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Fugue du petit duc

Dacien_de_chenot
Justine

Les idées se bousculaient, les tentatives de recherche devenaient de plus en plus centrées sur un point en particulier. Ils firent quelques groupes et cette bonne Fluette avait les noms et les adresses qu'il fallait, il était plus que temps de rattraper le chenapan fugueur, même si il était héritier en devenir.

C'est alors que le sénéchal se joignit au groupe. Justine sentit un léger frisson la parcourir à son arrivée. Elle ne savait pourquoi mais la presence de cet homme la mettait mal à l'aise, il émanait de lui quelque chose qui la faisait se sentir en danger, elle ne se l'expliquait pas. Instinctivement, elle se rapproche d'Haironthe.

- Maître ! Je viens d'apprendre la terrible nouvelle. Dites-moi vers où je dois faire les recherches. Avez-vous une idée de l'endroit où il est parti ?

Elle jeta un regard au dit maitre avant de prendre la parole.

Nous pensons nous diriger vers le sud ... Vous pourriez partir en éclaireur pour trouver trace de lui. Nous n'avons pas de temps à perdre à nous égarer en conjectures.

Justine, dans son emphase souvent emportée, espéra ne pas avoir volé de prérogative au maitre Haironthe, ce n'était pas dans ses intentions. Mais son inquiétude pour le jeune maitre de la maison arrivait à son comble et il lui fallait bouger, faire quelque chose, mais ne plus rester ainsi à tourner en rond.
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Dacien_de_chenot
Jerh

- Je suis bien fatigué ! Oui la nuit a été chaude ! Fais pas cette tête là, ce n'est pas de ma faute si l'autre ribaude t'a plaqué au dernier moment.

Et l'autre parti d'un grand éclat de rire en donnant un bourrade à Jerh qui grommela

- Elle ne m'a pas lâché, c'est moi qui n'ai pas voulu la suivre. Je n'avais pas envie de cette catin.

L'ami de Jerh, un dénommé Maboule, pourquoi l'avait-on nommé ainsi ? Mystère mais il portait bien son pseudonyme, s'arrêta et redevenant sérieux, prit le bras de Jerh

- Je ne sais pas ce que tu as depuis quelques temps. Tu broies du noir. Tu aurais du être heureux, c'est toi qu'on a nommé sénéchal après l'accident de chasse du vieux. Pourtant tu es jeune. Il y avait de plus expérimenté que toi. Tu devrais être content !

- Justement !


La voix de Jerh gronda.

- Justement ! Je suis trop jeune pour être le sénéchal ! Tous les gardes me le font comprendre à demi-mots et pourtant c'est moi que les ducs ont choisi. Pourquoi moi ? Il parait que mon nom était en première position pour reprendre la place si elle se liberait. En plus ils ont mis mon nom il y a longtemps avant même leur départ. Ils sont fous !


Il s'était libéré de son ami et avait allonger le pas. Maboule le rejoignit

- Ça suffit ! Même si tu ne sais pas pourquoi ils ont agi ainsi. Tu ne dois pas parler des ducs de Luserne comme tu le fais. Tu ne te conduis pas en chef, en ce moment !

Jerh blêmit sous la réprimande. Le jour se levait à peine, ils entraient dans la cour et l'arrivée de Fluette qui courait lui épargna de répondre. Maboule avait raison en plus. Il ne devait plus se laisser aller. Mais Fluette courait au devant d'eux ? Il haussa un sourcil.

- Sénéchal ! Sénéchal ! Enfin vous voilà ! Je vous ai fait chercher dans vos appartements et dans la cuisine, personne ne vous avait vu nulle part. Bon, il faut me suivre tout de suite.

Jerh la regardait de plus en plus supris. Pourquoi on voulait le voir en pleine nuit et surtout pourquoi Fluette ? Si l'hôtel avait été attaqué, c'est un soldat qui l'aurait prevenu et il aurait vu des combats dans la cour.

- Mais...


Fluette ne lui laissa pas le temps de placer un autre mot

- Maboule aussi venez. Le petit Dacien a fugué. On a besoin de vous !


Et elle fila en courant dans le vestibule. Jeh et Maboule la suivirent de prés et montèrent avec elle rejoindre Justine et le précepteur.
Jeh avait repris son calme. Il ne le savait peut-être pas mais c'était pour sa capacité à se maitriser, à prendre des décisions sur le vif et à mener à bien les missions qui lui étaient confiées et d'autres choses encore que les ducs de Luserne l'avaient choisi.
Faisant un salut martial, il s'adressa au précepteur, faisant bien attention à ne pas regarder Justine. Ce n'était pas sa place de sénéchal qui occupait toutes ses pensées.

- Maître ! Je viens d'apprendre la terrible nouvelle. Dites-moi vers où je dois faire les recherches. Avez-vous une idée de l'endroit où il est parti ?
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Dacien_de_chenot
Maitre Haironthe

Les idées, plus ou moi saugrenues, se bousculaient dans son esprit. Le précepteur se promit intérieurement de faire en sorte que le jeune futur Duc se souvienne de sa fugue.

Perdu dans ses pensées, il en fut tiré par l'arrivée du Sénéchal. Bien que jeune, celui-ci n'en était pas moins des plus capables, malgré les billevesées et les racontars de certains membres des gardes.

Haironthe surprit un regard, échangé à la dérobée, entre le Sénéchal et Justine. Le précepteur sourit discrètement avant de reprendre son sérieux quand la jeune femme se rapprocha de lui pour lui soumettre une idée.

- Vous avez raison damisel. Partons sur le champ, je partirai en éclaireur avec l'un d'entre vous, et deux autres iront vers le sud. Qu'en pensez-vous ?


Se tournant vers le Sénéchal :

- Messer Sénéchal, vostre avis ?

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Dacien_de_chenot
Jerh

Elle s'était rapprochée du précepteur. Justine voulait le précepteur. Il n'en croyait pas ses yeux et l'autre qui souriait tranquillement. Il était heureux, biens sur. Comment ne pals l'être. Jerh ne bougea pas un muscle de son beau visage. Il écoutait Justine et Haironthe, il était de marbre, il était de glace pourtant, oui pourtant son cœur battait à tout rompre, il avait envie d'exploser, et taper sur l'homme jusqu'à ce qu'il meurt. Que lui trouvait-elle ? Il repoussa autant que possible toutes les questions. Il devait se reprendre. Il avait pâli, juste un peu, seul Maboule devait avoir vu la différence. Quoiqu'il n'ait pas bougé un cil, il y avait une différence imperceptible pour quiconque le connaissait pas sauf pour Maboule.
Faisant un effort pour répondre, il fallait répondre. C'était son métier, sa charge. Le devoir avant tout.

- Bien messire Haironthe vous viendrez avec moi et avec Maboule. Si Justine veut se joindre à nous cela est possible.

Il n'allait pas lui donner ni du damoiselle ni du dame, elle n'était pas noble et en plus, elle ne voulait pas de lui. Il l'avais senti, il avait remarqué qu'elle se raidissait chaque fois qu'il lui parlait pourtant il ne lui avait rien avouer de ses sentiments. Il ne ocmprenait rien aux femmes, tout le temps Maboule le ui disait.

- Je vous retrouve devant les écuries. Je vais préparer ce qu'il faut pour le voyage.

Il leur donna le dos, sans un regard pour Justine il s'élança dans l'escalier

- Maboule ! Arrive, vite !


Il ne voulait pas qu'elle voit son regard. Il ne voulait pas qu'elle y lise sa détresse. Pourvu qu'elle ne vienne pas avec eux mais il était certain maintenant qu'elle suivrait le précepteur. Il serra sa mâchoire à lui faire mal.

- Tu en pinces pour elle ?


Maboule dégringolait l'escalier derrière lui, un peu abasourdi par sa découverte.
Jerh le regarda, sis ses yeux avaient été des éclairs, Maboule n'aurait plus été qu'un tas de cendres fumant.

- Nous devons faire vite pour rattraper le gamin !


Il ignora la question de son ami. Ce n'était pas le moment. Il alla à la cuisine faire préparer les rations pour leur groupe et celui que Yollande conduirait.

- On va faire trois petits groupes. Je partiras avec le précepteur et...Justine surement, Yollande ira avec son maitre d'arme et un de nos soldats et toi tu partiras avec deux autres soldats. Il ne doit pas être bien loin cet enfant mais Flame est rapide quand même et il n'a pas du le laisser se reposer.


Une demi-heure plus tard, Jerh était devant les écuries, les chevaux étaient prêts, Yollande et les autres étaient là. Il ne manquait plus que le précepteur et la gouvernante des enfants.

"*Elle n'en pouvait plus d'attendre qu'elle disait. Mais où est madame ? Pas là!*"

C'est à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il voulait que Justine vienne.
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Dacien_de_chenot
Yollande



Tandis que Jehr attendait les autres, Yollande et Hubert trottait vers le sud de Chambery. Ils questionnaient tous les gens qu'ils rencontraient. Personne n'avait vu un enfant sur un poney tout seul. S'ils l'avaient vu, ils auraient prévenu la milice, pardi. Et certains se permettaient de leur faire la morale. Yollande n'était pas d'une patience d'ange et elle repartait sans les laisser finir leur phrase.
Hubert entra dans toutes les auberges et les estaminets. A la porte, les gardes leurs dirent qu'ils n'avaient vu aucun enfant passer.
Il fallu se rendre à l'évidence, Dacien avait réussi à sortir de la ville sans se faire remarquer.

- Par où allons-nous ? On prend la grande route ou le chemin à droite ?

Yollande était un peu perplexe. Comment cet enfant a-t-il fait pour déjouer la vigilance de la milice ? Un fils de noble qui ne connait rien d'autre que le luxe. Qui n'a jamais appris à se débrouiller seul. Seul. Cette poensée fit frissonner la femme. Il était en danger. Il fallait faire vite.

- On prend le petit chemin, s'il avait prit la grande route, quelqu'un l'aurait vu ! Allons-y !

Ils partirent et en entrant dans la forêt, ils mirent pied à terre et examinèrent le sol

- Il n'y a aucune trace, de toutes façons, il pleut. La pluie a surement tout effacé. Continuons !


Le couple continua à pied sous la pluie une grande partie du chemin qui n'était pas très praticable, tenant leurs chevaux par la bride. Les quelques fermiers qu'ils rencontraient ne leur appris rien qui fut exploitable. Aucun enfant ne s'était arrêté chez eux. ils ne l'avaient pas croisé non plus.
Vers midi, ils s'installèrent tant bien que mal dans une grange pour se nourrir et se reposer.
Quand ils repartirent, ils avaient décidé de remonter sur leur cheval. Aller à pied ne servait plus à rien et la pluie avait redoublé de violence.

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Dacien_de_chenot
Justine

Justine le fixait tandis qu'il donnait ses ordres. Ce qu'il pouvait paraitre froid, ou parfois ironique, au mieux moqueur. Pourquoi était-il comme ca avec elle ? Que lui avait-elle fait ? Tout un chacun portait au sénéchal une certaine estime, pour son travail, sans doute pour l'homme qu'il était, mais elle, il l'effrayait. Il était pourtant beau. Trop peut être. Était-ce là que se nichait la crainte de la jeune femme ?

Si Justine veut se joindre à nous cela est possible.


Elle se redressa, presque offusquée qu'il pense une seule seconde qu'elle n'aurait pas le courage de les accompagner. Elle aurait voulu trouver une repartie tout aussi cinglante, mais elle en était incapable. Il leur tournait déjà le dos, n'attendant rien, surtout pas d'elle évidemment. Justine ressentit un léger pincement au cœur et trouva un certain réconfort dans le regard chaleureux d'Haironthe.

Après un dernier baiser à sa petite princesse, la jeune femme était prête. Chaudement couverte, une besace à la main, ne sachant pas ce que le sénéchal aurait prévu, elle se rendit aux écuries. Et là c'était une toute autre histoire qui commencerait.

Si elle avait passé sa peur des chevaux, crainte enfantine, et que sa maitresse lui ait fait prendre des cours d'équitation, elle était bien certaine de ne pas être une cavalière à la hauteur de ceux qu'elle accompagnerait. Quelle réprimande lui sortirait-il encore ?
Perdue dans ses pensées, elle rattrapa le précepteur pour ne pas être la dernière et ils arrivèrent devant les écuries où Jerh semblait trépigner autour des montures. Justine essaya de se faire toute petite auprès d'Haironthe, histoire de se faire oublier un instant.
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Dacien_de_chenot
Maitre Haironthe

Haironthe avait suivi le sénéchal jusqu'aux écuries en compagnie de Justine. Celle-ci était un peu en retrait pendant qu'ils marchaient. Elle semblait perdue dans ses pensées et notre homme devinait aisément la cause de ce trouble. L'apparente froideur du sénéchal et ses dernière paroles avaient du blesser la jeune femme. Une fois que Justine les eut rejoints, Haironthe se dirigea vers une monture et, en passant, posa délicatement sa main sur l'épaule de la jeune femme - geste de réconfort - et lui adressa un regard empreint de sollicitude, de réconfort et de bienveillance comme pour lui dire qu'il savait ce qu'elle ressentait mais qu'elle ne devait pas trop se torturer l'esprit.

Puis notre homme monta en selle, son long vêtement de noir flottant autour de lui, et dit au sénéchal :

- Messer, Yollande et Hubert ont pris la route du sud vers Chambéry en passant par les villages. Si le jeune Dacien a bel et bien choisit de faire route vers le sud pour rejoindre ses parents, nous devrions emprunter les routes les moins fréquentées, peut-être le garnement a-t-il choisi les voies les plus discrètes ? Qu'en dites-vous ?

Puis d'un geste de la main il invita Justine à monter en selle.

- Vous sentez-vous prêtes à monter Justine ? Si ce n'est pas le cas...eh bien...regard en coin vers le sénéchal. Je suis que sûr que messer Jehr se fera une joie de partager sa monture avec vous... Et notre précepteur de tourner la tête pour cacher un léger sourire naissant aux coins de ses lèvres.
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Jerh

Bien sur elle arriva tellement en retard que les autres étaient partis sans attendre. Elle s'était changé qu'elle était belle !
Le maitre était avec elle évidemment mais il n'arrivait pas à lui en vouloir d'avoir le cœur de la belle. Haironthe était tellement gentil, chic et surtout cultivé. Lui ne connaissait que le minimum. Il arrivait à écrire sans faute ou presque mais c'était tout. Il ne savait pas les noms des auteurs comme le maitre. Il ne lisait pas, il n'en avait pas le temps et n'en avait pas l'envie non plus.

Je suis que sûr que messer Jehr se fera une joie de partager sa monture avec vous..


Jerh rougit violemment de colère. Le maitre se moquait de lui. Cela ne lui suffisait pas d'être l'heureux élu, il fallait qu'en plus qu'il le provoque ? Et comment sa faisait-il qu'il voulut qu'elle soit contre klui ? Pour mieux le torturer ?

- Non ! Justine ne montra en croupe avec aucun de nous. Nous allons chercher le fils des ducs, nous n'allons pas à la promenade.

Ayant retrouver son sang-froid, il fixa Justine et ajouta

- Justine, il nous faut faire vite ! Si vous ne savez pas monter, vous pouvez rester ici. Votre présence n'est pas indispensable !


Il eut voulu ajouter, elle n'est pas indispensable pour trouver Dacien mais elle l'est pour moi. Mais il se tut et fit tourner son destrier pour leur faire comprendre qu'il était plus que temps de partir.
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Justine

Les rênes de son cheval dans les mains, la jeune fille s'apprêtait à y monter, prenant un instant pour caresser l'animal afin qu'il se familiarise avec sa présence, lorsque Maitre Haironthe prit la parole, toujours galant, à voir les choses avant qu'elles ne se dévoilent, sentant les hésitations de Justine. Mais les derniers mots firent pâlir la demoiselle.

Elle fixa Haironthe un instant. Il blaguait, certainement. Et comment se tiendrait-elle, si elle devait se trouver dans le dos du sénéchal ? Non, elle n'osa même pas imaginer la scène. De toute façon, elle se serait sentie bien plus à l'aise avec le maitre.

C'est alors que Jerh surenchérit avant même qu'elle ait eu le temps de répliquer. Son ton était coupant, tranchant même. "Aucun de nous". C'était clair et net, elle devrait se débrouiller seule.

- Justine, il nous faut faire vite ! Si vous ne savez pas monter, vous pouvez rester ici. Votre présence n'est pas indispensable !


Le rouge lui monta aux joues. Colère, déception, honte ? En tous les cas, elle ne laisserait pas passer cela.

Sénéchal ! Elle employa exprès son grade plutôt que son nom. Je sais monter à cheval, figurez vous ! Et ma présence n'est peut-être pas indispensable à vos yeux, mais elle l'est absolument à ceux de Dacien ! Et c'est TOUT ce qui m'importe !


Le sang corse ne fit qu'un tour dans ses veines. Surement qu'elle n'aurait pas du répondre avec autant de rage dans la voix, mais il la mettait hors d'elle, c'était plus fort que tout. Il allait certainement aller se plaindre auprès des Ducs dès que possible. Justine soupira, regrettant déjà son éclat. Puis elle grimpa tant bien que mal sur sa monture, vu la petite taille de la gouvernante, il lui fallait tirer avec force pour se hisser sur le dos de l'animal. L'approchant finalement de celui de Haironthe, elle fixa le dos de Jerh et déclama suffisamment fort.

Je suis fin prête, nous pouvons y aller ! Puis baissant le ton, elle se pencha vers le précepteur. Cela vous dérange-t-il si je reste près de vous ? Je serai plus rassurée
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Dacien_de_chenot
Maitre Haironthe

Au vu du ton des paroles qui suivirent et des regards de ses deux compagnons, le précepteur se dit qu'il aurait peut-être mieux fait de se taire. Bref, ils étaient tous en selle et prêts à se lancer à la recherche du jeune Dacien, et c'était là le principal.

- Sénéchal, Justine, nous devrions y aller et ne plus perdre de temps.

Justine s'était rapproché et lui avait parlé à voix basse.

- Oui bien sur. Sourire bienveillant. N'ayez crainte, tout ira bien. Clin d’œil complice. Allez, nous avons un jeune duc bien têtu à rattraper et à ramener.
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Dacien_de_chenot
Jerh

Jerh se força à ne pas se retourner quand elle lui parla, plutôt lui hurla dessus. Presque tous les soldats étaient venus dans la cour aux nouvelles sans compter les domestiques. Il avança sans rien répondre et très vite, ils furent dans la ville.
Jerh savait qu'ils suivaient, elle avait un caractère indomptable et c'est cela qu'il aimait chez elle. Du feu, elle était toute flamme. Elle obéissait seulement aux ducs et réservait toute sa douceur aux enfants et... au maitre.

Jerh aurait bien aimé galoper, cela aurait eu le mérite de chasser cette barre qui lui étreignait le cœur. Mais bien qu'il fut tôt le matin, la capitale était déjà remplie de monde. Les paysans tiraient des carrioles remplis de légumes, d'autres tiraient vaches et chèvres qu'ils allaient vendre aux marchés. des camelots avaient déjà installé leurs étals. Les enfants couraient aussi. Ils étaient obligé d'aller au pas s'ils ne voulaient blesser personne.

Les hommes ne devaient pas souffrir, pas pour une femme, c'était un signe de faiblesse. Il avait beau ruminer cela, rien n'y faisait. Jerh avait mal. Il s'arrêta devant la dernière une auberge avant la poterne et démonta puis s'adressa à ses compagnons.

- Je vais me renseigner, il est à cheval, il n'a pas pu franchir la poterne mais Dacien est un enfant, il se peut qu'il soit quand même passer par là. Attendez moi ici !


Il entra dans l'auberge et en ressortit une dizaine de minutes plus tard, portant deux gourdes remplies et un paquet bine enveloppé qu'il tendit à Justine. La pluie qui avait cessé un instant avait recommencé à tomber.

- Voilà c'est une couverture supplémentaire, avec cette pluie, elle ne sera pas de trop ! Il n'est pas passé par ici. Personne ne l'a vu. On continue.


Le sénéchal remonta sur son destrier et ils repartirent. Ils ne tardèrent pas à sortir de la ville, s'arrêtant, il dit au maitre.

- Nous ferions mieux de prendre la grande route, Maboule est parti vers le nord, on ne sait jamais et Yollande et Hubert on surement pris des chemins de traverse. On ne peut pas négliger la grande route, c'est un enfant, il n'a pas l'esprit encore rusé pour penser à camoufler ses traces. Qu'en pensez-vous ?

Il avait réussi à dompter son amertume, ce qui importait c'était sa mission. Le reste on verra après.
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Dacien_de_chenot
Dacien

[Pendant ce temps, à Dié]



Les bruits de la taverne lui parvenaient en sourdine ouatée. A peine eut-il conscience que le tavernier le secouait pour lui signifier que sa soupe était servie.
Curieusement il ne ressentait plus la faim, seulement une soif inextinguible qui asséchait ses lèvres les craquelant en profonds sillons douloureux et qui n'était que l'un des signes visibles de la fièvre qui le terrassait.
Il tenta vainement de soulever la tête mais l'effort lui parut incommensurable.
Il frissonna longuement tandis que son esprit s'échappait de ce corps qui n'était plus que douleur ; le petit duc lâchait prise.

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Dacien_de_chenot
Aligot





[Toujours à Dié...]


Aligot, Claude Lelon de son vrai nom, n'était pas un mauvais bougre.
Natif des Monts d'Aubrac, il avait quitté tôt la ferme familiale laissée à son aîné, pour s'établir à Dié où, un petit pécule reçu en héritage, lui avait permis d'ouvrir "La Pie qui Chante", un modeste estaminet que dix ans de travail acharné avait transformé en auberge de renom.
En ce jour de marché, paysans et maquignons du coin ne tarderaient pas à remplir la large tablée pour se réchauffer d'une soupe grasse ou d'un aligot, la spécialité du maistre cuisinier.
L'arrivée du jeune Dacien n'avait cessé de le surprendre depuis que ce dernier avait poussé la porte de son établissement. Certes l'enfant était sale, mais sous la couche de boue on devinait le cuir souple dont étaient faites ses bottes. Ses vêtements de belle facture, sa cape fourrée racontaient aussi une autre histoire que celle que l'enfant avait voulu livrer. Sans nul doute le gamin était de bonne famille et il était plus qu'étrange qu'il se soit présenté seul. Mais si Aligot détestait bien une chose, c'étaient les complications ! Aussi lui apporta t'il sa soupe avec le secret espoir qu'il l'avale rapidement et disparaisse de même. Mais, lorsqu'il vit l'enfant endormi sur la table et que le secouer ne suffisait pas à l'éveiller, il en fut plus qu'ennuyé d'autant que le visage rouge de l'enfant indiquait assez clairement qu'il était malade.

- Mortes couilles ! Voilà qui n'est pas bon pour le commerce !

Il avisa un marmiton désœuvré et l'interpela :

- Viens voir ici, Quart-de-queue ! Tu vas ramasser les affaires de ce drôle et le conduire à la cure, qu'il aille pas clamser dans mon auberge, ça nuirait aux affaires, et vu son état, il passera pas la nuit ! Aller, hop, hop, hop !!!! Tu devrais déjà être reven
u !

Heureux de ne pas prendre une calotte en prime, Quart-de-queue s'exécuta, et c'est ainsi, que sans en avoir conscience, Dacien fut conduit auprès du curé de Dié.

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Dacien_de_chenot
Maitre Haironthe


La foule dans la ville les avait ralentie, un temps précieux avait sans doute été perdu mais ils n'y pouvaient rien et devaient bien accepter l'aléatoire et ses conséquences. Le sénéchal avait pris l'initiative de se renseigner dans une auberge en sortie de la ville. Une excellente idée. Cependant, personne n'avait vu le jeune Duc.

- Par tous les diables murmura entre ses dents notre homme.

Puis à voix haute, en direction du sénéchal :

- Excellente initiative mon cher pour ce qui de l'auberge. Je suis soulagé de vous savoir à nos côtés.

Salut de tête à l'endroit du dit-sénéchal pour confirmer ses dires. Mais, préférant ne pas s'appesantir plus longuement en compliments, le maistre reprit :

- Vous avez raison, je me range derrière vostre avis. Je pense même que nous devrions pousser jusqu'à la prochaine ville. Il y a fort à parier que le jeune Dacien a du faire halte dans une bourgade, je le vois mal camper dans la nature. Néanmoins, ne négligeons pas les bords de la route, sait-on jamais... Allons pressons le pas !

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Dacien_de_chenot
Justine


Heureusement pour elle, le début de leur expédition avait été relativement ralenti par la traversée de la ville, et Justine arriva à maintenir l'allure des hommes. Elle semblait minuscule sur sa monture et ses joues sous sa masse de cheveux bruns étaient rougies par le froid.
La pluie fine la transperçait, et elle avait beau avoir remonter le col de sa cape et sa capuche complètement sur sa tête, elle sentait bien que cette humidité la frigorifiait davantage que le froid.

Ils s'étaient arrêtés devant une auberge, où le sénéchal avait décidé de demander des informations, si tant est qu'il puisse en avoir. Sur sa selle, la jeune fille semblait de marbre, mais lorsque que l'homme ressortit et lui tendit un paquet, elle sursauta et faillit glisser de sa monture.

Voilà c'est une couverture supplémentaire, avec cette pluie, elle ne sera pas de trop ! ....

Elle ne savait que déterminer dans son ton. Se moquait-il d'elle ? Sa froideur cachait-elle finalement un peu de compassion pour elle ? Elle attrapa le paquet et le remercia à mi-voix.

C'est très aimable à vous ... Jerh ..
.

Il était déjà reparti vers son cheval, et la jeune fille se dépêcha de défaire le paquet. Ouvrant sa cape entièrement, elle fit glisser la couverte sèche sur ses épaules et ses bras avant de refermer sa cape humide par dessus. Elle serait peut-être un peu engoncée mais au moins elle aurait moins froid.

Justine acquiesça aux paroles des deux hommes. A les regarder à tour de rôle, elle sut que tout irait bien, ils ne tarderaient pas à retrouver le petit chevalier à l'épée de bois.
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