessilisa pour moi. Je vais lui écrire aussi un petit mot juste après toi. Et ne t'inquiète pas pour moi, je suis solide. Surtout lorsque j'ai ma blondinette à mes côtés.

A très vite ma douce,

Ton coq



Et enfin, celle qui s'inquiète aussi pour lui.

Citation:
Ma chère amie,

Il s'agit bien de Rod. Je suis resté auprès d'elle pour passer un peu de temps avec elle, mais je repars ce soir. J'espère qu'elle se joindra à moi. Je voudrais qu'elle retrouve notre Atthé aussi.

Prenez soin de ma Liz, s'il vous plaît. Je lui ai écrit, mais je me doute qu'elle s'inquiète pour moi. J'ai dormi en forêt, au milieu de mes hommes pour me protéger. Je ne sais si cette décision était la meilleure, une partie de moi me dit que non, l'autre partie me dit que oui. Nous verrons. Je ne veux rien brusquer et encore moins perturber.

Je vous verrais demain. A très vite mon amie,

Killi


Retour à la forêt. Abattre des arbres pour évacuer sa frustration lui fera le plus grand bien.
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Chez moi
Rodrielle
Il ne l'avait pas rejointe, et elle s'en été doutée.

Rodrielle avait été ravie de revoir le Coq, première personne à qui elle avait fait face depuis son "retour". Tout s'était bien passé et, à son grand soulagement, il l'avait comprise et avait accepté sa décision passée. L'italienne se doutait pertinemment qu'il devait ressentir une certaine rancœur envers elle, pour ses mensonges, pour ne pas avoir pris de décision plus raisonnable. Mais la Tatouée n'avait jamais été une femme de raison et faisait toujours tout dans la démesure, dans le radical. Alors Killijo comprenait, acceptait et ils avaient tous deux profité des retrouvailles. Mais quelque chose avait changé. Quelque chose les séparait aujourd'hui alors qu'ils avaient été si proches durant toutes ces années. Le Dénéré avait beau lui offrir ses bras, poser sa tête sur l'épaule italienne, cette dernière ressentait que ce n'était plus pareil : trop de tendresse et, surtout, trop de politesse. Ils avaient discuté, Rodrielle ne réfléchissant que peu à ce changement de situation, le mettant sur le coup de la surprise, de l'étonnement. Pourtant, l'apparition d'une tierce personne - aussi courte soit-elle - avait mis un nom sur ce changement. Liz. Alors, en un regard vers le brun, la Tatouée avait compris : il était amoureux. Le choc avait été radical, étonnant. Surprenant. Si elle s'attendait à des nouvelles inattendues, elle ne s'attendait certainement pas à ce que le Coq en personne se soit rangé dans la case des vies "simples". Evidemment, la Blonde ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie face à une telle surprise : ils s'étaient aimé, il n'avait rien fait pour concrétiser leur "amour", et en quelques mois il avait trouvé chausse à son pied, avait dit "oui" à des sentiments qui, semblaient-ils, étaient sincères.

Pourtant, durant la soirée, l'italienne n'avait pas changé son comportement. Fidèle à elle-même, la Tatouée restait l'enjôleuse, la séductrice prête à tout pour se montrer la plus forte, la plus insensible. Alors elle garda ses habitudes, tentait de ne changer en rien son comportement avec Killijo. Même si, au fond, tout avait changé. Puis elle s'en alla chez elle, invita le Coq à dormir dans sa piaule en sachant pertinemment qu'il ne viendrait pas. Alors elle lui offrit un baiser, qu'il prolongea. Le dernier, le signe d'un
"au revoir" sentimental. D'une nouvelle amitié aussi platonique qu'elle n'avait été passionnée.

Rodrielle reçu effectivement la lettre le lendemain. Encore chez elle, elle l'avait lu, relu, et avait poussé un léger soupire. Venir avec lui, rencontrer son épouse et son amie. Elle n'avait sourit que lorsqu'il parla d'Atthénaïs qu'elle avait évidemment hâte de revoir pour toute l'affection qu'elle lui portait. Pourtant, l'italienne refusait son invitation. L'envie de voyageait n'était pas encore revenu, encore moins s'il s'agissait d'un voyage de rencontre avec des femmes qui ne lui ressemblaient pas. Elle avait changé, acceptait beaucoup plus de choses qu'avant, mais n'était pas encore prête à côtoyée une noblesse qui entourait le Dénéré. Elle avait donc attendu quelques temps puis avait repris la plume, non sans une pointe d'amertume.




Killi,

Je savais dès que je suis sortie de cette taverne que tu ne viendrais pas. Ce que, oui, je comprends, à mon plus grand étonnement. Les mois ont passé et les choses changent et évoluent, ce qui est tout à fait normal. Cette donzelle a bien de la chance d'avoir su rendre le Coq aussi fidèle et aimant, chose qu'aucunes d'entre nous n'avons réussit avant. J'espère qu'elle en est consciente, et si ce n'était pas le cas, j'en serai bien peinée.

Concernant ta proposition, je me dois de la refuser. Pour des raisons plutôt financières. J'aimerai énormément retrouver Atthénaïs, car elle me manque tout autant que mes "Ragazze Corleone". Je crois aussi encore appréhender toutes ces retrouvailles... Les nôtres ont été un premier pas, plutôt facile, mais je crois que ce sera bien plus difficile pour Atthé, Azurine et Lili.

J'en reviens rapidement sur tes amies car tu l'as mentionné et ta phrase m'a faite sourire : qui donc est identique à moi si ce n'est la mia Famiglia ? Les Corleone sont uniques, tu le sais, et c'est ce qui fait notre charme. Néanmoins, je ne pense pas être désagréable au point de m'entendre avec celles qui partagent ta vie - au sens large, bien sur. L'âge fait prendre de la maturité, tout de même, et je sais toujours rester polie, même si je ne supporte toujours pas les manières de toute cette noblesse et bourgeoisie. Bref, nous verrons, un jour.

Il est tout de même dommage que tu ais dû partir si vite ! Les mois en mon absence t'ont fait perdre toute folie et tout goût pour l'aventure... Mais nous y remédierons, crois-moi.

Bon retour, donc.
Embrasse Atthé pour moi. J'espère qu'elle réagira bien...

Je t'embrasse
Rodrielle



Elle avait gardé certaines pensées pour elle, évidemment, préférant garder l'image que Killijo lui portait pour ne jamais la changer. Elle ne lui avouerait donc jamais ce qu'elle ressentait, ni ce qu'elle trouvait dommage. Peut-être, lorsque la folie la reprendrait, elle prendrait l'engagement du Dénéré envers son épouse comme un défi à relever, mais elle n'en n'avait pas l'envie, pour l'instant. Alors elle envoya le courrier et passa à autre chose. Elle réussit d'ailleurs à acheter une petite maison près du port à Vannes et commença à s'y installer. Durant toute sa vie, elle n'avait jamais acheté de demeure en ville, préférant les routes et l'étrangeté de la Cour des Miracles. Mais la Bretagne avait son charme, et elle comptait en profiter un peu. Reprendre des forces, reprendre du caractère avant d'affronter le reste. Le plus difficile.

Les jours passaient alors et la Tatouée gardait à nouveau le silence dans lequel elle s'était plongée pendant une année. Elle retapait la maison, travaillait pour survivre et ne répondait pas aux lettres de Killijo. Evidemment, elle les lisait, toujours avec un sourire en coin, mais préférait ne rien répondre... Jusqu'à ce qu'il lui appris qu'il revenait à Vannes, avec Atthénaïs. Cette nouvelle lui fit le plus grand plaisir et l'italienne répondit enfin, soulagement certainement la panique que ressentait Killijo face à son silence, comme il l'écrivait si bien. Alors elle n'avait plus qu'à les attendre.

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Killijo_de_denere
Il avait pris le temps d'annoncer à sa fille la bonne nouvelle. Il en avait tant à lui dire sur ce qu'il s'était passé les temps qu'elle avait passé au couvent. Loin de lui. Il lui avait tout expliqué, rapidement. Rien qui nécessitait des explications longues. Rien sur lequel il voulait s'attarder. Sa fille avait écouté les nouvelles, les changements dans leur vie à tous les deux. Elle était restée contre lui, tendrement enlacée. Il retrouvait sa petite fille, son enfant, il lui restait à lui annoncer que sa mère de coeur était toujours vivante. Celle qui lui avait bien plus appris durant le temps qu'elle avait passé avec elle que tout autre. Celle qui venait calmer les egos de chacun quand le père et la fille se disputaient. Sa fille sautait de joie à cette nouvelle. Elle reprenait espoir, elle pensait même retrouver Tobias, sa grand-mère. Il n'avait eu la force de la dissuader d'avoir ces espoirs fous. Son sourire lui réchauffait le coeur. Sa joie... Il aurait voulu en ressentir autant lorsqu'il avait lu le premier courrier, mais la stupeur avait été telle qu'il avait préféré venir constater sur place qu'il s'agissait vraiment de sa Brigande.

Elle avait voulu partir au plus vite, sa tornade. Il avait déjà tout prévu, connaissant sa réponse à l'avance. Tout était prêt pour qu'elle aille retrouver sa maman. Il l'accompagnerait bien sûr. Il voulait s'assurer que tout se passe bien. Il avait besoin d'être en famille. Le vide béant laissé par le décès de sa mère, ses difficultés dans sa vie, l'arrivée inattendue des jumelles... N'en jetez plus la coupe est pleine. Il veut juste profiter d'un moment de tranquillité, prendre le temps de profiter avec sa fille, sans questions, sans conséquence sur le futur, juste se dire que la vie est courte et qu'il faut savoir en profiter tant qu'on est ensemble. Lorsqu'elle est revenue, il était alité, blessé, et maintenant, elle allait retrouver sa mère, la brigande. Il axait tout autour de sa fille. Il ne voulait point penser. Ne point se poser la question sur la joie qu'il ressentait de l'avoir revue, l'avoir serrée dans ses bras. Encore moins penser à ce qui lui traversait l'esprit alors qu'ils étaient enlacés. Les souvenirs du passé qui surgissaient, son contact, le sentiment d'abandon et de sérénité qu'il lui semblait ressentir alors qu'elle était contre lui. Moments si rares mais si intenses avec elle. Ils avaient vécu ensemble, ils formaient une famille avec ses filles. Pas d'engagement, pas de chaîne. Ni pour l'un, ni pour l'autre. Il l'avait vénérée, elle était sa folie, sa Brigande, la voie de l'interdit. Il n'avait su aller plus loin, entre sa vassalité vis à vis de sa mère, la Duchesse, son lien filial et tout le reste. Lorsqu'il avait appris sa mort, il avait été dévasté. Il n'avait plus laissé de place à une autre. Jusqu'à... Et aujourd'hui ?

Il errait dans les rues de Saint-Brieuc, sans sa fille qui avait été éjectée de la charette sans qu'il comprenne ce qu'il s'était passé. Aucune nouvelle. Il se doutait bien que malgré son courrier d'apparente compréhension, elle voulait le punir. Il savait bien qu'en refusant de la suivre, en fermant la porte aux souvenirs et à leurs moments passés, il le paierait. Mais il avait choisi de continuer à vivre alors qu'elle était partie ailleurs. Lui faisant croire comme un idiot qu'elle était morte. Il lui avait même parlé du mausolée qu'il avait conçu pour elle, ce banc où il venait lui parler, ces dernières semaines encore, pour lui confier ses problèmes, ses interrogations. Le garder en souvenir... Souvenir d'un mensonge ? D'un chagrin qui n'avait pas lieu d'être parce qu'elle ne lui avait jamais fait assez confiance pour s'ouvrir à lui comme il l'avait fait avec elle ? Il était reparti dormir dans ces bois, seul. Il ne voulait ni ne pouvait rompre cette promesse qu'il avait faite à sa femme, celle qui lui avait conservé son amitié malgré tout. Il ne pouvait repartir si facilement dans les bras de celle qui était revenue comme une fleur, coucou, je me suis faite passer pour morte, mais me voilà. T'es content ? Il avait retenu beaucoup de choses pour elle. Il n'avait voulu lui exprimer ce qu'il ressentait en la voyant, à la fois soulagé de la savoir en bonne santé. Fatiguée mais vivante et en colère de voir qu'elle ne lui faisait point confiance. A lui. Un pigeon s'était posé sur son épaule. Il avait lu le courrier. Occupée à la mine... Nouvelle maison... Au moins, il était rassuré sur une chose, ils ne venaient pas pour rien. Il ne voulait point décevoir sa fille avec une porte close. Elle avait besoin de retrouver le sourire. Pour le reste. Il aviserait sur place. Il rangea le courrier dans sa besace. Il allait retourner à la mine aussi, à Saint-Brieuc, même activité dans une ville différente. Quelques jours les séparaient. Quelques jours et toutes ces pensées qu'il se refusait.

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