Citation: Qu’est ce que l’humilité ?
Humilité… humble… humilié… humus… Quel rapport entre ces mots ?
Qu’est ce que ce mot d’humilité qui fait peur en nous montrant un dépouillement extrême ? L’humilité est d’abord l’adversaire de l’orgueil, de la suffisance et de l’arrogance. Tout ces maux qui déforment notre don de soi à Dieu, ces maux qui proviennent de l’éternelle tentation de la Créature Sans Nom et qui nous font nous sentir supérieur et nous rebeller devant Dieu.
Humilité n’est pas modestie. La modestie, c’est ne pas être trop orgueilleux, c’est, souvent par orgueil, ne pas trop montré qu’on est fier, attendant d’être flatté par l’autre. C’est la démarche de l’humilité mais sans Dieu. Car l’humilité est inutile sans Dieu : si Dieu n’est pas, alors seul ce monde mortel et vain importe, et les honneurs de ce monde sont des biens alors à saisir, et l’homme impose sa puissance aux autres hommes.
Etre humble, c’est s’humilier, c’est rejeter cette idée de notre toute puissance et reconnaître celle de Dieu notre éternel Créateur : « Non pas à moi mon Dieu, mais à Toi, la puissance, l’honneur et la gloire ! » comme dit une antique psalmodie. S’humilier devant Dieu c’est reconnaître qu’Il est le seul à pouvoir combler notre cœur et pouvoir nous donner le repos, la paix et le bonheur. A Dieu, qui nous a créé et nous connaît depuis avant que le monde n’existe, à Qui nous devons tout, qui a choisit de sortir du néant, de donner l’existence à notre âme, la louange éternellement !
Mais être humble c’est aussi s’humilier devant les hommes et les évènements de la vie. Parfois, notre amour-propre, notre honneur est mis à rude épreuve face aux autres hommes qui nous écrasent par leur orgueil, ou qui flattent le nôtre. A ces moments, il faut s’oublier dans la prière et la louange à Dieu, qui dans sa toute puissance se fait humble à nos côtés par sa présence réconfortante. Parfois aussi, la maladie, la souffrance, la mort, l’échec, la conscience du péché doivent nous apprendre l’humilité. A ces moments, comme Christos sur la Croix, il faut offrir la souffrance pour la rédemption du monde et encore prier Dieu de nous libérer du péché.
Cette humilité que nous devons apprendre, elle est l’humus de la foi. La foi sans l’humilité ne porte pas de fruit, elle reste maigre et l’orgueil, enserrant notre cœur, la fait lentement mourir : pour nous attacher à l’Eglise, à laquelle nous ne communions plus, il ne reste plus que l’habitude, les fonctions, les titres, l’honorabilité et l’ambition ; tout ce qui nous attache au monde et nous coupe de Dieu en flattant notre orgueil.
L’humilité : l’humus de la foi, le ciment de l’Eglise
Sans humilité, la foi ne peut grandir et se développer. La foi fait l’Eglise, l’unité de ce grand corps provient de sa foi. Mais l’humilité en est un besoin vital car l’Eglise, ensemble des fidèles assemblés, ne peut pas, ne doit pas fonctionner par l’ambition mais pour le service des frères. Chacun doit connaître la place que Dieu lui a réservée et s’y garder. Chacun doit se sentir appelé là où il désir être envoyé, car un homme qui n’est pas à sa place ne peut être un bon serviteur. Etre à sa place, c’est être humble, mais s’il ne faut pas se sur-estimer, il ne faut pas non plus se sous-estimer et se dégrader, car Dieu, en nous créant, nous aime, et sait notre valeur.
Le service de l’Eglise doit s’appuyer sur un don de soi total et définitif. L’homme qui désire vouer sa vie à Dieu ne doit pas le faire à moitié, et dans son don, il ne doit pas chercher son intérêt qui mettrait en péril tout l’équilibre de l’édifice. L’Eglise n’est pas œuvre d’hommes, elle est dans le monde, au service du monde, mais elle n’est pas du monde. Sa mission n’est pas de bien paraître, n’est pas de dire ce que tout le monde veut entendre, de s’introduire dans les cercles mondains : non, tout cela n’est qu’orgueil et vanité. Sa mission n’est pas d’être nombreuse, puissante et imposante. Non, elle doit agir en vue du Soleil, par petites touches, en se constituant comme un peuple saint et un peuple de saints. Peu importe le nombre, peu importe la force : si elle a la qualité, si elle tend à Dieu, elle conduira vers Lui toutes les âmes.