Dacien_de_chenot
Parce que cette histoire méritait une fin...
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Dacien
Il avait beau être né dans la soie, le jeune de Chenot n'en restait pas moins un enfant épris d'aventures et de découvertes.
Le monde était vaste et ne limitait pas aux grilles du château. Il le savait pour avoir écouté parler les membres de sa famille et leurs amis mais aussi Haironthe leur précepteur.
Et tandis que les discutions allaient bon train, nul ne se doutait que l'enfant emmagasinait des informations qui alimentait une imagination des plus fertiles servie par une indépendance et une soif d'apprendre qui l'accompagnerait sa vie durant.
Ainsi le gamin était-il assidu et attentif aux cours dispensés par Messire Haironthe en général, mais plus particulièrement lorsqu'il s'agissait d'histoire et de géographie.
Non pas que le latin ou la géométrie lui déplaisent mais il se demandait à quoi cela pourrait bien lui servir, ne voulant devenir ni prêtre, ni bâtisseur de cathédrale.
Il se prenait souvent à rêver devant une carte de géographie, s'imaginant voyager avec Marco Polo jusqu'au confins du monde. Parfois il s'aventurait à poser quelques questions qui devaient sembler bien anodines et naturelles à Maistre Haironthe qui ne se doutait pas un seul instant participer au plan de son jeune élève.
- Messire Haironthe, pourriez-vous m'indiquer sur la carte où se trouve la Savoie ? Et où sont le duc et la duchesse ?
Ainsi donc sa mémoire photographique suivait des yeux le tracé indiqué par le précepteur et, le soir venu, seul dans ses appartements, le jeune garçon dessinait soigneusement un itinéraire qui reliait les deux points.
Plus il grandissait et plus l'absence de ses parents se faisait cruellement sentir. Il ne conservait d'eux qu'un vague souvenir qui s'estompait de sa mémoire malgré ses efforts désespérés pour tenter de retrouver une odeur, une voix, un visage.
Non pas qu'il n'aimât pas Fluette qui savait comment, à coup de tarte aux mirabelles, faire disparaitre la tristesse qui parfois l'habitait face à cette absence qui s'éternisait, ni Justine et Yollande, toujours attentives au bien être des deux enfants. Mais,depuis qu'il avait appris la naissance d'autres enfants, une peur enserrait son cur : "Et si ses parents les avaient oubliés ? Et s'ils ne revenaient jamais ?"
Aussi, depuis maintenant quelques semaines, il avait décidé de partir les retrouver. Cela faisait plusieurs jours que dans le dos de Fluette il cachait son pain dans sa serviette ainsi que les fruits qui lui servaient de goûter et en avait empli sa besace de cuir.
Le départ de Daphnée, Justine et Yollande pour Cuneo, lui fournit enfin l'occasion qu'il attendait.
La veille au soir, il avait veillé tard pour mettre ses affaires en ordre, et écrire une missive chargée de rassurer son entourage. Il avait choisi de s'équiper de vêtements chauds car l'hiver approchait à grand pas, puis il avait vidé le coffre qu'il cachait sous son lit et contenait tous ses trésors : une lettre de sa mère, quelques écus, et un coquillage sans doute mis dans ses affaires par sa mère lorsqu'elle les avait renvoyés en Savoie et qui était là pour lui rappeler qu'il était né en mer.
A l'aube, après une nuit durant laquelle le sommeil s'était mutiné, il se leva sans bruit et s'habilla à la hâte.
Il plia la carte trouvée dans le bureau du duc et la fourra dans son pourpoint avant de glisser sa dague à sa ceinture et de s'envelopper dans une chaude cape et d'en rabattre la capuche.
Ainsi paré il posa la lettre bien en évidence sur son oreiller et gagna les écuries où l'attendait Flamme, le poney welsh alezan croisé d'étalon espagnol reçu en présent pour son sixième anniversaire. Il alliait l'élégance à la force, l'agilité au courage.
Un instant Dacien admira le corps puissant de l'animal, puis il posa la main bien à plat sur son chanfrein, juste sur l'étoile qui le couronnait.
- Dis mon beau... Je suis sûr que toi aussi tu as envie de te dégourdir les jambes pas vrai ?
Il se hissa sur la pointe des pieds pour seller sa monture, attrapa la bride et quitta l'écurie en prenant soin de marcher sur l'herbe des pelouses qui étoufferait le bruit des sabots.
Enfin, lorsqu'il se fut suffisamment éloigné du château, il sauta en selle, rabattit la cape autour de lui et lança Flamme au galop.
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Dacien
Il avait beau être né dans la soie, le jeune de Chenot n'en restait pas moins un enfant épris d'aventures et de découvertes.
Le monde était vaste et ne limitait pas aux grilles du château. Il le savait pour avoir écouté parler les membres de sa famille et leurs amis mais aussi Haironthe leur précepteur.
Et tandis que les discutions allaient bon train, nul ne se doutait que l'enfant emmagasinait des informations qui alimentait une imagination des plus fertiles servie par une indépendance et une soif d'apprendre qui l'accompagnerait sa vie durant.
Ainsi le gamin était-il assidu et attentif aux cours dispensés par Messire Haironthe en général, mais plus particulièrement lorsqu'il s'agissait d'histoire et de géographie.
Non pas que le latin ou la géométrie lui déplaisent mais il se demandait à quoi cela pourrait bien lui servir, ne voulant devenir ni prêtre, ni bâtisseur de cathédrale.
Il se prenait souvent à rêver devant une carte de géographie, s'imaginant voyager avec Marco Polo jusqu'au confins du monde. Parfois il s'aventurait à poser quelques questions qui devaient sembler bien anodines et naturelles à Maistre Haironthe qui ne se doutait pas un seul instant participer au plan de son jeune élève.
- Messire Haironthe, pourriez-vous m'indiquer sur la carte où se trouve la Savoie ? Et où sont le duc et la duchesse ?
Ainsi donc sa mémoire photographique suivait des yeux le tracé indiqué par le précepteur et, le soir venu, seul dans ses appartements, le jeune garçon dessinait soigneusement un itinéraire qui reliait les deux points.
Plus il grandissait et plus l'absence de ses parents se faisait cruellement sentir. Il ne conservait d'eux qu'un vague souvenir qui s'estompait de sa mémoire malgré ses efforts désespérés pour tenter de retrouver une odeur, une voix, un visage.
Non pas qu'il n'aimât pas Fluette qui savait comment, à coup de tarte aux mirabelles, faire disparaitre la tristesse qui parfois l'habitait face à cette absence qui s'éternisait, ni Justine et Yollande, toujours attentives au bien être des deux enfants. Mais,depuis qu'il avait appris la naissance d'autres enfants, une peur enserrait son cur : "Et si ses parents les avaient oubliés ? Et s'ils ne revenaient jamais ?"
Aussi, depuis maintenant quelques semaines, il avait décidé de partir les retrouver. Cela faisait plusieurs jours que dans le dos de Fluette il cachait son pain dans sa serviette ainsi que les fruits qui lui servaient de goûter et en avait empli sa besace de cuir.
Le départ de Daphnée, Justine et Yollande pour Cuneo, lui fournit enfin l'occasion qu'il attendait.
La veille au soir, il avait veillé tard pour mettre ses affaires en ordre, et écrire une missive chargée de rassurer son entourage. Il avait choisi de s'équiper de vêtements chauds car l'hiver approchait à grand pas, puis il avait vidé le coffre qu'il cachait sous son lit et contenait tous ses trésors : une lettre de sa mère, quelques écus, et un coquillage sans doute mis dans ses affaires par sa mère lorsqu'elle les avait renvoyés en Savoie et qui était là pour lui rappeler qu'il était né en mer.
A l'aube, après une nuit durant laquelle le sommeil s'était mutiné, il se leva sans bruit et s'habilla à la hâte.
Il plia la carte trouvée dans le bureau du duc et la fourra dans son pourpoint avant de glisser sa dague à sa ceinture et de s'envelopper dans une chaude cape et d'en rabattre la capuche.
Ainsi paré il posa la lettre bien en évidence sur son oreiller et gagna les écuries où l'attendait Flamme, le poney welsh alezan croisé d'étalon espagnol reçu en présent pour son sixième anniversaire. Il alliait l'élégance à la force, l'agilité au courage.
Un instant Dacien admira le corps puissant de l'animal, puis il posa la main bien à plat sur son chanfrein, juste sur l'étoile qui le couronnait.
- Dis mon beau... Je suis sûr que toi aussi tu as envie de te dégourdir les jambes pas vrai ?
Il se hissa sur la pointe des pieds pour seller sa monture, attrapa la bride et quitta l'écurie en prenant soin de marcher sur l'herbe des pelouses qui étoufferait le bruit des sabots.
Enfin, lorsqu'il se fut suffisamment éloigné du château, il sauta en selle, rabattit la cape autour de lui et lança Flamme au galop.
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