.mahaut.
A quelques lieux de la paisible ville de Fougères, là où les champs commencent à laisser place à la lande et la forêt, se tient le paisible couvent Sainte Ker-Marguerite. Ou Breizh-Le-Guillec. Ou Chez-Paulette. Peu importe son nom, en réalité, l'espace est peu connu et tient à le rester.
Ce lieu de recueillement et de prière est également ouvert aux femmes désirant se retirer de la trépidante vie mondaine afin de se recentrer sur leur vie spirituelle. L'espace doit être propice pour de telles réflexions car rares sont celles qui s'en retournent à leur vie matérielle une fois entrées dans cet espace clos.
- Je maintiens que c'est louche, moi.
Une paille dans la bouche, une espèce de cadavre ambulant, aux cheveux bruns en bataille, regardait le couvent depuis une meule de foin.
- Ma maman elle dit qu'il faut pas les embêter, ce sont de saintes femmes.
- Hon hon...
- Ma maman elle dit qu'il faut aider les dames qui vont pas bien.
- Hon hon...
- Tenez !
Le gamin tendit la main vers le corps émacié.
- Qu'est-ce que...
- C'est mes sous pour que vous puissiez manger. C'est tous mes sous. Soeur Ursule dit que c'est bien de donner aux autres.
La brune (ou ce qu'il en restait) regarda longuement le gamin, et les quelques pièces qu'il lui tendait. Au bout d'un instant, elle empocha les pièces et approcha de ses lèvres une fiole à l'odeur familière. Après quelques rasades, elle se redressa.
- Tu vois petit, il faut bien comprendre deux choses dans la vie. Un, si tu donnes de l'argent à quelqu'un, il y a de fortes chances qu'il le prenne. Deux, il faut toujours écouter sa maman, sauf quand elle te dit de filer ton fric aux autres. Trois,...
- Ben ça fait déjà deux.
- TROIS, il ne faut jamais, je dis bien jamais ! faire confiance aux soeurs.
- A sa soeur ou aux soeurs en général ?
La brune réfléchit un instant en regardant le monastère dans la brume.
- Aux deux. Mais quand ta soeur est chez les soeurs, faut pas chercher, faut y aller.
- J'ai rien compris.
- C'est normal. Tiens, je te rends ton argent parce que je suis gentille. File, maintenant.
Le gamin s'éloigna de quelques pas tandis que la brune s'avançait tant bien que mal vers le monastère.
Arrivée à la porte, elle toqua en se tenant au pilier. Après quelques instants, la porte s'ouvrit sur le visage d'une soeur, encadré par une cornette.
- Ma pauvre âme, vous semblez épuisée... N'ayez crainte vous êtes au bon endroit. Nous saurons prendre soin de vous.
- Merci ma soeur. Aidez-moi à avancer je vous prie, je suis si faible...
Allarmée, la soeur appela à l'aide et deux autres mains charitables soulevèrent la brune à l'intérieur du monastère.
Depuis l'extérieur, le gamin regardait la scène, indécis. Il était sûr d'avoir agi en bon aristotélicien mais quelque chose le turlupinait. Quelque chose de vague. Quelque chose de...
- Hé ! Elle m'a pas tout rendu !
Trop tard, la brune était déjà entrée.
Ce lieu de recueillement et de prière est également ouvert aux femmes désirant se retirer de la trépidante vie mondaine afin de se recentrer sur leur vie spirituelle. L'espace doit être propice pour de telles réflexions car rares sont celles qui s'en retournent à leur vie matérielle une fois entrées dans cet espace clos.
- Je maintiens que c'est louche, moi.
Une paille dans la bouche, une espèce de cadavre ambulant, aux cheveux bruns en bataille, regardait le couvent depuis une meule de foin.
- Ma maman elle dit qu'il faut pas les embêter, ce sont de saintes femmes.
- Hon hon...
- Ma maman elle dit qu'il faut aider les dames qui vont pas bien.
- Hon hon...
- Tenez !
Le gamin tendit la main vers le corps émacié.
- Qu'est-ce que...
- C'est mes sous pour que vous puissiez manger. C'est tous mes sous. Soeur Ursule dit que c'est bien de donner aux autres.
La brune (ou ce qu'il en restait) regarda longuement le gamin, et les quelques pièces qu'il lui tendait. Au bout d'un instant, elle empocha les pièces et approcha de ses lèvres une fiole à l'odeur familière. Après quelques rasades, elle se redressa.
- Tu vois petit, il faut bien comprendre deux choses dans la vie. Un, si tu donnes de l'argent à quelqu'un, il y a de fortes chances qu'il le prenne. Deux, il faut toujours écouter sa maman, sauf quand elle te dit de filer ton fric aux autres. Trois,...
- Ben ça fait déjà deux.
- TROIS, il ne faut jamais, je dis bien jamais ! faire confiance aux soeurs.
- A sa soeur ou aux soeurs en général ?
La brune réfléchit un instant en regardant le monastère dans la brume.
- Aux deux. Mais quand ta soeur est chez les soeurs, faut pas chercher, faut y aller.
- J'ai rien compris.
- C'est normal. Tiens, je te rends ton argent parce que je suis gentille. File, maintenant.
Le gamin s'éloigna de quelques pas tandis que la brune s'avançait tant bien que mal vers le monastère.
Arrivée à la porte, elle toqua en se tenant au pilier. Après quelques instants, la porte s'ouvrit sur le visage d'une soeur, encadré par une cornette.
- Ma pauvre âme, vous semblez épuisée... N'ayez crainte vous êtes au bon endroit. Nous saurons prendre soin de vous.
- Merci ma soeur. Aidez-moi à avancer je vous prie, je suis si faible...
Allarmée, la soeur appela à l'aide et deux autres mains charitables soulevèrent la brune à l'intérieur du monastère.
Depuis l'extérieur, le gamin regardait la scène, indécis. Il était sûr d'avoir agi en bon aristotélicien mais quelque chose le turlupinait. Quelque chose de vague. Quelque chose de...
- Hé ! Elle m'a pas tout rendu !
Trop tard, la brune était déjà entrée.