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[RP] Qui cherche, trouve...

Johanara
Fin d’après midi ensoleillée sur les paisibles terres d’Antras…

Johanara, à moitié enfouie, sous l’imposant lit à baldaquin, se tortillait allègrement sous le regard conterné de sa jeune camériste. Son œil azuré suivait avec force affliction, le séant de sa maîtresse affriolant en soie moirée et fines dentelles purpurines.


Ma Dame… De grâce relevez vous , vous allez finir par vous faire mal! Vous avez retourné toute la maisonnée sans succès et le maître sera bientôt de retour…

Faisant fi des recommandations alarmistes de sa chambrière, Johanara s’enfonça plus avant sous la couche conjugale.

Quelques grognements et renâclements plus tard, elle ressortait de l’autre côté, la tignasse en bataille, les pommettes empourprées et la bouche pincée.


Le rustre! Nulle trace de cette gourmette qu’il me promet depuis des mois! Ah ça pour sûr il va m’entendre! Rah ces auvergnats, de vrais pingres!

S’approchant des malles de son tendre époux, elle les fixa un instant, l’air dubitatif.

Nul doute que Valezy s’en rendrait compte s’il advenait qu’elle farfouille en ses si précieuses fanfreluches!

Prendrait elle le risque de provoquer son courroux? Il tenait à ses frusques presque autant qu’à elle!

Campée les poings sur les hanches, l’œil prasin rivé aux velours chatoyants et aux cuirs reluisants, Johanara hésitait.

Qu’encourait elle après tout? Quelques bouderies et chouineries dans lesquelles l’irrésistible rouquin était passé maître…

Du moins pour cette fois aurait il raison valable pour se laisser aller à ses couineries et jérémiades sempiternelles qu’il affectionnait tant!

Plongeant ses longues mains graciles dans le velouté caressant des nobles atours, la belle les effleura d’abord avec délicatesse.

Tout son linge fleurait bon l’odeur de son adoré, si bien qu’oubliant la recherche du bijou, elle enfouit son visage de madone tout contre le satin d’un surcot et s’enivra des fragrances de son époux.


Ce dernier apparut dans l’embrasure de la porte, sa chevelure cuivrée encadrant son visage d’éphèbe alors que la baronne tenait son précieux vêtement contre son nez aquilin moucheté de quelques tâches de rousseur.

Ses grands yeux verts empire se troublèrent et son minois prit une adorable teinte écarlate.

Afin d’éviter quelques pénibles remontrances et explications vaseuses, elle se pendit à son cou et le gratifia d’un sensuel et langoureux baiser.

Lorsque leurs lèvres se détachèrent, leurs souffles encore mêlés, sa bouche carmin joliment ourlée s’étira en un sourire angélique.


Tu m’as manqué amour…


Et tandis que ses larges prunelles pétillaient d’adoration, la jeune fille espéra en silence avoir détourné son attention de ses affublements…
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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
Au grès des soubresauts du coche, la sylve armagnacaise défilait sous le safre de son regard…

Comme à son accoutumée, le conducteur, ce pochard de Sergueï, semblait avoir entamé une course contre la montre… A moins que ce ne soit contre la gravité ? Ce fut du moins la question que se posa Valezy tandis que le véhicule manquait de peu de faire une fatale embardée en franchissant un énième virage sur la route qui séparait Auch d’Antras.

L’homme ne sut alors réprimer un soupir d’agacement tout en mirant avec contrition la bavure que son fusain venait de faire sur le papier. Non, en définitive il ne parviendrait jamais à dessiner dans de telles conditions. Tant pis pour le patron de sa future tenue, cette tâche saurait bien souffrir quelques délais… Et ceci malgré sa hâte.

Il laissa alors choir son matériel sur la banquette tout en reportant son attention sur les différentes étoffes qui semblaient lui faire de l’œil depuis le recoin de l’habitacle où elles avaient été soigneusement déposées. Sa senestre s’avança alors pour effleurer avec délicatesse le tissu.

Pour sur, sa journée consacrée aux emplettes avait été des plus fructueuses.
Le fourrage pour les chevaux de l’attelage ? 16 écus.
Le salaire du cocher ? 20 écus.
Le carburant pour le cocher, à savoir de la bière essentiellement ? 15 écus.
Les soieries venues d’orient ? 800 écus.
Profiter des petits plaisirs de la vie ? Ca n’a pas de prix !

Ah qu’il était doux parfois d’être noble et de pouvoir ainsi dépenser sans compter. En outre, ainsi paré avec un tel tissu, il ne pourrait être que le plus beau des hommes. Et à cette pensée, un rire s’échappa de la barrière de ses lèvres.


Quel cabotin je fais… Je suis déjà le plus beau !

C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, le coche frappé aux armes de Lignières, fit son entrée dans la cour du castel d’Antras.

Le maître des lieux prit alors le temps de confier son butin à un quelconque domestique qui trainait là, avec, pour mission, de le porter sans tarder à l’atelier de tissage du domaine. Puis, il se rendit à ses appartements.

Avec chance, se dit-il alors, son épouse serait d’humeur à vouloir faire des bébés. Et son pas se fit alors plus rapide tout en gravissant les escaliers. Non pas qu’il partageait cette soudaine envie de vouloir s’assurer une descendance… Bien au contraire, Valezy détestait la marmaille. Mais bon… Tous les prétextes étaient bons.

De plus, si par mégarde là n’était pas les préoccupations de sa belle… Il avait de quoi la faire changer d’avis.
Sa main vint alors se plonger dans les profondeurs de l’une de ses poches pour frôler, du bout des doigts, le bois du fruit de ses attentions, tandis qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres.

Toutefois à sa grande surprise, à peine eut il franchit le pas de la porte de la chambre conjugale que la maîtresse de ses jours et de ses nuits vint se pendre, sans autre forme de procès, à son cou pour emprisonner ses lèvres en un languide baiser. Et ceci, sans grande considération pour la camériste qui se tenait non loin d’eux et dont il pouvait sentir le pesant regard énamouré sur lui… Décidément, celle-la ne manquait jamais une occasion pour le fixer avec insistance.

Il n’en rendit pas moins son baiser à sa belle tout en enfouissant une main dans sa flamboyante chevelure.

Puis, à la douce déclaration de la baronne, il répondit avec tendresse.

Toi aussi mon cœur, énormément.

Mais, tout ceci était tout de même bien étrange… Et puis, quelle était cette insolite impression ? Cette odeur volatile et insaisissable… Ce fumet de vice !

Détournant alors son regard des yeux enchanteurs de sa vis-à-vis, il contempla la pièce avec attention. Cette malle… Il était pourtant sur et certain de l’avoir correctement refermé…

Face à l’horreur que recélait cette constatation, son sourcil s’arqua alors, avant de trembler avec nervosité. Et ce fut d’un ton glacial qu’il déclara un:


Qui a touché à mes atours ?

Tout en délaissant son épouse pour se diriger vers ses effets d’un pas décidé.
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Johanara
Alors que les lèvres veloutées de son époux se pressaient avec exaltation contre le carmin de sa lippe, Johanara se crut sauver.

Néanmoins cette douce impression ne perdura guère…

Et tôt, le fier auvergnat se détourna sans vergonde de sa gracieuse personne afin d’examiner l’œil acerbe et suspicieux ses inappréciables ajustements.

Malepeste! Le ton aigre et marmoréen de Valezy arracha à la jeune Baronne un imperceptible frisson alors que son front pâle s’ombrait de déplaisir et d’exaspération.

Qu’il était irritant à cajoler ainsi sans la moindre retenue ses frusques et rubans n’hésitant point à la brimer et à la spolier , elle , sa fidèle amante!

Le rustre! La canaille! Le vil pendard!

Toutefois, sa voix ne souffrant aucune boutade, la rousse sulfureuse se garda bien d’émettre quelque commentaires goguenards!

A contrario, ses yeux de jade se firent caresse et vinrent s’arrimer aux larges prunelles azuréennes et furibondes qui quémandaient explications.

C’est la voix doucereuse et apaisante que Johanara lui susurra:


Et bien mon ange , c’est très simple…

Alors qu’elle bredouillait quelques vaseux éclaircissements , Mathilde, qui n’avait guère quitter son air béat depuis l’entrée du maître des lieux en la chambrée ,s’interposa entre les deux jeunes gens.

Mon Seigneur, j’ai fait choir par maladresse votre malle en époussetant la console… Ma dame a simplement souhaité remettre en place vos effets…

Cet aveu eut pour prime effet d’arracher à Johanara un sourire de contentement.

Quel personnel dévoué! Quel domesticité docile et serviable! De la valetaille digne de la grande châtelaine qu’elle était!

Et tandis que la belle se pâmait, le museau au vent et le menton fièrement relevé, la blonde Mathilde s’était cramponnée à la manche délicatement brodées de la tunique de velours turquoise du Baron de Lignières, pressant son imposante poitrine laiteuse contre le torse musculeux du jeune homme.

L' oeil humide et la lèvre aguicheuse, elle l’implora d’une voix suave et sucrée:


Mon seigneur , de grâce , pardonnez moué ! Plutôt m’occire que de vous décevoir!

Je vous créant que ça ne se reproduira plus!

Outrée , Johanara poussa un cri étouffé tout en mirant la gouge et son petit manège.

Norf de norf! Ces gens de maison! Des ivrognes et des ribaudes! Tu parles d’une affaire! Se saisissant sans ménagement de la paillarde, elle lui flanqua un soufflet , les lèvres pincées:


Ça c’est pour avoir abîmer la précieuse vêture de ton maître! File devergoigneuse avant que je ne te colore l’autre joue!

Penaude, la jeune fille ne demanda pas son reste et fila tête baissée.

La Baronne se tourna alors vers son époux, le nez retroussé en une moue contrariée :


Et bien maraud? Tu ne pouvais pas la pousser au lieu de rester là les bras ballants!
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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
Et alors que le sombre nuage, annonciateur du terrible courroux du seigneur de Magnet, laissait planer son ombre menaçante sur la chambre conjugale, manquant ainsi, par sa seule présence, de provoquer la terreur et la panique dans le cœur des mortels assemblés là, certaines se retrouvèrent bien étrangement toute émoustillées. Un peu comme ces jeunes pucelles qui admirent pour la première fois un beau damoiseau qui semble tout droit sortit de quelques gestes chevaleresques.

C’est ainsi qu’à sa plus grande surprise, la camériste de son épouse se retrouva collée tout contre lui, ses opulents attributs mammaires le narguant avec force perversité tandis qu’elle débitait des propos insipides sur ses propres atours.

Par Aristote mais qu’est ce que c’est que cette ribaude ? Se demanda-t-il alors avec raison, une fois que la stupeur qui s’était emparée de lui se fut dissipée. Puis, il songea que s’il ne l’arrêtait pas, la Mathilde n’allait pas tarder à finir nue sur le lit, ses jambes largement ouvertes.

Il n’eut cependant guère le temps de mettre fin à cette effusion soudaine de débauche que sa douce s’en chargea à sa place, distribuant par la même, avec générosité, diatribe acerbe et soufflet virulent à la domestique de peu de vertu. Cette dernière ne demanda d’ailleurs pas son reste et eut tôt fait de disparaître rapidement de la pièce.

Toutefois, sa peine ne devait point s’arrêter là…

Et cela, Valezy le découvrit bien assez vite tandis que sa tendre épouse se mit à lui chercher querelle quant à son comportement… Et c’est à ce moment là qu’on admire, voir même qu’on se pâme, devant l’audacieux usage du qualitatif tendre.

Car il fallait bien reconnaître aux femmes, surnommés avec justesse le sexe faible, le don de retourner une situation à leur avantage. Et en définitive, peut être était ce là leur seul et unique don.

Quant à Johanara, il suffisait de la regarder en cet instant pour se convaincre qu’elle maitrisait cet art avec un talent non feint. Ainsi, le disputait-elle, après avoir saccagé son espace vital et ceci au sujet du comportement outrageux de SA domestique… Si cela n’était pas ce qu’on appelle le monde à l’envers.

Fort heureusement dans sa miséricorde, le Très Haut avait accordé à la gent masculine des qualités innombrables et salutaires pour lutter contre la perfidie des femmes. Et tant pis pour l'amour de sa vie, car en cet instant le jeune noble avait bien l'intention de les utiliser, avec panache et brio, pour se défendre contre la mauvaise foi galopante de sa vis-à-vis.

Aussi adopta t’il la posture des vrais hommes, le regard étincelant de fierté, la tête haute, le torse bombé et gonflé de courage, prêt à se montrer ferme et fort face à l’adversité. Et ceci avant de déclarer :


Skreugneugneu ?

Comme quoi… On ne fait pas toujours que ce que l’on veut…

Et ce fut sur ce bégaiement obscur et inintelligible qui, bien que déclamé avec orgueil, n’en demeurait pas moins un charabia incompréhensible, que le baron demeura planté là face à sa femme.

Il sembla toutefois réaliser le grotesque de la situation car il finit par ajouter :


Mais euuuuh… C’est injuste !
Moi qui m’étais rendu en ville pour me procurer ton cadeau et te faire plaisir.
Et voila comment tu me traites ? Quelle infamie !


Se disant, il tira hors de sa poche l’écrin de bois qui recélait les deux bijoux qu’il avait acheté à son intention.

D’une part, une gourmette dont le bracelet était constituée de plusieurs niveaux de fines et resserrées mailles d’or qui encadraient une série de saphirs soigneusement taillés. Ces gemmes étaient réparties de telle sorte qu’elles semblaient former une vague ondulée tout au long du métal. A l’extrémité du bijou, se trouvait une petite plaque sur la face de laquelle était inscrite « A mon âme sœur », complété à son revers par un « Pour l’éternité ».

A côté de ce premier apparat et comme pour pardonner le délai qui n’avait pas manqué de susciter l’impatience de sa belle, reposait une broche ouvragée dans le même métal et qui représentait un papillon sertit d’émeraude et de diamants, complétés par trois délicates chainettes d’or qui partaient de l’ornement pour l’encadrer.

Puis, tenant toujours dans ses mains, la modeste boite qui contenait ces trésors, il crut bon d’ajouter un :


D’un autre côté, je ne sais pas si tu le mérites maintenant.
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Johanara
Un rictus amusé étira les lèvres satinées de la Baronne de Lignières.

Skreugneugneu? Allons bon! Pourtant à son front soucieux et à son air inspiré, Johanara aurait juré qu’il rétorquerait par quelque diatribe acerbe!

Sans parler de cette affectation fiérote qu’il affichait sans vergogne en la toisant , le bleu de ses prunelles brillant à outrance !

Tout ça pour ça! Le rire cristallin de la rouquine fusa dans l’air tandis que Valezy s’étendait en palabres et en jérémiades.

Il était adorable en vérité. Maugré ses grands airs, la jeune femme savait son mari aussi doux et tendre qu’une guimauve!


Un présent ? Vraiment?

Léger haussement de sourcil interrogatif alors que les grands yeux d’émeraude se teintèrent d’une ambre lumineuse et qu’un sourire radieux fendit sa bouche vermeille.

Avant de se déformer en une moue boudeuse!


M’enfin? Comment ça? Bien sûr que je le mérite! Ne suis-je pas la plus fidèle et la plus aimante des épouses? Non mais!

Constatant avec force irritation que le grand basin répugnait à lui tendre le petit coffret, la Baronne se campa devant lui l’air furibond et tenta l’intimidation:

Donne moi ça ou je te tonds!

La méthode s’avéra plus que décevante! Aussi la jeune noble prit elle le parti d’essayer les menaces.

Tu refuses toujours maraud? Bien! C’est chambre à part à partir de ce soir!

Essai peu concluant. Il savait bien que jamais elle n’aurait délaissé la chaleur de ses bras ne serait ce qu’une nuit. Elle avait besoin de lui et rien ne valait les tourments et l’agitation d’un sommeil loin de son adoré.

Réfléchissons, réfléchissons… La flatterie peut être…Ou bien les « sentiments »… C’est qu’il pensait souvent avec ses braies le fier maître des lieux!

S’approchant nonchalamment de son éphèbe de mari, Johanara effleura le tissu moiré de sa tunique avant de poser ses longues mains liliales sur son minois en une douce caresse.


J’ai une irrésistible et inéluctable envie de goûter à tes lèvres bel ange….

Lorsque son visage fut si proche de celui de Valezy qu’elle put presque frôler de ses longs cils noirs et épais , le satin de sa peau, elle mordit délicatement sa bouche avant de s’emparer prestement de l’écrin avec une mine triomphante!

Haha! Tu n’as plus tes anciens réflexes amour! Voyons voir ça…

A la vue des délicats et raffinés bijoux , Johanara ne put s’empêcher de penser que son époux était homme de goût autant pour les affublements et les joyaux que pour les femmes.

Lui lançant une œillade débordante de tendresse, elle pensa in petto qu’elle devait sans nul doute être la plus veinarde des épousées pour avoir lier ses jours à homme si merveilleux.

Alors qu’elle lui tendait son poignet gracile afin qu’il puisse le parer de la pièce d’orfèvrerie, ses larges prunelles purent déchiffrer les gravures et une jolie teinte incarnat vint envahir ses pommettes.


Merci… C’est magnifique et ça me touche beaucoup… Pour l’éternité mon tendre époux , je suis toute à toi.

Un gloussement se fit alors entendre , interrompant la Baronne dans ses remerciements.

Mathilde! Crénom! La scélérate osait se représenter devant eux et en se gaussant de surcroît!


Sanguienne! C’est le fouet qui t’attend gourgandine ! Que dis tu ? Un paysan demande audience?
Allons bon , comme si on avait que ça à faire! C’est qu’on a un héritier à mettre en route!

Qu’en penses tu Valezy? Nous le recevons?

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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Valezy
Diantre mais c’est qu’elle se moque de moi, l’ingrate. Et telle fut la première pensée qui traversa son esprit tandis que le rire narquois de la dite ingrate s’élevait dans la chambre conjugale. Certes, skreugneugneu c’était un peu léger comme réplique cinglante mais tout de même, était ce bien une raison pour se gausser ainsi sans vergogne de sa personne ?

Puisqu’il en était ainsi, décision était prise, et même bien prise, elle n’aurait point ses cadeaux avant de lui avoir présenté des excuses en bonne et due forme. Et en cela, il saurait se montrer inflexible car il était grand temps pour son épouse de découvrir qui portait la culotte dans leur couple.

Ce fut avec cette conviction en tête que Valezy essuya les différents essais de sa douce pour récupérer le modeste écrin. Tout y passa alors, de la minauderie à la vindicte, en passant par les bravades. Et il fallait avouer avec franchise que la jeune femme était plus que douée à ce jeu là et que si la Fortuna ne l’avait pas fait noble, elle aurait très bien pu avoir une belle et illustre carrière de comédienne.

Toutefois, et ce malgré tous les efforts de la baronne, Valezy demeura implacable, se contentant de porter un regard goguenard sur sa vis-à-vis tout en raffermissant sa prise sur la boite qui, en cet instant, semblait aussi convoitée que celle de Pandore en son temps.

Mais bien fol est l’homme qui pense pouvoir résister à une femme décidée. Car en définitive, mieux vaut avoir affaire au Très Haut qu’à une paire de seins et si cela, le jeune noble l’avait ignoré, il n’allait pas tarder à le découvrir.

Et c’est ainsi que ses convictions s’envolèrent tandis que sa belle se rapprochait de lui tout en susurrant quelques mots doux. Il ne lui en fallut alors guère plus pour oublier jusqu’à l’existence du coffret qu’il tenait toujours entre ses mains. Quelle ironie du sort chez cet homme qui n’avait rien du pervers de bas étage ou du Casanova des tavernes mais qui avait eu la chance de trouver, et surtout d’épouser, la seule et unique femme qui savait si bien lui faire tourner la tête.

Voila donc comment, par un habile et sournois stratagème, sa douce entra finalement en possession des présents qui lui étaient destinés. Et si Valezy aurait pu se retrouver contrit par cet échec, un tel sentiment s’effaça bien vite tandis qu’il constatait le ravissement de sa dulcinée.

Aussi, attacha-t-il de bon cœur la gourmette au poignet de Johanara tout en portant des iris débordant d’amour sur son gracile visage.

Ne me remercie pas, chérie, tu mérites amplement que je te gâte car la meilleure des épouses ne pourrait être traitée autrement…

Ils n’eurent toutefois point le temps d’aller plus avant dans les déclarations romantiques, et autres guimauveries en tout genre, qu’ils furent, en effet, interrompus par la Mathilde qui faisait son retour tout en riant comme une bossue en leur annonçant l’arrivée d’un paysan de ses terres. Le maître des lieux se demanda en quoi les doléances de l’un de ses gens étaient à même de provoquer une telle hilarité ? Peut être que le vieil adage avait raison en fin de compte en déclarant que les blondes ont un petit pois en guise de cervelle.

Il n’en répondit pas moins à son épouse en ces mots :


J’ai bien peur que oui, amour… Il est de notre devoir d’écouter les pleurnicheries de nos gens, nous leur devons justice et protection après tout. Espérons juste qu’il ne vienne pas demander un délai pour le paiement du cens.

Il haussa alors les épaules, tout en invitant la dame d’Antras à lui donner son bras.

C’est ainsi que, quelques minutes plus tard, le couple fit son entrée dans la grande salle du castel. Comme annoncé, les attendaient là un homme qui semblait avoir dans la cinquantaine à la vue de ses cheveux grisâtres et de ses traits burinés. Les haillons dont ce dernier étaient revêtus, ainsi que son hygiène des plus douteuses, ne laissaient aucune hésitation quant à l’extrace du pauvre bougre.

Valezy prit alors place sur le grand siège de chêne, qui aurait pu rappeler un quelconque trône, tout en portant son regard de safre sur le gueux.

Par Artistote, il faudrait que je songe à faire rembourrer cette chaise, se dit-il alors. Ce que c’est inconfortable, si je passais une heure là-dessus, je serai sur d’avoir des hémorroïdes le lendemain !

Il finit toutefois par déclarer sur un ton qui se voulait affable :


Et bien mon brave, tu as demandé à nous voir ? Et bien nous voila.
Alors quel est ton nom et le motif de ta venue ?


Son interlocuteur regarda alors tour à tour les deux nobles avec une mine hésitante avant de lui répondre sur un ton qui parvenait mal à cacher sa fébrilité.

Messeigneurs,

J’vous remercie bié d’maccorder audience. Suis Pierre , j’vis au village avec ma femme , la Marie-Jeanne , même qu’on a d’biaux bestiaux!

Partout on dit qu’vous êtes très charitables et qu’z’avez le cuer sur la main.


Comment ça quel lèche botte ? Mais pas du tout!

Aussi j’viens vous d’mender protection…

L’démon s’en ai prit au troupeau. Un démon si si moué qui l’ai vu , grand comme ma chaumière , des yeux rouges comme les flammes de l’enfer lunaire! Poussait de foutus crillements! Point pu faire quequ’chose quand il a pris un des moutons.

J’vous supplie d’nous aider , pauvres gens du village. Chassez ce suppot du sans nom!

Allons bon un démon… Et le sourcil de Valezy ne pu que s’arquer tandis que son visage reflétait un air des plus dubitatifs.

Très certainement avait il prit une quelconque bête sauvage pour une créature du sans nom. Un chien errant ? Un loup ? Un ours ? Allez savoir… Peut être était ce même un flamant rose après tout. Qu’est ce que ça mange d’ailleurs un flamant rose ? Il n’en savait fichtre rien et là n’était pas la question qui plus est.

Cependant, peut être était ce réellement un démon… Et dans ce cas, tout comme il l’avait fait par le passé avec le terrible Léviathan du Périgord, affronter et vaincre un tel monstre saurait lui apporter gloire et renommée...

Quoiqu’il en soit, il ne pouvait décemment laisser ses gens dans un tel état de terreur.

Et à ce constat, son regard se porta sur sa femme, assise à ses côtés, pour guetter sa réaction.

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